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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1930-09-17

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 17 septembre 1930

Description : 1930/09/17 (Numéro 260).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k296358w

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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SOMMAIRE DE FIGARO

PAGE 2. Les Cours, les Ambassades, le Monde et la Ville. Les "Echos. Ludovic' Fert ,` L'écurie de courses de lord Derby. Paul Lesourd La Vie religieuse.

PAGE 3. A. Thomazi Le recrutement de l'aéronautique maritime. Les discours de Genève M. Curtius M. Scialoja. La situation en Indochine. Le Tour d'amitié du « Point-d'Interrogation ». Dernière Heure ̃ La clôture du débat sur la Fédération européenne Après les élections allemandes L'organisation des partis L'ouverture de la session de l'Assemblée nationale turque. PAGE 4. Nouvelles militaires. La Saison. Revue de la Presse. Bulletin du baron de Hügel, publié par E. de Guichen.

PAGE 5. Camille Bellaigue Une île. Comte de Luppé Madame Bovary au couvent. Maurice; Noël Le Mystère de la Passion d'Oberammergau. Baudelaire et la « Revue de Paris ». Les Alguazils f Courrier des Lettres.

PAGE 6. La Bourse La Cote des Valeurs. –.Spectacles.

PAGE 7. La Vie sportive. Déplacements et • villégiatures des abonnés de Figaro.

LA, POLITIQUE

La nouvelle majorité

allemande ]

Les nationaux-socialistes vont certaine- ment constituer un parti puissant, qui exercera fatalement sa force attractive sur les partis voisins. Les groupes inter-

médiaires entre les socialistes démocrates et les nationaux paraissent devoir être plus faibles. Pour gouverner, il faudra les rassembler et s'appuyer sur la droite. Le chancelier Bruning pourra-t-il garder ainsi, d'accord1 avec le Président Hindenburg, Ja. direction des affaires ? C'est fort possible. Dans ces élections, le problème financier, qui a été l'occasion de la dissolution du Reichstag, semblé avoir tenu très peu de place. Il est pourtant d'une importance capitale, si l'on songe à l'état économique de l'Allemagne. Il est aussi très intéressant pour les Alliés, qui pensent à l'exécuticn du plan Young. Mais la situation intérieure de l'Allemagne -est si confuse, et le public est si divisé sur la question des impôts, que les candidats ont jugé plus commode de laisser dans l'ombre ces sujets difficiles.

La campagne électorale a eu pour unique objet, en réalité, la politique extérieure de l'Allerpagne. C'était fatal. C'était ce que souhaitaient les dirigeants. Il y avait là une matière aisée à traiter. Il v avait là aussi une occasion de ranimer les passions allemandes et de leur donner un aliment. Dans l'esprit des hommes d'Etat qui mènent le Reich, le moment est venu de préparer une politique diplomatique plus active. Pour .la poursuivre, il est besoin de l'appui de l'opinion. Les élections ne déterminent donc pas une politique. On pourrait même dire le contraire. C'est une politique fixée d'avance qui a déterminé les élections. Le peuple semble n'avoir été consulté que pour donner plus de force à l'action prudente mais continue de Hindenburg. Tous les journaux de tous les pays s'accordent à juger que la politique allemande, par ses développements inconnus, mais non innocents, apporte dans la vie internationale un élément nouveau, qui n'est pas précisément favorable à la détente générale. L'Europe l'a bien voulu. Si elle s'étonne aujourd'hui des conséquences des choses qu'elle a faites, elle est dans son tort. Elle a facilité et provoqué ce qui arrive, à la fois par son internationalisme verbal et par ses concessions effectives. L'Allemagne, délivrée de l'occupation de la Rhénanie, rendue à la liberté de son action, devait nécessairement apparaître avec ses sentiments véritables. Stresemann emploierait peut-être d'autres formules que ses successeurs et ferait un usage adroit du langage européen. Mais il n'aurait pas d'autres pensées que celles des dirigeants présents du Reich.

Quelque temps s'écoulera encore avant que les suites du scrutin allemand se fassent sentir. Le système électoral de l'Allemagne est très compliqué. L'émiettement des partis complique la tâche des gouvernements. Selon la poussée de l'opinion, et les conséquences que les chefs voudront en tirer, il peut y avoir un reclassement assez long. Le problème sera de trouver une majorité stable. Mais il semble bien que les tendances qui. dominent conduisent plutôt à l'établissement d'un pouvoir central fort que d'une mise au point des institutions parlementaires. La notion de l'Etat, et de l'Etat appuyé sur l'armée, demeure la plus forte. On peut attendre de prochaines campagnes sur la liberté de l'armement et la révision des traités. INTÉRIM.

Une erreur d'imprimerie s'est glissée dans le début de notre éditorial d'hier. On nous a fait dire que les Allemands ont couru aux urnes, alors que pous avions écrit aux armes.

BULLETIN DU JOUR

Les Troubles

en Indoehine

Les Français commencent à voir ce que valaient les déclarations de M. Piétri concernant l'apaisement en Indochine, et les assurances qu'il donnait au pays il y a six mois. Le ministère des colonies est aujourd'hui obligé de convenir que les incidents qui se déroulent depuis le début du mois dans le nord de l'Annam sont plus graves encore que ses premiers communiqués ne le laissaient pressentir et l'Humanité, bien renseignée, et pour cause, sur l'agitation qui se déroule là-bas, est plus alarmante encore. « Ce sont moins des manifestations ordinaires que de véritables soulèvements des populations indochinoises », imprimait hier le journal communiste, et il ajoutait « Aussitôt après la" révolte de Yen-Bay; nous avons dit que cette révolte n'est que le début d'une action généralisée pour chasser à jamais la bande des colonialistes exploiteurs. Nous ne nous trompions pas. » Et nous aussi, avec le général Noguès, nous avons dénoncé le complot soviétique, l'action généralisée des forces communistes pour chasser la France d'un pays où elle a su faire régner l'ordre, garantir à l'indigène les fruits de son travail et assurer la prospérité générale. M. Piétri nous répondait alors, répondait aux avertissements de l'Ami du Peuple, en haussant les épaules. Dans ses services, on tournait en dérision le « pessimisme de la presse Coty ». Notre pessimisme était au-dessous de la réalité Si nos gouvernants avaient accordé un peu plus d'attention aux précieuses indications que leur donnait, il y a plusieurs années, M. François Coty lui-même sur le développement du communisme aux colonies, s'ils avaient frappé la révolte à la tête, c'est-à-dire à Paris, à l'ambassade des Soviets, il y a gros à parier que nous n'en serions pas, en Cochinchine, en Annam, au Tonkin, où nous en sommes II paraît que, pris d'un zèle magnifique, M. Piétri parle de partir pour l'Extrême-Orient. Il j jï'apas besoin d'aller si loin pour combattre uti- j lement l'insurrection Que, sans quitter son cabinet ministériel, il lise attentivement YHu- manité, il verra d'où partent les coups, et s'il veut riposter qu'il le fasse à bon escient « Le parti communiste sonne le ralliement de toutes les forces prolétariennes, écrivait hier le collaborateur de l'Humanité. Dans toutes les usi- nes, dans tout le pays, déchaînons une rafale de luttes énergiques pour épauler l'action de nos camarades en Indochine. » Le gouvernement, qui sévit justement et à bon droit contre les Annamites, peut-il permettre à une feuille à la solde de Moscou de sonner, à Paris, le ralliement des forces prolétariennes, en vue de perpétuer la révolte. Peut-il entretenir des relations diplomatiques avec les instigateurs avérés de troubles criminels ? Il y a là une situation trop fausse, trop illogique pour qu'elle ne soit pas exploitée contre nous. Lucien Corpechot.

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LtES EkECTTOriS ALiliEMfi^OES

La politique extérieure du parti Hitler

Lé correspondant à Berlin du Messaggero s'est entretenu avec M. Gœbels, le lieutenant d'Hitler, du programme que comptent suivre en politique extérieure, au Reichstag, les 107 députés du parti social-nationaliste.

M. Gœbels a déclaré sans ambages

« Dans ce domaine, notre but est d'annuler le plan Young et le traité de Versailles avec toutes ses conséquences et (le détruire le mensonge qui attribue à l'Allemagne la responsabilité de la guerre. Et notre plus grand espoir est que la physionomie actuelle de l'Europe puisse être modifiée par une politique de rapprochement et d'alliance avec les adversaires de la France, politique qui doit être consciente dans ses finalités. Avec l'Italie, le destin nous lie d'autant plus que la France fait tout pour diminuer la possibilité d'existence de nos deux peuples. »

LES INTENTIONS DU GOUVERNEMENT Le cabinet du Reich s'est réuni hier matin à Berlin, sous la présidence du chancelier Bruning, pour, délibérer sur les .résultats des éjections de dimanche. ·

Il se confirme que le gouvernement ne songe en aucune façon à se retirer. De même, il semble peu probable qu'un remaniement ait lieu avant un temps assez éloigné.

Au cours du conseil de cabinet d'hier, on a été d'accord pour constater qu'il fallait continuer à poursuivre l'œuvre d'assainissement financier et économique et on a décidé d'élaborer dès maintenant les projets de loi qui seront soumis le 13 octobre au nouveau Reichstag.

Les délibérations du cabinet du Reich se poursuivront dans les jours qui vont venir et les conversations avec les chefs de partis n'auront lieu qu'après le retour du président Hindenburg, qui vient de partir pour la Bavière assister, comme on l'a annoncé, aux manœuvres de la Reichswehr et qui rentrera à Berlin vendredi prochain.

.A. G-E3STÈÎ"VE

M. Curtius expose

les revendications allemandes

Genève, 16 septembre (de notre envoyé spé- v cial, par téléphone). Le nombre des discours t augmente tous les jours. Hier-, dix aujourd'hui, s treize. Chaque délégué croit nécessaire d'exposer, à la tribune de l'assemblée, son opinion sur le j désarmement, la lutte contre l'opium on la chasse ,j à la baleine. Nous sommes littéralement ïioyés sous un Ilot d'éloquence. A l'heure où je vous écris, ce < flot fait encore des ravages l'assemblée tient une 1 séance de nuit, événement qui n'a que peu de ( précédents- dans l'histoire de la ligue. < N'attendez pas que je donne ici un résumé fidèle de tous ces discours. Si le cœur vous en dit, vous en trouverez le texte complet au secrétariat de la S, D. N. pour un prix modique. A peine vous si- t gnalcrai-jc que M.' Chao-Chu-Wu, délégué de la Chine, a révélé, à 3'étonnement général, que Con- fucius, il y a vingt-quatre siècles, avait prévu pan- Europe, lorsqu'il énonçait Il En ces temps, les hommes «trouveront io«r «ne épouse et toutes les femmes trouveront un foyer. Chacun aimera ses parents et sa progéniture. On pourra vivre en laissant sa porte ouverte. Telle est l'idée de la grande communauté. » C'est exactement, vous le vovez, ce que M. Briand envisage.

Mais nous avons eu, hélas des discours plus sérieux. Celui de M. Curtius est du nombre. C'est la première fois que le ministre des affaires étrangères du Reich monte à la tribune. L'an dernier, c'était M. Stresemann qui avait pris la parole au nom de l'Allemagne. Même atmosphère cependant tribunes aussi combles, applaudissements aussi chaleureux. Si M. Curtius a moins d'assurance que son 'prédécesseur, s'il ne se livre pas comme Stre- semann à des -improvisations éloquentes et sonores. il tient de lui la méthode et aussi les idées. Il ne semble pas que. les élections allemandes aient modifié en rien l'exposé du ministre. Tous les Allemands ne sont-ils pas d'accord qu'ils soient hitlériens, socialistes ou communistes pour demander la revision des traités ? Seule diffère la forme sous laquelle ils exposent leurs revendications les uns y vont franchement ce sont les moins dangereux, car on sait à quoi s'en tenir, d'autres opèrent sans franchise, sournoisement. Je ne rangerai M. Curtius ni parmi les premiers, ni parmi les seconds. Il appartient à cette école diplomatique intermédiaire dont Stresemann fut le chef. H ne dit pas nettement ce .qu'il pense, mais il laisse clairement entendre ce qu'il veut dire. -troles a été pour dé-

L'une de ses premières paroles a été pour dé- clarer que, depuis quatre ans, c'cst-à-dirc depuis le moment où l'Allemagne siège à la S. D. N., l'évo- lution internationale a apporté à son pays bien des déceptions (ce sont ses termes propres). Vous attendiez peut-être que le représentant du Reich, deux mois après l'évacuation de la Rhénanie, vint exprimer sa gratitude pour ce geste libéral. Vous comptiez sans doute que M. Curtius témoignerait de sa reconnaissance pour la réduction de la dette allemande. M. Briand n'avait-il pas confié à qui voulait l'entendre que la France, par ses actes, acquerrait l'amitié définitive du Reich. Eh bien, non Le représentant de la Wilhemstrasse n'a pas dit un mot de la Rhénanie. A ses yeux, comme aux yeux de tout bon Allemand, Pévncua- j tion était due à son pays.

De reconnaissance, aucune. Des revendications en masse. Il faut écarter la guerre ? Oui Mais j il importe, pour cela, de supprimer les causes de conflit. M. Briand n'a-t-il pas dit, l'autre jour, que la Ligue se devait de ne repousser aucun des problèmes qui lui sont soumis ? Or, l'Allemagne, qui est favorable au principe « d'évolution » et entend adopter à la S. D. N. une « attitude positive», a posé depuis plusieurs années le problème du désarmement sans qu'il ait été résolu. « Situation à tous égards intenable », déclare M. Curtius. M. Henderson lui-même le reconnaît. Pour la protection dés minorités, l'œuvre accomplie par la S. D. N. a été également insuffisante. Et ainsi de suite,

Il est cependant un point sur lequel M. Curtius est d'accord avec un autre délégué M. Briand. C'est au sujet de pan-Europe. Il défend même certaines thèses que notre ministre a préféré ne pas présenter devant l'assemblée, notamment la primauté de la politique sur l'économique. Aucun pays n'éprouve plus fortement que l'Allemagne les difficultés et les dangers de la situation actuelle. Aucun pays n'a un intérêt plus vif que le Reich à voir disparaitre les tensions existantes. La conclusion n'est pas formulée, mais vous la devinez couloir polonais, Anschluss, etc. M. Curtius n'a d'ailleurs pas manqué de relever le passage du discours du chancelier d'Autriche, qui préconise, avant de réaliser la fédération européenne, de procéder à l'union économique des Etats qui se trouvent dans des conditions moins divergeantes que l'ensemble de l'Europe. Or, n'est-ce pas le cas de l'Autriche et de l'Allemagne ? « La délégation allemande, a dit M. Curtius, a été très heureuse de cette suggestion intéressante; elle prendra une part active dans la poursuite de cette idée. » Cette fois, plus de doute possible.

Le ministre allemand est aussi ^d'accord avec M. Briand pour envoyer le projet pan-européen à un comité d'études et non à la sixième commission, comme l'eût souhaité M. Henderson il demande même qu'on aborde sans tarder l'examen des « difficultés existantes x, d#ns un esprit aussi large que possible et qu'on ne repousse « aucun des aspects du problème ». M. Curtius a d'ailleurs tenu a remercier M. Briand de l'occasion qu'il lui a offerte d'examiner dès maintenant « à1 la lumière de cette nouvelle question les divers problèmes dont le monde est assailli. C'est précisément ce que nous redoutions, et c'est malheureusement ce qui est arrivé.

Enfin, il convient de signaler que la résolution relative à la fédération européenne, sur laquelle on votera demain, a été lue tout à l'heure devant l'assemblée. Elle ménage la chèvre et le chou en l'espèce M. Briand et M. Henderson elle préconise le renvoi de l'affaire devant un comité formé d'Etats européens mais des représentants de pays d'autres continents pourront être appelés à y siéger, et elle délibérera sous la surveillance très vigilante 'du secrétariat de la Ligue. James Donnadieu.-

BILLET DE MINUIT

Elles. les femmes

Pendant que le monde entier attendait la nouvelle du triomphe de Costes et de Bellonte triomphe déjà enregistré au nombre des exploits passés, car tout va vite moi, je pensais à Elles. Elles. les femmes. Celles qui restent au logis, dans l'attente, dans l'anxiété, dans le désir fervent, dans la prière. Nommez-les épouses, amies, sœurs quels que soient leurs titres à partager la gloire de l'exploit, leur parenté, leurs liens de chair ou de cœur, d'esprit, d'amour, de famille, de tendresse, songez aux heures qu'elles ont vécues, à la nuit qu'elles ont passée.

Les deux hommes, eux, traversaient le ciel et la mer et cet espace de l'action qu'anime et que vainc cet idéal moteur de l'énergie, de la volonté humaines. I!s agissent leur danger, ils le vivent, ils le transforment en acte, ils n'y pensent pas. Ils ne pensent qu'à réussir. Rappelez-vous le mot du premier vainqueur «fe l'air ëraëi§*lrm:rrcelui de BTenôl* a^F*quel, une fois la Manche traversée, ses admiratri- ces, indiscrètement fanatiques, demandaient « A quoi pensiez-vous ? » Je surveillais mon moteur », répondit-il. Donc, survolant l'Atlantique, Costes et Bellonte surveillaient aussi leur moteur et toutes ces choses de précision magique que le génie des hommes invente pour venir à bout des éléments, les mater, les vaincre. Mais, Elles ?. Elles, inactives, tout à leur imagination, tout à leur angoisse, seules ou entourées d'amis, attendant les « sansfil », téléphonant aux journaux, de quel pressentiment ne sont-elles pas étreintes ? Elles sont jeunes, vaillantes, pleines de foi en la force et la science des aviateurs cette jeunesse et cette certitude dans le bonheur que la jeunesse porte en elle les ont aidées à vivre ces heures de fièvre, si longues, oubliées ensuite dans l'immense joie. Mais, les mères. Je pense à la mère du pur Lindbergh, faisant sa classe et attendant, avec une admirable tranquillité, l'arrivée de son enfant ailé, qui devait réussir, puisqu'il avait « tout prévu ». Mais alors, au fond de son cœur, ne déferlait-il pas une secrète, une nuageuse inquiétude ?

Et surtout, je pense à la mère de Nungesser qui, ayant traversé, elle, à son heure, tout un océan de longue et funèbre attente, tout un ciel de désastre, toute une nuit de deuil, a dû songer, devant exploit enfin accompli par d'autres « Si mon fils et Coli avaient eu à leur disposition ce Pomt-d lnterogalion, cet appareil parfait dû à l'initiative et à la générosité d'un homme que l'on ne remercie pas, ils seraient peut-être arrivés, eux, d'abord. Oh les jeunes femmes, les mères de ceux-là qui triomphent aujourd'hui, sentent-elles au moins tout ce qu'elles doivent au donateur de l'avion, qui emportait avec leurs héros, cette fois-ci, toutes les meilleures chances ? »

Gérard d'Houville.

Le Budget de 1931

et la rentrée parlementaire

aujourd'hui, Conseil des ministres

M. André Tardieu, qui est rentre, hier aprèsmidi à Paris, venant de Vittel, a repris aussitôt ses occupations.

Le président du conseil a reçu M. Germain Mur-,tin, ministre du budget, avec lequel il a eu un long entretien, au cours duquel le projet de budget de l'exercice 1931 a été arrête, en parfait équilibre fi- j

nancier. 1

Ce projet sera définitivement mis au point, au conseil des ministres qui se tiendra ce matin à Rambouillet, sous la présidence de M. Gaston Doumergue. Il est malheureux que M. Aristide Briand, qui doit rester à Genève jusqu'à la fin de la semaine ne puisse assister à ce conseil, dont la plus grande partie sera consacrée à l'examen des questions budgétaires et celui des questions extérieures.

Dans les milieux politique- on envisage que la ̃rentrée parlementaire. pourrait avoir lieu le 28 octobre ou le 4 novembre au plus tard.

Le dimanche qui précéderait la reprise des travaux des Chambres, et dans uns ville de province qui n'est pas encore choisie, M. André Tardieu prononcerait, suivant- la tradition, un discours politique dans lequel il exposerait le programme du cabinet.

Ce discours complétera celui qu'il doit faire, comme on le sait, le 28 septembre prochain, à Alençon, et oit il ne traitera que des questions économiques et agricoles.

Ajoutons qu'à l'heure actuelle, dans l'entourage du président du conseil,- on ne confirme point l'information de notre confrère La Croix, que nous avons reproduite et suivant laquelle M. André Tardieu, accompagné de M. Marcel Héraud, sous-secrétaire d'Etat à la présidence du conseil, se rendrait, le mois prochain, dans les régions sinistrées du Midi. ZD

Les expériences de M. Georges Claude

On télégraphie de La Havane

M. Georges Claude a achevé hier le raccordement de la partie du tube de 1,850 mètres, dont l'immersion a eu lieu le 7 septembre avec la section de 150 mètres antérieurement fixée au rivage. Il a obtenu de l'eau froide d'une température de 13° centigrades, alors que la température théorique correspondant à une profondeur de 600 mètres est de 10" 1/2.

M. Georges Claude, qui est extrêmement satisfait, va procéder immédiatement à des essais, notamment à des essais d'ébullition.

Le véritable sens du procès gagné par «l'Ami du Peuple» s'impose chaque jour

avec plus d'évidence

POUR LA LIBERTÉ DE LA PENSÉE CONTRE LE JOUG DE L'OR

Sous ce titre, l'Ami du Peuple a publié hier matin l'important article suivant

Tous les Français ont pu suivre les péripéties du formidable procès que, l'Ami du Peuple soutint contre le Consortium des grands journaux et qu'il gagna devant le Tribunal de Commerce de la Seine et devant ]a Cour d'Appel de Paris. f\ls ïi'clî onf"pas»'"perdu la mémoire. lis savent comment fut proclamée la liberté de pensée, celle de publier et de vendre un journal qui veut garder sa pleine indépendance. Et cette indépendance, L'Ami du Peuple a bien montré; depuis, qu'il entendait l'employer chaque fois que les intérêts majeurs du pays sont mis en cause ou menacés par de puissants Syndicats d'appétits. Au moment les avocats du Consortium, renversant audacieusement les rôles, se posaient en défenseurs de la liberté de pensée contre le joug de l'or, la discussion du budget de )a Radiodiffusion apportait à la tribune de la Chambre des révélations graves et troublantes sur la toute-puissance d'un Trust international dont la « grande presse ;> s'est bien gardée d*; parler ses lecteurs..

Ainsi apparaît, d'une manière éclatante, l'attiI tude double et contradictoire de ceux qui ne prétendent se réserver le monopole de renseigner l'opinion que pour mieux lui cacher les agissements de ses exploiteurs.

Ils ne disent pas un mot de l'entreprise colossale qui met en péril la liberté de notre pays, parce qu'ils en sont les complices et les bénéficiaires mais ils partaient tous en chœur, avec une fureur puérile, contre le Français audacieux qui, au grand jour, et seul contre tous, s permet de défendre cette liberté menacée.

N'avant pas réussi à l'accabler matériellement, malgré toutes les manœuvres d'étouffement auxquelles ils ont eu recours, malgré la véritable « chasse à l'homme » organisée contre lui, ayant compris qu'il était de taille à leur résister victorieusement, ils l'accusaient de vouloir violer la liberté, lorsqu'il entend, au contraire, la sauvegarder de leur emprise.

Mais, à côté d'eux, dans leurs rangs, l'un des plus puissants, le plus puissant, peut-être, parmi les seigneurs de Finance qui les subventionnent, réalise peu à peu, sournoisement, le trust de la T. S. F. française.

Il tend à devenir, en fait, le maître des « émissions >̃> du pays. dans tous les sens du mot Seul, en France, il pourra bientôt parler ait monde par les ondes hertziennes, comme il lui plaira et sans contradicteur répandre les informations qu'il voudra taire celles qui lui déplairont présenter sa vérité, naturellement conforme à ses intérêts fausser le cours de la politique exécuter des coups de Bourse et des opérations de change accaparer, en somme, et confisquer à son profit la pensée française, ait seul service de ses entreprises financières inter-

Tout cela est très bien tout cela paraît- horj mal, légitime, sans danger, à ces Messieurs du Consortium. Ils se gardent d'en souffler mol, puisque cette organisation, consolide une combinaison dont ils bénéficient.

Mais que, par contre, un Français authentique et indépendant, comme M. François COTY, se permette de consacrer sa fortune à fonder un journal qui dise courageusement la vérité au peuple et serve seulement le bien public c'est, aussitôt, un tolle général contre une entreprise si intolérable, contre un abus si scandaleux Pensez donc S'il allait battre en brèche l'influence, jusque là sans rivale, du Consortium et lui faire perdre ainsi les profits d'un monopole si bien concerté quel crime abominable Il est permis et légitime, aux yeux de ces Messieurs, de mettre la pensée française au service de l'or international mais il est coupab! et défendu de mettre l'or honnêtement gagné. par un Français, au service de la pensée française.

Voilà précisément de quelle façon a été posé le problème soumis à la Cour, et sur lequel le Tribunal de Commerce, dans sa courageuse indépendance, avait déjà rendu l'éclatant jugement que l'on sait.

Pour qu'on ne: croie pas que nous exagérons ou que nous dénaturons les faits, voici maintenant les très graves paroles prononcées à la Chambre, le 6 février (Journal Officiel, 7 février, p. 504 et 505)

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M. RAOUL AUBAUD « On aurait tort de traiter à la légère le problème de la radiodif» fusion. Le Parlement a le devoir de se rensei« gner, et l'opinion a le droit d'être informée. » Un journaliste a pu écrire cette phrase ;• lourde de sous-entendus et de menaces pour » notre sécurité morale <> II s'agit de savoir si « ce levier de commande formidable que cons» titue la radiodiffusion sera remis entre les » mains de la nation elle-même par* le moyen