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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1924-05-11

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 11 mai 1924

Description : 1924/05/11 (Numéro 132).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k293958x

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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L'OPINION D'UNE FEMME

'M.

ASSASSINS

iEveillée par une presse habile, la curiosité dé la foule va aux quatre fous que peignit Géricault. Ce sont de beaux portraits, exacts et sans mystère. Il est assez singulier qu'il y ait moins de secret et d'horreur dans ces figures de forcenés que dans l'étude, par exemple, de membres, arraches et -mêlés, parés d'un petit bout de linge et d'un peu de sang pâte, ou dans-la tête enchanteresse, aux paupière's envahies par l'ombre, du Jeune, homme m'prt les yeux ferm'és. Mais je retrouve, à bien regarder le ̃ Fou assassin, une expression détachée1 de nous, des sourcils relevés vers le front avec un vague étonnement offensé, une sorte d'indifférence et de hauteur, que je ne vois pas pour la première fois. Si je néglige le teint enflammé du dément et sa bouche tordue, le reste du visage me rappelle Landru, que je ne quittai pas des yeux pendant une longue audience.- Cet homme de bonnes manières subit, ce jour-là, urie'séânce bien tumultueuse. L'avocat général insidieux, Moro.Giafferi, soulevé -patr..iinjauve délire, abondaient. en menacés, eh' allusions empoisonnées, en clameurs, et le vol oe leurs manches ventilait la salle. Le public, ému »par contagion, montrait un abandon égal, et donnait de la voix en écho. Au-dessus de la mêlée, Landru couvert de sa pàleur monochrome, gardait un silence qui était une opinion. Ses rares réponses se rebâtissaient d'un timbre de voix agréable. Deux fois seulement, en quatre heures de temps, il se tourna vers le .public surexcité et son regard erra sans insistance, noir sous lés'sourcils étonnés, portant vers nous tous un blâme à peine discernable. Autour de lui il s'agissait de dépeçage, d'os, de cuisson une fiancée rescapée vint à la barre, et n'y eut point de succès, soudain intimidée et soumise derechef à l'œil paisible, noir, insondable, qui ne la cherchait ni ne l'évitait, brillant comme l'œil des oiseaux, comme eux dénué de langage, d'attendrissement et de mélancolie. OEil créé pour voir, guetter, réduire, pour celer l'émotion, jauger tout passant et tout 'spectacle. OEil serein comme celui des premiers hommes, œil qui contemplait le wsang versé, la mort et la douleur sans fermer ses paupières ainsi font. les enfant© très pe-rtits, ainsi firent nos ancêtres: lorsqu'ils n'avaient pas encore inventé la pusillanimité et qu'ils fêtaient le sang délivré de ses prisons de chair, l'eau bondissant hors de la terne, le lait giclant du pis et le jus des grappes écrasées. Ce bel œil inexorable s'attacha pourtant un moment, tandis que je le suivais, à la torsade blonde et- la, nuque d'une femme qui, penchée sur un carnet, crayonnait, mais il ne marqua ni faiblesse ni convoitise et renonça presque aussitôt, marquant ainsi terme ascétique des terrestres cônyoitises.

̃ **V

Une paisible province anglaise voit -ressusciter Landru, qui s'appelle Mahon. Mêmes disparitions cie jeunes femmes, mais les restes, plus récents, incinérés ou enfouis par une main plus novice, parlent mieux. L'assassin anglais est jeune, d'esprit cultivé, sa figure et son langage frappent l'auditeur « Qu'il est aimable Et quel air doux » Car la tradition et la naïveté publique veulent qu'un'assassin porte, sur un visage bestial et furieux, son enseigne. Un homme bestial et furieux se laissera aller à tuer, parce qu'il sera pris de vin, ou exaspéré. Mais celui-là n'est qu'un meurtrier d'occasion, inspiré par la colère et l'al.cool. Il est méchant. Il ignore le plaisir de tuer, la charité de donner la mort comme une caresse, de la mêler à des jeux qui sont ceux des fauves distingués tous les chats, tous les tigres étrëignent leur proie et la lèchent tout autant qu'ils ila meurtrissent.

Landru ne bénéficia d'aucune irresponsabilité; nous verrons sans doute que Patrick Mahon est sain o'esprit, intelligent, d'humeur gaie. C'est qu'ils ne sont ni l'un ni l'autre des accidents de la dégénérescence: ce sont des survivants, des persistants. Détenteurs d'une animalité ailleurs abolie, ils rayonnent d'une douceur pleine de ténèbres, baignés de l'aménité dévolue encore aux peuplades que le hasard préserva des contacts européens. Ne savons-nous pas déjà que Patrick Mahon charmait singulièrement « les biches, les cerfs et autres animaux sauvages » Il faut faire attention à ce -détail. Je crois qu'aucun être profondément civilisé ne charmé les bêtes. La bête témoigne volontiers son mépris c'est-à-dire son indépendance à ceux chez qui l'humanité a tout conquis. Mahon charme les bêtes cela semble un attrait romanesque ajouté à .l'histoire de ses crimes, au vrai c'est un abîme de plus, et je désespère, à cause de cela, qu'il se fasse jamais entendre d'un jury anglais, et même d'un jury français. Au point de vue humain, c'est à;la complicité de la bête que la monstruosité commence, et ,1e point de vue humain a raison. La .connivence avec la. bête sauvage révèle chez la. créature humaine une certaine sorte de simplicité qui est déjà coupable coupable tout au moins de préférence pour la bête, et à partir de ce point la divergence commence, l'ombre se fait de part et d'autre l'homme qui reste du côté de l'homme recule devant la créature qui a opté pour la bête, son jugement trébuche, son oeil mental se voile, il ne sait plus que décréter, en parlant de son frère déshumanisé « C'est un monstre. un cas pathologique. » Cependant l'autre, qui s'éloigne aussi et met ses pas dans la trace du sabot ou de la gr.iffe, dissimule .d'instinct, mais d'instinct aussi agit, et

avec une-affpeuse. innocence joue selon les. us de sa, jugl© ̃originelle., îl aime da passion, plaît, conquiert, se lasse de ce qu'il a conquis et s'en débarrasse par le meurtre. Puis, léger, oublieux, exalté •par le printemps, la' nuit de lune, la grâce des vierges, il recommence. L'oiseau sauvage le reconnaît et Je suit, volant au-dessus de satète.Le chien à sa vue lève sur son dos son poil tout droit, réfléchit et se soumet le félin se frotte à sa jambe comme au long des touffes de valérianes sa jument, s'il essaie une autre monture, souffle, les naseaux dilatés, et rue de jalousie. Encensé par un peuple d'animaux déférents, désigné à la rivalité des femmes, Patrick Mahon, candide, foulait sans doute un chemin heureux. Doux monstre, qui se fût contenté du geste, si facile, de tuer, mais que notre temps contraignait à une maladroite,une ennuyeuse cuisine.

Marcel Schwob, qui savait tout et devinait le reste, refusait un jour, aux Tuileries, d'admirer un vieillard couvert, comme un arbre sec, d'oiseaux appri.voisés. « Je n'aime pas .les charmeurs d'oiseaux ,», -dit Marcel Schwob à sa femme, Marguerite Moreno.

Elle protestait, et il s'échauffa comme il manquait jamais de le faire. Dés paradoxes sortirent de lui en flammes courtes

Non, je ne les aime pas. Ils me font peur. Ce sont des sadiques. Des sadiques sanguinaires. Des tortionnaires et, généralement, ils assassinent les enfants des deux sexes, les dépècent avec méthode et les enfermient dans des cartons à chapeau de- forme ronde ce qui amène fatalement la découverte de leurs crimes, parce qu'au cours du transfert de leurs victimes débitées en tronçons, la ficelle qui attache le carton glisse, et le tout roule sur la chaussée.

Voter pour un candidat du Bloc des Gauches, c'est préparer le retour au pouvoir de MM. Caillaux et Malvy.

C'est réclamer M, Herriot à la présidence du Conseil. ,'¡

Il faut voter peur les listes d'Union Républicaine et de Concorde Nationale.

L'entrevue Poincaré-Ma<sdonaM aura lieu le 19 mai-

Pour des raisons de convenance personnelle, M. Ramsay Macdonald a fait demander, hier, par l'ambassadeur de Grande-Bretagne, si .la visite de M. Poincaré ne pourrait pas être avancée de 24 heures. Le président du Conseil français, avisé de cette requête, .l'a aussitôt agréée c'est donc la, soirée du 19 mai que M'. Poincaré passera aux

Ghequei's.

M. Ramsay Macdonald. ayant, le lendemain, à assister à une cérémonie royale, M. Poincaré regagnera Paris dès le 20.

La mise en, oeuvre

du plan des experts Le plan du premier comité d'experts prévoit la nomination de plusieurs-. commissaires un commissaire à la Banque d'émission de billets à valeur d'or un commissaire, à la Compagnie des chemins de fer allemands; un commissaire aux revenus gagés, et, ..le cas échéant, un commissaire, aux. obligations industrielles. Le projet prévoit égalen^fint l'institution de deux fonctionnaires dont le rôle sera considérable.

Le premier est l' « agent des payements de réparations », intermédiaire entre la Commission -des réparations et les divers commissaires, chargé d'une mission de coordination qui sera définie par la commission des réparations, dans la mesure de ses pouvoirs, et par les divers gouvernements. Cet agent des payements de réparations présidera le comité- des transferts. Le second est un « trustée », ou fidôicommissaire, qui reçoit et gère les obligations industrielles et de chemins de fer il en est comptable devant la Commission des réparations il en assure le service, intérêts et amortissement il peut, avec l'autorisation de la Commission, vendre au profit de celle-ci les obligations qu'il détient.

L'agent des payements de réparations et le trustée devront être nommés tous deux par la Commission des réparations qui, jusqu'à présent, n'a fait aucun choix.

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Le conflit germano-russe Les agents soviétiques arrêtés ont été remis en liberté

Berlin, 10 mai. Les fonctionnaires soviétiques qui avaient été arrêtés lors des perquisitions à la délégation commerciale russe à Berlin ont été remis en liberté provifQire. Berlin désire l'arbitrage

Moscou, 10 maj- Certains journaux berlinois, et en .particulier la Zeit, organe de M. Stresemann, se prononcent, sous une inspiration évidemment officieuse, pour l'examen du conflit germano-soviétique, par- une « commission impartiale d'arbitrage. ̃» Les milieux politiques de Moscou y voient une nouvelle manœuvre de Berlin pour retarder la décision et donner !e change? aux milieux allemands et à l'opinion soviétique.

Un guide chi devoir

'(.'

Oy Nous voici (parvenus au carrefour du vole. Ne nous égarons 'pas au milieu de tant de listes dont quelquesunes mènent à l'abime. Le Figaro (qui n'a pris part à la confection d'aucune d'elles, qui n'a voulu, nommément, soutenir aucune candidature) a fatigué ses lecteurs à ileur répéter quelle était la meilleure voie et à m'outrer les dangers graves qu'on courrait à s'en écarter. Les électeurs, aujourd'hui, vont créer ta majorité ministérielle de demain, donc désigner le chef du gouvernement chargé de défendre les droits de la France et de maintenir au-dedans la paix sociale. En ne votant pas pour ceux qui s? réclament delà politique nationale de M. Poincaré, ils retireraient leur confiance à l'homme contre lequel se coalisent le Bloc des Gauches et lie Bloc de Moscou, Ils désavoueraient son programme trëpublicam « d'union et de concorde dans 'le progrès, et la. liberté. » Ce ne sout pi1 s les élections allemandes qui pourraient détourner de l'un ou. de l'autre nos suffrages et nous.porter à réclamer, ou à risquer,, pour les entrer v.ues des Chequers un 'porte-parole' qui- selon le vœu de M. Herriot, eût pris « son point d'appui sur la démocratie allemande ». Mais s'il est, en cette journée décisive, de bons Français hésitant entre des routes rapprochées, qu'ils prennent un guide, un garant de leur conscience un h online renseigné sur la politique, sans, qu'elle domine son jugement et dont le passé sera caution du caractère. 11 "est au Parlement de telles personnalîtês~pôlitique^, plus nombreuses qukm ne- île dit parmi elles, choisissons ee-« .sortant »quîn'est pas un député de métier préférons-le, car il .n'est- 'entré'' "aù"Tâlàis-Bourbon qu'après sa glorieuse carrière achevée et parce qu'il siège assez loin de ila gauche demandons-nous comment votera, ce matin, l'un des grands chefs de la, guerre, le général de Castelnau. Candidat dans rAveyrdn, il est à la tête d'une « liste républicaine de paix nationale et de progrès social ». Avec lui, sont des membres de l'Entente républicaine, le groupe dont il a/ fait partie depuis 1919. Il n'a oublié aucun ises'vofes^ef^ne les regrette pas.. Contpe lui se dressent une liste du Bloc des :gauches," 'une liste' communiste dont les membres épuisent dans la lutte un incroyable stock d'injures et de violences. Le programme est celui du président, du Conseil. Dans les grandes interpellations sur ta politique intérieure, le général de Castelnau, en effet, a toujours soutenu le gouvernement de M. Poinearë. Il a, le 15 juin 1923, voté l'ordre du jour Emmanuel Brousse, approuvant la"_ politique "ministérielle. Il en a voté .tous les paragraphes. Il 'a •voté avec Maurice Ba-rrès, dont le fils se présente à Paris surda -liste d'Union républicaine du deuxième secteur. Le 3 avril dernier, le vainqueur du Grand-Couronné fut des:383 qui adoptèrent l'ordre du jour. Chassaigne-Goyon et Adolphe Chéron, accordant la. confiance au nouveau cabinet. Il ne la lui enlève pas.

Il -n'a pas seulement soutenu le ministère dé ses bulletins, il l'a défendu dans la presse, surtout aux heures où 'l'opposition massée contre les lois fiscales mettait l'existence du gouvernement en péril. Ce qu'il publiait alors, on suppose e bien qu'il ié répète en Ce moment aux électeurs de l'Aveyron. Il expliquait: ses motifs de se ranger aux côtés de M. Poincaré1 dans la lutte qu'il soutient pour le salut de la patrie. »

«.Ce n'est pas, écrivait-il, dans VEcho de Paiis -février dernier, le moment de se perdre dans les détails, dans, la recherche du mieux, qui est trop souvent, l'ennemi du. bien. Nous sommes en pleine bataille, ce n'est pas l'heure d'exâniiner si les lacets des souliers des fantassins- sont trop longs ou trdp courts. Nous aviserons plus tard. Dominés par une vision nette de l'enjeu vital engagé dans la partie qui se joue, nous ne marchanderons au gouvernement, ni notre concours, ni notre confiance, » Et le président de la Commission, de l'armée écrivait encore «quelques jours plus tard

« Les journaux du Reich ne dissimulent pas les espoirs qu'ifs fondent sur !e glissement à gauche du corps électoral, la chute du gouvernement Poincaré et l'avènement d'un cabinet plus disposé à subir l'influence dominatrice des travaillistes -germanophiles; Une seul chose s'impose actue!lement à la majorité et au gouvernement plus de paroles inutiles^ de la discipline, des actes, des votes. Agir autrement, c'est faire le jeu de l'ennemi. C'est perdre la paix.

Ainsi, le généraL de Castelnau justifiait ses votes et, d'avance, traçait aux électeurs la voie qu'il leur -montre aujourd'hui.

Le chef qu'à accepté, la politique qu'a soutenue et que défend le général de Castelnau, on peut, le jour du scrutin, les suivre avec tranquillité. Vainqueur ou vaincu, en votant comme celui-là, on aura fait son devoir;

Henri Vonoven.

Colette.

Le corps de la Duse à Naples Naples, 10 mai. –Le cercueil" contenant les restes d'Eleonora Duse, a été; débarqué, ce soir, du Dtiilîb, en présence dè;,M. Lupi, sous-secrétaire, à f instruction publique, du consul des Etats-Unis et des autorités civiles et militaires.

LES GRANDS RAIDS AERIENS

PèJietier-Doisy est à Bangkok Le Consul de France à Bangkok a fait parvenir à lia direction de l'Aéronautique de télégramme ̃ suivant de PeJletierDoisy

« BANGKOK, 10 m'ai. 'Arrivé à Bangkok à 5 h. 10 après un voyage très! dur par, un temps particulièrement nruageux, montagnes élevées et couvertes de, forêts. Température très élevée. » Pelletie-r-Doisy a accompli, à l'heure actuelle, près des deux tiers d'un raid dont l'achèvement prouvera qu'on a. eu '.raison de dire que le mot impossible n'est pas français.

A son atterrissage' à Hanoï, où nul ne doute maintenant qu'il parvienne sans incident, notre admirable compatriote trouvera ce télégramme

« Lieutenant Pelletier-Doisy, Hanoi » Ligue Aéronautique de France vous adirés se, félicitations enthousiastes. « Fonck, Comte de LA Vaulx. » L'aéronautique française va fournir r un appareil aux aviateurs pbrtuguais La maison Bréguet n'ayant pas d'avion 16 B N 2 immédiatement disponible dans ses usines, du type employé par les aviateurs portugais pour le raid Lisbonne-Macao, l'Aéronautique militaire lui a fait connaître qu'elle était disposée à l'autoriser à prélever un avion neuf dans ses propres stocks pour le livrer, le cas échéant, au capitaine Paes et au lieutenant Baires.

Le tour du monde des Américains SEATTLE, 10 mai. Les trois aviateurs américains qui tentent d'accomplir le tour du monde ont quitté l'ile d'Atka hier matin à 10 heures 10.-

Ils sont arrivés à Chicago, dans l'ile de Fattu, ayant couvert une distance d'environ 850 kilomètres en 8 heures 50.

JMGTES D'UN P AMSIEM

C'est très chic, ce que M. Sadi Lecointe va faire en ce grand dimanche électoral. Tandis que ses colistiers trembleront d'impatience en voyant leur femme leur apporter le- café au lait avec un- air de dire « Tu sera roi », M. Sadi Lecointe, '3,1:petit matin, montera d,ans son avion et tentera de battre les records duitriondé des 500 -et 1.000 kilomètres. Tout simplement.

Les colistiers seront dans les permanences, comme les boutiquiers un jour d'occasions exceptionnelles, à attendre les clients, à demander si ça marche bien, à. faire le compte des voix et bientôt des dépenses. M. Sadi Lecointe ne pensera qu'à son moteur il ne comptera que les tours d'hélice il ne pensera qu'à battre les records.

L'autre jour, nous disions que, dans le hammam des réunions publiques, notre champion devait manquer d'air respirable et penser à son camarade Pelletier-Doisy qui réalise des merveilles au-dessus du pays des rajahs. Nous pensions que, dès la fin de la campagne électorale, M. Sadi Lecointe éprouverait le besoin de faire une cure sur son avion. Le héros de l'altitude et de la vitesse n'aura pas attendu le dernier jour pour s'élever, s'envoler. "•Sans doute, il ira si vite qu'il pourra atterrir à temps pour venir au bureau de vote mais, si le moteur donne, si le recôrd'des 1. -500 kilomètres est à portée, il est. fort possible que le candidat aérien soit le plus'excusable des abstentionnistes. Janot.

Pour épargner à la France le retour au combisme, il faut voter pour les listes d'Union Républicaine et de Concorde National.

B.OIO8

-t-

'/lia réunion de Longehamip.

Elle présentera, cet après-midi, un intérêt sportif de premier ordre. Au programme figure, en effet, la rentrée du célèbre Epinard, et, dans une autre course, sur les 4.000 mètres du^ prix du Cadran, se mesureront, avec le non moins illustre Massine, le gagnant du Derby de l'année dernière, Le Capucin et le gagnant du Grand Prix, Filibert de, Savoie._

-o-<>C:>-<

Propagande dernier modèle.

Les nouvelles découvertes de la science ont offert cette fois aux candidats de1 nouveaux moyens-de- propagande. Des automobiles, munies de haut-parléurs, ont parcouru les rues. Les vodtu-' rets s'arrêtaient dans les centres les plus populeux et, des pavillons de phonographes, s'échappaient des recommandations puissantes de voter pour telle ou telle ùiste.

Hier, des avions ont sunvolé Paris et ont répandu sur nous des nuées de prospectus.

Cette fois, les appels en faveur descandidats descendaient du ciel. Le roi d'Italie vient en aide aux pompiers.

Un violent incendie ayant éclaté dans un grand chantier de biois situé près de la villa du roi d'Italie, S. M. Victor-Em1m'anuel III et son fila, le prince héritier, se joignirent aux pomipiers et prirent une part active à leurs efforts pour éteindre .le feu.

Le Roi manœuvra lui-anêmie l'une d'es pompes. Le prince est monté sur le toit d'une baraqué" el, à coups de hache,

abattit les planches que le-feu! avait gagnées pour s'étendre.

-T--od~

La,jeînnesset dorée de Berlin.

Me est devenue tapageuse depuis de succès des 'nationalistes.

Ces jeunes gens, d'une mise très élégante et même raffinée, pour montrer que Je temps des dures épreuves est -passé et que [l'Empire va. renaître aussi puissant, et aussi riche qu'autrefois, jouent à peu près le role que jouèrent des Incroyables sous Je Directoire ils se reconnaissent au monocle qu'ils portent tous comme les officiers du Kaiser.

-o-<:>c>-o-

L'anarchie postale.

Les facteurs chargés de Ja distribution des lettres dans le quartier de la. Madeleine sont partisans du moindre effort. Ces messieurs sont impitoyables pour les erreurs. Si vous voulez écrire à une personne qui demeure, par exemple, boulevard de !la Madeleine, 17, ne mettez pas n° 15. La lettre n'arriverait pas. EUe ne sera même pas versée au rebut; Eïle disparaîtra de la surface de la terre.

Il fut un temps les facteurs chargés de la distribution des lettres, quand ils étaient porteurs d'une, mat -adressée, s'informaient auprès du concierge de lia maison d'à côté si 'le destinataire n'était pas tout à fait voisin.

Ce temps n'est plus. Les facteurs sont impitoyables.

-<>-<:>c>-<>-

Une Université flottante.

On va établir, en Amérique, un bateau aménagé, pour loger 450 étudiants. Cette Université, dont l'idée correspond parfaitement aux nouvelles méthodes d'éducation instaurées là-bas, pourra ainsi ajouter à d'instruction donnée par les professeurs les voyages qui forment la jeunesse.

colistier.

D'où vient ce néologisme qui s'est inïposé, car id fallait bien un imlot nouveau à une chose nouvelle ? Ce mot expriime brièvement et nettement ce qu'il veut

dire.

Il a. fait son apparition lors des élections générales de 1919, et on te doit au rédacteur parlementaire du Figaro, notre regretté collaborateur Auguste Avril. Voilà donc fixé un petit point d'histoire littéraire, si l'on ose dire.

Panache, panachage. >'

-Jt;&'imÀ" est, pour quelques "jours "en-;coré;. à. la mode. C'est un vieux mot qui vient du wallon panag et plus loin du latin penna, plume. C'est un boucluet de plumes. Henri IV, qui le portait blanc, lui a donné un éclat légendaire. Mais précisément le panachage consiste à porter un panache multicolore, un panache dont les plumes peuvent aller du blanc au bleu et même au rouge, un panache auquel on ne se rallie que de façon provisoire et sans être nécessairement un « rallié ». Un panachage peut encore avoir au besoin, du panache,mais il n'est pas certain que,même à Ivry, il conduira toujours « sur le chemin delà victoire !» a

Le Masaue de Fer.

LE PRÏX~DU PAIN

Les boulangers doivent tenir un meeting au cours duquel ils examineront les conséquences de l'échec des derniers pourparlers et de la décision prise par le préfet d'abaisser à 1 fr.' 15 Je prix du kilo de pain. 11 faut qu'au préalable le- bureau de la Chambre syndicale étudie la situation et l'attitude' à prendre, et il ne se réunira dans ce dessein que vers le milieu de la semaine prochaine. Une transaction interviendra-t-elle d'ici là entre les deux parties ? se demande le Temps. Cela ne parait pas probable, répond notre confrère, qui ajoute

Les boulangers ont, comme on sait, soutenu que leurs frais généraux (prime de cuisson) s'élevaient à i(i francs par quintal de farine transformée en pain. Or, d'après les déclarations d'un membre de la commission nommée par le préfet de la Seine, l'enquête de l'administration a fait ressortir le montant de ces frais à 3G francs au maximum, et celte somme doit comporter une large réduction pour diverses raisons, dont les suivantes les prix des fonds de boulangerie tels que les a indiqués le syndicat patronal sont loin de représenter la valeur réelle de ces fonds la fabrication du pain de fantaisie dépasse sensiblement le cinquième prétendu de la fabrication et atteint souvent le tiers et même la moitié les divers frais invoqués par les boulangers s'appliquent non seulement à leur fournil et. à leur boutique, mais aussi à leur appartement personnel.

D'ailleurs, avec la farine à 119 francs et le pain à 1 fr. 15' le ldlo, les frais par quintal de farine ressortiraient à 31 francs environ. Or, l'administration acceptait de porter la prime à 32 francs et l'eût peut-être portée à 33. Un gros effort de conciliation a dond été tenté.

LES CHANGES HIER Comme tous les samedis, on n'a traité les changes, hier, que pendant la matinée. La livre a été cotée 72,80 et 73,20 contre 73,90 la veille. Le dollar valait 16,75 contre 16,93.

A,, Londres, une légère détente paraissait se dessiner et on traitait le Paris à 72,99. Les premiers cours de New-York marquent encore une sensible amélioration Ja parité de la livre correspond en effet à 72,25.

L'immigration japonaise aux Etats-Unis

Washington, 10- mai. Un comité composé de représentants de la Chambre et du Sénat a conféré aujourd'hui à propos du bill sur l'immigration, qui interdit pratiquement aux Japonais d'immigrer aux EtatsUnis.

On sait que la Chambre des représentants a repoussé hier une suggestion du président Coolidge, d'aprèg laquelle l'application de cette loi aurait été retardée jusqu'en mars 1925: Par le vote de cette décision, et si la Chambre et le Sénat se mettent d'accord, la loi sur l'immigration entrera en vigueur dès le l-r juillet prochain.

~ofnmage~ntisM

É eâfina! lereïef

M. Millerand et tous ses confrères de l'Académie des sciences morales et politiques ont signé, hier, en séance, l'adresse suivante, rédigée par M. Imbart de La Tour, qui a été aussitôt envoyée à S. Em. le cardinal Mercier, archevêque de Malines, membre de l'Institut de France, à l'occasion son jubilé sacerdotal

Eminence,

La Belgique est en fête. Elle, commémore avec fierté et avec joie votre, jubilé sacerdotal. L'histoire révélera un jour, dans tous ses détails, dans toute sa beauté, ce qu'est votre vie si pleine un demi-siècle de travail, de prières et de vertus. Mais, en ce glorieux anniversaire, comment nous défendre d'évoquer tous ces titres à notre admiration ?

Tout jeune, vous étiez déjà un maître. A Louvain, dans cet Institut de philosophie que vous avez créé, vous ouvrez des voies nouvelles à la spéculation toujours dominé par cette idée, celle des grands siècles et des grands docteurs chrétiens, vos devan- ciers et vos modèles, que la religion ne s'oppose point au progrès .intellectuel, 'ni la science'à la foi. Archevêque de Malines, primat de, Belgique, cardinal, vous vous.. consacrez sans relâche à l'apostolat" de-la vérité. Votre zèle éclairé s'ingénie à panser les plaies morales, à adoucir les misères physiques, à diminuer la part des inégalités et des injustices. Par là, dans le domaine social, comme dans celui du savoir et de la croyance, vous êtes l'homme de l'union et de la paix. Puis, la guerre vous appelle à une destinée plus haute encore elle fera de vous le pasteur de tout un peuple, le défenseur de la cité.

Pendant que, sur l'Yser, le Roi-Soldat défend pied à pied le dernier lambeau inviolé du territoire, à Malines, du fond de son palais, encerclé, surveillé, l'évêque-citoyen sauve la liberté des âmes. Calme et. fort dans la tourmente, il console les infortunes, relève les courages, exalte les volontés. Sa voix devient la voix même de la patrie revendiquant ses droits et proclamant sa 'foi invincible dans la délivrance. Vous avez fait plus, Eminence. Les sonorités de votre parole se prolongent au delà de votre pays elles traversent les continents et les mers elles libèrent la conscience universelle. Devant toutes ces horreurs, traités déchirés, provinces saccagées, villes détruites, populations fusillées ou déportées, le monde hésitait, comme ébranlé dans ses certitudes. L'avenir était-il donc aux nations de proie, au matérialisme de la force ? Ainsi dans la lutte formidable se heurtaient les idées comme les armes. Cette guerre spirituelle, vous l'avez gagnée. 1J, a .suffi .de.» admira-,bfës pagen de votre pastorale de .Noël ,1914 pour que se réveillent les énergies et se .rallient les peuples « à tout ce qui est vrai, à tout ce qui est honnête, à tout ce qui est juste, à tout ce qui est pur. » et le monde s'est levé pour faire triompher les principes éternels de la civilisation.

II n'oublie pas. L'élite intellectuelle vous a témoigné déjà sa gratitude en se faisant honneur de restaurer la chère bibliothèque qui abrita votre jeunesse. Et voici que du tous côtés montent à nouveau vers vous son respect et son admiration. Une des premières, la France, cette France que vous comprenez, que vous aimez, si fraternellement unie à la. Belgique dans la paix comme dans la guerre, a tenu à s'associer à ces hommages.

L'Académie des sciences morales et politiques a eu, dès 1918, la fierté de vous élire parmi ses membres. Nous sommes heureux d'offrir à notre vénéré confrère nos plus affectueuses félicitations. Et nous vous prions d'y joindre nos vœux les plus ardents pour que, pendant de longues années, vous puissiez continuer votre tâche et travailler à cette grande cause de la paix des esprits. des âmes et des peuples que vous avez si noblement servie.

Pour la sainte de la Patrie La basilique nationale de La Chapelle

Dans un triste faubourg qui, par places, a des allures de grand village,, une église sans faste se dresse en bordure d'une voie populeuse où, du matin au soir, gronde le, roulement." lourds des fardiers.

Nul ne la connaît,, hors ses paroissiens, et pourtant la France tout entière, sans distinction de culte, devrait y venir en pèlerinage car cet humble sanctuaire de Saint-Penys-de-la-Clmpelle n'est rien moins qu'un des lieux sacrés de da patrie.

C'est là, en effet, qu'au matin du! 8 septembre 1429, Jeanne d'Arc communia. et pria avant cet assaut de Paris, où elle devait être blessée et où allait commencer la longue" passion qui; s'achèvera à Rouen dans les tortures ardentes du bûcher.

De cette époque il: reste encore dans l'église six pauvres -.piliers badigeonnes d'un jaune triste et qui, sans beauté et .sans élégance, parlent plus à notre sensibilité que les cariatide-s ailées de l'Acropole car c'est à leur ombre que Jeanne d'Arc goûta pleinement sa dernière ferveur d'espérance. A leur ontbre elle connut cette exaltation mystique où se mêlaient la joie sainte du sacrifice, l'héroïsme et Oa plus soumise piété.

SaintrDenys-de-ja-Chaipe]le qui vit le ccanimJen'cem'ent du martyre vit aussi faube éclatante du succès, car c'est que Charles VII, en .mémoire de celle qui venait de sauver la France, voulut recevoir les clefs de Paris soumis mais non vaincu.

C'est -là que s'élèvera demain la basilique consacrée à sainte Jeanne d'Arc et qui sera le sanctuaire de la gratitude comme le Sacré-Cœur a été, en 1870, celui de la pénitence. En cette église nationale seront gravés les nom's de tous les champs de bataille où, sur terre et sur mer, s'illustrèrent nos soldats et nos alliés.

Cet emplacement, nous dit M. J'abbé Derroite, le si dévoué curé, fut choisi