Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 1 sur 8

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1922-12-01

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 01 décembre 1922

Description : 1922/12/01 (Numéro 335).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k293415v

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 62%.


L'ère des dictateurs

Evidemment, nous ne voudrions pas renouveler Je fameux « Nous autres, chevaliers du moyen âge » :en nous écriant à tout" (propos, et non sans admiration « Nous autres, hommes de la Grande Epoque ».

Cependant, n'est-il pas merveilleusement étonnant de voir avec quelle insouciance charmante on va, on vient dans Paris, on fait des affaires, on dîne avec des amis, on prend .le thé, oh danse au besoin. alors que pendant ce temps-là il se passe dans l'univers en Europe, en tout cas des choses immenses, dont on n'a l'air de se soucier qu'à peine ? Si quelque profond philoso'phe semble songer parfois à ces bouleversements, c'est affaire à lui ;• maïs. qu'il essaie seulement d'en iparler, on Jui répondra bientôt « Un petit poker ?. » Ce qui signifie en termes diplomatiques « Comme vous nous ennuyez. Jouons plutôt aux cartes'. »

Sans nul doute, d'ailleurs, il dut toujours en être ainsi. On se figure les scènes de l'histoire telles qu'on les voit darçs les albums d'images, ou au cinéma/ c'est-àidire qu'on imagine jadis, par. exemple, une foule joyeuse dans les rues, à l'annoncer de la victoire de Fontenoy, et les tricornes élevés au bout des bras, et les soubrettes riant de plaisir sur des places aux pavés pointus. Ou ̃bien, au1 contraire, des personnages en proie à la plus tragique douleur, et uniquement préoccupés par le deuil de la liberté pendant le règne affreux de la Terreur. Ou les paysans buvant chopine dans des guinguettes après l'arrivée de Bonaparte, lorsqu'il (revint d'Egy.pte, etc., etc. ̃'̃'̃

Or, en réalité, un' Fontenoy ou un Rosbàch "n'étaient guère connus du petit peuple de Paris, sinon à la longue et quand il n'était -plus temps de se réjouir ou de pleurer, car on avait déjà gâté la victoire ou atténué' la défaite l'augmentation du prix à payer pour un quignon de 'pain ou un gobelet de vin causait une émotion bien plus vive d'échoipe en échope, et de quartier en quartier. Sous" la Terreur, ceux qui n'étaient ni guettés, .ni poursuivis, ni martyrisés, rn" massacrés à peu près sans jugement, menaient leur vie comme devant. Notre maître. Anatole France l'a montré bien joliment dans Les Dieux ont soif. Les paysans ont surtout appris -les fièvres grandioses du Directoire, 'du Cons'ùilàt et"de TEmpirè par l'aisance plus ou moins grande avec laquelle ils se procuraient des denrées. Ils labouraient, taillaient leurs vignes, et s'ils buvaient chopine, c'était, sur les côtes, à la fin du blocus, ou dans les terres, quand le fils revenait sergent et décoré, voire colonel et baron. Aujourd'hui que la presse apporte les nouvelles partout, et « par fil spécial », .les événements militaires produisent, certes, une sensation considérable on •peut, en effet, les résumer sans trop de peine, leur attribuer des noms propres, batailles ou chefs de guerre. puis .leur prestige légitime fait battre les cœurs un peu généreux. Quant aux presque insensibles, mais profondes modifications morales» quant à l'inexorable succession de faits économiques et politiques qui rendent les années présentes plus importantes encore, dans l'histoire de la civilisation, que celles où l'on vit éclater et évoluer la Révolution française, nous assistons à tout cela, heure par heure, •minute par minute. Cependant, s'en aperçoit-on, en dehors d^une certaine élite, intellectuelle et des spécialistes ? 1 A peine l'augmentation des loyers, la fougue des automobiles, le cours des fourrures, le gibier des battues, les beaux coups de bridge, voire des potins de' .couloirs et de coulisses, voilà nos tourments.

De temps à-autre, néanmoins, on apprend brusquement que cinq ministres ou chefs -politiques viennent d'être fusillés dans un pays qui, mon Dieu n'est pas si loin des nôtres. Or, des fusillades, il y en eut des milliers et des milliers sous Lénine mais là-bas, en Russie, en Orient, .aux antipodes ,enfin .du monde raisonnable, où l'extravagance semble presque normale et l'atrocité presque moins monstrueuse. En Grèce, par contre, où se trouvent, diUon, dés personnages formant leurs idées à l'européenne, une telle -rigueur politique c'est, le moins qu'ion puisse dire donne à réfléchir :.on m peut pas faire autrement.

Moins cependant nonobstant le respect que 'l'on doit à cinq morts, quels qu'ils soient oui,' moins encore que J'avènemerit des dictateurs dans notre vieux inonde.. Nous aurions appris sans surprise que des chefs se fussent imposés par des moyens non parlementaires en des contrées polaires ou équatoriales, ou russes. Et même le véritable règne militaire de Kemal en Turquie ne nous avait pas. beaucoup étonnés savons-nous ce qui se passe dans la tête d'un Turc ? Nous res=emt)le4-il ? En outre, la Turquie, se trouvait en guerre, ce qui explique bien des choses.

Toutefois, quelle n'a pas été notre stupeur quand, chez nos amis italiens, .si -proches de nous par l'intelligence et la sensibilité, un homme a pris le pouvoir' d'assaut et un assaut réglé de main de riiaître Après quoi, montant à ta. tribune du Parlement, cet homme a prononcé à peu près les pa.roles suivantes « Libre à vous, messieurs les députés, der m'approuver, si vous voulez mais 'je n'ai pas besoin de votre majorité pour gouverner. A-t-on jamais rien entendu de pareil, depuis qu'il' y a des Parlements, et qui parlementent indéfiniment ? `?

Donc, s'il faut en croire celte précieuse indication, il y auraitdans l'air, en ce

"moment, uiv appétit" d'autorité, d'énep-) gie et.d'ord/e ?. Air! puisse-t-il nous saisir aussi' Ce n'est po^nt -que nous ayons besoin .d'un-. -dictateur,' ni de tout ̃bouleverser chez nous, bien loin de là. Pourtant, comme la vie deviendrait meilleure si- quelque surministre, et qui ne badinerait pas, prescrivait en "France tout simplement ceci « A partir d'aujourd'hui, ordre à chacun d'observer la discipline et d'accomplir sa besogne exactement. » Rien là d'extraordinaire, :n'est41 pas vrai Cela suffirait 'pourtant, à ramener un âge, non pas d'or ni d'argent (ces métaux ne sont plus pour nous), mais de très bon bijlon,, ou de nickel présentable. Car toutes sortes de merveilles se .produiraient bientôt. On verrait lès citoyens de tout rang travailler pendant la durée complète'des quelques heures qu'ils veulent bien consacrer au' bureau, ,à l'usine ou à l'atelier. Et, d'autre part, on ne rencontrerait -personne qui refusât l'impôt, à la manière d'un prince féodal, sous prétexte que cet impôt touche à son salaire, par exemple, et ne lui convient ipas.' On verrait encore 'nous citons au hasard parmi tant de félicités :les architectes s'empresser spontanément de respecter les servitudes dans l'agencement des maisons. 'Et,, les propriétaires ̃de bâtisses 'gâchant des perspectives déféreraient au commandement des magistrats qui' leur ont enjoint de supprimer le haut de leurs gratte-ciel. D'inconcevables lenteurs n'arrêteraient plus l'effort de ceux qui veulent préserver des sites et les beautés de la France. (Rapipellerons-no'U's, encore' et toujours, ce scandale mondial qu'est l'ensablement prémédité du mont SaintMichel ?)

iDes professeurs, cessant de nourrir on ne sait' quelles arrière-pensées bizarres et tortueuses en- luttant contre le latin, s'occuperaient désormais tout bonnement de leur mission, qui est-d'élever et d'embellir l'âme de leurs élèves et ils enseigneraient de nouveau à ceux-ci, sans rancœur ni.. mauvaise volonté, les lettres classiques, propres à former des hommes, et non des petits mécaniciens ahuris par un tas de notions confuses autant que diverses et vaines. ̃ Etc. Et le rendement industriel serait doublé, et la, laideur ne déshonorerait pas tous les. coins de chez nous, et nos petits électeurs en herbe seraient amenés à juger plus sainement et plus finement des choses nationales ou priyje.es.Bref, Joui, le monde- se- montant seulement consciencieux, il n'y 'à*urâit même pas besoin de jamais changer quoi que ce fût dans l'État: ̃ ̃ Cet Etat en serait-il parfait ? Certes, non. Mais la perfection est un monstre en politique, et qui fait délirer les citoyens. M. Mussolini lui-même, qu'on dit plein de sagesse, n'en voudrait pas en Italie, et ferait traquer par les carabiniers cette espèce de mauvaise Si-

rène.,

Marcel Boulenger.

AU U JOUR LE JOUR

AQUARIUM Si j'avais refaire ma vie, je m'arrangerais pour être poisson. Mais poisson d'aquarium, poisson fonctionnaire. Ce sont les plus heureux de tous ils sont nourris, logés, chauffés, blanchis ils n'ont absojunieut rien à faire dé toute la journée qu'à se promener de long en large, à regarder passer les gens, et à se tourner les peuces: Du matin au soir, ils sont dans l'eau, leur élément favori. Ils ont, dans leurs vitrines éclairées à l'électricité, des imitations de fond de mer on ne peut plus ressemblantes, avec des fleurs artificielles, des coquillages en vrai, et des. troncs d'arbre, creux comme d'anciens os à moelle, à l'intérieur desquels, s'il leur en prend la fantaisie, ils peuvent jouer à cache-cache, flirter ou, s 'abriter pendant les grains, lesquels sont fort rares, le climat des aquariums étant d'une remarquable égalité. Enfin, dernier avantage sur les poissons qui vivent à l'état sauvage, ils ne risqent point d'être mangés.

Quelle aimable vie! Il ne m'en faudrait pas plus pour m'estimer content. Ne plus avoir d'articles à faire, et être ce congre avantageux qui ondule' en faisant des effets de torse!.Etre l'une de ces « vives étendues languissamment sur' le sable comme des otaries en miniature; ou bien encore l'une de ces raies, poissons fous de géométrie, qui. dorment à plat ventre, isocèles ou équilatéralés, et n'ont d'autre occupation que de rêver, tout le long du jour, aux cas de' similitude des triangles. D'autres, au ventre blanc, nagent comme elles voleraient; ces espèces de cerfsvolants mous sont des plies, à ce qu'assure l'écriteau. La perche en maillot rayé, zèbre d'eau doùce, tourne sagement, eu prenant sa droite; le trigle-hirondellè marche sur sa barbe; le poisson-chat S*ëst fait la tête de M. Clemenceau, et les saumons lumineux, élèves de Loïe Fullef, exécutent des.ballets ,ans musique.

J'aime moins les crustacés le crabe,. que l'on a mis -tout -seul, parce qu'il est mauvais coucheur, et qui monte à reculons son escalier de roches; il a l'air faux. Son camarade le hpinard (homarus vulgaris) est absent; il a dû filer à l'américaine. Je voudrais savoir ce que pensent toutes ces bêtes silencieuses. Je l'ai demandé augardien, qui devrait bien connaître leur langage, que diable! depuis le temps qu'il vit au milieu d'elles. Il a haussé les épaules sans répondre. -Ces poissons d'aquarium sont d'une nature très renfermée; je le veux bien. Mais pourtant, quand ils veulent se faire comprendre, ne serait-ce que pour demander-à boire, ils doivent bien avoir, je ne sais pas, moi, quelque chose comme un, système de signes. Je parierais qu'on n'a même pas songé à tenter une expérience qui cependant s'imposait.: lier conversation avec eux au moyen de l'air pbabet des sourds-muets.

Après tout, il ne faut pas être grand psy-

chologuejpour "deviner le sujet de leurs ̃tmtétë* tes réflexions. Tous, grands on petits, en

nous regardant passer derrière leurs glaces,

ils se demandent quels sont ces êtres singuliers, sans écailles et sans nageoires, cju'-oaf a réunis/pour leur servir de .vivante leçon de choses, dans ce vaste aerjum, et ilçidlgglo- rent que l'administration 'du Jardin Zoologique n'ait point eu,.l'i4,ée de. nous classer par espèces, sous des vitrines distinctes, avec belles étiquetes rédigées en français1 et en latm. ̃̃̃ ;• ',•"['̃̃ •" Georges-Armand Màssoii. '̃̃̃̃

ECHOS

Permis de conduire. ̃ f M. Auge vient de déposer. une1. propôr sïtion de loi tendant à faire subir un examen médical à; jtpus les candidats au diplôme de- cbnducjteur d'autômoibiles. Dans son exposé de motifs, l'honorable député affirme .que, dans' la plupart des cas, lés accidents sont dus à l'état de' santé du ciïâuffeùr. -• Même, s'il y a un .peu d'exagération dans cette affirmation, il est certain que des accidents sont'isûrvenus parce qu'up conducteifr de voiture était sourd, nlyope, cardjaque ou même- épile-ptique. 11 n'y a donc que d&s avantages à soumettre à un examen médical sérieux, les. candidats au permis de conduire. La proposition de M. Auge a été renvoyée à la co,mimission d'hygiène. Paris-Versailles.

Entre Paris et Versailles, les communications téléphoniques, -étaient, fort difficiles. Mieux valait, .prendre' je" train pour communiquer de vive voix avec un correspondant que d'attendre le fôncrtionnement de la ligne. Or, il y avait une soixantaine de circuits téléphoniques établis entre Paris et Versailie,s qui n'étaient employés que pendant deux heures, environ tous les sept ans.

C'étaient lès circuits, du Congrès destinés à assurer le service pendant la .durée de l'élection du'Président de la Répu,blique.

Sagement, M. Làfont, sous-secrétaire d'Etat, a décidé que, pendant les sept ans « d'intersession », on emploierait quelques-uns de ces circuits pour améliorer les relations entre Paris,. Versailles et les communes voisines de Saint.Çyp r.Ecoie, ..Le Chesnay, Toussus-lé-

fv'oblev Trappe-èt Vélizy^ .1-1; v'̃

If fallait y penser. c u;

Les habitants de nos campagnes sont gens1 ingénieux, qui tirent parti de tout. Il n'est pas jusqu'aux baies des buissons qu'ils "ne disputent aux, petits oisea'ux. -i ̃ 'i •.̃ •'̃̃.̃ '̃: Chacun connaît ces petites, baies sauvages, noires comme le geai et qu'on nomme des prunelles. On en fait>une exquise liqueur, d'un goût agréable, digestive, qui a l'avantage d'être un produit' naturel. Les Prunelles de Bourgogne sont particulièrement parfumées, comme tous .les fruits de cette riche province, et rien n'égale, pour les raffinés,' la dégustation d'un petit verre de « Prunelle Quenot ».

~¡,

Le jongleur de chiffrés. '̃ ̃' Nous avons reçu la visite de M. Max Ciiàvot, qui est un calculateur prodigieux. Il ne se donne .pas comme un phénomène. Il prétend être arrivé,- par des méthodes particulières, à jb.ngd$r ;avec les chiffres et il explique sans-doute avec un peu d'ironie que grâce à l'einpiol de ces méthodçs, tout le monde peut en faire autant.' '̃̃ si r. Mais M. Max Chavot a eu beau^apfès avoir réussi, avec une rapidité)foudroyante, des additions, des soustractions, des 'multiplications, des extractions, de racines carrées, nous expliquer par quels procédés il arrivait à calculer avec la vitesse de la lumière et plus vi'te certainement que le son, aucun de nous ne s'est senti capable de-suivre même de loin ses exercices prodigieux.

Une des inventions les plus curieuses de M. Max Chavot, -c'est d'avoir déterminé 12 chiffres qiïi,j: appris^ par cœur, permettent de calculer quel jour de la semaine tombei n'importes quelle 'daté future ou est .tombée n'importe quelle date passée. Q;uana'on est nanti de cette méthode, on n'a plus. besoin consulter* ,1e calendrier.; ̃'Ô'ans quelques jours, le jongleur, de chiffres paraîtra. sur. la scène d'un music-hall des boulevards, dont il étonnerale public autant qu'iii noua; a; étonnés: et

amusés- ̃- )\

Paris. •̃ s .;<• -• ̃̃'̃•

Tel est le titre d'un nouveau confrère qui parait pour la première fois ce soir, et auquel nous souhaitons la bienvenue. Son directeur, M. Fernand Laurent., le distingué conseiller municipal du 16° arrondissement, a su réunir une brillante rédaction.Paris sera, n'en doutons pas, un journal très parisien, tout à fait digne de son titre. ̃ ̃;

Lfi' budget d'Oberamimergau.

Le Conseil municipal d'Oberamn^ergau.vient de publiet1 le budget du célèbre théâtre de 'la Passion.

.Pour la saison dernière, la veate des billets d'entrée a ..produit 21.640.471 marks celles des livrets et des photographi'es a..donné .5.866:393 marks. Les dépenses se sont montées eh tout à 7.753.948 marks, de sorte que les artistes ont eu à se distribuer i9.752.916

marks..

C'est le p,lus beau' câchet qu'ils aient encore touché. Mais la vie chère ne fleur a sans doute pas permis id'en profiter. Le Masque de Fer.

f ILS VOULAIENT

^s Ea Chambre-, 4-'an- dernier, n'a pas voté de douzièmes provisoires. Elle en fut toite fière et pour cette preuve d'ordre^ "d'exactitude reçut les louanges des économistes. Elle eût aimé recueillir cette année des 'éloges pareils même elle s'était bien promis' d'envoyer le budget au Sénat,en temps utile. Le pourra-t-elïe ? On commence à en douter sérieusement, tes jours passent, les discours se .nlultïpJient.̃. Jjés\_ crédits d'une dizaine de ministères restent à examiner. Une méchante fée contraint aux développements les orateurs les plus épris de concision. Ils se- hâtent, ils luttent contre la pendule. Mais chacun a des desiderata à formuler, des, théories à défendre, des observations particulières ou générales, électorales^ ou nationales à présenter," C'est: très rarement le crédit qu'on. discute. L'augmentation ou la réduction proposée ne sert que de prétexte. La; critique ^de l'emploi des fonds est exceptionnelle. Tout tourne à l'interpellation sur le fonctionnement des services et les systèmes adoptés, à ̃moins qu'il ne s'agisse de simples horsd'œuvre. Hier, le pittoresque plaidoyer de M. Diagne pour la réhabilitation sportive de Siki, le boxeur, était une harangue en faveur de l'égalité des races mais la suppression du crédit demandée n'était qu'un moyen de protestation contre une décision de fédération athlétique. Et l'on était loin des dépenses. utilitaires. Presque sur chaque chapitre, on pourrait citer de telles contrjgyerses qui. n'ont rien de directement

̃budgétaire. ̃•̃

Get inventaire de fin d'année n'esteertesTpas sans utilité ;.il se dit en cemomeint, au PalaisTBourbion, des choses fort intéressantes. Mais, comme on ne peut rattraper île temps "perdu, la question est de savoir s'il vaut mieux les dire et par là rendre impossible la clôture de la discussion en temps voulu ou bien s'il serait préférable- d'en remettre l'exposé à plus tard, et, par ce sacrifice oratoire, arriver fidèlement- au rendez-vous du Sénat. Se taire est bien chagrinant, mais comme' il 'serait bon dé donner au pays l'im-

:pLr;èssion, ..qjuë: jjç ,,Y0te. xégiuJiei^du 1bud-.

1'e S'l?I,ue.. ¥,(oe 1,e&, le¡,A~.b~d-,

•gétl;dé^iènt'une. Habitude,- et n&'ÏQt pas, en 19a! un accident, sans lendemain. lia Cftânibre,. si elle abattait en une senïjïine les .chapitres restant, montrerait qu'elle peut, quand elle veut. ̃ ̃̃' ..v^J f; Henri Vonoyen.

:l ̃̃̃ ̃ ̃ > "lji ,1^ :> u ̃

Nôtre Supplément littéraire DE DEIV1AIN

Claude Anet Chez non Juan FERNAND Vandéçem. Choses et Gens de'Lettres

SAINT-GeoBGES ̃•̃̃ Propagande DE Bouhéliek.. Images

jVl'A-jjRiGE Levaillant Splendeurs et Miseres de M. de Cha-

thvj e s teaubriand

ÇyciE Paul- ̃ .•̃ Margueritte, 'L'Opale (Nouvelle)

François Montel Les Variations ̃r;: "> •̃̃̃ du Souvenir (Curiosités littéraires)

Raymond Eschouer.. M. Besnard à l'Ecole des. Beaux-Arts

"• ̃ '̃'̃̃ ̃' L'Art et la Vie Noël Nouet.r. Une Méprise (Nouvelle)

EDMOND Jaloux Ivan Tourguenieff

Emile Henriot. Les Aventures de Sylvain Dutour

A^dre Arnyvelde.. Le Bacchus mutilé Marcelle PRAT. Vivre

Les Livres de demain

^kPbncil.. •• Petit Courrier ̃ des Arts

>I. L.. -i Lectures Françaises (Quelques Revues)

Ladvocat Petit Courrier Gefires

des Lettres

Jacques Patin Chez le Libraire

Page JtfusiCah

Montaudran. Gastave Samazeuilh ''{'• ï– '–ss- -i ̃

Le Blanc et le Noir

i /.Intermède original, hier, à .la Cham:brë des .députés, pendant la discussion ;diï budget de la guerre le match Sikidà'rpentier îuf'évoqué à l'occasion des ̃oli^diïs :poùr l'éducation' physique dont M. Diagne, député du Sénégal, réclama la^réduction. Il entendait, par ce geste, punir la,.Fédération française -de boxe de son injustice à l'égard de Siki, disqualifié sans motifs sérieux. Ge fut, du mmris, la thèse du député de couleur iV rexp'osa, d'aUord, sous une forme air rrïàfele et ses arguments furent écoutés avec sympathie: Selon M. Diagne, Siki aurait été exclu, parce que, noir, il vainquit un blanc,

ÀTheure actuelle, ajouta-t-il, on constate d'ailleurs- un tel engouement dans le public len faveur des athlètes blancs, que si Carpentier eût triomphé on lui eût sans douté décerné la Croix d'honneur.. En évinçant'de sa profession un boxeur parce qu'il est homme de couleur, on commet un acte contraire, à l'unité de principe qui a toujours prévalu dans, ce pays. La mesure prise par la Fédération pourrait avoir les plus .graves répercussions sur les masses noires. On a déyer.sé Finjure sur Siki, on lui a attribué mille' nïéfâits on, l'a représenté comme un ivrëgne.' Certes, il fréquenté Jes bars, cotrime* tant d'autres. N'est-ce pas la preuve qu'il accepte notre civilisation ? Cette injustice ̃:

lors du -.fameux match on vit, pour la première fois, le vainqueur toucher moins que le vaincu.

C'est Comme .nous interrompit M. Charles Bernard au milieu des rires. On eût pu en rester là, d'autant que; la Chambre commençait à se demander; si l'incident, éclatant au milieu; d'un débat déjà en retard, n'avait -pas assez duré.

'Mais M. Diagne s'entêta et prit les, choses au tragique. Il voyait tout en, noir.

Et pourtant, M. Henry Pâté, commissaire du gouvernement, lui donna tous les apaisements possibles.

Je suis pleinement d'accord avec vous,' sur le principe, lui dit-il. Il importe de conserver aux sports toute leur portée morale et de flétrir 1 iniquité qui consisterait à, éta-'blir une- distinction entre les noirs et les blancs. J'ai encore présent à la mémoire le magnifique héroïsme dont les noirs firent preuve durant la guerre, et je suis heureux de leur' rendre un nouvel hommage. ̃ M. Henry Pâté s'engagea en outre à ouvrir une enquête sur les faits signalés il ajouta qu'au surplus, l'amendement serait inopérant, attendu que les matches de boxe ne reçoivent aucune subvention sur les crédits en discus-

sion.

La Chambre, s'écria M; Maginôt,- minis- tre' de •la-guerre, ne peut cependant pas s'ériger en tribunal d'appel contre la décision de, la Fédération- de Boxe! 1

Le. député; ne voulut rien entendre et son obstination nécessita un vote. Par ̃408 voix contre 136, M. Diagne fut déclaré knock out.

La Chambre avait perdu une heure et la cause de Siki n'y avait rien gagné. Au contraire.

flvant la CODféfBDGB oelosmes

La conférence de Londres, c'esUà-dire la réunion préparatoire où les Alliés vont s'entendre sur la politique à adopter à '.la, conférence de Bruxelles, aura lieu Je 9 et le 10 décembre. M. Poincaré, M. Mussolini, M. Theunis vont donc se rendre à Londres. Tel est le résumé des dépêches d'hier. Une note britannique, de caractère officieux, affirme non seulement qu'ils se concerteront sur les solutions à donner au problème des répanations, mais que « des propositions relatives aux dettes interalliées seront également examinées pendant les conversations de Londres ».

On rapprochera cette note d'un arti-

ëïe"'â\ÇX%.ës, publié mewiÇédi, et qui 'définit trës clairement la position du gouvernement anglais. « Nous avons, dit cet: article, un nouveau gouvernement parfaitement libre, commle le premier ministre l'a dit lundi, d'examiner à nouveau toute la politique des réparations et des dettes' interalliées sous tous ses aspects. Il lui incombe d'user de cette liberté le plus tôt possible,, et de considérer les réparations, les dettes interalliées et la situation économique de l'Europe comme les facteurs inséparables d'un seul problème. Le gouvernement doit se proposer de rencontrer le gouvernement français sur un terrain solide, bien étudié, et d'aller aussi loin que possible, en compagnie de la France, dans le sens que la France et l'Angleterre désirent toutes deux. Elles ont le mente but final. Elles sont indiscutablement désireuses l'une et l'autre d'assurer un arrangement juste et pratique de toute la question. »

:Geei est parfaitement net. Et l'on ne peut quôse réjouir 4e voir le gouvernement britannique admettre, comme le gouvememient français a toujours soutenu, l'indissolubilité des deux problèmes, dettes interalliées et réparations. Quant à la, solidarité entre la question des réparations et la .restauration économique de l'Europe, -là France n'en doute, pas non plus.. Seulement, il est arrivé trop souvent qu'au lieu de, lier ces deux questions on les opposât, et que la restauration de l'Europe servit de prétexte à escamoter les réparations. C'est cette manœuvre, et cette manœuvre seulement que la France ne saurait

admettre.

J Henry Bidou.

iLES VITRAUX DE SAINT-QUENTIN

Où l'on voit les Allemands protéger nos arts

ru

̃ ^Quiconque a voyagé quelque peu dans le nord de la France, a pu se rendre compte de ^indélicatesse de ceux qui, pendant quatre ans, en occupèrent les villes et les villages. Nos églises, en particulier, avaient tenté l'envahisseur. Celles de Lille et de Roubaix en font foi, dont les tuyaux d'orgue, lustres et chandeliers ont disparu. Les amateurs allemands, il y en avait beaucoup pendant la guerre, n'avaient point manqué de remarquer les célèbres vitraux de la collégiale de Saint-Quentin, et au moment de l'évacuation, le général von der Marwitz, commandant la 11° armée allemande, fit enlever et transporter dans quarante et une caisses les vitraux -vénérables. Ils furent retrouvés, ainsi emballés* à Maubeuge, où les fuyards, sous notre poussée victorieuse, avaient dû les abandonner. Mais il manquait, une caisse contenant certaines pièces et ̃' plusieurs objets d'art de grande valeur, dont l'ensemble était connu sous le nom du « Reliquaire de la Tour ». Or, ces jours derniers,' un journal belge annonçait qu'un policier- 'avait retrouvé chez un particulier, allemand les joyaux de Saint-Quentin. Des précisions manquent au sujet de cette découverte et un journal germanophile de Baie les Basler Nachrichten vient d'en contester .la véracité et de prendre la défense^ du général von der Marwitz. Ce journal prétend, en outre, que si les vitrai de S^aint-Quentin ont été transportés y/à Maubeuge, c'était uniquement pour lesAiettre à

l'abri- et les préserver du bombardement anglais. Il faudrait, aujourd'hui, posséder une belle candeur pour croire en de si nobles sentiments jet en .tin- te} jarnour xle i'art de la part de ceux qui-, systématiquement, ,dér-truisirent la basilique de Reims. Notre consul à. Baie, que la pséudo-bormo foi des Allemands n'abuse pas, a écrit au maire de Saint-Quentin, et lui a demandé des préci* sions afin qu'il pût répondre à l'article des Basler Nachrichten.

Le maire de Saint-Quentin avait la partie belle. Il a remis les choses au point, expliqué le vol, rapporté les propos des officiers sans dignité qui pillèrent les trésors de la ville,à seule fin de constituer des gages pour le paiement des indemnités qu'ils espéraient nous imposer. Il a invité, enfin, tous'ceux qui doutent encore, à venir visiter l'église de SaintQuentin, où des trous de mine creusés sous chaque pilier prouvent que ces protecteurs des arts étaient bien résolus à faire sauter l'édifice si nous leur en avions laissé le temps.

Le consul de France, à Baie n'a certes pas attendu ces explications pour être édifié'. Quoi qu'ils puissent' invoquer aujourd'hui pour leur justification, nos ennemis d'hier resteront pour toujours, dans l'histoire, les « voleurs de pendules » et leurs généraux ne pourront prétendre à d'autre titre qu'à celui- de chefs de bande.

Retour de Russie Quelques impressions du délégué de la Croix-Rouge française M. Annonay de la Grange, délégué du Comité central. des Croix-Rouges françaises, est .arrivé hier à Paris, retour de Russie. Nous avons eu la bonne fortune d'obtenir de lui «n entretien où il a, bien voulu nous préciser la manière dont il avait pu venir à bout de la tâche qu'il avait entreprise.

M. Annonay de la Grange est un homnïe tout jeune, très grand, très amince, à la fois aimable et prudent, dont l'œildroit est. caché par un monocle noir.. Je veux vous dire tout d'abord une chose c'est que la mission des Croix-Rouges françaises a été favorisée par le gouvernement soviétique, qui a soutenu notre effort de son mieux et a intégralement et scrupuleusement respecté les clauses du contrat dont nous étions convenus.

II nous est permis, peut-être, de remarquer que c.'était bien la moindre des politesses et que l'p.ti.n'a pas coutume de mal accueillit lès geins qui 'viennent pour vous sauver la vie. •̃"•

La famine, continue M. 'Annonay d,e la Grange, est enrayée maintenant. Mais il se peut fort bien qu'elle reprenne un jour ou l'autre et il ne faudra pas en rendre les Soviets responsables. La famine est en effet, eh Russie, un état endémique. Le défaut des communications l'explique suffisamment. Sur des territoires de plusieurs milliers de verstes, pas la moindre route. Ce qui fait que la Russie peut exporter du blé en assez grandes quantités sans pouvoir approvisionner cependant l'Oural ou la Sibérie. Les organisations qui s'occupaient activement de porter remède à la famine ont été dissoutes et seul est demeuré une sorte de directoire de trois membres qui est présidé, en l'absence de Lénine, par Kameneff. Et M. Annonay de la Grange nous montre une 'lettre de Kamieneff, remerciant la mission française de son activité et de sa loyauté et témoignant de lai reconnaissance du peuple russe. Et le délégué de la Croix-Rouge poursuit. On a institué là-bas une sorte de concours pour récompenser l'activité des diverses missions. Le groupe Hoover a obtenu le prix pour la quantité et le nôtre pour la qualité. Les marchandises qui nous étaient adressées par le gouvernement français étaient, en effet, parfaites. Nous avons pu nous eh rendre compte car la mission les a utilisées pour elle-même à plusieurs reprises. Bref, notre voyage se termtine $, notre entier contentement.

Nous demandons alors à M. Annonay de la Grange ses impressions sur la vie russe pendant le pouvoir des Soviets. Mais la vie, là-bas, est la même que dans le monde entier. Du moins, si l'on a de l'argent, on peut obtenir tout ce que l'on désire. Vous avez, comme à Paris, des bazars, des restaurants et des théâtres. C'est très 1 cher, c'est entendu, mais vous pouvez payer avec des roubles-or si vous en possédez. Leur circulation 'est autorisée. Toutefois, comme il est trop naturel, il est interdit de les faire passer à l'étranger; Il y a même eu, à ce sujet, un certain nombre d'arrestations. Mais il'en serait tout de même en France pour des cas seniblables. La France est demeurée très populaire en Russie. Presque partout, parlant français, j'étais compris. Au Jardin d'été, à Petrograd, j'ai dit en, français à la jeune fille du guichet « Je voudrais quatre places. » Et elle m'a répondu aussitôt « Monsieur, c'est six millions. »

Ma femme, me sachant malade, a voulu me rejoindre. On n'a fait aucune difficulté pour lui délivrer immédiatement son visa, et un courrier soviétique est allé la chercher pour l'accompagner jusqu'à moi. J'ai eu l'occasion de sauver la tête d'un de nos compatriotes, le capitaine Salvell, qui avait été arrêté l'an dernier à Bakou pour espion* nage. Nous avons fait comprendre au tribunal, malgré le procureur général, qu'il ne pouvait condamner Salvell à mort puisque la France et la Russie ne sont pas en guerre. Il a été condamné à trois ans de prison et l'amnistie le délivrera bientôt. Les prisons russes sont d'ailleurs étonnantes, et prisonniers et gardiens y vivent presque en famille.

Nous demandons enfin à M. Annonay de la Grange son opinion sur le relèvement économique de l'ancien empire des tsars.

Il se fait péu à peu et je ne saurais vous dire si c'est là le fait d'une réorganisation ou celui de la vie, plus forte que le désordre. Mais il me semble que nous aurions tout intérêt, sinon à reprendre des relations offlcielles, tout au moins à garder le côntact. Des représentants de chambres \de commerce pourraient faire en Russie une