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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1921-08-31

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 31 août 1921

Description : 1921/08/31 (Numéro 243).

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2929578

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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UN OUBLIE

Si, comme on l'a souvent dit, l'ingratitude n'est pas un vice français, par contre l'oubli est un travers parisien voici deux ans à peine que James GordonBennett est mort, et il semble que celui qui fut un dés rois de Paris ait disparu -depuis un demi-siècle Qu'il nous soit permis de rappeler à nos trop légers contemporains ce que ce grand Américain fut pour eux, avant et pendant la guerre.

En 1875, Bennett fonda le New York Herald (édition européenne). Il entendait créer ainsi le premier lien solide entre les deux mondes mais avant tout, il voulait établir une. relation d'amitié entre deux peuples qui s'étaient,' si l'on peut dire, perdus de vue Bennett adorait la France, et connaissant ses compatriotes, il .redoutait l'invasion des EtatsUnis par les Allemands, qui se présentaient avec l'auréole de la victoire sans appui officiel, sans aide ni encouragement, -il institua le premier instrument de propagande francophile, et le plus wtile. à notre cause. Ce n'était pas « une affaire » mais une œuvre, et une œuvre d'art rédaction, dépêches, typographie, papier, tout était de choix. Ce fut le modèle des journaux, et l'on copia bien vite la formule nouvelle de cette feuille qui bouleversait les vieilles traditions en offrant le prototype du quotidien de luxe, facile à lire.

Le succès dépassa les espérances du directeur Bennett avait dit « Si le Herald de Paris dépasse le tirage de douze mille, je serai satisfait. » Le Herald, avant la guerre, tirait à vingt-cinq mille! ce qui est unique pour un journal publié en langue étrangère Bennett mit sa coquetterie à ne tirer aucun profit de son invention tous les bénéfices qu'il recueillait, il les employait en des améliorations fastueuses c'est ainsi qu'il créa les suppléments du dimanche pour cinq sous, le lecteur avait un supplément artistique, un supplément de modes illustré, un supplément d'art et de curiosité, un supplément humoristique ̃rempli de caricatures et d'images, dont les héros étaient vite célèbres FoxyGrand-Papa, Buster Brown, le petit Nemo au pays des songes et Sammy qui éternuait à tout propos

.Tout cela était de qualité les moindres rédacteurs étaient des écrivains à ~t celte époque, un auteur était consacr-é, -lqrsqtiSil avait signé- à \n,Vie Parisienne^ au Figaro et au Herald ;.les trois grandes maisons se commandaient.

Dès qu'une découverte survenait, Bennett s'empressait de l'utiliser ce fut au Herald que parurent les premières linotypes et Bennett fut le plus actif propagateur de la T. S. F. pourtant, il était propriétaire des câbles interocéaniens 1

Il conçut- le projet de restaurer en France le goût du sport, et il répandit à profusion ces Coupes Gordon-Bennelt, que l'on baptisa de son nom contre son gré car il .avait voulu qu'on les appelât «Coupes du Herald ». Les officiels français exigèrent que Bennett signât son œuvre. Ce prix magnifia l'énergie sportive des Parisiens coupe cycliste, coupe de ballons libres,, coupe d'autos, coupe d'avions, j'en passe Il n'est pas un sport que notre- ami américain n'ait encouragé courses à pied, coaching, courses de launches automobiles, que sais-je encore ? On finissait par accepter ces coupes comme une chose due. Qu'aurait-on offert en récompense à ce bienfaiteur distant, Des décorations ?̃ Il les a toutes refusées Deâ honneurs ? 11 ne s'en souciait guère La seule demande qu'il formula dans toute sa vie la demande d'un corps-mort pour son yacht ne lui fut pas accordée 1

Sa bienfaisance était aussi généreuse que discrète il donnait toujours, à condition qu'on ne parlât pas de lui il avait un bureau de charité qui ne fermait jamais et qui était une nie-rveille d'organisation secrète. C'était plus commode pour les ingrats Bennett, qui fut certainement l'homme le plus tapé de son siècle, ne se plaignait pas la reconnaissance l'importunait.

Ce fut lorsque la guerre éclata que ce grand Américain montra toute l'ardeur de son affection pour la France pas un instant il ne douta de notre triomphe je l'entends encore me dire, en août 1914, avec une violence déconcertante «Jamais les Allemands n'entreront à. Paris » En dépit de tous les conseils, il décida de, continuer la publication du Herald à Paris en plein hiver, et malgré les menaces de, torpillage, il alla chercher à New-York- les fonds qui lui faisaient défaut ce n'était pas une mince affaire que de "maintenir un journal à Paris, durant les premiers mois de la tourmente; tout manquait, le papier, la main-d'œuvre, les transports, et même la rédaction Les rédacteurs anglais, avec une prudence peut-être 'excessive, avaient repassé le Détroit le vieux commodore, surmontant la fatigue de ses soixante-dix ans, tint tête à toutes les difficultés on rendra justice, un jour que je souhaite proche, à cet allié indomptable qui sut montrer à ses frères la route du devoir, le chemin de France. Rien ne put l'intimider, ni les menaces là-bas, ni les dangers ici une bombe de gotha éclata à quelques mètres de son hôtel il ne s'en émut nullement et continua l'admirable campagne qu'il menait depuis le début des hostilités, entretenant à Paris la confiance des Français, et suscitant à New-York la sympathie et l'aide des Américains.

Il est temps de révéler ce que coûta -cette courageuse attitude à celui qui l'avait prise une partie de sa fortune, tout simplement On va voir pourquoi. Le Herald de New-York avait les plus îbelles annonces commerciales du monde

• entier. Il se vantait même de détenir le record de l'annonce- Mais le commerce, là-bas', était presque complètement, entre les mains des Germains 'et des progermains Bennett ayant, dès le début, pris nettement parti,- .son journal fut .boycotté plus d'annonces On comptait "ainsi se débarrasser de cet ardent champion de la France le Herald, grand journal à fort tirage, ne pouvait vivre que de sa publicité en quelques semaines, toutes les sources de recettes furent taries un autre, d'une âme moins ferme, eût accepté l'avertissement, Bennett tint le coup, et poursuivit son propos sans se laisser abattre c'était, sinon. la ruine, du moins l'énorme perte ? Tant pis Le commodore ne dévia pas de sa route, l'œil clair, la volonté droite, tel qu'il était sur la passerelle de son yacht au milieu de la tempête A sa voix, les hésitants se ralliaient, les timides s'enhardissaient, l'idée faisait du chemin enfin,.les Etats-Unis prenaient, eux aussi, parti « Nous voilà, La Fayette » Avant Pershing, Gordon-Bennett avait liroféré ce cri n'ayant pu donner son sang, il avait donné son cœur, son autorité et sa fortune son rêve d'union étroite entre la France et l'Amérique était réalisé, l'œuvre qu'il avait préparée durant un demi-siècle é,lait parachevée une fois de plus la dernière, hélas'! -fie grand lutteur avait gagné le prix Nous n'avons pas le droit d'oublier une si belle amitié il faudrait qu'il y eût en quelque endroit de ce Paris, que le commodore estimait être le seul lieu du monde où l'on pût vivre, un signe qui nous rappelât celui qui fut notre tenant dans la lutte d'où dépendait notre existence je ne demande pas un monument, la simplicité de Bennett s'en fût offusquée Au demeurant, ce n'est pas pour lui que je réclame un signe commémoratif, c'est pour nous, pour notre dignité nationale, pour notre orgueil, afin qu'il ne soit pas dit que nous avonsjaissé tomber le souvenir d'un Français de cœur aussi est-ce dans ce journal, qui entretint toujours d'étroites relations avec le commodore, que je pose la question comment allons-nous nous acquitter 2 Pierre Veber.

AU JOUR LE JOUR

POOTITT

Sur la piste un clown large et trapu, avec des yeux d'au bleu froid dans un visage tout blanc, le chapeau pointu par derrière la tête laissant libre au sommet dit front une mèche de cheveux drus, accable de. sarcasmes proférés d'une voix nasillarde un nègre au regard effaré. qui ne répond, le plus souvent, que par des gloussements joyeux. C'est Footitt, qui fait aux jeunes spectateurs du Nouveau-Cirque les honneurs de la sottise affectée de Chocolat.

Celui-ci a une cravate vert pomme. Il se pavane dans un habit noir dix fois trop large. Son pantalon ne lui tombe qu'aux genoux. ̃.̃̃••

Espèce de snob, déclare Footitt dédai-

gneux.

Et il joue de Chocolat avec un art, une mesure, un sentiment de l'ironie tout à fait supérieurs. Les scènes qu'il invente pour le nègre et pour lui tirent des deux personnat;es ce contraste absolu qui fait jaillir le rire des auditeurs les plus moroses et détermine dcs exi." osions de gaieté -chez les auditeurs enfantins, les plus nombreux.

Ce clown qui vient de mourir, retire depuis longtemps, ayant vécu ses dernières années dans un bar qu'il avait fondé et où il fut en proie à des difficultés de toutes sortes, marqua dans ces longues années de peine'sa forte personnalité.

tl avait, en outre de ses qualités athlétiques qui en faisait un excellent clown selon le rite classique, tous les dons du théâtre. C'était un imitateur prodigieux. Il fit, dans une des revues de fin d'année que donnait le Nouveau-Cirque, à cette époque, une imitation de Sarah Bernhardt véritablement spirituelle. 1

Mime de premier ordre il savait être dramatique. Dans une pantomime de Carand'Ache, il représentait, revêtu d'un costume exactement reconstitué, un grenadier de la Garde de faction dans la steppe russe. Une guérite à l'entrée de la piste. Des morceaux .de papier blanc que jetait un écuyer pour figurer la neige. C'était toute la mise en scène. Mais le grenadier Footitt avait peur. Et il avait peur avec une angoisse si vraie, que la piste devenait l'immensité russe, que les morceaux de papiers donnaient froid et que quand la redingote grise et le petit chapeau, portés-par un figurant quelconque, passaient devant le factionnaire affolé, on était empoigné par la situation comme dans les drames les plus éloquents..

Des générations d'enfants lui ont dû bien des heures de cette joie exaltée que l'on ne connaît plus quand on est grand. Ces enfants sont tous grands, aujourd'hui. Beaucoup ont même un certain âge. Pas un d'eux n'a oublié Footitt. Ils ont encore le son de sa voix dans l'oreille; avec un peu de recueillement, leurs yeux, en se fermant, peuvent l'e voir encore. Hier, il n'est pas mort tout entier. `

Dans la littérature d'avant-guerre, des proses et ..des vers ont célébré Footitt. Mallarmé, Paul Adam, Darzeus, l'ont noté. Il a une iconographie. Seurat l'a peint. ToulouseLautrec a laissé de lui des silhouettes impressionnantes. C'est que les fantaisies de ces deux hommes s'entendaient. Tous deux étaient de grands déionnateurs de la vérité. Pierre Soulaîne.

La santé du roi Alexandre Le bulletin, communiqué hier soir, porte

« L'état de Sa Majesté le roi Alexandre étant maintenant tout à fait satisfaisant, il ne sera, plus communiqué de bulletin de santé.

EPHOS

Les; ^missionnaires de/Willettc. ? Dernièrement, on' envoyait à Melbourne, pour une vente de charité, des poupées et des pierrots dessinés par Willette. Ce fut un succès fou. Ces jouets firent des prix fabuleux.

Or, voici que, maintenant, les enfants d'Australie ne veulent plus que des jouets français, des jouets, de Paris. C'est l'Office national du commerce extérieur qui en a été avisé par nos consuls, et il a calculé que nos prix de fabrication nous permettent de livrer à Melbourne nos jouets à cinquante pour cent meilleur marché que ceux qu'on y trouve actuellement; même en tenant compte des frais ;de douane et de transport et du change.

Noël approche. Nos commerçants savent ce qu'il leur reste à faire. Mais se4 seraient-ils attendus à devoir tant. aux petits missionnaires' de Willette ?

Les voyageurs qui passent à Lyon ont la surprise de voir la belle basilinue de Fourvières débarrassée des échafaudages qui l'encombraient depuis trois ans. On a. dégagé l'Ange du Silence, qui vient d'être 'achevé. 'Faisant suite aux anges de la Force et de la Contemplation, l'Ange du Silence, qui a trois mètres de hauteur, drape dans les larges plis d'une aube richement brodée, pose deux doigts sur ses lèvres et son regard s'arrête doucement sur les fidèles qui montent au parvis du temple dont il est le robuste gardien.

Voilà un ange dont fa « réplique » aurait assez bien sa place sous le péristyle du Palais-Bourbon.

Le funeste été.

Décidément, l'été exceptionnellement chaud et sec, dont lé ciel nous a gratifiés cette année, aura été funeste à tout le monde. Les pêcheurs a la ligne eux-mêmes s'en plaignent. La saison, mauvaise pour eux, est, au contraire, pleine de profits pour les braconniers. II en est ainsi, du moins, dans les pays de montagnes. Dans les Pyrénées notamment, le niveau des gaves est si bas que la pêche à la main est devenue un jeu enfantin. On y prend de. cette manière des quantités énormes dé truites qui sont vendues dans les stations thermales de la région au prix de 12 fr. le kilo. il

Certains braconniers opèrent en grand la nuit. Venus de Pau ou d'Oloron en voiture, ils font dans les vallées d'Aspe et d'Ossau de véritables razzias, Si l'on n'y met ordre, les truites ne seront bientôt plus qu'un souvenir dans la région.<< Dinard se prépare à recevoir sa clientèle de septembre, (lui, chaque année, à cette époque, s'y donne rendez-vous. Le 28° tournoi interna.tional de tennis a commencé le 29 août, doté de 20,000 fr. de prix. Régates avec nombreux prix, meeting de golf les. 6, 7 et 8 septembre. Au Casino, grandes fêtes successives. Le 4 septembre, rallye-automobiles et feu d'artifice monstre. Sur la plage, concours de forts. Gymkanas et jeux d'enfants. Comme les négresses.

Il no faut point hésiter à emprunter aux usages de l'étranger ce qu'ils peuvent avoir de .bon ou de commode et il serait sot d'en rougir même s'il s'agit de coutumes nègres. On sait ,qu.>ii,;Af)[;ique,4f;s,,]mi^e.si: ç>n,fc l'habitude de .porter., leur progéniture dans une sorte de poche attachée sur leur dos. ;Les femmes du. Qomlé de, Kent .étaient bien embarrassée^ pour- concilier la' nécessité où elles se trouvaient de' travailler à la cueillette du houblon et les soins à donner à leurs,enfants en bas.âge. Alors, elles ont pensé aux négresses. elles ont fait quelques retouches à d'anciennes musettes militaires de façon à pouvoir les adapter à leurs épaules, et elles travaillent, portant leur enfant dans cette espèce de sac, parfaitement à l'aise' et en sécurité.

Avis- aux. vendangeuses qui, chez nous, connaîtraient le même embarras

Championnats de tennis d.e Deauville. Les championnats de tennis de Deauville sont actuellement joués avec la nouvelle balle française de tennis, qui a acquis une célébrité justifiée. Cette balle est fabriquée dans l'importante Usine Spalding, de-Nanterre (Seine)

Les joueurs français ont le grand plaisir, "maintenant, d'avoir une balle% vraiment française, et qui, de plus, est considérée comme étant la. meilleur.e du monde. ̃

Le chapelain porte-bonheur.

La Cour Royale d'Angleterre est dans l'inquiétude. C'ést"qùe M i» Canon Ëd-' gard Sheppard vient d'être frappé d'une attaque d'apoplexie et garde le: lit, dans un état grave.

On peut ignorer ce qu'est, à Londres, Mr Canon Edgar Sheppard, à moins d'être sur. le point de se marier et de 'vouloir; le faire sous d'heureux aus-

pice's. ̃

Mr Sheppard est, en effet, le sousdoyen de la chapelle royale depuis trente-sept ans. Il fut le chapelain de la reine Victoria et du roi Edouard, ainsi que de la duchesse de Cambridge, Il avait un surnom on l'appelait « l'heureux marieur », parce que tous les couples qu'il unissait avaient la réputation d'être à jamais heureux.

C'est assez dire que sa bénédiction était fort recherchée et que l'heureux' marieur avait fort à farïo.

Le Masque de Fer.

te milliard de marks-or ou les marrons du feu

Nous savons trop que, dans nos caisses, l'argent allemand est. rare. Cependant, l'Allemagne verse en ce moment un beau milliard de marks-or aux Alliés. Nous' pouvons donc nous réjouir ? Non, pas encore Car, de ce milliard, la Belgique reçoit 550 millions, l'Angleterre 450 millions et la France ne reçoit rien du tout. Qui donc ose ainsi nous frustrer, demandez-vous ? Calmez votre indignation et faites que votre surprise soit déférente la, décision de né pas accorder un centime à la France a été prise, le 13 août dernier, par la conférence financière interalliée où siège M. Paul Doumer, ministre des finances du gouvernement français.

Ne croyez pas qu'on ait, agi ainsi sans raison. Il était dû notamment à la France le remboursement de ses frais d'occupation jusqu'au 1er mai 1921. Nos alliés ne le nient point ;,mais ils nous considèrent comme suffisamment payés avec les mines de la Sarre.

Ce n'était .et ce ne peut être l'avis de la- commission des réparations qui, conformément à l'article 235 du Traité de paix, a nettement précisé ce point. Oui, mais l'accord de Spa qui n'a jamais été soumis à la commission des réparations ni au Parlement français a émis un avis contraire. Et de plus, dans sa dernière session, le Conseil suprême a fait notifier à la commission des réparations qu'elle avait à reconnaître l'accord de Spa. Et l'on sait assez que le Conseil suprême est une assemblée souveraine, que son prestige lui vient de-la sérénité, de la compétence, du savoir des illustres politiques qui le compo-

sent..

Si donc, de par leur sentence, la commission des réparations ne jouit plus de l'indépendance qui lui avait été jusqu'ici assurée, elle n'a qu'à se soumettre. Et nous, comme .lob, dans sa nudité, nous n'avons qu'à nous incliner devant les démiurges du Conseil suprême, en disant « Seigneurs vous nous. avez tout promis vous ne nous avez rien donné. Que vos noms fameux soient bénis » Et voilà pourquoi la France voit la Belgique et l'Angleterre se partager le milliard de marks-or que l'Allemagne remet aux Alliés.

li: Etant- tlonné ces rapports de complaisant voisinage que la"Fran'ce entretient avec ses alliés, elle ne saurait s'étonner d'être traitée par l'Allemagne avec une mansuétude encore plus touchante.

Les accoras financiers dul3aoui devant la Commission (MM

L Le 'questionnaire adressé

a au président du Conseil

La commission des finances de la Chambre, peu satisfaite, comme nous l'avons dit, des accords financiers conclus entre les Alliés, le 13 août dernier, s'est réunie de nouveau, hier après-midi, sous la présidence de M. Maurice Maunoury, pour établir le questionnaire que, dans sa séance de la .veille, elle avait décidé d'adresser au président du Conseil. Après une discussion qui n'a pas duré moins de trois heures,, elle a arrêté comme suit les s questions à poser à M. Briand Frais d'occupation, Quel est le montant des frais d'occupation et comment sontils répartis entre les Alliés ? Les frais postérieurs au 21. niai 1921 ont-ils été calculés sur les taux antérieurs ? 3° Les frais de mobilisation de la classe 1919 sont-ils imputés aux frais d'occupation et dans quelle proportion les Alliés en ont-ils fait l'avance ? '? Licfuidation de lec ~lolte allenaande. Existe-t-il une protestation d'une des puissances alliées touchant la valeur des bar teaux attribués à l'Angleterre, et quelle suite lui a-t-il été donnée ? `l

Charbons. 1° Les prix antérieurs aux accords du 13 août ont-ils été fixés pour la France au prix lob (intérieur) en échange d'une diminution consentie sur les livraisons de bétail et quel est le. montant de cette concession ? 2°- L'Allemagne n'a-t-elle pas établi; un impôt intérieur sur les charbons ? s. Mines de la §qfrc. –L'arrangement finanî:ier-du-13 août-n-'eçWl.pas' en-désaccord avec l'article 243 du' Irhité de Versailles qui affecte le produit des mines de la Sarre aux

réparations f

Versements en nature. Chacun des Etats a-t-il la garde et la jouissance entière, des versèments en nature faits après le 1er mai 1921 2° La France ne devra-t-elle pas reverser une ristourne à la Belgique en v-eirtu de la priorité belge ?

-Èettc 'belge. Existe-t-il une contre-partie aux avantages que la France a consentis à la Belgique '?

Le paiement, des 132 milliards. La, commission des réparations a fixé la part de la France à 52 0/0, mais l'Italie a protesté contre l'attribution de ce pourcentage. Quelle suite a eue cette protestation ?

Les sanctions économiques. Quand elles ëeront levées, l'Allemagne maintiendra- t-elle les droits de douane actuellement en vigueur dans les pays rhénans ?

̃ -Les versements allemands. Quels sont les versements que le gouvernement -français compte recevoir de. l'Allemagne, de ce jour au 31 décembre 1921, et pendant l'année 1922 ?..i

Enfin,au cas où le gouvernement donnerait son approbation aux accords du 13 août, sous quelle forme et à quelle date les soumettrait-il à la ratification du Parlement '? A toutes ces questions, M. Vincent Auriol voulait en ajouter une relativement la fourniture des armements et des munitions à la Pologne. Ces. arme-, ments et ces munitions, dit M. Vincent

̃'AurioJ, ont été commandés par le Gouvernement français. Qui les paiera. ? Si 'c'est la France, à quel chapitre ces dé-,penses seront-elles imputées et, comment le Gouvernement compte-t-il rentrer dans ses avances étant donné le cours actuel du mark polonais ? Une. assez vive discussion s'engage à ce sujet, mais finalement, la majorité des membres de la commission fut d'accord pour repousser la demande de M. Vincent Auriol. Le député socialiste sera libre néanmoins de poser lui-même les questions ci-dessus à M. Briand lorsque celui-ci sera. entendu. On ne sait encore quand cette audition aura lieu. M. Maurice Maunou-ry, qui s'était rendu hier «matin au quai d'Orsay, pour faire part au président du Conseil du désir de la, commission des finances, n'a pu le rencontrer. M. Briand était absent de Paris. Il rentrera vraisemblablement aujourd'hui. On saura donc aujourd'hui si le président du Conseil consent à se présenter tout de suite devant la commission des finances, ou, comme le bruit en a couru, s'il préfère ne s'y rendre qu'après le Conseil des ministres de vendredi.

L'ASSASSIN

du commandant Montalègre est condamné

à 5 ans de travaux forcés

Berlin, 30 août. On mande de Breslau à la Gazette de Voss que le conseil de guerre interallié a, condamné le meurtrier du commandant Montalègre, Ochko, à 5 ans de travaux forcés.

L'autopsie a démontré que le commandant Montalègre avait été frappé par une balle de pistolet de 8 millimètres. Le conseil de guerre s'est inspiré dans son jugement dé ce que l'accusé avait voulu gagner une récompense promise à qui tuerait un officier français. Il importe peu que cette récompense ait. été promise ou non l'accusé a pensé qu'elle l'était. Le conseil de guerre a. répondu négativement à la question de meurtre avec préméditation et. affirmativement à celle d'homicide*

LE PjUI ECjARÉ

Tai.pcrâu Une lettré chargée.

Quand je dis « j'ai perdu », vous comprenez ce que cela signifie j'ai mis à la poste une lettre chargée elle n'est pas arrivée à son destinataire.

D'après les règlements en vigueur, c'est moi qui l'ai perdue

Parfaitement Je me suis adressé, armé de mon récépissé, au bureau expéditeur, un employé correct, quoique froid, m'a dit

Nous allons immédiatement faire des recherches. C'est cinq sous

Comment, c'est cinq sous. ?. Mais ce n'est pas moi qui ai perdu la lettre! D'abord, elle n'est pas perdue. elle est, tout au plus, égarée Et puis, les recherches sont à vos frais. C'est le règlement

Je vous en ai déjà donné dix-sept, des sous, pour égarer ma lettre. Vous trouvez que ce n'est pas assez ? '?

Moi, je ne trouve rien. Je vous dis que c'est le règlement

Au bout de six jours, la lettre est arrivée, réexpédiée par un. bon monsieur, qui l'avait reçue, à J-Virà, par erreur Le bon monsieur avait poussé l'obligeance jusqu'à ne pas ouvrir le pli, à le mettre sous une autre enveloppe avec un mot d'explication, et à le renvoyer sans le charger- pour qu'il arrivât plçls sûrement 1

Le mot d'explication disait que le concierge de l'hôtel où se trouvait le destinataire, ayant mal lu le nom, avait « fait suivre la lettre à un autre voyageur qui était parti la veille.

Etant retourné au bureau expéditeur, j'ai raconté la petite histoire à l'employé correct, quoique froid, lui demandant s'il n'était pas imposé par le règlement que les plis chargés fussent remis à la personne même du destinataire et non pas à un concierge d'hôtel.

Sans doute, m'a-t-il répondu. Si vous adressez une protestation à l'administration (à vos frais bien entendu), le facteur, sera révoqué

Et moi, aurai-je une indemnité pour le retard ?

Pas du tout

Me remboursera-t-on les frais 2 Même pas

Alors, je ne protesterai pas I

D'autant plus que vous pourriez procurer des ennuis au bon monsieur qui vous a sauvé

Comment cela ? me suis-je écrié, ébahi.

En mettant la double enveloppe, il a expédié des valeurs sans charger la lettre. C'est défendu par le règlement sous les peines les plus sévères

Pourtant, les lettres simples arrivent vite, et les lettres chargées s'égarent Alors, l'employé correct, quoique froid, a fait l'effort d'un frêle sourire, et m'a répondu

C'est peut-être pour ça que c'est défendu y

Fernand Rigny.

LE BUDGET DE 1922 Au cours de sa séance d'hier, après le débat sur les accords financiers, dont nous rendons compte d'autre part, la commission des finances de la Chambre a 'commence l'examen du budget de la marine. Après avoir entendu la lecture du rapport de M. de Chappedelaine, elle a décide de ramener les effectifs de l'administration centrale aux chiffres de 1914.

Le Tour de Fraoce en aéroplane

L'aviateur Poirée, parcourt 3.000 kilomètres

en 37 heures 13 minutes

Un Français, Poirée, sur un avion français, vient d'accomplir une magnifique, performance. en couvrant le Tour de France en 37 h. 13 m. 40 s. à une moyenne commerciale (c'est-à-dire les arrêts compris) de 78 kil. 608 à l'heure. Au cours de cette année, dans les premiers jours de juillet, Sadi-Lecointe se mit en ligne pour disputer l'épreuve. Il arriva à Romorantin et s'arrêta à Angers. Bossoutrot, comme Sadi-Lecointe, prenant le tour en sens inverse de celui de Poirée, partit il y a une quinzaine de jours et, après avoir fait le parcours jusqu'à Pau, en passant par l'aérodrome do Bron (Lyon), abandonna..

Ce que ces deux habiles pilotes avaient tenté de faire, Poirée l'a. accompli avec son habituelle maîtrise, et sa performance fait honneur à notre aviation. Poirée, par son exploit, bat le précédent record de Gilbert qui avait couvert la même. distance, du 8 au 9 juin 1914, en 39 h. 35 m. 42 s., et est, pour le moment, le détenteur de la Coupe-Challenge internationale Michelin.

Après 1.840 kilomètres de vol, Poirée' a dû passer la nuit à l'escale de Pau pour se reposer. L'oiseau n'était pas fatigué,, le moteur n'avait pas eu de faiblesses, mais la force humaine, a des limites et Poirée, malgré son courage et sa vigueur, a été obligé de prendre du repos. L'arrêt à Pau était, du reste, prévu par, Poirée puisqu'il ne pouvait pas voyager la nuit et que, d'autre part, son tableau de marche ayant été régulièrement suivi, il n'avait point besoin de reprendre son vol vers le but avant l'heure prévue hier matin.

L'aéroplane piloté par Poirée est un nouveau petit biplan muni d'un moteur 130 IIP. Cet appareil, qui peut faire une, vitesse de 150 kilomètres à l'heure, est une nouvelle preuve de nos progrès en aéronautique.

A son arrivée à Villacoublay, Poirée a a déclaré

Mon voyage s'est très bien passé, je n'af éprouvé aucun ennui. Le début a été assez angoissant pouf .moi, car Bajae. parti en même temps que moi, me serrait de près à un moment donné mômes il me dépassa, et je ne fus tranquille qu'en atterrissant à Nîmes où il n'était pas encore. arrivé lorsque j'en partis. Et ce matin, de bonne heure, à mon départ on n'avait encore aucune nouvelle de Bajuc. C'est donc tout à fait confiant dans la réussite que je partis. Je fus gêné dans, presque tout mon parcours de retour par un fort vent debout. Malgré cela, tout se passa normalement jusque après mon étape d'Evreux, mais après être parti de cette ville, je, m'aperçus, un peu après Rouen, que le commissaire chargé de signer mon livre de bord, avait oublié de me le remettre. Je fis demi-tour, et revins me poser v Evréux.

Je me sens moins fatigué qu'à mon départ de Pau et pourrais certainement faire' encore de nombreuses heures de vol, le sourire sur les lèvres.. .)4

Les conséquences d'un avènement

Par le comte R. de Gontaut-Biron L'émir Fayçal est roi de l'Irak. Le fait est accompli do bon ou de mauvais gré il nous faut l'accepter.

Sans épiloguer outre mesure sur le passé, déplorons en cgtle affaire, comme- en tant d'autres, la faiblesse de la poli-; tique française et sa condescendance excessive à l'égard d'alliés trop «xierveux ».i Le gouvernement n'a pas osé, en temps utile, prononcer formellement l'exclusive contre notre plus irréductible ad ver- saire en Orient. En face d'un événement' gros de menaces, quelles mesures pen-: se-t41 adopter pour parer aux conséquences ?.

A Bagdad, l'émir Fayçal sera plus difficile à châtier qu'à Damas, partant plus arrogant, et son influence, plus invulnérable, n'en sera que plus agissante et plus dangereuse. La lettre suivante, qu'il adressait, le 12 juin dernier, au cheick Saleh, l'agitateur du territoire dit des Alaouites, suffit à nous edifier pleinement sur les intentions du personnage à!, notre endroit

« .Quant à nous, nous venons de partir pour la Mésopotamie, d'où nous coin tinuerons notre correspondance et la; combinaison des opérations. Ne cessez pas de correspondre avec la Transjorda-. nie, car à Londres il nfa été formelle* ment dit de ne pas abandonner nos aspi-> rations sur la Syrie.

» Je vous prie donc de persévérer dans1 la défense jusqu'à ce que notre corres- pondance avec les tribus soit achevée, él; que, par la combinaison de nos opérations, l'ennemi soit chassé de Syrie. » Il est superflu de rappeler ici que tous nos privilèges résultant des Lapitulations sont abolis en Mésopotamie. Nos clients séculaires en cette contrée, qui nous étaient restés sincèrement fidèles, se sont, après les déceptions successives des deux dernières années, peu à peu détachés de la France. Travaillés depuis l'armistice par les agents du Nadi-elArab, les musulmans se remuent, et déjà les Anglais eux-mêmes ont eu à maintes reprises à réprimer durement, leurs révoltes.

Au fur et à mesure qu'ils se manifestent, les résultats de la délimitation des zones anglaise et française occasionnent' partout un mécontentement général. En