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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1925-05-08

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 08 mai 1925

Description : 1925/05/08 (Numéro 128).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k294363s

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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En ~'s~~ h~

VS Le nainiistère: des ^finances a démenti, hier aprës-midr, les projets qu'on lui prêtait hier matin. Qui donc définissait la finance l'art des fausses nouvelles ? Nous nous rappelons un temps où M. Clémentel adressait aux gazettes plusieurs démentis par jour, si bien qu'à la .'fin il fallut comprendre que deux négaltions faisaient une affirmation.

A présent, on ne dément qu'une fois fpar jour. C'est plus rassurant.

| Quoi, qu'il en soit, M. Caillaux semble devpir exposer prochainement, à la Commission des finances de la Chambre, les Jnesures qu'il juge propres à l'amélioration du, budget.

Nous nous demandons quelle nouveauté on peut bien attendre.

Le problème du budget, en France, se heurte, non à des difficultés techniques, ;mais à des résistances politiques. Pour les dépenses, on assure, dans l'entourage de M. Caillaux, que beauicoup d'économies restent à faire. Per'"èonrte n'en disconvient en principe. Mais, en pratique, comment exécuter ces économies ? Il y a des droits acquis et des .usurpations» également invincibles sur le terrain parléi|ientaire.

Tout éè que le ministre des finances pourra faire, dans l'état actuel des choses, sera de rendre plus clair, plus franc plus précis le tableau de nos dépenses. Devant un tableau véridique, on devrait espérer une réaction des contribuables qui, en influant sur le Parlement, aiderait le ministre à opérer des coupes. ..Mais -c'est que réside le vice financier de notre régime il n'est pas certain que l'opinion des contribuables ait conservé, chez nous, une force prépondérante. Les citoyens qui paient l'impôt direct les seuls conscients dé, leur contribution ne constituent plus qu'une minorité. Leur pression dans le sens des économies ne réussit pas à vaiñ'cre la pression inverse des habitudes t>aiasitaires ou de l'indifférence routinière. La politique électorale fait obstacle à la politique financière.

Le même obstacle qui s'élève ontre la restriction des dépenses se dresse c .ntre l'augmentation des recettes. La minorité, qui paie la plus lourde part des imppts directs, ne tire pas ses ressources de la lufieL elle lëe tire presque toujours Je son travail ou: de son esprit d'entreprise. Quand la, charge qirelle supporte dépasse un certain poids, le travail s'affaiblit et l'entreprise disparaît. Ce point de saturation atteint, les recettes ne peuvent plus être accrues que par un élargissement de la base, autrement dit du nomHre des contribuables. ̃̃ ̃̃'

en est du budget comme de la salade. Il y a la salade proprement dite et il y a l'huile. Vous aurez beau remplacer tel ministre par tel autre, l'huile de noix par l'huile d'olive, il restera toujours à trouver l'essentiel la salade même. Sur ce point, nous ne craignons aucun démenti, Lucien Romier.

L'enquête sur l'attentat de la rue Damrémont

Nouvelles perquisitions

1 çjnez les communistes

-TUL8I.<T

A-Poursui*gHt son enquête §ur l'attentat de ta rue Damremont, M. Baroaud, juge d mïsIrûction a signé de nouveaux mandats de perquisitions et la police s'est présentée, hier mâtin; u la première heure, chez divers militants communistes.

M Boudeau, commissaire de police du quartier de la Chapelle-, a perquisitionne 59, rue. de: la Goutte-d'Or, chez Santarel. M. Priolet, commissaire du Faubourg•M-antmartre, chez Léopold Faure, 11, rue de Châteaudun, et s'est ensuite rendu dans un bureau que possède Faure, 55, faubourg Montmartre. -1

Le commissaire du quartier d'Auteuil a perquisitionné chez Grillot de Givry, 40, quai d' Auteuil.

M. Poggi, commissaire du quartier de ila Roquette, a opéré, chez. Doriot, 21, rue Voltaire..

M. Guillaume, commissaire à la police judiciaire, a perquisitionné chez Me Sarotte, avocat, 2, cité de la'Chapelle. Le magistrat1 &ait accompagné de Me Jovart, membre du ''èbnseil de l'Ordre, et de M. Benoit, .çom''missaire à la Sûreté générale. J M. Garon, commissaire à la police judiciaire, s'est transporté ce matin chez Gruldwald, dit René Valfort, 4, avenue Ingres. Aucours de ces diverses visites, on a saisi de. ̃nombreux documents .qui ont été remis ;au.'juge d'instruction.

La Fête nationale polonaise

r.

MW, Doumergue et Wojciechowski >~ échangent des télégrammes

A l'occasion de, la* Fête nationale de la Pologne, M. Gaston' Doumergue a fait parvenir à M. Wojciechowski, président de la ^République polonaise. le télégramme sui-

yan^ ̃: •̃•

Il .m'est particuîlièiiement agréable d'exprimer à Voti'e Exce31ence/-à; l'occasion- de la- fête natiõriâle7 >mes bien vives félicitations, auxquelles •fê joins les vœux chaleureux qu'au nom de la JFmnÇe j'adresse, à la Pologne apie et alliée. '.M. -Wojciechowski, président de ta République polonaise, lui a répondu en ces termes

1 Vivement touché des paroles chaleureuses que -Vôtre Excellence a; bien voulu m'adresser le jour de notre fête nationale et des vœux transmis à là Pologne au nom de la France,- je 'tiens à lui exprimer en mon nom et au nom de la .Nation

,polona'ise nies remeroienients les, plus vifs et

.èrl'assurei1 4e l'amitié inaltérable que la Pologne porte toujours à* son illustre' alliée..

1 ^MijQm t£,imiâ 3''

IM CENTEN AIRE DE SAINT-SIMON Célèbre mais besogneux, Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon, s'éteignit, à Paris, dans le mois de mai de l'année 1825. L'anniversaire de sa mort sera célébré mercredi prochain au Palais du Trocadéro, où M. Charlety, recteur de l'Université de -Strasbourg et président du comité du Centenaire, prononcera l'éloge du philosophe" généreux. Tour à tour, M. Albert Thomas, directeur du Bureau international du travail le romancier Wells, et M. de Mpnzie, ministre de l'instruction publique, rendront un bel hommage à l'apôtre de « l'industrialisme ». Ils ne manqueront pas de conter sa vie, aventureuse et dispersée; ils montreront la fortune chérissant ce penseur et le comblant de grâces pour l'abandonner sur le soir. Au moment où l'on va honorer la mémoire d'un homme qui' eut une influence considérable sur la société de son temps et qui en quelque sorte, comme le flambeau du socialisme dans le siècle dernier, il serait superflu de rappeler tant elle est connue sa doctrine, si nous ne voyions aujourd'hui, les partis politiques placés en extrême avantgarde, se réclamer d'elle et de lui. Les socialistes exaspérés que l'on appelle communistes, reconnaissent en Saint-Simon un précurseur de Karl Marx qui, lui aussi, voulait fonder une société nouvelle, sur « l'amélioration physique, intellectuelle et morale du'sort des travailleurs». Ils négligent de dire que la méthode de Saint-Simon n'était pas tout à fait- 'celle qu'ils recommandeui; pour l'établissement de la Cité Future. Les prêtres du saint-simonisme constataient « que l'état de la société -est mauvais » et ils rêvaient d'une société meilleure. Ils la voyaient sous la forme d;une « association » et annonçaient le règne de l'amour et de l'équité. Sans doute, accordaient-ils à l'Etat le droit d'héritage et de propriété, mais il semble bien qu'ils ne le lui accordaient pas par les procédés léninistes. Sans doute, estimaientils que, seule, la révolution sociale rendrait possible l'organisation économique d'une société où ils n'apercevaient que désordre' et incohérence,- mais cette révolution ils ne la souhaitaient pas et cruelle et hideuse comme celle qui a rejeté :1a. Russie "dans. L'abjection et -fe1' détresse. ̃ -̃̃.̃̃- .7.philosophie, de ïSaint-Sïmôn .était hardie, mais elle s'éclairait '"de justice et dé bonté, toutes choses manifestement étrangères au monde bolchevique.Elle entendait donner la direction des peuples aux savants, c'est-à-dire à l'intelligence et à la culture, alors que le communisme de M. Cachin n'ad met que -les-arts mécaniques. -ia société nouvelle de Saint-Simon était une « hiérarchie d'industriels et de savants qui devaient appliquer la formule fameuse « A chacun selon sa capacité; à chaque capacité selon ses œuvres. ». Le pouvoir. politique, Saint-Simon le donnait à l'industrie, à « l'ensemble des producteurs », qui, à ses yeux, représentaient, une irrésistible force sociale. Pensées de notre temps, auquel le saint-simonisme se rattache encore par l'idée d'un Concert des nations. L'auteur du Nouveau Christianisme proposait l'établissement, en Europe, d'un « Parlement général » qu'il chargeait de décider des intérêts de la société européenne. N'est-il pas singulier qu'à Genève ait germé pour s'y épanouir peut-être cent ans plus tard, cette conception pacifique? Tout cela et beaucoup mieux, n'en doutez pas– sera dit le 13 mai, au Trocadérç, b'ji y réveillera, .pour quelques heures, le soldat qui. risqua sa vie dans la, guerre de l'Indépendance américaine, le voyageur intrépide et clairvoyant, le richissime négociateur de biens nationaux, l'homme du monde magnifique et l'employé chenu du Mont-dePiété à mille francs par an,; que fut SaintSimon au déclin de sa vie.

La commémoration de ce centenaire ne tiendra pas en de seuls discours. M. Alfred Pereire, secrétaire général du comité, orga-; nise, à la Bibliothèque nationale, une « exposition Saint-Simon », qui groupera des documents précieux et rares. Enfin, et pour le ravissement des bibliophiles, M. Pereire va rééditer les Lettres d'un habitant de Genève et De la réorganisation de la société, européenne, deux livres introuvables et jusqu'ici sans prix.

̃ Henry Vidal.

Mort de l'amiral Sturdee vainqueur des Falkland

L'amiral anglais Sturflee, le vainqueur de

la bataille des Falkland, vient de mourir.'

On se rappelle dans quelles conditions fut remportée cette victoire. L'amiral allemâml von Spee, avec son escadre de croiseurs, avait détruit à Coronel, le 1er novembre ,1-91.4, l'escadre britannique plus faible 'qui s'était lancée à sa poursuite. L'An gleterre, cette fois, avait manqué à son: principe d'être la plus forte là où son prestige en dépendait. Lord Fisher, premier lord naval, fit appeler l'amiral Sturdee, qui était alors sous-chef de l' état-major général, "et qu'il considérait comme responsable de cette erreur il lui donna l'ordre de partir aussitôt, avec deux croiseurs de bataille, à la recherche de von Spee.'Six semaines plüs.tard, Sturdee trouvait les navires allemands aux Iles Falkland et, le jour même, les coulait; un seul petit croiseur put s'échapper, mais pour avoir le môme sort quelque temps après. La suprématie maritime anglaise était rétablie.

M. Albert Sarraut

part pour Constantinople M. Albert Sarraut, aaiïbassadeur de France en Turquie; quittera Paris lundi prochain pour rejoindre son poste à. Constantingfele.

LE DESARMEMENT PU^nCH `

La Conférence des Ambassadeurs étudiera le rapport

de la. Coinmission de contrôle"

La Conférence des ambassadeurs se réunira, mardi pour examiner la question du désarmement, de l'Allemagne. Elle se trouvera, en présence d'un volumineux rapport, du général Walsch, président de la Commission de contrôle militaire interalliée, à Berlin, et de deux notes explicatives du maréchal Foch, président du Comifé'-anilitaire interallié à Versailles..

La Conférence devra élaborer lanote que les gouvernements. -.de l'Entente, adresseront à Berlin, spécifiant les mesures que le Reich doit prendre pour satisfaire! à ses obligations de désarme-

ment.

Elle n'avait pu le faire, à sa dernière séance, le 29 avril, parce :que, plusieurs ambassadeurs n'avaient pas reçu de leur g-ouvernenient les instructions, nécessaires.' Le gouvernement britannique a fait parvenir hier, à lord Crewe, ses instructions.

La thèse que soutiendra le gouvernement français sera. examinée samedi par le Conseil des ministres.

EÇIÏQS

-t~-

Le portrait de lord Seymour.: ;̃̃A l'Exposition rétrospective du sport dont notre. émlnëntcoilaborateur Arsène Alexandre faisait, ici, reloge, figure le portrait de lord Seymour. C'est. Tunique .effigie connue du fondateur et. du premier président de la Société d'encouragement. L'érudit annaliste des fastes du turf, M. Henry Lee, désirait publier dans, son dernier ouvrage, un portrait du. célèbre propriétaire de Royal Oak. Il ne trouvait nulle part le moindre document. Quelqu'un lui apprit enfin, que lord Seymour avait laissé une fille, devenue un des plus notoires professeurs de danse de Paris. C'est chez cette dame que M. Henry Lee trouva !e portrait fort' infére'ssant qu'ir- reproduisit ë.ms son iïtfïe 'et-qîri;r fôf t bien fe's-

;taii£é,est devenu la-prormété .d&M.-

Jèa'n. Stern. ̃ '̃̃ f

-Ne négligeons .pas. cette occasion, de faire justice de la ridicule légende qui a .voulu transformer lord Seymour en !un -seigneur débraillé^ désireux d'étonner les foules. Celui' que l'on surnom'ma mylord l'Arsouille s'appelait Charles de La Battut..

Le favori du Derby américain." C'était un cheval appartenant à M. Willis Kilimer qui s'appelait « Sunny Man ». Il avait toutes les chances de gagner, ,1e 16 mai, le 51e Kentucky Derby,

àî Churchill Down.

II avait même tant de' chances- de gagner cette course que des malfaiteurs inconnus qui avaient intérêt à ce qu'un pareil champion disparût-^ l'ont empoi sonné avec de l'arsenic.

« Sunny Man » est mort, bien que des palefreniers veillassent sur lui jour et huit. _oc_0__

Le plus grand carillon du monde. H est facile de deviner que c'est aux Etats-Unis qu'on vient d'achever de le fondre. M. J. D. Rochfeller junior en fait don, en souvenir de sa mère, à l'église baptiste de Park Avenue, à'^Ne-work.

Ce carillon se. compose de 133 cloches. Le bourdon, a lui seul, pèse 9 tonnes, et le poids total des cloches est de 50 tonnes, et celui des. battants à peu près

égal. >̃̃•̃

Mais on ne donne pas un détail plus important. A un tel carillon il faut un carillonneur. Ceux de Belgique furent souvent de véritables artistes.

II. n'y a pas de meilleur placement que le bijou fait de.peries, de diamants, ou de pierres de couleur, il a toujours sa valeur intrinsèque..

Qu'il s'agisse d'acheter, ou de vendre, adressez-vous à Dusaus.oy, boulevard "des Capucines, qui expertise gracieuseïnent et sait faire profiter des meilleures occasions.

Le Masque de Fer

iirniiii ̃ ̃>" iiliniiim Notre Supplément littéraire *-|M5. DEMAIN

Mauike Talmey t Les Souvenirs de Fabre d'OIivet Un Salon qui finÛ mal.

Maurus Jokai Fidèle Amonr.

(Nouuelle traduite pat Auguite

i Marguillicr.)

Feraand Vandérem Ckwe* et Gens de Lettres. Intoxication.

Charles Cletc L'Adoration.

Ch.-L. d'Espinay de Une Lettre inédite da père de Briort. Napoléon.

Maurice Cauchie La Mmiqne et les Lettres. Commandant Henri Carte Les "Mots» historiques de Jeanne d'Arc.

Les Liera de demain

J Atel Hermant Eloge de la Médisance Joseph de Pesquidoux Le LivredeRaison; Jules Truffier Mclingue René'GiUouin Quertion» politique» et religieuse» Raymond Schwab Mathia» Cramant.

Chroniques de

Maurice Levaillant, François Montel, Jacques Patin.

Jïage Jtfusifate

Victot Buffin A ̃ ̃ « ï l^nrt «ii'éW» m.

IM MTES A HOIS €LQS

j-jïi.o r n ti~ HÜJS~CLOS;

,r"

Pauvre Président de la République i A-t-on songé à ce qui l'attend dans deux mois si, par mesure de prudence et dans un esprit de liberté, d'égalilé-et de fraternité, le ministre de l'intérieur s'obstine à exiger que les fêtes nationales soient célébrées à huisclos ? l, Les défiles, groupements'; cortèges, discours et attroupements demeurant interdits, M. Gaston Doumergue, qui est si liant, n'aura personne le matin du 14 Juillet pour le féliciter de- la prise de la BastiHe. Le voyez-vous tout seul dans son cabinet de toilette avec un petit drapeau épingle à son bonnet de bain A quoi pourra-t-il employer sa journée ? A passer une revue de soldats de plomb sur la table de la salle à manger, à écouter la Marseillaise au phono "dans le grand salon, à jouer « à la visite » dans le jardin, avec des petits amis des Champs-Elysées, et la nuit venue, enfin, à risquer de sa fenêtre un feu d'artifice avec deux boîtes d'allumettes suédqises et une boîte d'allumettes tisons ? '? Tout de même, un 14 Juillet comme ça serait triste. Mais plus triste encore pour les bons républicains qui ne disposent pas d'un grand hôtel, d'un beau jardin et de nombreux domestiques. Le 14 Juillet tombe un mardi, cette année. L'honorable M. Schrameck, qui prévoit tout, a-t-il prévu que si la fête était res- tée publique le pont aurait commencé le samedi 11 ? Il fera chaud on peut s'y attendre après ce printemps glacé, j l'été". sera brûlant, rien que pour .nous embêter. Dans ces conditions pourronsno.u's fêter en chambre la prise de la Bastille; comme nous allons fêter la: délivrance d'Orléans ?

Car vous connaissez le programme de la. journée de Jeanne d'Arc ? Ce ne sera nullement la, journée, de deuil que les pessimistes ont annoncée, mais une. fête de' famille. dans la plus stricte intimité. Le gouvernement 'a confiance dans la sagesse et la pondération des manifes- tants à huis clos. En conséquence, l'état de siège ne sera pas proclamé, et M. Schrameck a contremandé les régiments de chars d'assaut et des sections d'autos- nfjjrailleuses'qui devaient prendre posititili sur la. place de la. Concorde. Tous •léféParisiéns. pourront, sorti rMibremenW 'Qu'ils n'en doutent pas. L'autorisatione$\ officielle. Bien entendu, ils ne devront pas former des groupes de plus de ̃quatre ou cinq personnes. Les familles nombreuses recevront sur demande un laisser-passer spécial. Il est recommandé- aux chefs de groupes d'avoir, prêts à "toutes réquisitions, leur extrait, de naissance, leur livret militaire, l'extrait de; leur casier judiciaire et le récépissé de; leurs contributions.

Sans autres formalités, les «manifestants-isolés pourront se réunir à leur domicile, dont ils auront envoyé 'l'adresse au commissaire de police de leur quartier. Tout ce qu'on leur demande, c'est d'avoir le bon goût de ne pas faire de toilette excessive comme pour les visites du jour de l'an cela afin de ne pas éveiller: la susceptibilité des agents en bourgeois qui se trouveront dans les rues. Au reste, et pour éviter toutes possibilités de provocation, il y aura à discrétion des taxis, tramways! autobus et métros

dont les tarifs ne comporteront >?ucun

supplément. A leur descente de vo.t;re, pac&nts, intimes et conjurés ne ieviont pas s'attarder sous les portes cociiëres. Lescol du pardessus relevé, les bords du chapeau rabattu, les voilettes baissées, ils,ou elles monteront le plus rapidement possible à l'appartement désigné. Là, les portes fermées, les rideaux tirés, ils auront pleine liberté d'honorer Jeanne d'Arc et de fêter l'anniversaire de la délivrance d'Orléans.

•Par exemple, les manifestants pourront sortir d'un placard une statuette ou Une image de l'héroïne et sainte nationale, se recueillir, placer des bouquets, allumer des bougies et même lire quelques pages d'un livre d'histoire, ou réciter à haute voix des poèmes. La sortie se fera dans les mêmes conditions que l'entrée, sans bris de mobilier, sans heurts ni bousculades, sans cris, ni déplqiemisnt d'insignes et d'emblèmes séditieux. A sept heures du soir, on compte que tout sera terminé. Le Syndicat de •la critique dramatique avait demandé au ministère de l'intérieur d'autoriser, ce jour-là, le théâtre des Arts à donner, somme chaque soir, une représentation de. la Sainte Jeanne de Bernard Shaw. Malgré tout son désir de faciliter les échanges artistiques et sans méconnaî#ef les sentiments élevés dont faisait preuve le Syndicat de la critique dramatique, M. Schrameck n'a pu accorder Une pareille autorisation. Afin d'éviter toutesmanifestations publiques, le théâtre des Arts fera relâche et Mme Ludmilla Pitoëff devra se rendre à l'ambassade1 d'Angleterre

Grâce à ces mesures de prudence et d'énergie, l'ordre ne sera pas troublé mais sera-t-il possible de les maintenir pour le ii Juillet ? Un gouvernement qui décide que les fêtes nationales seront célébrées à huis clos, risquerait d'être soupçonné de partialité s'il consentait à des dérogations, s'il autorisait des exceptions. Ce n'est pas le cas, assurément, et l'on peut affirmer que toutes les manifestations publiques sont interdites à jamais en France, par peur de l'émeute, de même qu'en Angleterre 'l'entrée des chiens est prohibée par peur de la. rage. Ce sera la ruine des bazars, des cafés et des estaminets, mais on ne 1 saurait payer trop cher le 'maintien de l'ordre et le respect des opinions. Toute-

fois s'il semble aisé d'obtenir que la fête de Jeanne d'Arc soit célébrée dans l'intimité et le recueillement, comment fêtera-t-on sans sortir d'ans la rue, l'anniversaire de' la prisé de la Bastille ? '? Cette commémoration exige le plein air et un certain entrain populaire qui était éveillé. par: des pétarades, maintenu par des libations et prolongé par des illuminations, bals publics, réjouissances diverses, telles que grâces amnistiantes, iiberatibns.de détenus'.

Il sera peut-être malaisé, le jour où les prisonniers sont relâchés, .d'obtenir des bons républicains qu'ils se tiennent enfermés chez eux, les fenêtres fermées. Comment les retenir de. se précipiter dans les campagnes et jusque sur les rivages de la mer pour répandre leur enthousiasme ? Il faudrait garder militairement toutes les gares or, les soldats ont à fourbir leur équipement avant la revue traditionnelle. Comptons sur l'ingéniosité du ministre .de l'intérieur. II 'trouvera certainement une solution. Et .seniiblablemient pour l'anniversaire de l'armistice. Le peuple français est le plus souple de la terre, le plus conciliant. Il s'haliituera très vite à. passer à 'huis clos, comme des jours de prison, ses fêtes nationales les plus chères. D'autant que, dès l'année prochaine, les almanachs que nous distribuent les facteurs seront modifiés. Les éphémérides ne mentionneront aucune de ces fêtes fériées >qui pouvaient donner occasion à des manifestations subversives. Il n'y aura plus qu'un jour de gloire et de liesse; dans l'année ce sera le jour de la. fête de M. Schrameck.

Il faudra que ce soit une grande fête, d'abord- parce qu'elle remplacera toutes les autres, ensuite et surtout parce qu'elle nous permettra d'exprimer à notré ministre de. l'intérieur nos sentiments de profonde gratitude pour son équité, sa vigilance et sa:r.rcvoyanc.e. N'en déplaise à, sa modestie, une telle fête lie pourra être célébrée à huis clos comme celles de Jeanne d'Arc, du 14 Juillet ou de l'Armistice. Elle sera publique. Tous les citoyens y participeront, confondus dans une sorte 'd'union sacrée. Déjà, on'voudrait se préoccuper de l'organisation. Inutile- do faire appel- à l'invention, au g(5ût,:à l'ingéniosité de MM. Gabriel Astruc, Pirmin Gémïer ou Jean-Gabriel Domergue, qui se sont heureusement spécialisés dans les galas officiels, mondains ou de charité. Qu'on laisse Paris suivre l'inspiration, l'impulsion de son esprit et de son cœur

Régis Gignoux.

RAPPROCHEMENT

On peut s'étonner de l'élonnement provoqué par la tactique communiste, en vue du scrutin de dimanche. L'Humanité propose une alliance au Cartel et même elle offt-e aux socialistes de panacher des listes de candidats. Sans vouloir aller jusqu'à l'amalgame, les socialÂsles viennent de décider que, à Paris, « lorsque le candida.t contmuniste arrive en tête des partis de gauche et que le péril réactionnaire est à craindre, le candidat socialiste doit se retirer de la lutte ». Ainsi apparail, derrière les injures des polémiques et les apostrophes véhémentes des discours, la communauté de but et de volonté des partis d'extrême gauche. La concurrence n'empêche pas la solidarité quand sont menacés les interdis professionnels ou électoraux. Contre l'opposition nationale, radicaux-socialistes, antipatriotes, capitalistes, collectivistes et moscoulaires sont prêts à s'unir. Ils sont animés par deux passions égales la fureur de conserver le pouooir et celle, de le conquérir, ceux qui l'envient comptant, pour s'en emparer, sur la faiblesse de ceux qui le détiennent et qu'ils soutiennent comme un soutient la branche dont an guette tes fruits mûrissant.

Mais ce rapprochement peut-il surpren-

dre ? Que de fois n'avons-nous pas vu, à ta Chambre, l'exlrême-gauche voter unanimement ? ISaffreux débat sur l'amnistie n'd-l-il pas été mené par MM. Marti/, Berthon et Doriol? Et, d'autre pa.rt, qu'il s'agit des incidents de Bobigny ou des assassinats de la rue Damrémont, que de ménagements n'a-ty»i pas constatés pour le parti des organisateurs de la guerre civile! Ne lui fait-on pas l'honneur, injurieux pour les patriotes, 'de le confondre dans les menaces de répression avec les militants du centre et de la droite ? Et n'est-ce pas pour s'excuser d'avoir interdit les cortèges révolutionnaires du 1er mai qu'on entend supprimer les pèlerinages aux statues de Jeanne d'Arc ? Les communistes, depuis un an, sont traités par le Cartel en enfants terribles qui s'amenderont. Mais les conservateurs sont tenus pour de mauvais garçons, incorrigibles. Et si demain, appelés ait pouvoir, tes socialistes devaient, par hasard, donner un portefeuille soit àM.Cachin, soit à M: Maginot, sa.ns hésiter, le président du nouveau ministèré le tendrait au rédacteur en chef de THiinianité. « Va, je ne te hais point », lui dirait-il. H. V.

Un pilleur de gare tué par un surveillant, à Pantin Deux surveillants de la gare de PantinTriage, MM. Durchert et Zobel, effectuant une ronde, la nuit dernière, à 3 heures, ont aperçu un homme qui traversait les voies portant des bonbonnes d'alcool volées dans

les wagons.

Interpellé, l'homme déposa son fardeau, se retourna et allongea le bras droit. M. Druchert, se croyant en danger, tira deux balles de revolver sur le voleur, qui s'affaissa et succomba peu après. On a trouvé sur lui deux lampes électriques, une pince et des papiers au nom de Alexis Ducros, trentehuit ans, demeurant rue des Petits-Ponts, à Pantin.

A l'endroit cette scène se déroula, un sous-chef de gare, M. Colson, fut tué, il y a sept ans, par un cambrioleur.

La Fête de Jeanne d'Arc

L'attitude de la Ligue des Patriotes

La Ligue des Patriotes laisse au gouvernement intimidé par les menaces d'extrême-gauche la responsabilité de son .interdiction de la fête du 10 mai. Mais, dans une note communiquée à la presse, son bureau fait connaître l'attitude des ligueurs. Fidèles aux tradrtions de la ligue, ardemment attaches ù. la sauvegarde de l'ordre et respectueux des constantes directions 'données par Dcroulède et Barrès, les ligueurs sont résolus à éviter tout contact violent avec les forces de la police et de l'armée nationale..

En présence de la décision gouvernementale, la Ligue des patriotes, avec ses jeunesses, rénonce donc, dans un profond sentiment de tristesse. à former, dimanche prochain, son cortège traditionnel en l'honneur de Jeanne d'Arc, Mais elle se réserve d'envoyer des délégations déposer en son nom, aux pieds de la sainte de la patrie, sous forme de palmes ou, de. couronnes, l'hommage de sa piété, de son respect et de son éternelle gratitude.

Le Journal des Débats et, V Œuvre sont d'accord pour demander le renvoi de la fête au 17, et l'organisation d'un cortège composé des représentants de tous les partis grou-,pés autour du drapeau national. Les membres du- gouvernement marcheraient en tète. ̃•̃• •'

La cérémonie de Notre-Dame

La cérémonie religieuse qui est célébrée chaque année à Notre-Dame, à l'occasion de la fête de sainte Jeanne d'Arc, aura lieu, cette année, le dimanche 10 mai, à 4 h. 1/2. Elle sera présidée par S. E. le cardinal Dubois.

Le panégyrique sera prononcé par Mgr Beaupin, secrétaire du Comité catholique des Amitiés françaises.

Tous les groupements et œuvres catholiques auront spécialement à cœur, 'dans lescirconstances présentes, de se faire repré-: senter par une délégation à cette cérémo- nie.

Instructions officielles

M. Schrameck, ministre de l'ultérieur, a' envoyé aux préfets de la Seine et 'des départements des instructions pour que les monuments publics soient pavoisés et illuminés le 10 mai en l'honneur de la fête na-. tionale de Jeanne d'Arc.

Une octogénaire étranglée dans son appartement M. Pierre Fittit, 51 ans, sa féïnme. Q'àmï et sa bellc-mèrc, Mtoe- veuve Kechly.j âgée de 80 ans, habitent un petit appartement, au cinquième étage, 37, rue Montgaltet. Le mari est employé dans un cinéma, 315, Faubourg-Saint-Antoine, où sa femme est caissière. Hier après-midi, tous deux étant occupés par la matinée du jeudi. ils laissèrent Mme Keckly seule rue Montgallet. Lorsqu'ils rentrèrent, à l'heure du dîner, ils trouvèrent la malheureuse octogénaireétendue sur le parquet de la salle à manger Elle avait été étranglée avec un cor- don de tirage que les assassins avaient ser- ré autour de son cou à l'aide d'un crayon. Sur la table, on trouva une bouteille vide, trois verres, du pain, du fromage, car leur forfait accompli, les bandits s'étaient restaurés Ils avaient ensuite bouleversé tout l'appartement et dérobé 150 francs et quel. ques bijoux.

La porte d'entrée ne révélant aucune trace d'effraction, on suppose que les assassins ont dû sonner et que Mme Kechlyleur a ouvert elle-même la porte.

M. 1. Leriche, commissaire de 'police du quartier, a "ouvert une enquête et le service de l'identité judiciaire s'est transporté sur les lieux pour procéder aux premières constatations.

Mme de Kerninon comparaît aujourd'hui devant les jurés C'est en 1890, à Bône, en Algérie. L'affiche du café-concert, du beuglant, annonce les débuts de Mlle Louise Delvas, « chanteuse de genre ». La salle est pleine.. et toute la garnison, voisinant avec des Kabyles, est venue applaudir la débutante. Elle a vingt.sept ans, et elle est jolie. Un tout jeune homme, Roger Leroux, comte de Kerninon,. qur fait à Bône son service militaire, en devient amoureux. Fleurs, billets doux, déclaration, serment d'amour. Elle cède. » On croit qu'on fait cela pour s'amuser, disait un jour uno jeune femme à un amoureux, et cela dure des années ». Ici, cela devait durer toute 1* vie, jusqu'à la mort, et îinir dans le drame et dans le sang.

Au bout de trois ans de vie commune. l'aventure finissait par un mariage, et la jeune homme épousait la chanteuse du beu' glant algérien. Mésalliance. Et mésallianc* grave. Louise Delvas. s'appelait en réalitd Louise Théolas. Avant de tomber, de roulet de café-concert en café-concert, d'Alger à Barcelone, de Barcelone à Marseille,- de Marseille à Bône, et de quêter parmi le pu. blic des sous dans une coquille de nacre, elle avait été mariée. A 18 ans, à Constantine, elle avait épousé un tonnelier, nommé Fleu- ry. Puis, elle avait abandonné son mari, qui. en 1886, mourut alcoolique à l'hôpital de Biskra, la laissant veuve à 23 ans, et sans fortune, avec un enfant, un fils. Pour l'élever elle chanta. Chansons idylliques dans les 'cafés des villes de garnison, au milieu des relents d'alcool.

Le jeune Roger appartenait à une vieille et noble famille de Bretagne, qui -remonte aux Croisades. Il est seigneur de Kerninon, Kerdancel, Kerloas, Kerkaradec, et 'bien d.'autres Kers encore. Son blason est écartelé c\'argent et de gueules, et la devise de ses aïeux est « Ou la guerre, ou l'amour ». Dès le début du mariage, le jeune comte put voir qu'il avait commis une erreur. Il| aimait la campagne, sa lande bretonne et le vieux manoir de ses ancètres à; Kerni. non-en-Ploulech', où il aurait voulu vivre! en paix et dans le calme.

L'ancienne chanteuse, au contraire, éblouie par son titre de comtesse, voulut enfin « vivre sa vie », et emmena, ou plutôt traîna son mari de ville d'eaux en ville d'eaux, de casino en casino. On les vît à Nice, Monte-Carlo, Alger, dépensant beaucoup, la comtesse jouant gros jeu. Le mari. plus jeune, faible de caractère, cédait à cette femme autoritaire et violente, et l'on ne