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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1918-10-30

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 30 octobre 1918

Description : 1918/10/30 (Numéro 303).

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k291941c

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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L'AUTRICHE INSISTE Nouveau télégramme d'Andrassy

A sa réponse d'avant-hier au président Wilson, le comte Audrassy vient d'ajouter •un télégramme. personnel à M. Lansing pour le prier. d'apostiller sa demande d'ar-

ipistice.

Voici le texte de ce document significatif Aussitôt après avoir pris la direction du ministère des affaires étrangèiies 'et après l'envoi de la réponse officielle à yotre note du-1'8 octobre 1918, par laquelle vous pouvez voir que nous acceptons en tous leurs points les principes posés par le président des Etats-Unis dans ses diverses déclarations; complètement d'accord avec les efforts du président Wilson pour prévenir les guertes' futures et créer une famille- des peuples, nous avons pris déjà les mesures préparatoires pour que les peuples d'Autriche-Hongrie puissent, selon leur propre désir, sans ,être aucunement gêfiés, prendre une décision sur.leur organisation future et larégUsr.. •̃ Depuis son arrivée au pouvoir, Timmuàbïôv'desseiti de rempereur-roi Char- les fut d'amener la fin de la guerre. Plus que jamais, c'est aujourd'hui le désir du souverain et de tous les peuples d'Autriche-Hongrie qui sont convaincus que leur destinée future ne peut s'accomplir que dans un monde pacifique, affranchi de tous les ébranlements, des privations et des amertumes de, la guerre.

G est pourquoi je m'adresse directement à vous, Monsieur le secrétaire d Etat, avec prière de vouloir bien intervenir auprès du Président des Etats-Unis pour que, dans l'intérêt de l'humanité, comme dans l'intérêt de tous ceux qui vivent eh Autriche- Hongrie, un armistice IMMÉDIAT soit conclu sur tous les fronts d' Autriche-Hongrie et pour que l'ouverture de négociations de paix suive. D'autre part, le gouvernement austro-hongrois, en même temps qu'il envoyait sa note au secrétaire d'Etat, M. Lansing en communiquait le Contenu aux gouvernements ftançais, anglais, japonais et italien, avec prière d'approuver de leur côté, la proposition qu'elle contient et de l'appuyer auprès du président Wilson.

LE CONSENTEMENT DU KAISER D'après une dépêche de Berne, l'empereur Charles, avant d'adresser la dernière njcKe acceptant toutes les conditions de M. Wilson, a télégraphié à Guillaume II pour lui demander soir avis. Et Guillaume lui a donné son consentement. par dépêche.

l COMMENTAIRE

Une note à la presse du ministère de l'alimentation autrichien explique l'impatience du gouvernement à en finir. Il est dit da.ns ce ^communiqué que toute importation des vivres venant de Bohême et de Hongrie ayant cessé, les 'Mesures prises pour ravitailler la. capita e se trouvent, de ce fait, sans effet. La population de la ville est menacée de famine.

la Bataille @

sans Ludendorff

Elle continue mais dans quelles conditions?

Certainement, Ludendortf aura été le meilleur général de l'Allemagne et, àjsrès le Kaiser, le plus détestable de ses politiques (incarnation du pangermanisme, complice de Tirpitz, auteur principal du traité de Brest). Au surplus, brute sauvage, l'un des hommes qui auront 1' plus éclaboussé de crimes l'armée d'où il fut chassé, dans sa jeunesse, pour une obscure affaire de jeu. Le voici démissionnaire ou renvoyé, on ne sait- pas au juste il s'en va dans la clameur de haine de ceux dont il était le dieu il n'y a pas quatre mois, qui le comparaient à Napoléon et le préféraient (avec raison) au lourd Hindenburg. L'homme dont il n'est plus fait mention que dans les dépêches du président Wilson et dont les portraits ont quitté les vitrines allemandes, a reparu juste pour signer le congé du quartier-maître général'de ses armées.

C'est pourtant Ludendorff qui, le premier, a réclamé l'armistice, comme c était son métier, pour des raisons exclusivement militaires. Mais qu'un tel chef soit congédié à l'heure même où le gouvernement allemand déclare « attendre » les conditions d'armistice de l'Entente, –après s'être contenté de dire avec humilité « qu'il a pris connaissance de la réponse du président des Etats-Unis », du plus formidable réquisitoire que, jamais, chef d'Etat en redi.igote ait,porté contre un malfaiteur couronné, et à l'heure où le gouvernement austro-hongrois accepte toutes les conditions de l'Ent nte et s'offre à traiter sans retard et en dehors de l'Allemagne, alliée scélérate et funeste cela ajoute encore au dramatique de cet automne de 1918, pareil.au dernier acte d'une tragédie grecque où le Destin, personnage jusqu'alors muet; intervient soudain et frappe à coups précipités.

̃̃̃ •̃̃••̃•̃•••

Nous n'aurons garde de diminuer la gloire de nos chefs de guerre, aliiés et français, en méconnaissant la valeur de Ludendorff. S'il a trouvé ses maîtres, il fut, du premier jour de la guerre, un maître.

D'abord tapi dans l'ombre de Hindenburg, c'est lui qui arrêta, aux marais de Mazurie, peut-être avec l'aide de la trahison, le raid impétueux des Russes dans la Prusse orientale puis, par deux

| îôîs, il conquit la Pologne .et, finalement, avec l'aide. encore de- la trahison, renversa le colosse. Ensuite, pousse au premier plan,, en pleine lumière, et, cette fois, éclipsant Hindenburg et l'Empereur lui-même, c'est lui qui, au printemps, a passé' hardiment de la guerre de siège à la guerre de manœuvre pour prévenir le Ilot des Américains et, aussi, parce qu'il était informé et de l'épuisement physiologique de l'Allemagne et de la crise imminente des matières premières, il a joué la plus grande partie, a failli la gagner;par deux fois etl'a perdue. Et, c'est lui, .enfin, qui, vqyant d'un œil clair la défaite, a voulu ordonner aussitôt la retraite générale, en a 'été empêché par la politique et, contraint de feindre qu'il manœuvrait stratégiquement en arrière en vue d'offensives futures, a conduit par échelons un repli qui a fait l'admiration des hommes du métier.

Il y aurait eu, alors,,du côté des. armées de l'Entente, une faute mortelle à commettre heureuses de l'immense péril conjuré, s'endormir surleurs lauriers. Je crois bien que le « sans répit '» de Foch sera, dans l'histoire, entré tant de titres de gloire, son plus grand.' Les artisans de la victoire de i'9îB sont t innombrables: Petain, le premier, dans cette soirée terrible de mars, jetant Pelléen avant, et Humbert, et lâchantses avions; l'héroïque colmatage, entre Somme et Oise, parFayolle et Debeney; Pershing qui accourt et dit « Me voici»; Haig qui se roidit et prépare, aux heures les plus sombres, l'incomparable bataille du Cambrésis; Mangin devant Compiègue, Guillaumat à Paris, Gouraud derrière les Monts, Degoutte et Berthelot sur la Marne, le roi Albert sur l'Yser, et Buat, Maistre, Hirschauer, Gough, Byng, Plumer, Rawlinson, Liggett, d'Esperey, Allenby, tous les autres qu'un Homère mème ne dénombrerait pas.: Mais la victoire finale, c'aura été le « sans répit » de Foch.

̃

Aujourd'hui, sans Ludendorff, et,: demain peut-être, sans Hindenburg, que va devenir la bataille? Elle ne peut s'arrêter qu'à l'armistice. S'ils sontrésolus à céder, pourquoi les Allemands la poursuivent-ils comme s'ils n'y étaient pas résolus, avec un acharnement extrême ?

Nous n'avons pas écrit ici un seul mot qui ait pu donner à croire que~la résistance allemande sur lé front occidental ne restàt pas forte. D'autre part, si nos progrès sont devenus plus difficiles et plus lents, tout de même les puissantes manœuvres des chefs alliés se traduisent par des résultats qui rendent plus périlleuse encore « la situation effroyablement dure », pour parler comme le prince Max, des armées allemandes. La convergence des mouvements d'entre Yser et Escaut et d'entre Escaut et Sambre vers Mons et Maubeuge constitue une menace croissante. L'armée Debeney, avançant de vingt-cinq kilomètres, touche aux plateaux où la retraite de Joffre s'arrêta pour une belle victoire et à la route transversale de Guise à Marie; entre Oise et Serre. L'échec de leurs furieuses contre-attaques entre Sissonne et Château-Porcien a obligé les Allemands à abandonner leurs derniers secteurs de la ligne Hunding. Il s'agissait pour eux de sauver leur pivot de Rethel.. Pris sur leur flanc droit, ils ont été obligés à un nouveau repli vers le nord. Autre recul devant Gouraud et les Américains, au nord de Vouziers et de Grandpré, en direction générale de la trouée de Dun.

Et pendant que commence ainsi une nouvelle retraite d'ensemble des Allemands en Belgique et en France .vers la Meuse, les Italiens, avec les contingents britanniques et les nôtres, ardents et chaleureux alliés, ont repris l'offensive dans l'âpre région du Grappa et passé le Piave. Les Serbes, ayant atteint Kragujevatz et, dans la vallée de la Morava, les lisières de Cuprija, poussent à grands pas sur Belgrade. Plus loin, à l'est, nos avant-gardes ont franchi le Danube et l'armée roumaine s'apprête à rentrer en scène; au dire des journaux de. Vienne, elle serait déjà en Dobroudja. Enfin, la cavalerie indienne d'Allenby continue à délivrer au galop la Syrie et s'empare d'Alep, à plus de 300 kilomètres de Damas. s.

,.̃" •" •̃•

II n'y a point de honte pour des armées, qui se sont bravement battues, à s'avouer vaincues. La honte est ailleurs, dans les inexpiables sauvageries dont' Austro-Allemands et Turcs ont jeté le défi à l'humanité depuis plus de quatre ans. Mais ia résistance n'a plus de sens quand la défaite, devenue irréparable, commence à apparaîtra aux vaincus euxmêmes comme te châtiment du crime. Ou bien armistice, ministère parlementaire, subordination du militaire au civil, démocratie, wilsonisme, tout cela n'est que comédie. Si dures que puissent être les conditions des chefs militaires de l'Entente, l'armistice est le port.

L y a dans tout cela beaucoup d'obscurités qui rendent notre devoir plus clair.

De même que l'objet principal de la paix future doit être de rendre impossible le recommencement des guerres d'agression en Asie et en Afrique comme en Europe, dans la Danubie comme dans la vahée du Rhin, en Pologne et en Lithuanie, comme aux Flandres et sur l'Adriatique; de même l'objet principal de l'armistice, sollicité par les Austro-Hongrois comme par les Allemands, doit être de rendre impossible le recommencement de cette .guerre qui finit, mais qui n'est pas finie. Si nous ne scellions pas la victoire du Droit sur un socle de granit, nous ne l'aurions pas méritée.

"<4ybo.

La Gii^ïre 1,549e jôtir de guerre

Front français. Aux portes Guise. Avance au nord-ouest de Chdteau-Porcien. Front d'Orient. A vingt kilomètres au nord ̃ de Kràgvjevalz. îpelc et Diakova dépassés.

Communiqués officie/s

FRONT FRANÇAIS M

29 OCTOBRE 2 HEURES SOIR

Lutte d'artillerie .assez vive dans la région de 1 Oise,, notamment en face de Grand-Verly.

Au cours de la nuit, nos troupes, surmontant la résistance de: l'ennemi, se sont sensiblement- rapprochées de Guise. Elles ont enlevé les baraquements de. l'hôpital aux abprds de la gare et la première tranchée d'uu oayrage. fortifié au sud du château. Plus au sud, 'nous avons dépassé .La Jenne LouA'ry. » ̃̃ A droite du Péron, nos éléments .ont continué à progresser à. l'est de Monceau-le-Neuf, en faisant une quarantaine de prisonniers.

Sur le front de la Serre, grande activité de mitrailleuses nos patrouilles sont partout en contact avec l'ennemi. Rien à signaler sur le reste du front.

29 OCTOBRE. il HEURES SOÏR

Entre l'Oise et la Serre, la journée a été marquée par de vives actions d'artillerie,- notamment dans la région de Crécy-sur-Serre.

A l'ouest de Châteaù-Porcien, les troupes infatigables de la 5° arniée ont entrepris, aujourd'hui, une nouvelle poussée. Sur un front de douze kilomètres, entre Saint-Quentin-le-Petit et

Herpy, la bataille s'est engagée avec un magnifique entrain de notre côté et un grand acharnement de la part de l'ennemi, qui avait reçu l'ordre de tenir coûte que coûte.

Sur notre gauche, malgré l'abondance des mitrailleuses ennemies qui tentaient d'enrayer notre avance, nous avons réussi à déboucher de Saint-Quentinle-Petit et à porter nos lignes aux abords de ta. cote 137.

A l'ouest de Banogne, nous avons également progressé

Au cantre, nos troupes, brisant toutes les résistances, ont refoulé l'ennemi au delà de la route de Recôuvrance à Saint Fergeux, sur une étendue de trois kilomètres, à l'est du signal de Recouvrance. A droite, nous, avons enlevé la cote 156 et avancé plus

à

Le chiffre des prisonniers actuellement dénombrés dépasse huit cent cinquante. ,lf: t..1 Rien à signaler ailleurs. ̃ :'r ''rl)

FRONT BRITANNIQUE 29 OCTOBRE APRÈS-MIDI

Rien à signaler en dehors de l'activité de l'artihcrie et de rencontres de patrouilles sur certains points du front.

29 OCTOBRE SOIR

Au cours d'un raid heureusement exécuté par nous ce matin au nord-est' d'Englefontaine, nous avons fait plus de soixante-dix prisonniers et infligé de lourdes pertes à l'enuemi.

Une attaque locale allefhande au' nord de Famars a été repouçsée avec succès.

FRJNT AMERICAIN.

29 OCTOBRE. APRÈS-MIDI

Le feu de l'artillerie et des mitrailleuses a continué violemment pendant la nuit, sur le front de la l10 armée, au nord de Verdun il a atteint une intensité particulière dans la région des bois Belleu et d'Ormout. ̃ ;j Í Rien à signaler ailleurs.

ARMEE D'ORIENT

28 OCTOBRE

Sur le Danube, dans la région de Vidin et dans celle des Portes-ds-Fer, lutte d'artillerie.

Les avant-gardes serbes, refoulant l'ennemi vers le nord, ont atteint le front Stragari, Raka, rivière Resava (à 20 kilomètres au nord de Kragujevatz\ faisant plusieurs centaines de prisonniers,.capturant des canons et des mitrailleuses.

Dans la direction d'Ujice et de la frontière d'Harzégovine, les éléments avancés serbes ont atteint les délilés à l'ouest de Cacak.

Des unités yougo-slaves, opérant au Monténégro, ont dépassé Ipek et Diakova.

IA HAUTE COUR

LE BILAN DE GUERRE DE M. CAILLAUX

"'• *-̃ '̃̃• Celui-là est le véritable ennemi de la nation.

'"̃•̃ .'̃ ;• [Le Figaro,. Gaston. Calmette, 13 mars 1914.)

Le bilan de guerre dé M. Caillaux. M. Lescouvé l'a dressé hier en un puissant réquisitoire. En ce monument de sobre éloquence judiciaire, tous les faits, toutes. les présomptions mêmes relevées à la charge de l'ancien président du Conseil viennent, tour à tour, rangés dans un ordre admirable, solliciter l'attention de l'auditaur. Mis en valeur par leur judicieux rapprochement, ils constitueront enfin un terrible faisceau d'accusations. La défense ou l'inculpé luimême pourront l'expliquer chacun de telle sorte qu'il n'apparaisse plus délictueux-. 'Imprudent, tout au plus. Mais coticevra-t-bn. que tant d' « imprudent ces » aient été commises par un: seul homme, en pleine guerre, dans les circonstances les plus graves ? S'expliquera-t-on les étranges fréquentations de cet ancien ministre dont il semble presque que l'on n'ait pu approcher avec un passé judiciaire intact? Comprendrat-on qu'il n'y ait pas eu, depuis la guerre, un procès de trahison où le nom de Caillaux n'ait été prononcé, où il n'ait été cité à la barre, où n'aient figuré tels ou tels documents'ou des témoignages que groupe le réquisitoire?

M. Lescouvé n'a pas manqué de signaler cette singularité qui fait de M. Caillaux l'ami et le patron de tous les scélérats. Il trace ainsi de l'ancien président du Conseil un portrait vivant et c'est dans son cadre véritable qu'évolue cette figure saisissante.

C'est une constatation aujourd'hui de.vejnuo banale, écrit M. Lescouvé, que depuis des années, où qu'il fut, en France, en Amérique du Sud, en Italie, M. Caillaux n'a cessé d'évoluer dans un milieu de gens tarés, d'ordinaire pacifistes' et germanophiles, très souvent même à la solde de l'Allemagne. En Argentine, Minotto, arrêté aux EtatsUnis comme sujet ennemi toute la bande du ÏBonnet Rouge Almeroyda, repris do justice, condamné pour vol, trouvé pendu dans sa Jcellule de Fresnes, après l'affaire du e&èqusj Landau, maître chanteur bien connti, condamné aux travaux forcés pour complicité d'intelligences avec l'ennemi son ami intime Bolo, jadis condamné pour abus de confiance, fusillé à Vïncennés, agent de'l'Allemagne, icliargé par elle d'acheter les journaux français, dont elle veut faire sa chose.

En Italie, Cavallini, condamné par contumace à la peine de mort .par le 3°. Conseil de guerre de Paris, actuellement poursuivi par la justice italienne ,poùr crime de haute'

trahison.. ,1 ,,)

Les contacts répétés avec des agents de l'ennemi les relations cordiales et suivies avec des traîtres; le mémoire « les-! Responsables et les notes politiques, -voilà le bilan de guerre de M. Caillaux. ̃̃

En effet, M. Caillaux n'a pas compris comme tous les Français les devoirs que la guerre imposait. Il a voulu, parune monstrueuse aberration d'orgueil, avoir sa conception de la guerre et contraindre la France à la subir. Il a eu une politique de guerre. Le coffrô-fort de Florence a livré là-dessus de précieux documents. Car M. Caillaux a la manie d'écrire. Il s'est donc appliqué d'abord à chercher, à sa façon, les vrais responsables de la guerre, puis à exposer ses idées sur son futur gouvernement Si invraisemblable que cela puisse paraître, lorsque l'on sait ce qui est depuis si longtemps établi sur les origines de la guerre, pour lui, les véritables « responsables » de la guerre, ce sont, beaucoup, plus que l'Allemagne et ses gouvernants; la presse .française,' celle du moins qu'il appelle la grande presse, et le gouvernement français; alors que celui-ci, pour bien montrer sa volonté de paix, est allé jusqu'à prescrire le retrait des troupes de couverture à dix kilomètres en arrière dé la frontière, il aurait fallu, suivant M. Caillaux, faire plus encore il fallait, malgré la mobilisation autrichienne, conseiller à la Russie d'accord avec l'Angleterre d'attendre la conclusion des pourparlers entre Vienne et Potersbourg avant de commencer sa propre mobilisation.

» A côté du mémoire «les Responsables », sont placées également, à l'abri dans le coffre-fort de Florence, des notes politiques, qui sont tout le programme du député de Mamers pour le moment où, comme il l'entend bien, il deviendra président du Conseil pour faire lapais, car, en pleine guerre, alors que son pays est engagé dans le plus cruel des conflits, à l'heure l'indépendance, et l'existence même, de la France sont en jeu, c'est beaucoup moins à gagner la guerre qu'il songe qu'à faire la paix, à prendre le pouvoir et à assouvir ses rancuries politiques.

Ces notes politiques, il n'est besoin de les parcourir bien tonguement pour se rendre compte que si le< programme de M. Caillaux comme futur président du Conseil est un programme de paix immédiate à l'extérieur, il est par contre un véritable programme de guerre civile et de coup d'Etat à l'intérieur. Tout en faisant abstraction en principe des questions de personnes comme de tout ce qui concerne la politique purement intérieure, il est nécessaire, toutefois, de donner ici quelques extraits de ces notes projets

Au cas de continuation de la guerre, prendre immédiatement les mesures suivantes: }: I, Sur le front

l" Rendre aux préfets et à l'administration tous leurs pouvoirs;

2° Changer tout le personnel des commandants d'armée ot des généraux.

IL -1 l'intérieur Mettre la Ghambre^en congé, si l'on ne peut clore la session;

2°. Désignation de certains régiments à appeler à Paris

Faire arrêter et poursuivre -pour attentat à la sàrele intérieure do l'Etat les auteurs dir–'its et j-ilirecls delà guerre. certains directeurs de journaux.

iil. Au eouveraeraent, ministère réduit

composé d'ho'minos sûrs. Lisic à arrêter suivant (es circonstances.

11 L.yp.vix Le traité de paix devra, dans tous lès cas, impliquer l'obligation do soumettre au référendum les traités politi-jues, l'interdiction do faire ta guerre, même do décréter la mobilisation, sans un référendum. L'observation de ces clauses sera placée sous la sauvegarde des neutres, et particulièrement des Amemtues, qui s'engageraient à confisquer toutes les propriétés, lt arrêter tous les sujets des Etats qui manqueraient à leurs engagements.

RUBICON

Si possible, faire voter la loi ci-après Article unique. Pendant une période de X.niois à dater de la promulgation de la présente loi, le Président de la République est investi du droit de prendre, en Conseil des ministre*, des décrets ayant force législative et constitutionnelle. »

Collaborateurs possibles

Se, servir de Landau Almereyda. Mesures provisoires

Nommer.1.. Cecc préfet de police chargé de la Sûreté générale.

Désignation de certains régiments à appeler à Paris.

Faire arrêter et poursuivre devant la Haute Cour, pour attentat à la sûreté intérieure do l'EJtat, lés gens de l'Action française et leurs complices de la grande presse.

Dès les Chambres réunies et la paix votée, on leur imposera la loi intitulée Rubicon.

.'̃ 'Ainsi au milieu du plus terçîble des conflits, M. Caillaux songe a décapiter tout le hEtut commandement français.

Ainsi, la paix une fois votée, il projette d'imposer au Parlement, le mot «imposer » est' écrit en toutes lettres, la loi intitulée « le Rubicon », pour légiférer par voie de décrets, même sur les matières constitutionnelles.

D'autre part, s'il a l'intention de poursuivre devant la Haute Cour certains directeurs de journaux, ceux de la grande presse, qu'il considère comme responsables de la guerre, il pense, par contre, à mettre la main sur deux de ces journaux à grand tirage, le Matin et le Journal, et parmi les personnes de confiance qu'il y installera le 'moment venu figure, le repris de justice Alnrereyda.

"M. Caillaux s'est expliqué sur ce mémoire. 11 s'expliquera encore. Au surplus, ces documents, en eux-mêmes, ne sont pas délictueux. Ils servent seulement à définir l'état d'âme qui fut celui de M. Caillaux. Même après la victoire de la Marné, il s'est refusé de croire à la possibilité de vaincre l'Allemagne. La nécessité de la paix, de la paix immédiate à tout prix, lui paraissait évidente. est sur l'alliance allemande, que l'ancien: président du Conseil comptait pour réparer les maux de la guerre. Il en avait iQujours.étéle..p.artisa.n: 'II' existe, au 'surplus, au dossier do l'instruction, des documents d'origine allemande remontant aux négociations diplomatiques consécutives .au coup d'Agadir et ayant abouti au traité du 4 novembre 1911, préparé p$r le cabinet présidé par M: Caillaux, qui éclairent d'un jour singulièrement suggestif et troublant la façon dont celui-ci comprenait la défense dès intérêts de son pays visà-vis de l'Allemagne connus de Calmette, peut-être ces documents n'ont-ils point été étrangers au draine du mois de mars 1914(1). MINOTTO, LIPSCHER et Qe II est assez naturel qu'avec les idées qu'il professait sur les responsabilités de la guerre et la nécessité d'en finir avec elle, M. Caillaux ait eu avec des agents allemands certains contacts qu'il n'a peut-être pas toujours sollicités, mais qu'il semble avoir écartés bien rarement.

Pendant son séjour en Amérique du Sud où M, Malvy l'avait envoyé en mission, il est singulier de voir le gouvernement allemand parfaitement.au cou-.rant de ses idées et de sa politique. Une dépèche officielle du ministre en Argentine von Luxburg blâme l'indiscrétion de la presse germanique qui couvre en ce temps-là M. Caillaux d'éloges qui le compromettent aux yeux des Français. Ce faisant, il obéissait à un désir émis par M. Caillaux lui-même. Un aventurier italo-allemand, le soi-disant comte Jacques Minotto, était l'intermédiaire de von: Luxburg. Ce personnage douteux, germanophile notoire, avait été tout naturellement accueilli par M. Caillaux. A la vérité, M. Caillaux assure avoir repoussé avec indignation certaines de ses ouvertures. Cette indignation ne l'empêchait point, cinq- ou six mois plus tard, de recevoir chez lui, à Mamers, ce Minotto compromettant.

Le réquisitoire aborde ensuite l'affaire Lipscher. Elle est importante assurément, et l'histoire de ce Hongrois qui s'est efforcé de servir d'intermédiaire entre M. Caillaux et le baron de Lancken est une des grosses charges du procès. Mais il a déjà été question de l'affaire 'Lipscher dans tous les procès de trahison, dans celui de M. Malvy à la Haute Cour tout récemment encore. N'insistons donc- pas puisqu'il est impossible de tout citer. Rappelons seulement les offres de services de Lipscher, conservées dans le coffre-fort de Florence à côté de celles qui proposent à sa place le banquier Marx de Mannheim les relations de l'ancien président du Conseil avec Thérèse Duverger, la maitresse du Iiongrois ses efforts pour faire croire que le gouvernement français avait été alors mis au courant; les longues discussions intervenues à ce sujet au cours de l'instruction.

A propos de cette affaire, le réquisitoire donne une exacte idée de la véracité de M. Caillaux. A la commission de :la Chambre, le 14 décembre 1917, l'an'cien ministre explique qu'il a bien été l'objet de démarches d'un journaliste austro-hongrois qu'il désigne par la lettre X. Cet X, qui est Lipscher, lui a fait, dit-il, demander un sauf-conduit pour venir à Paris. Il lui exposera les conditions de paix de Lancken. EtM. Caillaux '̃̃ raconte à ses collègues de la Chambre sa réplique indignée « Dans deux heures, le gouvernement français sera saisi dé cette affaire et vous recevrez ma réponse. »

«Je vais immédiatement, conlinuade conter l (.!•) -10 mars 1014.

M, Caillaux la ̃ Chambre., trouver M. Mfàlvy, 9tpar so'n-intémiédiaire.M. Viviani. J'indique mon sentiment très net opposer un' œfus. Mon opinion est partagée et je notifie: le refus. Mais M. X. continue, et je reçois eu 1915 une lettre disant « .Il est impossible que l'on repousse des propositions aussi a vanta- geuse que celles que l'Allemagne est disposée à faire à la France. » Au commencement de novembre, je vais trouver M. Briand, alors président du Conseil, et je lui dis « Voici le dossier des lettres que j'ai reçues, et la réponse que j'ai l'intention d'y faire j'interdis à mon correspondant de se permettre 'do m'écrire de pareilles lettres. Je déclare que l'on me fait injure à moi, Français, en me faisant de pareilles propositions, et que je les re-, 't pousse du pied. » ~J Si ce récit est exact, déclare M. Les- ̃ couvé, rien à dire, c'est'de la plus par- faite correction. Le malheur est qu'il ne l'est certainement pas

Entendu comme témoin, le 4 février 1918, M. Viviani, ancien président du Conseil, est à ce sujet aussi formel que possible. « Jamais, affirme-t-il, ni M. Caillaux directement, ni M: Malvy, en son nom, ni qui que ce soit, n'a' porté à ma connaissance, même par voie' d'allusion vague, l'existence de propositions de paix émanant de M. do Lancken. » .̃. De son côté, dans sa déposition du 26 jan- ̃• vier 1918, M. Briand. qui a succédé à M.'Vi- viani comme président du Conseil, déclare j que jamais à aucun moment M. Catllaux ne lui acommuniqué un dossier du iéttre&érnâ- <" nant du sieur Lipscher, pas plus que le texto d'une réponse qu'il aurait laite il. cet indi- ̃ vidu.

Seul, M. Malvy a conservé quelque souve- nir de l'affairo Lipscher, d'après sa déposition du 31 janvier. On n'en saurait être sur- pris, puisque prévenu par M. Maunoury, directeur du cabinet du préfet de police, de la surveillance exercée par un commissaire de police du camp retranché de Paris, au sujet, des agissements de Thérèse Duverger, c'est- lui-même qui s'est chargé d'aviser M. Cail- laux d'être prudent et de cesser de recevoir •> -t cette femme. Que conclure? se demande M.Les-, couvé, après avoir longuement'pesé tous les témoignages Que M. Caillaux n'a nullement repoussé i, du pied les ouvertures qui lui étaient laites que, bien au contraire, il s'est montré inté*' ressé par elles qu'invoquant le danger d'uno.? pareille démarche, il a répondu ne pouvoir ,v se rendre en Suisse ainsi que le demandait j i le gouvernement allemand qu'il a conseillé à Lipscher de patienter; un jour ou l'autre, · a-t-il dit, on pourra causer. De tout cela, Lipscher a été informé par sa-t maîtresse; il en a certainement fait part à ses mandants allemands.

Le but poursuivi par l'Allemagne est main- < tenant atteint par Minotto et von Luxburg,5.. 'elle sait déjà que l'homme d'Etat français a peine changé -son orientation poliUquu* d'avant guerre; elle n'ignore pas aujourd'hui j. que ses propositions de paix l'intéressent et;" que, le moment venu, il se montrerait dis- posé à causer. C'est tout ce que la chancellerie impériale désirait obtenir de LipscHer, qui est un aven- t turier et qui n'est pas homme à mener à, î bien une négociation de nature aussi délicate. ̃ 1 Il est moins nécessaire encore de re- venir sur les relations intimes de M. Caillaux avec Bolo. Le procès Bolo a'; sans doute suffisamment montré ce qu'il en faut penser. Et au cours du procès Diival et autres, l'intimité de l'ancien' président du Conseil avec Almereyda et la canaille qui gravite autour de lui au. Bonnet Rouge est aussi apparue dans tout son lustre. EN ITALIE

Il faut en venir au voyage de M. Cail- laux en Italie et à ses rapports avec la bande Cavallini

Au début du mois de décembre 1916 vieil- nent.de se terminer les longues séances do la Chambre des députés, siégeant en comité secret pour entendre les explications du gouvernement, présidé par M. Briand, sur sa ̃' politique,de guerre. ̃̃ J, Vers cette époque, malgré leurs, succàs considérables en Russie et en Roumanie, la." x situation des armées allemandes sur le front occidental de France est grave.

L'offensive de l'Allemagne sur Verdun a définitivement échoué; ses meilleures trou- pes y ont subi des pertes énormes.

Sur la Somme, des coups violents et répétés lui ont été portés pendant de longs mois par les armées franco-britanniques ses li- gnes en ont été si fortement ébranlées qu'au printemps 1917, évacuant d'elle-même une partie notable des territoires occupés on France, l'armée impériale va so replier sur r la ligne Hindenburg.

Du côté de la France, les affaires des Empires centraux vont mal. C'est le moment que choisit l'Allemagne pour tenter. une offensive paciliste par l'appel hypocrite aux conversations de paix lance par Guillaume II le 1:3 décembre 1916.

̃ Après avoir assisté jusqu'à la fin aux séances du comité secret, M. Caillaux arrive à Romu le 11 décembre; il retrouve là sa femme qui, après les manifestations de Vichy au mois d'août précédent, est venue se soigner et so reposer en Italie. 0

Avec qui entré-t-il en relations tout d'abord?AvecGav.allini,queson collègue, M. Loustalot, lui avait présenté à un déjeuner au restaurant Larue.

Comme Bolo, Cavallini est un aventurier sans aucune' espèce, de scrupules. C'est un ancien député italien; condamné par contumace, le 5 juillet 1898, par le Tribunal de Cô me à cinq ans et six mois de réclusion pour complicité de banqueroute frauduleuse et de corruption. Parlant de lui, M. FranklinBouillon déclare « C'était un homme que tout le monde en Italie eùt été surpris de ne pas rencontrer dans une affaire louche. » Il vit maritalement avec une ancienno chanteuse, Frédérica Possoli, qui s'attribue libéralement le titre de marquise Ricci. Des CQtte époque, Cavallini est depuis longtemps un agent allemand la Ricci est, de son côté, la belle-mère de PolamenghiCrispi, qui, avant l'entrée en guerre de l'Italie, dirigeait le journal pro-allemand La Coiu dordia, fondé et subventionné par l'ancieu chancelier von Bülow.

Par Cavallini et la Ricci, le député do Mamers, qui n'a guère modifié son orientation politique d'avant guerre, va tout naturellement être mis eu rapport à Rome, puis à Naples, où il va passer quelques jours, avec tout ce que l'Italie compte de neutralistes, de germanophiles et même de traîtres à la solde de l'Allemagne.,

Brunicardi, Dlni, Re Ricardi, ancien officier obligé de quitter l'armée à la suite d'une vilaine affaire de jeu, Buana«nno, Scarfoglio, le célèbre publiciste du Matlino


de Naples, aujourd'hui décédé, dont le journal fnt subventionné par l'Allemag ie et dont on a pu dire qu'il fut aussi universellement connu comme germanophile qu'Edouard Drumont comme antisémite, tous gravitent autour de l'ancien président du Conseil français au grand scandale de l'opinion italienne, 'elui-ci les fréquente contnmme.it eu public.

.Mais il ne sufit pas pour amener l'Italie à la paix séparée d'agir dans les milieux neutralistes M. Caillaux a trop d'expérience politique poir ne pas le comprendre. Par Bru iicardi, qui n'apparaît pas alors comme suspect, au point da vue national italien, il cherche à se ménager des entrevues avec deux hommes d'Etat favorables à l'Entente, MM. Salandra et Martini M. Martini accepte: après avoir aussi accepté pour la fin de décembre, M. Salandra, voyant à qui il a affaire, décline l'invitation sous un prétexte courtois. Ecrivain et historien de haute valeur, M. Martini rédige, depuis le mois de juil.et 1914, des Mémoires oit il note, jour par jour, les événements intéressants- de l'époque tragique que nous vivons. Entendu comme témoin par voie de commission rogatoire, il a bien voulu .consentir à les produire au magistrat militaire italien chargé de l'entendre.

Au cours de cet entretien, M. Caillaux convient qu'il est nécessaire de faire au printemps un dernier eilort, mais il ajoute que ce serait se bercer de la plus funeste des illusions de croire que la g.ierre puisse durer jusqu'à l'automne 1917

« 11 n'y a pas de général qui croie que l'on puisse chasser les Allemands de tous ies dix départements qu'ils occupent. I es ressources qui restent comme soldats sont la classe 1917, qui donnera 200,000 hommes, la classe 1918, qui en donnera 150,000; etl.'s suffiront à remplir les vides..L:> France n'a plus pour farnir le iront que 2,400,000 hoinm<s, peutêtre pas autant. L'esprit public est déprimé; chez les militaires, l'ancien enthousiasme est éteint il a reçu des soldats de l'arrondissement qu'il représe te à la Chambre des lettres qui ne laissent aucun doute sur l'esprit des troupes; d'autres de ses collègues reçoivent également de ces lettres, qui Unissent par « A bas la guerre! » et même « Vive Brizon ». Il connaît l'Italie, et il sait que les conditions de l'esprit public ne sont pas très différentes, peut-être diffèrent chez les soldats, -parce qu'en Italie la guerre a un an de moins. Je lui raconte que le bruit court q <e l'Allemagne est disposée à faire des concussions aux puissances occidentales non insulaires, à la France et à l'Italie. M. Caillaux ignorait ces bruits, mais il croit qu'on doit les prendre en considération et il en prend occasion pour affirmer qu'il croit lui aussi que l'Allemagne, et avec elle l'Autriche, qu'elle domine entièrement, sont disposées à se mettre sur la voie des conce,sions à l'Italie, et à la France. Quant à la France, il croit que la pa x se conclura avec des conditions très simples l'évacuation des départements occupés et la cession d'une partie de la Lorraine, peut-être même sans cette partie.

» Mais, lui objecte M. Martini, croyezvous vraiment que la France ferait la. paix aux conditions que vous avez énoncées? ?P Nous n'en pouvons plus. La.production elle-même des munitions a diminué, parce que les matières premiéres nous manquent. Et puis il y a deux faits, que vous ignorez et qui sont d'une singulier importance. L'Algérie est en complète révolution. En révolution, lu Sénégal. Un sous-préfet a été tué et une colonne de soldats envoyée polir réprimer la révolte a été entourée et massacrée. Ajoutez à cela, le travail des socialistes, moindre qu'en Italie, mais encore efficace, la haine des paysans pour la guerre. Je vous répète que nous n'en pouvons plus, et la paix aujourd'hui prématurée sera en automne une nécessité inéluctable. Il faut encore ajouter qu'à l'automne, étant donné les pertes que nous coûtera le printemps, nous risquerons d'avoir eu France Une armée anglaise numériquement supérieure à la nôtre et cela nous ne pouvons le vouloir, et nous ne le voulons pas » Pour beaucoup de considération, il aperçoit une autre nécessité manifeste « C'est » que la France et l'Italie doivent être unies » par les liens indissolubl s d'une sincère »amitié et d'une solidarité inébranlable, » maintenant et après la guerre il est dési» ral> e d'attirer 1 Espagne dans la ligue la» tine. »

» Tous cela est bien, lui dit M. Martini mais revenons à la question de la paix. Et l'Angleterre Nous sommes liés par le pacte de Londres.

» L'Angleterre, quand elle aura obtenu la reconstitution de la Belgique, s'accommodera, elle aussi, de la paix. Les suus-marins détruisent sa flotte marchande. D'autre part, la guerre a également dans le peuple anglais beaucoup d'adversaires, même d innombrables. Mais je ne me dissimule pas que si l'Allemagne exige la restitution de ses colonies, l'Angleterre n'y consentira pas, elle ne voudra ni ne. pourra y consentir-

» Et la Russie? demanda M. Martini. » La Russie est destinée à payer les frais. La Pologne est pour elle perdue pour toujours.

» Et que prévoyezrvous pour la situation du ministère? '?

Je prévois une crise prochaine. Briand a perdu toute autorité. Pour moi, l'heure n'est pas encore sonnée. Faute de mieux, on aura un ministère Painlevé, qui fera le grand elïort du printemps, après lequel viendra le- ministère qui stipulera la paix. » Et comme après cette déclaration, dit M. Martini, je restais quelques instants silencieux, M. Caillaux demanda « A quoi pen» sez-vous? » »

» A votre certitude de la paix. L'Angleterre, me mi-j-je â dire, la Russie. » De toute façon, on ne peut demanrder à quelqu'un l'impossible. Nous sommes épuisés, et ou ne peut exiger que ous continuions la guerre, alors que nous manquent hommes et ressources, pour arriver seulement à d'inutiles massacres. »

Sous les précautions oratoires, ce que prêche là M. Caillaux, c'est l'impossibilité de vaincre l'Allemagne c'est la paix coûte que coûte de l'Alsace-Lorraine et du pacte de Londres, il n'a cure c'est la paix séparée. Venant d'un homme que presque tout le monde en Italie considère comme un futur président du Conseil, qui le laisse entendre, d'ailleurs, la chose est en vérité trop grave pour que M. Martini ne s'en ouvre pas au gouvernement royal.

Par M. Sonnino, l'ambassade de France est avisée elle est, du reste, déjà renseignée. L'ambassadeur d'Angleterre, celui de Russie, le ministre de Jtovunanie s'éraeuvent et avisent leurs gouvernements respectifs.

La presse s'empara bientôt de l'aventure. Ce fut, en France comme partout, 1 uu scandale énorme. M. Caillaux sentit le besoin de se garantir contre l'orage.Il s'occupa de se faire décerner des certificats de civisme. Il pensait, sans doute, que c'était là choses qu'on ne refuse point à un futur président du Conseil Les Italiens estiment, sans doute avec raison, qu'il est de leur intérêt de ne pas se brouiller avec lui.

Le jour où M. Martini rédige l'une de ces attestations, qu'il ne croit pas pouvoir refuser, qu'il libelle au surpius en termes très prudents, il a soin de noter ce qu'il en pense dans ses Mémoires.

O .i- lit, en eiïet, à la date du 9 mars 1917 « Au sujet de ,1a Serbie et de la Roumanie, 31. Caihaux a raison, on n'en a nullement parié quant au surplus, il faut pour Dieu une beiietiffionterii'jjour soutenir lecontraire iluiie vôritt' aussi éciat.iiite. Il suffit de relira lia is ie voiuine l'entretien tel que je faienregistre textuellement une heure après

qu'il a été terminé. Caillaux m'a dit que la France était contrainte à la paix, même sans aucune compensation .même en laissant à l'Allemagne l'Alsace et la Lorraine. C'cst ainsi qu'il s'est exprimé. »

Le 15 janvier 1917, en plein scandale, parlant de M. Caillaux, l'ancien ministre italien note encore ceci «Qu'il soit d*accord avec l'Allemagne, j'en suis persuadé. Bien entpndu pour l'après-guerre qu'il voie une paix comme nécessaire, qu'il soit disposé pour son compte à l'accepter à de très modestes conditions, qu'il espère que ce sera lui qui sera appelé à la conclure, tout cela, je le crois. Les neutralistes en ont profité. C'est grand bien qu'il soit parti.» » En quelques lignes, toute l'intrigue du député de la Sarthe se trouve ainsi percée à jour.

COMBY & LOUSTALOT Le réquisitoire est, naturellement, beaucoup plus bref en ce qui concerne les coaccusés de M. Caillaux, c'est-àdire MM. Loustalot et Comby. Ces complices, assez obscurs, ne méritaient pas davantage. Et,, au surplus, il apparaît à M. Lescouvé que leur rôle n'a pas été encore complètement éclairci. Qui sont-ils d'abord? M. Loustalot, député des Landes, est un « besogneux criblé de dettes ». M. Paul Comby, autrefois avocat il la Cour d'appel et rayé du barreau, est notoirement d'une déplorable moralité 1

De leur part, comme de celle de Cavallini, l'affaire paraît se présenter sous un jour à la fois financier et politique.

Paul Comby a connu Cavallini à propos de l'affairé Rochette. Loustalot est lié avec Caillaux. Cavallini peut donc sans difficulté être présenté au député de la Sarthe. C'est au restaurant Larue que se fait la présentation. Dès lors, il semble que Loustalot et Comby servirent d'intermédiaires entre M. Caillaux et Cavallini. Ils 'feront notamment en Suisse ils sont en rapport avec l'ex-khédiye Abbas-Hilmi et son entourage, les voyages que l'ancien prési*dent du Conseil ne saurait exécuter en personne.

Que conclure de tout cela? déclare en terminant M. Lescouvé

Que les agissements de MM. Loustalot et Comby paraissent incontestablement se rattacher aux intrigues pacifistes de M. Caillaux. Qu'ils ont eu en outre des entrevues certaines avec des agents allemands. A eux de fournir à. la commission d'instructiqn les explications raisonnables qu'ils ont tuujours musées jusqu'ici.

Examinant les agissements communs de M>1. Loustalot et Comby d'une part, de Caval.ini et Dini d'autre part, la décision de la Commission d'enquête italienne y formule cette double appréciation que le but diplomatique supposé de l'entrevue de ceuxci avec le Khédive n'a été qu'un paravent pour masquer le but criminel et que Loustalot et Comby ont été certainement de nouvelles recrues amenées par Cavallini au Khédive et à l'Allemagne..

̃ ̃ ̃ •̃̃̃ '̃-•

Ainsi se trouve donc résumée, dans ce magistral réquisitoire, la politique de guerre de M. Caillaux. Politique souterraine, encouragée, secondée par l'Allemagne et qui se dresse dans l'ombre, sans même t'excuse de la franchise, contre celle du gouvernement léga. de la France. Ce sera, conclut le procureur général, l'œuvre de la commission d'instruction de la Haute Cour de compléter, en les vérifiant, les résultats des deux instructions commencées au Conseil de guerre.

M. Lescouvé conclut à l'ouverture de l'information pour crimes des articles 76, 77 et 79 du Code pénal.

Il est cinq heures. Le Sénat se retire en Chambre du Conseil. Après une assez longue délibération, la Cour, à six heures, rend son arrêt.

Elle ordonne

Qu'il sera procédé à l'instruction par la commission nommée à cet effet, pour, ladite instruction faite et rapportée, être, par le procureur général requis, et par la Chambre d'accusation statué ce qu'il appartiendra. La Cour décide en outre que la loi du 8 décembre 1897 sera applicable à la procédure devant la Cour de justice (la loi sur l'assistance de l'avocat l'instruction).

Emeutes à Berlin

Amsterdam, 29 octobre.

On mande de Berlin que de sérieuses émeutes se sont produites dimanche, à Berlin, après les réunions électorales des socialistes indépendants.

faut que le succès de l'Emprunt de la Libération soit éclatant. Il faut qu'il démontre à nos Alliés, aux pays neutres et surtout à nos ennemis, que les ressources ne feront jamais défaut à la France pour défendre son honneur, ses droits et sa liberté.

LA CHAMBRE

UN DÉPUTÉ TUÉ

A VALENCIENNES

M. Deschanel a annoncé, hier, à la Chambre des députés, la mort de M. Durre, député socialiste de ia deuxième circonscription de Valenciennes, frappé à mort par une balle de mitrailleuse ennemie, au moment où, en compagnie ue son collègue, M. Melin, qui a été grièvement blessé à ses côtés, il pénétrait avec nos troupes, dans les faubourgs de la ville qu'il représentait à la Chambre.

M. Deschanel a loué comme il convenait ce représentant du peuple qui avait naguère traversé, au péril de sa vie, les lignes ennemies pour revenir siéger au Parlement.

La Chambre s'est unanimement associée à l'hommage rendu par M. Deschanel au député de Valenciennes. Une interpellation sur le rapatriement des prisonniers de Bulgarie et d'Autriche a fourni à M. Ignace l'occasion de faire au nom du gouvernement une déclaration très nette

M. Ignace, sous-secrêtaire d'Etat au ministère de ta guerre* Dès le premier jour, le gouvernement a Tormulé, pais renouvelé, par l'i terinédiaire de la Suisse, les plus énergiques protestations. Tant que les otages ne nous seront pas rendus, nous nous refuserons, exécuter l'accord de Berne et à rendre nos inter.iés civils.

L'interpellation a été ensuite renvoyée à un mois.

La Chambre a discuté ensuite le projet de loi relatif à la dénaturalisation.

DERNIÈRE HEUHt

LE FRONT ITÂEÏlN

Victoire sur la rive gauche du Piave Rome, 29 octobre.

Commandement suprême

La formidable bataille engagée sur le Piave le 27 octobre continue victorieusement. Des, pentes des hauteurs de Valdobbiadene à la voie ferrée TrevisoQderzo, les troupes italiennes et alliées, en deux jours de lutte glorieuse, se sont solidement emparées de la gauche du fleuve.

Des troupes de la 12Q armée ont? conquis les hauteurs de Valdobbiadene.' Le 138° régiment d'infanterie français a pris d'assaut le mont Planar. La plaine de Sernag ia est en notre possession. Des troupes de la 8° armée, après avoir pris les collines du col Fosco, sont entrées dans Suegana.

La 10° armée, continuant son avance irrésistible, a poussé ses avant-gardes sur la gauche de Monticana. De nombreux canons ont été capturés.

De l'Astico à la Brenta, de violents combats d'artillerie ont alterné avecdes pointes effectuées par l'infanterie. Des détachements ennemis, qui tentaient d'attaquer le col d Echele et le col del Rosso, ont été repousses. Sur la gauche de l'Ornie, notre infanterie a occupé le village d'Alano di Piave, faisant plusieurs centaines de prisonniers.

•*•

Un communiqué du général Diaz de huit heures du soir annonce la libération de plusieurs localités, parmi lesquelles la ville de Conegliano et la prise de plusieurs milliers de prisonniers et de nombreux canons.

Communiqué britannique d'Italie Londres, 29 octobre.

L'avance de la 10e armée britannique continue, conformément a-u plan. La résistance de l'ennemi semble faiblir considérablement.

EN AUTRICHE-HONGRIE

La dislocation. Les émeutes Devant l'effondrement total' du pouvoir centra:, toutes le, nationalités de la DoubleMonarchie s'organisent tant bien que mal pour ne pas être prises au dépourvu par la paix.

Si à Vienne la consternation est profonde, à Prague, selon l'Agence Wolff elle-même, la joie éclate. Le bruit a couru que la République aurait été proclamée. La ville est pavoisée. Le régimont n° 28, du recrutement de Prague, a lraterni*é avec le peuple. Il y a eu des cris de « Vive Wilson » La cocarde des Habsbourg a été arrachée, un drapeau national arboré.

Les délégués tchèques du Comité national ont notifié au gouverneur de Prague que le Comité prenait le gouvernement en main. Les Postes et télégraphes sont en son pouvoir.

Cependant, les Allemands de Bohême dema ident leur rattachement à l'Allemagne. En Hongrie, toujours d'après des nouvelles de source allemande, la confusion est extrême. Karolyi est rentré à Budapest fort mécontent, annonçant à la foule qu'il a haranguée qu'il n'avait pu se mettre d accord avec Andrassy et qu'il ne prenait pas la présidence du Conseil.

Il y a eu des coups de feu, des manifestations violentes. On parle de grève générale. Les soldats mitraillent la foule et chargent à la baïonnette.

L'archiduc Joseph, à qui le roi Charles veut confier, dit-on, une dictature militaire, annonce dans un appel à la nation, que l'autonomie de la Hongrie est reconnue, que la Hongrie aura une diplomatie et une armée indépendantes. Il ajoute « Il faut sauvegarder l'unité et l'intégrité du pays. n

L~mae~Mffe

RENSEIGNEMENTS MONDAINS

̃ La santé de Monseigneur le duc d'OrJéans

c On annonce de Londres que le duc d'Orléans a passé une mauvaise nuit et que son état continue à causer de l'anxiété.» (Havas.) La comtesse Olivier d'Andigné, née de Beauregard, a heureusement mis au monde un fils.

La vicomtesse de Gourcuff a mis heureusement au monde un fils, Jean.

Mme Perrin-Pelletier, femme du capitaine aviateur aux armées, a heureusement mis au monde une fille, Marie Odi.

MARIAGES

On annonce les fiançailles du comte de Coutard, lieutenant de cavalerie, pilote-aviateur, fils du comte de Coutard, commandant au 8° hussards, versé sur sa demande dans l'infanterie, tué à l'ennemi, et de la comtesse, avec Mlle Marie de Massol de Rebetz, fille du comte de Massol de Rebetz, décédé, et de la comtesse née de Sainte-Preuve.

Hier, en la chapelle des catéchismes de la basilique de Sainte-Clotilde, a été célébré, dans la plus stricte intimité, le mariage de M. Raymond Lehideux-Vernimmen avec Mme George-Ville, née Desmons.

Les témoins étaient, pour le marié M. André Lehideux-Vernimmen, chevalier de la Légion d'honneur, son frère, et M. Roger Lehideux, chevalier de la Légion d'honneur, son cousin germain pour la mariée la baronne Baeyens, sa sœur, et le vice-amiral Berryer, grand officier de la Légion d'honneur. Cet avis tiendra lieu de faire-part.

DEUIL

Rappelons que ce matin sera dite, à dix heures et demie, en l'église Saint-Pierre du Gros-Caillou, la messe pour le repos de l'âme du sous-lieutenant Yves Le Gonidec de Penlari.

Le comte Jean d'Hespel, lieutenant de cavalerie dans l'armée belge, vient de. tomber au champ d'honneur.

Désigné pour assurer la liaison entre l'artillerie et l'infanterie, il prit de son propre mouvement le commandement de cette dernière, qui était privée de ses chefs, et tomba mortellement blessé en chargeant à sa tête. Le glorieux défunt était le gendre de M. Kenvyn de Lettenhove..

Le sous-lieutenant Xavier de Fraguier, du 9° zouaves, décoré de la croix de guerre (quatre citations), est tombé glorieusement à l'assaut des lignes allemandes, le 30 septembre, devant F.

Il était le fils du vicomte et de la vicomtesse Pierre de Fraguier.

SUR LE FRONT BELGE

RÉCAPITULATION

29 OCTOBRE

Situation sans changement dans l'ensemble.

£ Du 14 au 27 octobre, le nombre total Tffcs prisonniers faits par le groupe d'armées des Flandres s'élève à 18,293, dont 331 officiers 7,362 par l'armée belge, 5,354 par la armée britannique, 5,577 par l'armée française. Avec les 12,000 prisonniers faits du 28 septembre au 14 octobre, le total des prisonniers faits en un mois dépasse trente mille.

Le matériel de toute nature n'a pu encore être dénombré.

En ce qui concerne les canons, pour la période du 14 au 27 octobre, le nombre s'élève à 509 dont 351 d'A. C., 110 d'A. L., 48 pièces de gros calibre et d'artillerie de côtes. L'armée belge a capturé 247 pièces et l'armée britannique 211. Plus de 12,000 mitrailleuses.

La capitulation autrichienne

Le Vorwserts écrit z

On peut dire avec de grandes chances de ne pas se tromper que la fin de la guerre universelle est maintenant une question de jours.

Aujourd'hui, il n'est pas trop tflt pour se demander ce que signifiera la capitulation de l'Autriche. Si l'Autriche capitule, les frontières bavaroises, saxonnes, Silésie, Munich, Èi'esdè, Breslau se trouveront à découverte C'est l'Autriche ou plutôt ce sont ses bureaucrates qui, en envoyant l'ultimatum à la Serbie, ont assumé la plus grosse part des responsabilités de la guerre.

Avec la vieille Autriche s'écroule la politique continentale, la résistance de l'Empire allemand, le programme dont la grande ligne allait de Hambourg à Bagdad. Un antique empire tombe en ruines. Nous devons maintenant avoir la force d'en reconstruire un nouveau.

La Gazette de l'Aldemagne du Nord conclut

Une lâche résignation et des pleurs sur le passé ne sont maintenant pas a leur place. Que celui qui veut fléchir se jette lui-même au rebut. L'Allemagne, elle, a besoin de toutes ses forces, de toutes ses ressources aussi en avant, vers de nouveaux buts. DEUX OPINIONS

Interviewé par le correspondant du Berlingske Tidende, Maximilien Harden a déclaro que le peuple allemand doit, sans tarder, dissoudre l'Empire germanique.

L'Allemagne, a-t-il dit, est incapable, pour plusieurs générations, de payer sa seule dette nationale, qui s'élève actuellement à 2U0 milliards de marks. Son but suprême n'est plus, aujourd'hui, de recouvrer ses colonies, mais bien d'obtenir que nul boycottage ne suive le traité de paix. Je voudrais voir reconstituer à Rome un Etat laïque copié sur la Papauté et dont la mission serait de travailler à l'établissement de la Ligue des nations. L'Allemagne est acculée au désastre par trente années d'une politique fausse, dont les Hohenzollern sont les seuls responsables.

A la réunion de la ligue populaire « Liberté et Patrie », M. Dernburg, après avoir prétendu que la Société des Nations, datant du temps de Kant, était d'origine allemande, a dit

Nous n'entrerons jamais dans une Société des Nations qui humilie le peuple allemand. L'Allemagne ne peut pas se laisser traiter comme un Samson que l'on rend impuissant elle ne doit par eonséquent pas mettre bas les armes sans plus mais elle doit continuer à combattre. L'emporter ou périr pour la paix, le droit et la Société des Nations.

Le lieutenant baron d'Albis de Gissac, des chars d'assaut A. 5. 302, dont nous avons annoncé la mort glorieuse, avait été trois fois cité et plusieurs fois blessé. Sa dernière citation est ainsi motivée

Commandant d'une section de chars légers, s!estf»orté l'attaqua 4 juin 1918 avec sa section, sur un terrain extrêmement difficile, pour dégager des éléments d'infanterie particulièrement menacés. Son mécanicien ayant été tué et son char ayant pris feu, en est sorti pour continuer à diriger à pied la marche de ses chars vers les centres de résistance, qui ont été réduits. Est mort glorieusement dans l'accomplissement de sa mission.

(Signé) Mangin.

Il était le deuxième fils du colonel de cavalerie d'Albis de Gissac, aux armées, et de madame née Fabre de la Ripelle.

Mme Dominique Roland-Gosselin, née des Cordes, est décédée à Modane le 27 octobre. Elle était la belle-fille de M. 'RolandGosselin, agent de change.

Nous apprenons la mort du sergent Gaston Barbier, engagé volontaire, infirmiermajor de l'hôpital 39, à Beauvais, décédé le 23 octobre, victime de son dévouement au chevet des malades. Il était le fils et beau-fils de Mme et de M. Havet.

Les familles Roger de Barbarin et Finaly, dans l'impossibilité de remercier directement pour les marques nombreuses de sympathie qui leur ont été données à l'occasion du décès de Mme Roger de Barbarin, nous prient d'adresser à leurs amis l'expression de leur reconnaissance.

Les obsèques de M. Georges Papillon, conservateur du Musée de Sèvres, chevalier de la Légion d'honneur, dont nous avons annoncé la mort accidentelle, auront lieu à Paris demain jeudi 31 octobre, à neuf heures et-demie, en l'église Saint-Augustin où l'on se réunira. Inhumation à Lagny-sur-Marne, vers trois heures et demie. Ni fleurs ni couronnes. M. et Mme Edmond Herzog et leur fils, les familles Herzog, Weiil-Kinsbourg, Meyer, Fraenckel et Lévy-Fraenckel, dans l'impossibilité de répondre à toutes les marques de sympathie qui leur sont parvenues, nous prient d'adresser à leurs amis l'expression de leur profonde gratitude.

Nous apprenons avec regret la mort de M. Tcheng Koang Hang, général de brigade de l'armée chinoise, sous-chef de la mission militaire chinoise en France, décoré de l'ordre de la 3e classe de Wen-Hou de la République ,de Chine et de la K.-C.-B. britannique. On annonce la mort, à Rennes, de M. le chanoine Hamard, décédé le 27 octobre dans sa soixante-douzième année.

Autrefois membre de l'Oratoire de Rennes, plus tard chanoine de l'église métropolitaine de cette ville, M. Hamard était un écrivain connu il avait publié des travaux d'archéologie préhistorique, des livres d'apologétique catholique et des récits de voyage dont quelques-uns sont encore, en ces années de guerre, d'une actualité saisissante.

On annonce, de Rouie, la mort du comte Carlo Arrivabene Valenti Gon\aaa, ministre plénipotentiaire, fils de feule sénateur comte Silvio Arrivabene et frère du comte Gilberto Arrivabene, député. Cet éminent diplomate ne comptait dans l'aristocratie et le monde officiel que de sincères et fidèles amitiés. Une affluence considérable a assisté, à l'église Saint-Louis-des-Français, âMadrid, à un service funèbre, organisé par là colonie française, pour le repos de l'âme de S. Exc. M. Joseph Thierry, ancien ambassadeur de France.

A Frascati (Italie) ont été célébrées, samedi dernier, les obsèques du-duc Torlnnia. La duchesse Torlonia, née Colonna di Stigliano, don Giulio Torlonia, duc de Poli, et les autres membres de lafamille conduisaient le deuil.

La dépouille mortelle fut transportée à Poli et inhumée dans un caveau de.famille. La famille du compositeur Charles Lecocq, dans l'impossibilité de répondre aux nombreuses marques de sympathie qui lui ont été prodiguées à l'occasion de la mort du maître, nous charge d'exprimer sa reconnaissance aux personnes qui les lui ont manifestées. M. le docteur Marx, médecin de l'Association des Journalistes parisiens, vient d'avoir la douleur de perdre sa fille, Mme Andrée Phélippot, femme du médecin aidemajor aux armées.

Nous apprenons avec regret la chute mortelle survenue, à Revigny, de l'un de nos meilleurs aviateurs, Gilbert de Guingand (médaille militaire, Légion d'honneur, neuf citations.)

Serigny.

Infopçiations

Un hommage à M. Clemenceau

Nous avons annoncé, hier, la proposition de M. Lemarchand, tendant à placer le buste de M. Clemenceau dans le cabinet du président du Conseil municipal.

M. Clemenceau a fait savoir à M. Lemarchand qu'il était, quant à présent, hostile à toute manifestation de ce genre concernant sa personne.

Académies

Deux candidatures à l'Académie des inscriptions le lieutenant-colonel de Castries, pour le fauteuil du marquis de Vogué M. Adrien Blauchet, pour celui de l'abbé Thédenat. Cette Compagnie a entendu hier des communications de M. Léon Dorez sur le « Pontificat » de François de Vérone, et de M, Altfaric sur l'évangile de Simon le Magicien.

Le docteur Capitan a indiqué à l'Académie de médecine d'excellents résultats obtenus, sous sa direction, à l'hôpital Bégin, sur 321 grippés, dont 208 broncho-pulmoniques, par des injections intra- musculaires répétées d'arsenic et d'argent colloïdaux.

MM. Siem et Emile Weill ont été entendus sur la gangrène gazeuse et la gangrène pulmonaire.

L'Académie, après lecture de la lettre des savants lillois, a « flétri les bourreaux de Lille.

La grippe a

Les chiffres fournis par le préfet de la Seine Indiquent que l'epidémio est en décroissance, et que la mortalité qui a atteint son maximum la semaine dernière baisse sensiblement depuis deux jours.

Jean de Paris.

COURRIER MS THÉÂTRES

_~t.

Aujourd'hui:

Au Vaudeville, à 2 h. 1/4, répétition générale de la lievue de Paris, de MM. Sacha Guitry et A. Villemetz, musique de M. Claude Terrasse.

Demain jeudi, à 8 h. 1/2, première représentation.

Ce soir

Au théâtre des Arts, à 8 h. 1/2, répétition générale de Beulemans à Marseille, pièce en trois actes, de M. J.-F. Fonson.

Demain, à 8 h. 1/2, première représentation. A la Comédie Française, à 7 h. 3/4, la Course du flambeau.

A l'Opéra-Comique, à 7 h. 1/2, Manon. A l'Odéon, à 7 h. 3/4, le Sacrifice (MM. Vargas, Joubô; Mmes P. Andral, Coliiney] Monsieur Pimpin (Mmes Yrven, Mag. André ¡ M. Dauvilliers).

Aux Variétés, à 8 h. 1/4, la Dame de Monte-Carlo (Diéterle, Harry Baur, Maguy Warna, A. Massart, Carlos Avril, Léonie Richard, Serge, et M. And. Baugé (del'Op.-Com.). A la Porte-Saini-Martin (Nord 37-53), à 8 h. 1/2, Larchevêque et,ses fils (MM. Lucien Guitry, L. Gauthier, Joffre, Alerme; Mmes J. Desclos, A.Nory). Mat. vend. (Toussaint), dira. Au Vaudeville (Gut. 02-09), relâche.– Jeudi, première représentation de la Revue de Paris. A la Gafté Lyrique, à 8 heures, la Fille de Madame Angot jMlles Jenny Syril, Maud Strassel; MM. Edm. Tirmont, Artaud, et Mlle Anne Dancrey).Jeud.,vendr., dim., mat. Au Gymnase (Gut. 02-6ÔJ, à 8 h. 1/2, la Vérité toute nue (Max Dearly, Jeanne Cheiral, Marken, Gorby, Cousin, Marquet, Gibard, Kitty Ott, Capazza). Mat., jeudis et dim. Au théâtre S&rah-Bernh.ardt, à 8 h., les Nouveaux Riches (MM. Abel Tarride, Brousse, Chameroy; Mmes Delys, Bauiault). Jeudis et dimanches, matinée à 2 h. 1/2.

Au théâtre Antoine (Nord 36-32), à 8 h. 1/2, Plus ça change de Rip (Mlle Spinelly M. Raimu; Miles Cassary, Gaby Gladys; MM. Ctermont, Etchepare et Georgé).

A la Renaissance (Nord 37-03), à 8 h. 1/4, Chouquelte et son As (Cora-Laparcerie, Gaston Dubosc, Jean Prévost, Hardoux; Mmes Lucy Mareil, Lejeay). Matin. jeud. et dim. A l'Athénée, à 8 h. 1/2, la Petite Femme de Loth (.Mme Marguerite Carré; M. Lucien Rozenberg.; MM. Arnaudy, Barancey; Mmes DeuiseGr .y, Germys, etc.) Mat., jeud. et dim. Au Palais-Royal (Gut. 02-50), à 8 h. 1/2, le Filon (Charles Lamy, Le Gallo, Guyon fils, Gabin, et Duvelleroy Mlles Marg. Ti'mpley, Camier, Bouvard, Morganeet Marg. Peuget). Aux Bouffes-Parisiens, relâche pour répétitions de Phi-Phi.

Au Nouvel-Ambigu (Nord 36-31). à 8 h. 1/4, la Femme 6t le Pantin (Régina Badet, Pierre Magnier, Bourdel, Servières). Matinées jeudi, vendredi (Toussaint) et dimanche. Au théâtre Réjane, à 8 h. 1/2 précises, Notre image (Réjane, Félix Huguenet, Armand Bour, Marguerite Caron, Numès et Jane Renouardt). Matinées jeudis et dimanches. Au théâtre Michel, relâche.

Au théâtre Edouard -VII (Louvre, 32-60), tous les soirs, à 8 h. 3/4, et le dimanche, en matinée: la Folle Nuit (400 représentations). Au Trianon-Lyrique, à 8 heures, les P'tiles Michu (Danthesse, Denay, J. Ferny). Au Orani- Guignol, à 8 h. 1/2, Fidélité; le Château de la Mort lente; Francs -ftleur s. Matinées mercredi, samedi, dimanche. Aux Capucines, h 8 h. 1/2, Pif, Paf! revue Mlles Hilda May, Maud Gip.,y, Rayne, Darlys et Mérindol MM. Berthez, A. Luguet, des Mazes, Rheims, Ancelin, etc.)

A rAbri (167, rue Montmartr !) (Gut.50-15), réouverture avec Léonce Paco, Douiinus, Odette Richard, Langlois et de Nérac. Orchestre Elie.

Au théâtre Mbert-I" (64, rue du Rocher), à 8 h. 1/2, Comédie anglaise. Matinées lo samedi, à 2 h. 1/2.

Au Nouveau-Théâtre Caumartin (25, rue Caumartin), relâche. Demain, à 2 h. 1/2, répétition générale de la nouvelle. revue Hère ire are again; à 8 h. 1/2, premièrÀepréseutation.

SPECTACLES & CONCERTS

Aujourd'hui

A l'Olympia (2 h. 1/2), matinée avec la même spectacle que le soir.

Ce soir

Aux Folhs-Safjère (Tél. Gut. 02-59), à 8h. 1/4, la grande revue londonienne Zig-Ztig! (Shirley Kellogg, Daphné Pollard, Fred Kjtchen, etc.). .0

«– A l'Olympia (Tél. Centr. 44-68), à 8 h. 30, Mado Minty et Adr. Lam'y (sketch), Suz. Valroger, Bruel,. Eldid, Nibor, Trio Bernard, les Irmanos Fossi, les 4 Liugard.s.MuXJarlys.etc. -Au Casino de Piris ( TéuCeat. 86-35 el 03-J3), à 8 h. 1/2, Pa-Ri-Ki-Ri, revue (.Uistingiett, Chevalier, Sai it-Gr tnier, Oyra, Hi da Jliy et Darville, les Beauty Girls et le Ja/.z Baud). Au Smart /tint ( rj't,. 5i-)7), à S h. 1/3, le chanteur populaire Mayol. Partie de concert, 25 artiste

Au Nouveau-Cirque (Tdl. Cent. 41-84), à 8 h. 1/4, spectacle d'attractions. Lncksons, Stekels, les Sylphides, Golden, Trio Hassan, les Arizonas, 20 attractions, etc.

A Cadet-Rousselle,M rue Caumartin (Tél. Louvre 37-10), à 8 h. 1/2, El. v'Um .revus nouvelle avec Reine Derns et 5J artistes. A-la y.uj niera, {>, t>i Jlichy (: ire. 07-43) à 8 h. 3/4, P. Weil, Paco, Folrey, Simoae Larch^r Suz. Micheiine, etc. Y a bond, revue. Le paveur, ombres de Brunner. AuxNoita nbules,7, r. Ohampollion ((^̃Latin) (Gob. 42-34), .VI. Boynr, D/; à 9 h., Privas, Hyspa, Cazol, Ynn Lug, Varennes, Vallier. Non ? Si! Ah rev. (Debièvre, Melvyl). A la LunoQrjisi, 53, r. PigalletTrud. 61-92), à 8 h. 3/4, D. Bo inaud, V. Hysp t, G. Baltha, Dominus, L. Michel. On rentre! revue ( lies Marcel e Dornac, Suzy Doll et M. Spark). Au Perchoir, i ?,-Vlontmartref Berg.37-82), à 8 h. 1/2, Lucien Boyer, Jean Bastia; J. Battailie, Maurice G. Gros, J. d'Asto -q, J. Vorcet. Perchoir's music-hall (A. Alvar, Mary Dubas). A ia Pie qui chants, 159. ruo Montmartre (Tél. Cent. 25-67), relâche. Jeudi, première de Pie qui jase. Bund, revue avec Montel, R. Busay, J. Loury, Clairette, etc.

A la Boîte, 27, B" des Italiens (Tél. Cent» 57-44), à 8 h. 3/4, Fursy, Martini, Marinier. Revue (Mlles Camille Calvat, Kym, Duquesnel, Lajoy et Marguerite Pierry et M.Koval.)

Nouvelles Financières

BOURSE DE PARIS

Paris, le 29 octobre 191S.

L'Emprunt explique l'inactivité actuella du marché. Mnis après le 24 novembre que va-t-il se passer? Peut-on espérer que le marché reprendra un peu d'activité avec le régime de paternalisme arbitraire auquel il est actuellement soumis La Bourse a été créée pour permettre à la loi de l'offre et de la d'mande de jouer librement. Problème comme it revenir à ce libre jeu? Gage. >ns que les hommes de Bourse ne seront pas consultés.

La Banque Ottomane passe à 582.

Les Cdbles télégraphiques progressent à 428 et les parts 2eB font 53 50. Avec un coupon à détacher dans quelques jours, ces coure sont particulièrement attrayants.

Financière des caoutchoucs 293, Pacouda 108, Colombia 1,315, Omnium 480.

MARCHE OFFICIEL DU 29 OCTOBRE v*,mptànt

SO/o oetensa n« ao;. metropohtah.. 439.. liaera 88 M Nord-.ud 145.. 4 O/O libara. 7165 Om.iibus 4U8 30/J 62.. –Voitures 430.. 31/2 0/0 Ois.ribution 474.. Cb.de fer de l'Etat. 391.. –Suez Maroo1914 118.. Enterieura Eape. 97 80 Ville de Paris 18S5 542.. Araentin1907 1871 375 1911 90 1875 485.. Egypte unifiée 1904 333 25 Japonais 40/0. 82.. 1912 24U 1913. 525 Banque de Franoa Serbe 5 0/0 420.. Credit Foncier. 785 Russa 186 M 869 Banque de Paris. 13U0 1891-94. 42 05 Comptoir nat. d'Eao. 800 1909 55 50 Crédit Lyonnais 1250.. Andalous Communales 1899.. 35<J Nord-Espa ne 416.. 1903.. 386 Ool. Nord-Espa j.l" 363 191P.. aiO Saraosse.. Fonoières1903 210 Rio-Tinto. 1878 40/01913 Bria~ord. 280.. Aot. Est 830.. Naphte 335.. Obi. Est 3 0/0 357.. Prowodnik nouv. 339.. Aciéries Marine 1475,. Act. Nord 1315 Aciéries Paris-Qjtrsau Obi. Nord 5 0/0 451 Coinmentry-Fourcb 3 0/0. 336 Kaf.mene Sa/ oi-J. 464 Act. Orléans Hawaisiiiftnarjie ihi.. 575 Obi. Orléans 3 0/0. 360.. Penarro/a Î347 .,• i noj/ 337 50 Bolao 850 Obi. Ouest 30/J. 354 Berouinan 1580.. nouv. 337 50 Montbard. 516.. Aot. P.-L.-M 920.. Trotilerias du Havra 241.. Obi. Lyon fusion 337.. TabaosPnilippi.ies.. 1025.* non». 333 Sucreries Ejypta. 476 Action Midi 909.. Chica o 455., Obi. Midi 3 0/0 349.. Est-asiat. Danois. 3136 nouv 348 50 OuestOural

Syndioat des baa^uiars en valeurs Comptant

Cape Coppir 114 50 Moddorf.B. 241 Caoutchouc. 2:'3.. MountElliott. 125 Chartered. 29 25 Mozambique 32 50 Maltzoff(un.). 4M.. Rand mines. 9125 Crown Minas. M 75 Robinson Gold D~Beers. 4'¡\J.. Bakou. 1370i EastRand. 11 25 Spassky. 55.. Ferreira Deop. Tharsis. 154 DaIdfioIJS. 65 50 Taula. 650 Malacca(ord.). H6.. Mo.)aco(5°'M). 649

MAHCHÎ DS3 CHA.NS35

Londres, 2604 1 2 à 09 1/2 | New-Yorkô 44 1/2 à 49 1/2 Espagne. 1U9 1/2 à 11 1/2 Norva.e. 146 1,2 à 50 1/2 Hollanda à Suîda. 155 1 a à 59 1/2 Italie 85 1/4 à 81 1/4 Suisse. 108 1/4 à 10 1/i

PROGRAMME DES SPECTACLES MAT/MCE

Panthéon delà Gobrrb,148, Uni vorsité,t.l.j.,9àl8

/~LyMPIA(?&.l/2).

Olympia (2 h. 1/2). ( Même soectacte que le soir) SOIREE

hohlxs.Bl~iltUl'JÎIIJg 6. ilyeva~rg-~q'1,

OLYMPIA ?CU4i.6J). SKiJ. Spectacle do misTïT

f r p t t'r- 8 h. 1J2. Pa-A't-A't M.

CA' QINOD' PAI'JI. Alistiagllett, ~t~

LiA'jii\U°"rA!U~ Misunguct!.

Concert MAYOL (SgSKâ?L^ NQUVEAU-GIRQUË^a^j; CADET-ROUSSELLE, 8 h. 1/2, Et.o'lan! rnvuti CHAUMIERE. Martini. >' a bond, revue.

MflPT A M RFI F ll^Q (Quartier Latin. Gob.

i\ UU i it L tLO 4~34).9 h. OtU. Rovue.

LUNE ROUSSE. 56', me Pigalli.T* less» àS" 3/4: PERCHOIR,43,.Fs-.VoK<maW?-e.Tslessoi's,81i.l/2 PIE QUI CHANT. Relâche. Jeudi réouvcrtûrcû LA BOITE, 27, boulevard ries Italiens. Revue.

P .f H l P l l'i ;¡!. bd .1 H lt aià M

rAlira r V.!j Vu!vr«i«.i"iQ2àiiii.Le Mystère de la DQubte-Ci-oùjÇl» épis.). An. de g?i.

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Paris. Imprimerie du Jfiyuro, 2l5, rue i)ro;u;.