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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1917-04-13

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 13 avril 1917

Description : 1917/04/13 (Numéro 103).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k291376f

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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La Répràlip Argentine dans le conflit .,1

Dans sa réponse à la note allemande du mois de février, sur l'extension de la guerre sous-marine, le gouvernement de la République Argentine déclarait « qu'il conformerait comme toujours sa conduite aux principes et usages fondamentaux du droit international. » Cette réponse ne fut pas sans provoquer quelques critiques. On lui reprochait de ne pas comporter toute l'énergie d'expression qu'exigeait le caractère tragique des circonstances, bien que, comme le faisaient très justement observerleDaily Telegraph et plusieurs autres journaux anglais, elle ne se différenciât de celles des autres -républiques du NouveauMonde que par la forme, le fond étant exactement le même.

On nous permettra en outre de faire observer que ce document avait dû, en effet, être plus étudié au fond que dans là forme, puisqu'il émanait d'un pays dont -l'amitié pour la France est bien •connue. D'ailleurs, ce ne sqnt pas des parolqspjus ou moins sonores, dès épithètes plus ou moins fortes qui peuvent obscurcir ou renforcer les idées et les intentions contenues dans une pièce de cette importance.

Aujourd'hui, la République argentine donne l'éclatante interprétation des sentiments exprimés alors, dans la nouvelle note adressée par son chancelier, M. Pueyrredon, à l'ambassadeur des Etats-Unis à Bu'enos-Aires, et qui est conçue en ces termes

Le gouvernement argentin, étant données lès raisons qui ont obligé' les Etats-Unis à déclarer-la guerre à l'Allemagne,recohnaît la justice de cette résolution, parce qu'eile est basée sur la violation des principes de neutralité, consacrés par les règles du- droit international qui étaient considérées comme des conquêtes définitives de la civilisation. PUEYRREDON,

ministre des affaires étrangères.

La République. Argentine prend ainsi, dans le conflit universel, avec le Brésil et autres pays de l'Amérique latine, la place et l'attitude qui reviennent à sa situation de nation libératrice dans le passé, libre dans le présent, et à son rang qui est celui d'une des plus grandes puissances'du Nouveau Monde; et si je m'arrête un moment à son cas particulier, avant d'étudier d'une façon générale le rôle de l'Amérique latine dans la conflagration, c'est pour réparer l'injustice que l'on a commise à son égard lorsqu'on a douté de ses résolutions à venir.

w Les voix qui montent de l'âme d'un peuple sont diverses suivant les milieux d'où elles partent et les tendances qu'elles traduisent; l'Argentine a laissé parler toutes les siennes, voix de la presse, voix de l'Université, de l'Ecole ou du peuple, et toutes se sont trouvées d'accord pour affirmer l'idéal qui la poussait chaque jour davantage vers la défense de la cause qu'elle vient d'embrasser officiellement, au milieu des plus vives manifestations de la joie populaire.

Dans la presse, Manuel Lainez, ancien ambassadeur à Rome et à Paris, a, le premier, pris hautement le parti de la France; et Manuel Lainez est le plus grand journaliste argentin. Les principaux journaux de Buenos-Aires, la presse de tous les Etats de l'Union sont francophiles depuis le premier jour. Des provinces entières, comme celles de Corrientes, Entre-Rios, Santa-Fé, Cordoba, Tucuman, San-Juan et Mendoza ont nettement proclamé le même noble attachement.

Que sont les étudiants de la ville de Buenos-Aires, de .l'Université et du Collège national fondé, voici plus d'un demi-siècle, par Amédée Jacques, l'ami de Jules Simon? Que sont leurs professeurs, dont la parole s'étend sur tout le pays, sinon des amis convaincus de la France? Que sont les collèges nationaux de l'intérieur de la République, où s'instruit la. nouvelle génération, sinon/ des centres de culture française? De quelle chaire est jamais tombée une parole contre la France? Quels poètes ont plus vibré que les poètes argentins? Quels publicistes ont été plus éloquents? Parmi les premiers, Almafuerte vient de mourir en évoquant la France, en la voyant resplendir dans ses rêves. Il faudrait remonter aux temps héroïques de l'inspiration humaine pourtrouverquelque chose de comparable à son Apostrophe contre le Kaiser, et l'illustre Carlos Gùido, le poète helléniste couché depuis quarante ans sur son lit de douleur, secoue de.temps en temps sa belle tète aux longs cheveux que près d'un siècle.d'existence a blanchis comme une pure neige, pour chanter amoureusement la France. Que dire encore? Le livre du célèbre orateur et publiciste Francisco Barroctavena, Alenlania contra el mundo (l'Allemagne contre le monde), qui est le véritable procès criminel du Kaiser et de son fils, le « héros» de Verdun, circule aujourd'hui dans toute l'Europe. Enfin, pour mieux se rapprocher de la France en ces moments de sacrifice et d'héroïsme, l'Argentine lui envoie Marcelo de Alvear qui représente à la fois l'ancienne et la nouvelle patrie,Marcelo de Aivear qui a été un des premiers chefs, sinon le premier, du "francophilisme argentin. Et comment en serait-il autrement dans un pays qui, en dehors de ses affinités historiques et latines avec la France, peut-être même à cause de cela, a porté à son gouvernement des hommes dont les noms seuls sont une profession de foi française le président de la République, Hipolito Irigoyen, fils d'un Français du Béarn, le ministre des finances Salaberry, fils de Français, le chancelier Pueyrredon, petit-fils de

Français, et Fernando Saguier qui, de,main, -Ie..r£m43la,cera.ajax,.§fîaires étran* gères, petit-fils d'un soldat de Napoléon Ior, décoré de la Légfén d'honneur. En rappelant ces faits, je ne 'puis m'empêcher de penser aussi avec émotion, à l'Uruguay, ma; patrie, qui, -en pleine période critique des hostilités, adopta pour sa fête nationale, le 14 juillet, en hommage à la Franée et dont .la fidélité à son amitié n'a fait que grandir. Du reste, toutes les nations de l'Amérique latine ont toujours manifesté, et surtout depuis le terrible conflit, la même ardente sympathie envers la France. Je défie que l'on me cite, dans l'une d'elles, une seule voix autorisée qui se soit jamais élevée en faveur de l'Allèmagne. C'est avec joie et fierté que je les vois aujourd'hui, dans ces circonstances solennelles, mettre leurs actes en complète harmonie avec leurs sentiments.

̃.̃̃̃̃̃ Eugenio Garzon.

Nos ministres en Angleterre

̃M.. Ribot,' président du Conseil, et M. Lloyd George, se sont rencontrés, ,hier, à Folkestone, pour s'entretenirde diverses questions en cours. M. Painlevé, ministre de la guerre, avait eu, lundi et mardi, de longues entrevues avec M. Lloyd George. Le ministre a eu également des entretiens prolongés avec tord Derby, sir Edward Carson et le général Robertson. « Ces réunions, dit une note communiquée, ont montré, une fois de plus, la parfaite unité de vues des deux gouvernements, touchant les opérations militaires sur tous les fronts. »

A son retour à Calais, M. Painlevé, avant de rentrer à Paris, est allé hier rendre visite au roi des Belges.

SUR LE FRONT

Le français tel qu'on le parle

Depuis Ypres jusqu'à Nesle, les moindres villages et'les plus petites fermes sont occupés militairement par une foule innombrable qui ne parle que l'anglais.

Nos, fermier. nos petits, commerçants, nos paysans ne l'ont point appris. Mais pour leurs rapports continuels avec cette immense, armée, ils se sont fabriqué, une langue intermédiaire et bizarre, que nos alliés ont adoptée.

Le mot le plus employé, et qui succède souvent à des dialogues pantomimes, c'est comprée ? L'anglais understood est imprononçable pour un Picard comprée est plus simple et commode. Tommy en fait suivre chaque phrase. Notre paysan, s'il n'a pas saisi, répond no comprée. Alors, on tâche de s'expliquer autrement, avec patience. (Et longueur de temps.)

Souvent, en Belgique surtout, on ajoute that, (En anglais cela). Avec l'accent flamand, cela 'devient comprée dat ? Il faut être initié, croyez-moi, pour avoir comprée dat du premier coup.

Le mot bonne aussi, se dit, sans exception ni genre, de tout ce qui est bien. Mais rien n'est « mal ». C'est invariablement no bonne. Tray bonne indique l'enthousiasme. Avec ces éléments, Tommy et le paysan font de longs discours. Si par exemple la paysanne de la Somme surprend des artilleurs à traverser son champ, elle leur dira vivement son opinion avec cht'acchent- de la Somme, si spécial, mais se résumera toujours en français, non, en anglais, enfin en anglo-picard You no bonne Comprée dat ?

No, madame, fait Tommy avec" innocence, me 110 comprée

Et il sourit pour s'excuser Saye la guerre (C'est la guerre) déclare-t-il.

Un horloger, manquant d'ouvriers, né peutil réparer une montre? Il dira' No repair, Ou s'il lui faut six semaines, il s'efforcera de prononcer Six weeks. A quoi je vis une fois un brave Ecossais repondre philosophiquement dans le meilleur français

Dans six semaines ? Je serai mort. Et il s'en alla en riant, enchanté de cette répartie..

Un autre mot quotidien, c'est finish. ,L'épicier-bijoutier-cordonnier-et -un-peu-tailleur qui l'emploie ne veut pas dire qu'il a épuisé son stock; l'article qu'on lui demande, il ne l'a jamais eu. Mais c'est tout de même «finish ». Papier pour lettre, madame ? Et cisseaux ?. Compree cisseaux ?. Et avèz-vous chocolaté ?

Finish, monsieur, je regrette. Tout finish.

Oh Oh No bonne, madame. y

Et voyez ries' phrases complètes, que l'on peut construire Quand guerre finish, dit l'épicier, tray bonne, hein ?

Oui, oui, oui, répond Tommy. Moi retournay home, voir madame et children. Compree home ?

Une expression indispensable, qui sert à tout dans l'armée anglaise, c'est « napqo >. (Prononcez napou:) C'est une curieuse contraction du français Il n'y en a plus. Ypres, détruite, ou Bapaume, sont napoo. Arras, presque napoo. Nuances subtiles Mais si on vous vole votre briquet. il est «napoo. All right ».

Cette langue internationale semble avoir traversé les lignes, franchi les fils de fer et atteint les Boches dans leurs trous L'autre jour, aux tranchées d'une brigade canadienne, on amena un Allemand tout boueux. Il avait l'air assez étourdi. Le colonel l'interrogea Do ou spéak english?

Nix comprée, dit le Boche avec tranquillité.

On trouva sa réponse excellente, et on l'expédia vers la division. Mais où ce Boche avait' appris une langue aussi étrangère, personne n'en a jamais rien su. ~ervé Laüwiék..

Hervé Lauwick.

La 6u erre

984e joqr de guerre

Communiqués officiels

12 AVRIL 2 HEURES APRÈS-MIDI Entre la Somme et l'Oise, la lutte d'artillerie a continué pendant la nuit avec une certaine violence, notamment dans la région d'Urvillers.

Au sud do l'Oise, nos troupes, après une préparation d'artillerie, ont attaqué les positions allemandes à l'est de Couey-la-Ville-Qumcy-Basse. Après un vif combat, nous avons refoulé l'ennemi j usqu'aux lisières sud-ouest de la HauteForêt de Coucy. Plusieurs points d'appui importants sont tombés entre nos mains, malgré la résistance de l'ennemi qui a laissé de nombreux cadavres sur lé terrain et des' prisonniers entre nos mains.

Dans la région du nord-est de Soissons, activité d'artillerie et rencontres de patrouilles, notamment dans le secteur de Laffaux.

i Au nord de l'Aisne, nos reconnaissances ont pénétré en plusieurs points dans les lignes allemandes et ont ramené une quarantaine de prisonniers dont un. officier.

A l'est de Sapigneul, une attaque vivement menée nous a permis de chasser l'ennemi de quelques éléments de tranchées qu'il occupait encore depuis le 4 avril. Notre ligne est intégralement rétablie.

En Champagne, deux coups de main ennemis dans les secteurs de Ville-surTourbe et de la Butte-du-Mesnil ont été repoussés par nos feux et ont coûté des pertes aux assaillants.

En Voivre, au cours d'une incursion effectuée. dans les lignes allemandes, au nord-est de Remenauville, nous avons infligé des pertes sensibles à l'ennemi. Rencontres de patrouilles au sud-ouest de Leintrey.

•-J,-2-ÀVKiL 11 HEURES SOIR i^' Rien à signaler au cours de la journée en dehors d'une certaine activité des deux artilleries, notamment au sud de l'Oise et dans la. région au nord de l'Aisne.

Rafales de pluie ou de neige sur une grande partie du front.

Communiqué britannique

H*

12 AVRIL 11 HEURES SOIR.

Le temps continue à être humide et orageux. Ce matin, de bonne heure, nous avons enlevé-deux importantes positions ennemies au nord de Vimy, des deux côtés de la rivière Souchez. Un certain nombre de prisonniers sont restés entre nos mains. Pendant la nuit, à la pointe nord de la crête de Vimy, deux attaques ennemies ont été repoussées par nos feux de mitrailleuses, infligeant de fortes pertes à l'ennemi. On signale quelques progrès au sud de la rivière Scarpë."

Armée d'Orient

COMMUNIQUÉ DU 11 AVRIL

L'artillerie ennemie s'est montrée assez active dans le secteur Monastir-Cerna, Calme sur le reste du front.

Voir en Dernière heure le Communiqué britannique de la soirée.

Autour de la Bataille Aux deux extrémités

Il n'est pas étonnant que l'inclémence du temps ait causé, sur le front britannique, aussi bien que sur celui de nos troupes, un ralentissement sensible des opérations. Les rafales de pluie et de neige rendent à peu près impossible le repérage par avions et nuisent grandement à la précision du tir de l'artillerie. Toute attaque développée et de grand style est rendue, de ce fait, beaucoup plus difficile et chanceuse.

L'activité s'est donc bornée, hier, à certaines opérations qui, pour locales qu'elles soient, ne sont pas pour cela dénuées d'importance. Nos alliés britanniques ont fait porter leur effort à l'extrémité nord de leur front. Leur communiqué 'ne "situe pas avec précision l'emplacement des combats qui les ont rendus maîtres de deux fortes positions ennemies et d'un lot de prisonniers. le fait, cependant, que ces engagements ont été livrés au nord de Vimy et des deux côtés de la rivière Souciiez, permet de les placer avec certitude dans le secteur compris entre Givenchy-en-Gohelle et Angres. La Souchez coule entre ces deux localités pour remonter vers Liévin et Lens. Là s'abaisse, pour lui livrer passage, la pointe nord de ce qu'on appelle les falaises de

Vimy..

C'est à l'autre extrémité de la ligne, au sud de l'Oise, que nous avons, de notre côté, poussé une pointe offensive qui a pleinement réussi. Sur la rive nord de l'Ailette, nos troupes, en direction d'Anizy-le-Château, avaient progressé depuis, quelques jours dans la région de Landricourt. L'attav que d'hier, partie de la ligne Goucy-la^VilleQuincy, avait pour objet de mettre notre progression à l'abri d'un retour offensif de

l'ennemi en direction nord-sud. Elle a abouti au rejet des Allemands vers l'est jusqu'aux ^sfeces;'d«'4a -iaate_£oxêt- de Goucy, .en effaçant le saillant que leurs positions faisaient à cet endroit dans nos lignes. [

L'armée portugaise en France PROCLAMATION DU GÉNÉRAL T AMAGNINI Lisbonne, 12 avril.

La Capital publie la proclamation suivante du général Fernando Tamagnini

En assumant en France le commandement du corps expéditionnaire portugais, commandement que la République portugaise m'a fait l'honneur de me confier, je vous salue, plein d'enthousiasme, en vous exprimant tout l'orgueil que j'ai de vous commander. Je suis certain que dans la lutte que nous allons soutenir pour la défense du Droit, de la Liberté et de notre propre honneur outragé par nos ennemis, vous saurez faire preuve de l'ensemble des qualités- et des sentiments par lesquels les soldats portugais se sont distingués à toutes les époques. J'ai la profonde conviction, que vous retournerez 'dans vos'pays et au sein de vos familles avec la conscience du devoir accompli, après avoir lutté ici à côté des vaillantes arméesbritannique et française, pour venger nos frères de l'affront, reçu sur la terre africaine et pour honorer notre chère Patrie, sur le drapeau de laquelle on contemple les. couleurs immortelles qui jusqu'à ce jour ont été couvertes de gloire dans toutes les parties du monde. En vous adressant mon salut, je sais que dans vos cœurs comme dans le mien palpite le même ardent enthousiasme pour la victoire des Alliés, qui sera la victoire de notre propre .cause, et que vous répéterez avec moi « Vivent les Alliés Vive lé Portugal Vive l'Année portugaise » »

8e la Révolution française et de la Solution russe

Constantinople

Au moins on va renoncer au parallèle factice non moins factice que les vies parallèles de Plutarque, ce qui n'est pas peu dire, modèle du genre le plus faux entre la Révolution russe et la nôtre.

̃;̃̃•̃̃̃'

La marche vers l'Est, au'Rhin, la politique des grands' légistes "de -PhilippeAuguste et de Philippe-le-Bel, et celle de Richelieu, a été celle aussi de la Monarchie, de l'illustre maison de Capet, mais avec des interruptions, et précisément aux heures des occasions les plus favorables, qui passèrent. Ce furent les folles guerres d'Italie, la guerre détestable de la succession d'Espagne, la guerre imbécile de la succession d'Autriche, où Charles VIII, courant à Milan et à Naples, Louis XIV, pour l'orgueil de sa famille et pour faire une phrase sur les Pyrénées, Louis XV, parce que Sa Majesté « traite en roi et non en marchand », tournèrent le dos au grand fleuve, à la fortune de la France. Malgré tant de fautes qu'on pouvait croire irréparables, ce n'en était pas moins le meilleur de l'héritage de la Royauté; la Révolution l'accepta. Elle rentra de son pas puissant dans la grande voie, la chaussée romaine de l'histoire de France.

La loi du patriotisme exclusif, de l'égoïsme sacré, date de l'An II. Avec les exemples fameux de Turenne et de Gondé combattant dans les rangs espagnols, les Emigrés, ceux du caractère le plus noble, un Chateaubriand, un duc de Richelieu, ,ne se sentaient coupables d'aucune trahison. Ils furent, pour la Marseillaise, les complices de Bouillé, des «tigres qui sans pitié ».

En même temps qu'elle fonde la religion moderne de la Patrie, la République reprend à son compte la politique traditionnelle (ou à peu près) de la Monarchie. Elle va lui donner sa magnifique formule. Elle la marque d'une empreinte qui est bien à elle, et si profonde que le caractère même de la grande et séculaire ambition, sortie d'une phrase de César, en va être entièrement modifié.

Dès que la Révolution s'estdébarrassée des rêveries pacifistes, humanitaires, un peu niaises, de la Constituante, et quand éclate sa clairvoyante, judièieuse et farouche volonté de guerre lorsque vous croiriez entendre sortir des tombeaux les voix de Philippe-le-Bel, de Louis XI et du grand cardinal, et que c'est Danton qui parle, ou'Sieyès, ou 'Carnot;, lorsque 'Danton s'écrie « Les limites de la France sont marquées par la nature nous les atteindrons dans leâ; quatre points, à l'Océan, au Rhin, aux Alpes, aux Pyrénées. » lorsque Carnot, parcequ'aucune idée ne vaut qu'autant qu'elle a pris la forme d'un décret, fait rendre le décret « sur les anciennes et naturelles limites de la France-», et que la Convention, sur le rapport de Merlin (de Thionville),jure' d'en faire « les boulevards de la République » plus tard encore, lorsque les négociateurs et les militaires, Barthélemy et Dubois-Crancé, et les généraux de Sambre-et-Meuse, développent les motifs de stratégie et de. convenance qui obligent la République à garder la ligne du Rhin, le fossé du Rhin, pour barrer la route du Nord-Est aux invasions germaniques et assurer la paix: -tout de même la conquête n'est pas devenue le seul objet de la politique; la Révolution n'a pas cessé de faire la guerre, comme dit son terrible ennemi Pitt, « à coups d'opinions armées ». Réaction de l'esprit positif contre la métaphysique, de l'égoïsme national qu'est le patriotisme contre « l'amour du genre humain », la politique républicaine, en devenant organique, n'a donc pas cessé d'être révolutionnaire. Même la poussée initiale aura été si forte que,

sous.- l'Empire comme sous la-République, à travers cette épopée d'un quart de siècle, les armées en marche du nouveau César continueront semer à plei'n.es volées les idées,- grain fécond,, de la Révolution. Des Calabres à la Lithuanie, des..bouches de Cattaro ài'embouchure duv Tage, on suit encore aujourd'hui leur passage aux traces de ce sanglant labour du champ féodal, comme on reconnaît encore, aux vestiges des chaussées et des aqueducs, les étapes des légions romaines. Le soir de Leipzig, au milieu des cris de joie de l'Europe qui se croit délivrée par la coalition des rois, la parole profonde de vérité, ce sera le mot de la vieille paysanne saxonne.: « Les nobles ont vaincu ».

La France bouleverse le monde, mais elle se continue (1). Le pays a changé de constitution et de lois; il n'a pas changé sa place sur le globe. Qu'elle se réclame de César ou de la Nature, de Charlemagne ou des Droits de l'homme, de l'histoire ou de la géographie, c'est donc une même politique qui tend aux mêmes limites.

Leur conquête a été la longue pensée de la monarchie capétienne; elle devient l'un des principes fondamentaux de la Révolution. Qui dit «,patriote,» dit « républicain » qui dit « République », dit « frontière du Rhin » à quiconque" osera parler de reculer usqu'à la Meuse, est réservé le mortel soupçon de modérantisme faction des anciennes limites, c'est faction contre-révolutionnaire et royaliste.

Cette conquête des limites naturelles que la monarchie a poursuivie pendant huit siècles, s'y avançant pas à pas, la Révolution l'a réalisée en trois années (2). Puis, le Directoire, qui retombe à la politique de' propagande, à des croisades démocratiques, et Napoléon, qui reprend le rêve de la monarchie universelle, les perdent en moins de vingt ans,

Quand l'Empereur repousse tps conditions de Chatillon, refuse de garder sa couronne au prix, non seulement de ses conquêtes, mais des conquêtes de la Révolution, il dit à Ségur «Que serai-je pour les Français quand j'aurai, signé leur humiliation ? Qu'aurai-je à répondre aux républicains du Sénat quand ils viendront me redemander LEUR barrière du Rhin? »

A tort ou à raison, eue en est seule juge, la Révolution russe semble adopter une politique extérieure à l'opposé, exactement, de celle de la Révolution française.

La Russie ne veut pas se continuer; elle prétend se recommencer.

On ne peut pas dire, que par métaphore, qu'elle déchire le testament de Pierre-le-Grand, parce qu'il n'yajamais eu de testament de Pierre-le-Grand (3). Le document, connu sous ce nom, est un apocryphe, du genre des fausses Décrétâtes, œuvre composite de la chevalière d'Eon, d'un scribe du duc de Bassano et de l'un des auteurs de la Tour de Nesle (Gaillardet1), avec, tout juste, onze paragraphes qui résument à peu près exactement, d'après des notes d'archives, la politique russe depuis

1725.

Mais s'il n'y a jamais eu de testament du grand Romanof, il y a une politique traditionnelle, naturelle, nationale de la Russie, à la recherche de la mer libre, s'avançant pas à pas, comme la France vers le Rhin, en direction de la Méditerranée, d'abord par la Petite-Russie et l'Ukraine, puis par la Crimée, la Bessarabie, avec l'objectif lointain et radieux de Constantinople et des Détroits. Constantinople Tzargrad. Sainte-Sophie, couronnement, à la fois politique et religieux, du grand œuvre.

L'Entente et l'Amérique elle-même avaient consenti, d'avance, Constantinople à la Russie.

Le discours le plus vibrant, le plus puissant aussi, qui ait été prononcé devant la Douma d'Empire pour Constantinople, ce fut celui de Milioukof, chef reconnu des Cadets, aujourd'hui ministre des affaires étrangères.

Il en a repris encore le thème, en quelques mots, depuis la Révolution. Au contraire, Kerensky, le ministre de la justice, représentant de l'Extrême gauche et du « Comité d'ouvriers et de soldats » dans le gouvernement provisoire, s'est prononcé contre toute conquête.

C'est cette opinion, d'un Robespierre russe, qui paraît l'avoir emporté dans les conseils du gouvernement.

La proclamation, signée du prince Lvof, président du Conseil, aux peuples de toutes les Russies, déclare «l'Etat en danger », la patrie en danger, appelle, en termes émouvants, d'une grande beauté simple, « un élan unanime en vue de là Création unique de la volonté nationale », lui marque son but: « La défense de notre patrimoine national et la délivrance du pays de l'ennemi qui a envahi nos contrées*». En étroite union avec ses alliés, et. répudiant toute paix séparée comme une trahison envers eux et la pire des hontes, c'est pour y avoir incliné que le tsarisme s'est écroulé, « la Russie libre n'a pas pour but de dominer les autres peuples, de leur enlever leur patrimoine national,d'occuper. de force les territoires étrangers, mais d'établir une paix solide ayant pour base le droit des peuples de disposer de leur sort».

Et encore « Le peuple russe ne convoite pas le renforcement de sa puissance extérieure.; il n'a pas pour but de

(1) Voir SOREL, Taine, AUGUSTE COMTE et, même, SYBEL.

(2) 17.92-1795 (paix de Bàlo).

(3) Voir Waliszewski, Pierre le Grand, p. 605.

subjugër' ni 'de rabaisser ̃quiconque.'» Voici sa -volonté « Au nom des principes supérieurs d'équité, il a enlevé les chaînes, qui. pesaient -sur. Je-peuple polonais. Mais il n'admettra pas que sa patrie sorte rabaissée de la grande lutte et ébranlée dans ses forces vitales. » Commentaire de mon vieil ami Roditchef au congrès de la Liberté nationale « Pourquoi avons-nous renversé l'autocratie ? Pour continuer la guerre et pour' vaincre..» »

̃Voilà la réponse russe à l'Allemagne, à ses agents grouillant dans les conciliabules révolutionnaires, semant l'or et d'abjectes propos de capitulation'. Les •'̃ trente nuées de gaz que les Allemands, les socialistes, comme les camarades féodaux, ont lancées sur le Stockhod, étaient moins empoisonnées.

Mais voici rouverte la question de Constantinople, qui, bien ou mal, pa-' raissait réglée d'un consentement général. C'est un grand problème, l'une des clefs de la guerre qui ouvre les portes du destin sur de grands horizons. Polybe.

Bruits d'émeutes à Sofia

L'Agence Radio a. reçu d'Athènes ..la., dépêche suivante

Des détails parvenus ici indiquent que des émeutes auraient éclaté en Bulgarie. A Sofia, la situation serait très grave, eft» les troubles auraient revêtu un très grand caractère de violence.

Pendant quatre heures, une foule énorme ` aurait parcouru les rues principales de la capitale en criant « A bas le roi Ferdinand!'» Le cortège était précédé d'hommes portant des drapeaux, sur lesquels des emblèmes tournaient en dérision les attributs de certains régiments allemands,' notamment des « hussards de la mort ». v

Les troupes auraient tiré sur la foule, mais auraieut été impuissantes à arrêter l'émeute, Dans le but de l'enrayer, le gouvernement aurait eu recours à des procédés, inhumains,

D'autre part, on télégraphie de Berne Il arrive de Sofia des renseignements circonstanciés sur les récents débats au Sobranié bulgare, dont la presse du pays ne fait pas mention. Pendant la discussion qui a suivi la proposition du gouvernement relative à un nouveau crédit de guerre de 500 millions de francs, le parti socialiste a été unanime a réclamer la paix immédiate. Les députés de ce parti ont déclaré que toute la nation avait été émue par la révolution russe et qu'elle était lasse de se battre pour l'Allemagne et l'Autriche. L'un d'eux a ajouté que le roi Ferdinand devait regarder l'exemple du Tsar comme un avertissement. Un autre, enfin, a affirmé qu'il y aurait une révolution en Bulgarie si le gouvernement bulgare netrouvaitpasunmoyende conclure la paix d'ici à quelques semaines.

NOUVEAUX TROUBLES A BERLIN

Genève, 11 avril.

Les voyageurs arrivant de Berlin racontent que des scènes de désordre se sont produites dans la Franzoesischestrasse.

Devant le principal magasin de comestibles de Berlin, la foule, avisant dans la devanture une oie farcie marquée 150 marks, a été prise de colère elle a brisé la glace et a pillé entièrement le magasin.

DES RÉMOIS

C'est, depuis quatre ou cinq jours, un spectacle lamentable, après tant d'au- ` tres une cohue silencieuse de vieillards maigrement vêtus, de femmes en cheveux, d'enfants aux mines effarées, qui ont, à distance, la couleur des foules de pauvres: ce ton indéfinissable, effacé, des choses usées, des choses poussié- reuses, de la terre des routes.

Cette foule s'entasse (ironie!) sur un trottoir du boulevard du Temple, le long de ce restaurant Bonvalet, oil défilèrent tant de « noces » et qui, maintenant, veut bien prêter une partie de seslocaux à l'administration, au vestiaire, à l'ou-. vroir, au bureau de placement de la Société amicale de la Marne. Au milieu des groupes, deux femmes circulent,. porteuses de journaux, dont elles crientle titre: «Demandez Retins à Paris/ l Demandez le Petit Rémois » Les pauvres gens n'ont pas de gîte mais ils ont" déjà deux journaux Des journaux à eux, qui leur apportent les nouvelles du coin de patrie d'où il a fallu s'enfuir, sous la pluie de fer.

Ce ne fut pas, comme on l'a dit, une évacution générale. Il y a encore des habitants dans Reims. Il y en avait 117,000 quand la guerre éclata au milieu de mars, la ville en contenait une' quinzaine de mille encore.-La reprise de l'effroyable bombardement a de nouveau. obligé un grand'nombre dé familles a s'éloigner et enfin, ces jours-ci, un «avis », signé du sous-préfet Jacques Regnier et du maire J.-B! Langlet, faisait connaître à la population « la pénible nécessité d'évacuer ceux des habi- tants de Reims dont là présence n'est pas absolument indispensable »'. Ces pauvres inutiles ont donc été dirigés vers l'arrière principalement vers Ghâlons, vers Epernay et Paris, depuis cinq jours, a reçu plus de huit cents d'entre eux.

Ces réfugiés, dès leur arrivée à Paris, sont conduits au siège de V Amicale, où on les répartit, en trois catégories Ceux qui ont des parents ou des amis domiciliés Paris;.

Ceux qui y ont des parents ou des amis temporairement fixés, c'est-à-dire réfugiés comme eux

Ceux qui ont pris au hasard la direction de Paris,'et n'y connaissent per-,sonne.

Ceux-là, l'Amicale s'efforce de les


'placer en province. Et quant aux antres, elle emploie son activité, ses relations, ses ressources (bien diminuées depuis quelque temps !) à faciliter leur installation, soit chez les compatriotes parisiens !soit chez les logeurs, à côté de camarades réfugiés.

La vie de chaque famille est assurée par les allocations d'Etat, établies suivant l'effectif du groupe familial, l'âge des enfants, et les salaires gagnés; par les secours mensuels de loyer accordés aux réfugiés (depuis février dernier); par l'organisation du placement, grâce à quoi, du travail est vite procuré à ceux qui en cherchent; par le vestiaire, principalement ouvert aux vieillards, aux infirmes, aux mères de familles nom- breuses. Et les familles nombreuses, chez Jes Marnais, ne sont pas rares. On me cite une famille d'ouvriers rémois qui comptait douze enfants quand elle vint se fixer, en 1914, à Levallois-Perret, et qui présentement, en compte quinze. Une partie des secours que nécessitent tant de misères est fournie par l'Etat; le reste est à la charge de l'initiative privée; et l'initiative privée, pour l'instant, c'est, à Paris, VAmicale de la Marne.

Elle a son siège 2&, boulevard du Tem,ple; ce qui signifie que les secours de itouie nature seront reçus à cette adresse, avec reconnaissance, et aussitôt utilisés au profit des pauvres Rémois en dé'tresse

Emile Berr.

A l'instant; une de nos plus généreuses lectrices, Mme E. K.,nous envoie 400 francs, comme secours aux Rémois malheureux. iNous avons fait remettre cette somme à M. Chauvet, le dévoué secrétaire général de VAmicale.de la Marne.

Nous ferons 'parvenir à la même adresse 'un don de 10 livres sterling (271 fr. 80), envoyé au Figaro de.la part de

« Miss Isabel M. Heatli-et sesfrère et soeur à Aylesbury (Angleterre), en souvenir de miss Emily Heath, grande amie-de laFrance (deuxième versement) » et destiné à une œuvre française, « en faveur de Français malheureux, victimes de la récente dévastation de leurs foyers par lîennemi ».

EN RUSSIE

Les menées austro-allemandes

L'Allemagne avait fondé de grandes 'espérances sur 1.'aide que pourrait lui apporter un bouleversement de l'ordre •établi en Russie. Ces espérances s'étaient évanouies le mois dernier. La manière prodigieuse dont s'est accomplie la Révolution, la rapidité avec laquelle se sont précipités les événements, lé patriotisme des hommes énergiques qui ont pris tout de suite la direction du mouvement, n'ont pas tardé à faire comprendre à Berlin que le changement qui venait de se produire ne pouvait qu'affermir nos alliés dans leur résolution de ilutter jusqu'à. la victoire finale, et le raiiliemeiit immédiat de l'armée autour du gouvernement provisoire semblait devoir donner le coup de grâce à ces esipoirs si vite déçus.

Vont-ils renaître? La Social-Démocratie est "appelée à la rescousse et tous les •Sudelmm domestiqués parlaW'ilhelms.'trassè"et le Ballp!atz sont mobilisés. Des .émissaires ont été envoyés en Suède et. cherchent à entrer en relations avec les :éléments pacifistes du Comité révolutionnaire du palais de Tauride, dont l'action, depuis un mois, s'exerce parallèlement à celle du gouvernement provisoire, et qui s'est plusieurs fois efforcé de paralyser celui-ci.

Ce Comité s'est constitué spontanément, au moment de la Révolution, en même-temps que le gouvernement provisoire était formé par la Douma, seule émanation de la volonté populaire, et se formait d'éléments divers ouvriers et militaires. Il prenait possession du palais législatif et y organisait une commission qui s'arrogea des pouvoirs de contrôle sur -gouvernement provisoire, encore qu'il y fût représenté par un de ses membres, M. Kerensky, ministre de la justice. Il tend évidemment à se laisser entraîiws^par ses éléments extrêmes et trouve M. Kerensky trop complaisant pour ses collègues du gouvernement pro,visoire, encore que ceux-ci, dans leurderryèrej§»rpçlamation,.qu'a signée le prince- ,Lvof, aient fait d'importantes concessions aux tendances du Comité, en se déclarant opposés à toute Mée de conquête, «t en affirmant que la Russie libre n'a pas pour but de dominer les autres peuples, programme qui ne devrait pourtant pas, semble-t-il, empêcher la iréalisation d'autres programmes antérieurs, auxquels a souscrit le gouvernement provisoire, notamment en ce qur concerne la Pologne, dont l'unification ne pourrait- s'effectuer sans la conquête préalable des provinces allemandes et autrichiennes qui devront y être rattachées.

A Berlin, à Vienne et à Budapest, on espère etonpeuteroire que l'on fait tout pour y aider– que les-Kienthaliens du palais de Tauride l'emporteront et contraindront le gouvernement provisoire à leur céder la place; mais il est des indices qui tendent à faire croire, au contraire, que les modérés et les sages paraissent devoir l'emporter. Les manifestations de loyalisme envers le gouvernement provisoire se répètent- chaque jour en s'accentuant, et arrivent de toutes parts, de l'armée surtout et de l'association, des paysans qui représentent îa.grande masse dela^opulatioii russe, et apportent au gouvernement provisoire la force nécessaire pour continuer'à résister aux forcesMiissolvarntes qui l'assaillent. Ces élans'de patriotisme national ne peuvent aaissi:, manquer d'ouvrir les yeux à çeuxqmii-se laissent aveugler par les principes-absolus de théoriciens qui ne comprennent pas que la poursuite de leurs*ehianères les conduirait tout droit à la victoire allemande et à la ruine de-la=liberté en Russie.

La campagne des socialistes allemands devrait pourtant les éclairer, puisqu'ils voient pour le compte de qui opèrent les compagnons qui sont allés établir leur" quartier, général à Stockholm.

A. Fitz-Waurioe.

L'apaisement se fait dans la capitale Pétrograde, 12 avril.

A côté du:comité des ouvriers et soldats, qui siège presque en .permanence dans une .dépendance de la Douma, les classes maintenant agissantes de la population^ ayant conquis la liberté de réu» nion, traitent également dans des séan-

ces publiques les questions que la révolution a soulevées.

Chaque jour, ce sont de nouveaux meetings organisés par des corporations ou sociétés ouvrières ou politiques, auxquels assiste généralement un nombreux auditoire.

D'aucuns discutent avec conviction et sérieux les problèmes intéressant l'avenir de la Russie. La liberté de parole dont usent sans réserve les orateurs n'aboutit le plus souvent qu'a soulever une partie des assistants contre les autres, sans possibilité d'arriver à un accord sur les questions traitées. Toutes ces réunions portent encore évidemment sur lainasse, surtout à Petrograde mais il semble qu'à la longue, même dans la capitale, les passions se taisent et que l'esprit public commence à s'apercevoir que toute cette agitation n'aboutit à rien de pratique et que les mesures sociales adoptées à la hâte, par leurs conséquences incomplètement prévues, compliquent encore la situation. Il est des questions urgentes, comme le ravitaillement militaire et civil, la production du matériel de guerre, qui demandent les efforts et l'esprit de sacrifice de tous, de préférence à l'unique souci d'améliorer immédiatement la durée du travail ou la main-d'œuvre. Ces symptômes de réaction vers un étatfde choses plus ordonné, permettent de croire que le gouvernement saura continuer à grouper autour de lui, à Pétrograde, de solides éléments de soutien comme il en trouve déjà dans les provinces.

L'ancien régime

Le gouvernement provisoire continue les poursuites contre les ministres et fonctionnaires du régime déchu. M. Sturmer, dont l'interrogatoire-séra achevé cette semaine, est accusé d'avoir dilapidé à son profit des fonds secrets mis à sa disposition et atteignant le chiffre de dix millions. L'acte d'accusation retient, en outre, un échange de correspondances avec des agents étrangers au service de-1'ennemi.

M. Polovtsof ,>qui avait été nommé par M. Sturmer au poste de sous-secrétaire d'Etatauxaffaires étrangères, vient d'être mis à la retraite.

De son côté, la Rousskaia Volia demande le rappel de M. Bibikof, chargé d'affaires russe en Suisse.

(Agence Radio.)

Le voyage des parlementaires français Stockholm, 12 avril.

Les membres de la mission parlementaire franco-anglaise qui'se rendent à Pétrograde viennent d'arriver ici. Les délégués français, MM. Cachin, député de la Seine; Moutet, député du Rhône, et Lafont, député de la Loire, ont été l'objet d'une manifestation enthousiaste de la part des représentants dut parti socialiste suédois.

L'émancipation des juifs russes On nous copaoiunique le télégramme suivant adressé au gouvernement provisoire de Pétrograde

Le Comité français d'information et d'action auprès des Juifs des pays neutres, composé de personnalités juives et non juives, salue l'acte historique par-lequel le gouvernement russe a proclamé l'égalité des droits entre tous les citoyens de la. grande nation alliée et le prie d'agréer, avec le témoignage de sa gratitude, ses souhaits ardents pour le succès de l'œuvre immense de rénovation qu'il a entreprise.

Ce télgramme est signée par M. Georges Leygues, président de la commission des affaires extérieures de la Chambre des députés-; Alfred Croiset, doyen de la Faculté des lettres; Israël Lévi, grand rabbin; Raphaël-Georges Lévy, de l'Institut, etc.

L'Amérique en guerre

Organisation de la coopération avec les Alliés

Washington, 12 avril.

Voici comment, dans les sphères officielles, on envisage la coopération des Etats-Unis avec les Alliés.

Le rôle de l'Union dans la guerre actuelle doit consister pour le moment à approvisionner les puissances de l'Entente.,La mobilisation des denrées va être faite sans retard et tous les moyens seront immédiatement fournis par le gouvernement pour assurer leur transport en France et en Angleterre. La flotte américaine assurera la surveillance de l'océan Atlantique. Pour que l'alimentation des Alliés soit assurée plus facilement encore que par le passé, des millions d'hectares de terres non encore cultivées vont être mises en valeur et la construction de centaines de navires nécessitée par le transport sera entreprise sans délai. D'après les accords qui viennent d'être conclus, la plus grande partie du prêt de trois milliards de dollars consenti aux Alliés par les-Etats-Unis ira à la France.

Des sommes importantes seront remises aussi à la Russie et à l'Italie. En ce qui concerne la Grande-Bretagne,-rien n'est encore décidé, mais on regarde généralement comme improbable qu'il soit fait une avance à ce pays. On fait remarquer, en effet, que l'Angleterre n'aura pas besoin d'aide financière^ si les Etats-Unis se substituent à elle dans-raide,financière qu'elle a, jusqu'à ce jour, prêtée aux Alliés. Pendant que s'accomplit cette première tâche, le ministère de la guerre procède au recrutement d'une i m poprtante force militaire dont l'entraînement sera vivement poussé et qui, aussitôt après, sera dirigée sur les champs de bataille d'Europe.

M. Penfield à Paris

M. Penfiield, ambassadeur des EtatsUnis, estarrivé hier matin.à Paris, il était, attendu sur le quai' de la gare par M. Carré, sous-chef du service du Protocole, qui lui a présenté les souhaits de bienvenue du président du Conseil. L'Amérique à l'ordre du jour

M. le ministre de la guerre a adressé aux généraux commandant en chef des armées l'ordre suivant

Au nom du gouvernement, je vous prie de communiquer par la voie de l'ordre à vos troupes l'entrée en ligne des Etats-Unis d'Amérique aux côtés des Alliés.

Vous voudrez bien, à cette occasion;leur montrer l'importance sans égale d'un événement qui fait sortir de la neutralité, pour la dpfense du Droit et de la Liberté, la démocratie la plus pacifique du monde; leur rap-

peler qu'il y a plus d'un siècle les troupes françaises et américaines ont déjà combattu côte à côte dans une lutte imposée par le même idéal et où le sang versé a cimenté l'amitié denos deuxpeuples; leur faire comprendre enfin que l'aide morale- apportée par les Etats-Unis se double d'une aide matérielle dont le poids dans laJialançe sera décisif et nous rend plus sûre que jamais la complète victoire. Paul -PAINLEVÉ.

DANS L'ARGENTINE

UNE INTERVIEW DE M. DRAGO

Buenos-Âîres, Ï2avril.

M. Luis-Maria Drago, ancien ministre des affaires étrangères et auteur de la célèbre doctrine internationale qui porte son nom, interviewé par un rédacteur de la Razon, lui a fait les' déclarations, suivantes •̃.̃•

Ainsi que je l'avais conseillé à mon gouvernement, nous devions adhérer augeste des Etats-Unis lorsqu'ils rompirent les relations avec FAllemagne. La notification allemande nous interdisant de traverser la zone de guerre arbitrairement établie en mer libre contre les notions du droit international justifiait cette attitude. Aujourd'hui, la situation s'aggrave du fait de la guerre entre l'Allemagne et les Etats-Unis. C'est la lutte de la démocratie contre l'absolutisme. Aucune nation d'Amérique ne pourrait rester neutre sans renier son passé, sans compromettre son avenir. Comment la République Argentine pourrait-elle rompre les liens de solidarité qui l'attachent à ses frères latins, mentir à sa politique traditionnelle, rester dans un isolement que rien ne justifierait? Nous devons nous préparer à nous ranger bientôt aux côtés de ceux qui s'opposent à l'oppression des gouvernements absolus, en faisant ressortir l'union matérielle et morale de ce continent pour la défense du droit et de l'indépendance des principes démocratiques dans les relations internationales. UN CONSEIL NATIONAL DE DÉFENSE A CUBA New-York, 12 avril.

Le gouvernement cubain a constitué un conseil de la défense nationale, qui aura pour tâche de collaborer avec le' conseil de défense des Etats-Unis, pour une conduite efficace de la guerre.

sv~R ~~E~

Le mouvement dans les ports britanniques Durant la semaine finissant- le mercredi 11 avril dans l'après midi, le mouvement dans les ports britanniques a été de

Entrées 2,406, contre 2,281 la semaine précédente

Sorties 2,867, contre 2,399 la semaine précédente.

Les navires coulés ont été de

17 de plus de 1,600 tonnes contre 18; 2 de moins de 1,600 tonnes contre 13; 6 bateaux de pêche contre 6.

Les navires attaqués sans succès ont été de

ï\ contre 17 la semaine précédente. Les pertes de ta marine marchande norvégienne

Selon la Gazette maritime norvégienne, les pertes causées à la marine marchande norvégienne parles sous-marins allemands sont, pour la semaine finissant le 17 mars, de 15 navires, représentant un total de 32,808 tonnes, et pour la semaine suivante, finissant le 24 mars de 15 navires (26,405 tonnes).

.Depuis le début de la guerre jusqu'au 24 mars, 392 navires représentant 358,500 tonnes, ont été coulés, 312 hommes et femmes ont péri et 25 ont été portés manquants.

LA CAMPAGNE RUSSE Pétrograde, 12 avril.

Communiqué du grand état-major Sur les fronts occidental, roumain et du Caucase, fusillades et reconnaissances d'éclaireurs.

Communiqué roumain: Ç:

Sur la frontière occidentale de la Moldavie et sur la Poutna, il n'y a eu qu'un bombardement d'artillerie, des fusillades et des actions hardies de patrouilles.

Le sous-lieutenant Visniapof, avec vingt hommes, s'est glissé près du village de Koloscani, a détruit des réseaux de fils de fer et a surpris un poste ennemi il a passé au fil de la baïonnette une partie des occupants et a ramené les autres prisonniers.

Sur le Sereth, notre- artillerie a dispersé plusieurs convois ennemis entre Olaneasca et Juelanca.

Les batteries ennemies ont bombardé nos tranchées dans la région de Jatiesti et de Voiresti.

L'ITAUE EN GUERRE

Rome, 12, avril.

Commandement suprême

Actions ordinaires des deux artilleries surtout le front.

Hier sjoir.à l'est de Yertoiba, l'ennemi, après une violente préparation d'artillerie par obus et grenades, a réussi à faire momentanément irruption dans nos tranchées avancées. Nos renforts étant promptement accourus, il a été repoussé en laissant entre nos mains quelques prisonniers, des armes et du matériel de guerre.

PROCÈS POLITIQUE L'affaire von Gerlach et l'instruction en cours Roma, 12 avril.

Devant lé tribunal militaire de Rouie, a commencé ce matin le procès en haute trahison intenté contre les nommés Àrchita Valente, Mario Pomarici, Giuseppe Ambrogetti, Vitaliano Garcea, Francesco Nicolsio, RaspagHesi et contre le prélat Rudolph von Gerlach, ce dernier Allemand, originaire de Baden. Les accusés sont tous détenus, à l'exception de Pomarici et de von Gerlach, qui se trouvent à l'étranger; le tribunal a décidé que les audiences auraient lieu à huis clos; elles dureront une quinzaine de jours.

L'intérêt de cetteaffaire a quelque peu diminué, l'attention se concentrant sur l'autre gros procès en cours d'instruction et dans lequel, comme il a été dit, sont impliquées plus de quarante personnes. Ces arrestations se rapporteraient à des affaires diverses. Les inculpés étaient en relations avec les agents de l'Autriche.

LE CAS DE NAVARRE

En racontait l'étrange équipée^ de cet automobiliste qui poursuivait les gar* diens de la paix jusque sur les trottoirs' pour les écraser, nous-avons évité de* -dire-son-nom. On comprendra notre discrétion' en apprenant que c'est le sous-lieutenant aviateur Navarre, qui fut longtemps le meilleur de nos « as » après Guynemer, Depuis qu'il a été blessé 'en juin 1916, dans un combat aérien, Navarre n'est plus le prodigieux pilote, adroit, courageux, endurant, dont les communiqués avaient si souvent signalé les prouesses. Grisé sans doute par la gloire, pu peut-être aussi atteint cérébralemènt à la suite des surmenagesqu'il s'était imposés en maintes occasions, il oublia quelquefois ses devoirs, commit des'fautës contre la discipline et se signala même par des scènes scandaleuses. On l'excusa néanmoins et on voulut le forcer au repos dont il semblait,avoir grand -besoin en lui interdisant de voler.

Mais Navarre choisissait mal ses amis, rencontrés les nuits de fête, à Paris, pendant les permissions de détente, et ses amis-s'attachèrent à lui. Il fut faible, ne sut pas réagir, abusa de l'alcool et même des stupéfiants et en vint à cette espèce de folie qui lui a fait commettre les criminelles tentatives que nous racontions hier.

Le public sera< vivement ému en apprenant ces détails navrants sur un de nos aviateurs qu'il admirait le- plus. j^avarre fut même à un moment le plus populaire des « as n. Il fut longtemps le plus fameux pilote de l'escadrille n° 67. Une de ses citations, il en a douze, dit de lui qu'il «est un aviateur incomparable de courage, d'adresse et d'énergie. »

Au plus fort de bataille-de Verdun, Navarre se signala d'une façon toute particulière. Il jetait à lui seul la terreur parmi les aviateurs, allemands, volant rjusqu'à neuf heuçes par rjouf, quel que fût le temps, harcelant l'ennemi et le surprenant par ses manœuvres audacieuses.

Le sous-lieutenant Navarre est inculpé de tentative d'homicide sur la personne de deux agents, dans l'exercice de leurs fonctions. M. Bouchardon, juge d'instruction, a ouvert une instruction contre lui.

Le bruit courait, hier soir, que Navarre avait été arrêté, mais nous n'en avons pas eu confirmation.

ÉCHOS

Les Parisiens cultivent.

Et ils y ont du mérite. L'administration leur a généreusement alloti les talus extérieurs des fortifications, par un démocratique tirage au sort, et elle leur a dit « Faites croître et multiplier » Les Parisiens ont trouvé, partagés en petits carrés, un terrain qui sera sans doute nourricier, mais qui, depuis près d'un siècle, est nourri de ferrailles et de tessons. Et ces cultivateurs improvisés, qui apportaient avec enthousiasme les semences, doivent d'abord défricher, terrasser. Une pauvre femme grisonnante qui piochait durement hier matin, a la. porte Çhamperret, son petit lot d'argile et de cailloux, disait à un promeneur « Pourquoi, Monsieur, n'a-t-on pas fait retourner le terrain par une charrue à vapeur pour tout le monde ? On nous aurait réparti les frais. Ça aurait gagné bien du temps »

Brave femme, on n'y a pas songé mais vous serez victorieuse, vous .aussi, du sol résistant avec un peu de retard et beaucoup de peine, ainsi qu'il arrive quand les Consuls, négligent de prévoir.

<C SYLVETTE ET SON BLESSÉ » Quel est donc le critique qui affirmait que, pour nous plaire et pour retenir notre attention, les romans de guerre que les romanciers écrivent à notre intention, en ce moment, devaient être, forcément, des romans très « noirs » ?.

:Lë roman que M. Charles Foley vient, de publier sous ce titré [. ̃'Sylvétiè-et son Messe (chez Flammarion), et qui obtient en ce moment un si vif succès, est un roman souriant et très doux. Charles Foley a peint avec autant de malice que de verve la vie intérieure d'un hôpital pendant la guerre d'un hôpital de l'arriére. Il l'a fait,. il faut bien le dire,' avec autant de tact que d'esprit, et a su avec infiniment d'adresse se laisser aller, par instants, à son émotion, à sa très communicative émotion.

Il faut lire Sylvette et son blessé, c'est une œuvre charmante.

Pour les arbres mutilés.

La note que nous avons publiée sur cette douloureuse question nous a at.tiré quelques communications, parmi lesquelles celle qu'on va lire, envoyée de Nantes, nous semble présenter un intérêt particulier:

.M. Coûtant a parfaitemeut raison. Voici ce qui m'est arrive à la campagne que j'avais en Touraiiie. Il y a une dizaine d'années, ayant eu un besoin urgent d'un fort poteau pour installer un silo pour les betteraves et n'ayant freu sous la, main, je me résignai, à mon grand regret, à couper un beau marronnier de quinze ans qui avait douze à quinze centlmètres de diamètre, je le fis couper à vingt centimètres du sol et j'eus alors un poteau de première force. Je pensais alors qu'il était perdu et je voulais la faire arracher complètement pour éviter des accidents. Mais au printemps, voilà mon arbre coupé qui se met à pousser des rejetons magnifiques, il y en avait 15 ou"2Û. Je le gardai, et à présent c'est un vrai massif qui-existe. Tous les arbres repousseront, on n'aura qu'à les anter avec les antes choisies et on aura du fruit.

Je vote pour que M. Coutaut soit nommé directeur de la résurrection des arbres.

Le musée du Louvre s'enrichit de quelques très beaux portraits un Vanloo et un Drouet,. offerts par Mme veuve Baudin, née Renaud, des Gérard, des Isabey, un dessin de Ingres, un Dubufe. Depuis deux ans et demi, il a d'ailleurs augmenté ses collections de maintes pièces remarquables, tant en sculpture qu'en peinture.

A la réouverture qui suivra la paix, nous aurons d'agréables surprises. Le Masque ds Fér.

DER1Y3È'Fi£ HEURE;

FRONT BRmaOTÇEE

FRONT n4 1

13 Avait 9 h 30 SOIR.

Au sud de la route Arras-Camsbrai nos troupes ont enlevé cet aprèsmidi les villages d'Héninel et de W^ancourt, ainsi que les défenses avoisinantes elles ont franchi le Cojeul et occupé les hauteurs de la rive Est. Une nouvelle progression a été également effectuée au cours de la journée au nord de la Scarpe et à l'est de la crête de Vimy.

Les gaifls signalés ce matin au nord de la crête-de Vimy ont été maintenus et nos positions consolidées.

Aucours d'engagements de patrouilles qui ont vajki 4a nuit dernière un certain nombre de prisonniers au nord-est d*Hépéhy, un fort détachement ennemi s'est trouvé pris sous les feux de notre infanterie et a subi dés pertes importantes,

.'•.̃̃ k% •'• •:

Malgré le temps très défavorable à l'aviation, nos pilotes ont encore montré hier une grande activité, harcelant sans répit les troupes allemandes par leurs feux de mitrailleuses.

Pendant un court intervalle de beau temps une de nos escadrilles de marine, qui escortait des appareils de bombardement, a brillamment soutenu l'attaque de nombreux aéroplanes ennemis. Sans subir aucune perte, elle a détruit trois appareils allemands et en a contraint trois autres à atterrir avec des avaries.

Au total, au cours de la journée d'hier, quatre appareils ennemis ont été détruits et cinq autres ont dû atterrir endommagés. Six des nôtres ne sont pas rentrés et trois autres ont été abattus.

Les prisonniers faits par nous, dans les combats du 9 et du 10, appartiennent à divers. régiments d'infanterie de six divisions les 79e, 17e et 18e divisions de réserve, la lre division de réserve bavaroise, la 14° division bavaroise et la 11° division. Ces divisions ont laissé chacune plus de mille prisonniers entre nos mains.

Une opinion allemande

sur l'armée anglaise

Zurich, 12 avril.

Le critique militaire de la Berliner Zeituhg am Mïttag écrit le 11 avril, au sujet de la bataille d'Arras

Toutes les'batailles qui ont eu lieu sur le théâtre occidental de la guerre au cours des trois années ont montré que l'assaillant, en engageant des forces supérieures sur un point choisi par lui, et par suite inconnu du défenseur, a remporté, en général, les premiers jours des succès locaux. Tel est égalemant aujourd'hui le cas à. Arras.

*LeB Anglais n'ont pas seulement accumulé par un travail de plusieurs semaines un matériel de guerre considérable et obtenu par suite de grands effets matériels, consistant en la destruction de la position et des moyens de défense allemands, ils ont dû encore attaquer avec une bravoure et un esprit d'offensive qu'il faut reconnaitre. On ne peut réellement contester à l'armée anglaise ces hautes qualités militaires, car seule, une armée aussi solide est en mesure de remporter des succès sur des positions défendues par les héroïques troupes allemandes.

Les défauts et les lacunes de l'armée anglaise, qui résultent de l'inexpérience des troupes et des chefs dans la lutte en rase campagne et la guerre de mouvement, ne se manifeste pas dans ces attaques purement frontales.

Il y a loin de ces éloges de l'armée anglaise par ses adversaires aux sarcasmes, dont les Allemands saluaient en 1914 l'entrée en campagne de la « méprisable petite armée » du maréchal French.

Prisonniers français en Mésopotamie

̃; ̃••̃̃'̃ Londres, 12 avril.

Le correspondant de l'Agence Reuter télégraplrie de Mésopotamie r

Les Russes qui ont opéré leur jonction avec les Anglais rapportent que, lorsque les Turcs ont abandonné Kermanschah, de petits groupes de prisonniers français, algériens et marocains, qui avaient été obligés par les Turcs, à travailler comme pionniers, sont parvenus à s'échapper et ont pu atteindre les lignes russes.

La guerre sous-marine Dans la semaine finissant le 8 avril, on a compté dans les ports français Navires au-dessus de 100 tonneaux, à l'exeption des bateaux de pêche a) entrées,

8B6 b) sorties, 856.

Navires de commerce français coulés par des sous-marins ou des mines a) de 1,600 tonneaux bruts et plus, 5 6)- au-dessous de 1,600 tonneaux bruts, 1.

Navires de commerce français, attaqués sans succès par des sous-marins, 5. Bateaux de pêche français coulés, 7.

~ooo--

Une explosion à Tarbes Taabes, -12-^vril.

Get après-midi, & deux heures et demie, une explosion a eu lieu à l'arsenal de Tarbes.

L'explosion s'est produite au séchoir de la fulminaterie de l'arsenal. Les matériaux projetés ont provoqué une seconde explosion dans les ateliers de vérification des amorces.

Les dégâts matériels sont importants. Deux personnes ont été tuées et dixneuf blessées, dont huit grièvement.

Dépêches & Nouvelles

Le ministre de la marine après une visite au port de Bordeaux, à l'avant-port et aux défenses de l'embouchure de la Gironde. esj; reparti pour Paris hier soir.

Gala. On communique la note sui-

vante

« La représentation de gala, organisée au bénéfice du petit personnel des établisse-- nients de spectacles, et qui devait avoir lieu. à l'Opéra le samedi 14 avril courant, est reportée à la première semaine de mai. » Un avis ultérieur en fera connaître exactement la date ainsi que le programme.

L'Âinérique en guerre

Les crédits et la conscription

Washington, 12 -avril.

Le Sénat a voté la loi militaire accordant des crédits de 278 millions de dollars qui seront mis immédiatement à !a disposition du gouvernement pour les besoins de l'armée régulière.

A la Chambre, la commission des voies et moyens a approuvé à l'unani^ mité le projet de loi autorisant rémis.sion de cinq milliards de dollars en bons et dé deux milliards en certificats du Trésor pour la guerre.

Washington, 12 avril.

M. Kitchin, leader des démocrates, qui avait été convoqué à la MaisonBlanche, a affirmé au président Wilson que la Chambre desreprésentants vote- rait vendredi sans opposition4es crédits demandés de 7 milliaTds<de dollars. Le projet contient une-ctause permettant au président Wilson d'ouvrir aux puissances de l'Entente un- crédit de 3 milliards de dollars.

M. Kitchin et le président de la Chambre, M. Clark, qui était présent à l'entretien, ont. prévenu M. Wilson qu'il fallait s'attendre à quelque opposition à la loi sur la conscription,

M. Wilson a insisté sur la nécessité pour le Congrès d'adopter le projet de. guerre dans son ensemble.

Le bon travail sur le front

Washington, 12 avril.

M. Baker, secrétaire d'Etat^e-laguerre^ va adresser un message aux aviateurs américains servant en France. Ce message dira que les Etats-Unis apprécient les services qu'ils rendent et les priera de les continuer, car ils^fontsur le front un travail plus important qu'ils n'en pourraient faire aux Etats-Unis.

En Argentine

DANS L'ATTENTE

Buenos-Aires, 11 avril.

Contrairement aux informations de source officieuse d'hier, sur le projet du gouvernement de décréter la neutralité de la République Argentine dans le conflit des Etats-Unis avec l'Allemagne, le ministre des affaires étrangères dé-, clare que rien n'est encore décidé. Les autorités militaires adoptent certaines mesures de précaution. Elles pré-r parent la convocation des conscrits afin d'augmenter de quelques unités les ef- fectifs de l'armée et de la marine. La plupart des journaux approuvent chaleureusement l'attitude, du gouvernement argentin au sujet de la guerre entre les Etats-Unis et4'Alremagne. L'Académie de médecine enverra à l'Académie de médecine de Paris un message de sympathie à la France, à l'occasion des événements actuels. Le doyen, le docteur Ganton, dans une réurnion des professeurs, a fait un éloquent élpgô de la France.

Les initiateurs du télégramme de fé- licitations envoyé au président Wilson préparent une grande manifestation po: pul&ire en l'honneur des Etats-Unis. Au Brésil

Rio-de-Janeiro, 11 avril.

La rupture avec l'Allemagne est accueillie avec satisfaction par la presse et par l'opinion publique qui la considèrent surtout comme un premier pas vers une intervention plus décisive dans le conflit mondial.

Le Correio da Manlta demande qu'on utilise immédiatement toutes les ressources militaires et qukm introduise d'urgence le service obligatoire.

Le Jornal do Brazil demande que le Brésil resserre étroitement ses relations avec les Etats-Unis et fasse cause commune avec eux,

L'O Pais écrit "•̃̃.̃

Cela ne suffit pas. La décision du gouvernement ne donne pas pleine satisfaption à l'opinion. Nous en viendrons sûrement à la guerre. Une destinée inexorable nous y eiir traîne et il est impossible de monter le courant sans faire naufrage.

Au Chili

.•̃-•̃• Santiago 'de Chili, 12 avril;

Les journaux commentent avec calme la situation internationale. Tous sont d'accord pour estimer que, au cas où une offense serait faite à la dig.nité nationale, le gouvernement saurait procéder avec sérénité et avec fermeté. La presse en*tière sympathise avec l'attitude énergique des Etats-Unis et du Brésil,.

EN ESPAGNE

Conseil. des ministres

Madrid, 12 avril.

A la sortie du Conseil des ministres tenu hier, le comte de Romanones a déclaré que le gouvernement s'était spécialement occupé de la situation créée a. l'Espagne, au point de vue de ses relations commerciales par l'attitude adop^ tée par les Etats-Unis et Cuba vis-à-vis de l'Allemagne.

Le ministre des affaires étrangères, a dit ` le président du Conseil, a fait une lumineuse exposition du problème et les minis^ tres des finances et de Fomento ont lu à leur tour, les statistiques relatives aux exportations et aux importations.

Selon les renseignements complémentaires publiés ce matin .par là presse, lés ministres s'occupèrent longuement du .> torpillage du vapeur San Fulgencio, qui constitue l'acte le plus brutal consommé par l'Allemagne, contre la marine mar? chande espagnole.

Selon la Correspondencia de Espanq, le gouvernement a examiné le texte de la réclamation qui sera remise à l'Allemagne, texte qui sera définitivement arrêté aujourd'hui.

Le Conseil a examiné également la possibilité de la rupture avec l'Aile^magne de quelques républiques sudaméricaines et la paralysie du commerce espagnol, déjà si éprouvé, qui en sera la conséquence inévitable. En effet, ces républiques constituent le principal débouché des produits de la Catalogue et de toutes les côtes du Levant.

Le Roi en sortant du palais, s'appro-* cha des reporters de journaux et leur demanda

Etes-vous plus tranquilles, Messieurs? Un peu plus, Sire, répondirent-ils. -Eh bien ajouta. Alphonse XIII, soyez-le totalement, l'ordre est complet partout.


CARNET DE ROUTE D'UN MARSOUIN

Huit jmtrs de guerre m ç,~ en rase campagne

,-•̃̃ -•̃ SUITE ̃

La 10e s'assurera la lisière dubpis la li* oecupepa le bois quant à nous, nous nous établirons à la corne nord du bois de aux fermes et Dommage de quitter ce pittoresque bivouac!

Je sors avec mon peloton vers la ferme >La huit est tout à fait venue. Nous suivons à tâtons un petit sentier coupé de trous et d'enchevêtrements d'arbres abattus. A Torée, à 200 mètres de la lisière, une haie vive en rectangle fait une,masse plus noire. C'est la ferme où nous relevons une traction de la 10e, De la ferme, aucune trace, si ce n'est quelques briques et un fragmentde herse. Dans un coin, une tombe boche, dont la croix porte Ces mots « Hie ruht eintap*ferer krieger Ruhe sanftl» (Ici repose un valeureux guerrier! Qu'il dorme en paix!) Nos prédécesseurs ont creusé quelques trous de sentinelles et accumulé quelque herbe dans les fossés. C'est là que nous nous installons, reliés à la ferme et au commandant par une chaîne. Aussitôt les hommes s'enroulent dans leur couverture et s'étendent sur le sol. J'en fais autant après avoir couru un peu pour échauffer mes pieds glacés. Je recommande ce procédé aux gens qui voudraient goûter aux délices du repos nocturne dans un fossé. « Ne te.couche jamais les pieds froids » doit certainement être un proverbe arabe. Mais avant de poser ma tête sur ma musette-oreiller, je contemple notre

petit camp. >

Dans le rectangle obscur formé par la haie, les faisceaux détachent sur le ciel moins sombre la masse de leurs canons braqués; musettes, bidons, jumelles y sont accrochés; la tête à la haie, roulés dans leur mince couverture, les poilus cherchent le sommeil et font des masses confuses; l'un d'eux, à la faveur d'une lampe électrique, écrit sur ses genoux; deux ou trois déambulent les mains aux poches, fumant leur pipe; quelques-urfs mangent lentement. Vers le bois, de temps en temps, les coureurs s'appellent; au loin, du côté du nord, une canonnade sourde se répercute en échos souterrains. De grandes lueurs illuminent l'horizon. Les Boches, en se TBtirant, allument des incendies qui leur servent sans doute de repères la nuit. Des cavaliers passent sur le chemin boueux qui longe la haie. Je songe à celles qui me croient au repos, en cet instant, dans un lit bien blanc et bien chaud. Cette pensée me fait sourire. et je m'endors.

,18 mars. Avant l'aube je m'éveille les pieds glacés, la moustache raidie de givré. Une dizaine de mes poilus battent la semelle furieusement et ronchonnent par habitude. Bon gré, mal gré, je dois faire commftiîiix- Dieu, quel réveil désagréable! A l'horizon, les incendies achèvent de s'éteindre. Un petit vent froid se lève sur l'aube. Un à un, mes poilus s'ébrouent, secouent leurs membres gourds, tâtent leurs reins endoloris, commencent à boucler leur sap l'un d'eux chantonne d'une voix chevrotante une chanson sentimentale. Un agent de liaison m'apporte un ordre. On ne sait pas où est l'ennemi? Tout le régiment va foncer en formation déliée. Je crie « Dans deux minutes, sac au dos » Mes poilus rouspètent parce que depuis deux jours ils n'ont ni soupe, ni viande, ni café, ni taca. ni taca surtout, les cuisines n'ayant, pu suivre.

Le soleil qui se lève dissipe cette mauvaise humeuretnous partons en cassant un biscuit.

Nous traversons le bois et à 7 h. 1/2, par un beau soleil printanier, nous nous massons à la lisière est, le long d'un chemin qui conduit, si l'on en croit des écriteaux, au nord: « » au sud; à six kilomètres environ en avant de nos lignes de départ.

Des sections du génie libèrent les sentiers des arbres énormes abattus par le 'Boche, et l'on, entend dans la forêt matinale leurs «gho-hop! n «retentissants et les coups sourds de la hache. Les hommes sont contents et rigolent comme des écoliers, avec les plaisanteries banales qui les font éclater d'un boa gros rire. « Hé! où vas-tu comme ça, Bauf ? » « A Berlin, poteau! » « Eh bé, mon vieux, tu peux graisser tes jointures »

Mon camarade, le sous-lieutenant Labayle, un Basque maigre, robuste et tout en nerf comme un olivier, me montre les lointains coteaux bleus. « Ils doivent être par là! », dit-il.- « Qui sait? » Des nôtres s'attroupent là-bas autour d'une inscription. J'y vais et je lis sur une pancarte « Français, suivez ce chemin Il mène à Berlin » Est-ce lourde plaisanterie boche ? ou crainte secrète ? Un coup de corne nous précipite aux faisceaux. Un soleil radieux luit sur la campagne, les oiseaux chantent et dans nos cœurs engourdis chante aussi quelque magnifique espérance. Un avion de liaison tournoie comme un faucon sur nos têtes, et nous fait des appels à la sirène. A- défaut de panneaux nqug agitons joyeusement nos mouchoirs. Puis, formés en cotonnes minces, nous manœuvrons dans les terres en friche. 'Pas un coup de canon, même lointain; pas un coup de fusii. Les patrouilles du 22e, qui nous précèdent, grimpent les talus et les mamelons là-bas comme de petites chenilles, puis disparaissent dans les creux.

A dix heures, nous arrivons à où les cuistots, porteurs d'autoclaves, harassés mais joyeux, nous rejoignent enfin, salués par des clameurs d'enthousiasme. Ils apportent du pain, du chocolat, du pâté et de la gnole. Enfin contre un talus, déjà les feux pétillent et les marmites chantent. Un gamin du vil-,lage, dix ans. chétif, blanc comme la cire, les yeux caves, se précipite sur Rôtis, serre fiévreusement nos mains, Dans le village, les vieillards et les. fem.mes, sur le pas.des portes, pleurent de joie. Une grahd'mère parcheminée, toute (én rides, avant que j'aie pu l'en empê•cher, baise ma main, et ce simple geste (t) Voir le Figaro du 10 avril..

me bouleverse par ce qu'il avoue de longues tortures. Un vieillard mêle de grosses larmes à la tartine de pàtç qu'un poilu vient de lui donner. Il paraît que les Boches avaient à peine a manger pour eux-mêmes et d'un pain innom-

niable,

Ces pauvres gens, femmes, enfants, vieillards, ontle visage exangue, les traits tirés, la contenance craintive, ratatinée, et surtout les yeux horrifiés, étranges, encore craintifs de ceux qui ont vécu dans une épouvantable oppression §t qui n'osent croire à la délivrance. Notre cœur se fond dans une pitié délicieuse mêlée d'orgueil. Maintenant, nous comprenons mieux que jamais ce que c'est que les bonnes gens et douce terre de France, et pourquoi nous nous battons.. ̃ u Une patrouille passe. Nous repartons. Deuxminutesaprès, le régiment traverse le village et tourne vers l'est. Les sauvages ont tout pillé avant de partir. Ils ont accumulé dans une carrière toutes les charrettes du pays arrosées de pétrole et ont essayé d'ymettre le feu. Par quel miracle tout n'a-t-il pas brûlé? Au carrefour dés routes, unentonnoir béant nous oblige a raser les maison ébranlées, à demi ruinées.

Plus loin, ils ont soigneusement entassé dans un champ tous les instruments aratoires du pays toutes les gouttières et toutes les boîtes de ferblanc qu'ils ont pu trouver, mais ils n'ont pas eu le temps sans doute de les emporter. La petite voie de chemin de fer de à est détruite.

Nous avançons vers le et de temps en temps, d'énormes trous, qui me rappellent les entonnoirs du Fourde-Paris et de Perthes-les-Huplus, nous obligent à prendre à travers champs, Tous les arbres qui bordent la route sont abattus systématiquement et cela nous le comprenons. Entraver par tous les moyens la marche de l'adversaire, c'est de bonne guerre. Mais tous ces pommiers, tous ces cerisiers abattus dans la campagne, par pur vandalisme, toutes ces maisons incendiées par sauvagerie, nous fouettent le cœur d'une colère sourde.

Ce qui nous fait oublier la fatigue à présent, ce n'est pas seulement la joie de fouler un sol reconquis mais le désir d'accrocher le Boche fuyard et de lui faire expier son injure basse.

.Devant ils ont proprement disloqué le pont du canal. Mais nous passons en file indienne. Un avion boche nous survole. Les fusils partent tout seuls. Le Boche s'esquive. Nous traversons Des faces hagardes, d'une blancheur de linceul, nous contemplent derrière des carreaux. A la tombée de la nuit, nous sommes aux premières maisons de défendu par un double réseau de barbelés.

Est-ce l'avion qui a signalé notre marche ? Nous recevons des 150 qui ratent la route, heureusement.

Un pauvre vieux s'en va vers un gros baluchon sur l'épaule, un enfant à la main.

J'm'en vas, dit-il, les Boches bombardent le /vill.age. ,11s 0,n|. évacué; à trois mille femmes et des enfants et des vieux comme moi, êt main- tenant tirent dessus. y a cinq femnies de tuées. J' m'en vas!

Nous contournons le village. La nuit est venue. L'artillerie boche envoie ses marmites dans les bas-fonds et déjà au loin s'allument des incendies, Nous arrivons sans pertes sur le chemin de et filons d'un pas agile sur le pavé boueux. Il ne fait pas bon par ici. Mais nous marchons plus vite que ne le croient les Boches. A huit heures, nous sommes à où notre campement, dépassant sans s'en apercevoir les avant-gardes, talonne les Boches. Les dépendances du château sont en feu. Le commandant juge imprudent de s'établir dans le village et tandis qu'on dispose les avant-postes, nous cassons la croûte dans un fossé et nous roulons tous notre couverture à la grâce de Dieu. Il fait un froid de loup. J'ai les pieds glacés, et je sens l'humidité de la terre me pénétrer les os. Mais je suis si fatigué que je m'endors quand même. ` 19 mars. A trois heures du matin, on nous éveille. Je grelotte. Nous allons un kilomètre plus loin cantonner à Ma section est dans un grenier. Je m'étends sur une poignée de foin près du caporal Darles et me rendors du sommeil du juste. A huit heures, sac au dos. Il paraît que nous ayons marché trop vite et pris la place du 22° qui arrive. Nous revenons à où nous devons rester vingt-quatre heures en réserve.

La 98 est logée dans une vaste terme dévastée, démolie par les obus, où, la veille une famille de cinq personnes a péri dans la. pave. Cette maison semble baignée de muettes lamentations, et quand nous en franchissons le porche démantelé, il me semble que nous entrons dans de l'horreur. Quelque chose de froid tombe sur nos épaules. Nous savons déjà le drame en gros, et je vois s'agrandir les yeux de mes poilus les plus endurcis. Un vieux du village, au milieu de la cour encombrée de débris, de meubles brisés, de linge et de paperasses pillées raconte avec de grands gestes brusques

» Il' ont amené tout c'qu'il' ont pu, monsieur, les vacques, les ch'vaux, les meub'es, les hommes, les femmes! Puis il' ont/dit à tous ceux qui restaient « Quand nous partirons mussez-vous » dans l'cave de c"te maison-là, c'est la» seule qu'on tirera point d'sus » Tout à- coup, vers quatre heures, voilà qui s'cavallent au grand galop derrière c'te colline là-bas. Puis voilà qu'j'sors et qu'j'voiS des cavaliers français. J'ap- pelle tous ces pauv' gens-là. Voilà qu'nous étions su'l'porte, là, et qu'j'causions avec nos cavaliers. Tout à coup, vrroum, v'la un gros zobus qu'arrive derrière la ferme. « Ahl que m'dit ces » gens, v'nez vite dans not'cave, m'sieur » Noël. Non, que j'réponds, j'file par » en haut! » "V'Ià qu'un aut' obus arrive, puis un autre, puis un autre, en plein dans l'cour, su' l'maison. Puis pus rien. Au bout d'un moment, j'retourne. Ah! monsieur, l'étaient tous morts 4' Tcave L'vieux, l'était berger au château Les Allemands voulions l'amener avec rtroupêau.mais li n'a point voulu vu par» grand âge, l'ont pas pu. C'est lui qu'a sauvé le château, m'sieur. Les Allemands y voulaient bouter l'feu donc, mais lui veillait, les en a empêchés. »

C. T.

(A syivre,.) r~ T.

lïvj^n&v § la W iîîe

DANS LES AMBASSADES

De Madrid

Le comte de la Torre de San Brâulio, attaché à la légation d'Espagne en Suisse, a quitté Madrid se rendant à Berne.

RENSEIGNEMENTS MONDAINS

On nous communique de Madrid M. Francisco de la Barra, ancien président de là République du Mexique, a été reçu par le Roi qui lui a fait un affectueux accueil. La comtesse René de Béarn, qui au cours de son voyage de retour du Midi a fait une chute ayant causé une légère fracture à un pied, est actuellement dans un état de santé annonçant un prompt et complet rétablissement. De Londres

Sir Robert Borden, premier ministre du Canada, inspectant les troupes canadiennes à Surrey Hills, a fait une chute et s'est rompu un ligament de la jambe droite. Des hommes de l'ambulance de campagne lui donnèrent immédiatement leurs soins, ce qui lui permit d'achever son inspection.

Mme J. d'Arruella, née d'Arnoso, fille de l'ancien secrétaire du roi de Portugal, comte d'Arnoso, vient de mettre heureusement au mondé un fils, Marius.

CERCLES

A T Aéro-Club de France.

Le Comité de l'Aéro-Club de France, réuni sous la présidence de M. Georges Besançon, secrétaire général, a décerné sa grande médaille d'or au sous-lieutenant Varcin, chevalier de la Légion d'honneur et médaillé militaire.

A l'issue de cette réunion a eu lieu le dîner mensuel, présidé par M. Daniel Vincent, sous-secrétaire d'Etat à l'aéronautique. MARIAGES

Hier a été célébré, dans la plus stricte intimité, à cause d'un deuil récent, le mariage du comte Armand de Gontàut-Biron, pilote aviateur, fils du comte Antoine de GontautBiroii et de la comtesse Antoine de GontautBiron, née La Panouse. tous deux décédés, avec Mlle Bùïchard, Elle de M. et de Mme Burchard, tous deux décédés.

La mariée était conduite à l'autel par M. Richard Magnus, son oncle. Le marié donnait le bras à sa tante, la baronne de Mandat Grancey, née Gontaùt-Biron.

Les témoins de la mariée étaient M. Richard Magnus, son oncle, et M. Lopez, vice-consul du Brésil ceux du marié le comte Raoul de Goritaut-Biron et le baron de Mandat Grancey, capitaine de frégate, ses oncles. Hier a été célébré, en l'église SaintHonoré d'Eylau, le mariage du comte André de Fels, lieutenant au 12e cuirassiers à pied, fils du comte de Fels et de la comtesse de Féls, née Lebaudy, avec Mlle de Cumont, fille de feu le vicomte de Cumont et de la vicomtesse de Cumont, née Fontenailles. En raison du deuil récent des parents du marié si cruellement éprouvés par la mort glorieuse dp leur fils Hubert, la' cérémonie a eu lieu dans la plus stricte intimité..

Le mariage du lieutenant Robert Le Marchand, du 70e régiment d'infanterie, fils de M. Le Marchand,.ministre plénipotentiaire, et de Mme Le Marchand, née Fprth Rouen, avec Mlle Fernande Lesage, fille de M. Lesage, décédé, et de Mme Lesage. a été célébré le 10 avril, dans l'intimité, à la chapelle de la S,ainte-Viere de l'église Saint-Nicolas, à Boulçgne-siir-Seine. s,

Mme C. Mitchell Depew dont on connaît le dévouement à l'égard dé nos blesses en son château d'Anel (Oise), transformé en ambulance depuis le début de la guerre, nous frie d'annoncer les fiançailles de sa fille, miss Frances Trenor-Park, fille de feu M. Trenor L. Park, avec le capitaine Ernest-Gérald Stanley R. A. M. C., de retour des Indes, où ^1 était chirurgien en chef d'un groupe d'hôpitaux pour les forces expéditionnaires, et en partance prochaine pour le front français. Le mariage ne sera célébré qu'après la guerre.

Le 26 avril sera célébré, à Malaga, le mariage de Mlle A. Maria, Diaz y Heredia avec M. Fernand Mora y Figuerà, fils de la marquise veuve de Tainaron.

BIENFAISANCE

De Nice.

La garden party de M. et Mme Ralph Curtis, que nous avions annoncée, agrémentée d'un concert fort intéressant, a eu lieu avanthier dans les très beaux jardins de leur villa Sylvia au Cap Ferrat, en faveur des artistes sans travail et de l'hôpital militaire de Beaulieu.

La vente, des plus fructueuses, était confiée, dit le New York Herald, à Mme Gordon Bennett, et à Mlles Sylvia Ciirtis, Gautier-Vignal, Carstairs,

Un très grand succès accueillit une pléiade d'artistes en tête desquels se trouvait Mme Georgette Leblanc-Maeterlinck, et qui'avaient apporté leur charitable concours.

On notait dans l'assistance des plus choisies

M. A. de Jolv, préfet des Alpes-Maritimes lady Bertie of Thame, Mme Whitelaw Reid, ancienne ambassadrice des Etats-Unis à Londres, et sa fille, lady Ward; M.Le,ishman, ancien ambassadeur des Etats-Unis duchesse de Trévise, duc de Vallombrosa, .princesse de Bcoglie, amial sir Alfred ValgeU M. Robert \V06d Bliss, conseiller d'ambassade des Etats-Unis à Paris; princesse de La Tour d'Auvergne, lady Eva Wemyss, duchesse de Gramont, lady Bateman, lady Rothermere, Mme Arthur Wil$on, princesse Galitzine, lady Michelham, sir Alan Johnstone, lady Waterlow, M. D. Durandy, prince et princesse Ghika, M. Lairolle,

député; Mme Louis Stern, marquise de Maleyssie,

comte et comtesse Jacques de La Salle, comte de Madré, Mme Calien d'Anvers, comtesse de Berteux, M. Xavier Leroux, M., Mme et Mlle Salles, Mlle Xantfto, capitaine Rose, Mme Hamilton, Mme Marcellin, M. et Mme Charles Carroll of Carrolton. Mlle Paget, M. Russel, M. Eiffel, comtesse de Gùébriant, comtesse de Gontaut-Biron, comte Zouboff, comtesse d'Hautpoul,, comte Chevreau, Mme Mackay, M. Stopford, M.' Meletta.

DEUIL

Les obsèques de Mme Paul Dondenne ont été célébrées avant-hiery à midi, en l'église Saint-Frariçois-de-Sales, au milieu d'amis émus et recueillis.

Le deuil était conduit par M.Paul Dondenne, mari de la défunte, M. Dondenne, son beau-père, M. Georges Dondenne, avocat à la Cour d'appel, sous-lieutenant au ministère de la guerre, son beau-frère.

L'absoute a été donnée par M. l'abbé Lemoine, ami de la famille.

A l'issue de> la cérémonie, le cercueil a été déposé dans les caveaux de l'église pour être inhumé ultérieurement en province. Avant-hier, en l'église Notre-Dame de Passy, ont eu lieu, dans la plus stricte intimité, les obsèques de Mme M. Chevalier, veuve de M. Martial Chevalier, ministre plénipotentiaire.

La défunte était mère et belle-mère de M. et Mme Martial Chevalier, de M. et Mme Armand Brun, du capitaine et Mme duBoscq de Beaumont, dé Mlle Chevalier de M. et Mme E. Chevalier.

Le corps de notre regretté confrère du T-emUs, M. Jacques Hébrard, a été provisoiT renient inhumé à Menton, en attendant que les circonstances permettent, suivant la volonté du défunt, de procéder à l'inhumation définitive, à Grisolles (Tarn^et-Garonne).. Nous apprenons le décès de Mme Le Chevallier de Boisval. Etant données les cir-

constances .actuelles et suivant les volontés de la défunte, les obsèques seront célébrées dans la plus .stricte intimité.

NfOiis apprenons la mort du lieutenant Alexandre Piersan, observateur à une escadrille, cité plusieurs fois à l'ordre de l'armée, fils de M. et 'Mme Ottho Pierson, mort pour la France le g avril 1917, à l'âge de vingt-quatre ans.

Nous avons annoncé la mort de la comtesse Jean Cagninacci, néeGiorgi; elleétaitla mère de la comtesse Hector Cagninacci et de la comtesse Gabriel de Choiseul-Praslin. Les obsèques seront célébrées aujourd'hui vendredi à midi, en l'église de Saint-Pierre du Gros-Caillou, sa paroisse, l'inhumation aura lieu au cimetière du Montparnasse. Prière de considérer le présent avis comme faire-part.

On annonce la mort de M. Louis Baudry, maire et ancien président du Tribunal de commerce de Honfleur, conseiller général du Calvados, décédé à soixante-six ans. De Versailles, on annonce la mort du vicomte de Monterno, décédé à la suite d'une très courte maladie.

Dé son mariage avec Mlle d'Hespel de Givenchy, le défunt eut cinq enfants, deux fils enlevés prématurément et trois filles. Il était le frère de la marquise de Tristan. Le New York Herald annonce de Londres la mort de M. Charles Edwin Haig, cousin du maréchal sir Douglas .Haig et descendant de James Haig, dix-septième laird de Bemeryde.

Serigny.

DEUIL IMMÉDIAT

AU CHAPEAU ROUGE TEINTURERIE 80, bd Haussmann; 66, r. Rivoli 120, r. Lafayette 5, av. Mozart. Usine: 40, r. Hôtel-de- Ville, Paris.

–^y^^ss-

Journaux et Périodiques

Déclarations de M. Branting

M. Branting, le chef des socialistes suédois, qui voyage comme on sait, en Russie, a fait au correspondant du Temps à Pétrograde des déclarations dont nous extrayons ce passage J'ai demandé à M. Branting si l'on peut compter que les Allemands accepteront les conditions des alliés dans leur nouvelle défi- nition.

Ceci me paraît presque impossible de la part des dirigeants en Allemagne, me répond M. Branting. En revanche, je suis absolument sûr que la révolution russe aura une grande répercussion en, Allemagne. Seulement, il importe d'attendre quelques mois pour assister à cette répercussion, car elle dépend en grande partie de la manière dont s'établira définitivement le nouveau régime en Russie. Il serait dangereux, en tout cas, de se faire des illusions à ce sujet.

» Les réformes intérieures que le gouvernement allemand se propose de réaliser sont en liaison directe avec les événements de Russie, mais j'ai des raisons de croire que ces réformes ne seront pas celles que désire la démocratie allemande.

«Vous me demandez si l'Allemagne voudra profiter de la crise en Russie pour déclencher une vigoureuse offensive sur le front oriental. A mon avis, l'Allemagne a de très sérieuses, de très impérieuses raisons politiques pour ne pas risquer cette poussée. C'est tout ce que je puis dire, à présent l'avenir nous dira le reste. »

Qui sait?

Lettre de soldat

La Liberté publie un article du capiHaine Vidal où est exalté l'héroïsme d'un officier iiié à l'ennemi, le capitaine Dubarle, qui était ancien député progressiste de Saint-Marcellin.

Au cours de cet article, le capitaine Vidal cite d'admirables lettres dont voici la dernière < <,

Pour combien da temps en avons-nous encore? Pour longtemps, je le crains, mais il ne faut pas s'en désoler. Au mois de décembro, je vous ai envoyé un sermon sur la joie maintenant, ce serait l'heure d'un sermon sur la patience.

Dans la mystique religieuse du treizième siècle, les vertus étaient divisées en vertusmères et vertus-filles. Or, la force avait pour filles, la patience et la persévérance. C'est d'une bien profonde vérité que cette classification imaginée par quelque moine au fond d'un cloître du moyen âge. Aujourd'hui, on dirait peut-être que ce qui procède avant tout de la force, ce sont des qualités éclatantes comme le courage, la générosité, la puissance. Et le subtil analyste d'il y a sept siècles donne à cette puissante qualite, la force, ces deux filles en apparence modestes et effacées patience et persévérance.

J'ai toujours admiré cette merveilleuse clairvoyance de notre vieux symbolisme. Soyons forts, et pour cela, soyons patients et persévérants. La guerre, qui, en apparence, n'est que sauvagerie et brutalité, fait appel aux ressorts les plus secrets de l'âme, et la valeur morale est parfois plus décisive que la puissance matérielle.

Préparons-nous donc à attendre, à espérer toujours et quand même. Que l'été passe et que l'automne revienne sans que la paix soit là, ne nous indignons pas, ne désespérons pas. Avec la même volonté, la même clairvoyance intrépide, ne considérons que le but à atteindre et le salut de notre pays. Nul ne souffrira plus de ces nouveaux mois de luttes, de ce second hiver dans la neige et le froid, que nos soldats. Pourtant, nous l'accepterons sans murmurer. Il faudra suivre notre exemple et, si notre épreuve est plus longue, il faudra, pour nous récompenser, que vous nous aimiez deux fois plus. Ainsi le héros encourageait ceux de l'arrière.

La crise des transports

Du Cri de Paris, ce fait presque fabuleux

Si l'on vqus, disait qu'une voiture chargée d'avoine n'a pu être livrée parce que le chevat qui y est attelé est incapable de se mouvoir, n'ayant rien mangé depuis trois jours, vous trouveriez le conte absurde.

]Vla;is ce qui suit, pour n'être pas un conte, n'en est pas moins extravagant.

Harcelés par leurs clients, qu'ils ne peu-

venl servir, les marchands do charbon V.

et N: ont pris le parti de leur communiquer cette lettre, signée de leur armateur rouennaisv

« Vos péniches sont pleines, mais nous ne pouvons vous les faire remonter à Paris, les remorqueurs n'ayant pas de combustible » Au pays de la mort

Mme Edith Wharton, l'éminent écrivain américain, rend compte, sous ce titre, dans le Sun de New-York, d'un voyage de deux jours qu'elle a été auto risée à accomplir à travers la régwn de Montdidieret.de La Fère.

Mme Edith Wharton s'est trouvée devant un cimetière allemand soigneuse^ ment entretenu, à l'entrée duquel on lit « Je suis la résurrection et la vie » IÇt,à ce propos, elle ajoute:

Dans tout ce pays, l'aspect des nombreux cimetières allemands témoigne de l'abîme qui sépare la mentalité des deux races. Au château de Goyeneourt, les Allemands ont ouvert et violé les sépultures des châtelains à Nesles, ils ont arraché les pierres funéraires pour en faire une plate-forme pour un canon de gros calibre. J'ai vu, en traversant

un village, toutes les fosses du cimetière béantes et leurs dalles, brisées, entassées au milieu des débris et des ordures. Et pourtant, tout le long de notre route, je n'ai jamais vu une plante déracinée ou une pierre déplacée dans aucun de ces beaux cimetières allemands, entretenus comme des jardins. Tel est le respect des Français pour la mort, qu'il s'étend jusqu'aux tombes d'un pareil ennemi

Mme Edith Wharton fait ensuite les observations que voici:

II y a une différence bien marquée entre cette destruction et la sauvagerie de la première année de la guerre. Celle-ci était le débordement d'une armée enivrée de succès, entraîné par l'élan même de la victoire, et assouvissant sa rage sur tout ce qui se trouvait sous ses pas; tandis que la destruction que laisse derrière elle cette dernière retraite montre la volonté rèfiéchied'assassiner le pays même, avec ses habitants, et d'en faire le plus aride des déserts. Et cette diabolique et systématique cruauté a été appliquée à des gens que les Allemands avaient tenus pendant deux ans sous le joug pesant de leur servitude. Ce peuple avait peiné, travaillé sous leurs ordres, les avait logés dans ses maisons et nourris de ses récoltes. On aurait pu croire à un mouvement de compassion et d'humanité, même de la part de tels oppresseurs. Le Liseur.

La dévastation allemande J'ai rencontré hier un des membres de la commission des affaires extérieures, M. Delahaye, qui revient avec quelques-uns de ses collègues de faire une enquête dans les régions libérées. Du récit qu'il m'a fait de ce douloureux pèlerinage je ne veux retenir que sa conclusion. Elle s'impose à l'attention des pouvoirs publics.

Jusqu'à présent, il n'y a guère que quelques journalistes et quelques parlementaires qui ont pu visiter les villages systématiquement dévastés, constater le vol et la rapine allemands. Tous les actes sauvages accomplis par l'ennemi i en retraite ont été minutieusement décrits.

On sait maintenant, en France, qu'il ne reste plus une pierre des hameaux reconquis, que les arbres des vergers et des routes, mutilés, coupés, broyés, font des jolies campagnes françaises d'affreux déserts.

L'imagination évoque ces ruines. Mais comme les événements surgissent quotidiennement, la vie reprend tous ses droits et ceux qui n'ont pas vu oublient la mort.

11 faudrait donc que, sinon tous les Français, cela serait impossible, mais que tous ceux qui, à un titre quelconque,, les représentent voient ce qu'ont vu quelques députés et journalistes, ce que voient tous Jes jours les soldats qui vivent dans la dévastation allemande. Ils le diraient à leurs compatriotes, ils évoqueraient tous les jours à leurs yeux, le spectacle lugubre.

Des villages absolument semblables à ceux que nous habitons, leur diraient-ils, ont été détruits. Les Allemands on-t incendié les maisons, ils ont fait sauter les murs à la dynamite, ils ont défoncé le sol, brisé ou brûlé tous les meubles, cassé les chaises, emporté ce qui avait la moindre valeur, volé l'argent et les titres cachés dans lés armoires. Ils ont déraciné les ceps de vigne, retourné les champs de blé ensemencés, empoisonné ou souillé l'eau des puits. Cela, nous venons de le voir et nous vous jurons que ce n'est point de la littérature de guerre, que c'est l'expression même de la vérité. Qui pourrait tenir ce langage ? Les représentants élus des cantons de France, par exemple, les conseillers généraux. Il serait, semble-t-il, lorsque la situation militaire le permettra, assez facile de désigner dans tous les départements de France des délégations composées de conseillers généraux appartenant à tous les partis politiques, délégations qui se rendraient dans les régions libérées et constateraient.

Ainsi, d'un bout à l'autre du pays, il y aurait des hommes, des Français, qui pourraient dire à leurs commettants Nous avons vu. Ces crimes sont inexpiables et nous ne devons pas permettre qu'ils restent impunis.

Les soldats,à l'avant,ont le sentiment aigu de ces choses. ̃

Il faut qu'on l'ait à l'arrière.

Le moyen qu'indique M. Delahaye, et que je ne fais que suggérer, paraît excellent.

Il mérite tout au moins qu'on l'étudie. C'est à cette fin que j'ai tenu à le signaler.

Auguste Avril.

Inîopçiations

Exposition

Exposition

Le 15 avril, galerie Brunner, 11, rue Royale, ouverture de l'exposition de la Miniature, sous la présidence de M. H. de Callias. On y admirera les portraits de Jane Desclos et de Jane Pierly, par Marcelle Aubé.

Jean de Paris.

Gazette des Tribunaux

Tribunal DE police correctionnelle L'enfant du Lac ou le Moïse de Vincennes.

Le 21 mars dernier, dans une allée du bois de Vincennes, près du lac Daumesnil, M. Chalvet découvrit au pied d'un arbre une espèce de paquet contenant, enveloppé dans une couverture blanche, un enfant, âgé de quelques jours, vêtu d'une chemise blanche, d'une brassière marron à pois blancs, d'un lichu blanc, de langes de coton et coiffé d'un bonnet rose.

M. Chalvet s'empressa de porter sa trouvaille à la mairie de Charenton, où l'adjoint au maire crut devoir aussitôt dresser un acte de naissance, dent voici quelques passages

Le 21 mars 1917, M. Charles Chalvet, vingt-six ans, cordonnier, rue des Sapins, à Charenton, nous a présenté un enfant du sexe masculin, paraissant âgé de dix jours, et qu'il a trouvé aujourd'hui, à dix heures du matin, dans le bois de Vincennes, près du lac Daumesnil. Cet enfant est bien constitué. Aucun indice de papiers ne permet l'identification. Les linges ne sont pas marqués. Nous avons donné cet enfant le prénom de Charles et le nom de Dulac, et l'avons mis, ce jour même, à la disposition de M. le commissaire de policede Charenton.

L'enfant avait, pour mère, Mlle Lucie Moreau, âgée de dix-huit ans, ouvrier^

agricole, employée rué Salat-Manâé, à Saint-Maurice.

Interrogée, la jeune fille raconta que, déjà mère d'un enfant 'de deux ans, élevé « au pays » (dansia Haute-Vienne), elle avait été effrayée à la perspective d'avoir à subvenir à l'entretien d'un nouveau bébé. Au sortir de l'hôpital, ajonta-t-elle,, je n'ai pas eu le courage de conduire mon enfant à l'Assistance publique. Je l'ai porté dans le bois de Vincennes. Mais, dissimulée dans un taillis, j'ai attendu le .passage d'une personne'qui le prendrait. Et puis je restais là pour, au besoin, me porter au secours de mon enfant en cas de danger. Je ne suis partie et retournée chez ma tante que quand j'ai vu qu'un homme l'avait ^découvert et l'empoiv tait. Je regrette bien ce que j'ai fait. Poursuivie devant la 8e-9B Chambre correctionnelle, présidée par M. Masse, la jeune fille a été, après réquisitoire de M. le (substitut Barathon du Mouceau, condamnée, pour abandon d'enfant dans s un lieu solitaire, à six mois de prison, avec sursis.' •.

Mais l'enfant de Mlle Moreau se. trouve actuellement avoir un double acte de naissance, le premier, sous son vrai nom de Moreau, le second sous celui de Charles Dulac que, dans son zèle, ingénieux, lui a décerné l'adjoint au maire de Charenton, donnant au bébé le prénom de M. Chalvet qui l'avait, sauvé, près du Du lac.

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Nouvelles Diverses

La Température

Le temps en France est généralement puar geux ou couvert. On signale de là neige, 4 Lorient et à Belfort. La température a mpi}té sauf en Bretagne. D'après le Bureau centrai météorologique, un temps nuageux, brumeux avec quelques pluies est probable. A Paris, hier matin, 1" et à cinq heures. 10°. Temps frais pluie le soir.

(La température du 12 avril 1016 était à Paris le matin 2° le soir, 10°. Journée pluvieuse.)

Monte-Carlo. Température. prise sur la terrasse du Casino de Monte-Carlo, à midi ¡ 25°. Temps beau.

viande frigorifiée

Le comité consultatif de taxation. • s'est" réuni- hier, à la Préfecture de police, pour étudier les modifications à apporter à la taxe de la vente au détail de la viande congelée, à la suite de l'élévation du prix de cession en gros de cette viande par l'Etat.

Il a émis l'avis que l'augmentation devait porter exclusivement sur les morceaux choix et ne pas atteindre les morceaux de consommation courante.

Entre Algériens

Une dizaine d'Algériens employés dans les usines sont allés attendre, avant-hier soir, deux de leurs compatriotes qui étaient dans un débit, 35, rue Mademoiselle. A leur sortie, ils ont fait feu sur eux. L'un des (ïeiix, Ben Daoub, a été tué l'autre, Ben Karris, grièvement blessé.

Le motif de ce crime est une vengeapfie assez difficile à expliquer et qui tient, paraitil, à des questions à la fois de religion et de tribu.

DEPARTEMENTS

Récompenses aux cultivatrices

Evreux. Mardi, à l'hôtel de ville de Bourg- Achard (Eure), a eu lieu la remise par le syndicat agricole de Roumois, de diplômes d'honneur et de mérite aux culti?1 vatrices qui ont ensemencé toutes leurs terres et obtenu de bonnes récoltes pendant l'absence de leurs m>ris mobilisés.

Malgré le temps affreux, froid, neige, grêle, la salle était pleine. M. Emmanuel Boulet, président du syndicat agricole, a prononcé un discours dans lequel, après avoir adressé un pieux et respectueux souvenir-, aux braves tombés au champ d'honneur, il' a exposé le but de la réunion. II a parlé' ensuite des deux fléaux qu'il faut combattre la dépopulation et l'alcoolisme.

Après la réponse du maire, trente et un diplômes ont été remis, dont une dizaine a des jeunes gens et jeunes filles do quinze à dix-sept ans.

Des nouvelles d'Allemagne

Saintr-Dizier Un soldat allemand, Robert Seller, appartenant au camp de prison- niers employés aux travaux de la Ballas- tière, à Saint-Dizier, recevait dernièrement de sa femme, qui habite Berlin, un colis contenant des noix. Dans un de ces fruits, dont la coquille avait été soigneusement refermée, il trouva un billet roulé, sur lequel il apprit que ses enfants étaient morts de; faim, et que sa, femme préférait la mort à l'affreuse misère. Désespéré, Seller s'est suicidé en se tranchant la gorge.

Arguai.

Nouvelles Financières

BOURSE DE PARIS

Paris, le 12 avril 1917.1

Le marché conserve ses bonnes dispositions. Le large concours financier que le gouvernement américain compte nous apporter, fait la pluslieureuseimpression.Les changes continuent à s'améliorer.

INFORMATIONS FINANCIERES BILAN DE LA BANQUE DE FRANCE.– Du 5 au 12 avril 1917

EN MILLIERS BE FRANCS

(Encaisse ,3.274.674 -f S. 777 Or ( A l'étranger. 1.947.671

Argent 259.605 1.(534. Disponibilités et avoir à 780.280 IS. l~~9

l'étranger 780.280 -f 18.179

Portefeuille 493.068 111 .Sciû Effets prorogés. 1.2(51.885 4.119 Avances sur titres. 1.181.999 + 6.037 Avances permanentes à

l'Etat 200.000 » Avances nouvelles à l'Etat 9.800.000 + 200.000 Bons du Trésor français es-

comptés pour avances de

l'Etat à des gouverne-

ments étrangers 2.255.000 + 15.000 Dépenses 14.312 -f- CU8 BIllets en circulation 18.844.126' + 9i.ti79 Compte courant du Trésor. 91.048 + 4.935 Comptes courants particu-

liers 2.510.370, -f- iOO.377 Bénéfices bruts des escompT

tes et intérêts divers de

la semaine f 2.791

PRETS DE TITRES A L'ÉTAT. le Journal officiel publie une nouvelle liste de valeurs pouvant faire l'objef de prêts à l'Etat.* Il s'agit de va- leurs américaines parmi lesquelles les actions dés chemins de fer suivants Baltimore and Ohie, Atlanl% Hoast Line, Chicago Mihvaukee, Norfolk and Western, Union Pacific, Louiaville and Nashville. Demên;e l'État accepte les actiaas


CHRISTUS

International Harvester, American Smelting. (Sont également admises les actions Utah Copper par contre, sont supprimées des listes antérieures de titres pouvant être prêtas, les actions Chino Copper, Miami Copper, Ray Consolidated et Butte and Superior.

MARCHE OFFICIEL

Comptant

S O/O Défense n10 Act. Métropolitain. 409 50 § (ibera. S845 –Nord-Sud. 116 30/0 0185 –Omnibus. 403.. 3 1/2 0/0 •• •̃ –Voitures iCh.deferdal'Etat. 393 50 –Distribution. 365.. «aroo1914 424.. –Suez ..4380.. Ville da Paris 1865 525 Extérieure Esp« 102 75 1871 357. Argentin 1907 1875 493.. 1911. 86 35 1904 307 Egypte unifiée. 92 50 1912 219.. Japonais 4 0/0. S7 5.0 *0 Banquede Francs 1913. 535.. Crédit Foncier. Serbe 5 0/0 399.. Banqueda Paris. 1002.. Russe- 1867-69. (Comptoirnat.d'Esa. 798,. 1891-94 56 50 iCrèdit Lyonnais 1175.. 1909 7150 Communales 1899. 330 Andalous 429 1908. 355 Nord-Espagne 420 1912. 187 Obl.Nord-Èspag.1ro 409.. Foncières 1909 187 50 Sarajosso 42. i 4 0/01913 417.. Rio-Tinto. 1775.. ,Act.Esf -771.. Brianskord 410.. •Obi. Est 30/0. 337.. Naphte. nouv 331 50 Prowodnik. 385 iAct. Nord 1300.. Aciéries Marine. 2125.. 3bl. Nord 3 0/0. :S41 50 Commentry-Fourch. 1745. nouv. 335 Raffinerie Sayord.. 455 Act. Orléans. 1087 Havraiss d'Easrgie éiect. 575 Obi. 0rleans30/0. 355 Ponnarroya. 1900 nouv.. 330 Boleo Obi. Ouest 3 0/0.. 360 Bergougnan 1300 nojï. 344 50 Montbard. 430.. Act.P.-L-M 1000 Trefileries du Havre 225.. Obi. Lyon fusion. 323 50 Tabacs Philippines. 805.. ̃ non». 321' Sucreries Ejypto 320 lotion Midi. 9!0 Chicago. 495 75 9bl. Hidi 3 0/0. 333 Est-asiat. Danois nou» 328 OuestOural. 346.. Syndicat des banquiers en valeur! Comptant

;ape Copper 125 Blodderf B 206 Saoutchouc 201 SSount Elliot 142 Chartered. 17 i Randfontein fllaltzofffun.) 578 RandMines. 90.. Crown Idines 70 i Robinson Gald 22 De Beers 354 j Bakou. 1760.. EastRand. 16 ..jSpassky 52- FerreiraOaep. Tharsis 147.. Coldfields 41 i Toula. 1290.. Baiaccaiord.). 146 50 j Hlonaoof 5 »«). 570 MARCHE DES CHANGES

Londres, 27 16 1/2 à. 211/2 1 Norvège 1 69 à 73 Danemark 1621/2 à 66 1/2 Portugal 345 à 65 Espagne. 6141/2 à 201/2 Petrograd.161 à66. Hollande. 2311/2 à 351/2 Suède; 171 .à75. Italie. 781/2 à 801/2 Suisse. 111 àll3 He.w-York5 68. à 73. ICanada. 5661/2â711/2

MESURES DE GUERRE

Aujourd'hui vendredi, ouverture, des pâtisseries, confiseries et chocolateries fermeture des grands magasins à 6 h. 3/4- fermeture e à 7 heures des bureaux de poste et télégraphes; arrêt du Métro à 10 heures.

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Comment paraître plus jolie

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VISION EXTRAORDINAIRE Pour la période des fêtes de Papes

COURRIER DES THEATRES

THÉATRE DU NOUVEL.AMBIGU Lili, comédie-opérette en trois actes de Alfred Hennequin et Albert Millaud, musique d'Hervé.. ̃-•.•̃̃̃ Dans la nuit du 8 au 9 avril 1882, le théâtre des Variétés fêtait joyeusement la centième représentation- de Lili. Les invitations, nous racontent MM. Edouard Noël" et Edmond Stbullig- dans leurs Annales du théâtre, portaient: en costume de 1830 à 1835. Bertrand, le directeur des Variétés, parut dans une superbe capote de caporal de voltigeurs; Alfred Hennequin était absolument méconnaissable en sapeur.de la ligne: pantalon rouge, petite veste de manœuvre, képi monumental et trogne illuminée. A trente-cinq ans d'intervalle, presque jour pour jour, le Nouvel-Ambigu fêtait hipr le succès de Lili par une reprise très brillante et qui ne fournira pas moins de cent représentations. Il y avait également un directeur dans la salle, M. Jean Coquelin. Il ne portait pas un uniforme de caporal de voltigeurs. Il arrivait, en veston de voyage, de la belle, et fructueuse tournée qu'il a poursuivie en Espagne et en Algérie, malgré la menace des *s sous-marins, pour servir la meilleure propagande française. Et l'excellent artiste était félicité plus cordialement que ne le fut, au souper de centième, le directeur-voltigeur Bertrand.

De toute cette série, de pièces faciles -et aimables qu'on peut appeler « le répertoire judic », des Niniche, des Nitouche, des Roussotte, qu'Albert Millaud confectionna avec les collaborateurs les plus divers, les plus fameux et aussi les plus modestes et désintéressés, Lili est la fantaisie la plus originale et délicate. C'est une comédie, en trois époques. En 1842, une jeune fille, Lili, aime un simple « pioupiou >, un clairon qui n'ose enlever la demoiselle, n'ayant jamais convoité que la bonne. En 1850, Lili, devenue la baronne de la Grangte-Batelière, se retrouve en face du pioupiou devenu sous-lieutenant et qui prend sa revanche. En 1882» le pioupiou, devenu général, sort de sa retraite pour obtenir que- la douairière Lili consente au-mariage de deux jeunes gens.

Le troisième acte, où les amants d'un jour se retrouvent, se reconnaissent et sont indulgents à l'amour, au souvenir de leur amour, est d'une imagerie charmante, avec une émotion légère et discrète. Jamais accessoire de théâtre ne fut plus heureux que ce carnet sur lequel Lili laissa « une page blanche que trente ans de vertu revêche n'ont pas réussi à effacer >.

Mme Jane Pierly qui interprète le double rôle de Lili-AntQnine, la grand'mère et la petite-fille, a obtenu un succès personnel plus grand encore que celui de ses deux dernières interprétations de la Roussotte et de Mam'iello Nitouche. C'est que le rôle de la comédienne est plus développé dans Lili jeune fille, jeune femme, et grand'mère et -jeune fille simultanément! Mme Jane Pierly n'y dépense pas simplement cette jeunesse légère et spirituelle qui est l'un de ses plus beaux dons elle a l'occasion de découvrir, avec un naturel étonnant, une simplicité exemplaire, la plus délicate sensibilité. Dans le même temps, elle enlève avec une facilité ravissante les airs si légers d'Hervé, et avec une verve entraînante la fameuse chanson provençale « Qjies aco, ? digue din .don On .a .très, longuement applaudi cette belle et vivante artiste., et auprès d'elle Mr. Albert Brasseur qui, pour avoir mis une sourdine à son éclatante fantaisie et pour jouer avec la plus savoureuse discrétion le troisième acte, reste la joie de la soirée et débride au second acte sa gaieté rayonnante. Son Antonin Plinchard est d'une diversité parfaite pioupiou timide, lieutenant résolu et vieux général d'une composition où l'art du grime égale l'art du comédien. M. Gaston Dubosc est extrêmement comique dans le vicomte de Saint-Hypothèse qui rajeunit en vieillissant et, de cacochyme, devient gâteux, puis vieux marcheur.. ̃ •- MM. Numès, Mathis, Mmes Annie Warley, Blémont, etc., collaborent utilement au succès de cette reprise qui complète la saison dramatique du Nouvel-Ambigu, heureuse, fructueuse et très instructive pour tous ceux, auteurs et spectateurs, qui s'inquiètent de l'orientation du théâtre.

Régis Gignoux.

Ce soir

A la Comédie-Française. à 7 h. 4p,£a Marche. nuptiale (MM. Georges Berr, Grand; Mpies Lara, Piéi-at).

Aux Variétés (Tél. Gut. 09-92), 8 8 h. 1/4 Max Dearly dans le Roi de l'Air (Jane SaintBonnet, Landrin.Rëschal, Gibard, DaubrayJoly, Kitty-Ilott). r •̃̃ à 'là- Porle^Saint-Martin, a 8. heures, la Jeunesse de fouis XIV (M. Félix Huguenet, Mme Marguerite Morenb M. Louis Gauthier MM. Gandéra, Monteux, Cahuzac; Mmes Carmen Deraisy, Villeroy). Au Vaudeville, deux matinées par jour: à 2 h. 1/4 et 4 h. 1/4. Soirée à 8 h. 1/2, le samedi et le dimanche: Christus.

Au Gymnase (Tél. Gut. 02-65), tous les soirs, à 8 h. 45, la Volonté de l'Homme (Signoret, Jane Renouardt, Lefaur, Joffre et Guyon fils). Jeudis,, dimanches et fêtes, matinée a 2 h. 45.

A la Gaîté-Lyrique, relâche. Demain, à 8 heures, la Favorite (Mlle -Hélène Misey,; MM. de Lerick et Valmoral).

Au théâtre Sarah-Bernhardt, relâche. "Demain, à 8 heures, les Nouveaux Riches (M. Tarride Mme Jeanne Cheirel Mlles Germaine de France, Suzy Depsy MM. Chameroy, Grouillet, etc.).

Au théâtre Antoine, à 8 h. 1/2, Monsieur Beverley, avec M. Gémier, Arquillière, Suzanne Munte, Louis Maurel, Cath. Fonteney, Jeanne Fusier, Escoffier, etc., etc., et Marcelle Géniat. Au Palais-Royal (Gut. 02-50), à 8 1/2, Madame et son filleul (MM. Le Gallo, Lamy. Gabin et Palau; Mmes Tempiey, Morgane et Albany). Matinées les jeudis et dimanches, à 2 'h. 1/2. Aux Bouffes-Parisiens, relâche. ̃ Demain, le Nouveau Scandale de Monte-Carlo, comédie en 3 actes de M. Sacha Guitry.

A la Renaissancê(Nord 87-03), à 8 h. 4/4, le Minaret (Mmes Cora Laparcerie.M.Lelières, Yvonne Legeay, Balza, Lanthelme et Raphaële MM. Armand Bernard, Lerner, Bos- sis, là danseuse Djanil Anik). A l'Athénée (Tél. 282-23), à 8 h. 1/2, Chichi (Cassive, Rozenberg, Cazalis, Cousin, Paulette Lorsy, Germaine Ety, AliceAël et Baron fils). Matinées samedis et dimanches. Au Nouvel Ambigu, à 8 h. 1/4, Lili (M. Albert Brasseur Mme Jane Pierly; MM. Numès, Mathis et M. Gaston Dubosc). Matinées jeudis et dimanches.. Au théâtre Réjane, relâche. Demain, Within the law (Mmes Véra Sergine, Marfa Dhervilly, Villeroy-Got MM. Duquesne, G. Raulin, Marnay et M. Séverin-Mars). Au théâtre Michel (Gut. 63-30), à 8 h. 3/4, Eve Lavallière dans Carminetta opérette nouvelle (Fernand Frey, Yvonne Reynolds, Jeanne Véniat, Pomponnette, Lérie et Jeanne Loury). M. Aimé Simon-Girard dans le rôle de Harry.

Au théâtre Edouard-VII (Tél. Louvre 32-60), tous les soirs,. à h. 45, la Folte-nuit ou le Dérivatif (Marguerite Deval, Harry-Baur Mlles Marien, Goldstein M.Jean Silvestre). Dimanches et fêtes, matinée à 2 h. 1/2. Aux Capucines, à 8 h. 1/2, Où Camp't-on ?. Aux Capucines revue de Bin (Misa

Campton Mlles Mérindol, Rysor et Hilda May; MM. Berthez, Arnaudy, G. Bataille,etc.); Au-dessus de l'entresol; Premier succès. A l'Apollo, relâche. -Demain, à 8 heures Mam'zelle Vendémiaire (Girier, Victor Henry, Victor du Pont, Massart, Sidonac et M. Andréyor Mlles Jenny Bernais, Jane Ader et Gina Féraud). Au Trianon-Lyrique, relâche. Demain, à 8 heures, la Vivandière (Mmes Marie Delna, Brany MM. LaTaste,Sainprey, Pasquier, Jouvin). ̃•̃̃̃̃•' .'Ait Grand-Guignol, à 8 h. 1/2, le. Baiser mortel; Un Réveillon, au Père-Lachaise TA-?manlde paille. Matinées samedi et dimanche. Au théâtre de la Scala (Tél. Nord 35-86), à 8 h. 1/4, Champignol malgré lui (Marcel Simon, Gôrby Lucile Nobert Etchejfâre, Isab. Fusiér, Mad. James, Ransard et Ltirville} Au théâtre Caumartin (25, rue Caumartin), relâche. Demain, à 8 h. 1/2, la revue Gaspard à Paris (Mmes. G. Williams, Mary Théry Mary Brown MM. H. Fabert, Carlbs-Avril, Trévoux, Georgé, Joachim, M. Coste, etc.).

Au théâtre Impérial, demain, réouverture. Première représentation de:A la papa, revue en deux actes de Ti. Henry Caen (Mmes Yvonne Harnold, Rosine Derys, Suz. Mainville MM. Zidner, Monteil, Argentin, Lacoste, etc.).

SOCIÉTÉ SHAKESPEARE

Samedi prochain 14 avril, à 4 heures, à l'hôtel du Palais d'Orsay, le Comité de direction'de la Société Shakespeare donnera une réunion, au cours de laquelle on entendra une allocution de S. Exc. M. J. Sharp, ambassadeur des Etats-Unis, et une causerie de M. Gémier, directeur du théâtre Antoine, sur « les buts de la Société Shakespeare », Une tasse de thé suivra cette matinée, qui a lieu sur invitation.

A l'Opéra. M. Battistini, arrivé hier à Paris, assistait déjà ràprè3-rp.idi aux répétitions que dirigeait le maestro Arturo Vigna. ̃ Le grand' tragédien lyrique, que l'on àûrïi la joie d'entendre demain et aux soirées de la. semaine prochaine, interprétera successiveriiënt les principaux rôles de son répertoire, ceux-là mêmes dans lesquels il a remporté ses plus retentissants triomphes. 'Demain soir; le public parisien aura, l'exceptionnel privilège d'applaudir M. Bàttistini dans Hamlet.

Messidor, dont la reprise a justifié toutes les prévisions des amis de la musique française, et qui à chaque représentation a vu le nombre de ses admirateurs s'accroître, sera donné à la soirée de dimanche.

Le beau drame de M. Alfred Bruneau bénéficiera d'une distribution remarquable, avec Mlles Lapeyrette et Yvonne Gall, MM. Laffîttè, Delmas, Noté et Plamondon.

A l'Odéon.

L'Aventurier;,qui remporte un si brillant succès sur la scène du Second Théâtre-Français, sera donné demain samedi, à deux heures, en matinée d'abonnement (série orange), MM. Desjardins, Mosnier, Dauvillier, Darras, Mmes Kerwich, Paule Andral, La matinée d'après-demain dimanche sera tout entière consacrée à Favart, avec les Trois sultanes et la Chercheuse d'esprit.

Aux Variétés.. Aujourd'hui, à 3 heures, représentation de gala au protit de l'Œuvre du Ravitaillement des militaires de passage à la gare de ParisNord, avec le concours de l'Opéra, la Comédie-Française, l'Opéra-Comique, etc., et sous la présidence de M. Adrien Mithouard. A 8 h. 15, le Roi de l'air (Max Dearly).

Au Gymnase, l'accueil du public à la répétition générale et à la première représentation' de, la Volonté de l'Homme, la'pièce nouvelle de M. Tristan Bernard, fut enthousiaste. Ce soir, réception du service de seconde. Dimanche prochain, à 2 h. 45, première matinée. ̃ ̃

A la Renaissance..

A l'occasion des fêtes de Pâques, Mme Cora Laparcerie, en jouant tous les soirs le Minaret, a. voulu savoir si le public viendrait à son théâtre, même les jours de fermeture à 10 heures, du Métro. Le succès a dépassé son attente, et c'est/chaque jour une foule de spectateurs enthousiastes qui viennent admirer la belle pièce de M. Jaccjuès Richepin et acclamer ses interprètes Mme Cora Laparcerie MM. Armand Bernard, Lerner, le fantaisiste et talentueux transfuge, e du café-concert Bossis, d'Heppe Mmes Mariette Lelières, Gaby Morlay, etc., et la danseuse Djanil-Amik. Mme Cora Laparcerie décide donc de jouer son éclatant succès tous les soirs ainsi que les dimanches et jeudis en matinée.

Le Théâtre-Impérial fera sa réouverture, sous une direction nouvelle, demain soir samedi, à 8 h. 1/2, avec la répétition générale à bureaux ouverts de A ta Papa, revue en deux actes de M. Henry Caen.

Principaux interprètes Miles Yvonne Harnold, Rosine Derys, Sùz. Mainville, MM.Zidner, Monteil, Argentin, Lacoste, etc.

De Monte-Carlq

Les Cadeaux' de Noël, de M. Xavier Leroux, ont retrouvé, à Monte-Carlo, leur immense succès de Paris, de Montevideo, de Milan et de Rome. Le poème de M. Emile Fabre est d'une originalité et d'une grandeur où l'on retrouve toute la force sobre et la profondeur-de pensée de ce grand artiste. La musique de M. Xavier Leroux, simple, très inspirée, fait vivre ce poème avec un charme exquis et une émotion irrésistible. L'interprétation en fut. tout à fait belle, avec l'excellent baryton M. Maguenat, chanteur superbe, et avec quatre remarquables cantatrices, douées de voix solides et bien timbrées, Mlles Monin, Stora, Vellini et Coste, toutes quatre élèves de Mme HégloïiLerOux. r RI. Xavier Leroux; qui dirigeait rorchéstre, futacclamé le public salua en lui un des plus robustes champions de la inùsiqfie française. ̃ M. Visconti avait brossé, pour les Cadeaux de Noël, un décor admirable!

SPECTACLES & CONCERTS

Aujourd'hui

A l'Olympia, à 2 h. 1/2, matinée avec le même spectacle que le soir.

#; ..t..

Cesoir ̃ ̃ ̃ • ̃ ̃ ̃̃ Aux Folies-Bergère (Tél. Gut..02-59), â>8&. 30 La Grande Revue des Folies- Berg ère, avec Mistinguett, M. Chevalier, Jane Perriat, la belle Seraua les 32 Girls de Tiller, les 3 Katsapp, le corps de ballet des Folies-Bergère, etc., etc. A l'Olympia (Tél. Centr. 44-68), à S h. 30 Rqse Amy, Mlles Gorlich et Olga.Daun'al, de Gerlor, Meriel, Lina Berny, Barth et Barth, Cokes, Bomba et Malet, Cole de Losse, Oméga trio, les Sam Ney, les Silvas, les Cabanas, etc.

Au Concert Mayol (Gut. 68-07L à 8 h. 1/2.

TOUS LES JOURS EN MATINÉE A 2 heures 15 ET A 4 -heures 15

Samedis, Dimanches et Fêtes SOIREE à 8 heures 1\2 ORCHESTRE ET GRAND ORGUE

Mayol chante chez lui ses dernières créations, avec une troupe de vingt artistes. Au Moulin de la Chanson, 43, Bd de Clcihy (Gut. 40-40), à 8 h. 45, les chansonniers Jules Moy, Marinier, Arnould, CazoI,Varennes,etc. La Taxe du Moulin, avec Mary-Hett et René Bussy.

A la Lune Rousse, 58, rue Pigalle (Tru-daine 61-92), Bonnaud, Fursy, Hyspa, Baltha, Léon Michel. Lune. après Vautre,! revue (Mlles LucyPezet, Renée Carel, M.. Spark). A la Chaumière, 36, b"Clichy (Marc. 07-48), à 8. h. 3/4, Martini,?. Wëil, Mauricet, Naudin, Gaby Benda, etc.; Bougri de Bougra 1 revue avecGaby Benda et Marguerite Pierry. Au Perchoir, 43, Faub. Montmartre, (Bergère 37-82), Martini, Jean Deyrmon, Mauricet, Saint-Granier et Jean Bastia; la Revue du Pinard (M. Clermont; Mlles Landry, Louvain, Grey).

A Cadet-Rousselle (Louvre 37-10), à8h. 1/2, la revue Tout à signaler (Mad Andral, Fontenges, Miller). Pièce d'ombres. Les chansonniers, René Fauchois, Lucy Dereymon, etc.

Aux Folies-Bergère.. Tous'les soirs et tous les samedis et dimanches, en matinée, la Grande Revue, le plus grand succès du moment. Ce brillant spectacle, dont le succès est aussi vif qu'aux tous premiers jours, est admirablement interprété par l'excellente Mistinguett, le fantaisiste Chevalier, la divette Jane Perriat, la belle Serana, les 3 Katsapp, les 32 jolies girls de Tiller, etc. Il faut voir la Grande Revue des Folies-Bergère.

A l'Olympia, music-hall.

Aujourd'hui, en matinée, à 2 h. 30, renouvellement du spectacle. A l'incomparable programme de cette semaine Rose Amy, de Gerlor, Meriel, Lina Berny, Mlles Corlich et Olga Deunal, Barth et Barth, Cokes, Bomba et Malet, Cole de Losse, Omega Trio, les Sam Ney, les Silvas, les Cabanas, etc:, etc.

Tous les soirs, à S 1. 30, même spectacle. Il'est pfiidënt âe retenir ses places en location (Central .44-68).

Le Moulin de la Chanson joue tous les soirs devant des salles pleines. Grand succès pour les chansonniers Jules Moy, Paul Marinier, Georges Arnould, etc.; et la nouvelle revue, la Taxe du Moulin, MaryHett et René Bussy, remportent un succès mérité. Les dimanches, matinée à 3 h. 15.

Le Perchoir et l'Académie.

A l'Académie, il y a dix fauteuils vacants; au Perchoir, il n'y eh a jamais. Il faut faire trente visites pour avoir un fauteuil à l'Académie pour obtenir un fauteuil au Perchoir, il suffit de téléphoner 43, faubourg Montmartre (Berg. 37-82.)

A Cadet-Rousselle. >

Cesoir, dernière de Tout à signaler. Demain, répétition générale à bureaux ouverts de la Caissière, deux actes d'Yves Mirande et H. Géroub,' avec Mlle Delmarès.

Au Trocadéro « Pages de gloire ». Le succès des deux dernières représentations cinématographiques a été si considérable que l'Œuvre « Le Secours de Guerre » a décidé d'organiser deux nouvelles manifestations du même genre samedi 14, en soirée, à 8 h. 30, et dimanche 15 avril, en matinée, à 2 h. 30.

"Au programme l'Offensive britannique et française, avec nouveaux films officiels pris au jour le jour. Une vision merveilleuse d'art et de guerre, de l'Adriatique à l'Egée. Hommage à la ville martyre: Reims, sous les obus.

Le film Nos no uveaux alliés a été l'occasion d'une telle manifestation en l'honneur du président Wilson et des vaillants soldats américains, qu'il sera projeté de nouveau et augmenté de vues inédites. Grand orchestre, tambours et clairons de la Garde. Places à 1 fr., 2 fr., 2 fr. 50, 3 fr. et 4 fr. Location au Trocadéro, chez Durand, 4, place de la Madeleine, et à l'Agence, 38, avenue de l'OPéra- ̃“ Au Pathé-Palace, 32, boulevard des Italiens, et 6, rue du Helder.

De la gaieté, de l'émotion, du charme et du pittoresque, c'est là, en résumé, le nouveau programme du somptueux Pathé-Palace, où l'on applaudira, en effet, du 13 au 20, tous les jours en matinée, samedi et dimanche en soirée, Justice et Bonté, un drame du plus haut 'intérêt Madame est de la revue, film comique de H. Gambart, avec la belle Serana et Fhumoriste Mériel Lily et Teddy sur la plage, scène enfantine absolument délicieuse.

Et en supplément facultatif, Votynté, d'après Georges Ohnet, Interprétée par Mme HuguetteDùilos, et A travers le Portugal, en couleurs.

̃ ̃̃̃̃'•̃ '̃'•/ '•*• ̃ [̃:

A l'Artistic, 61, rue de Douai, même spectacle. Représentation tous les soirs, à-8h 1/2. Matinées jeudis et dimanches, k-2h. 1/2..

Au Gaumont-Palace..

Le Secret de la Nuit. ̃ ̃̃

Une œuvre passionnante au plus haut point est projetée à partir de ce soir au Gaumont-Palace. Le grand drame d'aventures, le Secret de la Nuit, nous mène tour à tour dans la verte campagne anglaise et dans les sombres tavernes des vieux quartiers de Londres.

A ce drame succède un excellent comique, Une admiratrice de Chariot, dont la fantaisie des scènes provoquera la joie générale. Ce soir vendredi, à 8 h. 15, soirée de gala. Spectacle les samedi, dimanche, jeudi, en soirée à 8 h. 15. Matinées, avec le même programme, à 2 'h. 20, dimanche et jeudi. Location, 4, rue Forest, 11 à 5 heures. Tél. Marcadet 16-73.

A i UIIHlia.. ̃ Volonté (d'après G. Ohnet), avec Mme Huguette Duflos, remarquable et'charmante. Les pays reconquis Ham, Nesle, Chauny, Mentoultant boxeur, Pathé-Journal, .-etc.

Le journal du cinéma à l'usage du public. Notre nouveau confrère, l'Ecran Parisien, va combler une lacune, répondre au désirgénéral. Exclusivement j-édigé pour le public par des écrivains .très goûtés de celui-ci, il l'initiera aux beautés cinématographiques, en même temps qu'il leguidera pratiquement vers les films les plus intéressants. On trouve l'Ecran Parisien, avec les faveurs qu'il contient, dans les kiosques parisiens, gares, etc., etc.

Courrier Musical

Les Matinées Nationales.

Dimanche 15 avril, à laSorbonne, à 2h.l/2- très précises, matinée extraordinaire avec le concours' der M. Edmond Rostand, de l'Académie française, Mlle Marie Leconte, Mlle Madeleine Roch, M. Raphaël Duflos, de la Comédie-Française Mme Félia Litvinne, de l'Opéra Mlle Édmée Favart, de l'Opéra-Gomique Mlle Magdeleine Brard, pianiste M. Jacques Gasselin, violoniste.

M. Edmond ̃ Rostand dira deux de ses poèmes. M. Tristan Bernard quelques apologues, et M. Lucien Guitry quelques mots sur certains pays.

Musique de la garde républicaine sous la direction de M. G. Balay.

Allocution de M. Albert Dalimier, sous-secrétaire d'Etat des beaux-arts.

Acclamé trois fois de suite, au théâtre Edouard-VII (samedis musicaux) et au Palais de Glace, avec l'exécution admirable de « Une heure de Chopin », l'éminent pianiste Victor Gille, ayant le désir de faire connaître toutes les faces de son talent, donnera le mardi 17 avril, à 3 heures, salle des Agriculteurs, rue d'Athènes, un Récital de piano, où il exécutera des ceuvfes de Bach, Beethoven, Mendelsohn, Schubert, Schumann, Léo Delibes, Debussy, Albeniz, et pour finir, un Nocturrie, la Ballade on la bémol, et la Polonaise, de Chopin.

Petites AîHKmces

TARIF GENERAL

Par llgrie 6 francs Far Dix insertions ou cinquante lignes 5 francs TARIF REDUIT

Pour les annonces concernant l'Industrie et les Fonds de Commerce, les Occasions (Ventes, Achats, Echanges, les Locations et les Pensions bourgeoises, la ligne. 3 francs

*•*

La ligne a trente-six lettres PROGRAMME DES SPECTACLES Spectacles du jour

MATINÉE

Olympia (2 h. 1/2).

[J (Même spectacle que le soir.) SOIRÉE

FoLIES-B~ER~ A g-b. 1(2

f PUES- BERGERE La Grande Revue.

OLYMPIA (Ci 44.68).– 8 h. 1/2. 20 vedettes et att.

CONCERT MAYOL (T. Gut.-65.07: ), 6 i/2,

Concert M A YQL ( Igi T^&.

~ONCERT ~A,1~ ~layot et 2D artistes.

LE PERCHOIR, 43, Fe-Montmartre. 8 h. 3/4. LUNE ROUSSE, 58, rue Pigalle. D. Bonnaud.

MOULIN DE LA CHANSON. Ses chansonniers.

rtADET-ROUSSBLLE,Z7,r.CaM)«arttre(Tél.Lottv. Vj 37-10). 8 h. 1/2. Tout à signaler. Revue.

LA CHAUMIERE. Bougri de Bougra! revue.

fTf1 AT T? fT- Nord °7-60)- 8h 1/2. Friauette uJLljrixJjIj aux manceuores, opér. à gd spect.

CIRQUE MEDRANOceS^^l:

IRQUE 1 Central 40.65),8"1/4,

Matinées jeudis, dimanches et fêtes à 2 h. 1/2.

PATHE PALACE 8~l o/oes- ajmtâe et Bonté; Madame est de la revue. Actualités.

P-\ TT\f AMT DALACE (Tél. Marc. 16-73.).

llAU iWUil 1 De 8 h. 15 à 11 h. Le Secret delà Nuit. Locat. de 11 h. à 5 h., 4, r. Forest.

PROGRAMME DES EXPOSiTIONS

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Les bureaux de l'administration étant fermés le dimanche, les demandes de modification d'adresse arrivant ce jour-là ne pourront être exécutées que le lendemain.

Mme Paule Andral. à Saint-Cloud.

Mlle Valentine Fabrègue, à Saint-Rambert-l'IleBarbe.

Mme de Genevraye, au château des Auberts. M. Albert Hillairet, à Juignac.

Mme Hermelin, à, Feuchères.

RI. Monvoisin, à Biarritz.

M. le capitaine Louis Rive, à Taourirt. Mme Seyrig, à La Gennevraye.

Mlle de Verez, au château de Martinelle. Mme- Richard Winslow, à Cannes.

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