même à Fontainebleau. Sur la porte dorée, une belle chambre, lumineuse, en a derrière une autre sans fenêtre, sombre et obscure. C'est dans ces sortes de cachettes que madame de Maintenon fuyait la lumière, mais elle ne pouvait fuir le roi. Il était là, et ne la quittait guère. Agée et fatiguée, un peu sourde, dans le dégoût universel où elle était de tout, elle devait encore endurer jusqu'au bout sa terrible assiduité. Elle expiait, comme Fénelon.
Quand la duchesse de Bourgogne manqua, elle fut épouvantée du vide, de la monotonie, du triste et pesant tête-à-tête qui allait devenir invariable. Elle essaya des moyens extrêmes (peu convenables dans un si grand deuil), des concerts et des comédies. Elle fit venir Villeroi avec ses vieux contes galants. Elle suppléa, comme elle put, la duchesse de Bourgogne par cette Jeannette Pincré, dont j'ai parlé. Le roi y tenait, et ne la laissa se marier qu'en restant à Versailles. Mais la petite fille, devenue grande, devenue une jeune dame, était-elle amusante par des enfantillages trop visiblement calculés? Donc, le poids reporté à droite, à gauche, revenait, retombait d'aplomb sur madame de Maintenon, et elle en était écrasée. Elle se lâche dans ses lettres, et parle indécemment, sèchement du roi, des faiblesses dernières dont elle était témoin et qu'une épouse eût dû cacher « II me faut essuyer ses chagrins, son silence, ses vapeurs il lui prend souvent des pleurs dont il n'est pas le maître, ou bien il est incommodé. Il n'a pas de conversation. »
Mais elle-même n'était-elle pour rien dans cet affais-