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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1916-12-12

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 12 décembre 1916

Description : 1916/12/12 (Numéro 347).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k291254p

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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LE PAPE & LA FRANCE

« Continuera-l-on à dire, après cela, que le Pape n'aime pas la France ? » » Ainsi s'exprimait en manière de conclusion Benoît XV, dans la lettre par laquelle il avait voulu annoncer lui-même au cardinal Amette son dessein réalisé au dernier Consistoire de créer trois cardinaux français, ce qui porte à huit le nombre des représentants de l'Eglise de France dans le Sacré-Collège. Et le Saint-Père pouvait-il marquer avec plus de délicatesse et l'importance et le mobile de la décision qu'il venait de prendre `'

La presse n'a pas omis de faire remarquer à cette occasion que la tradition n'accordait à notre pays que sept chapeaux. Il ne me parait pas inutile de rappeler. que le gouvernement français ayant engagé, sous le pontificat de Léon X1I1 des' négociations en vue d'obtenir pour la France un huitième cardinal|jauquel il prétendait que nous avions droit, ni sa thèse ne fut admise, ni le ̃ huitiôfno. -cardinal- ne: lui fut accordé, même- à titré d'exceptionnel le faveur. Ainsi donc, ce que Léon XIII, dont nul ne s'aviserait pourtant de mettre en doute la prédilection, si souvent affirmée et' prouvée, pour la fille aînée de l'Eglise, crut devoir refuser aux instances du gouvernement français en pleine paix concordataire, Benoît XV nous l'accorde spontanément, malgré la séparation*de i'Eglise et de l'Etat, malgré la désolante rupture de nos relations diplomatiques avec le Saint-Siège, et quand il ne peut pas ignorer que ce geste le compromettra gravement, si l'on peut ainsi parler, vis-à-vis, de cette Autriche et de cette Allemagne qu'on l'a tant accusé de ménager. « Continueral-on il dire après cela que le Pape

n'aime pas la France ? » »

Ce n'était, pas assez pour Benoît XV d'affirmer et de prouver ainsi son amour pour la France. Tout le monde a lu les paroles décisives par lesquelles le chef de l'Eglise a condamné, dans son allocution consistoriale du ï décembre, laguerre allemande. Aquels excès e L à quels désastres peuvent conduire la violation et le mépris des lois qui règlent les rapports entre les Etats, « on le voit, dans le bouleversement général des peuples, a dit BenoitXV, par le -traitement indigne infligé aux choses sacrées et aux ministres du culte malgré la dignité ecclésiastique dont ils.sont investis et bien qu'ils soient inviolables de par le droit divin et le droit des gens; on le voit par les nombreux citoyens pacifiques, même de l'âge le plus jeune, qui sont éloignés de leurs foyers, au milieu des larmes de leurs mères, de leurs épouses et de leurs enfants on le voit ailleurs par les villes ouvertes et les populations sans défense exposées aux incursions aériennes on le voit, enfin, partout, sur mer et sur terre, parles horreurs sans nom qui accablent l'esprit d'un ineffable déchirement. Nous frappons de nouveau de notre réprobation toutes les iniquités commises en cette guerre, partout où elles se font et quels que soient leurs auteurs. »

Quelle condamnation plus explicite dés méthodes allemandes de guerre notre volonté de justice pouvait-elle attendre du juge suprême? Les coupables n'y sont pas désignés par leur nom, mais, par leurs crimes. N'est-ce point assez clair, à moins qu'on ne suppose cette absurdité, que le Pape aurait stigmatisé par je ne sais quelle erreur monstrueuse, comme auteurs de ces ,crimes ceux qui en sont les victimes, et cela quand la plainte des victimes est montée jusqu'à lui, et que nul ne peut ignorer qu'il a fait entendre à Berlin et à Vienne, non ailleurs, contre les crimes qu'il dénonce maintenant au monde entier, des protestations demeurées, il est' vrai, sans résultat, quand enfin les criminels proclament chaque jour leur résolution de redoubler d'audace et de s'affranchir plus que 1 jamais de toutes les lois divines et humaines que la conscience allemande a I jugées incompatibles avec les nécessités l de la guerre?

Et s il fallait à quelques-uns une évidence supplémentaire de la signification de la sentence pontificale, ne la trouveront-ils pas dans le commentaire si net qu'en donna dimanche, du haut de la chaire de Notre-Dame, le cardinal-archevêque de Paris ? Son Eminence, après avoir cité de mémoire les termes de cette sentence, a solennellement affirmé que c'étaient bien les méthodes allemandes de la guerre que Benoit XV avait voulu condamner et avait condamnées en effet.- « Nos ennemis, a ajouté le cardinal Amette, ne s'y sont pas trompés. Pouvait-il s'y tromper lui-même, quand il revient de Rome et que Benoit XV, au cours de trois longs entretiens qui furent infiniment doux au cœur de l'évèque français, lui a certainement parlé dé manière à prévenir fouie erreur d'interprétation? Et est-il croyable que Son Eminence, si elle avait eu le moindre doute sur la pensée du Souverain Pontife, eût mis tant de hâte à réunir son peuple pour lui donner, avec une émotion qui nous aÉ tous frappés, des assurances si réconfortantes pour notre patriotisme et pour notre foi?

Aussi bien, le Souverain Pontife a-t-il voulu, le 6 décembre, au cours de la cérémonie d'imposition dés barrettes cardinalices, compléter en quelque sorte les paroles de justice prononcées l'avantveille contre les ennemis de notre pays par des paroles d'amour pour la France plus probantes encore que la création des trois cardinaux

« Pourquoi ne pas dire qu'en manifestant notre bienveillance à trois fils de la France (les trois nouveaux cardinaux français) nous avons voulu répéter que dans notre cœur brûle une vivo

fîàmuîe d'uni'our rjour la pairie deClovis,

de saint Louis et de Jeanne d'Arc. Oh qu'il passedonc par notre trône i'iiymno de gratitude que la France catholique élève aujourd'hui vers le Seigneur pour le sort heureux qui lui échoit. Nous nous réjouissons d'avoir renforcé ses liens avec le Saint-Siège, dans la chère confiance de voir satisfait un vœu formé naguère par nous Utinam rénovent tir g esta Dei per Fràncos »

Et ces paroles furent longuement applaudies « Il n'entre pas dans l'usage, il est vrai, de saluer par des applaudissements les paroles du Souverain Pontife, dira le cardinal secrétaire d'Etat, mais ceux que nous avons entendus ont jailli irrésistiblement de l'émotion de l'assistance. »

'Est-coque cette émotion de ceux.qui ont eu la joie d'entendre les paroles du Pape ne sera point partagée par tous ceux à qui elles s'adressaient réellement, et c'est-à-dire par la France tout entière? Est-ce que ces paroles ne provoqueront pas chez tous ceux qui ont

l'esprit droit et le cœur-bien placé une

profonde gratitude ? `'

Les paroles de justice seront d'autant plus lourdes, aux .coupables', que le Pàp'e avait fait bénéficier ces dernier d'une plus longue et miséricordieuse patience, une patience dont. nos impatiences se scandalisèrent plus d'une fois. Beaucoup disaient de Benoit XV comme de certains neutres « 11 volera au secours de la victoire. » L'événement prouve assez que le Pape méritait, de la part de la France, un crédit moins ironique et l'occasion est bonne à chacun de nous de faire là-dessus son examen do conscience.

̃Quelques-uns ne sont-ils pas allés jusqu'à l'accuser de vouloir une paix allemande? Cela, c'était bien la plus immérilée dos injures, et aussi, disonsle, la plus sotte. Le Pape ne peut vouloir qu'une paix qui soit la tranquillité de l'ordre, et celle-ci, que notre guerre à nous a pour unique objet de rétablir, ne se peut retrouver que « dans le respect du droit et de la justice », comme dit encore Benoît XV dans son allocution consistoriale du A décembre, après avoir d'ailleurs, en maintes occasions, exprimé la même idée.

Mais il n'est pas invraisemblable que le Pape ait nourri pendant quelque temps l'illusion généreuse, par quoi sa bonté aurait-donc fait à l'Allemagne trop d'honneur, que l'on pouvait arriver à cette paix autrement que par la continuation à outrance de la guerre. Cette hypothèse n'est assurément pas injurieuse à Benoît XV, car il faudrait être bien ignorant de la théologie et même du simple catéchisme pour s'imaginer que le privilège de l'infaillibilité pontiticale s'étende aux contingences de la politique ou de la psychologie. Il ne paraît donc pas hors de vraisemblance que le Pape ait cru à je ne sais quelles chances de résipiscence austroallemande qui eussent pu ouvrir à la paix future d'autres voies que celles de la force.

S'il en est ainsi, il ne paraît guère douteux qu'il soit revenu d'une erreur que la lecture des journaux allemands suffirait au besoin à dissiper, et nous ne saurions nous étonner qu'entre beaucoup de textes évangéliques applicables à nos ennemis il ait choisi de leur appliquer jusqu'aux extrêmes limites du possible celui-ci « N'éteignez pas la mèche qui fume encore ». Mais il y a. j maintenant évidence que la mèche aile- mande, au sens symbolique de l'Evangile, ne fume plus. II n'y a de question qu'entre la civilisation et la barbarie, et le droit ne peut compter, pour vaincre, que sur ta force.»

Plus que les paroles de justice, les paroles d'amour qui viennent d'être dites à Rome toucheront, j'en ai le ferme espoir, le cœur de la France. Et alors, ce qu'il s'agit de savoir, c'est si la France, oublieuse de ses traditions séculaires, consentira à se laisser vaincre en générosité. Il y a quelques jours à peine, le bureau d'informations et de recherches des prisonniers de guerre qui fonctionne il la secrétairerie d Etat du Vatican, ayant réussi à dresser une 1 liste complète des soldats français morts dans la province de Namur et dans la région de liivet-Furnay, le cardinal Amélie reçut du Saint-Siège mission de la transmettre au gouvernement français, lequel voulut bien charger Son Éminenec de présenter au cardinal secrétaire d'Etat l'expression de ses remerciincnls.

C'est bien. Mais il me semble que les derniers actes pontificaux création de trois cardinaux français, paroles de justice et paroles d'amour tombées des lèvres du chef de l'Eglise et si manifestement venues du cœur appellent. quelque chose de plus.

Julien de Narfon.

dp. :r_ 2'

SOIXANTE-DEUXIEME LISTE

Française de cœur Fr. 1.000 » Mme "H. IJouiïé. 50 » Anonyme -J00 » 1\1. Le Corbeiller 100 » M. Dero'ssas 50 » M. Galli 20 » M. Bourcier. 20 » M. Dubure 50 » M. Failliot 100 » M. lo docteur Hangin 50 x Collecte faite par Mme Galle 50 » Mme Daniel Mieg 100 » Mme Dubos 20 » M. L. Gaury 100 a~ M. Henri ïurquet, au Bourget.. 100 » Produit net de la représentation

du 7 novembre à l'Opéra-Go-

mique 27.253 » Total Fr. 29.205 »

Listes' précédentes Fr. 'Joû. 107 00

Totul gèuûral., .l'r. 1)39. 3 "/# (A)

LE SIGNE

Nous ne donnerons pas au scandaleux incident Brizon, à la séance

d'hier, plus d'importance qu'il ne mérite, puisque la Chambre elle-même, a. l'unanimité, a exclu ce parlementaire déclassé! Mais il est impossiblc.de ne pas voir dans cette L)a,arre un de l'étal de nervosité et de malaise en sont arrivés les milieux politiques. Ah s'il n'y avait pas dans te public plus de fermeté et de confiance, ou irions-nous '? L'opinion, heureusement, dans son ensemble, no subit pas cette incessante trépidation atlen live à la crise que nous traversons, elle n'est pas désorientée, elle a des pôles que son instinct lui fait apercevoir. Elle croit à l'armée, elle croit à la race. Le Parlejne.nl,. au contraire, submergé de discours, en est comme grisé. Ses sentiments sont excellents, d'un patriotisme indiscutable, mais il

n'eal plus maître .de'. leur- expression. 11

est sujet ainsi à des sautes trop brusques, d'où il petit sorljj' un jour quelque dan-,gereusc rupture d'équilibre-. 11 a besoin de se mettre, au repos, et c'est l'avis d'un de ses membres les plus distingués, M. Georges Bonnefous.

L'honorable député vient, en effet, de déposer une proposition de loi aux termes de laquelle « le contrôle parlementaire de la Défense' nationale serait concentré dans une délégation unique des deux Chambres qui se réunirait une fois par semaine pour entendre les- communications du gouvernement relatives à la conduite militaire, diplomatique et économique de la guerre ».

Là est un des grands remèdes de la crise générale. 'Car la crise gouvernementale et la crise parlementaire sont fonctions l'une de l'autre. Quand la prC- 'i mière aura reçu sa solution, la seconde exigera immédiatement la sienne. Un gouvernement concentré et ramassé sur lui-même ne pourrait pas vivre et agir avec un Parlement qui perdrait le sangfroid. La collaboration n'est plus possible à coups de nerfs et quand on en vient à se jeter des verres d'eau à la tète. Alfred Capus,

do l'A oadëmic française.

LA SITUATION POLITIQUE

LES REMANIEMENTS MINISTÉRIELS Ïj Agence llavas communique cette ilote Le président du Conseil a poursuivi aujourd'hui les conversations qu'il a engagées avec des personnalités politiques et des notabilités commerciales et industrielles, dans le but de réaliser les' engagements pris devant la Chambre et qui ont été sanctionnés, par l'ordre du jour de confiance adopté dans la séance de jeudi dernier.

Ces pourparlers recevront une conclusion dans la journée de demain et selon toute probabilité le cabinet se présentera mercredi devant le Parlement.

Nous croyons savoir que les modifications projetées auraient notamment pour effet de le nombre des membres du cabinet.

Le ministère ne comprendrait plus aucun ministre (VElal. D'autre part certains départements ministériels seraient fusionnes et placés sous la direction d'un seul ministre.

C'est ainsi, pau exemple, que tous les services relevant du ravitaillement civil, du ravitaillement militaire et des transports seraient réunis sous l'autorité d'un mème ministre.

Le commerce, l'industrie et l'agriculturc seraient groupés dans un ministère d'éconoinie nationale, Un autre ministère serait chargé spécialementde toutes les productions de guerre. Des sous-secrétariats d'Etat seraient confiés à des techniciens.

Enfin, un organe de décision plus restreint encore, un Comité de guerre serait institué; il comprendrait les principaux ministres de la défense nationale et siégerait pour ainsi dire err permanence, pour prendre toutes les décisions relatives a la conduite de la guerre. L'ACTION NATIONALE

Un groupe d'action nationale est en formation au Sénat. Les adhérents ont signé la déclaration suivante

En présence de la situation militaire, politique et économique,- les sénateurs soussignés, sans aucune considération de parti, dans le seul dessein de hâter la délivrance des départements envahis et d'exiger que l'organisation et ]a conduite de ia guerre répondent, désormais, aux nécessités du salut public comme aux magnifiques efforts de la' nation pour la. victoire,

Décident de s'unir on un groupe d'action nationale.

Le nombre des signatures recueillies dépassait, hier soir, quarante.

La déchéance de Constantin Proclamation des habitants de la Crète ̃• La Canéo, 11 décembre.

Dans un meeting monstre, les habitants ont voté à l'unanimité un ordre du jour déclarant Je roi Constantin déchu du trôné et le maudissant comme traître à la patrie, pour avoir tourné les armes grecques contre les (ils des libérateurs du pays et des garants de son indépendance et de ses libertés, -politiques, cl 1 pour avoir systématiquement, essayé d'imposer une politique eontrau-e aux_

traditions, ,aux intérêts et aux aspirations de la Cirèce.' Les troupes présentes ont arraché les couronnes de Jours uniformes et ont chanté des hymnes patrioticlues.

La Guerre

86 2e jour de guerre

Communiqués officiels

il DÉCEMBRE 2 HEURES APRÈS MIDI Canonnade intermittente au sud de la Somme.

luit calme partout ailleurs.

il DÉCEMBRE 1.1 HEURES SOIR Au coups de la journée luttes d'artillerie violentes dans la région de la Villeau-Bois (nord-ouest de Reims) et dans le secteur de Douaumont.

Un coup de main exécuté par nous sur les tranchées adverses au bois LePrêtre (ouest de Pont-à-Moussou) a., donne de bons résultats. Rien à signaler sur le reste du front. Au nord de Dixmude, comme dans la région de Steenstracte, ont eu lieu des bombardements réciproques. Rien de particulier £ur l'ensemble du front t belge.

Armée d'Orient

..10 DÉCEMBRE

Au cours de la journée du 1-0 décembre, les attaques des troupes alliées dans le secteur au nord de Monastir ont été gênées par le mauvais temps. Les Germano-Bulgares ont opposé une résistance acharnée. La lutte a été particulièrement vive au nord de la cote 1050, où une hauteur attaquée par les Russes a passé de mains en mains. Vers le village de Vlaklar, les Français ont progressé de 800 mètres.

Sur le reste du front, la pluie et le brouillard ont suspendu les opérations.

Communiqué serbe ̃' ̃:̃̃• f

Hier, actions d'artillerie et violents combats d'infanterie locaux. Dans ce* s combats, nous avons fait prisonniers un assez grand nombre de soldats allemands, et pris une mitrailleuse sur la montagne Fejcka.

La Guerre aérienne

Dans la journée du 10, deux avions allemands ont été abattus par nos pilotes sur le front de Verdun; l'un d'eux est tombé en flammes près de Brabant-surMeuse, l'autre s'est écrasé sur le sol près de lier me 'ville.

Dans la même journée, nos aviateurs ont livré sur le front de Champagne plusieurs combats au cours desquels le sergent pilote Sauvage a abattu son septième appareil allemand, qui est tombé en flammes au sud de Monthois. Un deuxième avion ennemi a été abattu à la lisière nord du bois d'Autry.

Dans la nuit du 10 au 11 décembre, nos avions de bombardement ont lancé de nombreux obus sur les dépôts de munitions ennemis de la région au nord de Verdun. Plusieurs incendies et de fortes explosions ont été constatés. Les cantonnements ennemis de Romagncsous-lcs-Côtes ont été également bombardés.

LA CAMPAGNE RUSSE

Potrogrado, Il décembre.

Communiqué du grand état-major Front occidental.– L'ennemi a canouué la région de la forêt Goukalkowce de midi jusqu'à quatre heures.

Au sud- est de Pomorjany, dans la région du village de Josefowka, l'ennemi a pris l'offensive, mais ses détachements ont été repoussés par le feu de nos éclaireurs.

Dans la région à six versles à l'ouest de Zcmbronika, l'ennemi a pris -l'offensive en refoulant une de nos compagnies mais celle-ci, renforcée par une seconde compagnie, l'a rejeté et nos positions ont été maintenues. Une seconde attaque, ennemie n'a pas eu plus de succès.

Dans la région de kirlibaba, l'ennemi, fort d'environ une compagnie! a pris l'offensive; mais notre feu l'a repoussé dans ses retranchements.

Dans la région dit village de Vale-'poutna et dans la vallée dit Trotus, l'ennemi résiste en opposant à notre offensive des contre-attaques qui n'ont pas de succès. La neige est épaisse partout, dans les montagnes, et le froid vif paralyse les opérations des troupes.

11 n'est rien survenu d'important sur le front du Caucase.

Front de Roumanie. Le 9 décembre au soir, l'ennemi a attaqué et repoussé les Roumains sur la Chaussée PloesciMizJlu. Au matin du 10 décembre, une contre-attaque roumaine a rétabli la situation.

Sur.front nu Danube ctcn DobhouujAi fusillades.

Les pertes allemandes sur la Somme

0.1 communique officieusement le relevé, approximatif sans doute mais basé sur les informations les plus directes, des portes allemandes au cours du l'ou'ensive de la Somme.

D'après les listes officielles allemandes, les 95 divisions successivement, engagées auraient perdu o00,000 hommes d'infanterie et 80,000 des autres armes, soit 930,000 en tout du !• juillet au septembre" seulement. Eu conservant la même proportion pour les mois d'octobre .et novembre, on arriverait au chiffre de 550,000.

De plus, il semble que les listes ne mentionnent pas certaines catégories de blessés dont on peut évaluer le nombre à 140,000 hommes, c'est-à-dire au quart du total. En outre, les morts de maladies ou les tués non portés sur les listes s'élèveraient à 100,000. Le total général atteindrait donc, au 1e'1 décembre, environ 700,000 hommes.

LE CHEMIN

DE LARISSA

4i y a plusieurs chemins qui mènent à

Larissa, capitale de la "Thessalie. On y va de Monastir, par le travers d'une grande plaine, d'abord, puis d'une dure région montagneuse que co.upe la gorge profonde où gronde la Bistritza et que domine, au nord-est, le massif de l'Olympe. On y va aussi par la grande rouie qui joint Athènes à Salonique, voie ferrée qui fonctionne assez bien pour qu'un train, à marche de tortue, ne mette pas beaucoup plus de six à sept heures, le du canal de l'Eubée et du golfe de Volo, à aller de la capitale déshonorée de la Grèce royale au camp retranché des Alliés.

C'est autour de Larissa que le roi Constantin a réuni le gros de ses troupes. Qu'en a-t-il distrait pour son guetapens d'Athènes ? Les, régiments qu'il y a maintenus et qui sont pourvus d'un bon matériel, doivent compter parmi ses plus solides. 11 n'aurait eu besoin que de coupe-jarrets pour l'attentat du 1er décembre. On peut estimer à environ 20,000 hommes les troupes d'Athènes et à 40,000 celles.de Larissa (1).

Le blocus est une arme efficace, surtout contre un pays aussi pauvre que la Grèce mais le seul blocus serait une arme dangereuse pour qui l'emploie (2). Ici encore, Jai'aim peut faire sortir le loup du bois. Même conduites par Dousmanis et Metaxas, hommes sans honneur, mais non sans mérite, les divisions grecques ne tiendraient pas longtemps devant les nôtres. Ni la vallée du Pénéc, le fleuve qui coule à -Larissa, ni la plaine de Pharsale, au sud de Larissa et à l'ouest de Volo, ne seraient défendues comme les Thermopyles mais des, bandes qui se formeraient sur les confins de la Thessalie et de la Macédoine pourraient gêner gravement sur ses derrières notre armée de Monastir, menant la campagne de guérilla et menaçant nos communications. Cette chouannerie, née de la famine, entretiendrait l'incendie dans l'attente de la prompte arrivée, promise par l'empereur allemand, des Germano-Bulgares de Mackensen ou de Falkenhayn.

Il n'y a rien de plus certain que le dessein de Hindenburg sur la Macédoine. Il y portera ses troupes de choc sitôt achevée sa campagne de Roumanie. A bien lire ses communiqués, il s'irrite sans doute d'avoir, une fois de plus, manqué le grand coup de l'encerclement entre le Buzeu et l'Oltu. Sauf des détachements, qui ne laissent point par malheur d'être importants, l'armée roumaine semble avoir achevé sa retraite. Peut-être ne se redressera-t-elle qu'aux lignes du Sereth, la grande barrière entre les Carpathes et le Danube.

Du palais royal de Bucarest où il s'est installé, Hindenburg a beaucoup à faire avant de consolider sa conquête valaque. Il peut voir de sa fenètre monter au ciel le nuage russe dont la menace, pour éclater dans les semaines mêmes où nous' entrons, l'aurait déterminé à prendre l'offensive contre les Roumains, si nos infortunés alliés, à la fois impatients et pressés, avaient eu la volonté d'attendre que s'ouvrent les cataractes ̃ m'-qscovites et que s'emplissent de neige les passes des Alpes de Transylvanie, devenues impraticables aux gros canons.

.Mackenscn ou Falkenhayn ne sauraient donc paraître eux-mêmes de sitôt sur les fronts de Macédoine; ils peuvent pourtant s'y faire précéder assez vite par de considérables avant-gardes. La victoire aidant, ils puisent peu près) à volonté dans l'immense réservoir turc qu'ils ont ou la prévoyance de faire alimenter par l'Asie.

Ainsi Constantin se tient pour assuré d'être secouru par son beau-frère, par les Bulgares et par les Turcs. Déjà des canonnades d'une intensité significative se font entendre sur la Strouma, et la résistance aux attaques des Serbes et aux nôtres se fait d'heure en heure plus âpre au nord de Monastir et dans la boucle de la Cerna. Aveugle qui ne verrait pas ce péril grandissant! Mais Constantin n'en a pas moins besoin de gagner du temps, et voilà, dans une clarté crue, toute la raison de la mille et unième comédie de conciliation et de raccommodement qu'il organise depuis quarante-huit, heures, son coup de traîtoise fait et ses décrets de mobilisation

signés.

Combien de fois déjà, le soir, au salon de famille, entre la Reine penchée sur son tricot, la princesse Ypsilanti rêvant de massacre, Mme Agamemnon Schlic-

(1; -Journaux anglais.

{i) Voir lus Olaiics du Temps d'avant-liier.

mann consultant les caries ou les sorts et le bon et fidèle Streit, et Jes non moins excellents Dousinanis-et Metaxas aux bottes reluisantes, 'roi Constantin a-t-il diverti son. auditoire des comédies, voisines de ia farce, que, Scapin couronné, il avait jouées dans la journée

Au temps lointain où, tel un empereur glorieux de Byzance. ce maréchal allemand se voulait intituler le Tueur de bulgares, on lui lit observer que c était passer la limite où il est permis de 'manquer au goût. Son modèle aujourd hui, c'est Ferdinand. Tu duca, lu maestro. Même l'élève n'a-t-il point dépassé le maître ?

D'avoir été trompé par un fourbe, estcc une excuse? Pourquoi rit-on de Bartholo et d'Orgon? 11 y a là quelque injustice. Mais, en politique, l'excuse ne vaut pas, surtout quand ce n'est pas la première fois, quand l'expérience répétée de la duplicité orientale n'a servi de rien, et quand le fin du lin d'un machiavélisme d'irrésolution et de temporisation a consisté à réjouir ses ennemis et a attrister ses'amis en les affaiblissant. De par la Censure qui veille aux portes du Saint des. Saints où s'improvisent les politiques d'intuition, il a été interdit pendant des jouxs cLflesiours de-me-tim en garde contre les manifestes fourberies. Les aveux de crédulité, de bonne foi surprise, s'étalent maintenant dans les notes, qui veulent être agréables, avec le même air hautain et serein. Passons. Qui donc a dit un jour « Raconter, cela s'appelle à présent gouverner ? Mais, de grâce, ne récidivons pas une fois de plus 1

Aussi bien ne peut-il plus s'agir aujourd'hui de politique et de diplomatie. Il n'y a plus qu'une question •militaire, pour ne pas dire avec plus d'exactitude qu'une affaire criminelle à régler. Le sang de nos marins et des marins anglais a coulé dans un abominable guetapens le sang de ceux des Grecs qui avaient eu foi en nous et s'étaient ralliés au drapeau de l'Entente a coulé dans les rues d'Athènes et de cinquante villes et villages. Voilà dix jours qu'ils crient vengeance. Ne frappons pas, cela est entendu, avant d'être assurés do frapper très fort et à coup sûr. Mais ne perdons pas une heure à préparer un châtiment qui fasse époque dans la longue histoire des trahisons et des félo-

nies.

Je répète, l'ayant pu déjà imprimer ici, qu'on ne fait pas la guerre au Roi des montagnes et à ses bandes, eussentils rétabli les communications part. S. F. avec des Hohenzollern, des Habsbourg et des Cobourg. On en libère le sol oïv l'on voit bien que la massue d'Hercule n'a point passé depuis trop longtemps. Plus de conversations, mais des actes, des actes énergiques et impitoyables do haute et de basse justice. Et faisons vite avant que Larissa ne se soit entourée de, tranchées, et qu'Austro-Allemands, Bulgares et Turcs n'aient eu le temps de descendre du Danube, à l'appel d'Athènes.

Les deux opérations, la judiciaire, la stratégique, se confondent, et elles tiennent à la troisième, celle qui, dans Bucarest, fait songer Hindenburg.

Polybe.

LA CHAMBRE

LES DOUZIÈMES PROVISOIRES VIOLENT INCIDENT

DISCOURS DE M. RIBOT La séance d'hier a été marquée encore par un pénible incident provoqué par M. Brizon. Mais, cette fois, ce n'a plus été seulement le tumulte et le scandale; il y a eu des voies de fait, et l'incroyable agitation que font naître les provocations systématiques de ce triste personnage.

On avait entendu dans l'indifférence quelques observations de M. Jobert sur la situation financière quand M. Brizon est monté la tribune.

Déjà la Chambre, en le voyant apparaître, avait murmuré, et l'on apercevait clairement qu'elle était résolue à ne pas laisser se poursuivre une campagne do violence et de dénigrement contre tout ce que nous respectons tous innniment dans ces heures tragiques.

Mais que faire contre un homme'dont l'idée fixe est de provoquer le tumulte et le scandale'?

Les premiers mots de M. Brizon sont pour accuser la Russie d'avoir provoqué la guerre et de la prolonger pour conquérir le Bosphore et Constantinople. M. Leret d'Aubigny l'interrompt pour lui crier

Vous savez bien que ce que vous dites n'est pas vrai.

M. Sibille lui dit ̃- La France est envahie et c'est pour libérer son territoire que nos soldats versent leur sang.

Un autre député ajoute

Le jour où on défendra aux journaux de reproduire ce que vous dites i cettc tribune, vous n'aurez môme plus la tentation d'y monter.

M. Brizon se soucie peu de ces interruptions il continue.

Mais je laisse ici à l'analytique le soin de noter le dialogue qui s'échange entre nombre de députés et M. Brizon, dialogue qui va provoquer un incident d'une violence inouïe

M. Brizon. La Franco est sauvée depuis la Marne, depuis l'Yser, depuis Verdun. Son territoire est hors de cause et c'est pourquoi je crie « Vive la France et à bas la guerre! » (Bruit. Violentes protestations sur un grand nombre de bancs.) -Je crie « Vive la France « et vous protestez "?

M. Lenoir. Gela ne veut rien dire. M. Brizon. Si jo parle ainsi, c'n>i. que j'ai depuis longtemps la conviction quo pas