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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1918-04-02

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 02 avril 1918

Description : 1918/04/02 (Numéro 92).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2917301

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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L'ALLEMAGNE ET LES NEUTRES

L~PM~MC~E

̃*̃

Me Edouard Clunet, l'éminent avocat à la iGour,veut bien nous.réserver la primeur d'une consultation qu'il a donnée sur l'incident de ̃V'Infanta-IsabeL

Cette nouvelle violation des règles de droit international commise par les Allemands soulève une question morale du p]us vif intérêt.

Nos lecteurs goûteront la clarté de cette analyse documentée, d'un point de droit international si intéressant..

Le paquebot espagnol Ïnfanta-Isabel quittait récemment Las Palmas (Canaries) quand il fut « arraisonné » en pleine mer, par un sous-marin aile-'mand de grande taille. Ayant stoppé au « coup de semonce » Ylnfanta-lsabel fut visité par des marins détachés du bateau allemand ses voyageurs furent interrogés, examinés, mis en demeure de justifier de leur identité, etc. Parmi eux se trouvaient quelques officiers de l'Uruguay se rendant en France et en Angleterre. L'alternative suivante leur fut intimée par les Allemands être: embarqués dans le sous-marin pour être ensuite emmenés prisonniers en Allemagne ou s'engager, sous serment, à ne point mettre les pieds en un pays quelconque de l'Entente.

Tout en protestant énergiquement, mais sans défense, les officiers durent prêter le serment imposé. 11 fut alors permis à Ylnfanta-lsabel de continuer son voyage, qu'il termina en territoire espagnol, à Cadix.

A propos de cet incident, les questions suivantes sont posées

I. La conduite'du sous-marin allemand se justifie-t-ele selon les us et coutumes du droit international ? 1

II. Le serment, obtenu en pareilles circonstances, lie-t-il les officiers uruguayens?

I. En « semonçant » et en « arrai• sonnant » llnfanta-habel, lé sous-marin allemand, en. sa qualité de navire de guerre d une nation beltigérante, n'a fait qu'user de son droit. La pratique du droit international maritime reconnaît en temps de guerre aux Belligérants la faculté, sous le nom de « droit de visite », de visiter «tous les navires de commerce rencontrés en haute mer.- (Instructions dii ministre de la marine aux ofiiçiers généraux, etc. Paris, Impr. nat., 1916,. Art. 85.)

Ces opérations ont pour, objet de s'assurer que les neutres n'abusent pas de leur liberté commerciale pour favoriser l'ennemi et ne transportent point de contrebande de guerre à son profit; elles comportent, la descente sur le na- vire visité d'officiers du navire visiteur; l'examen, par ces derniers, des papiers et de la cargaison du bord la recherche de la nationalité du navire, de sa destination et de sa route, de la composition de son équipage, du caractère de ses passagers, etc. Mais les instructions précitées ajoutent et à ce signe on reconnaît bien leur origine française Toutes ces opérations de visite doivent être faites'avec la plus grande courtoisie et modération. (Art. 86 6is.)

Si la clôture de ces opérations aboutit à démontrer « d'une manière certaine la neutralité du navire, sa destination inof- fensive et le caractère inoffensif de son chargement », le navire visité est laissé libre de, continuer sa route ». (Instruct. ibid., art. 96.) La « résistance par la force à l'examen légitime des opérations de la visite rend le navire passible de capture et ultérieurement de confiscation ». (Instruct. ibid., art. 102.) Il en est de même si son chargement a le caractère de contrebande. (Instruct. ibid., art. 115.) ̃Jjépilogue s'achève devant le Conseil des prises, qui, à la suite d'un débat contradictoire, valide ou annule la capture.

Les Allemands ont supprimé cette garantie. Sous prétexte que leurs sousmarinsseraientembarrassés de conduire leurs prises devant un tribunal maritime allemand,. ils ont créé une procédure à leur usage; la plupart du temps, ils dévalisent le navire arrêté, y déposent des bombes et l'envoient par le fond de l'eau. Quant aux équipages, réfugiés dans les canots, ils sont abandonnés sur les flots aux bons soins de la Providence.

S'il s'agit,' comme dans le cas de l'In-, fanta-Isabel, d'un navire neutre trouvé en règle et conséquemment non capturé quel sera le traitement dû aux passagers rencontrés à son bord ? Il y a une distinction à établir a) Si ces passagers sont « appelés à servir dans les forces armées ennemies », ou voyagent « pour le compte et dans l'intérêt de l'Etat ennemi », ils peuvent être faits « prisonniers de guerre ». (Instruct., ibid., art. 59 et, 144, et Annexe III, formule R.)

La déclaration navale signée à Londres, le 26 févrieri909, par M. Kriege, jurisconsultedu département des Affaires étrangères, au nom de ('Allemagne, ne prévoit même que le premier cas Art. 47. Tout individju incorporé dans la force armée de l'ennemi et qui sera trouvé à bord d'un navire de commerce neutre pourra être fait prisonnier de guerre, quand même il n'y aurait pas lieu de saisir ce navire.

b) Si les passagers trouvés, même à bord d'un navire capturé ne rentrent pas dans cette catégorie, ils sont (, libres et peuvent débarquer dans le premier port où le bâtiment aborde. » (Instruct. ibid., art. 143.)

Le « Manuel des lois de la guerre maritime », rédigé, avecle concours de nos «collègues » allemands, par l'Institut

de droit international dans sa session oYQxfprd, un an ayant la guerre (août Ipl3), décide également

,Art. 63. Les passagers, qui sans faire partie de l'équipage, se trouvent à bord d'un •navire ennemi, ne peuvent être retenus cqrnme prisonniers de guerre par l'ennemi, à moins qu'ils ne se soient rendus coupables d'un acte hostile.

Les passagers, suivant les cas, peuvent être rangés dans la « contrebande par analogie » ou la « contrebande par accident », mais les juristes allemands ne les enrôlent dans cette classification que quand il s'agit de « soldats ou matelots transportés pour le service d'une puissance belligérante » (1).

L' « Allgemeiues Landrecht » prussien n'interdit aux navires neutres que le transport « des officiers et soldats des armées de terre et de mer des belligérants. (II, § 2037 et 2038).

Même, les diplomates d'une Puissance, ennemie ne doivent pas être arrêtés à bord d'une navire neutre. C'est la thèse qui a été soutenue par toutes les Puissances européennes dans la célèbre affaire du Trenl. Ce navire neutre, au cours de la guerre de Sécession (18611865), transportait deux diplomates, MM. Mason et Slidell, qui se rendaient en Europe' pour représenter la Confédé'ration du Sud. La frégate nord-américaine San Jacinto prit de force, à bord du Trent, les envoyés sudistes et les emmena prisonniers dans un port nordàméricain.

Cette voie de fait souleva les protestations, non seulement de l'Ang eterre à laquelle ressortissait le Trent, mais des Puissances désintéressées. La Prusse et rAutriches'indignèrentparticulièrement t (L. Gesner, op. cit. p. 122). Le gouvernement de Washington se décida à rélâcher les prisonniers (2).

Le sous-marin allemand, en menaçant d'arrêter– à bord de Ylnfanta-lsabel, navire neutre, quittant un port neutre (Las Palmas), à destination d'un autre port neutre (Cadix), visité et reconnu non suspect des officiers appartenant à une nation neutre (l'Uruguay) et n'étant au service d'aucun belligérant, a commis, suivant la forte expression du conseiller à l'Amirauté impériale à Berlin, F. Perels, « une violence illégale ». La circonstance que l'Uruguay et l'Allemagne sont présentement en état de » rupture diplomatique n'affecte en rien le caractère de l'acte incriminé. Cette position politique n'équivaut en quoi que ce soit à « l'état de guerre ». Parfois, .elle ,en est le prélude; le plus >s souvent,. elle n'est. qu'une.,=p_ause dans les rapports directs, mais .pacifiques, de deux Nations, Intereai la Neutralité, avec ses conséquences, reste la règle directe de leurs relations distendues (3).

**#

II. Les Allemands n'ont laissé d'autre alternative aux officiers uruguayens, rencontrés à bord de l'Infania-Isabel, que d'être détenus dans les compartiments du sous-marin pour être, par ce mode de locomotion exceptionnel, emmenés prisonniers en Allemagne ou de s'engager à ne visiter ni la France, ni l'Angleterre ou autre pays de l'Entente. Personne ne reprochera aux officiers neutres, ainsi assaillis, d'avoir préféré à un martyre certain la formule extérieure d'une promesse.

Que vaut, légalement, un pareil contrat ? La réponse est fournie par l'art. 123 du « Burgerltches Gesetzbuch » (Code civil allemand, en vigueur au 1er janvier 1900)

Art. 123. Celui qui a été déterminé à faire une déclaration de volonté par des manœuvres dolosives, ou par menace illégale, peut arguer la déclaration de nullité. Les officiers uruguayens demanderont à leur gouvernement d'être relevés de l'engagement que la « violence leur a arraché. Le Cabinet de Montevideo ne manquera pas d'agréer cette juste requête. La « Wilhelmstrasse » boudera pour la forme. Mais l'âme des juristes allemands sera réjouie qu'il soit donné une aussi complète satisfaction à l'un des articles les moins discutables d'un Code dont ils sont justement fiers. Edouard Clunet.

i

EN MÉSOPOTAMIE

Londres, 1er avril.

Communiqué officiel

Sur l'Euphrate, nos troupes, poursuivant leur avance, ont progressé de 73 milles au delà de la ville d'Anah et ont fait encore quelques Allemands prisonniers.

A la liste de nos prises, il convient d'ajouter deux canons de iO5mm montés sur des canots de rivière qui sont tombés entre nos mains.

(1) Sic L. Gessner, conseiller de légation de S. M. l'empereur d'Allemagne, le Droit des neutres sur mer, Berlin, 1876, p. 111-115. Perels, conseiller il l'amirauté impériale à Berlin, Manue de droit maritime international, Paris, 18S4, p. 286. Heffter, professeur à l'Université de Berlin, et.Geffek.aji, ancien ministre résident, le Droit international de l'Europe, Berlin, 1883, p. 396 et note .2-.

(2) V. sur l'affaire duTrent L. Gessner op. cit. p. 121. Heffter et Geffcken, op. cit. p. 397. Perels est sévère « Le capitaine nord-américain avait seulement le droit de se convaincre de la destination neutre du Trent. Aller au delà, était une violence illégale. » –7 Cf. R. Kleen, chargé d'affaires de Suède et Norvège De la Contrebande de guerre, etc. Berlin. Puttkammer. 1893, p. 235, note 2.

(3) A titre d'exemples de solution amiable la rupture diplomatique de la Suisse avec le Vatican (1873), de la Belgique avec le Vatican (18SO), de la Grèce avec la Roumanie (aff. Zappa 1893), de la France avec le Venezuela terminée en 1903 devant la Cour d'arbitrage de La Haye, où l'éminent et très regretté professeur Louis Renault représentait la France et où, nousmêmes, avions le grand honneur de plaider pour elle,– etc., etc.

Le Président Wilson

et rOffensiYe allemand! ^>y Les témoignages qui nous arrivent de nos alliés américains montrent à quel point l'offensive allemande Les a émus. Les Etats-Unis sont pris désormais par l'idée de la guerre totale et résolus à consacrer à la victoire l'ensemble prodigieux de leurs forces. Ce qui est très intéressant aussi, c'est le ton du président Wilson, par exemple dans son télégramme de félicitations au général Foch c'est la préoccupation d'activer l'envoi des troupes américaines en France. « Tout doit y être subordonné », a-t-il dit, d'après une information du New York World.

Il n'y a pas de meilleure garantie que cette attitude de M. Wilson. Elle est plus particulièrement « militaire » qu'elle n'avait été jusqu'à présent « Une telle unité du commandement constitue' un heureux augure du succès final, et nous suivons avec un profond intérêt les actions hardies et brillantes de vos forces. »

Ces paroles dumagistratsuprême de la plus grande des nations engagées contre l'Allemagne sont exactement celles qui conviennent à la situation actuelle, où tout ce qui n'est pas la guerre immédiate et directe doit être provisoirement laissé de côté. Nous parlerons de la liberté des mers et du droit des peuples quand l'existence même de ces peuples ne sera plus menacée. Nous construirons l'avenir quand nous aurons sauvé le présent de la ruine. Nous vanterons les bienfaits des démocraties quand nous les aurons définitivement soustraites à l'esclavage. Tels sont les conseils que nous donne, avec son autorité unanimement reconnue, le président Wilson. Il faut reconnaître que nous sommes prêts à les recevoir et à en profiter l'on sait partout maintenant, en Angleterre, en France, en Italie, que c'est aux armées et à leurs chefs que le sort des peuples est confié. Alfred Capus,

de l'académie française.

Autour de la Bataille La bataille a continué hier toute la journée avec violence. A la vérité, sur un front sensiblement plus étroit puisque les combats ont été livrés surtout au nord de Montdidier, sur les vingt-cinq kilomètres de front qui vont du,sud de Moreuil à la région du sud de la Somme. Il semble que sur cette ligne les Allemands aient attaqué en deux directions différentes.

Entre l'Avre et la Luce (et au nord de cette rivière) d'abord des deux côtés de la grande route d'Amiens à Roye. Ce n'est pas ici l'armée du kronprinz qui opère, et en face de l'ennemi, Français et Britanniques manœuvrent de concert. Sur ce front, tous les assauts ont été brillamment repoussés. La lutte a été particulièrement acharnée autour de Hangard-en-Santerre dont les troupes anglaises, par une brillante contre-attaque, ont délogé les Allemands. Nous-mêmes, dans l'aprèsmidi, avons fait avec nos alliés des progrès sensibles entre la Somme et Demuin. Le kronprinz s'est, en même temps, vainement forcé d'élargir les positions qu'il occupe sur la rive gauche de l'Avre, au nordouest de Montdidier. C'est dans la région de Cantigny et de Grivesnes que s'est porté son principal effort. Effort qui n'a rien donné des résultats escomptés et qui a coûté à l'ennemi des pertes extrêmement lourdes. Cette question des pertes doit commencer, il faut bien le dire, à deveriir pour le haut commandement ennemi l'objet de préoccupations sérieuses. On a de bonnes raisons de penser que les Allemands ont; perdu à cette heure plus de 300,000 hommes. Il n'y a aucune comparaison à établir entre ces pertes et celles que nous avons subies. De notre côté, nous n'avons engagé que des effectifs relativement faibles, et nos pertes totales depuis le début de l'offensive sont excessivement réduites. En y joignant celles de nos alliés britanniques, naturellement plus élevées, on n'atteindrait pas le tiers de celles de l'ennemi.

Cette différence, qui tend à se maintenir, est donc tout à fait avantageuse. C'est dans cette disproportion qu'il faut peut-être chercher la cause du ralentissement évident de l'offensive allemande. Sans doute de grandes attaques sont encore à peu près certaines. Mais peut-être l'ennemi sera-t-il obligé d'attendre qu'il ait pu mettre en ligne l'artillerie lourde qui n'a pu suivre l'infanterieSi grandes, que puissent être ses réserves, elles ne sont pas inépuisables. Un journal- allemand, les Dresdner Neuen Nachrichten, l'insinue, malgré lui, en ces termes qui laissent à penser « Pendant la campagne de France, nous avons toujours avancé, mais ° en laissant derrière nous des «montagnes de' morts. » Qr, comment grossir les réserves à mesure que la bataille en exige de nouvelles ? '? Si l'ennemi veut le faire aux dépens de celles qui tiennent le reste du Iront, troupes qu'il remplacerait au besoin par.des unités austrohongroises ou bulgares, les contingents qu'il se procurera de la sorte resteront bien inférieurs aux divisions d'assaut longuement en- traînées et si largement prodiguées. Ily a plus. N'y aurait-il pas une imprudence dangereuse à charger d'un rôle aussi important que de tenir la ligne des troupes comme celles de ses alliés? Certains indices, sur lesquels il ne convient pas d'insister, tendraient à faire croire que ni Austro-Hongrois ni Bulgares n'acceptent très volontiers la perspective de combattre sur le front occidental. A côté d'autres raisons bien autrement valables, c'en est là une de plus d'envisager lès événements à venir avec une confiance inébranlable.

La Guerre 1,338* jour de guerre

Communiqués officiels ̃-̃

Front français

1er AVRIL 2 HEURES APRÈS-MIDI Dans la soirée d'hier et dans la nuit, la lutte a continué au nord de Montdidier avec une extrême âpreté. L'ennemi a particulièrement 'porté son effort entre Montdidier et la route de Péronne à Amiens et a lancé des forces importantes notamment en vue d'élargir ses gains à l'ouest de Hangard-en-Santerre.

Les troupes franco-britanniques ont brisé les vagues assaillantes qui n'ont pu déboucher. Une brillante contreattaque, au cours de laquelle nos alliés ont fait preuve d'un mordant irrésistible, nous,a permis de refouler complètement l'ennemi et de reprendre ce village.

Plus au sud, la lutte n'a pas été moins violente. Grivesnes, objectif d'attaques incessamment renouvelées et allant jusqu'au corps à corps, est resté entre nos mains, en dépit des pertes considérables subies par les Allemands. Entre Montdidier et Lassigny, on ne signale aucun changement.

1er AVRIL 11 HEURES SOIR

La bataille se maintient sur tout le front au nord de Montdidier; où l'artillerie ennemie s'est montrée particulièrement active.

L'ennemi a prononcé de nouvelles attaques contre Grivesnes, tous ses assauts ont été repoussés avec des pertes élevées.

Au cours de vifs combats, les troupes franco-anglaises ont réussi à progresser sensiblement sur divers points entre la Somme et Demuin.

Rien à signaler sur le reste du front.

Dans les journées du 29 et du 30 mars, notre aviation, malgré la pluie et les nuages bas, a effectué de nombreuses sorties. Cinq mille kilogrammes d'explosifs ont été jetés sur des cantonnements ennemis et les gares de la région de Saint -Quentin Guiscard- Roije.' Nos avions ont fréquemment attaqué à la mitrailleuse et à la bombe des rassemblements ennemis et les ont dispersés. Neuf avions et un ballon captif allemand ont été détruits par nos pilotes. L'aviation de bombardement italienne a pris une part active aux expéditions de ces derniers jours et a réalisé, avec une magnifique audace, de nombreux raids dans les lignes ennemies.

Front britannique

l#r AVRIL. APRÈS-MIDI

Hier au soir, à deux reprises, l'ennemi attaqua nos positions sur les lisières ouest d'Albert. Il fut, chaque fois, complètement repoussé.

Au sud de la Somme, les Allemands persistent dans leurs tentatives pour avancer le long des, vallées des rivières Luoe et Avre, mais ont peu progressé. Attaques et contre-attaques se sont succédé pendant l'après-midi et la soirée d'hier avec plus ou moins de succès, et il est probable que la lutte continuera dans ce secteur.

Le nombre des mitrailleuses capturées au cours de l'opération locale dans la région de Serre, signalée par le communiqué d'hier matin, s'élève à cent neuf.

̃ 1er AVRIL SOIR

La journée a été relativement calme. Les attaques locales prononcées ce matin par de petits détachements ennemis, dans le voisinage d'Albert, ont été repoussées avec de fortes pertes. Nous avons fait des prisonniers. Au sud de la Somme, des combats locaux ont eu lieu à Moreuil et à Hangard. Des contre-attaques heureuses nous ont permis dé gagner du terrain.

Un message de George V

Le roi d'Angleterre a adressé, le 31 mars, au maréchaLsir Douglas Haig, le message suivant

Mon cher maréchal,

J'ai pu, lors de ma courte visite sur le front, vous voir, vous et plusieurs de vos généraux, dirigeant la terrible bataille qui se -poursuit encore. Il m'a donc été donné de constater par moi-même l'indomptable courage et la ténacité inlassable de mes splendides troupes, obligées de supporter tout le poids des suprêmes efforts de l'ennemi. J'ai eu le plaisir de voir plusieurs des unités rameuôes du front et de recueillir auprès des officiera et de leurs hommes le récit pathétique des tragiques incidents de cette lutte de huit jours. j;ai également assisté à l'entraînement des troupes fraîches qui allaient être chargées d'appuyer leurs camarades. Dans une grande station d'ambulances, j'ai eu des preuves de l'activité et du soin avec lesquels chaque cas est traité, ainsi que de l'exactitude avec laquelle les trains conduisent aux hôpitaux de base les blessés en état de voyager. Ilieu n'égalait la patiente égalité d'âme des blessés, si ce n'étaient la sollicitude et les prévenances des personnes préposées à leur garde.

Ces témoignages sont brefs, mais frappants. J'espère donc que l'empire tout entier se joindra à moi pour vous exprimer la gratitude due à vous-même et à votre armée pour l'habileté et l'inébranlable vaillance avec lesquelles vous continuez à repousser la plus formidable offensive qui ait eu lieu jusqu'ici.

Bien crue., .pour le moment. nos troupes

soient obligées de céder temporairement à la supériorité du nombre, j'ai l'impression très sincère qu'aucune armée n'aurait pu, d'un meilleur cœur et avec plus de confiance, faire': ce qu'ont fait les troupes que vous avez l'honneur de commander.

'Quiconque m'a accompagné dans ma visite sur le front doit se sentir fier d'appartenir à la race britannique et avoir la certitude que notre indomptable résistance nous permettra, avec l'aide de Dieu, de surmonter nos présentes épreuves. En Angleterre, nous devons faire en sorte de maintenir nos effectifs au niveau nécessaire, et d'encourager nos ouvriers hommes et femmes à travail-,ler noblement de toutes leurs forces à la défense nationale. far là, toute inquiétude sera dissipée au sujet de nos ressources militaires, grâce auxquelles, avec l'appui de nos fidèles et braves alliés, votre héroïque armée ne cessera de prouver l'esprit de décision et de sacrifice dont je l'ai trouvée animée à tous les degrés de la hiérarchie.

Croyez-moi votre très sincère,

GEORGE, R. I.

VISITES AU FRONT

Le Président de la République,

des ministres et des parlementaires à Amiens

Le Président de la République, accompagné de M. Lebrun, ministre du blocus et des régions envahies, et de M. Favre, sous-secrétaire d'Etat à l'intérieur, s'est rendu dimanche à Amiens et dans les communes des environs pour se rendre compte de la manière dont se faisaient les évacuations des localités situées dans la zone des opérations militaires. Il s'est entretenu, pendant sa tournée, avec un grand nombre d'émigrés, auxquels il a adressé des paroles de réconfort et qu'il a félicités de leur calme et de leur confiance et de leur esprit de résolution patriotique. Le Président et les membres du gouvernement sont également allés voir les troupes qui opèrent dans la région de Montdidier et ont vivement admiré leur magnifique entrain.

̃••• ̃'̃̃̃̃

M. Clemenceau est reparti hier matm pour la zone des opérations.

Le président du Conseil, ministre de la guerre, était accompagné de délégués au contrôle parlementaire appartenant aux grandes commissions de la défense nationale.

PARIS 50MBARDË

Officiel. La pièce à longue portée a tiré, aujourd'hui (lundi), sur Paris, Il y a quatre tués et neuf blessés. Point de chute

Lundi de Pâques. Un beau ciel, une douce température, des gens qui se promènent.

Tout à coup, un déchirement de l'air, un sifflement, une détonation sèche tel l'éclatement d'un pneu immense. Encore un!

La foule énorme dans la rue où les tramways continuent à circuler s'arrête un moment, étonnée, interroge le ciel d'abord, les maisons ensuite. L'obus est tombé là. Non, plus loin. Là-bas. sur cette église. Sur cet hôtel.

Deux agents se précipitent vers une rue calme et transversale, où, même en semaine, les passants sont à l'aise. Des vitres ont été brisées, le trottoir est plein de débris.

Les deux agents font deux ou trois maisons.

Est-ce chez vous?

Non répondent les concierges assez pâles. Non, mais ce n'est pas loin.

D'une porte, un monsieur sort, lève les bras.

C'est ici.

Et l'on pénètre à sa suite, agents, femmes, curieux, concierges, garçons laitiers, soldats, chauffeurs d'autos, etc. Dans le couloir, rien, pas même un éclat de verre dont pourtant la rue est remplie. On arrive dans la cour, elle est pleine de plâtras.

Dans l'escalier de droite on aperçoit un éclat d'obus. C'est là.

On monCe. L'escalier est encombré de débris de toute sorte. Au deuxième, on aperçoit un trou. une porte ouverte, brisée. On entre.

Une dame paraît. légèrement blessée par des plâtras.

Pendant que les agents l'emportent, on visite les étages.

L'obus n'a pas fait d'autres victimes. Les dégâts sont insignifiants, rien que des vitres brisées.

Dehors, la foule s'est faite énorme. De tout le quartier on est accouru. Il faut faire des barrages, comme pour un passage de souverain. On commente l'événement, on grossit l'accident, encore que l'obus ait fait moins de dégâts qu'une explosion de gaz. Les pompiers, les voitures d'ambulance arrivent. Et puis, comme en somme il n'y a qu'une victime peu atteinte, la curiosité satisfaite se lasse vite. On s'en va conter à chacun qu' « on en vient ».

«**

Le Président de la République, accompagné de M. Jeanneney, sous-secrétaire d'Etat à la guerre, et de MM. Adrien Mitlïouard, Delanney et Raux, s'est transporté sur les points de chute et s'est rendu dans différents hôpitaux, où il est allé saluer les victimes et visiter- les blessés.

Condoléances

Le cardinal Amette a reçu le télégramme suivant

Rome, 31 mars.

Le Saint-Père, déplorant que le sanglant conflit qui a déjà causé de toutes parts tant de souffrances ait fait de nouveau, le jour

môme de la Passion du Sauveur, d'autres victimes celles-ci ren'dues plue chères encore à son cœur par leur foi et par leur pitié, -exprimé à Votre Eminence les condoléances les plus profondes, envoie avec effusion à tous les fidèles de Paris la bénédiction apostolique et désire savoir s'il y a lieu de faire parvenir quelque aide matérielle' aux familles en deuil.

Selon le Tempo, le Pape aurait fait parvenir une protestation au gouvernement allemand contre les méthodes barbares de guerre.

•••

Le grand rabbin Israël Lévi a envoyé la lettre suivante à S. Em. l'archevêque de Paris

Paris, le 31 mars 1918.

Eminence,

Je me fais l'interprète de tous mes corélirgionnaires français en vous disant la part que nous prenons au deuil qui frappe tant de familles dévastées par une barbarie sacrilège. Confondus en ce moment dans les mêmes angoisses et les mêmes espérances quo nos frères chrétiens, nous le sommes aussi dans la pitié et l'indignation au spectacle d'un forfait qui semble avoir voulu insulter' à ce que l'humanité a de plus sacré. Comme autrefois le grand prêtre Zacharie, assassiné dans le temple du Seigneur, les innocentes victimes de, la lâcheté sanguinaire de l'ennemi, tombées dans une maison de prières, crient vers le ciel.

–f-

Bataille d'hier

et bataille de demain Par POLYBE l, r

La bataille a un peu soufflé à- son dixième jour(31 mars). Encore une fois, tel le taureau devant las tablas, la bête germanique est arrêtée devant de magnifiques résistances etcherche àsecouer les flèches que nos contre-attaques, banderilleros splendides, lui ont plantées dans les flancs. Elle a traversé l'arène, au sortir du toril, avec une terrible impétuosité, pourtant moins vite que ne l'eussent voulu les organisateurs de la course. Elle se heurtu maintenant aux barrières. Il faut qu'elle trouve une issue, étant exactement prisonnière de sa victoire initiale sur des terrains affreux.

Dans la nuit du 29 au 30, et pendant toute la journée du 30, l'animal exaspéré a tenté de forcer, sur un front de soixante kilomètres, entre Moreuil et Lassigny. Coûte que coûte, il lui fallait arriver à la voie ferrée d'Amiens, séparèr l'armée anglaise de la nôtre. Il n'y a peut-être-pas eu de lutte plus violente depuis les grands combats de Verdun. En l'absence, de part et d'autre, des artilleries lourdes, ce fut presque une bataille classique, une bataille d'infanterie. Attaques et contre-attaques répétées. Les villages, les parcs, les fermes passaient de main en main. Fi-; nalement, l'avantage nous est resté, aux Anglais et à nous. Une fois de plus, le kronprinz a vainement jeté au gouffre divisions sur divisions. D'épuisement, son armée est retombée à la nuit sur ses lignes écornées.

On a supposé qu'elle allait chercher désormais son issue, au sud de la Somme, entre les vallées de l'Avre et de la Luce. Dans la soirée du 31, la lutte a' repris 'avec âpreté au nord de Montdir dier. Les assaillants se sont brisés encore contre notre mur.

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Cependant les réserves britanniques et les nôtres continuent à arriverpour des batailles plus grandes encore. C'est toujours une grave erreur quand le repli s'exécute pour retrouver les réserves. Ce sont les réserves qui doivent se porter vers la bataille. Il a été, écrit sur ce sujet beaucoup de discours. Mais les Allemands, eux aussi, appellent et reçoivent des renforts. On y croit reconnaître des unités autrichiennes et bulgares. Cela n'est pas encore établi. Ce qui est certain, c'est que l'horizon en face de nous est noir de troupes, « comme d'une immense migration de fourmis », racontent des An.glais. Entre temps, nous mettons en batterie nos gros canons, qui tiennent sous leur feu les zones de concentration.

Le premier quartier maître général continue-t-il seulement son système de rotation entre les 87 divisions qui ont été identifiées la semaine dernière ? Emprunte-t-il déjà des unités aux 100 et quelques divisions qui gardent le reste de son front ou qui sont cantonnées en Belgique ? L'étendue avérée de ses pertes, les champs couverts, comme on ne l'avait pas encore vu, de cadavres amoncelés, donnent à croire (1) qu'il e,st obligé de puiser à des réservoirs de Champagne et de Lorraine pour combler ses vides.

Si c'est le cas, on en déduira, mais la conclusion ne saurait être formelle, que les Allemands ne tenteront pas une autre offensive, qui ne serait pas une feinte, sur une autre partie du front. A la veille encore de leur offensive de Saint-Quentin, ils ont cherché à nous persuader qu'ils attaqueraient en Champagne. Tout le monde répète aujourd'hui mais combien furent-ils à le dire alors? vous pourriez compter sur les doigts de la main. qu'il n'était pas possible de se tromper aux moyens qui furent employés: une fausse proclamation du kronprinz, des camouflages de cantonnements. Il convient toujours de veiller, surtout si les Allemands se remettent dans des trous, sur leurs an, ciennes positions d'avant notre victoire de la Somme et le repli Hindenburg. Le fait qui a dominé, la bataille depuis le 21 mars, c'est le retour à la guerre de mouvement. Cette métamorphose de la guerre a, d'abord, étonné de très beaux soldats qui étaient accoutumés à la (1) Times du 30 mars.


guerre de siège, qui pensaient en toises et non en lieues, pour qui. une avance de 500 à 1,000 mètres était un gros événement et qui ont eu besoin de secouer la crampe des tranchées et de se dégager de la glèbe,

**# ̃

S'il avait manqué un argument à la doctrine.de l'uniié de commandement, c'eût été le retoui ù la guerre de manoeuvres qui, manifestement, exige une autre rapidité dans les ordres et dans l'exécution que la guerre de siège, ce que Liovd George semble, d'ailleurs, évoquer dans sa récente déclaration à la presse anglaise. A son ordinaire, le premier ministre britannique a parlé très clair « L'ennemi a possède jusqu'ici l'avantage incalculable de se battre comme une seule armée. » Si l'ennemi a perdu irrévocablement dans sa victoire picarde cet incalculable avantage, il pourra bien, à un jour prochain, regretter sa victoire.

Tout de suite, le président Wilson, dont l'opinion s'était depuis longtemps et publiquement exprimée, a félicité le général Foch *• Une telle unité de com» mandement constitue, un des plus » heureuxauguresdenotresuccèsfina .» C'en est l'indispensable instrument, comme en conviennent aujourd'hui le patriotisme et le bon sens anglais, élevés au-dessus de toutes les contingences par le sentiment de'la nation en danger. Comme la conscription; c'est une nouvelle et splendide victoire de l'Angleterre sur elle-même. Et, toute de suite encore, il a été répondu, comme il le fallait, à la noble démarche du général Pershihg « Les troupes américaines » combattront aux côtés des troupes » britanniques et françaises le drapeau «étoile flottera auprès des drapeaux »- français et anglais dans les plaines "de » Picardie. » Fond et forme, tout cela est excellent et donnera à réfléchir aux Allemands. Leur insolence, en plein Reichstag, nous jugeait incapables, nos alliés et nous, de réaliser jamais cette unité de commandement qui a fait une si grande partie de leur force. Leurs sarcasmes nous furent des aiguillons. Toutefois notre satisfaction serait moins complète si nous n'avions pas l'espoir que tout l'enseignement de cette leçon de choses sera partout compris.

•' ̃ ̃• ̃• ̃

Nous avons les Allemands devant nous qu'ont-ils derrière eux? Rien que le chaos russe.

Il né m'est point démontré que ces gens, qui cherchent- à prévoir, ne s'inquiètent pas déjà du jour il leur faudra renvovér des forcés considérables en Russie." Us s'inquiéteraient bien davantage s'ils voyaieht poindre à l'horizon une armée japonaise. Or, ce n'est point un secret que d'intervention du Japon en Sibérie se heurte aux Etats-Unis à des objections de toutes sortes, comme hier, en Angleterre, l'unité du commandement. Je n'en discute pas, étant certain que l'Amérique en triomphera à l'exemple de l'Atiglèterre. MeLis quand ? Trop tard, ou bien à l'heure la .plus favorable peut-être entre tant d!hG,ures qui ont déjà passé?

Il ne s'agit pas, on l'a dit et redit, d'une intervention japonaise où ce qui existe encore de la Russie pourrait voir une menace; la plus grave erreur serait • de placer la Russie entre, l'Allemagne et le Japon. Ce que nous avons entrevu, c'est une armée japonaise venant à la fois sauver l'Extrême-Orient de l'hégémonie allemande et lui arracher la Russie.

On a donné des interprétations contradictoires, également plausibles, à l'appel de Trotsky à notre mission militaire. Contre qui veut-il que nous lui aidions à refaire.une armée ? Si c'est contre les Allemands, qu'il réclame lui-même le secours japonais et lève ainsi quelquesuns des scrupules américains. La pierre de touche n'est que là. Sinon, ce n'est qu'un geste de plus, ou qu'un piège. L'intérêt du Japon à intervenir par la Sibérie dans, la bataille mondiale et l'intérêt de l'Entente à son intervention sont des vérités politiques et des vérités militaires qui semblent également évidentes. 'Cependant c'est un fait que la solution de cette affaire d'immenses conséquences est à Washington. L'AYnérique, dans un généreux élan, nous envoie une armée dont l'avant-garde n'a point tardé à gagner ses grands éperons, aux applaudisâemeftts de ses frères d'armes, anglais et français. Il-dépend beaucoup d'elle qu'une autre armée, redoutée avec raison par l'ennemi commun, débarque sur ses derrières, à l'autre extrémité de l'immense champ de bataille, extrémité très Lointaine, nous l'avons mesurée depuis longtemps sur ia carte, mais point assez lointaine pour que, les vainqueursd'.un jour ne, se retournent aussitôt et ne sentent craquer toute leur

victoire., .̃,

̃ r> .̃̃ Polybe. EtrîtussiE

LE RETOUR DE M. NOULENS

Moscou, 31 mars. M. Nôulens, ambassadeur de France, ainsi que 1 ambassadeur d'Italie et le ministre de Serbie, sont arrivés hier soir à Petrogrâd, venant de Finlande. Ils sont repartis pour Vplogda.

UNE DÉCLARATION

̃̃•̃ Moscou, 31 mars.

Répondant à une question qui lui était posée concernant la position de l'Entante vis-àvis de la Russie, M. Nouletts, ambassadeur de France, a déclaré

Considérez comme Une réponse le fait que ntms restons tin Russie. Nous n'avons pas l'ifitentioo de la quitter, du moins dans les circonstances àctuelles.

LES OPÉRATIONS MILITAIRES

Le commandant en cher des forces du Soviet de l'Ukraine communique, le 39 mars, la note suivante

Nos forces principales se sont repliées vers la rivière Vorkse..

La ville de Poltava est occupéo par les troupes do la Rada, appuyées par les Allemands, qui ont à leur disposition de l'artillerie de gros calibre.

Les ponts et les dépôts 'ont été détruits par nous; nous occupons la garé de Poltava.

LE CONNUT RUSSO-ROUMAIN

lies formalités de la liquidation du conflit rusBô-roumain au sujet de l'occupation de la Ééssarabiè par les troupes roumaines, se sont terminées le 9 mars.

Un aocord a été signé entre les deux puissances pour régler les diverses questions pendantes évacuation de ia Bessarabie, échange des prisonniers, etc. Les autorités autrichien-

nos ont tenté d'empêcher l'échange des prisonniers c'est à la suite de ces intrigues que la Russie a adressé au gouvernement de Vienne la note dont nous avons fait jnention dans notre dernière heure d'biw,

«^r^rs.»- 'y"

L'Intervention japonaise

L'intervention japonaise en Sibérie n'a pas été aussi immédiate qu'on l'avait bru, niais elle n'en resté pas moins fort probable. Elle a été retardée par une double considération, intérieure et extérieure.

La politique intérieure fonctionne à Tokio à peu près dans les mêmes conditions que chez les peuples occidentaux et il n'y fautsûuvent pas chercher d'autre cause q'bpposHiou aune initiative gouvernementale que le fait seul que l'opposition reproche cette initiative au gouvernement. Dans le cas actuel pro-- bablement il ne s'en est sans doute pas fallu davantage pour que le ministère n'ait pas rencontré dans le Parlement l'unanimité sur laquelle il devait pouvoir compter dans une question aussi nettement d'intérêt national.

Quant aux obstacles qui se sont produits du côté étranger, ils sbnt moins faciles à déterminer et à. préciser. Ils ont eu pour origine plutôt des susceptibilités que des raisons sérieuses d'opposition. Le Japon n'a probablement pas trouvé de la part de tous les alliés l'empressement qu'il aurait voulu à accepter et même à solliciter peut-être le concours qu'il s'était montré disposé à

offrir.

Les choses sont donc restées dans le statu quo, mais; après la déclaration que le comte Térautchi vient de'faire devant la Chambre Haute, il ne paraît pas douteux que les difficultés qui ont pu se produire ne sont pas insurmonta:pies, et que le gouvernement japonais est dans tous les cas r.ésplu à lès surmonter, le jour où l'intérêt purement japonais ou l'intérêt des Alliés s'imposeront impérieusement.

Or, il suftit de suivre le mouvement de mainmise des Allemands sur la Russie pour prévoir que Le moment ne peut tarder à se produire et que, d'autre part, il peut y avoir avantage à ne pas recùler l'heure de l'intervention. On voit, en effet, à certains indices qui se répètent trop souvent pour ne pas' mériter d'ètre pris en considération, qu'il ne tardera peut-être pas à être de l'intérêt commun des Alliés de ne pas laissèr sans un point d'appui sérieux le mouvement qui se manifeste en Russie. C'est évidemment cette considération qui a déterminé le retour en Russie du corps diplomatique qui avait quitté Petrogrâd au lendemain de la signature delà paix avilissante de BrestLitovsk. Mais 1 appui que rencontrera la Russie de la part des représentants diplomatiques des Alliés ne peut être que purement moral tant qu'il ne sera pas soutenu etconsolidé par une force mihtaire organisée, et cette force militaire le Japon seul peut la mettre à la disposition des Alliés et de la Russie elle-même. Il n'est donc pas possible que tous les Alliés ne se rendent pas compte de la nécessité de ne soulever aucun obstacle devant le Japon et d'aller au contraire au-devant de toutes les difficultés qu'il pourrait rencontrer. On doit y compter surtout pour les Etats-Unis. La généreuse et noble initiative du généralPershing, appuyée et ratifiée sur-le-champ par le président Wilson, réclamant comme un honneur de mettre immédiatement son armée sous les ordres du général Fbch, nous en a donné une éclatante garantie.

A. Fitz-Maurice.

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L'ITALIE j£N_GUERRE

i ̃ ̃ Romei avril..

Commandement suprême i Activité des patrouilles sur le plateau d'Asiagio et sur la Basse-Piave et actions de feux éparses sur le reste du front.

Front d'Albanie. Un coup de main tenté par l'ennemi pendant la nuit du 30 au 31 mars, contre notre tète de pont de Ciflik Idrisit a complètement échoué et l'adversaire a été repoussé avec des

pertes. ̃ ̃

pertes. Sur le Froht

̃ Rome, 1er avril.

Sur le front italien continuent à arriver toutes les divisions autrichiennes que la défection russe à rendues' libres .'L'armée du maréchal Boroevic, déjà forte de 50 divisions, est aujourd'hui énormément augmentée, et les divisions fraîches et aguerries ne sont pas encore toutes dans la zone de combat; journellement, les aviateurs italiens signalent de nouvelles arrivées.

L'armée de Boroevic est partagée en deux groupes principaux, celui du front alpin, qui va du Stelvjp au Grappa et qui est commandé par le général Conrad, et celui qui se batsurla Piave, qui est oommandô parle général de Virchbach.

Sur le front italien, commencent à apparaître les premiers éléments de la classe 1920- autrichienne, pendant que les Allemands, en plus de quelques faibles unités, ont laissé sur le front italien des automobiles blindées et des avions de bombardement. L'Autriche, forte plus que jamais, a aujourd'hui les mains libres contre l'Italie qui, debout contre l'envahisseur, unie dans un suprême désir de victoire et de résistance, attend de pied 'ferme la ruée ennemie.

Les soldats qui ont fait flotter le drapeau d'Italie sur le Mont Santoet qui ont déjà fait, sur la PiaVé, de leurs poitrines une muraille infranchissable à la ruée barbare des Autrichiens vers Venise; seront aujourd'hui aussi dignes dé leur tradition et de leurs camarades, français et anglais qui infligeut des échecs sanglants aux Allemands qui se ruent à l'assaut des terres de France. Sur tous les fronts, on se bat pour un seul but. Les Italiens comme les Anglais, les Américains comme les Français, ont écrit sur leur drapeau la parole sacrée « Liberté ». Par eux, aujourd'hui plus que jamais, tous les sacrifions seront joyeusement consentis. De M. Orlando à M. Clemenceau Rome, 31 mars.

M. Orlando a adressé à M. Clemenceau la dépêche suivante

Nous avons eu et nous avons une entière conscience de la gravité et de la solennité de ces journées peut-être décisives pour l'histoire du monde.

L'Italie entière se tourne vers cette généreuse et grande torre de Franco ave.c- la même passion anxieuse que si le combat était livré pour son existence, par ses enfants et sur son sol..

Mais égal à notre activité est notre espoir, ou plutôt notre foi que le désespoir furieux de l'ennemi ne prévaudra pas contre le rempart que lui opposent les poitrines hé* roïques des fils de la. France.

Toutes les vertus anciennes, séculaires, de

çetta armée glorieuse paraissent s'aviver, et nos soldats semblent devenir des géants à cette heure où, défendant, en union frater* nojje avec les autres soldlas de la liberté, le soi sacré et béni de la patrie fr&pçaise, ils combattent pour les idéaux les plus purs de l'humanité, poui les plus hautes destinées du monde.

Monsieur le Président interprète 4,0 cœur de tout le peuple italien, je vous adresse, vous, incitateur admirable des énergies et des actions, le' salut ardent dé l'Italie pour sa grande sœur. Je vous exprime toute l'admiration émue qui exalte notre esprit en présence do cet éclatant et ihépui- ̃̃̃ sable héroïsme latin, ̃̃̃. ̃ Au général Fach

M.Orlando a adressé en même temps au général Foch ce télégramme V Vous qui connaissez, l'estime, l'admira- tion et l'affection que j'éprouve (et non pas seulement' depuis aujourd'hui), .pour." v»s grandes qualités d'hommme et de soldat, vous comprenez avec quelle satisfaction j'ai accueilli la nouvelle de la tâche qui vous a. été confiée. Cette tâche est suprême, vous en êtes parfaitement cligne.

Je suis heureux et fier de vous exprimer en ce moment la confiance inébranlable du gouvernement et du peuple italiens dans le triomphe de notre juste cause, grâce à votre valeur, grâce celle des armées. qui défient héroïquement la1 terrible épreuve et qui s'apprêtent à sauver la liberté du nionde..

La Guerre aérienne LES AVIONS ABATTUSj

̃ Londres, 1er avril.

D'après le Times, le nombre total des aéroplanes signales comme abattus dans le courant du mois de mars sur tous les fronts de bataille s'éevait à ,059. De ce total, les Alliés disent en avoir, descendu 838 et les Allemands &%f. Tous, sauf une petite fraction, ont été abattus au cours de violents combats qui ont eu lieu sur le front occidental en effet, les Alliés disent avoir abattu sur ce front 740 allemands.

L'ennemi ne dit pas encore.avoir descendu cinq avions signalés comme manquants par le communiqué d'hier soir. La balance s'établit avec les avions abattus sur. les fronts d'Italie, de Palesrtine, de Macédoine et de Mésopotamie. Le chiffre de 1,059 dépasse le total de n'importe quel mois depuis le début de la guerre. '•̃

rS-y*~l-– .V-; 'i'

STU' MER

Pour les héros de la marine marchande Lé Journal officiel promulguera mercredi matin la loi- concernant -l'attribution de la Légion d'honneur et de la médaille militaire avec traitement, au personnel dela initrine marchande pendant la durée de la guerre.

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AUTOUR DE LA GUERRE

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RAVITAILLBMENT

On communique la note suivante; ̃ Nous avons annoncé récemment la réunion, sous la présidence de M. Victor Bor.et, ministre dé r.âgrrculture et du ravitaillement, assisté de M. Viïgrain, sous-secrétaire d'Etat du ravitaillement, d'une Commission interalliée composée de savants, éminents délégués. parias gouvernements américain, anglais, italien et, français, et dont le but est de déterminer les bases d'un ra- tionnement Scientifique. ) .1 La Commission interalliée a commencé activé' ment ses travaux et déterminé notamment la valeur moyenne de la ration alimentaire et les coefficients de ses variations selon l'âge et le sexe.

Dans une de ses dernières séances, la Commission a décidé, sur la proposition du professeur Richet,. qu'un secrétaire serait nommé dans chacun des pays représentés et qu'un se;crétariat central permanent serait créé à Paris, sous la direction de M. Alquier, pour assurer la coordination et la centralisation des différents travaux de la Commission dont on attend les plus heureux résultats pratiques.

UN COUSIN

DE L'IMPÉRATRICE D'ALLEMAGNE TUÉ Copenhague, 31 mars.

On annonce de Berlin la mort du prince Eric-Ernest von Leininge, cousin de l'impératrice d'Allemagne et de la reine de Suède, qui a été tué devant Saint-Quentin. C'est le trentième prince allemand qui est tué depuis novembre dernier..

Amérique Latine

V En Argentine

Buenos-Aires, 30 mars.

Lé ministre des affaires étrangères est en possession du rapport sur les déclarations de l'équipage du vapeur Jlinistro- Iriqndo, coulé dans la Méditerranée. Il a reçu également un fragment de cuivré recueilli à bord et qui paraît être un débris de torpille. Le -ministre de la. marine examinera la question, aQn que le gouvernement puisse adopter une décision relative à la réclamation qu'il adressera à l'Allemagne, (ffavas.) Buenos-Aires, 30 mars.

Si l'enquête relative au Mini&tro-Iriondo cotifil-aie qu'il s'agit bien de débris de torpille, elle démontrera ansi que l'Allemagne a manqué à la promesse faite à l'Argentine de no plus couler ses bateaux, et une rupture devrait alors se produire. (Havas.) L'INCIDENT GEEMANO-URUGAYEN

(Dé. notre correspondant de Rome-} Rome, 1er avril.

Le ministre d'Uruguay, a Roine, M. Terra, a déclaré, au sujet de l'incident du vapeur espagnol Infanta [sabel

Je sais qu'une mission, composée d'officiers snpériours de notre arméa^dovait partir de Montevideo pour se rendre sur le front italien et sur le front franco-anglais. S'il est' exact que cette mission a été arrêtée par un sous-marin allemand, lo fait ne manquera pas d'avoir une grands répercussion, non seulement en Uruguay, mais dans toute l'Ainérique du Sud, parce que notre continent a admis le principe proclamé par l'U rtigàuy que toute offense faite à- l'une de nos Républiques est considérée comme ayant été faite aussi aux autres Républiques de l'Ame-;

riqué du Sud.

riquè du Au Brésil ̃

RiO'de-Janeiro, 31 mars.

Le cotoÀ. D'après les '.informations re- çues des Sociétés d'agriculture des Etats producteurs, les récoltes de coton sont excellentes. Le gouvernement prend des mesures tendant à ce qu'une distribution équitable de ce produit soit faite parmi les nombreuses fabriques de tissus de tous les Etats et à ce que 1 excédent de la production soit vendu exclusivement aux industriels des pays alliés, d'accord avec les demandes des gouvernements respectifs.

L'exportation du manganèse. L'exportation totale de manganèse duBrégil en 1917 a été de 533,649 tonnes, pour une valeur de 80,192,000 francs. En 1916, cette exportation avait été de 502,130 tonnes, pour 41,305,600 -francs; en 4915, de 388,671 tonnes, pour 14,742,000 francs en 1914, de 183,630 tonnes, pour 6,552,000 francs; et, en 1913, de 12,300 tonnes, pour 3,819,000 francs. La totalité de l'exportation, en 1947, a été: dirigée sur les Etats-Unis.

DERNIÈRE HEURE

:â,L~TE'

..yt: -i?h*rr-y. ̃̃ i

̃À Sïi» 30, la siffea» donne l'alarme. La situation militaire ` Communiqué du War-Office '̃̃̃̃' ,'̃ Londres, 1er avril. 1? Au nord de la. Somme, il n'y a au,cun changement dans la situation. Au sud de la Somme, il y a eu de durs combats dans le voisinage de Moreuil. ËntreMoreuil et Hangard, la cavalerie britannique, par une brillante contreattaque, a repris un bois précédemment perdu.

Sur le front français, une attaque allemande au sud de Moreuil a été repoussée.

La journée à été comparativement tranquille. --QO~

Le point de vue américain, Washington, i#r avril.

Le communiqué hebdomadaire du département de la guerre dit

.i La semaine passée a naturellement été pleine d'anxiétés pour les Alliés. Sous la pression de l'ennemi, les forces britanniques ont été obligées de céder du terrain, mais le maréchal Haig, en dépit de grandes difficultés, a pu maintenir son ordre de bataille, tandis qu'il retirait ses troupes sur des positions .offrant plus de sécurité.

En dépit de succès remportés sur une -vaste région, de l'occupation de parties de notre terrain, du nombre des prisonniers faits et du matériel de guerre capturé, l'ennemi n'a pas pu obtenir de résultat décisif.

Au point de vue tactique, l'événement le plus important de la semaine a été la participation de l'armée française aux combats. Les réserves françaises ont été dirigées en toute hâte sur le théâtre des opérations et sont maintenant disposées le long du flanc sud du nouveau saillant créé par l'ennemi.

Nos propres ressources ont été placées sans réserve aucune à la disposition des Alliés. Nos divisions seront donc employées si la nécessité se fait sentir.

Us Partes allemandes d

dans la première semaine

v

On nous communique cette note Au cburs de cette grande offensive,, pour laquelle des troupes de premier ordre avaient été mises sur pied et exercées, les Allemands ont subi des pertes considérables. Les observations faites par les combattants alliés au coeur même de l'aotion sont largement confirmées par les documents qui nous arrivent de toutes parts, et surtout par les prisonniers eux-mêmes, qui dans leur interrogatoire insistent tout particulièrement sur les ravages que notre artillerie et nos mitrailleuses ont causés dans leurs rangs. Nos mitrailleurs en nids de trois ou quatre hommes, bien dissimulés, fauchent l'ennemi par surprise.

Si, au départ, favorisé par le brouillard, l'ennemi a pu s'avancer sans éprouver de grands dommages, il n'en a pas été de même du moment où ses forces se sont trouvées en contact avec les troupes alliées.

Il est superflu de rappeler avec quel magnifique esprit de sacrifice les Anglais ont résisté à la formidable et méthodique poussée on peut affirmer;, aujourd'hui que cette résistance n'a pas été sans être extrêmement meurtrière pour l'envahisseur.

Au cours des trois premiers jours de l'of.fensive, plusieurs divisions, particulièrement éprouvées, devaient être retirées, entre autres cinq allemandes, une division de chasseurs et une division de la garde malgré ses pertes, on refusait de relever la 34e division la 45e division de réserve, qui javait laissé près de 50 0/0 de son effectif sur le champ de bataille, le 22 mars, était felo>vée le lendemain: elle est réengagée le 27; la 206' D. I. a été extrêmement touchée et la 88° D. I. est presque anéantie.

Dans l'après-midi du 23 mars, les colonels des l*ret 2e régiments bavarois téléphonaient d'Ughy-le-Gay pour demander la relève de leurs Unités, les mitrailleuses l'ranco-anglaises ayant réduit certaines de leurs compagnies à moins de trente hommes. Ils rappelaient que leur division, la lrê division bavàroise, devait être relevée après son entrée à Jussy le commandement ne pouvait accueillir leur demande, faute de disponibilités.

Nous savons déjà quels ravages avaient faits dans les rangs allemands les mitrailleu-.ses des divisions de cavalerie anglaises, pendant les batailles livrées samedi 23 et dimanche 24, aux abords du canal de l'Oise; un blessé nous déclara ce matin, visiblement satisfait « Nous, on tirait. et nos officiers nous disaient que nous faisions du bon travail. » Et les mitrailleurs français, qui dimanche soir vinrent les relever, firent aussi une terrible et meurtrière besogne. Des prisonniers allemands ont déclaré qu'au cours dé leur progression, ils avaient pu constater que leurs pertes étaient de ^beaucoup supérieures aux pertes anglo-françaises ils affirmaient en outre que dans certaines divisions, la proportion des morts et des blessés graves .était extrêmement, forte, •et ces mêmes prisonniers avouent; après tânt'd'autres, qu'ils sont décontenancés par la spleiîdide résistance que les troupes alliées ont opposée à formidable ruée de l'armée allemande, qui,, dans l'espace d'une semaine, .a consacré à ce gigantesque effort près de cent de ses meilleures divisions d'at-

taque.

-=:)OC:

Les Allemands et le général Foch

̃ Bâle, 1" avril. Les journaux allemands s'attachent à diminuer l'importance du rôle qu'aura à jouer le général Foch, en essayant de dire que, grâce à la tactique du maréchal Hindenburg qui, selon eux, a usé

toutes les réserves ennemies, le général

Foçh,esti en quelque sorte, un généralissime sans arm'ée,

.r-o-0O~

SUR LE FBD~T B~IIT~1Q~~ AVIATION

1er AVRIL

̃ "'Le 31 mars, nos ballons d'observation et nos aéroplanes ont été actifs. La bonne visibilité a permis aux ballons de travailler utilement en liaison avec l'artillerie. L'activité de nos avions a été surtout concentrée dans le secteur au sud de la Sorrime.

Les mouvements de l'ennemi ont été surveillés de très près. Une grosse colonne de troupes ou de convois a été bombardée et attaquée à la mitrailleuse. Peu de combats aériens ont eu lieu. Deux, aéroplanes allemands ont été abattus et un autre contraint d'atterrir désemparé. Quatre de nos avions ne sont pas rentrés. Quatre autres ^signalés précédemment comme disparus ont rejoint leurs unités.

Les vols de nuit n'ont été possibles qu'après minuit en raison des nuages bas. De minuit jusqu'à l'aube, nos escadrilles de bombardement n'ont pas cessé de travailler. Vingt-quatre tonnes de bombes ont été lancées sur les garages de Douai, Cambrai, Bapaume, Rosières et Thourout. ainsi que sur les docks de Bruges.

Des troupes et des convois dans le voisinage de Bapaume et de Chaulnes ont été également bombardés et mitraillés. Tous nos appareils sont rentrés.

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La Paix Allemande" ̃ L'OPINION ANNEXIONNISTE

Berne, Ie*. avril.

Sous l'influence de la paix de BrestLitoysk et de la bataille de Picardie, -l'opinion publique allemande se prononce de plus en plus nettement en faveur de la « paix allemande », d'une paix de « sécurité militaire » qui comporterait naturellement des annexions. Les partis de la majorité eux-mêmes considèrent la résolution de paix du 19 juillet 1917 comme caduque et les chefs du parti populaire progressiste viennent de s'en expliquer avec toute la franchise désirable,

La Gazette de Voss annonce, en effet, que M. Muller-Meiningen a publié ces jours derniers une brochure intitulée « Le Reichstag et la conclusion de la paix. » Il a voulu dans cet écrit éclairer les origines et briser la portée de la résolution de paix du 19 juillet.

La situation, dit-il, telle qu'elle se présentait alors, exigeait le vote d'une telle résolution. Mais, depuis lors, l'attitude des gouvernements ennemis a contraint l'idée d'une conciliation à faire place à l'idée de sécurité, non pas seulement de sécurité économique, mais de sécurité militaire et politique.

M. Muller-Meiningen attaque vivement la politique d'annexion préconisée.p^r Je parti de la « Patrie allemande », mais il rappelle que déjà avant le vote de la.ré̃ solution de paix il avait été établi, à la suite d'une question qu'il avait lui-même posée lors d'une réunion des partis de la majorité, que cette résolution n'excluait nullement l'annexion de certains territoires à l'ouest comme à l'est.

«Moc:»-

Leur Gros Canon

LEUR 220 LES EFFRAYE 1

Bâle, .avril.

La Gazette de Cologne, qui se félicite hautement « de l'utilisation du canon à longue portée allemand pour atteindre le cœur de la vie française », prend prétexte de ce développement de la balistique pour réclamer des frontières qui mettent l'Allemagne à J'abri de coups semblables que la France pourrait lui porter.

Les Français pourraient des Vosges atteindre toute la vallée du Rhin et, de Verdun, bombarder Trèves et la vallée de la Saar, tandis que l'Allemagne n'atteindrait que des points « sans grande importance », comme Tout, Verdun, Nancy et Epinal les, Belges pourraient bombarder 'Essen, Bochum les Allemands, par contre, avec les côtes des Flandres, tiendraient l'Angleterre et les débouchés du futur tunnel sous la Manche sous leur feu.

Il n'est pas besoin, dit la Gazette, de montrer quelles seraient pour nous les conséquences d'un bombardement de ces importantes régions allemandes, analogue au bombardement actuel de Paris.

En somme, ils sont plus effrayés des conséquences de leur sauvagerie que l'on ne l'est à Paris de leur bombardement.

DESCRIPTIONS ALLEMANDES

Le lieutenant-général Rohne, ancien inspecteur de l'artillerie allemande, a donné, dans le journal auquel il collabore, les Artilleristische Monatshefte, des renseignements techniques sur la pièce qui bombarde Paris.

A son avis, la vitesse initiale de l'obus lancé par le canon monstre est de 1,500 mètres au minimum.

Cet obus doit peser environ 250 kilogrammes la charge a le même poids, ce qui représente une combinaison « jusqu'ici inconnue ». Quant à la longueur de la bouche à feu, elle comporterait 80 calibres, équivalant à une longueur de 20 piètres. Toutes proportions gardées, c'est la longueur du canon de fusil par rapport à la balle.

Selon le général Rohne, l'extraordinaire extension de portée obtenue avec la « fameuse pièce » provient de ce que l'on a donné au projectile une forme spéciale qui lui permet de vaincre plus facilement la résistance de l'air. Ce projectile est projeté de la bouche à feu en l/50mo de seconde, soit avec une force de vingt millions de chevaux. Jusqu'à ce jour, dit te général allemand, les pièces ordinaires.atteignaient t leur plus grande portée sous un angl i de 45 degrés au plus. Avec une pièce envoyant des obus à 30 kilomètres de hauteur, on peut admettre un angle de 55 degrés. On a donc le très grand avan- tage de pouvoir effectuer la mise en batterie immédiate, soit à la lisière d'une forêt, soit même dans des clairières, sans que le projectile effleure le soinmet des arbres et perde ainsi une partie considérable de sa vitesse initiale.

UNE PAROLE JT SAINT-SIÈGE M. Denys Cochin adresse au directeur du Gaulois, la lettre suivante:: ̃̃̃.• î Mon cher directeur, .̃̃' J'ai reçu de M. le cardinal Gasparri une lettre au sujet de l'enlèvement des otages par les Allemands on sait que mille notab !es des pays occupés ont été expédiés en Russie. Cet acte de violence cesserait, nié disait-on, si le gouvernement français sHn- clinait devant les exigences allemandes au sujet des Alsaciens-Lorrains retenus en France. Il ne. s'agissait pas; vous le voyez, com'nVe l'a crû le Oui, d'un projet d'àrrangemeM au ` sujet de l'Alsace-Lorraine. question était moins vaste elle concernait seulement los otages et quelques centaines de prisonniers ou internés civils. Déjà le Saint-Siège est intervenu souvent dans les projets d'échange de prisonniers.

.Tai refusé de me mêler de la négociatioa, pour les deux raisons que voici

D'abord, je n'avais aucune qualité pour le faire.

Ensuite, le procédé allemand,- l'enlèvement d'otages n'étant qu'un chantage, je ne voulais pas, de près ou de loi», ea.être l'instrument.

J'ai donc refusé un peu vivement. Un homme frappé comme je le suis, ayant perdu deux fils et un gendre à la guerre, a le droit d'être susceptible. n'autre part, ayant vécu et espérant bien mourir dans la foi catholique, attendant de la religion à laquelle j'ai donné ma foi les exemples de la justice la plus pure et de la morale la plus haute, j'éprouvais un grand chagrin de ne pas trouver dans la lettre que j'avais reçue les paroles de réprobation méritées par le crime allemand. ..•̃ Voilà toute l'histoire: il ne faut pas .la, grossir. Or, j'ai reçu, il y a quelques jours, de S. Em. le cardinal Gasparri une réponse qui contient ces lignes

Le but, le seul but de ma lettré était d'empêcher les déportations. PnHendre qu'elle traite l'Alsace comme une province allemande, nelq., c'est un comble. Vous dites que le Saint-Siège'. n'a pas eu un mot. de réprobation pour Jes 'déportations en êtes-vous bien sûr, monsieur? '1 Connaissez-vous les documents qui sont aux ar- chives de la secrétairerie d'Etat '1

Plus le ton de la question est sévère, et moins on peut douter du sens de la répopise. N'est-ce pas votre avis, mon cher directeur? Non, l'empereur d'Allemagne n'aura pas déporté des innocents, traîné en esclavage à la suite de ses armées des hommes et des femmes, sans encourir l'anathème du SaintSiège.

Déjà, il avait soulevé contre lui l'opinion du monde civilisé. Et, vraiment, en revenant tout à l'heure du « dernier point de chute », que je me garde de révéler., je me disais que les bombes lancées contre Guillaume II par ses sujets Lichnowski et Muehlon ont vengé Paris!

Mais Paris ne songe guère à lui-même il ne pense qu'à la pure et immortelle gloire de nos soldats. -.̃ La Presse de (te matin

L'Echo de Paris (M. Maurice Barrés) Nous détestons un creux optimisme.. Notre confiance repose sur des faits. Le Boche, aufux.età- mesure que les jours s'éooulflnt, perd l'avantage que devaient lui donner là soudaineté et l'impétuosité de son attaqua "première. A travers de rudes et <sâiïgiantgB alternatives, cette bataille se gagne. Reste à gagner la guerre. Eh bien quelque chose est sorti de ces premiers douze jours l'unité du commandement, qui, seule, pourvu qu'on en tire toutes les conséquences, peut rapidement nous mener à la paix victorieuse. Puisque nous avons un seul destin, décidons virilement d'avoir une seule volonté. ̃ ̃ !-•• L'Evénement (S. de Gfïvet) '̃̃ L'échec subi par les Allemands dans la. région de Lassigny a été certainement très grave, car ils n'ont pas recommencé leurs tentatives sur cette partie du champ de bataille, qui présente cèpe dant, pour eux, un intérêt considérable, même et surtout s'ils avaient l'intention qui n'est pas douteuse maintenant, puisqu'ils l'ont mise à exécution. de faire un gros effort au nord de Montdidier.. D'une façon générale, la grande bataille est loin d'être terminée. Mais sa période critique s'éloigne de plus en plus de nous et notre conliance doit grandir de jour en jour. Le Rappel (M. Edmond du Mesnil): .On demande aux familles habitant les parteménts heureux d'accomplir le grand geste de solidarité qu'elles ouvrent leurs i bras aux enfants de la Ville de Paris On le." faisait autrefois pour les colonies scolaires en .vacances. L'heure est propice; il faut ré-, péter l'acte sauveur.

Que nos confrères des départements veuillent bien, avec nous, battre le rappel des bonnes volontés. Il importe de sauver, dans la plus large mesure, la population de- la France. Le Radical (Jean Say)

La valeur de notre commandement qui sait attendre l'ennemi sur de fortes positions, y briser son élan, lui iufliger le maximum de pertes au prix du minimum de vies françaises et britanniques, là merveilleuse vaillance de nos soldats ont sauvé' la France et

l'Entente.

Les impériaux ont été vaincus dans lèuf formidable tentative de surprise et de per- cée. Ils vo.it s'engager dans une dure offen-:sive d'usure. Quelles seront les conséquences de cet événement pour la coalition germanique et pour l'Entente ? R

La République française (M. (Louis Latapie)

La voix du canon assassin qui retentit d'heure en heure sur Paris est un avertissement répété. Elle crie aux Parisiens N'oubliez pas danger qui est sur vous, fortifiez vos âmes, abandonnez vos sottes querelles, appliquez-vous avec plus d'assirduité encore et plus. de passion, .aux travaux de la défense, unissez-vous, a'ayez qu'une pensée, battez-vous d'un' seul cœur. C'est l'ennemi lui-même qui vous rappelle; d'heure en heure, ces grands devoirs. w

LES RÉVÉLATIONS LICHNOWSKY ET WUELHON Le Gaulois (M. René d'Aral)

Ces documents constituent des réquisitoires écrasants, auxquels les hommes d'Etat n'ont rien trouvé à répondre ils essayent vainement aujourd'hui d'atténuer l'effet produit en cherchant à discréditer ceux qui ont eu le courage de soulager leur conscience en divulgant la vérité.

L'impression ressentie dans les milieux éclairés de l'empire allemand n'en demeure pas moins considérable s'ils n'osent encore exprimer ouvertement leurs sentiments, c'est qu'ils savent que leur voix serait étouffée et ` que leur liberté serait compromise.. Mais que le parti militaire, qui gouverne en ce moment l'Allemagne, vienne à éprouver un échec sur les champs do bataille d'o l'Occident, et l'on verra alors 's'écrouler ce monstrueux échafaudage de cyuisme.' de mensonge et d'hypocrisie. J


ÉCHOS

aa~

Héroïsmes civils.

Il y. a, hors de l'armée aussi, des serviteurs du pays qui sent des soldats, et ije premier ordre. Deux de nos préfets viennent de le prouver, après plusieurs

autres.

L'un d'eux, M. Moullé, préfet de la Somme, est grièvement blessé dans l'exercice de ses fonctions- Aussitôt, un collègue s'offre pour occuper sa place; c'est lé préfet de la Seine-Inférieure, M. .Morain.

Derrière M. Morain, l'on est bien sûr que les candidats à ce périlleux intérim n'eussent point manqué.

Uno àvulso. Mais si la formule est latine,, la tradition demeure très française;; L'Arrière aussi a des chefs et des cadrë.s dont le Front peut être content.

-o.

'LA VIE CPÈRB

Le taxi est arrêté devant la porte Ve la maison. Il a consenti à s'arrêter. Le voyageur donne, d'une voix suppliante, le nom d'une gare. Le chauffeur fait la grimace,bougonne c Avec cette malle-là ? » Alors, le voyageur Vingt francs,

C'est bien, dit le chauffeur.

La malle est chargée. On file. Aux abords de la gare, queue interminable. Une foule douloureuse est là qui pousse ses colis vers l'entrée des bagages.

Vous en avez pour trois heures, dit un agent.

Mais le chauffeur a pitié de son client. Bougez pas, dit-il.

Il explique que (le départ n'étant que pour >r après-demain) on se débarrassera de la malle plus vite en la portant à la consigne. L'auto roule. La malle est déchargée. Un porteur est là.

Consigne ?

Oui. Puisque ma malle ne peut être expédiée aujourd'hui.

Vous voule? qu'elle parte aujourd'hui? 'Dame, -.• On se regarde. On se Sourit.

Dix francs ? (Le porteur hansse les épaules.) Vingt francs. (Moue dédaigneuse.) Trente francs ?

Je marche, dit le porteur.

La malle est mise sur le chariot, et par des chemins secrets, à travers d'extraordinaires détours, on est arrivé aux bascules.

Donnez deux francs à l'homme, dit le porteur.

Comment donc.

Et c'est ainsi qu'un dé nos amis n'eut avanthier, en somme, que cinquante-deux francs à dépenser pour porter sa malle à la gare et en assurer l'expédition immédiate vers des lieux où d'autres additions l'attendent. Nous nous sommes, à plusieurs reprises, plaints de l'excessive bien vpïï In nce dont bénéficient les prisonniers boches, et hier encore nous citions Ips incroyables» traitements de faveur dont, à Aiich notamment, leurs officiers sont l'objet. Nous recevons. à ce propos la note suivante du lieutenant-colonel Cabanes .Nous n'avons pas. toujours été aussi sots et nous ferions mieux d'imiter, la, conduite, actuelle de nos adversaires ou celle du colonel Denfert.à Belfbrt en 1871. Le colonel Denfert avait prescrit d'abriter la garnison française dans les meilleures casemates de la place et de réserver les moins ^solides aux. prisonniers allemands assez nombreux qui se trouvaient à Belfort. Ceux-ci ayant seçu quelques obus émanant de leurs compatriotes adressèrent à Denfert une énergique protestation.

Le gouverneur de Bel fort accueillit cette protestation aVc* le sourire et se fit un devoir de la transmettrf» dare-dare au général von Zastrow qui commandait le corps de siège.

Celui-ci saisit sa bonne plume et répondit «rtix réclamants à peu près en ces termes « Lorsque vous av<>z été cernés à l'attaque des Perches, vous aviez le choix entre deux partis, ou vous rendre ou vous faire jour. Ayant choisi le premier, vous devez en supporter les conséquences. »

Sévère, mais logique.

-o.oo..b- b

Pendant qu'on bombarde la Ville, se poursuivent les études sur le « Vieux Paris ». Le casier archéologique et artistique de Paris a été créé en pleine guerre. La première visite a été faite le 22 mars 1916 en vue de l'élaboration de ce vaste et intéressant travail, et un an plus tard, en mai 1917, cinq arrondisse-

Feuilleton littéraire du 2 Avril 1918 Vie littéraire DE L'EXOTISME

M.Gilbert Chinard, professeur à l'Université de Californie, vient de publier une substantielle étude sur l Exotisme américain dans i œuvre de Chateaubriand (1). Il avait étudié précédemment, n à travers trois siècles de littérature française, l'influence exercée par les récits de voyages en Amérique sur l'histoire des idées ». M. Gilbert Chinard est donc spécialement curieux de l'exotisme d'une variété, dit-il, de l'exotisme. Mais il n'a limité que son enquête, non point sa compétence. Il n'observe pas en myope. Le détail où' il fixe sa vue ne lui fait pas perdre de vue le tout de l'objet. Et d'abord, il nous .donne de l'exotisme en soi la meilleure définition, qui n'omet et qui n'ajoute rien « On désigne par ce mot, dit-il, l'ensemble des sentiments et des émotions' que nous ressentons au contact, des pays étrangers et des âmes étrangères. n La formule est bonne, parce qu'elle tient compte du moral au même titre que du pittoresque. Ce n'est pas une définition de paysagiste. Exotisme n'a pas encore pris place dans le dictionnaire de l'Académie, et ne figure, dans celui même de Littré, qu'au supplémerït.Ce n'est pourtant qu'à demi un néologisme. L'adjectif dont il dérive régulièrement, exotique, est dans Rabelais. Il signifie tout ce qui vient du dehors. Le goût de ce qui est d'ailleurs, de ce qui n'est pas « de chez nous », ne date que de Bernardin de Saint-Pierre dans la littérature française, M. Chinard te fait observer justement il n'en est pas moins un des penchants les plus naturels de l'homme à tous les stades de son évolution, si l'on veut bien me passer cette pédanterie; car il peut également procéder de la naïveté ou de la (1) 1 vol., Librairie Hachette et Cie.

ments avaient été visités et près de dix-^ huit cents immeubles examinés Quartier par quartier, rue par rue, la commission du Vieux Paris recherche les immeubles anciens, curieux, précieux, en établit Je .plan, les décrit dans une note, les photographie avec minutie et en rédigâ rhi§toi.re aussi lointaine qu'on la peut retrouver.

Les quatre premiers arrondissements, à eux seuls, comportent ainsi un total de près de cinq cents dossiers et de douze cents photographies.

,a.q.«.

Sirènes.

Celles des ateliers, qui jetaient si ridiculement le trouble dans les quartiers extérieurs, se sont enfin tues. Mais il .y en a d'autres qui n'ont pas renoncé à la parole ce sont les sirènes des remor-

queurs. <

Toutes les nuits, au mépris. des instructions du préfet de police, les remorqueurs qui traversent Paris continuent de réveiller les femmes et les enfants endormis à peu de distance de la Seine, en répandant aux abords du fleuve leur vacarme insupportable et alarmant. Est-ce qu'on ne pourrait pas enfin nous délivrer de cette musique ? Le Masque de Fer.

Ixe J^>n9e § fa Wfe RENSEIGNEMENTS MONDAINS

Des prières solennelles ont été dites avant-hier matin, à l'église russe de la rue Daru, pour la victoire des armées françaises et alliées dans la bataille qui se livre actuellement.

MM. Maklakoff, le général comte Ignatieff y assistaient, en même temps que le personnel de l'ambassade et la mission militaire russe.

M, Clemenceàu, président du conseil, ministre de la guerre, et M. Pichon, ministre des affaires étrangères, s'étaient fait représenter à cette cérémonie.

De Madrid

S. M. le roi Alphonse XIII, qui souffre d'une crise de sciatique, a dù's'aliter. S. M. le roi de Monténégro, venant de Pau, est arrivé samedi soir à Paris, accompagné de sa maison militaire et de sa maison civile, < tenant, a-t-il déclaré, à compter pendant quelques jours au nombre des hab tants de la capitale dans ces moments où les Parisiens font preuve du plus grand calme et du plus souriant stoïcisme ».

w

MARIAGES

Nous apprenons les fiançailles du capi* taine de Laguiche, du 167" d'infanterie, décoré de la croix de guerre, avec Mlle Hélène Fleury. Le fiancé est le fils du général de Laguiche, chef de la mission militaire française auprès de l'armée britannique, et de marquise de Laguiche. Il est le petit-fils delà marquise de Laguiche, douairière, née Roche- chduart-Mortemart, et du prince Auguste d'Afenberg, membre de l'Institut, député du Chéri La fiancée est la fille du colonel pleury, commandant les dépôts de chasseurs d'Afrique, et de la vicomtesse Fleury. Elle est la petité-fille du général comte Fleury, ancien ambassadeur en Russie, et de M. Bianchi, ancien député de l'Orné.

.t ~t.

̃ DEUIL ,•̃̃̃̃"• ̃'•i' Les obsèques de, M. Lucien Millevoye, député de Paris, président de la commission de l'aviation à la Chambré, ont été célébrees, en présence d'une nombreuse affluence, hier matin, à dix heures, en la chapelle de la cité paroissiale de Saint-Honoré d'Eylau, La levée du corps a été faite et l'absoute donnée par le curé de la paroisse, le chanoine Soulange-Bodin.

Le deuil était conduit par M. de Bonnefoi, sous-lieutenant aviateur, neveu du regretté défunt.

Les cordons du poêle étaient tenus par le colonel Girod, inspecteur général des écoles d'aviation, député; M" Henri-Robert, bâtonnier de l'ordre des avocats le commandant Massard, au nom de la Patiie et de la Pressa, et M. Ernest Gay, conseiller municipal de l'arrondissement.

La Chambre des députés avait envoyé une délégation ayant à sa tête l'un des vice- présidents, M. Groussier.

M. Stephen Pichon, ministre des affaires étrangères, et M. Nail, garde des sceaux, étaient représentés.

Une très nombreuse assistance était pré. sente. v 1 L'inhumation a eu lieu au Père-Lachaise. Rappelons que les obsèques du général Francfort, victime du bombardement de l'église de auront lieu aujourd'hui Réunion à onze heures, porte principale du Père-Lachaise.

perte do toute naïveté, et ici, comme sur bien d'autres articles, les blasés se rencontrent avec les primitifs.

C'est toujours 1^. grande question de l'âme étrangère, plus que jamas s à l'ordre du jour quand on se bat. Cette âme étrangère, on nous dénie théoriquement le pouvoir de la. connaître, et pratiquement nous passons outre on ne nie point qu'elle ne nous attire ou nous repousse c'est l'exotisme, si je puis dire, positif ou négatif. Du moins, elle nous préoccupe, et plus que jamais aux heures de conflits, où nous sommes, d instinct, « préoccupés contre elle ». Nous le sommes bien davantage dans les temps modernes que dans l'antiquité, et singulièrement aujourd'hui. Le terme de barbare, dont usaient les Grecs pour désigner tous les peuples qui n'avaient point l'honneur d'être Grecs, est interprété par nous à contresens et nous donne l'idée la pius fausse du jugement qu'ils portaient sur les étrangers. C'est nous qui avons donni i à cette épithète une acception décidément péjorative. Elle signifiait peut-être. à l'origine. l'homme qui balbutie, qui prononce mal, qui a un drôle d'accent. « Barbares, écrit. Nicole Oresme, tous ceulz qui sont de estrange langue ».. « Peut-on être Persan ? » disaient les Parisiens au temps de Montesquieu., Au temps de Xénophon et de Socrate, les Hellènes concevaient que l'on fût Persan. Ils semblent même avoir fort exalté la puissance, la richesse, l'organisation de ces « barbares », leur caractère et leurs mœurs. On en trouve maintes preuves dans la Cyropédie et dans YAlcibiade, où, pour rabattre le caquet de ce jeune fat, Socrate lui dit, à peu près « Tu auras beau devenir le plus riche des Grecs, tu ne seras jamais uu propriétaire dans les prix du Grand Roi. »

Les Grecs ne mettaient pas, si l'on ose s'exprimer ainsi, tous les barbares dans le même sac. Thucydide nous a laissé un charmaut crayon des Odryses, chez qui, dit-il, on ne peut rien obtenir des fonctionnaires qu'en leur faisant un pe-

t A l'occasion des obsèques de M. Henri 4frQehHn, conseiller de légation, et df Mme Stroehlin, née Hélèfte M<\nt2J4dotj, victimes du bombardement du vendredi saint, la 'égav tion de, Suisse et le ministère des affaires étrangères feront célébrer un service funèbre au temple de l'Oratoire, 147, rue Saint-Ho^noré, demain mercredi 3 avril, à cinq heures de raprés-niidi très précises.. pn.se jéunira à l'église. 1.

Après le service, les corps seront transportés à Genève, l'inhumation aura lieu vendredi 5 avril.

Les obsèques de Mme Robert André-, Michel, victime du bombardement allemand, auront lieu à l'Oratoire du Loiivrç, demain mercredi 3 avril, à deux heures précises. On se réunira à l'église. s (

Les obsèques de Mlle Bàsiin, fille du consul général de Belgique à Paris, et de madame née Heuardt, auront lieu, demain mercredi, courant, à dix heures, en l'église Saint-François-Xavier, où l'on se réunira." On annonce la mort de .la vicomtesse Xavier de ÇourvilU, née Renée de Braiier, tuée le vendredi saint par le bombardement de l'église. Elle était la femme du sous-lieutenant Xavier de Courville, la fille de la comtesse Rodolphe de Braüer, et la belle-fille du comte de Courville, directeur-délégué des Etablissements Schneider, et de la comtesse 'de Courville.

Les obsèques auront lieu en l'église Notre- Dame-des-Çhamps, demain mercredi avril, à dix heures.

Ni fleurs ni couronnes.

Le présent avis tient Heu d'invitation. Parmi les victimes du bombardement allemand du vendredi saint, Se trouvent Mme Maurice Mendehsahn, née Rubinstein, et son fils Jean.

D origine russe, elle avait, par sa grâce et son charme, su se conquérir à Paris de nombreuses et fidèles sympathies. 'Son mari, dont le nom avait figuré à tort dans là liste des morts, est un médecin très distingué, élève et collaborateur de Charcot, qui, après avoir pratiqué à Petrograd, où il fut médecin à l'ambassade de France, revint se fixer à Pa- ris. Il e»t côrresponJant de l'Académie de médecine et connu par d'importants travaux de neurologie. Depuis la guerre, il s'est dévoué aux blessés soignés dans l'hôpital de la CroixRouge russe à Paris, «̃ Les obsèques auront lieu demain 'mercredi 3 avril. On se réunira à la porte prince pa'e du cimetière du Père-Laçhaise, à onze heures.

Les obsèques de M. Claus, agent de change, de Mme Claus et de Mlle Andrée Çlflus, qui ont tous les trois trouvé,la mort dans la catastrophe du vendredi saint, auront lieu demain mercredi courant, à dix heures, en l'église SainUCharles dé Monceau, où l'on, se réunira..

"-Nous apprenons la mort de Mme Lucien Gros, née Moraillés, victime du bombardement du 39 mars, dans une église de Paris. Les obsèques auront lieu mercredi prochain, 3 avril, à huit heures et demie, en l'église Saint-Pierre du Gros-Caillou. On annonce la- mort, à Tours, chez ses enfants, de M. Edouard Muel, directeur de l'enregistrement en retraite, qui succombe à quatre-vingt-cinq ans. Il était le beau-père. des commandants Lucas et Quillet.

Les obsèques de Mme Henri Reymoitd, née Amélie Castanon, 5, avenue Bosquet, victime du bombardement du 29 mars, auront lieu demain mercredi 3 avril, à dix heures, en l'église Saint-Pierre- du Gros-Caillou, où l'on se réunira. La défunte était l'épouse de M. Henri Rëymond et la mère dé M. Carlos Reymond.. ̃

M. Pierre. S'a1icHéz-Abreu,MileSàrichèz Abreu et la famille Sanchez Tol-edo nous font part-de la mort .du «-4oàteur SancluiTohdo, chevalier de la Légion d'honneur.. Les obsé-"ques auront lieu demain mercredi, 3 courant, à midi, en l'église Saint-Honoré d'iîylau, où l'on se réunira. Ni fleura ni couronnes. Nous apprenons la mort de Mme Edgar I-lepp, veuve du dernier sous-préfet de Wissembourg. L'inhumation aura lieu à Versailles, demain mercredi, à trois heures (50, rue Duplesi-is).

Les obsèques de Mlle Germaine Fran*dire, infirmière à l'ambulanceaméricaine de Neuilly, victime de la catastrophe du vendredi saint, auront lieu jeudi 4 avril, à midi, en l'église Notre-Dame.

Nous apprenons la mort de Mme veuve Bouclier, née Bourgain, décédée le 1" avril 1918, en son domicile, boulevard Haussmann, K7, à*l'àge de quatre-vingt-trois ans. Ses obsèques auront lieu jeudi 4 courant, a neuf heures et demie, en l'église Saint-Philippe du Roule, où l'on se réunira. Le présent avis tient lieu de lettres d'iûvitàtion. ̃ 5- Les obsèques de la comtesse Morand auront lieu jeudi, à midi, en l'église SaintFrançois-de-Sales.

Nous apprenons le décès, en son hôtel, 60, rue de Monceau, de M. Albert Domange, le grand industriel bien connu, officier de la Légion d'honneur. ̃

tit cadeau et comme ces inventeurs du bakcliih étaient alors établis dans tout?, la Thrace et à Byzance, il faut croire que certaines régions de, la terre sont prédestinées. Les Grecs ne devaient pas. estimer beaucoup lés Odr^ses mais ils notaient pas a préoccupes » de parti pris contre les barbares.

lis seraient bien étonnés de voir que le Boche se formalise parce quj nous' l'appelons barbare. Peut-être même auraient-ils la malice de lui faire observer que cette qualilicatiori n'est réellement une injure que depuis qu on la lui applique. A rebours des autres mots de la langue, qui vont s'affaiblissant, se démonétisent et deviennent frustes, barbare a, surtouten ces derniers temps, acquis un si haut relief et une telle valeur nominale qu'on ne saurait dorénavant, sous peine de n'être pas entendu, le prendre pour synonyme d'étranger.

L'indifférence à l'égard des étrangers n'est pas humaine. Il faut que, bon gré mai gré, nous ayons pour eux de la sympathie ou de l'antipathie. C'est d'ordinaire les deux ensemble, et voilà une contradiction de plus ne sommes-nous pas tout faits de contradictions? Ou bien l'antipathie commence et la sympathie en est l'effet. On suit assez bien ce travail chez l'enfant, pour qui ses parents seuls sont des personnes normales et la maison paternelle une maison comme il'faut. Sitôt qu'il en franchit le seuil, comme nous quand nous passons la frontière, il se trouve en pleine barbarie, qui le choque, maisagace sa curiosité; et de même que le premier élément lie l'admiration est. une surprise, cette agaeerie est. l'amorce; d'une séduction qui ne fera que croître et embellir. On le verra bientôt si retourné qu'il n'aura plus qus mépris pour les us et coutumes de son foyer natal.; sa fantaisie ne se plaira.plus que dans les demeures étrangères •̃: c'est,en petit, la genèse de l'exotisme.

M- Gtiinard dit lamèrne chose en. d'autres termes, d'une portée,-je L'avoue-, plus étendue l'exotisme est "ce désir- sourd, qui nous travaille éternellement,

M, M.-J. Boas et toute la famille nous chargent de prier leurs amis de trouver ici leurs remerciements pour les marques de sympathie qu'ils ont reçues à Tocça^io.n du décès de M, I.-J. Boas, leur frère et paretit. ̃– La liste douloureuse des victimes du bombardement du vendredi saint a réglisse, de. s'augmente du nom de la baronne de Coubertin née Machiels.

iE.Ue avait épousé le baron. Paul de Coubertin et était la belle-soeur du baron Pierre de, Coubertin mariée Mlle Rothan. On apprend d'Oradour sur Vayres (Haute-Vienna) la mort, à l'âge de .cent quinze ans, de M. Denis Laloe.

U était né en Pluviôse an XI,' Sert~ay.

était r Serigny.

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RUWPËLMAYÈR. Grill Room- Déjeuners jdlner& à prix fixe. Afternoon-Tèa. 226, r. de Rivoli. U SAISON TftlXrLËS-BAINS Les permissionnaires américains qui se-jpurneront. à Aix-les-Bains et aux environs donneront à cette partie de la Savoie une animation inaccoutumée. La municipalité de la ville d'Aix-les-Bains grâce à d heureuses dispositions, a su concilier les aises dues aux Sammies avec les satisfactions habituelles de sa fidèle clientèle, à qui les hôtels, villas et appartements accoutumés ont été soigneusement réservés. La saison qui vient de si brillamment s'ouvrir avec la présence des personnalités annoncées fait augurer un succès considérable. Sports et casinos ouverts.

propûsTêminins

Gomme si la nature voulait ,atténuer les horreurs pressentes, jamais Pâques ne furent plus fleuries. Les marronniers ont dép ié l'éventail vert de leurs bourgeons, et c'est partout dans les rues l'appel embaumé des narcisses, des lilas, des tulipes et des coucous. i,es fleurs tiennent bon sous le canon elles versent à celles de nous qui restent l'aumône de leur vaillant sourire et la griserie passagère de leurs parfums. Comme nous les airaons ces fleurs qui aie. veulent pas mourir Nous les aimons tellement que ce nous est u,ne joie de les retrouver fixées sur la toile e •par le'joli talent de Mathilde Sée, dont Féxposition continue jusqu'au 15 avril pour le plus grand plaisir de toutes. Une heure passée dans cette exposition est comme une petite halte tendre, une détente de nos nerfs féminins soumis à tant de rudes épreuves. Surtout, ne croyez pas qu'elles soient toutes parties, les Parisiennes non seulement elles se retrouvent en nombre devant les fleurs de Mathilde Sée, mais encore chez ceux, de nos couturiers qui tiennent, eux aussi. La courageuse directrice de la maison Martial et Armand, avec'un- sens d'opportunité

charmant, lie cesse de créer pour, ses clientes les chiffous susceptibles de les retenir à Paris. Sa dernière trouvaille est une cape imjpenuéabilisée qui nous aidera à supporter sans trop de, dommage les pluies du printemps. Elle se fait aussi, conformo au modale, eu serge ou gabardine, avec le devant do satin noir. De celles-ci, non imperméabilisée, on. enveloppera avec grâce 'la robe du matin, la robe plus habillée de l'après-midi et même la blanche tenue de l'infirmière. C'est. uu.,vôteiuént ̃toutià.- 1% fpis ravissant et pratique. Beaucoup de Parisiennes le portent déjàà Pau etàBiarritz, mais je ne veux connaître que celles qui le portent L ici. Cependant, je sais beaucoup de femmes et de jounes filins qui, bien que Hères d'aller et venir sous le bom-

bardement, ont. dû s'éloi- Cape sarge marine, gner à contre-coeur sur un et satin noir ordre 'venu du front, d'un Création père, d'un frère, d'un mari, MARTIAUtARMAND plus inquiet pour les êtres

chers que pour lui-même. Mais, que l'on reste ou que l'on parte, on ira voir chez Martial ot Armand les nouvelles capes de l'été ce sera aussi l'occasion d'admirer de délicieux-tailleurs, décents et coquets, qu'on peut revêtir dans les circonstance* actuelles, sans risquer une fausse note. Pâques nous apportè nôii seulement de nouvelles coquetteries, mais aussi une profusion de Heurs do M, notre pensée tresse des couronnes pour las' héros vivants et pour les morts.

•̃̃ .̃̃ ̃• Rosine.

1 f -•̃: ,•' ,̃̃.•»̃•̃! ̃ h

) ENTRE NOUS 'c,.

La ceinture maternité, dont j'ai parlé dans niés précédents propos, a comblé le vœu de bien de futures mamans. Georges a réalisé là, pour la somme de 30 francs, une création

d'échapper à notre siècle, à notre civilisation, à notre milieu. C'est une forme du-divertissement, dont Pascal a tort d'écrire qu'il est la plus grande de nos misères, car il en est l'indispensable repos. Le divertissement a-t-il jamais été plus nécessaire qu'à cette heure ? (Je .n'entends pas le music-hall). Le livre de M. Chinard est actuel d'autant plus qu'il iïè l'est guère.' M. Chinard peutagréer sans remords ce succès, puisque, selon toute apparence, il n'a rien fait pour l'obtenir.

Les chemins de l'évasion sont plus nombreux que l'on ne pense facilis descensus. Le passé est le premier refuge qui s'offre aux délicats que le présent ne satisfait point. Médire de l'aujourd'hui, vivre dans l'autrefois, « et, selon le mot de Tite-Live se faire une âme antique » ce n'est pas là, dit M. Chinard, de l'exotisme à proprement parler. Mais si! C'est l'exotisme dans le temps, qui vaut bien l'exotisme dans l'espace. Il n'a pas seulement la même commodité: il a le Hnème prestige, ftacine, dans la préface de Bajazet, explique ingénieusement 'que- le lointain et le passé ont à peu

̃ près mêmes effets sur L'imagination « du

peuple». »..

L'e&cès du raffinement nous incline au dilettantisme des gaucheries primitives. Quand la statuaire grecque s'effémine, les amateurs recherchent les figures archaïq«es. Il est probable qu'on leur en fabriquait sur commande cette industrie ne date pas d'hier. En poussant un peu plus loin le goût du primitif, on arrive à cette superstition de la nature qui fut l'un des dogmes de notre dix-huitième siècle, et à la vogue du «sauvage », l'une de ses inventions les plus amusantes, parfois légèrement comique. Nous touchons à Chateaubriand. Mais les auteurs de contes moraux n'avaient aucunes relations personnelles avec les sauvages, au lieu, que « René a découvert le Nouveau Monde ». L'a-t*il vraiment découvert, ou connu par procuration, exploré « au coin des tisons et à la clarté deslarapes? S'estril

qu'on peut appeler patriotique. Rappelons que sa ceinture- en piqué, pour infirmières, est laissée aux intéressées pour 25 francs. F, (Jeorges et Gie, 37, boulevard des Capucines.

•'̃ ̃•. ̃ ̃' ̃ R.

Contre les effets du Printemps

Comme les plantes, nous éprouvons l'Influence de la saison.. Les premières cji&leurs déterminent une poussée interne et une recrudescence des accidents de la circulation du sang, surtout chez lés lymphatiques- Les glandes s'engorgpnt, les maladies dé la peau s'enflamment et s étendent, le sang a besoin d'être régénéré et purifié.

\Dè nombreux témoignages de doctèqiîs attestent, en de tels cas. l' « efficacité du Sirop de Raifort iodé de Grimault, préparé à froid- Ce sirop fait pé-,înétrer dans l'organisme une quantité d'iode asse& grande pour déterminer les, excellents résultats cherchés, assez petite pour éviter tous accider ts d'intolérance. Le Sirop de Raifort iodé de Gril jnalilt n'a ni goût ni odeur. Il convient aussi bien aux enfants qu'aux adultes. Le Sirop de Raifort iodé de Grimault se trouve dans toutes les bonnes pharmacies. Vente en gros, 8, rue Vivienhe, Paris.

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Informations

La loterie de la Journée d'Afrique Le tirage de la loterie de la Journée d'Afrique est définitivement fixé au 30 avril prochain.

Il sera fait par les soins du Crédit foncier, où lés lots sont déposés. a Un pauvre village de France »

C'est le titre de quelques pages profondément émues et d'une observation précise que René Benjamin, l'auteur de l'inoubliable Gaspard, vient de publier à l' « Edition de' luxe » de la rue de La Bruyère. Pour ce cahier d'une typogra,phie somptueuse* telle que la permettent les caractères des Peignbt, des héros ceux-là aussi, M. Jean Perrier a gravé, pendant qu'il se trouvait dans la tranchée, vingt bois en noir et en couleurs qui sont d'admirables petites estampes d'un grand caractère. Ce sont des œuvres pareilles, telles encore que le Front de Mer,, que D.Chàrles Fouqueray le très éminent. peintre de marine, publie à la' même maison, qui constitueront plus tard-une part spéciale de la documentation de l*hiêtoire,et l'on ne saurait les accueillir avec trop de fierté nationale.

'̃•' Jean de Paris.

.r: J.,l~'n

AVIS DIVERS

Qplbkoeur liliale du visage, du cou, des ij épaules et des bras par le Véritable Lait de Ninon. Parf1" Ninon, 31, rue du 4-Septeinbre.

.S/S<

Nouvelles Diverses

:.r:

Le calme des jours:

s 'i{j'n'.Ii' Le;çahn.sJo,~r!i~ v~

Rappelons qu'aujoùrd'ijui' "éï jours sùi- vautSj:dfl huit heures, du.uiatju à.çjrçq l^eu^es,, du .soir, l'autorité militaire fera éclater à la Courneuve les grenades restant dans les décombres..

D'autre part, le ministre de l'armement prévient que des tirs d'expériences et de réglage ont lieu tous les jours, de trois heures a cinq heures après-midi au Mont-Valérien. Pour peu qu'avec cela, nous ayons quelques 220 et, le soir, un peu de gothas.

La circulation des automobiles

A dater d'hier lundi a été mis en vigueur l'arrêté interdisant aux automobiles la sortie de Paris.

11 serait question, en outre, d'interdire dans Paris même la circulation des automobiles particulières, sauf pour les services publics, les'services médicaux et ambulanciers et les auto-taxis.

LIB R,A.'tRIB

Collection « MÉMOIRES & RÉCITS DE GUERRE » Emile HEUR1OT

Carnet d'un Dragon Dana les tranchées (1915.1916)

Un volume 4 fr. 55. Hachette et C«< PARIS

contenté de lire les livres des autras et de les paraphraser magnifiquement ? '? Les critiques les plus hostiles n'ont pas été jusqu'à prétendre que François de Chateaubriand eût visite l'Amérique àla manière de des Ësseintes.qui se procure l'illusion de visiter Londres en dînant de saumon fumé et en buvantde labière noire dans une brasserie anglaise de la 'rue d'Amsterdam. Ils n'ont même pas démontré que son voyage est un mythe solaire comme la vie de Napoléon; mais, ils lui ont chicané ses descriptions et ses récits, ligne par. ligne, point par point, avec une mauvaise humeur, « avec une violence au moins déplacée », dit fort bien M. Chinard. On l'a, implicitement, accusé des plus basses supercheries littéraires, on l'a traité de plagiaire et d imposteur. `

11 est difficile de ne pas attribuer cette maussaderie à la grandeur même de Chateaubriand. C'est une erreur de croire que l'envie, dans la république des lettres, suppose une certaine égalité, Ou une commensurabilité de mérites: tout au contraire* elle suppose une énorme disproportion. Les égaux ou les supérieurs jugent, les médiocres seuls dénigrent; <̃•'̃

Ces deriiiers, dans le cas de Chateaubriand, peuvent invoquer une circonstance atténuante l'auteur des Natchez manque évidemment de simplicité. Un critique bon garçon est toujours tenté de parler de lui comme au collège on parle du premier de la classe, qui s'en fait accroire. On reconnaît qu'il est le premier, mais on dit « C'est un poseur. » La plupart des écoliers disent aussi «II faut bien qu'il y ait un dernier »; mais ils ne trouvent pas nécessaire qu'il y ait un premier. Que de gens restent collégiens toute leur vie! S'il n'y avait pas de grands hommes, ils n'y verraient nul-inconvénient; mais il n'est que lès valets de chambre pour qui il" n'y en ait point.

M: Gilbert Chinard,ne donne pas dans un travers où Sainte-Beuve lui-même s'est laissé quelquefois emporter. Il parle de René sur un ton tout à fait convena-

LE MONDE RELIGIEUX

A Saint=Etienne*du=Motit

m,. m l

Hier, première journée du Tridiiuni de prières publiques pour la France, prescrit par le cardinal Amette. Et ce fut, à Saint-Etienne-du-Mont, l'église qui garde le tombeau de la sainte patronne de Paris, une longue, intense, prodigieuse manifestation de foi.

Dès six heures du matin, on y commençait la récitation du chapelet cette.' récitation ne s'interrompra que dix heures plus tard, quand, commencera l'office solennel de l'après-midi. Le cha- pelet, c'est la prière puissante par excellence. Les esprits1 forts s'en- moquent*, parce que l'intelligence du surnaturel leur manque déplprablement. D'ailleurs, pour sentir la puissance de c© déroulement, en apparence monotone, de Pater et à' Ave, il faut avoir le sens catholique.

Pendant la matinée, les fidèles s'étaient succédé à flots pressés à toutes les messes, et les prêtres avaient distribué d'innombrables communions. A quatre heures de l'après-midi, l'église est, depuis plus d'une heure, absolument comble. Le jubé, les tribunes sont envahis. Une foule, qui ne peut pénétrer, s'obstine devant le portail ouvert, et cette foule prie. Debout sur les marches, un prêtre, M. le chanoine Ponssagrive, récite à haute voix le chapelet.et. les fidèles tête nue et le chapelet à la main, lui donnent la réplique.

Il en sera ainsi pendant toute la durée de l'office. Et le gros canon allemand s'essaiera vainement à troubler le recueillement général. Il ne réussira qu'à souligner le caractère de la lutte qui se poursuit entre les forces spirituelles que nous appelons de toute notre foi, de tout notre amour, au secours de la patrie, et cette force brutale dont nous avons la confiance que Dieu ne permettra pas qu'elle préyaillo en. définitive contre le droit. Ri in curribus et At ineguisynès;^ autem in nomine Domini. •'»* <* La foule massée aux abords de Saint-" Etienne-du-Mont a acclamé à leur àrrivée, elle acclamera à leur départ, les, cardinaux de Paris et de Reims. lie, vénérable cardinal de Reims, qu'acconï-' pagne son auxiliaire, Mgr Neveux,, a bien voulu partager-avec le cardinal dei Paris la présidence de cette cérémonie de supplication à laquelle sa présence ajoute quelque chose de si émouvant et' dont il nous semble que l'efficacité de' notre prière sera augmentée.

Je confesse que je n'ai pas entendu un mot du discours de Mgr Henry, vicaire;; général de Verdun. Ce n'est pas sa faute ni d'ailleurs la mienne. La vérité, c'est' qu'il m'a été matériellement impossible' de gagner une place d'où j'eusse pu l'entendre à peu près bien. Après la sermon, se déroula avec le' concours de la compagnie des porteurs de la châsse, la procession*des reliques de sainte Geneviève au chant de ses litâ- nies, coupées, de temps à autre, par celui du Parce Domine. Arrivée au fond de l'église, la procession s'arrête. Les chants sont suspendus. Les deux cardinaux s'avancent sous le porche et du haut de l'escaliert bénissent ensemble le'

peupiejiejPang,^ .̃̃

Puis, la procession reprend sa mar-" che. Station traditionnelle au tombeau de la sainte. Retour au chœur. Ghan^t! du psaume Deus nos ter refugium et virtus, prescrit pour le temps de guerre, et des. invocations accoutumées. Bénédiction du Saint Sacrement, donnée par le cardinal de Reims. ̃̃'̃̃

Une Protestation

du cardinal Mercier

On a lu hier la ferme protestation du cardinal Amette contre le bombardement sacrilège pour lequel nos ennemis avaient, par un raffinement d'impiété,' choisi le.jour le plus saint de l'année et l'heure la plus sainte de ce jour. On ne lira pas avec un moindre sou- ldgement celle que le cardinal Mercier vient d'élever contre la réquisition des cloches de Belgique par l'autorité allemande, qui les veut transformer en instruments de mort contre les Alliés. C'est toujours de sacrilège qu'il s'agit. Sous cette forme, ainsi que sous toutes

ble et ne laisse' percer aucun eniïtiï. sous l'admiration. Puisque ce n'est pas l'habitude, on doit l'en féliciter. Il travaille plus utilement pour la gloire de celui « qui a renouvelé l'imagination franç aise », en discutant pied à pied les allégations de ses ennemis-posthumes, et en vérifiant toutes ses peinturcs, en échantillonnant, si l'on peut dire, toutes les touches de sa couleur locale. Il conte avec une abondance, avec une exactitude prouvée, et sans craindre les références, les voyages de Chateaubriand en Amérique, de Baltimore au Niagara, dans les tenres de l'Ouest et la Louisiane puis ses années d'exil et de réflexion. Il nous fait connaître « les sœurs aînées de ses héroïnes » il démonte, pour notre plus grand plaisir et notre enseignement, l'armature des Natches, d'Atala. Mais un document ne s'analyse guère, et le livre de M. Chinard est un document on ne doit en distraire aucune pièce, iPserait oiseux de résumer le dossier.

On peut détacher cependant la conclusion, quiestparticulièrement instructive. M. Chinard nous-montre Chateaubriand bientôt revenu de l'exotisme cette maladie, si c'en est une, est-elle donc guérissable? Celui qui avait. un moment souhaité qu'après la mort sa dépouille fût, selon la coutume des Indiens, cachée parmi le feuillage odorant, « pénétrée de la substance aérienne, enfoncée sous des touffes de verdure et de fleurs, rafraîchie par la rosée, embaumée par les brises », a finalement préféré « la sépulture de granit du Grand-Bey, forteresseoù dans son dernier sommeil il défie l'assaut des siècles et de l'Océan. » :.̃ Et dans la bouche d'Atala, il a mis ces mots pleins de regrets et d'aveux « Heureux ceux qui n'ont point quitté le sol natal leurs tombeaux sont dans leur patrie, avec le soleil couchant,- les pleurs de leurs amis et les charmes de la religion Heureux ceux qui n'ont point vu la fumée des fêtes de l'étranger, et qui ne se sont assis quaux festins de leurs pères !» » < Abel ̃Herroan-t- `.


LE BARON MYSTÈRE

les autres, vraiment on peut dire que les Allemands « boivent l'iniquité comme l'eau », selon l'expression imagée de l'Ecriture sainte.

L'illustre cardinal- montre d'abord que la réquisition conjjre laquelle il proteste constitue, au passif de l'Allemagne, une nouvelle atteinte à la liberté de l'Eglise, laquelle consiste, dit-il, « en sa complète indépendance à l'égard de toute puissance sécylière». Que cette "atteinte soiï proprement un sacrilège, cela résulte de ce que la cloche d'une église est un objet sacré et que sa fonction es'fr sacrée.

Le cardinal insiste à plusieurs reprises sur le caractère sacrilège' du nouveau méfait de l'autorité allemandeen Belgique

Oui, la> saisie do nos cloches sera une profanation quiconque y coopérera prêtera la main à .un sacrilège. Lés principes théologiques d'où cette conclusion, découle sont d'une telle évidence que le cardinal Mercier ose en prendre à témoin les évêques même' d'Allemagne et d'Autriche-Hongrie. Je crois que' l'on goûtera en France: la saveur d'ironie du trait qui accompagne cet appel au témoignage d'un épiscopat dont l'archevêque de Malines ne sait que trop l'état de dépendance, honteusement acceptée, vis-à-vis du pouvoir Les évêques catholiques d'Allemagne et d'Autriche-Hongrie ne contrediront pas à ces principes. Si leur patriotisme put leur ariacher des concessions qui durent coûter beaucoup à leurs âmes religieuses, le patriotisme :corrobore, au contraire, chez nous, la loi de la résistance nous trahirions l'Eglise et la Patrie, si nous, commettions la lâcheté de ;nous laisser ravir, sans u£,, acte. de réprobation publique.un metàl' que l'ennemi cpnyer.tira en engins de destruction destinés, à porter la mort dans les rangs des héros qui se sacrifient pour nous.

Quelle leçon I

Quant au gouvernement allemand, le cardinal Mercier lui rappelle que « la

L'indésirable!

L'anémie déguerpit.

Il y a infiniment peu de mauvaises chances dans la vie, si on fait la part de celles qu'on aurait pu éviter ». Ainsi parlait un homme cependant peu favorisé par le destin, puisque, étant un des plus grands musiciens de tous- les temps, il devint sourd BeethbvçhT Point fa 'est1 besoin d'être versé dans la philosophie et la. psychologie pour saisir la justesse da cette maxime, qui est mise journellement en pratique par des gens très terre à terre, mais doués cependant de ce qu'on est convenu d'appeler le gros bon sens. Deux personnes vivaient heureuses et tranquilles à Saint-Marcel d'Urfé, par Juré (Loire), 'Mlle "Thérèse Meunier et sa bonne voisine Mme Ràjot. Un mauvais jour, survint une désagréable visite qui frappa à leur porte

tour a tour. L, anémie, c'était la visiteuse, s'inotalla en maîtresse dans 'chacune des deux demeures. Ces dames, en présence de cette, mauvaise chance, se concertèrent pour l'éviter. Elles jugèrent, de concert, que le mieux était de faire appel aux Pilules Pink pour chasser l'Indésirable, et effectivement, 'dès que les Pilules Pink eurent manifesté leur présence l anémie déguerpit.

Mlle Thérèse MEUNIER « Je suis heureuse, écrit Mlle Meunier, de

vous faire connaitre que vos Pilules Pink ont eu un plein succès. Mme Rajbt, ma voisine, souffrait depuis quelque temps d'anémie, de maux d'estomac, mauvaises digestions, maux de. tête, et, grâce à vos pilu.es, elle est tout à fait bien maintenant. Pour moi, anémiée et affaiblie, vos pilules n'ont pas été moins favorables. L'amélioration s'est fait sentir de suite et le mieux a été en s'àccentuant très vite. Je me porte à merveille aujourd'hui. »

L'anémie, c'était pour ces deux personnes la mauvaise chance. Que faire pour l'éviter? R Le gros bon sens voulait qu'on s'adressât au remède compétent,, aux Pilules,, Pink, qui depuis plus de trente ans"prouvent chaque jour quelles guérissent cette* maladie. Ces damis ont justement pensé « Les Pilules Pink n'auraient pas si bien réussi, si elles n'avalent pas tant guéri » et elles ont ajouté à la longue liste deux guérisons de plus. Les Pilules Pink sont en vente dans toutes les pharmacies et au dépôt, Pharmacie Gablin, 23, rue Ballu, Paris 3 fr. 50 la boîte, et 17 fr. 50 les 6 boîtes, franco, plus 0 fr. 40 de timbre-taxe par boîte.

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Feuilleton du FIGARO du 2 avril ̃ ̃' ̃ ̃̃̃̃•••̃̃ ̃' (28) UN COUSIN D'ALSACE DEUXIEME PARTIE £

'̃̃/• ̃̃•• ̃ ̃ xiv"v^/ •̃"•'

suite

̃ Tu comprends, poursuivait Joseph, je lui ai dit que ce qu'il fallait dire, que j'étais un vieux soldat, que la guerre ça. me connaissait, tandis que toi, tu étais pas: entraîné, tu travaillais avant dans les chournaux, et puis dans les. livres. comme un homme intellicherit. Et puis que tu étais marié, père de famille. Pas comme moi Parce qu'il m'a demandé si» j'étais marié aussi, moi, et Î 'ai dit non. Alors, il s'est décidé. Il s'est tourné vers son officier d'ordonnance,, et- « Vous arrancherez cette.af-,faire avec son colonel », qu'il a commantôl.

morale fait loi pour les gouvernants comme pour les particuliers ». Or, il existe un' code de droit international (Convention de La Haye du 18 octobre 1907) dont il se trouve que le premier signataire fut le baron Marschall de Bieberstein, «délégué/1 de Sa Majesté l'empereur allemand, roi de Prusse ».

Lisons ̃-̃̃•̃

Article 52. Des réquisitions en nature et des services ne pourront être réclamé^ des communes ou des habitants (d un pays occupé), que pour les besoins de l'armée d'occupation,: ̃ '• '̃̃̃• Article 46. La propriété privée; (indiy-i,duelle ou collective), ainsi; que les convictions religieuses et l'exercice des cultes doivent être respectés. La propriété privée ne e peut pas être confisquée. Il est bien sûr, remarque le cardinal, que « les cloches et les orgues ne servent pas aux besoins de l'armée d'occupation », qu'elles sont. « du domaine de la propriété privée», et « destinées à l'exercice du culte catholique. » Conclusion -•̃ Au nom de la liberté de l'Eglise, àu nom de la sainteté du culte catholique, au'nom du droit international, nous condamnons et réprouvons ,la mainmise sur les cloches etles orgues de nos églises nous interdisons auclergé et aux fidèles de notre diocèse dé coopérer à.leur enlèvement nous refusons, de toucher le prix des objets sacrés que la violence nous ravira.

Forts d'une invincible espérance, nous 'attendons l'heure de notre Dieu.

•f D.-J. cardinal Mercier,

archevêque de Malines.

Ce n'est qu'une protestation de plus, diront les Allemands. Et ce n'est pas cela qui les arrêtera. Le cardinal Mer- cier n'a,aucun doute à cet égard. Mais l'obstination du criminel est pas rai- son pour l'autorité religieuse de retenir l'anathème. Aussi bien, convient-il 'de prendre acte pour les revanches futures de la justice

« Heure viendra qui tout paiera. » Julien de Narfon.

LAIT SUCRÉ

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NESTLÉ

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COURRIER DES THÉÂTRES

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A la Comédie-Française, à 1 h. 1/2, Polyeucte le Jeu de l'amour et du hasard (M. Albert; L,ambert; Mme Weber; M.VI. G. Berr, Dehelly, Grand Mmes Lara, Faber). AI" Opéra Comique, à 2 h. 1/2, Madame Butterfly (Mlle Fanny Heldy MM. Fontaine, Allard). ̃ A l'Odéon, à 2 heures, Marion de Lorme (MM. Des jardins, Laroche, Grétillat Mme Vera Sergine).

A la Gaîté- Lyrique, relâche. Jeudi, à 2 heures, Fra Diavolo (M. Capitaine Mlles Eyreams, Montbazon; NIM. i%iàssart, NandèS). Ce soir r •'̃̃ *'• A l'Opéra, relâche. Jeudi, à 7 h. 1/2, Rigoletlo.

A la Comédie-Française, relâche. Demain, à 7 h. 40, la Marche nuptiale. A l'Opéra Comique, relâche. Jeudi, à 7 h. 1/2, les Contes d'Hoffmann.

Aux Variétés, à 8 h. 1/4, Mon Bébé (Max Dearly, Emmy.Lynn, Peyrière, Reschal, Thérèse Dorny, Annie Warley, etc.) A la Porte Saint- Martin (Nord 87-53), relâche. Samedi, les Oberlé.

A r Athénée, à 8 h. 1/2, la Dame de chambre (Mme Charlotte Lysès,M. Lucien Rozéùberg; M. Georges Mauloy Mlle-JarieUanjoù.). 'Au Nouvel- Ambigu (Nord 86-31), relâche. samedi, le Maître de forges.

Ala Renaissance (Nord 37-03), à 8 h. 1/2, Xantho chez les courtisanes (Cora Laparcerie, Fern. Frey, H. Rossi Mines Dupeyron, Legeay et la danseuse Lyonnelle).. Au théâtre Michel (Tél. Gut. 63-30), relâche. Samedi, à 8 h. 3/4, l'Ecole des Cocottes. Au théâtre Edouard-VII (tél. Louvre 32-60), tous les soirs, à 8 h. 3/4, la Petite Bonne,

«Voilà. J'ai dit Merci. salué Et je suis revenu 1.» s~ l Il était revenu, simplement!

Et il me racontait son éguipéë avec une naïveté triomphante qui me bouleversait Surtout, lorsque je songeais à la réponse qu'il avait faite au sujet de sa femme. sa femme :que, sans hésitation, sans scrupule, il venait pour :ains:i dire de ray^r de sa vie. afin de préserver la mienne! <

Mais enfin, lui dis-je. Et elle, malheureux' Eh bien?

S'il t'arrive. quelque chose? Oh! me répondit-il ..elle a une bonne place chez sa vieille fiile.Oui. On tient à elle pour la cuisine, le ménage. tout Elle ne manquera jamais de rien. Surtout avec ma pension T Mais cela ne me persuadait pas. Voyons, insistai-je, tu ne l'aimes donc pas, ta femme?

Il demeura silencieux quelques secondes, parut s'interroger. Enfin. r- Je sais pas Oui, je l'aime bien. mais. pas d'amour Non! Elle non plus! On n'a pas le ;temps, tu comprends. occupé d'un côté. de l'autre. Alors, si je reviens pas, c'est pas un-' grand malheur. pour personne! Pas pour moi non plus. Parce que moi, j,ai ̃ toujours été comme ça malheureux. pas bien avec les chens. Ils ne me comprennent pas! Et moi je suis

-d'Abraham (Marg. Deyal,: A. Qûbosç, L. ̃Màurel,; G. Morlay et Puylagardô).. -r' Aux Capucines, à 8 h. 1/2, Paris au Bleu revue (Nina'Myral, Debrennes etHildâMay; MM. A. Luguet, George, etc.) Une petite fois! Pour dire quelque chose! ̃ Au théâtre de la Sca/a, relâche pour répétitions.. ̃+̃' Au Grand-Guignol (Gentï 28-34), à 8 h. 1/2, Direct au cœur; la Chute delà Maison Us fier -les Inséparables. le Crime ;4l faut toujours fermer les; persiennes î: ̃"•: 'c .̃^ Au- théâtre Caumartin à 8 h. 3/4, Ramasseles donc! revue (Mmes Clara Faurejts, J,L.yska, .S. -Frorian et M Victor Henry)

A l'Opéra.. ̃

H A rOpér~

Hier,' en matinée, après l'annonce réglementaire de la canonnade écoutée dans le plus grand «aime, le public' a fêté par de. longs- app audisseménts les excellents interprètes de Faust,, Mlle Yvonne Gall, Mmes Eyreams,. Doyen, MM. Laffltte, Gresse, Noël, Ernst, Mlle Anna Johnsson, Mlles Schwarz, (i. Franck, ainsi que les artistes des chœurs et de la danse, les musiciens de l'orchestre -dirigé par M. Bùsser et tous les collaborateurs qui ont assuré une admirable exécution de ce "chef-d'œuvre français.

Dans un but de décentralisation artistique et avec l'autorisation de M. Lafferre,' ministre de: l'instruction publique et des beauxarts, l'Opéra va entreprendre prochainement une tournée dans nos principales ̃" villes" de province les meilleurs ouvrages de .son ièpertoire y seront interprétés par les/artistes du chant et des chœurs, les musiciens de l'orchestre, les étoiles de la danse et le corps de ballet de notre Académie, nationale de musique. Avant son départ, l'Opéra donnera encore jeudi prochain, 4 avril, au lieu de la matinée annoncée, une' représentation en soirée de lliyolelto, sous la direction de M. A. Vigna.

Aux Variétés.' ̃̃̃ V -1' -L'assemblée' générale 'dès actionnaires du théâtre des. Variétés s'est te lue samedi au siège social. A la majorité de 838 actions sur 868 présentes ou représentées, il à été voté la résolution suivante :'̃̃'

L'assemblée générale, approuvant entièrement les comptes et la façon de gérer de M. Max Maufey, lui renouvelle son entière confiance et lui exprime tous ses remerciements pour la façon diligente et avisée dont il a défendu les intérêts sociaux, avec l'espoir, dans l'intérêt de la Société, que la! Cour infirmera les jugements prononcés par le Tribunal de commerce. ''A la Porte-Saint-Martin.

Une très brillante reprise des Oberlé est fixée au samedi 6 avril. La distribution comprendra MM. Jean Coquelin, Louis Gaurthier, Duquesne, H. Monteux, Mmes Andrée Pascal, Servière, etc.

Une reprise des Oberlé, l'émouvante pièce de il. Edmond Haraucourt, est toujours accueillie avec enthousiasme par le public de la Porle-SaintrMartin. Elle le sera cette fois particulièrement, avec la superbe interpré- tation qui lui est assurée.

Le théâtre Sarah-Bernhardt a décidé de faire provisoirement relâche et compte repj-endre bientôt lé cours des représentations de son inépuisable succès les Nouveaux

~tcA:M, .,1

Au Nouvel-Ambigu.

Nous rappelons que c'est uno reprise du Maître de !• orges, de Georges Ohnet, quU le samedi 6 avril, prendra place sur l'affiche lu Nouvel-Ambigu avec une interprétation de premier ordre MM. Duquesne, Jotfre, Cazalis, Mme Jane Lion, etc. La Renaissance, malgré les événements àikuels, n'a jamais cessé d'avoir beaucoup de inonde. Aussi Mme Cora Laparcerie,' tenant très crânement sou théâtre ouvert, ne change en rien les heures et jours de son spectacle. Xanlho chez les Courtisanes continue donc à être jouée tous les soirs et, à chaqu représentation, l'on peut voir la charmante directrice, à la tête elle-même de sa vaillante troupe, conduire au succès, le plus joyeusement du monde, la célèbre comédie de M. Jacques Richepin.

»̃>

Au théâtre Michel.

,Açartir d'aujourd'hui et jusqu'à samedi-, le théâtre Michel fera relâche. Samedi soir reprendront. les représentations de l'Ecole des Cocottes, pour une nouvelle et brillante carrière.

Mile Jane Marnac ayant- demandé aux directeurs du théâtre Michel de lui prêter graciéusement leur théâtre, afin de lui permettre de conserver à ses camarades menacés paroles incertitudes du moment une aide eftlcace, les directeurs eo sont empressés d'accéder à cette demande. Ainsi se poursuivront, grâce1 à eette-généreusë initiative, les brillantes représentations de ce grand succès. Le théâtre Edouard-VII, de par sa construction en sous-sol et l'important immeuble qui le surmonte, offrant toute sécurité au public, continue à jouer tous li«s soirs et le dimanche en matinée, la Petite Bonne d'Abraham, qui va atteindre la 150e. De même, il donne tous les samedis, de 4 à 6 heures, ses

pas fait pour rester avec eux. Alors, je tiens, pas à la vie Il.reprit: v C'est pas comme toi. Je le regardais avec stupeur.

Oui, poursuivit-il en s?animant, c'est.pas commo toi Toi, ta femme est cholie, elle. toi aussi tu es beau Intehichènt Et les enfa_qt,s_WJLe. petit suriout. .:H: '• Il demeura rêveur, puis avecunrsourire presque timide :l '̃̃"̃'•'•' '̃̃•̃• Ecoute. sais-tu ce que tu devrais faire,? me, donner. la -photo, oui que tu as reçue. ils sont tous les trois eri^ semble, ta femme et les petits. Je la. garderai avec moi, toujours! Ça me porterait ponheur Tu veux?.

Sans avo.r la force de répondre, je, fouillai dans.la poche de ma tunique pour prendre cette • photographie que je lui tendis, qu'il reçut avec une pieuse émotion. Il la. contempla longuement, avant de la glisser dans son porte-

feuille. -.•_> :r–rn: r :~r

Cela fait, il me rserra les ma|ns avec; violence, parut vouloir s'éloigner, puis, se ravisant brusquement: ̃ –.Ecoute, moi aussi. je voudrais te donner quelque chose. un soufenir. II. tâtonna un instant autour de ses poches, à la recherche d'un objet dont tbpat) me faire donv -Soudain, ses yeux* s'arrêtèrent sur son poignet qu'encerclait une petite chaînette de métal.

GRAND CINÉ-ROMAN cette semaine & «*«*< gaS;- FASCINATION

Ult eplsoues Episode

De M. Henri GERMAIN Dans tous les Bons Cinémas

séances musicales, toujours très àchalan-

dèes.. '• i.

̃̃

Le théâtre de l'Apollo, contrairement à ce qui avait été annoncé par erreur, ne fait pas relâche et continue les représentations de En perm. l avec Marcelle Yrven.

-II ;<

Au théâtre Caumartin, la direction informe le public que sa Revue: Ramasse-les,donc se joue tous les soirs et que ses brillants interprètes': Clara Eaurens, Lyska, S ybil Floriao, Victor Henry, Çarlys et A. Bày, etc., gtc, y obtiennent toujours un. grand succès. En cas d'alerte, des sous-sols spacieux, ét'ôù l'ohne; court aucun danger sont mis immédïatement à la. disposition des spectateurs. Jqa. prochaine matinée aura:lieu samedi prochain, à 3 heures. •̃̃•

SPECTACLES & CONCERTS Ce soir

Aux Folias-aargèra (Tél. Gut. 02-59), à 8 h. 1/2, la lievue nouvelle avec Grock and Partner, Napierkowska, Brémonval, Cariel, Devilder, ç;h. Martens, etc. The American Jazz Band. A roiymaia (Tél. Ceutr. 44-68), à 8 h. 30, Marthe Fabris, Bruel', Fresnay, Lorne Sisters, Montville, Enardos bros. H. Lickson, etc. Au Casino de Paris (Tél. Cent. 86-35), à- 8 h.l/2, 2e version de la revue Laisse-les tomber l (Mistinguett, Chevalier, Boucot, JLose Amy, Magnard et Pretty Alyrtill). A la Cigale (Tél. Nord 07-60), à 8 h. 1/2, 'Levesque, Mado Minty, Launay, Lucettede Landy, Maillane, etc., dans On en parle t Au Concert Mayol (Gut. 68-07) à 8 h.1/2, la grande revue d'hiver C'est fantastique t ,11)0 artistes, 300 coltumes.

AuJ>erchoir,ik3, Montmartre (Berg. 87^82), à9 heures, Jean Bastia, Pierre Alin, Mauricet, Marie-Thérèse Berka, Marie Dubas et Lorner. A la Chaumière, 33, bd Clichy (Marc. 07-48), h 8 h. 3/4, Martini, Paul Weil, Paco, Folrey, G. Benda, Pierry revue et pièce d'ombres. > '-i- A la Pie qui èhanîe (Tél. Cent. 25-67), 159. r. Montmartre, à 9 h., Martini, Enthoven, Ferreol l'Abri qui chante (Jeanne Petit, etc.) • –Au Ciné-Opéra, 8, Bd des Capucines, spectacle permanent. La Conquête de lor. Sacha Guitry dans son premier iilm. Orch. Paul Fauchey. Aux Folies-Bergère.

.Tous les soirs, à 8 h. 30, la Revue noũ vetle avec Grock, Napierkowska, les Geishas du Mikado, etc. La Revue nouvelle est un spectacle idéal dans un cadre parfait. Tout contribue à faire de cette revue extraordinaire la plus merveilleuse'attraction de l'année.

A l'Olympia.

Tous les soirs, le plus beau spectacle de •music-hall. Toutes les nouveautés anglaises et américaines, toutes les vedettes du concert, sont toujours présentées en premier dans le bel établissement du boulevard des Capucines. Actuellement, vingt numéros de tout premier ordre.

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LES REVUES

La Revue du 1er avril publie De la pathologie de la guerre, par Henri Joly. de l'Institut. Le.. rnaitre actuel de l'Allemagne Ludendor/f, par le ço.mrnan4ant Henri Carré. A la recherche de nos âmes, par Jean'Ffriot. Valeur nutritive des aliments, par le docteur Jules Grand, président de la Société végétarienne de France. Leur retour (poésie), par Albert Fleury. La jeune littérature et la guerre, par Gérard de LacazeDuthiers. Une école nationale des économies et de l'épargne, par A. Moll-Weiss, fondatrice de l'Aide morale. Bataille de dames (roman, fln), par la comtesse de Chambrun. Des divers modes d'invasion alleniande à travers la Belgique avant 1914, par le colonel Bujac– Le mouvement intellectuel en Italie, par M. d'Albola. La Société des Nations, par Demètre Comsa. Autour de la science chrétienne, par Mary LascelleStruwe et Jean Finot. Saint-Georges de Bouhélier, par René Georgin. Mouvement intellectuel, Sciences et inventions; Lettres et Arts Analyses des Revues Caricatures, etc. «̃ 45, rue Jacob, Paris. Directeur Jean Finot. LA VIE SPORTIVE

LAWN-TENNIS

Le Tournoi de Pâques, joué durant la semaine au Tennis-Club de Paris, s'est terminé lundi avec le plus grand succès.

C'est un jeune .sous-officier français, prisonnier4rois années en Allemagne, M. Vangoubert,.qui a remporté le Championnat simpie, 5-7,v 6-iy 7-5 sur M. Aslangul.

En Mixte-Double M. R. Barbas-Mlle Carbonel triomphèrent 5-7, 6-3, 7-5 sur M. Aslangul-Mme Le Besnerais.

Le, Double revint à MM. Aslangul-Vangoubert. M. Germot, le champion parisien bien connu, rappelé au front, lie pût jouer la finale avec son camarade Billy.

Le Handicap Simple fut gagné par M.Restrepo, le mixte par Mme Akard-M. Barbas et le simple dames par miss Lammin.

Les deux anneaux de cette chaînette s'incrustaient dans la « plaque d'identité », vous savez, la petite liche'en étain, sur laquelle chaque homme ou sous-officier trouve inscrits ses nom et pr 'noms.et qui sert à son identification, lorsque, d'aventure, on le relève blessé ou mort.sur le champ de bataille. jMoi, je conservais simplement la mieniie dans un recoin de mon porte'njonnaie. Mais Joseph, plus conscien:cîcux pu plus élégant (c'était hélas, la seule élégance dont il eut jamais fait montre !) Joseph portait sa plaque d'identité sous forme de bracelet autour du poignet. Il hésita quelques secondes, puis, retirant la chaînette, il la passa autour«du mien >

Tiens, 'fit-il, garde-la, toi! Comme ça/ tu penseras à moi 1 Et puis on dira c'est le même nom, hein? André Spiegel. Joseph Spiegel! Couci couça, autant dire 1. Et avec ça. je suis sûr il t'arrivera rien si tu le ga.rdes Je ^sms "slir..rTrTâTiT'p¥s rire; c'est une rj suberstition u

P,ais il s'éloigna rapidement, tandis que je.demeurais à ma place,vaincu par l'émotion, agité de mille sentiments contradictoires.

• A ce moment, quelqu'un me héla Gabriel V.quivenait d'apprendre mon '^nouveau -changement de situation. Il manifesta une vive joie.

Enlin. Gay est. tu ne nous lâches

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pas. ton cousin part à ta place C'était bien juste.

-Tu trouves, vraiment? interrogeai-je. Il parut surpris de ma question. Tiens! plutôt! Ton départ à toi révoltait tout le monde. Tu ne devais pas partir On demandait cinq sousofficiers et vingt-cinq hommes. non pas vingt-six hommes et quatre .sousofficiers Heureusement, ce grand escogriffe s'est trouvé guéri à temps pour prendre ta place. Il va pouvoir enfin montrer ses talents guerriErs: comme aux colonies.dans sa brousse Et puis il ne rasera plus les autres avec ses crises de susceptibilité. Non, interrompis-je, je t'en prie, n'en dis pas de mal I. Si tu savais Je sais.Je sais que le commandant te demande, tiens Il m'envoyait même te chercher, parce qu'il tient à te communiquer lui-même la bonne nouvelle. 11 est enchanté de te garder! Et moi donc

Que vous dirais-je. Le commandant me parut en effet sincère lorsqu'il me félicita, quelques instants plus tard, de ce qui ne me semblait guère mériter félicitation Comme Gabriel V. il insista sur l'opportunité de cette mutation dictée par le 'général.Je général Jjui-mèxna.j^-fit grâce à laquelle la justice et Téquité régnaient à nouveau dans le régiment. II ajouta, le commandant, qu'il nous gar-

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dait, Gabriel V. et moi, toute la nuit; car, en raison du prochain départ du détachement, un gros travail de bureau nous attendait qui nous ferait vraisemblablement veiller assez tard. Je ne'le 'regrettai point 1. Lorsqu'on s'absorbe dans une tâche, on évite trop de penser Il était huit ou neuf heures, lorsque, le lendemain matin, nous regagnâmes. no-'tre cantonnement.Tout en marchant, je me demandais si je trouverais encore Joseph et les autres compagnons désignés pour le renfort. Lorsque nous parvînmes à destination, le détachement n'était plus là On nous apprit qu'il venait de partir il n'y avait pas dix minutes. Mais je voulus à toute force revoir Joseph, lui faire mes adieux^ Je me mis donc à courir dans la direction que l'on m'indiquait. J'allais rattraper la petite troupe comme elle débouchait de la forêt. Joseph en tête, mais un autre régiment qui passait nous barra brusquement le chemin. Je grimpai alors vivement sur un monticule et fis des signes désespérés. Joseph m'aperçut. Alors, j'agitai en l'air mon poignet autour duquel le soleil se jouait, faisant miroikr ma chaînette. Il comprit la signification de mon geste, et me répondit, en touchant avec sa main la poche de,sa veste où se trouvait le portefeuille avec la photographie des miens, à gauche, contre son cœur! (A suivre.) Edmond 36a.