Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 4 sur 4

Nombre de pages: 4

Notice complète:

Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1918-09-24

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 24 septembre 1918

Description : 1918/09/24 (Numéro 267).

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k291905h

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 80%.


L'intervention des Alliés en Russie

Le comte de Chevilly, qui habite la Russie depuis longues années et y a vécu toute la période de la Révolution, est en ce moment à Paris. Ce Français, qui possède tant de solides attaches dans les milieux russes les plus divers, veut bien offrir à nos lecteurs cet intéressant article, fruit d'une profonde expérience qu'il a toujours mise, en Russie, au service de l'influence française.

Quand le pouvoir bolchevik succéda au gouvernement 'provisoire, il fut incontestablement accueilli avec faveur par une grande partie des classes populaires et notamment par l'armée et la flotte, par une grande partie des pay.sanset des ouvriers. Le motif n'en était aucunement les doctrines extrémistes de Lénine assez mal connues du peuple qui se classait en majorité dans le parti socialiste-révolutionnaire, ainsi que le prouvèrent les élections à la Constituante. Mais le peuple dans son ensemble, et très particulièrement les soldats, pour la plupart d'origine paysanne, n'avait fait, quoi qu'on ait pu dire, la révo-' lution de février que dans le double but de cesser la guerre et de partager entre les paysans les grandes propriétés terriennes.

Le gouvernement provisoire, dans un louable mais naïf .désir de rester fidèle aux engagements de la Russie, et .de créer dans le peuple un sentiment patriotique totalement inexistant, avait tenté de continuer la guerre en restreignant ses' buts et supprimant les anciennes notions disciplinaires. En ce qui concerne le partage des terres, des promesses retentissantes n'avaient été suivies d'aucune réalisation pratique. Lénine, Trotsky et sa bande arrivèrent au pouvoir déclarant que l'on cesserait immédiatement de se battro et que la paix serait signée aussitôt à n'importe quelles conditions. Quant à la terre, les paysans n'avaient qu'à la prendre dès à présent. Comme cadeau de joyeux avènement, Lénine engageait en même temps les ouvriers à s'emparer des usines et les prolétaires à s'installer dans les maisons qui leur plairaient en chassant les propriétaires, ainsi d'ailleurs qu'il avait fait lui-même.,

Le peuple russe, simpliste, trouva ce programme parfait, et le gouvernement provisoire, qui n'avait pas été capable d'expulser Lénine et ses adeptes des palais et des maisons qu'ils avaient occupés et pillés, qui n'avait pas même osé l'empêcher de répandre sa funeste doctrine, se trouva obligé de prendre la fuite sans opposer même la moindre résistance sérieuse. Reconnaissons, en passant, que cette paix à tout prix, base du programme et de la réussite des bolcheviks, constitue déjà de leur part l'attitude la plus nettement hostile vis-àvis de la France et de ses alliés, attitude qtie soulignaient encore leurs journaux .comme leurs discours, dans lesquels ils attaquaient sans cesse, et de la façon la plus grossière, tous les gouvernements de l'Entente sans exception. Aussitôt au pouvoir, le gouvernement de Lénine commença à réaliser un programme plus complet et chercha à mettre en pratique la pure doctrine bolcheviste guerre des classes, annihilation de la bourgeoisie, suppression de la propriété, -non-reconnaissance des dettes de la, Russie, avec, comme complément, nationalisation des banques, pillage des magasins et des maisons, arrestations arbitraires parfois suivies d'exécutions sommaires, suppression de toute presse d'opposition et de tout droit de réunion, suppression de tous les anciens tribunaux, des notaires, des avocats, etc., etc.

Tout ce programme même réalisé n'améliorait pas les transports, ne di'minuait pas la famine, ne rendait pas J'existence facile, et bientôt le. mécontentement commença à apparaître de toute part. Bien entendu, la classe bourgeoise, sacrifiée et martyrisée, se montra la plus hostile; mais une bonne partie des classes populaires manifestait aussi son mécontentement. Pour lutter contre l'hostilité grandissante, le pouvoir bolchevik eut d'abord l'armée, qu'il appela l'armée rouge; mais son incapacité combative en rendait l'appui illusoire. Lerpouvoir des commissaires du peuple s'entoura principalement de régiments lettons, de quelques matelots et plus tard des gardes rouges finlandais obligés de quitter leur pays.

Ces bandes redoutables, dont chaque soldat était payé jusqu'à 100 francs par jour, permirent aux bolcheviks de maintenir par une terreur, qui alla sans cesse en augmentant, leur pouvoir plus despotique que ne le fut celui d'aucun tsar. Toute la classe supérieure russe,'les intellectuels, les anciens fonctionnaires grands et petits, la bourgeoisie, les anciens officiers, les paysans,.petits propriétaires, effrayés du pouvoir bolcnevik n'osaient faire aucun geste pour s'en débarrasser. Les socialistes populistes, les cadets, les progressistes, tous les partis de droite, tout le cierge, c'est-àdire l'immense majorité de la Russie, vivaient dans 1 épouvante et la haine du gouvernement bolchevik, sans oser faire un geste dans la crainte de répressions terribles.

Certainement il y a quelque chose d'inexplicable dans cette inertie terrorisée, mais le fait qu'il faut bien admettre fut que toute la Russie saine, désespérant de sb sauver elle-même, ne chercha son salut que dans l'appui de l'étranger. D'où pouvait venir cet appui? Ou de l'Allemagne, ou des Alliés.

Pour beaucoup, l'Allemagne semblait devoir apporter une solution plus facile et rapide l.-s armées allemandes étaient toutes proches, et de tout temns le gou-

ve'rnement allemand représentait, pour ¡ la plupart des Russes, le maximum des I

idées d'ordre, de iiscipline et d'énergie.

D'un autre côté, les Alliés de jadis semblaient très éloignés et sans doute peu I désireux de venir en aide à une Russie qui les avait abandonnés au moment le plus périlleux. Il faut aussi ajouter que des circonstances spéciales et fâcheuses donnaient quelques droits à la. Russie antibolchevik d'abandonner tout espoir de trouver auprès de l'Entente un appui contre la tyrannie du gouvernement. Par une étrange erreur, les représentants plus ou moins officiels des Etats-Unis, de l'Angleterre et même quelques Français s'étaient figuré que l'on pouvait obtenir d'un accord avec les bolcheviks un moyen de lutte contre l'Allemagne.

C'était l'époque où des personnalités officielles américaines et anglaises fréquentaient assidûment Trotski et ses acolytes, admiraient sans réserve son génie et engageaient leurs gouvernements respectifs à reconnaître officiellement e gouvernement des commissaires du peuple; moment extrêmement dangereux où l'Entente fut à la veille de créer un irréparable fossé entre elle et la vraie Russie, tout en facilitant du même coup la mainmise allemande sur

ce pays.

Il n est que juste de rendre hommage à, la clairvoyance et à l'énergie de notre ambassadeur en Russie, M. Noulens, qui sut voir le péril et rétablir la confiance de la Russie dans la puissance de l'Entente. Sa tâche fut difficile et complexe; il lui fallait à la fois convaincre les Etats-Unis et l'Angleterre de l'impopularité des bolcheviks et de leur hostilité contre les Alliés il lui fallait en même temps persuader aux éléments sains de la Russie que nous étions disposés à rendre l'ordre à leur pays, à le délivrer de l'invasion alle- mande et que nous avions la force nécessaire pour le faire.

Sûr de l'appui du gouvernement français, M. Noulens, dans des déclarations précises et énergiques, formula un programme se résumant à peu près ainsi « Les anciens alliés de la Russie demeurent ses alliés; tous les actes tels que le traité de Brest ne peuvent être reconnus par eux, non plus que le gouvernement qui a signé de tels actes; les Alliés aideront la Russie à rentrer dans l'ordre, à repousser l'Allemand envahisseur une intervention alliée n'aura aucun but intéressé et laissera à la Russie la libre direction de ses affaires intérieures. » Au début, ces déclarations furent accueillies avec incrédulité, presque avec méfiance. Cependant la sincérité de M. Noulens et le travail acharné de ses collaborateurs arrivèrent rapidement à convaincre l'opinion. Les adhésions de tous les grands partis à une politique d'intervention des Alliés se succédèrent. 1 Des socialistes-révolutionnaires jusqu'à l'extrême droite, des cadets de gauche I jusqu'aux chefs du clergé, tous se déclarèrent partisans de la lutte contre l'Allemagne avec l'appui des Alliés tous firent appel aux Alliés pour les affranchir du régime de terreur auquel ils étaient livrés.

Maintenant, dans un accord, que je souhaite complet, l'intervention est devenue un fait accompli, mais il reste cependant deux points de la plus haute importance, dont la solution doit intervenir dans le plus rapide délai.

Le premier, c'est que l'intervention, pour produire son effet utile, doit comporter des moyens d'action suffisamment larges, s'exécuter avec rapidité, et cependant ue pas s'étendre trop rapidement à des régions comme Petrograd et Moscou, tant que les Alliés ne pourront pas en assurer l'ordre définitif et le ravitaillement économique.

L'autre point important, c'est que l'engagement sincère de ne pas se mêler aux affaires intérieures de la Russie comporte sans nul doute la promesse formelle de laisser à la Russie le libre choix de la forme du gouvernement dont décidera le peuple russe, mais cet engagement ne saurait nous empêcher de traiter dès à présent en ennemi le parti qui a trahi les Alliés, lutté sans cesse contre eux, prêché la guerre civile et le défaitisme en France, en Italie, en Angleterre et aux Etats-Unis, et qui s'est affirmé le plus mortel ennemi de la Russie elle-même.

Comte de Chevilly.

Un portrait du Kaiser C'est la Munchener Post qui le peint. Et le trait dominant, c'est l'inintelligence. Il ne comprend rien.

Voilà, dit le journal, plus de trente ans que Guillaume II gouverne l'Allemagne, mais l'àme du peuple allemand lui est encore complètement fermée. L'Angleterre, à qui l'attachent les liens du sang, est pour lui un livre scellé de sept sceaux. Il ne voit dans l'Entente que des nations jaunes d'envie.. S'il faut l'en croire, le Germain ne sait pas ce que c'est que* haïr. A son avis, la haine ne se manifeste que chez les peuples qui sont vaincus. Etrange psychologie dos races! Elle vaut ce que valent ses rôllexions sur la conception mondiale des Anglo-Saxons. Il semble devenu aveugle et sourd, même en face de ce qui se passe en Allemagne et de la crise qui sévit autour de lui. Aussi n'a-t-il pas prononcé un mot sur la réforme électorale en Prusse. Au moment où les partis livrent la plus vioiente des luttes pour aboutir à la création d'une Allemagne nouvelle, il lui échappa cotte phrase incroyable « Ce n'est pas le moment de se livrer à des luttes politiques ». Peut-on méconnaître ainsi la réalité Nous pourrions citer l'un après l'autre tous les discours de Guillaume II, depuis son avènement au trône jusqu'à sa dernière manifestation chez Krupp, pour montrer à travers quelles déformations romantiques l'Empereur voit le monde.

Le peuple allemand doit-il accepter que son destiu en pâtisse ? Le gouvernement de Hertling réclame à cor et à cri des garanties contre l'œuvre populaire de réorganisation constitutionnelle. Est-ce qu'aucun membre du gouvernement n'a encore entendu les cris de la nation allemande demandant à être

garantie' contre le régime personnel? Il ne suffira pas d'une promenade à Essen ni d'un discours, prononcé devant les ouvriers allemands, surtout quaîid cette promenade s'est déroulée dans des conditions si piteuses. La Munchener Post aurait bien dû nous faire connaître ces « conditions si piteuses ».

L'Allemagne

et la Société des nations

Les journaux allemands nous préviennent qu'ils édifieront la Société des, nations plus vite que nous. En effet, deux ou trois docteurs de Munich et de Dresde en dressent un plan, M. Erzberger annonce qu'il vient d'en élaborer un autre, et bientôt on proposera aux Alliés d'entrer dans la Société austro-allemande des nations. Ce sera la première étape de la marche fallacieuse de l'Allemagne vers la démocratie.

Elle sera naturellement saluée avec enthousiasme par les divers petits soviets qui commencent à fonctionner chez nous. L'accueil ne sera pas moins chaleureux dans certains milieux politiques et même dans quelques salons où l'on regrette la glorieuse période des ballets russes. Il s'ensuivra une agitation imperceptible et deux ou trois demandes d'interpellation qui n'aboutiront pas. Après quoi, les Allemands -nous diront que nous ne sommes point de vrais démocrates, qu'il n'y a dans le monde de vrais démocrates qu'eux, et que l'impérialisme français est le plus redoutable de tous. Puis, ils en appelleront à la démocratie américaine, et ainsi de suite jusqu'à ce que leur défaite militaire mette les choses en ordre. Mais on voit l'inconvénient des formules retentissantes qui ne sont point encore des expressions de la réalité et qui supposent l'avenir connu. Elles peuvent servir indistinctement à tous les usages, et tel docteur qui a signé la déclaration à jamais honteuse des quatrevingt-treize intellectuels allemands se déclare aujourd'hui partisan d'une Société des nations que sa présence seule suffirait à rendre inhabitable.

C'est qu'il ne faut point trop se hâter de tracer les cadres d'un monde nouveau. Un pareil système emprisonne l'esprit, l'empêche de s'assouplir et dé s'adapter aux combinaisons mouvantes des événements. Les grandes lignes d'une Société des nations ne seront visibles qu'après une défaite profonde de l'Allemagne, dont le militarisme barre la route à tout progrès de l'humanité. Construire artificiellement la Société des nations en pleine lutte et avant la victoire acquise, c'est vouloir ajuster une machine avec du métal en fusion.

Alfred Capus,

de l'Académie française.

Autour de la Bataille SOMME. VARDAR ET JOURDAIN

L'armée allemande est invincible, disait l'autre semaine Hindenburg. C'est par humanité que nous offrons la paix, déclare le comte Burian.

Oui, mais

Sur le front de France, Ludendorff recule depuis soixante-cinq jours sans avoir pu reprendre un seul des villages reconquis par les Alliés. Metz, Cambrai, Douai sont évacués de leurs habitants Saint-Quentin est enveloppé par nos troupes.

A Vendeuil, nous coupons la route de La Fère à Saint-Quentin que nous débordons au sud-est

Sur le front de Macédoine, « l'avance des troupes serbes atteint 65 kilomètres sur 150 kilomètres de front ».

L'ennemi (dont le centre était percé) résistait encore aux deux piliers de son front^Ionastir et Doiran. Ici et là il a lâché pied hier et remonte vers le nord.

A travers une contrée sans route et sans village, les soldats de Ferdinand, sans vivres, fuient en désordre et jettent leurs armes. Les Serbes les poursuivent et déjà le moyen Vardar est franchi sur divers points. Notre communiqué qualifie cette progression de GRANDE VICTOIRE. Et l'on sait si le haut commandement est sobre de ce mot, dont l'éclat fait peur.

Sur le front^de Palestine, l'armée turque «n'existe plus virtuellement ». Immobilisée, ses restes vont se rendre. On compte déjà 25,000 prisonniers.

Là encore, les conséquences de cette belle victoire si bien préparée par le général Allenby peuvent être immenses. « L'opération militaire qui vient d'aboutir est un bei exemple de tactique napoléonienne sur un champ de bataille limité, dit le Times. Nous félicitons cordialement le général- Allenby et ses vaillants soldats britanniques, coloniaux indiens et français, La libération de la Terre Sainte semble un fait accompli. »

Les Turcs qui "ïi'àvouent jamais sont pourtant forcés de dfre dans leur communiqué que leurs troupes, « après une héroïque défense contre les attaques ennemies, se sont retiiées, conformément aux ordres, dans les positions qui se trouvent à l'est de la voie ferrée et au nord des positions occupées jusqu'ici. «A part cela, rien d'important à signaler », ajoute sérieusement la- communiqué, qui paraît envisager les choses du haut de Sirius.

Quelle répercussion les nouvelles de ces défaites vont-elles avoir à Constantinople, à Sofia, à Vienne, h Berlin ? Si édulcorées soient-elles, elles, y vont réduire à sa juste valeur l'optimisme des harangues, conférences, messages et proclamations des grands chefs, rêvant d'amnistie et de paix.

La Guerre 1,513' jour de guerre Communiqués officiels

ARMÉE D'ORIENT

Grande victoire franco-serbe

̃H r*

FUITE DES BULGARES

23 SEPTEMBRE

Communiqué français

Les succès obtenus par les armées alliées, en Macédoine, prennent le caractère d'une grande victoire.

La progression rapide des armées franco-serbes, au centre, vers le moyen Vardar, a entraîné, sur tout le front de 150 kilomètres compris entre Monastir et le lac Doiran, la retraite précipitée des armées ennemies que poursuivent vigoureusement tous les contingents alliés. Au nord-est de ,Monastir, la ligne Mogila-Kanatiartsi-Kalyaniaétéatteinte, tandis que, plus au nord, les troupes serbes marchent sur Prilep et le col de la Babouna, bordent le Vardar de Kraisko à Demir-Kapou, et ont même jeté des éléments sur la rive gauche du fleuve. (1)

Dans la vallée du Vardar, les troupes alliées ont dépassé la ligne KoynskoGurincet sur la rive droite; sur la rive gauche, elles se \sont emparées de Guevgueli et de toute la première position ennemie jusqu'au lac Doiran. Les arrière-gardes ennemies s'efforcent de ralentir la poursuite.

Sûr les routes de la région MonastirKicevo-Prilep, les colonnes ennemies refluent dans un désordre indescriptible, mitraillées et bombardées sans répit par les aviateurs alliés.

De nombreux villages et dépôts sont en flammes.

Des prisonniers, des canons et une énorme quantité de matériel de guerre, dont le dénombrement n'a pu être fait,. sont encore tombés entre nos mains.. Nous avons, en particulier, capturé, sur la voie ferrée du Vardar, des locomotives, trois trains complets et deux pièces à longue portée sur trucks. En maints endroits, des éléments bulgares démoralisés se sont débandés en jetant leurs armes.

Aux dernières nouvelles, la progression continue sur tout le front d'attaque.

Le Communiqué sei'be^çhi .22 est ainsi conçu ̃•

Dans leur avance victorieuse qui force à la retraite tous les renforts allemands et bulgares, les troupes serbes ont atteint le 21 septembre le Vardar et ont déjà lancé certains éléments sur la' rive gauche du fleuve, coupant la voie ferrée principale Skoplie (Uskub)Salonique.

De même, nos unités, qui ont franchi la Cerna, ont coupé la route du chemin de fer Decauville Gradsko-Prilep, principale communication de la 11° armée allemande.

Les conséquences stratégiques de l'interruption des principales voies de communications ennemies ainsi que de la rupture complète du front ennemi sont énormes et commencent déjà à se faire sentir dans cette région voisine du front.

L'avance en profondeur des troupes serbes, depuis le 1C septembre jusqu'à ce jour, atteint en ligne droite plus de 65 kilomètres. Certaines unités de l'infanterie, après avoir débouché des régions montagneuses, ont franchi jusqu'à 40 kilomètres en un jour.

Le chiffre des prisonniers et la quantité du butin augmentent constamment.

FRONT ITALIEN

Rome, 23 septembre.

Commandement suprême

Actions d'artillerie parfois intenses le long du Piave. Tirs de harcèlement en différents endroits sur le reste du front.

Dans le val du Ledro, nos détachements ont attaqué et mis en fuite une patrouille et un petit poste adverse, faisant quelques prisonniers.

Sur le plateau d'Asiago, des détachements français ont exécuté, ce matin, un brillant coup de main à l'est de Sisemol. Après avoir pénétré profondément dans les lignes ennemies, ils ont détruit et endommagé les organisations défensives, infligé de graves pertes à la garnison au cours d'un violent corps à corps et ont amené dans leurs propres lignes plus dé. 100 prisonniers, dont 3 officiers et 3 mitrailleuses.

Au cours d'une irruption habile dans les lignes adverses au nord d'Asiago, un petit groupe anglais a ramené quelques prisonniers.

Deux avions ennemis ont été'abattus en combats aériens.

Macédoine. Nos troupes, brisant la résistance de groupes de couverture et

(1) Voir notre carte d'hier.

surmontant les graves difficultés du terrain, ont continué, pendant la nuit du 22, à poursuivre avec élan 'l'ennemi en retraite. A l'aube, après une avance moyenne d'environ douze kilomètres, elles ont rejoint à l'aile gauche et au centre la ligne Cairli-Dobrusôvo-MusaOba et ont conquis à la droite la forte position de Bobiste. De nombreux prisonniers ont été faits.

FRONT FRANÇAIS

23 SEPTEMBRE 2 HEURES APRÈS-MIDI Dans la région au sud de SaintQuentin, nos troupes ont poursuivi leur avance hier en fin de journée et dans la nuit. Nous avons pénétré dans le bois au nord de Ly-Fontaine, enlevé le fort et le village de Vendeuil et poussé sur ce point jusqu'à l'Oise. Nos reconnaissances ont fait des prisonniers au nord de l'Aisne et en Champagne, vers la Butte du Mesnil. Nous avons repoussé des coups de main ennemis au nord de la Vesle et dans les Vosges.

24 SEPTEMBRE. 11 HEURES SOIR Rien à signaler au cours de lajournée, sauf au sud de Saint-Quentin, où nos éléments ont atteint l'Oise entre Vendeuil et Travecy.

Travecy, à 4 kilomètres au nord de La Fère et à 3 kilomètres au sud de Vendeuil.

FRONT BRITANNIQUE

''23 SEPTEMBRE APRÈS-MIDI

Pendant la journée .d'hier et au cours de la nuit, nos troupes ont exécuté en différents points d'heureuses opérations locales.

Dans l'après-midi, des troupes anglaises se sont emparées d'un point fortifié aux environs de la route de Ronssoy-Bony où l'ennemi a offert une vigoureuse résistance pendant toute la journée. Nous avons fait quatre-vingts prisonniers.

Plus tard, dans l'après-midi, une contre-attaque ennemie en direction de la ferme Gillemont a été repoussée avec de lourdes pertes par le feu de notre infanterie et de nos mitrailleuses. Au cours de la nuit, d'autres troupes anglaises ont progressé dans la direction de la ferme Tombois après plusieurs heures de combats acharnés. Plus au nord, ces troupes se sont emparées d'un ensemble de tranchées et de points fortifiés sur la Seur, au nord-ouest de Vendhuile, et ont fait des prisonniers. Au cours d'une opération locale exécutée avec succès au sud de VillersGuislain, nous avons fait cent prisonniers.

A l'est de Gavrelle, des troupes anglaises ont progressé sur un front d'environ trois quarts de mille en direction sud-est, faisant soixante prisonniers. Au début de la nuit dernière, l'ennemi, soutenu par un violent tir de barrage, a lancé une attaque à Bertheaucourt et réussi à pénétrer dans une partie de notre ligne; une contre-attaque immédiate a rétabli intégralement nos positions.

24 SEPTEMBRE SOIR

Par une heureuse opération locale exécutée ce matin au nord-est d'Epéhy, nous nous sommes emparés d'un point fortifié que l'ennemi avait défendu avec acharnement au cours des combats des trois derniers, jours.

Plus au nord, les Allemands ont lancé ce matin une contre-attaque que nous avons repoussée, sauf en un point, où ils ont réussi à pénétrer dans nos positions et où ils se maintiennent encore.

FRONT AMERICAIN

23 SEPTEMBRE 9 HEURES SOIR Dans la Voivre, nous avons de nouveau fait des raids, ramenant vingt-neuf prisonniers et capturant deux mitrailleuses.

Trois coups de main de l'ennemi dans la Voivre et dans les Vosges ont été repoussés.

FRONT BELGE

-+1"

23 SEPTEMBRE

Pendant les deux dernières nuits, l'artillerie ennemie a été très active, surtout dans la région au nord de l'Yser, où elle a exécuté de nombreux tirs de flarcèlement et des tirs sur batteries et communications. Notre artillerie a riposté énergiquement.

.Une attaque ennemie tentée sur un de

nos postes de Weidendreft, pendant la nuit du 21 au 22 a complètement échoué sous nos feux. 1

Pendant cette même nuit, plusieurs de nos cantonnements ont été bombardés par avions.

EN PALESTINE

Deux armées turques anéanties Plus de 25,000 prisonniers

Communiqué de Palestine

Nous nous sommes emparés hier ma- tin des passages du Jourdain à Jisr-edDanieh. La dernière retraite praticable à l'ennemi, à l'ouest de la rivière, est fermée par nos troupes.

La et la 8° armée turque ont virtuellement cessé d'exister. La totalité de leurs convois est tombée entre nos mains.

Dimanche, à huit heures, le chiffre des prisonniers dénombrés s'élevait à 25,000 et celui des canons à 200. Un grand nombre de prisonniers et un matériel important restent à dénombrer.

Le millième Foyer du soldat

Nous avons inauguré hier, au camp de Cercottes, le millième foyer du soldat. Est-ce bien le millième exactement? N Non, pas tout à fait, je veux dire un peu plus. Le millième est celui de SaintMihiel dont il n'était pas encore question quand la cérémonie inaugurative du foyer de'Cercottes fut décidée; et il a été, dans l'intervalle, procédé, mais avec une moindre solennité, à plusieurs inaugurations analogues, car l'œuvre, depuis qu'elle est devenue, dans les conditions que je rappelais il y a quelques jours, union franco-américaine, s'étend pour, ainsi parler à vue d'oeil. C'est, en somme, cet heureux développement que' nous venons de fêter.

Un banquet, d'une très belle ordonnance, et dont M. Sautter, le si dévoué directeur général, fit les honneurs avec la distinction la plus affable, réunit d'abord à Orléans, autour d'une table délicatement .fleurie les invités- de. l'U. F. A. -1

Le directeur général était naturellement assisté de quelques-uns de ses principaux collaborateurs et de représentants de la Young Men Christian Association (Y. M. C. A.).

J'ai dit quel généreux concours et si noblement désintéressé cette association puissante, chargée par le gouvernement desEtats-Unis d'assurerle ravitaillement moral de l'armée américaine, a apporté à l'œuvre française des foyers. M. Sautter a tenu à honneur de lui en exprimer publiquement sa gratitude très motivée. (Le budget de l'U. F. A. s'élève maintenant à cinquante millions par an, et l'Y. M. C. A. en prend à sa charge la presque totalité.)

Or, il y a quelque chose de supérieur à cette générosité de nos amis d'Amérique, et c'est l'infinie délicatesse qu'ils y apportent. Ils n'oublient pas et ils ne souffrent pas que l'on oublie que les Foyers du soldat sont une œuvre française. Tout de même, il se commet parfois à ce sujet telles méprises dont nous avons bien vu que M. Sautter ne prend pas son parti. Un journal ne se demandait-il pas récemment, et à propos de l'œuvre môme de M. Sautter, vivifiée certes par la tant précieuse collaboration américaine, quand nous aurions enfin une Y. M. C. A. française?

Il faudrait n'avoir, ni pour soi, ni pour son pays, aucune espèce d'amourpropre d'auteur pour ne pas trouver là matière à quelque récrimination. Mais M. Sautter n'y met pas d'amertume. Il n'y a pas d'homme plus indulgent et plus courtois.

Semblablement, n'a-t-on pas écrit que les foyers du soldat existent en effet, mais qu'il n'y vient jamais personne? '? A cela que pourrait-on opposer de plus probant que l'éloquence des chiffres ? Or, c'est par millions que l'on compte les lettres rédigées par les soldats dans les foyers. L'œuvre sait apparemment à quoi s'en tenir, puisque c'est elle qui fournit le papier à lettres. Et comment les soldats y écriraient-ils tant de lettres s'ils n'y venaient pas?

Ils y viennent, et ces foyers sont pour eux une sorte de trait d'union entre l'armée et la famille.

Après le discours de M. Sautter, le général de l'Espée, commandant le 5a corps d'armée, prononça une brève allocution, et M. Coffin, l'un des deux directeurs adjoints américains de l'U. F. A., prit à son tour la parole.

M. Coffin s'exprime dans un français très correct et souvent imagé. Il nous a dit avec la plus rare élévation de pensée le caractère moral de l'intervention américaine. Quelle que soit la contribution financière de l'Amérique, il ne s'agit point pour l'Amérique d'acheter à prix d'or l'amitié de la France. Mais la France lui apparaît comme l'hostie ou comme ,1e Christ des nations. Ceci, pourrait-elle dire en montrant au monde ses plaies, est mon corps qui a été rompu pour votre salut. Que cette évocation, où s'exprime l'àme religieuse de l'Amérique, fut émouvante Et d'autant plus que le visage de l'orateur des Y.M.C.A. reflétait la foi la plus ardente avec la sincérité la plus profonde. La France, au cours de cette guerre, a accepté d'un cœur vaillant toutes les, souffrances; elle a fait des prodiges d'héroïsme; les larmes de ses mères, de ses sœurs, de ses épouses, de ses fiancées ont coulé à flots avec le sang de ses fils. Peut-être


ne sait-elle pas assez la valeur rédemptrice de son sacrifice,

D'Orléans, des autos nous ont conduits au camp- de Corcottes. Nous visitâmes d'abord 'les salles diverses de jeux, de correspondance, de réfection dont l'ensemble constitue le nouveau foyer du soldat. J'y ai remarque de jolies peintures évoquant des paysages de guerre. Nos soldats (il y en a 4,000 au camp de Cercottes) y trouveront, tout ce qu'il faut pour tuer le cafard. Aussi bien ressemble-t-il, je pense, à tous les autres et je ne m'attarderai donc pas à le décrire.

Nous eûmes ensuite une séance récréative, avec orchestre. dont la pièce de résistance fut une charmante comédie de Tristan Bernard, très bien jouée par Mlle Cécile Guyon, du Gymnase, et MM. Henri Bosc, du Vaudeville, et Margery.

Pour finir, la visite du camp, où nous primes, au spectacle des mouvements de souplesse et de puissance des tanks, un plaisir extrême.

Julien de Narfon.

Mort de M. Joseph Thierry M. Joseph Thierry, ambassadeur de France en Espagne indisposé depuis quelque temps, a succombé avant-hier, à Saint-Sébastien, à huit heures du soir, à une crise cardiaque déterminée par un affaiblissement général. Une opération chirurgicale nécessitée par une maladie de foie avait été jugée indispensable et pratiquée avec succès, le 20 août dernier, par les docteurs Ramonoda et Lafourcade. Les nouvelles reçues depuis permettaient d'espérer le retour à la santé et ne pouvaient laisser prévoir un aussi brusque dénouement.

Dès qu'il fut informé du décès de l'ambassadeur, S. M. le roi Alphonse XIII envoya à l'hôtel Christiania, où était descendu M. Joseph Thierry, le commandant de sa maison pour exprimer ses condoléances à la famille du défunt. S. M. la reine Marie-Christine chargea le marquis del Castel Rodrigo de s'acquitter de la même mission. M. Dato, qui dînait à l'hôtel Christiania, se rendit immédiatement à l'appartement de M. Joseph Thierry où il trouva réunis la veuve et le fils de l'ambassadeur ainsi que le personnel de l'ambassade de France.

M. Joseph Thierry était né à Haguenau (Bas-Rhin), en 1857. Son père fut le' dernier maire français de cette petite ville d'Alsace, d'où il émigra en 1871 pour aller se fixer à Marseille, où il a succombé lui-même, on s'en souvient, il y a peu de semaines.

Avocat au barreau- de Marseille, M. Joseph Thierry fut élu député pour la première fois en 1898, succédant à M. Jules Charles-Roux. 11 siégea sur les bancs progressistes, vota contre les cabinets Waldeck-Rousseau et Combes et fut constamment réélu en 1902, 1906, 1919' et 1914.

Peu de temps avant la guerre, il fut ministre du commerce. Depuis, il fut titulaire du sous-secrétariat d'Etat à l'intendance (cabinet Briand) et ministre des finances (cabinet Ribot). C'est en cette qualité qu'il représenta la France à la conférence internationale de Londres en 1917. Nommé ambassadeur à Madrid où il remplaça-M. Geoffray en 1917, il rejoignit tout de suite son poste et remplit ses hautes fonctions avec une distinction, un tact et un zèle qui ne pouvaient laisser deviner la maladie grave dont il commençait déjà à sentir les premières atteintes et qui lui valent actuellement le touchant hommage que le roi Alphonse XIII et le gouvernement espagnol viennent de rendre à sa dépouille. "Esprit distingué, d'un abord aimable et bienveillant, toujours disposé à obliger et à rendre service, M. Joseph Thierry sut se faire et garder des amis dans toutes -les fonctions qu'il remplit et les emplois qu'il occupa. Au PalaisBourbon, où il s'était appliqué surtout à la solution des problèmes économiques, A\ jouissait d'une estime et d'une sympathie générales qui lui assurent, là comme ailleurs, de durables regrets. Patriote ardent, il aura, malgré la peine de ne pouvoir prendre part à la victoire finale, du moins emporté avant de mourir la certitude que son pays natal, cette, Alsace regrettée, referait bientôt de nouveau partie intégrante de la France.

M. Joseph Thierry avait épousé Mlle Lapierre, qui fut la compagne digne et distinguée de sa vie, et qui, par sa bonté,- sa bonne grâce et son coeur, se gagna les sympathies de la société madrilène, très affectée aujourd'hui par son grand deuil.

M- Dato a annoncé que les obsèques de M. Joseph Thierry, ambassadeur de France, qui auront lieu mercredi prochain, se dérouleront avec le même cérémonial que celui qui fut adopté lors du décès à Madrid de l'ambassadeur de Russie.

Contre les malfaiteurs La parole est au canon

M. Jonnart, sénateur, gouverneur général de l'Algérie, revenu pour quelque temps en France, s'est, dès son arrivée, immédiatement rendu dans le Pas-deCalais, le département qu'il représente. 11 a été, à l'unanimité, réélu président du Conseil général.

bans un discours tout vibrant de patriotisme, il s'est exprimé ainsi au sujet de la note autrichienne

Nous avons le droit d'élever la voix. Au nom de mes concitoyens, au nom de tous ceux qui sont morts victimes des sévices raffinés et des brutalités de l'envahisseur, au nom de ceux qui ont enduré pendant plus de quatre années les plus cruelles épreuves que l'Histoire ait connues, au nom de cette assemblée qui ne veut rien oublier ni rien pardonner, au nom de nos villages effondrés et de nos villes martyres, je dois dire très haut, pour que mes paroles et vos volontés retentissent dans les régions heureuses qui n'ont pas souffert de l'invasion, que nous nous dresserions contré tout gouvernement qui engagerait des pourparlers avec l'ennemi avant que les territoires envahis soient complètement libérés, avant que nous puis -ions imposer aux malfaiteurs de l'humanité une paix qui soit autre chose qu'une trêve et une duperie.

La parole de nos ennemis, leur promesse de la tenir, chiffon de papier! Ce qu'il faut, selon l'énergique expression du président Wilson, c'est les mettre dans l'impossibilité de violer les futurs traités.

Messieurs, la parole est au canon

A l'Etranger EN RUSSIE

Finances et diplomatie bolcheviks

Le bolchevisme a une doctrine financière dont il a eu récemment occasion de nous révéler un principe éminent, c'est que l'or est inutile à un peuple résolu à vivre la j vie simple de la nature. En conséquence il a déjà commencé à expédier l'or russe en Allemagne ce qui est de surcroît une bonne trahison à l'ancienne alliance.

Un autre principe, c'est que quand on n'a plus d'or, on peut s'enrichir avec du papier il n'en coùte que de l'imprimer. «, Il y a actuellement, dit-on, pour 30milliards de papier bolchevik qui sont une réserve destinée à tomber d'un seul coup sur le marché pour provoquer la banqueroute de la Russie le jour où le gouvernement bolchevik serait contraint de'se retirer.

La diplomatie de ces gens-là n'est pas inférieure à leur science financière. L'Allemagne s'est engagée à évacuer les régions à l'est de la Bérézina, à mesure que lui sera payée l'indemnité imposée à la Russie. L'évacuation a commencé le 20 de ce mois, peu après le versement du premier acompte. Elle sera complète le 28 février 1919. Mais alors, il se produira ceci que l'Allemagne se sera créé dans ces régions une situation telle qu'elle en sera la vraie maîtresse, ayant pris la précaution d'y établir une zone neutre où elle sera comme chez elle.

.-••• ̃'̃

Trotzky, qui avait été récemment l'objet d'un attentat alors qu'il plaidait la cause de l'Allemagne, vient de se venger en faisant fusiller soixante-quinze socialistes-révolutionnaires.

Les obsèques de Nicolas II

D'après les lsvestia, le corps du Tsar, inhumé à l'endroit de l'exécution, a été déterré en présence des autorités ecclésiastiques, des délégués des Soviets, des cosaques et des Tchéco-Slovaques.

Mis en bière et exposé dans la cathédrale d'Ekaterinenbourg, les restes seront inhumés provisoirement à Omsk.

Arrestation du grand-duc Michel Un radiotélégramme de Moscou annonce que le 12 septembre, à dix verstes de Tchoussof, Michel Alexandrovitch Romanof et son secrétaire ont été arrêtés par un agent de la commission extraordinaire du gouvernement de Perm.

Contre la vie chère

RESTAURANTS NATIONAUX

M. Victor Boret, ministre du ravitaillement, communique une longue note dans la-,quelle il est dit que le gouvernement, résolu à enrayer par tous les moyens la hausse des prix et le gaspillage des denrées, a décidé de recourir à trois sortes de mesures.

1° M. Boret, d'accord avec M. Klotz, ministre des finances, va saisir la Chambre d'un projet de loi autorisant le gouvernement à faire des avances pour l'organisation de restaurants coopératifs.

Des avances sans intérêts, jusqu'à concurrence de 30 millions de francs, seraient allouées aux départements, aux communes, aux Sociétés coopératives ainsi qu'à toutes autres institutions susceptibles de contribuer efficacement à l'œuvre de l'alimentation populaire.

CUISINE CENTRALE '̃̃ ̃'•̃̃:

2" M. Victor Boret, tenant compte des résultats satisfaisants donnés par la « cuisine centrale » organisée sur le front par le général commandant en chef, a décidé la création dans le gouvernement militaire de Paris d'une « cuisine d'essai qui préparera des plats d'un transport facile, contenant une ou plusieurs rations et pouvant être consommés froids ou après un réchauffage sommaire. Cette cuisine est destinée à ravitailler les troupes du gouvernement militaire et l'armée de Paris.

Au cas de succès, cette expérience, faite au point de vue militaire, devra être étendue à la population civile. La « cuisine d'essai » servirait, en effet, d'exemple aux municipalités, qui y trouveraient un type facile à installer dans les cités populeuses pour aider à l'alimentation des classes modestes. La mise en vente de plats cuisinés, à un prix voisin du prix de revient, par l'intermédiaire de coopératives ou de magasins d'approvisionnement municipaux, facilitera l'existence de la population travailleuse tout en lui fournissant des mets variés et appé* tissants.

LES RESTAURANTS DE LUXE

Un décret a été soumis à la signature du Président de la République pour lutter contre le gaspillage des denrées et la surprise des additions excessives que pratiquent, sans retenue, certains établissements de luxé.

Ce décret n'impose pas à tous les restaurants un prix fixe, mais il permet aux clients d'un établissement de luxe, quel qu'il soit, d'obtenir un repas type pour le prix maximum de 20 francs, couvert compris. Sans doute le client restera libre, par le choix de certains mets on de certains vins, de se faire servir un repas à un prix supérieur, mais le restaurateur sera tenu, parle jeu des prix de la carte, de mettre à la disposition 4u consommateur pour une somme qui n'excèdera pas 20 francs, un potage, hors d'oeuvre, deux plats dont un de viande, un des. sert, carafon de vin et café,

La note se termine ainsi

« Un tel régime ne constitue qu'une première épreuve à laquelle M. V. Boret a jugé indispensable de procéder avec les établissements de luxe, avant de l'étendre à d'autres catégories de restaurants. Si elle ne donnait pas les résultats attendus, il ne reculerait pas devant des prescriptions plus restrictives et d'une portée plus générale. »

'•' La Guerre aérienne Londres, 23 septembre.

Communiqué du ministère de l'air Le nombre total des bombes qui ont été lancées dans la nuit de vendredi est de 22 tonnes 1/2 et non de 17 tonnes comme on l'avait annoncé tout d'abord. Dans la nuit de samedi, quatre aérodromes ennemis ont été attaqués à la bombe et à la mitrailleuse. Les hauts fourneaux de Hagendingen et de Rombach ont été attaqués et atteints. Le total des bombes lancées s'élève à 13 tonnes 3/4.

Tous nos appareils sont rentrés.

Avions boches abattus

Arras, 23 septembre.

Nuitamment, un gotha, qui survolait la région arrageoiso fut attaqué par un aviateur anglais.

Le gotha prit feu et s'abattit en flammes près de la commune de Dainville. Les aviateurs, un officier et deux soldats, furent tués. Un autre avion allemand, qui était en re-

connaissance, fut atteint par la D. C. A. et alla atterrir entre Saint-Sauveur et Athies. L'un des aviateurs, qui n'avait pas été tué sur le coup, fut transporte à Arras. Il expira peu après.

i.i.̃'̃y^.

fleadémie des Seienees Guérira-t-on le cancer?

La suggestion de la saignée lymphatique contre le cancer a, comme on devait s'y attendre, vivement impressionne depuis trois mois le monde savant, et son auteur, M. Yves Delage, apporte aujourd'hui à l'Académie le témoignage de plusieurs chirurgiens qui déclarent rechercher le moyen de pratiquer cette saignée si diflicile.

En attendant les résultats de ces recherches, M. Delage signale une observation qui touche de près la question et que lui a transmise un chirurgien du front, le docteur Bouchon.

Ce dernier, qui a soigné et soigne les grands traumatismes de la guerre, a constaté que 1 une des principales causes de la mortalité des blessés est l'intoxication par les plaies; et donc, il décape les plaies, puis les inonde d'un liquide alcalin. Alors se produit un écoulement de lymphe extrêmement abondant, et de ce traitement les malades se trouvent si bien, qu'en peu de temps tout danger d'intoxication est définitivement écarté.

Quel rapport entre le procédé du chirurgien Bouchon, la lymphorrhée, et ia saignée lymphatique? Ce procédé peut-il s'appliquer aux intoxications non traumatiques?

M. Yves Delage répond affirmativement. Il demande seulement qu'au lieu de faire agir la lymphorrhée dans des régions limitées, on étende au contraire son action aux grandes régions lymphatiques. Peut-être alors pourrait-on obtenir par des scarifications la désintoxication des cancéreux.

L'amiral Fournier communique la suite de ses remarquables travaux sur les formes de carênes favdrables aux plus grandes vitesses.

M. Le Chatelier expose les résultats d'une étude qu'il vient de faire en collaboration avec un autre savant sur l'hétérogénéité des aciers.

M. Le Chatelier présente d'autre part une sorte de manuel pratique, dont il est l'auteur, sur les applications du système Taylor dans les usines et ateliers. M. Bigourdan signale à ses confrères de la section de zoologie un fait curieux les moineaux disparaissent de certains pays ils pullulaient naguère; il revient notamment d'une région garonnaise qui paraissait être le séjour de prédilection des moineaux, et pendant trois semaines il n'a pu y rencontrer un seul de ces oiseaux. Le dernier mot, en cette affaire, appartiendrait-il aux pâtés d'alouettes ? 2

Ch. Dauzats.

Journaux et Périodiques « La Démocratie nouvelle »

C'est le titre du nouveau journal fondé par Lysis, qui, dans un article de tête intitulé « le Nouveau Parti », montre l'état d'esprit qu'il faut combattre. Mais entrons plus avant dans le musée des horreurs des parlementaires vont en Suisse. pour y conférer avec nos ennemis, pendant que nos soldats se battent. Ils reviennent on ne leur met pas la main au collet, on ne prend contre eux aucune sanction.

Alors, le crime s'éteud c'est d'abord une fraction des socialistes, puis, celle-ci grossis- sant, c'est la majorité de ce parti qui prétend se rendre à Stockholm pour y rencontrer ses « frères » allemands, toujours pendant que nos soldats se battent, ne l'oublions pas. Que fait le gouvernement? Il discute, on a même l'impression qu'il va céder, puis il se ravise, il interdit, mais bien timidement en s'excusant, sans un mot de blâme pour les misérables. Alors, la scandaleuse question continue à rester sur le tapis, les prétendus représentants des ouvriers affirmant impudemment leur droit de négocier la paix en dehors du gouvernement, pendant que les poilus sont dans les tranchées. On ne peut pas aller plus loin ? Mais si. Le chef de la majorité parlementaire lui-même est en prison préventive, inculpé d'intelligence avec l'ennemi; d'autres députés et sénateurs sont poursuivis avec lui. Le ministre de l'intérieur, imposé par le parti au pouvoir peudant la guerre, est un noceur qui courtles femmes, joue au poker, subventionne ou' couvre les espions et les traîtres pour toute sanction, on le condamne à fréquenter cinq années le casino d'une ville d'eaux! Le di- recteur de son cabinet a deux ans de prison on proteste contre la rigueur des lois Plus fort encore? Mais oui pendant que nos soldats se battent, une partie de la presse « française » fait le jeu de l'Allemagne, reprend ses argumentations avec complaisance et se dépense pour faire obtenir à nos ennemis les conditions de paix les moins onéreuses.

Disons-le cependant le pire scandale n'est pas le vice, la perversion, l'ignomi ie de quelques-uns, car il y a eu dans tous les temps des détraqués et des scélérats le plus révoltant, c'est la tolérance, on peut dire la protection, dont ceux-ci jouissent dans nos milieux dirigeants.

Peut-être, à l'heure actuelle, ce dernier mot contient-il une exagération mais Lysis a raison sur bien des points. L'affichage pour Victor Hugo

C'est M. Armand Dayot qui fort judicieusement le, demande dans cette lettre adressée au Temps

L'auteur de l'article consacré dans le Temps du 21 de ce mois au nouvel emprunt national cite, en guise de conclusion et nulle conclusion ne pouvait être plus éloquente -»- ces vers de Victor Hugo Eit nous les survivants, secourons ceux qui meur[rent:

Au-dessus des grands deuils, les grands devoirs [demeurent.

Donnons 1 Donnons Vidons le reste du sac d'or. Les Barbares n'ont pas tout pris. Donnons encor. Ne pensez-vous pas que, comme l'admirable discours de Clemenceau, il y aurait lieu aussi de demander l'affichage pour ce qUatrain sublime, qui perdrait d'ailleurs de son olfet en servant de légende à une image quelconque.

Malgré ses modestes dimensions, l'affiche-, de Victor Hugo (hors concours) obtiendra, croyez-le bien, un immense succès. Son rayonnement sera grand et profond. Et puis, ce serait aussi rendre un junte hommage, pendant ces heures glorieuses et tragiques, à notre grand poète national, au uoète de l'Année terrible, en permettant à son génie de participer à ce nouvel effort Kilriotique, le suprême effort de la déli-

.̃rance.

Voilà une excellente idée, que la Commission chargée de l'emprunt retiendra certainement.

Le Liseur.

ÉCHOS

Le livre du préfet.

Une innovation a inauguré hier l'ouverture de la session du Cunseil général du Pas-de-Calais. M. Leuillier, préfet de ce département où la bataille fait rage depuis 1914, et dont le chef-lieu, Arras, a' été détruit par les obus ennemis, a pris l'initiative de composer une histoire qu il a présentée à l'assemblée départementale. Il y-rappelle le rôle des élus du pays, dont plusieurs ont rendu de grands services à la nation. Depuis M. Ribot, M. Abrami, M. Jonnart, M. Boudenoot et MM. Briquet et Taillandier, jusqu'aux plus humbles maires de villages. De ces maires, les uns ont été arrêtés, emprisonnés et même fusillés, pour leur résistance aux ordres de l'ennemi, d'autres ont dû accomplir des prodiges pour le ravitaillement de leurs administrés.

La conclusion, c'est que la confiance des populations de l'Artois n'a jamais fléchi à travers les fluctuations des batailles et que tous les habitants ont fait courageusement et stoïquement leur devoir souvent douloureux et difficile. Nous recevons la lettre suivante Aux armées, le 20 septembre 1918.

Monsieur le Directeur,

J'ai l'honneur de vous avertir, quelques jours avant l'attaque, que j'ai nommé mon char d'assaut « Le Figaro ».

C'est la première fois que mon bataillon va donner. Nous sommes confiants dans la réussite des prochaines attaques et nous sommes surs de la victoire finale, qui, je l'espère, est proche.

Dans l'espoir que «Le Figaro contribuera de sa part à la victoire comme l'a fait son spirituel parrain et que le nom de votre journal donné à notre char ne vous déplaira pas, je vous prie de recevoir, Monsieur le Directeur, l'assurance de mes sentiments respectueux. vt L'EQUIPAGE. (Suivent les noms du chef de char et des deux conducteurs.)' Tous nos remerciements à l'Equipage. Puisse Figaro porter bonheur au char d'assaut, dont nous serons heureux d'insérer les prochaines citations et croix de guerre.

« L'ALOUETTE »

M. Maurice Level a beaucoup de talent et infiniment d'esprit. Il l'a prouvé maintes fois; il l'a prouvé dans cent contes pleins de maîtrise il l'a prouvé en créant ce personnage charmant et déjà presque légendaire de Mado il l'a prouvé en donnant, il y a quelques mois, sur la guerre et sur les immobilisés de l'arrière, un roman malicieux et mordant Vivre pour la, patrie. Il vient de le prouver une fois de plus et plus péremptoirement, plus brillamment que jamais. L'Alouette, le roman qu'il vient de publier (chez Flammarion) est pétillant de verve et d'ironie. C'est un roman gai, vivant, parisien. exquis

o :JC C

Autos militaires réformées. Vente et exposition permanentes de camions, tourisme, motocyclettes, pièces détachées, à Vincennes (champ de courses) et à Paris, Champ de Mars (métro Ecole mi" litaire). -̃̃̃

Chez le nouveau riche.

C'est son premier grand dîner. Ma- dame a sorti toutes ses perles, toutes ses dentelles. Dans le salon ruisselant de lumières, les ors tout neufs étinceltent.

Huit heures^ Le maître d'hôtel, solennel, ouvre la porte de la salle à manger Madame est servie, proclame-t-il. Eh bien! et moi? apostrophe sévèrement le nouveau riche, Il qui n'aime pas qu'on lui manque ».

Le Masque de Fer.

La Note autrichienne au Sénat La commission sénatoriale des affaires étrangères a entendu, hier, M. Stephen Pichon.

Le ministre des affaires étrangères a fourni des explications détaillées sur les réponses des puissances ailiées à la note autrichienne et sur l'ensemble de la situation diplomatique, spécialement en ce qui concerne les evénements de Russie

AUTOUR DE LA GUERRE

UN PROJET DE PLUS

Qui n'a pas sa Société des Nations? L'Allemagne en produit de tous les genres et de tous les modèles. Voici que le député Erzberger donne 'aux journaux les bonnes feuilles de la sienne qui va paraître en librairie sous le titi» La Société des Nations, acheminement vers la paix.

L'ouvrage est en .trois parties organisation, principes, sanctions. et ne comporte rien de bien original sinon la tendance à tout considérer du point de vue allemand et à tout construire au bénéfice de l'Allemagne.

'PETITES NOUVELLES

A V « Officiel ». Par décret du ministre de l'instruction publique, M. Fougères, directeur de l'Ecole française d'Athènes, est nommé membre du Conseil des Musées nationaux, en remplacemet de M. Guillomet, décédé.

^N^/N^N– 1

VIENT DE PARAITRE Dernières publications Chaque volume format in-18. Prix 4 fr. 55. Calmann-Lévy, Editeurs, Paris, 3, rue Auber.

Pierre Loti, de l'A-

cadémie française. L'Horreur allemande Anatole France, de

l'Académ18 française. Le Génie Latin. René Bazin, de l'A- LaGloserie

cadémie française. de Champ dolent. René Boylesve, de Le Bonheur à cinq l'Académ'* française. Sous.

Léon de Tinseau. Le Secret de Lady Marie.

Francisque Parn. En suivant la Flamme Adrien Bertrand. L'Oragesurlejardin de Candide.

Max Peau ville. Jusqu'àl'Yser. Auguste Gérard, La~Tr`i~le Entente et ambassadrde France. la Guerre. Adolphe Aderer. Les ffeures de la Gukrra.

Marcel Berger. Jean Darboise auxiliaire,

DERNIÈRE HEURE

La victoire de Macédoine

Londres, 23 septembre.

Communiqué anglais de Salonique Comme résultats des attaques et de la forte pression continue des troupes anglo-grecques, en coopération avec l'avance franco-serbe plusà l'ouest, l'ennemi évacue l'ensemble de sa ligne Doiran-ouest du Vardar. Il a mis le feu à la gare d'Hudova. ainsi qu'aux entrepôts de Cestovo, Tike et Tatarli. Ses troupes et ses transports encombrent maintenant la route vers le nord qui est violemment bombardée et mitraillée par nos aviateurs.

Nos troupes avancent. Elles ont déjà atteint la ligne Kara-Ogular-Hamzali, à un kilomètre au sud de Bogdanca et au sud-ouest du Vardar où elles avancent sur Arzenci, en contact avec les Grecs à Gurincet.

L'Aviation dans la bataille

Front britannique.

Le 23 septembre, malgré le temps couvert et les averses fréquentes, le travail de notre aviation a continué pendant la journée; nous avons effectue des réglages de tir et d'utiles reconnaissance.

Nos appareils de bombardement ont lancé onze tonnes de bombes au cours de la journée.

Huit avions ennemis ont été abattus; quatre des nôtres manquent.

La nuit suivante, malgré le mauvais temps, nos escadrilles de nuit ont attaqué avec succès un aérodrome ennemi près de Valenciennes lançant quatre tonnes de bombes. Tous nos appareils sont rentrés.

••* '•̃'̃

Front français.

Le sous-lieutenant Hérisson a abattu deux avions le 18 septembre. (Ce sont les dixième et onzième victoires de ce pilote.)

L'offensiYe du marécîial Foch Amsterdam, 23 septembre.

La Gazette de Cologne la juge ainsi Les préparatifs des armées de l'Entente en vue de la décision recherchée semblent être torminés.

Si le maréchal Foch, comme généralissime, réussit à étendre le théâtre de la guerre de la mer du Nord à 1 Arctique et à poursuivre.de tous côtés l'offensive contre la Quadruplice encerclée, une fois de plus ce serait un coup de maître dont le maréchal Foch espère recueillir les fruits à l'Ouest.

Les conditions favorables de l'Entente sont l'unité de commandement et la supériorité en hommes et en matériel.

Nous avons déjà signale le secret digne d'envie au sujet des tanks blindés se comptant maintenant non par milliers mais par dizaines de mille, et de l'instruction des équipages. Il faut ajouter l'augmentation du nombre des canons, des munitions, des engins créant dés gaz et des brouillards, des lance-mines, des lance-flammes,.des mitrailleuses et des aéroplanes de tous genres. Il est inutile de nier que l'industrie allemande est incapable de fabriquer la même quantité de matériel. La supériorité de^ tanks blindés est incontestablement du côté ennemi.

L'auteur conclut que toutes les considérations de nature locale, militaire, politique et morale obligent le généralissime à affirmer énergiquement une dernière fois sa force et qu'il peut résulter de cette entreprise une décision au moins pour l'année courante.

=oc-

Le projet Erzberger Londres, 23 septembre.

Commentant le projet de constitution d'une Société des nations élaboré par M. Erzberger et publié par la Gazette de Voss, la Westminster Gazette dit Les propositions sont excellentes en principe et n'en sont pas moins bonnes sur le papier parce qu'écrites par une plume allemande. Mais, de l'écrit au fait, il y a beaucoup de marge, et il nous faut, avant tout, savoir de qui Erzberger est le porte-parole. Nous pouvons différer d'opinion sur tel ou tel détail de son projet, mais il n'y a pas l'ombre d'un doute que son adoption honnête par le peuple allemand signifierait la mort et la destruction du militarisme prussien et la fin des seigneurs de guerre.

Nouvelles Diverses Contre la dysenterie

A la suite d'un certain nombre de cas de dysenterie, dont plusieurs suivis de, décès, qui ont été constatés à Paris et dans le département de la Seine, le préfet de police fait placarder sur les murs un avis à la population. Il y rappelle que la dysenterie se transmet parle contact des déjections des malades, soit directement, soit indirectement, par les personnes ayant approché les malades ou par l'intermédiaire des eaux suspectes, du lait, des crudités, des mouches, etc., etc. Donc, faire bouillir l'eau et le lait, faire cuire les fruits, s'abstenir de salade et appeler le médecin le cas échéant,

Dans la couture

La- journée d'hier n'a apporté aucune modification dans la situation cfôée par le différend qui s'est élevé dans la couture parisienne.

Les cousettes se sont rendues en grand nombre dans la matinée au meeting qui avait été décidé au cours de la réunion de samedi. Elles ont maintenu leurs revendications et voté l'ordre du jour suivant Considérant que la question de vie chère ne saurait être résolue par des indemnités successives, des milliers d'ouvrières intéressées dans le différend actuel demandent de faire un appel à l'opinion publique, d'accord avec les organisations ouvrières groupées dans la C. G. T., pour mettre les pouvoirs publics en demeure de résoudre la question de la vie chère par la réquisition- générale de tous les produits nécessaires à Inexistence et leur taxation de vente selon les salaires ouvriers de chaque région, et par la création de magasins coopératifs où toutes les ménagères pourront s'approvisionner. Elles demandent également que la loi sur les loyers soit révisée dans le sens de la justice, en tenant compte des sacrifices de la classe ouvrière, et décident de remettre immédiatement cet ordre du jour aux organisations centrales d'opinions, aij syndicat central, à la C. G. T., à l'Union fédérale des locataires, etc., pour que chacun prenne ses responsabilités.

Deux nouvelles réunions eurent lieu l'après-midi, simultanément, l'une à la Bourse du Travail, l'autre 83, rue de la Grange-auxBelles. Les décisions du matin y furent confirmées à l'unanimité.

Aujourd'hui, réunion des commissions patronales et nouveau meeting des ouvrières. Il est probable qu'il en résultera des essais

La victoire de Palestine

Londres, 23 septembre.

Le Roi a adressé le télégramme suivant au général AUenby

.C'est avec un sentiment de fierté et d'admiration que tous, ici, nou-i' avons reçu les-1 nouvelles de l'opératiou si habilement conçue et -i brillamment exécutée, à la suite de laquelle les forces britanniques des Indes et les forces alliées sous votre commandement, appuyées par la flotte royale, ont obtenu une victoire complète sur l'ennemi.

Je suis certain que ce succès, qui a ainsi. libéré la Palestine de la do.nination turque, prendra place parmi les grands exploits de l'histoire de l'Empire britannique et restera à jamais 'un témoignage mémorable <ie la valeur du commandement britannique et des qualités guerrières des troupes britanniques et indiennes.

LES EFFECTIFS

Londres, 23 septembre.

Selon VAgenee Reuter, le total des effectifs turcs était d environ 60,000 hommes et les forces combattantes de 35,000.

EN AUTRICHE

Le comte Croque=Notes

Baie, 23 septembre. M. Theodor Wolff, rédacteur en chef du Berliner Tageblatt, a interviewé le comte Burian. Celui-ci a déclaré, entre autres, que l'accueil reçu par sa note ne pouvait pas le surprendre:

Mais dans une situation comme celle exis.tant actuellement, il est nécessaire de temps en temps de faire apparaître les choses sous jour plus clair à l'aide d'un réactif. Il voit dans la hâte extraordinaire avec laquelle M. Wilson a répondu « une nouvelle preuve de l'ambition qu'il a d'être t'arbitre, du monde. Ambition qu'il avait déjà comme neutre ». M. Wilson (d'après le comte Burian) ne voulait pas que l'Angleterre et la France se missent en travers de ses idées en exposant des désirs particuliers. Il voulait empêcher une entente entre elles. « C'est pourquoi il a agi si vite. Cela ne manquera pas d'amener des froissements. » (?)

De même, le comte Burian croit que la rapidité avec laquelle MM. Balfour et Clemenceau ont pris position trahit leur appréhension d'un mouvement pacifiste dans leur pays.

Et M. Burian va continuer. Chaque fois qu'il pourra, il ira de sa note toujours d'accord avec ses alliés.

-ao4-

La Presse de ce matin Le Petit Parisien (l'-colonél Rousset): c Déjà 25,000 prisonniers, 120 canons, des trains entiers sont tombés aux mains du vainqueur. C'est une défaite irréparable, la plus complète qu'aient encore essuyée ces misérables acolytes de l'empereur allemand. Le Petit Journal (lieutenant-colonel de Thomasson)

Quoi qu'il en soit, Liman von Sanders et Scholz, qui sont les Ludendorff de Palestine et de Macédoine, feront peut:être revenir les Toura;iiens de leur fétichisme pour le com.mandement allemand. Et si les Turcs fatalistes s'accommodent de la faillite de Liman von Sanders, celle Scholtz est susceptible d'aigrir singulièrement les relations ger» mano-bulgares.

L'Echo de Paris (M. Maurice Barrèg) En présence des coups redoutables que nous portons successivement à eux-mêmes et à leurs alliés, comment la nation et l'armée allemandes ne se rendraient-elles pas compte de la ruine inévitable de leurs espérances et de leur cause ?

Victoire (M. Gustave Hervé) Les Turcs ont déjà perdu, de l'autre côté du désert de Syrie, la .Mésopotamie. Les voici qui perdent la Palestine tout entière et probablement toute la Syrie, puisqu'on ne voit pas d'où les Turcs pourront à. temps amener une armée pour sauver Bey. routh, le grand port de Syrie, Damas et Alep, les deux capitales syriennes.

La seule consolation de la Turquie en son malheur, c'est de savoir que son alliée abhorrée, la Bulgarie, est presque aussi malade qu'elle.

De la Bulgarie ou de la Turquie, qui de-» mandera la première une paix séparée T

de conciliation en vue de la fin prochaine du conflit.

Le Comité intersyndical a remis un coni-. muniqué laissant entrevoir que certaines maisons de couture auraient déjà accepté en partie de faire droit aux revendications présentées par leur personnel.

On croit que le ministre du travail interviendra lui-même dans la journée pour hâter la fin de cette agitation.

L'heure légale

Quel est le ministère de l'Heure ? C'est celui des travaux publics, qui communique la note suivante

En exécution des prescriptions du décret du 23 février 1918, l'heure normale sera rétablie dans la nuit du 5 au 6 octobre prochain. Le 5 octobre, à 24 heures (minuit), il y aura lieu d'arrêter les pendules pendant une heure.

Accident mortel ••

Une automobile appartenant à un industriel de Villeneuve-la-Garenne a tamponné et tué sur le coup, l'avant-dernière nuit, avenuo des Batignolles, un homme porteur de papiers au nom de Henri Loutrel.

Une enquête est ouverte pour établir les responsabilités de cet accident.

Les chiens contre le commissaire Sous ce titre nous avons raconté qu'une dame VandenCruyssen, ruedeGrandçhamp, à Bagnolet, avait lâché plusieurs chiens contre le commissaire de police, M. Boulanger, qui venait chez elle faire une perquisi- tion.

On a dû faire feu sur ces molosses. Mais il en reste et on peut se demander qui va s'occuper d'eux, leur maîtresse n'étant plus là. La comtesse de Yourkevitch, qui, comme on le sait, a créé à ses frais, à Neuilly, un refuge pour les animaux, nous informe qu'elle se charge de l'hospitaiisation des chiens valides et des soins à donner à ceux qui ont été blessés.

».»!•

La treille du Roi

Fontainebleau. Les grappes de la treille du Roi ont été adjugées, samedi, dans le parc du château de Fontainebleau 29 lots, de 25 kilos chacun, ont été vendus à des prix très variables de 31 à. 110 francs. Au total, l'adjudication a produit 1,814 fra es, Argus,


lie JfWa^i la tille

RENSEIGNEMENTS MONDAINS

Le lieutenant Etienne de Naurois, du 360e d'infanterie, vient d'être, pour fait de guerre, nommé chevalier de la Légion d'honneur,et de recevoir une troisième citation à l'ordre de l'armée

Le 5 septembre 1918, la garnison importante d'un village tenu par l'ennemi étant soumise par erreur au feu de sa propre artillerie, le lieutenant de Naurois s'est offert spontanément pour exploiter cette circonstance. A la tête d'une quinzaine de volontaires, tous pris parmi son personnel de mitrailleurs, il franchit le glacis battu par les mitrailleuses ennemies,et après un vif combat, dans lequel il montra un à-propos, une habileté de manœuvre et un courage vrai-ment remarquables, s'empara, avec ses seuls moyens, de tout le village, dont les défenseurs surpris; cherchèrent leur salut dans une fuite désordonnée. Malgré la faiblesse numérique et la fatigue de sa troupe, a ensuite assuré jusqu'à larelève la possession de la localité par un dis̃ positif judicieux pris sous un bombardement des plus vIolents.

Le lieutenant Etienne de Naurois est lequatriéme fils du comte Ludovic de Naurois, volontaire de 70, et le frère du chef d'escadrons Jean de Naurois, chevalier de la Légion d'honneur, trois fois cité, tué en combat le 16 avril 1.917 à la tête d'un bataillon du 555e d'infanterie.

Le capitaine Louis de Fraguier, commondant le 2° escadron du 3e régiment de hussards, vient d'être inscrit au tableau de la Légion d'honneur avec la citation suivante Excellent officier, d'une brillante conduite au feu, possédant de belles qualités de commandement. A été blessé grièvement à son poste pendant un bombardement ennemi. Amputé de la jambe gauche.

Mrs Pheasant Steval, femme de S. Exc. le ministre des Etats-Unis à Berne, est arrivée à Paris avec sa fille.

Lady 1-ohnstone, femme du ministre de la Grande-Bretagne en Hollande, est arrivée à Paris.

MARIAGES

Le 17 septembre a été célébré dans l'intimité, à Versailles, le mariage du baron Louis d'Anglejan, lieutenant au 440 d'infanterie, décoré de la croix de guerre une palme et trois étoiles, "fils du commandant baron d'Anglejan' et de la baronne née de la Serve avec Mlle, Isabelle de la Rocque, fille du commandant de la Rocque et de madame née Pierron.

Le mariage du capitaine-aviateur Larère avec Mlle Béraud du Palis a été célébré ces jours derniers à Dinan.

Les témoins du marié étaient le, général Archinard et le général bàron d'Urb'al ceux de la mariée la marquise de Lespagnolle et Mme Antier, ses sœurs.

Nous apprenons le mariage de M. Emile Javary, ingénieur des ponts et chaussées, ingénieur en chef de l'exploitation de la Compagnie des chemins de fer du Nord, commandeur de la Légion d'honneur, avec Mlle Thérése-Mélanie Pralon, fille de feu M. Arthur Pralon, qui appartint longtemps, comme ingénieur également, à la même Compagnie. M. l'abbé de Brémoy, curé de Beuville, t a béni, en l'église de Vaux-sur-Seulles, le mariage du lieutenant de vaisseaujean Le Courtois du Manoir, décoré de la croix de guerre avec palme, avec Mlle Yvonne de Gourmont, fille du marquis et de la marquise de Gourmont.

Les témoins du marié étaient MM. Henri et Honoré du Manoir, ses frères celui de la mariée son cousin, M. du Tilly, agent de change honoraire.

Onannonce,deLondres,les fiançailles de lady Victoria Cavendish-Bentinck, fille du duc de Portland, avec le capitaine Michael Erskine Wemyssi, des Royal Horse Guards. DEUIL

Ce matin seront célébrées, à dix heures, en l'église Saint-Honoré d'Eylau, les obsèques de Mme Magnan, née Haritoff.

On annonce fa mort glorieuse, sur le front, de M. Paul-Emile O'Quin, aspirant d',artillerie, petit-fils de M. O'Quin, député de Pau sous le second Empire..

Nous. apprenons la mort de l'aspirant Paul Michelet, du 277e régiment d'infanterie, décoré de la croix de guerre, tombé glorieusement au nord de Soissons le 30 août 1918. Il était le fils de M. L,'on Michelet, l'un des directeurs de la papeterie Marion.

On annonce la mort de M. Georges Pcrrenoud, décédé subitement à Ecorches, près de Trun, dans l'Orne, où a eu lieu l'inhumation provisoire.

Les obsèques de M. Georges Salvy, Vèmnent avocat riomois, ont eu lieu samedi matin, 21 septembre, en l'église du Marthuret, parmi une assistance fort importante qui témoignait par sa présence empressée des re-

Feuilleton littéraire du 24 septembre 1 91 8 La Vie littéraire

L'ENNEMIE DU RIDICULE.

1 DÉFENSE DE LA LANGUE FRANÇAISE

En France, la question du ridicule est presque une question sociale. Depuis que Gambetta, par figure de rhétorique, a dit qu'il n'y a pas de question -sociale pour faire entendre qu'il y en a plusieurs, nous ne réservons plus cette majestueuse épithète au seul prolétariat, nous lui avons restitué toute l'ampleur de son sens étymologique, et nous qualifions indistinctement de sociaux les problèmes qui intéressent l'ensemble ou une classe de la société, voire l'élite. Le ridicule n'est pas la moindre des questions sociales.

Chez nous, et ailleurs. Nous aurions tort de revendiquer ici un privilège; et, cependant, nous l'avons fait. Du temps que les Français se dénigraient par coquetterie, comme ils ne pouvaient nier qu'ils n'eussent un sentiment extrêmement vif et pointilleux du ridicule, ils avaient imaginé de dire que c'est une faiblesse, une tare, une raison de ne pas agir, une des innombrables causes de notre décadence avérée. Ils avaient aussi décrété que les peuples forts ne s'inquiètent point du ridicule, et en soupirant d'envie, ils alléguaient, sur ce point comme sur tant d'autres, la supériorité des Anglo-Saxons.

L'exemple était, en vérité, bien choisi Ni les Américains, ni les Anglais, qui préfèrent à tout leur lib rté, ne consentiraient d'en sacrifier un atome au souci du qu'en-dira-t-on, et nous ne sommes pas si sages mais nous avous deux preuves au moins qu'ils sentent le ridicule et le craignent. La première est qu'ils s'en moquent, avec autant d'esprit que nous, et le même esprit, bien qu'il leur plaise de lui donner un autre nom. La seconde preuve est que notre ironie les déconcerte, ou cette forme dégénérée de l'ironie qu'on appelle blague. Le plus sérieux obstacle a 1 entente cordiale a été, longtemps, la blague. Il n'y paraît plus. Il fallait la guerre.

grets profonds laissés dans la région par cet homme de bien.

-Les obsèques de Mme Colle, vice-présidente du « Bon Accueil de la gare de" Lyon ont eu lieu hier matin, à dix heures. Le ministre de l'intérieur à fait déposer sur son cercueil le médaille d'oi- de l'Assistance. Mme Frédéric Licktenbetger, veuve de l'ancien doyen de la Faculté de théologie protestante de Paris, vient de succomber. Le sergent Hubert de .Chevigné du génie, fils du comte et de la comtesse Olivier de Chevigné, tous deux décédés, a succombé le ig septembre, à l'âge de trentequatre ans, à une pneumonie foudroyante, dans un camp américain où il était en mission. Il était le frère et le beau-frère du capitaine Guy de Chevigné, de M. et de Mme Jean Joubcrt, de M. et de Mme Edward Mackie et du lieutenant Henri de Chevigné, dont la fin glorieuse au Soudan, il y quelques années, est restée comme une des plus belles pages de l'épopée africaine.

Serigny.

LA MAISON des BAMBOUS est ouverte

PERRET ET VIBERT

170, Bd Haussmann, angle de la rue de Courcelles cD j3c ic iv :m zr -e>. m- c> w Meubles anciens et modernes ANTIQUITÉS-HAUTES CURIOSITÉS

PROPOS FÉMININS De la rouille et de l'or sur les arbres joli assemblage glissant des feuilles dans nos robes de demi-saison. Dans l'air passent des fraîcheurs soudaines; elles nous font retrouver des gestes frileux oubliés au cours des chaudes journées de l'été. Les premiers chrysanthèmes ont fait leur apparition. Ils étalent à la vitrine des fleurîtes l'orgueil de leur intensive beauté. Tout cela c'est de l'automne qui commence. La Parisienne ne se trompe pas à ces signes précurseurs des grands froids vers lesquels nous avançons lentement. -Aussi la première préoccupation de son retour à Paris est-elle d'abdiquer les parures des villégiatures estivales pour revêtir celles que les couturiers ont combinées pour l'hiver. A peine descendue du train, elle court chez Deddy, une de ses maisons préférées. La variété des modèles qu'elle y trouve, leur ligne gracieuse, quelque chose de particulièrement jeune dans leur allure ont le don de séduire les coquettes qui se revivent dans ces chiffons, avec leur finesse naturelle, leur esprit et leur impérieuse volonté de ne pas vieillir. Le succès de Deddy est donc très grand. Elle nous offre des amours de costumes tailleur, parmi lesquels la Marne, en lainage de fantaisie rouge et noir, sera de toutes nos courses matinales elle a aussi des robes exquises, dont Babiole, en velours chiffon bleu de roy et garnie de petit gris, qui sera de tous les thés. Elle a des robes très élégantes, dont Suzy, en satin noir et tulle dentelle blanc avec un petit rien cuivré à la ceinture et qui sera de tous les dîners, de toutes les « premières ». Et combien j'en pourrais citer d autres Mais à quoi bon? Toutes les connaîtront demain.

On revoit Paris avec plaisir, ce vaillant Paris longtemps menacé et qui ne fut jamais plus joli. Deux mois loin de ses multiples

attraits, c est beaucoup et quelle joie pour celles qui,parties depuis avril, reprennent leur promenade matinale aux Acacias. Qu'il est beau le Bois, en ce moment, avec ses touches d'or, de rouille et de pourpre! Quelle animation sur nos boulevards avec le mélange des uniformes alliés, et comme sont tentants les magasins qui nous offrent leurs ravissa..te frivolités Pour ces allées et venues, le tailleur est préleré à la robe; le tailleur pratique, auquel suftit un col de tourrure et qui n'exige pas de folles dépenses. Beaucoup de femmes l'ont adopté pour le jour, réservant la robe aux dîners. Une occasion unique, une manière

de costume reclame- Création HULTON que dis-je un vrai

coutume réclame nous est proposé par Hulton. On en verra la ravissante silhouette reproduite ici.

Il est en cheviote anglaise marine, mais

De compte fait,on ne voitqu'un peuple au monde qui n'ait aucun sentiment du ridicule; et 'comme le disait si bien, l'autre jour, M. Clemenceau, ce n'est pas un peuple digne de ce nom c'est les Boches. Mme de Staël elle-même, qui nous a légué tant d'illusions à perdre, n'ose pas attribuer aux Allemands le sens du ridicule le sixième sens. « Corinne, dit-elle, apercevait le ridicule avec la gaieté d'une Française, et le pei-> gnaitavecl'im gination d'une Italienne.» Mettons que les Français exagèrent. La Rochefoucauld a dit « Le ridicule déshonore plus que le déshonneur. » On nous contait même, autrefois, qu'en France le ridicule tue, et c'est bien pis car, ainsi que l'écrivait sur un album une des Brohan, je ne sais plus laquelle, « il n'est aucune personne de bon sens qui ne préfère infiniment le déshonneur à la mort. » Enfin Voltaire écrivait à Damila,ville « J'ai toujours fait une prière à Dii>u, qui est fort courte la voici « Mon Dieu, rendez nos ennemis bien ridicules Dieu m'a exaucé. » Se satisferait-il aujourd'hui de cette vengeance ? Elle semblerait anodine. Le ridicule n'est plus un épouvantail, les cas mortels étant fort rares, et l'on se demande si la crainte qu'il inspirait jadis, même outrée, n'élait pas pius utile que nuisib e, quand on voit tous les gens qu'à présent il ne tue point.

Si l'on n'en meurt plus, ce n'est pas la faute de Gyp. Depuis plus de trente ans, cette femme à l'esprit brusque, au geste prompt, siffle, cogne, gifle et exécute. Sa verve innombrable pouvait prétendre à tous les genres de satire, mais elle s'est, comme on dit, spécialisée. Elle déteste le vice et le mal, et les juge en son for intérieur, mais ne publie pas ses arrêts elle ne condamna officiellement que, les ridicules, elle est leur ennemie patentée, ou (mieux, leur bourreau. Elle les attrape au vol comme des. mouches elle frappe plus sec que dur: d'un seul coup l'aiïàire est réglée. Je ne crois pas qu'elle en ait raté un. S'il en reste, c'est qu'ils sont trop.

Elle est impitoyable, et opère avec une féroce gaieté. Notez qu'elle a le ^cœur sur la main. Je la crois pleine de tendresse et capable de mansuétude; mais, dans l'exercice de sa fonction, elle ne connaît plus personne elle ne connaît

se répète, suivant les goûts, ,en noir, en violet, en taupef ?tt marron, tabac ou vert. Doublé de soie jufqu'â taille, il réali-e, pour un prix mininîe, l'idéal du tailleur correct et chic. Les chapeaux sont moins bien inspirés. Il en est cependant d'assez jolis dans le nombre, en panne, en velours, en peluche, en fourrure, toujours souplement traités. C rtaûie petite toque, dont l'étoffe s'évade des deux côtés en longues et larges ailes, obtient un succès très justifié il en est de. même pour le chapeau mandarin, emprunté à l'Extrême-Orient et qui se fait surtout en velours noir souple, brodé de points de soie d'une nuance cuivre en vogue que l'on appelle Estèrob^La pointe molle de ce chapeau se rejette on arrière et est brodée de la môme soie cuivre.' ̃

j^i. Rosine,

ENTRE NOUS

Rien n'est pluk'jÔir que le cadre dans lequel évolue Deddy, aussi est-ce un double plaisir que d'aller voir ses ravissants modèles, 22, rue des Capucines.

•*»

Le costume réclame de Hulton, dont il est parlé plus haut, est offert au prix unique de 225 francs dans n'importe quelle nuance. Et l'on dit que tout renchérit! Hulton, 37, boulevard Haussmann.

«*•

Aussitôt arrivé à Paris, on fera bien d'aller jusque chez Lise, 17, rue Cambacérès, voir ses ravissants chapeaux de velours, de peluche, etc. Lise est une des artistes qui savent le mieux nous chapeauter tout en observant les prix de guerre. Non seulement elle a le coiffant » des très grandes maisons, mais une jolie diversité de formes et de nuances dans laquelle les plus difficiles trouveront toujours leur idéal. (English spoken.)

en Septembre

~tea y x RÉGLAME

3, Rue du Louvre, PARIS-TAILLEUR Les Treuils de labourage de Dion-Bouton

.Que, dans nos exploitations agricoles françaises, l'énergique mécanique doive se substituer chaque jour davantage à l'énergie animale, c'est l'évidence même. En raréfiant la main d'œuvre et le nombre des bêtes de labour, la guerre a posé le problème de la culture totale et intensive du sol dans toute son acuité. Ma,s l'énergie française était là. En ceci, comme en tout le reste, elle a fait des merveilles et le problème est résolu. Aux épreuves de Motoculture qui viennent d'avoir lieu à La Verrière, les Usines de Dion-Bouton de Puteaux ont fait, avec deux matériels de labourage de 25 et de 40 HP., des démonstrations particulièrement saisissantes.

L'appareil motoculteur de Dion-Bouton est du système à traction par câble dont le premier type, sous la forme d'appareil à vapeur, a fait ses preuves depuis plus de cinquante ans. Chaque matériel comporte deux treuils et une charrue-balance, que chaque treuil tire successivement d'un bout à l'autre du champ par le moyen d'un câble de 400 à 500 mètres de longueur.,

Pas de poids considérable comme avec une charrue automobile ou un tracteur direct, pas de compression de la terre, pas de puissance absorbée par le seul deplacement de l'engin.

Dans l'appareil motoculteur de DionBouton, toute la puissance du moteur est utilisée pour le travail.

La vitesse est suffisante pour que l'appareil puisse servir, le cas échéant, de tracteur sur route. Il se déplace aisément, même dans les plus mauvais terrains. Sa facilité d'évolution est remarquable, il vire dans un rayon do sept mètres.

Deux matériels sont construits en série, l'un de 40 HP, l'autre de 25 HP. Avec le premier, on peut effectuer des labours en terre moyenne, soit de 6 socs, jusqu'à 25 centimètres de profondeur, la largeur de terre travaillee étant dans ce' cas de 1 m. 80, soit de 3 socs à 35 C3ntimètres de profondeur sur 1 m. 20 de largeur de terre labourée. Suivant l'état de l.a terre, on peut labourer dans de telles conditions une surface

que sa consigne, et. le devoir qu'elle a librement assumé. L'adversaire avec qui elle se mesure est formidable elle n'aurait garde de lui rendre des points. Elle écarte les circonstances atténuantes elle ne veut pas « énerver la répression ». Elle ne souffre point que l'on plaide la « responsabilité atténuée ». Elle sait qu'on peut à la rigueur être criminel sans le faire exprès, mais non pas, être ridicule. Quelqu'un- disait à Théophile Gautier, un jour qu'il se mettait en fureur contre un imbécile Voyons Ce n'est pourtant pas sa faute

Et Théo répondait:

-Je n'en suis pas bien sûr.

Gyp n'est pas bien sûre. Que dis-je? Elle est parfaitement sûre que i«.j péché de ridicule est conscient, volontaire, prémédité, et de surcroît qu'il s'assaisonne d'une delectatio morosa. Elle déroge, pour lui seul, à la loi évangélique, qui interdit de haïr le pécheur elle met pécheur et péché dans le même sac. On dit que celui qui aime bien châtie bien. Mais celui qui hait bien châtie mieux. Elle châtie mieux. Toutes les armes lui sont bonnes. Elle griffe, elle morJ. Si une chiquenaude suffit, elle se contente de la pichenette. Elle prépare sa victime à coups d'épingles et la sert au couteau. Elle caricature ou (quelle perfidie !) elle peint au naturel. Souvent, elle dédaigne, et passe. Ses plus terribles sarcasmes sont ses plus légères impertinences.. Son acharnement scandalise les bonnes âmes, qui ne sentent pas toute l'importance du ridicule et, apparemment, le définissent comme Duclos « Le ridicule consiste à choquer la mode'ou l'opinion. » S'jl ne consistait qu'en cela, Platon, qui a inventé bien avant Ibsen que la majorité a toujours tort, Platon eût fait l'apologie du ridicule je. n'en ai pas retrouvé trace.

Duclos ajoute « Le ridicule est le fléau des gens du monde, et il est assez juste qu'ils aient pour tyran un être fantastique. » Cet être fantastique est, entre les mains Gyp, un pantin dont elle manie si ^Jçoitement les fils, que c'est elle, quand, il lui plaît, qui tyrannise eu son nom. Elle le fait pour le bon motif, et s'il était possible de réformer les moeurs par la moquerie, elle aurait certainement. remis en vigueur, dans la

moyenne de terrain de 4, 5 et même 6 hectares par journée de dix heures. Le second matériel permet, en terre moyenne, de faire des labours, soit avec 4 socs jusqu'à 0m 25 de profondeur, la largeur de terre travailléeétant de lm20, soit avec 2 socs jusqu'à 0m 35 de profondeur sur 0m80de largeur.de terre labourée. La surface de labourage en 10 heures peut atteindre 3, 4 et même 5 hectares. Les treuils de labourage de Di,onBouton sont, comme on voit, des instruments de travail intensif de premier ordre. On ne saurait trop attirer sur eux l'attention des agriculteurs français. c. w.

Nouvelles Financières

BOURSE DE PARIS

Paris, le 23 septembre 1918.

Séance languissante. On attend le décret fixant les modalités de l'emprunt qui paraîtra sans doute le 25 courant.

Le Crédit mobilier s'avance à 458 50. Transatlantiques 285.

Les valeurs métallurgiques sont généralement offertes.

A signaler la nouvelle étape des Câbles télégraphiques qui finissent à 420 avec d'excellents achats.

Nazareno y Anexas, 25 50. On parle de l'absorption d'une mine voisine et divers développements qui expliquent le mouvement actuellement en progrès.

INFORMATIONS FINANCIÈRES POUR LES PORTEURS DE BONS DE LA DÉFENSE. Le ministère des finances publie, un peu tardivement peut-être, la note suivante

« Aux termes de l'article 3 de la loi du 19 courant, les Bons de la Défense nationale, souscrits avant le 15 septembre 1918, seront admis en libération des souscriptions à l'emprunt avec une majoration calculée sur leur valeur de reprise et fixée à 0,50 0/0 pour les bons à six mois et un 'un; 0,25 0/0 pour les bons à un et trois mois. » Cette majoration reste acquise aux bons souscrits antérieurement au 15 septembre qui viennent à échéance entre cette date et la clôture de la souscription. Ces bons, dont les porteurs doivent s'abstenir de solliciter le renouvellement, seront repris pour leur valeur nominale, accrue d'une part de la majoration calculée sur ladite valeur et, d'autre part, des intérêts courus depuis l'échéance.

» Quant aux bons échus avant le 15 septembre et qui ne seraient pas encore renouvelés, ils seront repris, de même, pour leur valeur nominale augmentée tant de la majoration que des intérêts courus depuis le 15 septembre. »

MARCHÉ OFFICIEL DU 23 SEPTEMBRE Comptant

u O/o Défense n1* Act. Métropolitain.. 425.. a libéré 88 20 –Nord-Sud 131.. 4 O/O libéré 7165 –Omnibus 410.. 3 0/0. 63 25 –Voitures 41â 31/20/0 –Distribution. 400.. Ch. de fer de l'Etat. 398 Suez 5200 Maroo1914 4a.. Extérieure Esp». 112.. Ville de Paris 1865 546.. Argentin 1907 1871 384 1911. 94.. 1875 500 25 Egypte unifiée 95.. 1904 344.. Japonais 4 0/0 82 50 1912 244 75 '15 1913 Banquede France. 5200 Serbe 5 0/0 4. 415 Crédit Foncier 760 Russe 1867-1869 Banque de Paris | 1891-94. 42 75 Comptoirnat.d'Esc. 810 1909. 53 Crédit Lyonnais 1216 Andalous Communales 1899.. 376.. Nord-Espagne 1906.. 400 Obl.Hord-Èspag.l" 413 1912.. 215 I Sara osse 420.. Fpnoières 1 909 220 i Rio-Tinto 40/01913 443.. Brianskord. 227.. Act. Est 835.. Naphte 210.. Obl. Est 3 0/0 370.. Prowodnik. 195.- nouv. 342 50 Aciéries Marine 1660 Act. Nord i412 Aciéries ParMutraau. 1145 Obi. Nord 5 0/0 450 Commentry-Fourob ̃ 30/0. 336 i Radinerie Say ord. 447 Act. Orléans 1170 ..< Hsiraistd'Ewgie élso.. 591 Obi. Orléans 3 0/0. 360 I Penarroya 1390 nouv.. 34i Boleo 849 Obi. Ouest 30/0. 361 Berdougnan 1591 nouv. 356 50 Montbard. 533.. Act. P.-L.-HI 992 Trefileries du Havre 262.. Obl. Lyon fusion 340 Tabacs Philippines.. 1110 nouv. 342 50 Sucreries Egypte. 547.. Action Midi 990.. Chica.,0 Obi. Midi 3 0/0. 359 50 Est-asiat. Danois. 4145 nouv. 356 75 OuestOural

Syndicat des banquiers en valeurs Comptant

Cape Cdppep ,114.. ModderF. B 244.. Caoutchouc 216 Mount Elliott. 111 Chartered. 26 i Mozambique. 27 50 Maltioff(un.) 395 j Rand Mines. 88.. Crown Mines. 72 i Robinson Gold 25 75 DeBeers 457 i Bakou 1120 EastRand. 10 75 Spassky 41 Ferreira Deep 25 75 Tnarsis 160.. Goldfields 55 5OToula 562.. Malacca(ord.") 122 £0 Monaco (5«") 519..

MARCHE DES CHANGES

Londres, 2604 1/2 à 09 1/2 Norvège. 167 1/2 à 71 1/2 Danemark. à. Portugal /.à Espagne. 12» h 26 Petrograd à Hollande 2 62 1/2 à 66 1/2 Suède lfcl 1,2 2 à 85 1/2 Italie. 84 à 86 Suisse. 121 3/4 à 23 3/4 Bew-York5 441/2à 49 1/2 Canada à

bonne société, plusieurs lois essentielles de la civilité puérile et honnête.Je doute qu'elle ait apporté de grands changements au train des choses; son effort n'en est pas moins méritoire et son œuvre est considérable. La guerre ne l'a pas interrompue. Gyp est mobilisée. Gyp fait la guerre, à sa guise, qui n'est pas, dans l'ordre littéraire, la plus facile; car « iL est, dit Molière, bien plus aisé de se guinder sur de grands sentiments que d'entrer comme il faut dans le ridicule des hommes »,

« Mais, objecteront les gens qui précisément se guindent, et ne comprennent rien à la sublime familiarité de cette épopée que nous vivons, est-ce bien le temps d'entrer dans le ridicule des hommes, et est-il même un ridicùle de guerre?» Hélas! On n'espérait pas que la guerre eût cette vertu de supprimer le ridicule? On accordera seulement qu'elle en aggrave le péril et le rend justiciable des cours martiales. N'oublions pas que nous sommes en état, de siège.

Oui, certes, puisqu'il y a un ridicule de guerre, il' faut y entrer. Gyp est entrée dedans, si je 'puis hasarder cette expression dont elle n'aurait pas peur, comme elle n'a peur de rien. Les titres seuls des volumes qu'elle a publiés depuis quatre ans témoignent qu'elle n'a pas eu tort de foncer vigoureusement. Ceux « de la nuque », les « flanchards » et les « profi tards » ne seront peut-être pas du même avis (1). On se passera de leur permission, et leur dossier sera joint à l'enquête que poursuit Gyp, depuis beaucoup plus d'un quart de siècle, à travers la foire aux vanités.

Ceux qui écriront notre petite histoire, seront bien obligés de consulter cette petite comédie humaine. Ils ne s'ennuieront pas. C'est déjà une belle assurance d'immortalité pour une romancière que ses ouvrages soient classés comme documents. J'ai d'ailleurs idée que Gyp n'y tient guère et que, si elle pensait jamais devenir sujet de thèse en Sorbonne, elle crierait « Ohé les psychologues 1 » Je vais l'affliger encore plus elle ne sera pas seulement la (1) Gyp, Ceux de la Nuque, les Flanchards, les Pro'fitardf, 3 vol,4rthèiU8 Fayard et Cie, édit.

C ITII ATlflVC imim mïbi franco

SIiUATIONS aro~ti~saoo,da~ao~o

dl I U A 1 1 U 11 d PIGIER,53.ra9 de Rivoli.Fapis ^.y^»– C!OIM[I~TJMn<~TJE!S La soirée de boxe privée offerte par le conseil du National Sporting Club de France aura lieu le jeudi 26 septembre, a 8 h. 45 du soir précises, dans les salles du Cercle Hoche, 22, rue Daru.

LIBFtAIRI7E

ACHETEZ CHEZ ̃ TOUS IES BONS LIBRAIRES ET. 0K

~r®-sw

10 Me ROYALE PARIS à LA

RENAISSANCEdeLMT FRANÇAIS etdesINDUSTRIESoeLUXE

Son Numéro Exceptionnel

La BEAUTÉ de PARIS

Texte par

«RSÊNE ALEXANDRE LÉONCE BEnÉOITE

HENRY COCHIN –GEORGES CAIN

HENRI CLOUZOT.–J C N FORESTIER

DANIEL- LESUEUR

NOZIÈBE -GEORGES LE00M1E.J.A FAUCHîER'MAQNAN 100 Illustrations

Couverture en Couleur de P. E. COLIN Le Numéro Prix Franco 6^"

Oinccriun HcNKr LAPAUZE

Le livre qu'il faut lire

FKRNAND ENGERAND

DÉPUTÉ DU CALVADOS

LE SECRET

· DE

LA FRONTIERE 1815-1871-1914

CHARLEROI

C'est l'ouvrage sur la guerre le plus important Un vol. grand in-octavo; 600 pages; 8 portraits gravés; 14 cartes horè-texte; pnx 15 fr. (sans majoration). Envoi franco du port.

ÉDITIONS DOSSARD, 43, rue Madame Parls-6"

IMPRESSION & ION à prix modérés.

IMPRESSION & EDITION LiïL?$£fc, travaux divers. JOU VE & Ci0, rue Racine, Paris.

COURRIER DES THÉATRES

Ce soir

A la Comédie Française, à 8 h. 1/4, Notre Jeunesse (MM. H. Mayer, Siblot, Granval, Denis d'Inès; Mmes Suz. Devoyod, Valpreux, Bretty, Dux).

A l'Opéra Comique, à 7 h. 1/2, Werther (Mlles Delécluse, Vaultier; MM.Ovido,Vaurs). A l'Odéon, 7 h. 8/4, le Grillon du Foyer (Mmes Colliney, Mag. André, Soria; MM. Vargas, Coste, Maurice Lamy, Roger Vincent). Au Vaudeville (Gut. 02-09), à 8 h. 1/2, Nono (Sacha Guitry, Yvonne Printemps, Baron fils, Jeanne Fusier, Mad. Farna et Hiéronimus). Mat. jeudis, dimanches et fêtes. nia Porta -Saint -Martin (Nord 37-53), à 8 h. 1/4, le. Chemineau (M. Jean Daragon; Mme Marguerite Moreno MM. Duval, Bourdel). Matinées jeudi et dimanche. Au Gymnase (Gut. 02-65), à 8 h. 1/2, la Vérité toutenue(MaxDearly, Jeanne Cheirel, Marken, Gorby, Cousin, Lurville, Gibard, Kitty Ott, Capazza). Mat., jeudis et dim. Au théâtre Sarah-Bernhardt, à 8 h. 1/2 (sauf lundis et venjUpedis), les Nouveaux Rtches (MM. AbelTarMe, Brousse, Chameroy Mmes Delys, Baujault, Dimanches, mat. à 2 h. 1/2. ̃ Au théâtre Antoine (Nord 86-32), relâche pour répétition de les Petits Crevés, opérette de Rip et Bousquet, musique de Willy Redstone. Première représentation jeudi soir. A l'Athénée, à 8 h. 1/2, la Petite Femme de Loth (Mme Marguerite Carré; M. Lucien Rozenbarg; MM. Arnaudy, Barancey Mmes DeuiseGrey, Germiz.etc.) Mat., jeud. et dim. il la Renaissance (Nord 37-03), à 8 h. 1/2, Florette et Patapon, vaudeville (Mmes Perny, Devarenne, Netmo; MM. Labry, Devilliers, de Rouher, etc. et M. Jean Prévost). Au Palais-Royal (Gut. 02-50), à 8 h. 1/2, Botru chez les civils (Violet, G. Cahuzac, Delphin, Resse et Gabin; Mlle Odette Darthys). Au Nouvel-Ambigu (Nord 36-31), à 8 h. 1/4, le Train de 8 h. Al (MM. Jean Coquelin, Lorrain, Cazalis, Gouget). Matinées samedis et dimanches.

-Au théâtre Michel, à 8 h. 1/2, Plus ça change, de Rip (MM. Spinelly, Raimu, Clermont, George et Etchepare Mme Christiane d'Or). Au théâtre Edouard -VII (Louvre 32-60),

proie des historiens, mais des grammairiens.

Quand elle conte, elle écrit comme un honnête homme, j'entends comme ils devraient écrire. Elle ne vise point à l'effet, elle est sans façon, elle a le style décoiffé; mais elle use naturellement du mot propre et d'une syntaxe correcte; enfin, elle sait le français, de naissance elle a de qui tenir, étant l'arrière-petitenièce de Mirabeau. Mais la plupart de ses livres sont en dialogues. Elle ne peut faire parler à ses héros que leur langage. Il s'ensuit que .ses œuvres complètes forment un extraordinaire monument philologique: les curieux en tireront un jour le vocabulaire et les règles baroques du charabia qui est présentement d'usage dans la soi-disant bonne compagnie. Gyp est sans reproche. Molière faisait patoiser les paysans et jargonner les précieuses. Si Paris et Versailles avaient pratiqué l'argot, il aurait écrit le Misanthrope en argot. Ce serait dommage. Les premiers auteurs du dix-neuvième siècle qui ont .mis en scène des gens du peuple ont dû, pour la même raison, risquer çà et là des répliques d'argot, voire des chapitres entiers; mais c'était l'argot du peuple, un vrai dialecte, non pas artificiel, pauvre et incohérent comme, celui du monde. Balzac n'a pas été réduit à cette dure nécessité de faire rouscailler (si j'ose m'exprimer ainsi) le faubourg Saint-Germain comme la Courtille. Daudet a déjà été moins heureux; de son temps, les choses commençaient à se gâter; mais ce n'était pas encore le désastre Monpavon avait de la tenue une femme élégante pensait avoir marqué suffisamment d'indépendance d'esprit quand elle avait dit une occase pour une occasion. Nous avons fait des progrès effrayants.

Me voici ramené à la défense de la' langue française. J'y avais touché l'autre jour. Pour un mot que j'en avais dit, j'ai reçu cent lettres qui me prouvent qu'au moins le public sain d'esprit voit le mal, s'en alarme et souhaiterait de réagir. On m'écrit « Faites donc une campagne » On m'écrit même « Faites une croisade. » Ce n'est pas à moi de la faire, niais au public il est maître de la situation.

Encore une fois, les écrivains ne font point le langage ils le fixent, et c'est le

tous les soirs, à 8 h. 3/4, et le dimanche, en matinée: la Folle Nuit (400 représentations}.; q Au Grand-Guignol (Cent. "38-34), relâche. Vendredi,. répétition générale du nouveau spectacle.

Au Trianon-Lyrique, à 8 heures, les Dragons de Villars.

À l'Abri (167, rue Montmartre) (Gut.50-15), relâche pour répétitions de Phiphi, opérette de MM. Willemetz et Sollard, musique de Christiné.

Au théâtre Albert-I" (64, rue du Rocher), à 8 h. 1/2, Comédie anglaise. Matinées le samedi, à 2 h. 1/2.

Au Nouveau- Théâtre Caumartin (25, rue Cau^ martin), à 8 h. 3/4* la Revue (Match Dolmarès contre Sandrini.) Tous les jours,5 h., matinée concert; le coloured Jazz Bandof New-York. La Comédie-Française donnera ce soir la, 100° représentation de Notre Jeunesse, de: M. Alfred Capus, dont la récente reprise est venue confirmer l'éclatant succès,

La seconde représentation des Marionnettes, la passionnante comédie de M. Pierre AVolff, si heureusement rentrée au répertoire vendredi dernier, a apporté au Théâtre-Françats une recette de 9,265 francs, chiffre extra-: ordinaire pour les représentations données en soirée.

La réouverture des Variétés.

C'est autour du '10 octobre, et avec une opérette nouvelle, la Dame de Monte-Carlo, de MM. Léglise etRingrain, musique de Germaine Raynal, que le théâtre des Variétés fera sa réouverture, sous la direction de M. A. Pavie, auquel M. Max Maurey a sousloué le théâtre pour cette saison. A ce sujet, nous croyons savoir que M. Max Maurey a eu le délicat scrupule de ne rien vouloir organiser lui-même avant l'issue du procès qui reste en instance, si malheureusement pour le beau théâtre.

Hier, dans l'église de Mesnil-le-Roi (Seineet-Oise), a été célébré, dans l'intimité, le mariage de Mlle Juliette Brasseur, fille de Mme et de M. Jules Brasseur, chevalier de la Légion d'honneur, président de l'Association des secrétaires des théâtres et concerts de France, avec M. André Berley, du Théâtre national de l'Odéon.

L'un des témoins de la jeune mariée était le célèbre artiste des Variétés, Albert Brasseur, son oncle.

A la Porte-Saint-Martin.

Le Chemineau attira dimanche la même énorme affluence que les autres semaines. Plusieurs centaines de personnes ne purent, faute de places, être reçues à la Porte-Saint- Martin. La célèbre pièce de M. Jean Riche- pin impressionne toujours aussi profondément le public, qui vient en foule l'applaudir.

Le Chemineau est, tous les soirs, ainsi qu'aux matinées du jeudi et du dimanche, interprété par Jean Daragon et Marguerite Moreno.

Au théâtre Sarah-Bernhardt.

Ce soir mardi, à 8 h. 30, les Nouveaux Riches, la joyeuse comédie au succès légendaire, toute de rire et de gaieté.

On peut, sans aucun supplément, retenir ses places à l'avance.

Le Gymnase, dans la journée de dimanche, a ancaissé le grand maximum, en matinée et en soirée, et de nombreux spectateurs n'ont pu trouver de places.

Max Dearly bat le record de tous ses succès antérieurs. Mlles Cheirel, Marken, MM. Gorby et Lurville et tous les interprètes ont leur part dans ce triomphe.

Au théâtre Antoine. ̃̃̃̃̃.

Le théâtre Antoine fait relâche pour les répétitions du cinglant chef-d'œuvre de Rip et de Bousquet, les Petits Crevés,Tpouv lequel Willy Redstone a écrit la plus savoureuse musique. On applaudira dans cette mordante satire M. Signoret. Aux côtés de M. Signoret on applaudira Girier, Georgé, Cahuzac, Pierade, René Baltha, Marcelle Devries et la danseuse Mona Païva. Jeudi, à 2 h. 30, répé-.tition générale à 8 h. 30, première de les Petits Crevés ou la Petite Cour d'Henri III.

A la Renaissance.

Ils sont à la peine, c'est bien le moins' qu'ils soient à la joie, nos héroïques alliés et poilus. C'est l'avis de leurs familles qui, dès qu'ils arrivent en perm à Panam, les conduisent applaudir Florette et Patapon, le plus parisien, le plus désopilant des vaudevilles qui, dimanche encore, dans la coquette salle de Mme Cora Laparcerie. rassemblait un public si nombreux que l'on dut refuser des places, en mâtinés et en soirée. Ainsi conti- nue la vogue extraordinaire du célèbre vau-'deville de MM. Maurice Hennequin et Pierre Veber.

Au Nouvel Ambigu. `

Le bon capitaine Hurluret-Coquelin envoie

peuple qui le crée, les honnêtes gens qui l'épurent. Un bon écrivain ne peut rien contre le mauvais usage; il peut tout au plus protester par son exemple et prêcher dans le désert. La réciproque est vraie, heureusement; les Goncourt eux-mêmes etHuysmans n'ont pas réussi à corrompre le langage français. Il n'est de science que des langues mortes, les langues vivantes s'apprennent par tradition d'où il suit que les destinées du français dépendent non des érudits; mais des. personnes bien élevées. La réforme du langage est une réforme de l'éducation. Le besoin s'en fait sentir. Avant tout, il faut s'élever contre cette superstition extravagante et, tranchons le mot, inepte, qu'il est affecté de parler correctement. La recherche des fausses élégances n'est pas moins dangereusé. Je lisais avant-hier, dans un journal, au sujet des prix fixes « Le client riche rn indiffère. » Un jour de semaine, le chroniqueur eût écrit que le client riche lui était indifférent; mais comme c'était dimanche, il a cru devoir s'habiller. Un auteur dramatique a écrit: « Cette femme m'insupporte. » Et le souffleur a soufflé cent fois ce barbarisme Ce n'est pas sans dessein que je fais cette digression à propos de Gyp. Je répète qu'elle est innocente des cacologies à la mode et qu'il faut même la remercier d'en avoir bien marqué le ridicule. Mais le corrupteur de la langue française est un de ses plus fameux personnages, le p'tit Bob ou, si l'on veut que ce gamin agisse sans discernement, les chers parents du p'tit Bob, qui l'élèvent mal.

Jadis, supposé qu'un jeune garçon ne s'amusât pas follement au dîner de famille, s'il avait dit « Je m'embête », on l'aurait fait sortir de table. S'il disait maintenant « Je m'ennuie », les chers parents, m'sieu l'abbé lui-même, feraient la moue, et diraient à demi-voix « Oh que cet enfant est poseur! » Je me demande avec angoisse par quels termes de corps de garde le p'tit Bob, d'ici à vingt ans, devra signifier son ennui, pour que m'sieu l'abbé et les chers parents le louent de son aimable simplicité.

Abel Hermant.


® ®. A

o 1 à 11-4 TRO~F" Ell

INGÉN!Euft'~ CO E~U'R i ~'2jAV

par le Train de 8 heures 47, le brigadier Laguillaumette-Lorrain et le cavalier Croquebol-Cazalis à la recherche des canassons Murat, Mailloche, Michel et Macferlane. De là, toutes les inénarrables aventures dans lesquelles nous les suivons en chemin de fer d'abord, puis sous l'averse diluvienne, puis dans le « boui-boui rigolo », etc., etc. Le fou rire s'empare du public au premier de ces six tableaux et ne le laisse qu'au dernier niot de la pièce.

•Matinée les samedis et dimanches. Au théâtre Edauard-VIL la Folle Auit va bientôt doubler le cap de la 500e représentation.

Tous commentaires seraient superflus. Ce formidable chiffre qu'aucune pièce n'avait encore atteint depuis la guerre'en dit plus que les qualificatifs les plus dithyrambiques.

Au Trianon-Lyrique.

,La reprise du Barbier de Séville fit triompher Mlle Rezia et M. La Taste; quant au Voyage en Chine, les fidèles de ce théâtre revirent avec plaisir et applaudirent le chefd'oeuvre de Bazin, comme ils applaudissent en ce moment, au théâtre, les Dragons de 'Villars, avec Renée Danthesse le Petit Duc, avec Denay et Jane Per'ny, et enfin là Mascotte, 'dans laquelle, en attendant de brillantes créations chez M. Louis Masson, Mlle Lucy Vauthrin fera sa rentrée le mardi 8octobre prochain.

,A l'Abri la fameuse revue 1918 qui a fait Jourir tout Paris dans le théâtre de guerre, a quitté l'affiche hier soir.

A partir d'aujourd'hui mardi, relâche pour répétitions de Phiphi, opérette en trois actes

v La Thémis COMPAGNIE FRANÇAISE D'ASSURANCES à Primes fixes contre

l'Incendie, les Accidents et le Vol j Fondée en 1882

Autorisée par arrêté

i DE. M. LE MINISTRE DU TRAVAIL ̃ en date du 4 mai 1918

ASSURE

Contre les dommages matériels et les I accidents corporels causés par les bombardements aériens, ainsi que' par la chute des projectiles de la Défense tirés sur les appareils ennemis. UN AN

DU"6° de la police ou SKAMOIS

ou SIX MOIS

Siège Social 6, rue Halévy, Paris

Bureau de Paris 24, rue du 4-Septembre Si vous digérez mal

Prenez de la Magnésie Bismurée

Par périodes, presque tout le monde a mal à l'estomac après manger, et nombreux sont ceux qui souffrent le martyre après chaque repas. Certains se plaignent simplement de digestions difficiles, de dyspepsie, d'autres parlent de gastrite, mais quel que soit le nom donné à ces troubles, le nombre des remèdes essayés, le nombre des docteurs consultés un soulagement instantané et 'presque inyariable peut être obtenu en prenant dans un peu d'eau chaude, après chaque repas, une demi-cuillerée à café d'un simple neutralisant connu sous le nom de « Magnésie Bismurée ». Ce produit neutrailise l'acide sécrété en excès, arrête la fermentation de la nourriture cause des neuf ̃dixièmes des troubles digestifs et permet ainsi à la digestion de procéder normalement ;et sans douleurs. Grâce à ses propriétés remarquables, la « Magnésie Bismuréo » est maintenant en vente dans toutes les pharïnacies, accompagnée d'un contrat de garantie en assurant le remboursement intégral en cas de non-satisfaction. Il est donc nécesteaire d'insister pour obtenir de la véritable « Magnésie Bismurée ».

Les Corsets et les Gaines PARABÈRE sontadoptés parles femmes de goût

Modelas élégants •:• créations nouvelles Spécialité de Comte, de Gaine. et de Soutien-Gorge» mu» aucun baleinage

Une mite s'impose aux "CORSETS PARABÈRE", ë 12, rue Tronchet, PARIS

̃ LA MAGNÉTO 'oonvient à La Valette tous les Moteurs

AUBERT"PALACE 1SSÎ-

Juste oa facc

Feuilleton du FIGARO du 24 Septembre

MIO^SAN ROMAN JAPONAIS

III

m

L'HOMME ET LA FEMME SE RENCONTRENT Suite

Sautant en l'air,'elle étendit le bras à la hauteur de ses yeux fripons.et pétillants.

Remarque son esprit d'équité, s'amusa Me Kenzie. Comme tu es moins grand que moi, il lui paraît juste que ta femme soit plus petite que la mienne. Katakuri San crut comprendre qu'on se moquait d'elle, ne pouvant saisir le sens complet des mots. Elle eut un petit sourire ambigu et s'assit en silence sur le zabuton (coussin).

Apres le tiffin, Me Kenzie faisant une exception n'alla pas à son bureau, cet après-midi. Les deux amis s'instahèrent sur la véranda, d'où la vue s'étendait sur la ville et la rade.

L'ancien artiste, devenu riche marchand, ne se lassait pas de demander des nouvelles de tous ses anciens copains du quartier Latin. et Somerville

RUC'T 3 'PARI:s UBL~E ~CH V~ RON ~IRIM 'ED IATE

i i dcs Italieus, 24

11 du Cr~dit lyoyais

de MM. Albert Willemetz et H. Sollard, musique du maître Christiné.

Au Nouveau-Théâtre Caumartin, la Revue poursuit sa triomphai carrière avec le match lelmarès contre Sandrini et les nouveautés musicales et chorégraphiques du fameux coloured Jazz Band, de New-York, qui attirent tous les soirs un monde fou. Depuis samedi, on donne à 5 heures des MatinéesConcert, et cette innovation obtient un vrai succès car pour le prix d'entrée, fixé à 2 francs, le public peut applaudir des chansonniers comme Enthoven, de Séluges, etc., et Mmes Jane Colombe] et Yvonne Guillet, ainsi que les Joyeux Nègres et leur orchestre si original.

M. Alphonse Franck, président de l'Association. des directeurs de théâtre de Paris, est parvenu, contrairement à ce que nous annoncions dimanche, et par sa ténacité bien connue, à faire transporter à Paris M. Hubert Genin. Le sympathique secrétaire général de l'Associaion est présentement soigné dans' une maison de santé, 11, rue Borghèse, à Neuilly, dont le numéro .de téléphone est Wagram 48-65.

L'état de santé de M. Hubert Genin est toujours grave dès qu'une amélioration se sera produite, nous serons heureux d'en informer les ombreux artistes qui nous demandent des nouvelles et en demandent à M. Alphonse Franck, lequel se trouve comme nous dans l'impossibilité de répondre aux nombreux coups de téléphone qui lui sont donnés à ce sujet.

SPECTACLES &CON CERTS Aujourd'hui v

A l'Olympia (2 h. 1/2), matinée avec le même spectacle que le soir.

Ce soir

*ux F3lh3-3eri}èr» (Tél. Gut.02-59), à 8 h. C'est Paris, grande revue en 40 tableaux (,Bach, Marly, Darbelie, Cornilïa, etc. et le corps de ballet des Folies-Bergère).

*l'OI/mp!a (Tél. Centr. 44-68), à 8 h. 30, spectacle de music-ball: Claude Go~den, Dalbret, Sam Barton, Jane Tyber, les 12 Marakech, de Paunac, les 6 Mizuno, etc. Au Casino de Paris (Tél. Cent. 86-35 et 03-33), à 8 h. 1/2, Boum! revue à grand spectacle

»– mm^^ n– AAAA ̃ A. ̃ A. jtk. A A. _n<

̃ .̃•'̃.

Par suite de la hausse du papier dont le prix est actuellement supérieur de 500 °/0 au prix d'avant-guerre ainsi que de la hausse considérable de toutes les matières entrant dans la confection du journal, FIGARO se voit. forcé faire subir une majoration de 25 X au tarif de toutes les ANNONCES et PETITES ANNONCES

à partir du 1" Octobre 1918.

Petites Annonces

PROGRAMME DES SPECTACLES

MATINEE

OLYMPIA (2 h. 1/2).

U ( Même spectacle que le soir) SOIRÉE

F B'ERGERE Pais, grande

~OLIES·B~1 ~i ~~I C'est Paris, grande

OLYMPIA «>̃ 44.63). SKiO. Spectacle de mus.fh. CASINOPARIS 8 L'nd^Sa^119

o i fil y â grand spectacle.

^ONCERT ftl La Revue des Revues.

NOUVEAU-GIRQUE^s^^l:

CADET-ROUSSELLE, 8 h, 1/2, Mind your Pips,. CHAUMIERE. Martini. Y a bond, revue.

(QuarOier Latm. Gob.

NQGTAMBULES^SaR-e^: LUNE ROUSSE, 58, rue Pigalls. les s" à8» 3/4. PERCHOIR, 43, Fs-Montmartre. Ouv. jeudi. PIE QUI CHANTE. \i li. 1/2. La Revue.

PAT'HTI? PIF \nUl3î,bidss Italiens.

PATHIJ1 P.L.~1U['3ÿ,bddstltatisns:

fi i H. Ej r .-1 UAlitiT' 1* de 2 à 11 h.

LeMystèrede la Double-Croix(2" ép.)An.de guerre) ÛATIMAf P DALAGE (Tél. Marc. 1 ô- 73). UilUlVlU > l 8 8k. 1/4. Anice, fille de ferme. Le Timide, etc. Location 4, rue Forest.

IRQUE MQDRAN' r.desMartyrs (Tél.

Cirque MEDRANO h^LHSZ^i 14. Matinées jeudis, dimanches et fêtes à 2 h. 1/2.

ne se fit pas prier pour parler de son cher Paris, qui durant ces dernières cinq années avait été son pays d'adoption. Yumoto et Folkard arrivèrent de bonne heure et l'on commença de bavarder gaiement, en dégustant le café et fumant des cigares.

Katakuri San écoutait avec une attention extrême et une tension d'esprit évidente, anxieuse de comprendre le sens de tant de mots nouveaux pour elle. Le crépuscule commençait à s'étendre et le ciel prit un to:: d-un bleu intense, saupoudré de poussière dorée. Des myriades d'étoiles étincelèrent dans la voûte azurée, et la rade apparut dans le lointain sous formé d'une grosse perie baroque, de teinte grise, passantau noir a mesure que s'étendait la nuit. Les rues, comme les hachures noires, entre-croisées, s'illuminèrent d'innombrables lanternes mouvantes, que portaient lés piétons, et les balcons et vérandas des nombreuses maisons de thé s'éclairèrent de guirlandes lumineuses, où se balançaient des lanternes multicolores. Chaque « sampan », chaque jonque arbora une lanterne de papier rouge, orange ou blanche, et ce fut une telle profusion de lumières que; So nvsrvi'l'le s'imagina que la ville était en fête.. ̃ VOrient-Queen faisantescâle;à Nagasaki, alluma son phare électriquequi, tournant de droite et de gauche, éclaira les recoins les plus reculés du1 bassin et des côtes. Un jet de lumière éclaira d'une façon fantastique les vaisseaux environnants, les maisons et la foule éparpillée le long du Bund, et le bourdonnement indistinct des voix s'élevait

TTIIfAI I PlAîPlf I 19> Faull9-lll|-Temil16 PASSERONT PROCHAINEmENT ILf À «/•€»» Atl

I I 1 111 _l"l J lit II 6t un Film FRANÇAIS à Episodes PlÂALÂPiOR TJ*J* UIJ lUlIMlT 14, Blie de la Dope RomanetmiseenscenedeM.P.MARODON **WVH4 iV|l

(Dorville, Nina Myral, Saint-Granier, Yv.Reynolds et Aimé Simon-Girard, H. Lamartine). AuConeert Wayot (lut.. 63-07) à 8 h. 1/2, la Revue des Revues (25 tableaux; 100 artistes; 300 costumes) les Excitantes. Les Jazz Band. Au Nouveau-Cirque (Tél. Cent. 41-84), à 8 h. 1/4, spectacle d'attractions. Les Dormondes, Marceline Rouvier, .ontel, Bertin, etc.. A Cadet- Rousselle, 17, rue Caumartin (Tél. Louvre 37-10), à 8 h. 1/2, Mind your Pips, revue en actes. 60 artistes, 150 costumes (grand bar américain)*

A la lïa'J-nière, io, bd Clichy (Marc. 07-48, à 8 h. 3/4, Martini, P. Weil, Paco, Mauricet,; Folrey, Simone Larcher, Suz. Micheline. Y a bond, revue. Le paveur, ombres de Brunner. AuxNo?tanbules,7, r. Champollion(Qti«Latin) (Gob. 42-34), M. Boyer, 1>; à 9 h., Enthoven, Cazol, Ynn Lu», Dovilliers, Varenues, Vallier. Allez Frères aux Noctambules, revue. –A la Lune Rousse, 58, r. Pigalle(Trud. 61-92), à 8 h. 3/4, D. Bonnaud, V. Hyspn, G. Baltha, Dominus, L.Michel. On rentre! revue (Mlles Marcel e Dornac, Suzy Doll et M. Spark). A la Pie qui charte, 159, rue Montmartre Tél. Cent. 25-67), à 9heures, Enthoven, Secrétan, Mauricet, Vallier, Devilliers; Quel tabac (Merindol, MaudLoty, Jane Colombel). Aux Folies-Bergère. .̃̃ Signalons l'énorme succès remporté par le fameux baryton anglais Hàrry Delëmere dans un répertoire des plus appréciés par le public anglais et américain. Immense succès de la revue C'est Paris! C'est le spectacle rêvé avec ses décors flamboyants, ses danses et ses attractions hors de pair. (Loc. Gut. 02-59.)

111

L'Olympia donne actuellement en matinée (fauteuils depuis 1 franc) et en soirée, un spectacle qui comptera parmi les plus beaux et les plus curieux qui aient été donnés par cet incomparable établissement. Parmi les principaux numéros d'un programme sans précédent, nous citerons Claude Golden (pour la première fois à Paris), Dalbret, Sam Barton, Jane Tyber, les 12 Marakech, Bl. de Paunac, la troupe Mizuno (Centr. 44-68.)

Le Perchoir, 43, faubourg Montmartre, transformé en un vaste music-hall, effectue jeudi 26 sa réouverture. Lucien Boyer, Andrée Divonne, Mary Dubas, Jean Battaille, Danvers, Mauricet, G. Gros, Jean d'Astorg, Fernand Heintz, Jean Vorcet et Jean Bastia sont au programme.

Qu'on se le dise Et à jeudi 1

C. ONCERT ),r YOL ('l'.Gu;,6S,07.1. 8 h,1/2.

Tslssoirs8h1;4.

VENTES DE PROPRIÉTÉS

TViniVri? A TT^MalBsherbes. Raviss. Hôtel

l\I,II,O,TCE'A U"~1aII)Sherbes. Raviss. Hôtel

illULlI viJCj/l.L) état de neuf., conf. mod, avec

sup. Atelier et jardin d'hiver. Situation unique P*,dem.300.00Qf.LeménageratC"\5,r..Richepanse JOLI PETIT HOTEL à vend., 5, r. Alphonse'de-Neuville. Ecrire Gibus, 9, cité Trévise. rpROCADERO, Hôtel à vend. beaucoup logem 1 Facil. paiement. Bluysen, 1 bis, r. Oflëmont. J vend. NORMAND, 1° Côte, spl. villa, 15 ch., parc 3 hect., mblée ou non. 2° Bel. Propr. de maître, gr. ligne, 20 p., 5 hect. dépend. Grands terrains p. industrie. F. Tranchant, Elbeuf. i ̃nretagne.BeUepropr.'bois)pleinrapp.,près gare D express, chasse, pêche, habit.moderne, 310 hect. I Prix 400,000 fr. Ecr.Branger,97,r.Richelieu, Paris. VENTES & LOCATIONS ]

fïïATflTÏ Bel1? VILLA à vendre ou à louer: Ullii 1 U U 13 pièces, eau, gaz, électricité, jardin, chalet, écurie, remise. Bertrand,8,r.d'Eprémesnil. LOCATIONS î

pORTE-MAILLOT.Instal.nouv.Chamb.meubl. 1 salon, 10 f.p.jour.Q<'luxe.7 bis, r.Débarcadère. TAT TQ appartements, luxueusem' meublés, l u vjjlkj conf. moderne. 178, aven.Victor-Hugo. AT nni?D Chamb. meub. avec cab. toilette; JLlUU DR lavab. S'adr. 2, aven. Pasteur (15=). MAISONS RECOMMANDÉES I ois de chauffage sec et scié livré à domicile. J D Pr.modéré. Ecr.Chardy,2,r.J.,cques-Kab)é.l8'. Exposition réclam. chapeaux modèl. grd0 mais. 1 Eivalant 60 à 95fr 29,39, 49". Yvette, 18^Vignon.; E

dans les airs, comme un mugissement de vagues brisées. Soudain, le phare tournant inonda d'une lumière aveuglante la véranda, où se tenaient nos amis, et Katakuri San, avec un petit cri de frayeur, vint se blottir aux pieds de Me Kenzie, assurant qu'elle avait vu flotter un bake-nomo (un esprit).

C'est très mal, très mal répétaitelle en, souriant et prête à pleurer de dépit d'avoir laissé, voir sa peur devant des étrangers. Oui, c'est ennuyeux! 'convint le jeune Folkard avec sympathie. Cela gâte le paysage. ,••,̃ > –̃Et dépouille la nuit de toute sa poésie, ajouta rêveusement Somérvîlle." Mais cela nous permet de voir clair i objecta le sage Yumoto. >. Katakuri San secouait sa petite tête, haut coiffée, et faisait la moue, tant l'avait effrayée cet éclair du phare. Cela nous permettra d'empêcher l'ennemi de s'introduire dans le canal de Megami, reprit Yumoto, et puis, il n'y a pas à dire, c'est une invention merveilleuse, l'électricité Cela va- révolutionner toutes les industries 1

:La discussion reprit de plus belle, et l'on dévisa sur la marche rapide du progrès. Mais oh s'aperçut bientôt quïl se faisait très tard. •̃ < Katakuri San se leva pour préparer deux -lanternes.: suspendues sur de longues perches de bambou, qu'elle alluma. Sa charmante petite figure se détachait délicieusement dans la pénombre, et comme elle se penchait vers l'oritice de de la lanterne, pour s'assurer qu'elie

COKE POUR LE CHAUFFAGE domestique, central et industriel. Grésillon et poussier provenant des sous-produits industriels. Livraison dans Paris, expédition province. Georges Izarar, 3, route de la Gourneuve, à Saint-Denis. (Téléphone 609.)

IMPORTANT LOT DE POUSSIER

BENEDICTINE ^estive LE MEILLEUR TONIQUE EST LE VIN' COCA MARIANI OCCASIONS Divers Chez HERZOG,41, rue de CHATEAUDUN. A vendre avant la An septembre pour le compte du Baron de X. 1 magnifique portrait du Duc de Penthièvre attribué à Van Loo, tableau et cadre bois du xviii8; tableau allégorie bataille signé Lebrun; 1 Surtout pièce de milieu pâte tendre de Sèvres, Pièces uniques; 1 Salon 10 pièces Beauvais reproduction du château de Fontainebleau; 1 grande Salle à manger de Kriég-er 1 Cabinet d* travail de chez Keller,; 1 Chambre à coucher frontons roses; Peti's meubles vitrines; Gravures anciennes 1 grand Lit Renaissance h voussures, pièce de château Grands Lustres plaquettes 1 grande Psyché chiffonnier avec médajllons peintures signés. Les Galeries Herzog sont ouvertes les dimanches et fêies.

r~tî~T)? PUM TAPIS d'ORIENT. Ecr.

T'AfJJFri? PïïfîR TAPIS d'ORIENT. Ecr.

J Aunii 1 h UilMl Haïm, 29, bd Rochechouart

Achat.Cher.Meub.Tapis.Léger,Geoffroy-Mariè,9. AVIS FINANCIERS

CREDIT FONCIER DE FRANCE Tirages des 10 et 23 Septembre 1918

Les obligations désignées ci-après sont remboursables par les Lots suivants

Emprunt 5 1917.. 1.869.543 250.000 fr. Communie 2,60 1892 482.395 1OO.OOO Communale 3 1912. ,1.759.350 100.00O Foncière 2,80 ^4895. 394.863 100.000La liste complète sera publiée "dam le BULLETIN OFFICIEL desTirages du Crédit Foncier qui parait ie^t) et le 4$ de «haqjre mois et donne les. numéros de -tous lès titres sortis aux 90 tirages annuels, qui attribuent des lots à 6.444 obligations dont 1 est remboursable par 500.000 fr., 8 par 250.000 fr., 6 par 200.000, 5 par 150.000 et 70 par 100.000 fr. Prix de.l'abonnement 2 fr. par an à adresser 19, rue des Capucines, Paris. RESTAURANTS RECOMMANDÉS

PfMT A D Fk F Restaurants Italiens L\J yjuAÏXlJl 12. r. Favarl-9,bi des Italiens Cuisine italienne de 1er ordre. Vins renommés HOTELS RECOMMANDÉS Paris HOTEL CAMPBELL Hôtel de fam. Dern. conf. TTATIL1! CASTIGLIONE, 12, rue Gastiglione. IlUl LL Ppr°Jos.BoRGO. Conf. mod. Cuis.renom. HOTEL DE CRILLON p&

Rue de Castigdione

HOTEL LOTTI ^J^^r TTTTI?TTA HOTEL-RESTAURANT Jj L 1 £j l 1 A 43. boulevard Rasvail.

j~ ~T 8, rue de la Paias.

HQTEL MIRABEAU. %&?&£& MONCEAU MODERN HOTEL, 6, r. Roussel 1V1 (1.7e)i!;au c,h, Net!)e par vide..l\sç;Té}" priY~. Avec ou sans p'ens°°.T. wag. 28-24'St°a Cour cel les. HOTEL PLAZA-ATHE^ff^

6, r. Chauaeau-Lagarde

HOTEL ROBLIN Wtt^^ HOTELS .S -JAMES & ALBANYSS HOTEL TERMINUS sai&ÏÏia** Province (Stations balnéaires et Villes d'eaux) H À \fWI,\i Hôtel des ANGLAIS. Splend. posit. UAnnii'i élevée. Tr. gd jardin. Ouvert tout l'été MONTE-CARLO

HOTEL DE PARIS

REPUTATION MONDIALE'

CHAUFFAGE CENTRAL

A proximité des terrasses du Casino NICE ^'ATLANTIC &&£?.&

NICE- -LATI-JANTI Grand confort.

HOTEL SCRIBE NICE Réouverture' 1er Octobre. Dernier confort A n/1 PUAM Hôtel Régina et d'Angleterre. dttyAuiiulx'lero,rd. Conf. mod. Parc. 15' p? jour

f^A P-.K1I7IDT3 A T LB gband-hotei,

r1\A"P FERR' "AT' ,LE GRAND-HOTEL

Uilr-rJDitltlAl Léon Ferras, pp^-dir--

[déal séjour d'été entre NICE et Monte-Carlo. rtlÀTTÙTT' IV DHÔTEL BELLEVUE lilUUVlLLri EST OUVERT RAPATAT FQ-DE-L'ORNE. OUVERT Di-iUi\ULrjO jusqu'au 30 SEPTEMBRE ïOTEL DES THERMES situé dans l'Etablis'.

brûlait bien, le rouge et le blanc de perle de ses petites joues s'estompèrent délicatement à la lumière orange du papier.

Bientôt Yumoto et sa compagnon disparaissaient au tournant du sentier. Les deux amis regagnèrent chacun leur chambre.

Somerville s'endormit sous son moustiquaire bleue, au cri des cigades, et au moment de s'assoupir, il crut distinguer la voix de Katakuri San, à travers la cloison.

Oui, Fuji, disait-elle, jolie petite femme pour lui 1

Me Kenzie ne paraissait pas être de son avis, puis l'éclair des-votx s'éteignit dans un murmure imperceptible. Un petit rire argenté. Un "battement de mains. et tout fut plongé dans le silence. -̃̃• .zr-wjrt: LES PREMIERS FILS DETEA TRAME Très tôt, dans la 'matinée, Somerville fut éveillé parle chant flû; gros-bec et le gazouillement des moineaux nichés dans les arbres du jardin.

La veille, avant de se coucher, il avait repoussé un des panneaux du shoji,' à travers lequel filtrait une échelle- de lumière dorée, douce et transparente. Etendu sur sa mince Rjlllas'se,' il suivàit des yeux les jeux d&jumière à travers la gaze bleue de la moustiquaire, se laissant bercer au doux^gaz millement des oiseaux. Il se rappela" ce'que lui avait dit Violet Desborougu

Vous n'entendrez chanter les oiseaux qu'on vous réveillant très tôt à

® °'

~p (B~a'-Pyrén ).L'HOTEL

| SALIESDE-BEARN iSTaffiffffff VERNËT-LES-BAINSiPp0YRT0nRGA^otu1veJr?. VICHY-HOTELS DU PARC VJSSÏÏS?. ENSEIGNEMENT

A partir du 1" octobre 1918; i«DnDrA;vte tarif des Petites Annonces IMPORTANT concernant ^'Enseignement sera de 3 fr. la ligne.

i Institutions

INSTITUTION DE JEUNES GENS Cours secondaires complets. Baccalauréats Préparation Ecoles industrielles. Classes maximum 5 élèves. Etudes surveillées. 81, r. de Courcelles.

n ENTRÉE d'octobre, SECOVDA1RE.

Rentrée d;octobre. rriAi n SECONDAIRE.

.V-Honore-d Eylau tiliULIl Reorutem'l«ord

fc.xt.,deini-pens.Ecr. ou voir j)' 67, rue Boissière.

LE[~,[RU~j7,r.Bleue.Ext.j.g.,progr.lyc.,

LLULfc UUUt I b.,sess.oct.,mavs,cl.l921, juill I 'I\CT|TïjT commercial de Vincennes,94,rue L/ IiVMlIlH de Fontenay, Vincennes, Enselg, coin. en4 an. Enseig. sec, bacc, sciences, langues. Institutrices

nstitutrice diplômée cherche situation dans une famille. Mlle Secretan, 8, av. Frémiet, 10° arr. Cours et Leçons

Anglais, français, sténo-dactylo, comptabilité. Leçons sur place et par correspondance. Ecole Pigier, 53, r. de Rivoli et 19, boulev. Poissonnière SITUATION LUCRATIVE p' l'Ecole technique de Représentation. 58 bis, Ch.-d'Antin, fondée par industriels. Cours oraux et corresp. Broch. gratis. pprenez manucure, pédicure, coiffure, massage rnedic.,inflrmière.Ecoleaméricaine,130,r.Rivoli. OFFRES ET DEMANDES D'EMPLOIS v A partir du 1er octobre 1918,

T™-Bnr,£A*r*le larif des Petites Annonces IMPORTANT pour Offres ET DEMANDES D'EMPLOIS sera de 3 fr. la ligne.

Infirmiers, Gardes-Malades

Infirmier, 38 ans,demande place, références tout 1" ordre. Louis, 11 bis, rue Jean-Nicot, Paris, 7». ̃" Emplois divers

Jeune homme, connaissant français et grec, dem. empl. dans un bur. Tyllianakis,50,r.Gay-Lussac Gens de Maison

nn dem. jeune fille .16 à 18 ans, sachant coudre, présentée par famille ou orpheline de guerre, comme débutante femme de chambre. Ecr. Mme Auben,9,boul.Pereire (17e) ou se présent-matinée. J re femme de chambre, excellente coutuwère 1 références verbales ler ordre, place ou extra. Mlle Chncault, 32, avenue Montaigne, Paris. Oem. fme de ch., sér., s'occup, enf., place stable. Laurent, 53 bis.q.des Gds-Augustins,mardi,4à 6. Dame recommande particulièrement nurse, très expérimentée, supérieure sous tous rapports, pour situation head nurse auprès de bébé S'adresser Mme Alice, 82, av. du Bois-de-Boulogne. On dem. bonne à tout faire de 35 à 40a., sérieuse, sachant un peu cuisine, ménage, JaY- et repass B. gages. S'ad. au concierge,ll,pl. delaMadeleine Chauffeur, ?4 ans, Français, brevet 1913, réféc rences sérieuses, désire place maison Paris ou province. Fontaine, 17, r. Auguste-Chabrières (15-) Ménage, 20 ans, concierge, dem. même pi., mais, de rap. Sacot,102ter,r.deLagny,Montreuil-s.-Bois RENSEIGNEMENTS UTILES Divers ANNUAIIIE LDÀ CURIOSITÉ ^iSTS Antiquaires. 1 vol. Paris 10 francs. Dép'* lO-'rSO Administration 90, rue Saint-Lazare, Paris.

MARQUE DB^T*BRIQUE

^gdj& AVEC LE GILLETTE ^KlE^âaPc^fch Lame toujours prête

ySŒç&Ë&ÊÊÈÈÊr'^ La Lame GILLETTE au double tranchant velouté triomphe

^^Eggl^BBfBSBm des barbes les plus dures, sans repassage ni affilage.

HSSSE&fiS^ On la trouve partout aux prix suivants

^HB^^ >' Le paquet de 12 lames. 6fr.

mécessaiSgillette do 61ames- 3fr. complet avçc^ames Grand Choix de Modèles. En Vente partout

25 francs

CATALOGUE ILLUSTRÉ Êh ^trMr^'Tr^. ru t rrrr c i. » FRANCO fi 1MMAÉ>Ul& GILLETTE Safety Roxof sur simple demande ^Hjj^^Mgrg^^ et? Boston, Lond^s^Montréat

^^B^KmKmBm&i^wH^m^& Wr o^^rîi repassage, ni affilage. IB^HH^HBIIHHBhHHI^^I

Paris. Imprimerie du Figaro, 26, rue Drouot.

l'aube, ou en rentrant chez vous à une heure très avancée de la nuit, car, pendant le jour et pendant tout l'aprèsmidi, il règne partout, même au milieu des bois, un silence absolu, ce qui a fait dire à bien des voyageurs, ayant le sommeil dur ou ne voyageant qu'en plein jour, que le Japon était un pays sans oiseaux.

Sa pensée revenait obstinément à Violet. Etait-elle partie directemeut pour Tokio ou était-elle' restée à bord de VOrient-Queen, qui se balançait là-bas, dans la rade, pour continuer son chemin jusqu'à Yokohama? Elle avait été indécise, attendant une lettre de sa tante, qu'elle devait trouver à la poste, sur le Bund..

Pensait-elle à lui? Et que serait-il arrivé s'il n'avait pas eu la main forcée par MrsThirstonet si le terme du voyage avait été moins proche?

La lumière se faisait plus éclatante. Le solei"l se levait lentement au-dessus de la mer et des collines, répandant des !lots de clarté radieuse'sur le petit jardin. On distinguait le va-et-vient de la vieille San-to, fredonnant une espèce de mélopée funèbre. Puis ce fut le sifflement des, sirènes d'un steamer, signalarit l'heure du lever du soleil sur IwoShima, et le bruit strident se répercutait en écho depuis la baie jusqu'aux collines*

Un edup de sifflet partit du côté des docks efune horloge tinta dans la direction es entrepôts.

Repoussant les rideaux de son lit. Somerville se glissa hors de sa couchette et entr'ouvrit le shoji. A travers le

A um^IER D1'Orph.,V'«, 150,000' à3 millions. AM°"BouviEB,54,r.Dankerqtte(Patenté&),3Qe ann. HAÏJRIS! DÉTECTIVE privé. Divorces. Al^-i-li-llk3 Recherches. Constats. Enquêtes avant mariages. Renseigne sur tout et débrouille tout. °

34, rue Saint-Marc, Paris. Tél. Cent11' 84-5.1 –49-45. T'AHRÈTIJl r.HPR Vêtemeatshom.etda!nes, U iiyllfilij L/ilEja Fourru'»»,Unifm«inili^« Vais domicile. -r- Neumeister, 12, rue Gomboust. 'RPPDfNÇIi1 garantie et-a forfait des cheveux. IlUl UUOOliJ barbe, cils et sourcils à tout â<*e Not"grat'«etl«o.Aror«îai/«<iZM«,23,r.Rivoli,Pa°is T Discrète. Cab. P. Leroy, chef insp.r. P. police, 1j 41,r.Liége(8').Enq.,rech.,surv..div.Louv.24-7'û VFSrnSx"chefdelaSureU-'14'r-Cnàteaudun- f JJUU\JEnq.,rech.,surv.,rens.,const.,divorc. NST. SÉVIGNÉ, Rambouillet (S.-et-0.). Ktudes compl comm«prim.second.Confortprj"«fliies,g'»jardin SAVON DE MÉNAGE extra. Le postal 10 kil. 29 fr. Les 5 postaux 140 fr. L||||| P D'OLIVE VIERGE. Le postal 10 lit. 75 fr! nUILL DE TABLE du Bjuraots. Le postal 10 lit. 65 fr GRAISSE VEGETALE extra. Le postal 10 kil' 55 fr. Fcoc.remb'.ROLLAND-IWANIVET, Salon (B.-du-R.). )' Représentants demandés.

CHAUFFAGE Il est intéressant, pour les personnes QUI SE CHAUFFENT AU BOIS, de leur signaler '!« nouvel appareil mobile dit RÉCUPÉRATEUR AI.RGÉ (.breveté S.G.D.G.), qui se place dans n'importe quelle cheminée, avec lequel on récupère l'a majeure partie des calories perdues, sans danger d'asphyxie. Dépôt 8 bis, rue de Châteaudun, Paris.

COELtE lu ~M~Mt)~

RHUMES, Toux

/Mim Contre les ̃mmmhhb^ CATARRHES, ASTHME^

(Gouttes LvoniennesJ

de TSOVETTB.PSBBIST ^T ^W^ Fucob 3 fr. toutes Pharmacieê ^r ^etlSi Rue (tes ImineubleB-InduBtriel». j^ J. VISSEAUX-^ PIERRES A BRIQUETI | Fabrication exclusivement Française H Tente en Gros 18, Rue de Passy, PARIS H Production 75 kilos par jonr. Jl G Rhume de cerveau 'OMENOL-RHINO Dans toutes les bonnes pharmacies 5 fr. et 17, rua Ambroise-Thomas. Paris, contre 5,25 (Impôts comprit

LES REPAS sur le FRONT

Maison Centenaire

Fondée par APPERT en 1812

Chevallier-Appert fournisseur de l'Intendance, a donné son nom au procédé de fabrication des conserces pour l'A rmée.

Ses plots de Gibier, froids ou chauds. tout préparés, sont très appréciés Civet de Lièvre

Galantine de Faisan

Chartreuse de Faisan `

Perdreau à la Gelée

^Vextebn Gros 30. Rue de la Mare.Parla. CaW. F'O.j

L'Imprimeur-Gérant DETOT. --7

jardin, le gros-bec jetait sa note aiguë et d'un arbre voisin un bouvreuil lui renvoyait un sifflement moqueur. Tout en bas s'étendait l'exquise baie, baignée d'une lueur matinale, où se profilaient nettement les grandes voiles 'des jonques les sampans et les vaisseaux de la rade se détachaient à l'horizon comme taillés dans l'ébène. Au loin, un chaland ayant fàit'halté à Su-Shima se frayait un passage entre les petits îlots, laissant derrière lui une longue traînée de fumée, qui s'étendait jusqu'à Takaboka.

Mais c'était le jardin que Somerville ne se lassait d'admirer. Près du sentier qu'il avait gravi la veille, un prunier en fleurs étendait ses rameaux d'une courbe exquise, dont les branches s'entrelaçaient sous une jonchée de fleurs nacrées, et tout autour, sur le sol, s'étalait un tapis de blancs pétales, étincelant comme de la neige à l'heure du soir. Plus bas, au tournant du sentier, un pont minuscule était jeté sùr un ruisselet, conduisant vers les cerisiers favoris de Katakuri San, qui se couvraient de bourgeons. A côté, un petit banc, sous la charmille des arbres nains, bordant le jardin du côté de la colline,;1 Un ût de violettes embaumait, sous l'ombre vertedes cyprès et des pins. ~1

Charmé de t'exquise beauté de ce petit jardin, il entendit à, peine,' dans la chambre voisine, ia gro.sse voix de Vie Kenzie et la petite voix (luette de Katakuri San, qui causaient eu japonais. Clive Hqlland.

Traduit de l'anglais p,ar Nad.

(*-l suivre.)