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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1913-12-06

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 06 décembre 1913

Description : 1913/12/06 (Numéro 340).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k290155g

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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serait bien forcé de venir vous y chercher et d'apporter ici son argent !

Ce raisonnement si simple, mais si juste, a jeté un froid. Bref, tes relations sont tendues.

Espérons qn elles se détendront.

Journaux & Revues

De la Revue hebdomadaire :

Conclusion d'un remarquable article de M. Edouard Schneider sur l'oeuvre de François de Curel et le théâtre d'idées :

Mais voici qu'après sept, années de silence François de Curel continue son oeuvre. L'instinct créateur, que nulle puissance ne saurait étouffer, a repris ses droits. L'auteur de la Nouvelle Idole nous revient. Oserons-nous prétendre que nous augurons beaucoup de la faveur publique envers ce retour? Pouvons-nous espérer que, se dé- tournant de la médiocrité, des turpitudes, des niaiseries de notre théâtre quotidien, .elle con- sentira enfin à se porter sur l'oeuvre du grand dramaturge ? Quoi qu'il advienne, nous le savons, ::M. de Curel possède depuis longtemps son pu- blic, et c'est là l'essentiel. Car ce public-là, c est le petit loyer dont les rayons n'ont cessé de propager l'enthousiasme et la ferveur, l'intelli- gence et la foi ; c'est le public qui, toujours, a fini par avoir raison de l'autre, de celui qu'une singulière ironie s'est avisée de nommer « le grand public ».

Du Cri de Paris :

.Monsieur le père.

Près dé Bordeaux est un vignoble qui s'ap- pelle h la Tour Blanche ».

Il fut autrefois la propriété de Rachel.

Daus la maison élevée sur ce petit domaine, on conserve pieusement des souvenirs qui évo- quent la grande tragédienne.

Plusieurs autographes de sa main sont placés dans un cadre et, au milieu, on voit une carte ainsi libellée :

FÉLIX

pire de Mlle Radie/ ?

C'était, en effet, un titre de gloire. C'était même mieux pour ce singulier père : c'était un moyen d'existence.

Réunions.

L'assemblée générale de la Solidarité théâ- trale aura lieu sous la présidence de M. Bar- beret,, directeur honoraire de la Mutualité, le lundi i5 décembre, à 4 h. i/2, au loyer du théâtre Antoine.

Régis Gignoux.

SPECTACLES # CONCERTS

Aujourd'hui

- Au théâtreApollo, de5 à 7 heures, Thé-Tango (téléph. 272-21). Thé servi par le restaurant Ceci! (Rizzi, manager).

Ce soir

Aux Folies-Bergère (téléph. 102-59), à 8 h. 1/2, la Revue des Folies-Bergère, 2 actes (Mmes Régina Badet, Nina Myral, Davrigny, Hen- riette Leblond, Hiida. May, Reynolds, Monor, Tarka, Savary, Voigré, etc., MM. Maurel, Raimu, Brouett, Duval, Cari us Rlieims, Bos- sis, etc., et Robert Quinault, La Commère, Mlle Marie Max ; le Compère, M. Magnard).

- A l'Olympia (téléph. 244-68), à 8 h. 1/2, la Revue en 2 actes et 35 tableaux (Mlle Yvonne Printemps, M. Dorville, etc.). A 10 h. 1/2, Championnat du monde de «Catch as catch can » Constant le Marin contre tous.

Au Palais de la Danse, de 4 à 7 heures, Thé-Tango. Après minuit : « Tango-Cham- pagne ». (Henri Léoui).

- A la Scala (téléph. Nord 35-86), à S h. 1/2, Morton, M. Faber, Serjius, Fortugé, Fréhel, Jane Delorme, Yvonne Noria, Miss Roose- velt, Deligny, Couchoud, etc., etc., dans la partie concert. Orchestre Monteux-Brisac.

. Un peu de musique, vaudeville en tin acte (MM. Bussy, Fortugé), et Boboche, vaude- ville en un acte (MM. Bussy, P.Villé, Dums. Mlle Loury.)

- A la Cigale, (téléph. 407-C0),à 9 heures, uûhé ! Milord ! fantaisie à grand spectacle eu 01fieux actes et neuf tableaux (Mmes Régine v Tlôry, Jeanne Perria.t, Exiane, Rachel Lyska, . Lily Scott, MM. Paul Ardot, Fred Pascal,

Saidreau, Georgé, Woodson, Yreth, Loche, etc., etc.).

- Au Moulin-Rouge (téléph. Marc. 08-63), à 8 h. 1/2, la revue Vout... ma gosse! 45 ta- bleaux, 250 artistes, 600 costumes (Yetta Rianza, de Landy, A. Marly, Rivers, Lerner, Ronsard, Timmy, etc.). Au 2° acte : Une chasse à courre à Fontainebleau. (Ecuyers, écuyères, piqueurs, meute de 40 ' chiens). « Monsieur,* M tdame et Bébé », l'extraordi- naire trio de chimpanzés.

- A la Lune flousse (direction Bonnaud-Blès. téléph. Marc. 07-48), à 9 h. 1/2 : Tu perles collier d'actualités, revue en un acte (Reine Derus, A. Chazv et les sociétaires) ; Cours d'amour, pièce d'ombres de A. Barrère, pré- sentée par Bonnaud ou Blôs.

Les chansonniers Bonnaud, Blés, Georges Chepfer, Baltha, Tourtal, Weil, Héliot. . . - Ru Moulin de la Chanson (téléph. Gut. 40-40), 43, boulevard de Clichy, Ro^er Ferréol et Emile Woltf, directeurs; à 9 h. 1/2 : les chansonniers Enthoven, Ferréol, Marinier, Martini, Dominus, Andrée Dahl dans leurs chansons nouvelles. ALI piano, le compo- siteur Hei itz. - Marguerite Magdy dans la revue ilfade in Montmartre.

- Au Concert Mayol (téléph. Gut. 68-07) : Mayol chante ses chansons au 2e acte de la Revue : - (Mlles Nila Devi, Henriette Le- blond, Lucy Nanon, C. Agius, C. Dugay,

MM. Montel, Nizard, Cambardi, Ouvrard, Valliès, Max-Guy).

- A l'Epatant, 100, boulevard de Clichy (Téléph. Marcadet 05-23), W. Burtey, direc- teur; a 9 h. 1/2, les chansonniers \V. Burtey, Paul Weil, Brienne, Noël, Laut, Marc, Hély, Frontin, Charlys. Un scandale à Montmartre, farce judiciaire Marthe Richard, Irma Per- rot), les Chansons galantes de Estéban Marti (Maud Avril). Projections de Col.

Les Folies-Bergère annoncent pour demain dimanche, à 2 h. 1/2, une grande matinée de la Revue des, Folies-Ber g are, qui triomphe chaque soir. Tous les brillants interprètes de ce prodigieux spectacle prendront part à la matinée, et l'on y verra défiler tous les ma- gnifiques tableaux qui constituent la plus grande merveille de mise en scène imagina- ble. Comme en soirée, M. Quinault exécutera sa danse extraordinaire de « l'Escalier ».

A l'Olympia.

Demain, grande matinée : la Revue, de M. Hugues Delorme, 35 tableaux, avec toute la brillante interprétation du soir : Mmes Yvonne Printemps, Lucy Pezet, Benda, De- lysia, Rauly, Osborne, Martens, etc., MM. Prc fils, Faivre, Mauville, Berger, Capoul et le joyeux Dorville.

. ***

Sur le plateau de l'Olympia, tout le monde répété les Fanfreluches de l'amour, de Vova Berky et Jane Vieu. Le maître Paul Letombe assiste à toutes les répétitions d'orchestre, c'est dire que l'oeuvre sera artistiquement menée.

- Dieu que j'ai ri !

- Ou ça ?

- Mais au Moulin-Rouge, qui possède les trois meilleurs comiques du monde, « Mon- sieur, Madame et Bébé », un inénarrable trio de chimpanzés, oui soulève des éclats de rire inextinguibles dans la revue VOMI... ma gosse !

Demain dimanche, matinée à 2 h. 1/2.

Rappelons que la Cigale donne, demain di- manche, la dernière matinée do Ohé ! Milord ! et après-demain lundi, la dernière représen- tation de cette joyeuse fantaisie.

Avis aux Parisiens qui n'ont pas encore entendu l'exquise Régine Flory et l'inimi- table Paul Ardot dans Ohé ! Milord !

Vendredi 12 décembre, la nouvelle revue.

Un cinéma ultra élégant.

Ce qui fait l'incomparable succès de cette vraie « ville du tango » qu'est Magiç-City, ce n'est pas seulement sa magnifique salle, si saine et si confortable, où la danse est reine, ni les célèbres professeurs de Magic-City, qui y donnent, chaque jour, les plus bril- lantes leçons. C'est encore son cadre splen- dide, joyeux, dans lequel sont créés, presque chaque jour, des spectacles nouveaux, comme ce « Magic-Cinéma-Palace » élégant gui va s'ouvrir très prochainement, avec 2,000 fau- teuils. (Entrée particulière.)

Chez Mayol.' ,

Coiffé d'un monumental gibus, enveloppé dans l'immense redingote qui rehausse encore sa taille de géant, Montel, le plus hilarant des comiques, déchaîne chaque soir des tem- pêtes de rire. 11 est l'irrésistible joie de la Revue qui attire tout Paris dans la coquette salle de la rue de l'Echiquier, et où Mayol fait acclamer, au deuxième acte, ses ravissantes chansons nouvelles.

A Ba-Ta-Clan.

Cachez ça ! sera, donné ce soir et aussi demain en grande matinée, à 2 h. 1/2. Rete- nez vos fauteuils à l'avance, en téléphonant au Roquette 30-12 si vous voulez être sûrs d'applaudir les tableaux spirituels et féeri- ques de Celval et Charley, joués par Dutard, Augé, Bré.vy, Dellys, Portai, Martial, Mary- Hett,Bert-Angàre, Lynder, la.Belle Serrana, Fernande Diamant, Sarbel, Gonysalves, Dar- cilly, Sirmionne, -oto. et les plus jolies femmes de Paris et les plus jolies girls de Londres.

Au Cirque Medrano.

Ce soir; débuts de la troupe japonaise Rio- coku. Grand enthousiasme pour les exercices impeccables des Owkens, gymnastes ; les Mackwell, travail de force ; Pepino, dresseur comique ; M. Arnosi et ses singes et chiens comédiens; les écuyers, clowns et augustes du Cirque Medrano.

Demain dimanche, à 2 h. 1/2, matinée. (Tél. cent. 40-65).

Au Bal Tabarin.

Les apéritifs Tango, de 4 heures à 7 h. 30, continuent à faire salle comble. Ce soir, grande fête à, Séville, bal de nuit, cortège et défilé, grande sarabande espagnole, char des gitanes, char des Andalouses. Danses espa- gnoles et tango. L'orchestre Bosc sera dirigé par le célèbre compositeur Paul Lincke et le si populaire Fragson. Demain dimanche, à 3 h. 30, matinée à grand orchestre.

Au Musée Grévin.

Tout le monde vient admirer la magnifique et très exacte reproduction de la cathédrale de Reims, dans laquelle Jeanne d'Arc pré- side au couronnement du roi Charles VIL Au Palais des Mirages on fait toujours fête à Mlle Lydia qui triomphe dans ses exquises

danses de lumière. Au cinématographe, le programme comprend : le Charme de Maud, Course de taureaux provençale, etc.

CONFERENCES «AUDITIONS

Aujo rd'hui :

A la Renaissance, â 4 h. 1/2 : « Un Cours d'élégance », par Dranem (Mlles Lucy Vau- thrin, Térésina Negri, Mmes Juliette Dar- court, Clémence Isane, Ly'sko, MM. Dranem, Lévesqu -, Roger Ferréol, Rouyer, Brouett). Un début (Dranem et Saidreau) ; un acte de l'Ingénu ; présentation de mannequins par Dranem. (Places ; 0 fr. 50 à 4 francs.)

- A l'Université des Annales,bl, rue Saint- Georges, à 5 heures : « Comment dire en chantant? » (3e conf.), conférence par M. Reynaldo Hahn, auditions par M. Reynaldo Hahn.

Au théâtre Antoine.

Aujourd'hui, 5° samedi du théâtre Antoine, sous la direction de M. Louis Bourny. - Partie musicale de M. Louis Laloy.

« Montmartre et les jeunes d'il y a vingt ans », conférence de M. Saint-Georges de Bouhélier.

Les notices littéraires de M. Louis Payen seront lues par M. Louis Bourny.

1, Poème (A, Fleury) : M. Louis Bourny. - 2, Poème (L. Paul Fargue) : Mlle Wilma Knaap. - 3, Prières, 2 sonnets (Ernest La Jeunesse), I le Jeudi saint (Emmanuel Signoret) : M. Bacqué. 4, Poème (Camille Mauclair), Poème (Louis Payen) : Mlle Eve Francis - 5, Poème (Georges Pioch) : M. Jean Hervé. - 6, Trois poèmes ! (Paul Verlaine) : Mme Lara.

PARTIE MUSICALE

7, Grand air de Louise, musique de Gustave Charpentier : Mlle Geneviève Vix, de l'Opéra-Co- mique. - 8, Les trois lampes, conte (Alphonse Séché! : M. Louis Bourny. - 9. Flandre (Fer- nand Divoire) : Mlle Marcelle Schmidt. - 10, Polochon, proses (G. de Pawlowski) : Si. Léon Bernard. - 11, Amour (Albert Acreinant) : Mlle Annie Werley. - 12, La Grande Plainte (Mau- rice Magre) : M. Romuald Joubé.

Piano Pleyel.

Sixième samedi du théâtre Antoine, 20 dé- cembre. Le Char d'Apollon, de Mme Ra- childe.

A la fête qui sera donnée le dimanche 7 dé- cembre, sous la présidence de Mme Paquin, dans les salons du ministère du commerce, aU profit des Ecoles de plein air pour les en- fants de la Société « l'Enseignement, mo- derne », M. Marcel Prévost fera, à 5 heures, une conférence sur la « Femme et le Théâ- tre ». Outre diverses auditions, Mlle Jane Provost et Mlle Mistinguett joueront une scène de Lolotte, de Meilhac et Halévy, et Mlle Alice Nory, Mme Jaiabert et M. Her- mann joueront une scène de Flipote de Jules Lemaître.

Parmi les conférences d'aujourd'hui :

- Ecole des hautes études sociales, 16, rue de la Sorbonne, â 2 h. 3/4, Salaun : « La République administrative, l'Adminis- tration de la démocratie » ; à 4 1/4, M. Jean de Foville : « Van Dyck » ; M. E. Arnaud de Masquard : « Cours de publicité dans le journal » ; M. Mowran Goblet : « Le Home Rule irlandais et le Bluff unioniste ».

- Institut catholique, 19, rue d'Assas, à 5 h. 1/4, M. Gautherot : « Le Dépouillement des églises de Paris en l'an II ».

- Salle de Géographie, 184, boulevard Saint-Germain, à 9 heures: M. le capitaine de frégate Ne! : « Les Equipages de la flotte » (Conférence de la Ligue maritime française). . « '

COURRIER MUSICAL

Ce soir :

Aux ; soirées d'Yvette Guilbert (salle Ga- veau), cinq dernières. , >

. Ce-soir samedi \1 tf salle Gaveau 5-; Vieil leà chansons interprétées par Mme Yvette Guil- bert, MM. Cousinou, de l'Opéra, et Jean Reder. Danses pittoresques 1830 par Mmes Chasles et Meunier, de l'Opéra, et danse en crinoline (épisode du bal Musard), par Mlle Chasles, de l'Opéra, et M. Pierre Margueritte. « Vieux airs et vieilles marches des soldats de France » pour un orchestre d'instruments à vent dirigé par M. Chomel, chef de musique du 31e régiment d'infanterie, â Paris. Cause- rie : M. Nozière.

M. Mark Hambourg, le célèbre virtuose qui vient de donner, rue La Boétie, un festi- val de piano triomphal, a adressé à la mai- son Gaveau la lettre suivante qui se passe de. commentaires :

Je ne veux pas quitter Paris sans vous expri- mer mon admiration pour le superbe piano que vous m'avez fourni pour mon récital à 1a. salle Gaveau, le mardi 27 novembre. Son toucher et les qualités chantantes de ce merveilleux ins- trument n'ont jamais, été surpassés, et la sono- rité en est remarquable dans tous les registres. Permettez-moi de vous féliciter de sa parfaite mise au point, qui donne an pianiste presque les mêmes satisfactions que celles éprouvées par un violoniste jouant un beau violon italien.

Fidèlement à vous.

Mark HAMBOURG.

Tous nos maîtres ; Saint-Saëns, Masscnet, Dubois, Charpentier, Colonne, etc., ont donné

leur avis sur le Concertai Mustel. Il n'est donc plus nécessaire de faire l'éloge de ce merveilleux instrument qui donne a chacun le moyen d'exécuter d'une manière si com- plètement artistique la musique de sou choix, sans aucune connaissance technique; c'est là toute la musique à la maison, y compris les grandes oeuvres symphoniques qu seront rendues avec des sonorités rappelant sou- vent à s'y méprendre l'orchestration origi- nale. Auditions, 46, rue de Douai.

L. de Crémone.

LES VALEURS DE THÉÂTRE

Bourse du 5 Décembre

^ : DÉSIGNATION DES VALEURS S PCR°ÉUCÉSD

12 5C CINÉMA-EXPLOITATION EX-C. 12, DÉc! 1912. 210 .. 211 50 £ »I CINÉMA 1 PRIV.100 F. (EX-C.9) JUIL. 13 .. .. 9J .. 6 » OMNIA- ORD. 100 F. CEX-C. 9) JUIL. I3 .... 86 .

>. » MONTMARTRE' PARTS (EX-C. 4) FÉV. 1902 116 . .

H v CINÉMAT. ÉCLIPSE 100 F. (EX-C. 6) AVRIL 1*3 124- .. 123 50 2 50 ? - - PARTS (EX-C. 3) AVRIL 1913 . .. 69 .. 45 38 CIN.& APP.SC., ClE BELGE, B00 F. (EX,-C.8)NOV.13 .. .. ... ..

COURRIER DE LA BOURSE

Paris, 5 décembre.

Le marché se tient sur la réserve en atten- dant la fin de la crise ministérielle, mais le ton est en général assez ferme. La Rente, qui a encore bénéficié des derniers rachats de vendeurs, finit un peu mieux qu'hier, et la plupart des fonds d'Etat ont regagné du terrain ; les valeurs russes ont, paru assez bien disposées ; enfin on a traite quelques affaires en mines d'or. Tout ça, évidemment, ne représente pas un gros volume de tran- sactions, mais l'atmosphère est meilleure.

Les marchés étrangers sont, en reprise ; la situation monétaire est satisfaisante ; un certain nombre de questions de politique étrangère, qui paraissaient encore assez aiguës récemment, sont en voie d'apaise- ment : les facteurs encourageants ne font donc pas défaut et nous pourrions même en- trevoir une amélioration durable si le pro- chain ministère nous donnait quelques mois de paix intérieure.

Un endormeur qui calmerait les rancunes séniles des uns et les appétits juvéniles des autres rendrait au monde des affaires un service inestimable ! «

Marché officiel. - La Rente, après avoir fcit 8545, regagne.le cours de 85 70, 10 cen- times de mieux qu'hier.

L'Extérieure s'avance de 30 centimes à 9135.

Les emprunts russes sont mieux. Le Con- solidé progresse de 20 centimes à 92 20, et le 3 0/0 91 en gagne autant, à 75 45. Le 4' 1/2 0/0 s'avance de 30 centimes à 100 70.

Les établissements de crédit sont résistants. Banque de Paris, 1,722; Crédit lyonnais, 1,695 ; Crédit foncier,868 ; Crédit mobilier,'633.

\ sa Ba i que espagnole de Rio de La Plata passe à 414.

Les valeurs de traction et .d'électricité sont fermes. Métropolitain, 612 ; Omnibus, 625 ; Distribution, 624.

Les chemins sont soutenus. Lyon, 1,282 ; Nord, 1,705.

. . Le Rio abandonne 9 francs à 1,802.

Le Raffineries $ay passent à 424.

Le Printemps perd 20 francs à 406.

Le Lauta o recule de 13 francs à 287.

Le groupe russe est bien disposé. Naphte russe, .758 ; Briansk, 488 ; Sosnowice, 1,536.

L'Azote se tient à 301.

La Carpet finit à 345, en bonnes ten- dances.

Les Aciéries Paris-Outreau gagnent 29 fr. à 1,160,

Marché en Banque. - Les mines d'or sont un peu mieux. Rand Mines, 142 ; Crown 158; East Rand, 51 25.

La De Beers se tasse à 449 50.

La Balia est. bien ..disposée , à 541. . ...

Les cuprifères" '«ont"' ' hésitantes., Cape,

,,$8 501Utna, 257? V.. v .ii !

Le groupe russe régagne lo à 20 fr. Bakou, 1,917; Lianosoff, 706; Maltzoff, 737. La Hart- mann détache un coupon de 16 fr. 05 et eu regagne le tiers à 614. Toula, ex-coupon de 55 fr. 44, passe à, 964.

Le Tobacco gagne 3 fr. à 257.

La Malacca se tient â 128.

La Russian Oil regagne '1 fr. 75 à 50 50; North Caucasian, 44; Mexican Eagle, 50 50.

INFORMATIONS FINANCIÈRES

On annonce l'introduction prochaine, au par- quet, au comptant et à terme, des actions do la Banque russe du commerce et de l'industrie, au capital. de 35 millions dé roubles, divisé en 140,000 actions de 250 roubles chacune.

Ces actions, qui sont déjà cotées à Petersbourg, seront introduites à Paris sous le patronage du Crédit, mobilier français. Les dividendes distri- bués pendant les cinq dernières années ont été de 9 0/0.

QUELQUES FLEURS '''UQUBToakt 111

Le Lisez-Moi Historiqua BERO

i llATAnil réunil dans le N- 85(5 déccmb.)

B |\ ? IHKIA les noms de Funck-Bienlano, Mlll | Wlllft G. Letiôlrc, E. Rodocanachi,

& CMà!'ioeMtfj!,èTirqZa.

Duc d Aumalc, LieuU-Golonel Rousset, J. Claretic, Frédéric Loliée, etc., çtc - Illustrations nombreuses d'après les tableaux, dessins, estampes des grands maîtres.

??????? Voir aux Annonces fBÊÊÊÊtSÊÊBÊBÊ

0a disait

à une de nos jolies Actrices

« Que vous êtes gracieuse, et combien d'envieuses vous devez faire t Par quel moyen conservez-vous ainsi votre ligne d'aspect si jeune ? »

Sa réponse fut bien simple :

« Tous les matins, à jeun, comme me l'a conseillé mon Docteur, je prends deux dragées de THYROIDINE BOUTY.

'Profitez donc de son conseil, si vos compliments sont sincères. »

Sur l'ordonnanoe, le Docteur avait ajouté ;

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LES GRANDES VENTES

Aujourd'hui :

A l'Hôtel Drouot :

Vente» :

Salle t. - Tapisseries anciennes, objets d'art et d'ameublement,, orfèvrerie, apparte- nant à Mme de B... MC LAIR-DUBREUIL; MM. Pauline et Lasquin.

Salle 2. - Meubles anciens et modernes, porcelaines, objets variés, tableaux et des- sins appartenant à M. Henri Fouques-Du- pare. M® HENRI BAUDOIN ; MM. Graat et Madoulé. (Exposition avant la vente.)

A la Galerie Manzi-Joyant :

Exposition s

(Particulière). - Atelier J.-B. Carpeaux (deuxième ét dernière vente). Sculptures ori- ginales, tableaux et dessins. M> HENRI BAU-

DOIN : MM. Durand-Ruel et Fils et J. et G» Berheim-Jeune.

TAPISSERIES

OBJETS D'ART ET D'AMEUBLEMENT

Hier, à l'Hôtel Drouot, salle i, Me Lair- Dubreuil, assisté des experts " Pauline et Lasquin, a commencé une vente d'objets d'art et d'ameublement, de faïences et porcelaines, orfèvrerie, etc, appa tenant à Mme de B..., vente dont la première vacation,.qui produisit 35,192 francs, nous a fourni les quelques prix suivants :

Faïences et porcelaines. - N°, 43, Groupe d'enfants sur des rocailles, porcelaine déco- rée, socle bois sculpté peint, 1,800 fr.; 45, Aiguière et bassin porcelaine, .décorée, 400 fr.; n° 4g, Deux statuettes, ancienne porcelaine de Saxe, décor en couleurs, 620 fr.; n° S3, Grqupe de personnages, Mongols et singes, ancienne porcelaine de Saxe, décor en couleur, 905 fr.; n° 54, Groupe en porcelaine de Saxe : Arle- quin et Colombine, 4,100 francs.

Orfèvrerie ancienne et moderne. - N° 92, Fourchettes, cuillers, couverts à entremets, couteaux lames d'argent, etc., 606 fr.; n" 107, Deux légumiers couverts, avec double fond, décor à rocailles, argent, 571 fr.; n" 113, Su- crier deux anses cygnes, en vermeil, époque Empire, 515 francs.

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La vente se continuera aujourd'hui par les meubles et sièges et les tapisseries anciennes des manufactures d'Aubusson, de Beauvais, de Bruxelles et des Flandres des dix-septième et dix-huitième siècles.

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COLLECTION DE M. B...

A la salle 6, M"® Lair-Dubreuil et André Desvouges, assistés de M. Loys Delteil, expert, ont dispersé une très belle suite d'estampes des seizième, dix-septième et dix-huitième siècles, composant la collec- tion de M. B... Il s'agissait de fort remar- quables pièces imprimées en noir et en couleurs, pièces que se sont disputées les amateurs à des enchères encore très éle- vées.

La journée, dont le total atteignit 164,060 francs, nous a permis de noter les brillantes adjudications suivantes :

N° 2, Anselin (J.-L.) : la Belle Jardinière (Mme de Pompadour), d'après C.' Vanloo, épreuve avant la lettre, 1,000 fr.; n° 5, Bou- cher (d'après F.) : le Départ du courrier, l'Arrivée du courrier, deux pièces par Beau- varlet, avant toute lettre, I, I00 fr.; n° 8, De- bucourt (P.-L.) : les Visites, l'Orange ou le. Moderne Jugement de Paris, 650 fr.; n" 9, l'innocente du jour, 820 fr,; n° 15, Drevet (Pierre), Toulouse L.-A. de Bourbon (comte de), d'après H. Rigaud, épreuve du premier état, 700 fr.; n° 19, Drevet (P.-I.) : Lecouvreur (Adrienne), d'après Ch. Coypel, épreuve du premier état, avant toute lettre, 1,030 fr.; n° 20, la mémo estampe, épreuve, avec la faute, 500 francs.

OEuvres de Durer (Albert) : N°2I, Adam et Eve, Bartsch 1, épreuve du premier état, sur papier à la tête de boeuf, 3,910 fr. ; n° 22, la Nativité, épreuve sur papier à la tête de boeuf, 900 fr. ; n° 23, la Passion de J sus- Christ, suite de seize estampes, 3,800 fr. ; n" 24, la Vierge à la poire, 1,250. fr. ; n°..2$, la Vierge au singe, épreuve sur papier à la tête de boeuf, 2,550 fr. ; n° 27, la Grande For- tune, épreuve sur papier à la grande cou- ronne, 1,050 fr. ; ri° 28, l'Hôtesse et le Cuisi- nier, 800 fr. ; n° 29,. les Trois Paysans, 1,250 francs; n° 30, le Seigneur et la Dame, 1,850 fr.; n° 31, le Petit Cheval, 850 fr. ; n°-32, le Grand Cheval, 1,450 fr. ; n°33, le Cheval de la mort, 4,000 fr. ; nu 52, Grateloup fj. B. de) : Poli- çnac (Melchior de), épreuve au premier état 510 francs; J '\'f "!

N° 57, Lavreince (d'après Nicolas), " L'As- semblée au concert, L'Assemblée au salon, deux pièces par F. Dequevauviller, épreuves du premier état,â l'eau-forte pure,9,100 fr.; n°58, la Consolation de l'absence, par N. De Lau- nay, épreuve, avant la dédicace, 2,700 fr. ; n° 59, le Déjeuner anglias, par G. Vidal,épreuve imprimée en couleurs, 5,400 fr. ; n° 60. l'Indis- crétion, par Janinet, épreuve avant toute lettre, avant l'un des pieds de la femme assise, im- primée en couleurs, 15,900 fr. ; n° 61, Pauvre Minet que ne suis-je à ta place, par Janinet, épreuve, imprimée en couleurs, 6,000 fr. ; 62, Qu'en dit l'abbé ? par N. De Launay, épreuve, avant la dédicace, 4,000 fr. ; n3 63, le Restau- rant, par Deny, I,350; n" 64, les Soins mérités, par R. De Launay, 620 fr, ; n° 65, La Sou- brottte confidente, par G. Vidal, 1,200 fr. ; n° 79, Moreau le Jeune (d'après J.-M.) : C'est un fils, monsieur î par Baquoy, épreuve, avec les lettres A. P. D. R., 9,900 fr. ; n° 81, les Délices de la maternité, par Helman, épreuve avant la lettre, 1,450 fr. ; n° 93, Nanteuil (Robert) : La Mothe Le Vayer (F. de), épreuve du premier état, 780 francs.

N° 98, OEuvres de Rembrandt van Rijn ; la Grande descente de croix, épreuve du 2° état, avant toute adresse, 1,000 fr. ; n" 99, l'Homme au lait, épreuve chargée de barbes, 9,200 fr. ; n° 100, le Paysage aux trois chau- mières, épreuve très chargée de barbes, 12,900 francs ; n° 101, le Paysage à la tour carrée, épreuve avec des barbes, 3,700 fr. ; n° 103,. le

Feuilleton du FIGARO du 6DÉCEIVIb' 81913

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Mai la Basquaise

PREMIERE PARTIE

VII

- SUITE -

Or, en ouvrant la porte de sa cham- bre, la première chose qui frappe sa vue, c'est, sur la table, au milieu des bou- quins militaires empilés, une lettre...une lettre dont il reconnaît bien l'écriture. Et Bordachar s'arrête. C'est comme si Mai surgissait pour lui jeter au visage son reniement. Il ouvre l'enveloppe. Des reprochessans doute?... parce qu'il n'écrit plus et ne s'est même pas excusé de son absence à la gare !

Son coeur se serrait un peu. Puis, ayant lu, il se mit à sourire. Tout s'ar- rangeait. Quelle joie! Libre! libre d'ap- partenir à son nouvel amour, à son nou- veau métier !

N'ayant pas du tout envie de dormir, il prit un livre au hasard. Ses yeux sui- vaient les, lignes, mais sa pensée vaga- bonde évoquait déjà les détails du bon- heur futur.

« Nous pourrons nous marier, dès que je serai reçu à l'Ecole de Versailles ; elle trouvera sans peine une autre place dans une grande famille. Ou plutôt, elle pourra ouvrir un cours, ce qui est plus honorable... «

Machinalement, ses mains avaient plié la lettre de Mai pour en faire un

Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays. Copyright "by" André Geiger, 1913.

signet; sur la partie ainsi réduite appa- raissaient ces mots :

« Il faut se résigner dans la vie, cher » ami. Nous ne sommes pas sur terre » pour faire ce qui nous plaît. Je souffre » beaucoup, soyez-en certain, surtout » quand je pense que vous aurez de la » peine et que vous allez sans doute me » maudire... »

11 détourna bien vite la vue, avec im- patience.

« Nous nous ferons faire des cartes de visite. Elle offrira le thé à ses amies. Et l'on jouera au bridge... »

Et, tandis qu'il poursuivait ainsi son rèye, ses yeux peu à peu alourdis par le sommeil continuaient à lire machinale- ment et interminablement le petit livre :

« le canonnier amène le cheval en

» tenant les rênes du bridon avec la » main droite, à quinze centimètres de » la bouche, les ongles en dessous, la » main haute... »

VIII

Parents et amis commencèrent l'envoi des présents pour les époux. Des volail- les, de petits porcs,' des veaux et une troupe] de jeunes brebis à la laine peinte de diverses couleurs et aux cornes re- haussées de cocardes. La noce, somp- tueuse et nombreuse, ne devait durer qu'un jour, selon le désir du marié, et se célébrerait dans la maison de Dithur- bide, à la demande des vieux Mendi- boure qui préféraient dissimuler la pau- vreté de leur logis.

Quand le joyeux cortège, précédé de deux ménétriers dont les violons grin- çaient une marche endiablée, eut passé, parmi les coups de fusil, sous l'arc de feuil âge dresse par les enfants du quar- tier et déboucha sur la place, une autre musique répondit à la sienne.

C'était dans l'auberge du jeu de paume, un accordéon, manié d'une main ex- perte par le vieux mendiant Piarrès, en l'honneur d'une réunion de gais cama- rades, la plupart joueurs de pelote re- nommés, qu'un défi appelait l'après-midi à Saint-Palais. Les landaus les atten-. daient au coin, de l'école. Et, debout au

milieu d'eux, Barthélémy Bordachar, arrivé du matin et qui avait quitté l'u- niforme, choquait son verre avec, une parfaite insouciance. La noce passa. Des chuchotements coururent. Mais tout le monde l'approuvait pour son attitude si crâne.

El il n'y eut guère que le vieux Piar- rès pour rappeler la soirée, où Michel Dithurbide, à la stupeur de tous, s'était mis à chanter, et pour glisser en sour- dine à l'oreille du jeune homme :

- Lui a la richesse. Mais tu as, ce qui vaut mieux, la jeunesse...

D'un clignement de ses yeux canailles, l'improvisateur lui désignait le cortège défilant deux par deux, ou trois par trois :

- Tant pis pour elle ! Pour se marier avec un veuf, il faut, avoir grand besoin du mariage !... Tant pis pour lui! Gar, lorsque les femmes n'ont pu avoir les hommes qu'elles aiment, elles se ven- gent en faisant à leurs maris mille mi- sères...

Et il fredonnait déjà un refrain, comme pour chanter à la compagnie cette, anti- thèse réjouissante. Mais Bordachar lui tourna le dos. .... .i

Dithurbide, à la vue de son ancien ri- vai, éprouvait la joie enivrante du triomphe. Le sourire de Mai était resté immobile sur sa bouche, et sa petite mantille de tulle noir encadrait la phy- sionomie d'une femme heureuse.

Mais elle sentait comme un poison glacial pénétrer dans ses veines.

Quand on se leva de la longue table, dans le grand préau qui forme le centre des maisons et qui ressemble à une ga- lerie de fêtes pavée de cailloux et pla- fonnée de poutres noires, déjà la nuit tombait.

Et sans savoir que l'épousée, immo- bile sur l'escalier, au-dessus d'elles, pou- vait les écouter, plusieurs jeunes filles; lasses des innombrables tours de dan- ses, échangeaient leurs impressions gentilles sur les plaisirs de la,journée.,

Gratiàne disait : ' _

, - Quelle noce ! Il y a plus de quarante jeunes gens!

' Et Rosalie :'' '

- Elle a une biên belle chaîne ! Quelle chance de rencontrer un riche mari !

Mais Marianne insinua:

- Il a beau être riche; comme dit le proverbe : Celui qui ne sait pas plaire à sa femme est enterré avec des cornes !

Gratiane reprit, au milieu des rires de ses compagnes :

- Alors Bordachar, après son ma- riage, va partir dans un régiment près de Paris ?

Thérèse ajouta :

- On dit qu'il épouse une demoiselle de la ville...

Alors Mai, derrière elles, la tête dans le^ mains, étouffa ses sang-lots...

Un peu plus tard, Dithurbide cherchait sa femme, et ne la trouvant ni dans la maison, ni au dehors, interrogeait, sans faire de bruit, les parents.

Manech l'entendit et vint dire :

- Elle est partie du côté de l'église...

- Ah ! j'y songe, dit l'époux, elle est allée porter notre cadeau à M. l'abbé...

Mais il s'éloigna avec brusquerie, n'au- gurant rien de bon de cette disparition étrange.

Cependant, sur la route, Mai", regar- dant s'allumer les petites étoiles dans le ciel au-dessus de la vallée, dont les peu- pliers sans feuilles semblaient de gran- des ombres en train de pieurer, songeait que, tout à l'heure, Bordachar allait revenir par cette route, et, prise d'une sorte de folie, elle voulait l'attendre... l'attendre toute la nuit s'il le fallait, le parjure !...

Eh bien oui ! ce serait elle qui, à l'imi- tation de ce fiancé trahi dont chacun sa- vait l'histoire, l'insulterait, se traînerait à ses pieds et lui orierait : « Lâche ! Lâche ! Je vais tout dire ! Crois-tu que j'aie peur? » '

Car, dans l'intuition delà souffrance, elle comprenait subitement tout le passé. Jamais elle n'avait été. aimée comme ; elle aimait. Depuis longtemps, l'ingrat préparait sa ,trahison. Quand elle avait renoncé à lui-s'arrachant le coeur...:- il "songeait déjà, ô infamie ! à reprendre

sa parole. Cette autre, déjà il la courti- sait à l'époque de leurs amours ! Ali ! c'était abominable !... Il n'avait pas « changé de coeur », non ! Car, dans sa poitrine, n'avaient jamais battu que la vanité, le froid égoïsme et la trompe- rie !

Soudain Katicha poussa derrière elle un petit cri et la toucha sur l'épaule ; il sembla soudain à Mai qu'elle revenait dans le monde des vivants. Neuf heures sonnaient à l'église sur la colline. ,

- Mais, malheureuse, on vous croit morte ! Que faites-vous ici ?

Mai suivit docilement sa petite voisine. Son mari la reçut sans rien demander, sans rien dire. Les invités s'en allaient : à ceux qui auraient voulu s'éterniser et passer la nuit entière à jouer et à boire, Dithurbide expliquait d aller à l'auberge où leur dépense était payée. Il irait leur dire bonjour, demain matin. Cela fit rire. Les domestiques s'éloignèrent aussi, lourds de ripaille et de fatigue.

La grande porte du préau, assez large pour le passage des charrettes et cuiras- sée de clous aux tètes forgées, se re- ferma implacablement,. Et Mai se sentit à jamais prisonnière dans sa nouvelle vie. , j

Une lampe vacillait sur la longue table couverte de vaisselle en désordre.

- D'où venez-vous? demanda Dithur- bide.

. Elle le regarda bien en face.

- J'avais quelque chose à dire à Bor- dachar. Il est mon amant.

Et par cet aveu elle se sentit délivrée de l'infamie., du mensonge, et elle atten- dit sa condamnation sans crainte.

Dithurbide devint pourpre. Il leva les poings. Ce geste se répéta sur la muraille blanche, en une ombre si formidable qu'il se fit peur à lui-même. Alors,croi- sant ses bras pour les emprisonner :

- C'est encore honnête de m'avoir averti !. , : . - - . ,

l Elle garda le silence.. Il allait et venait d'une extrémité à l'autre de cet immense préau,,où traînait toute la;tristesse des r é j o u i ssances fin ies, et où le malheur venait de s'enfermer avec eux." H 'aurait

tout brisé autour de lui, sans la crainte d'étaler une colère de faible.

Ainsi elle avouait ! Il voulut tout sa- voir- Il interrogea. Elle reconnut vrai tout ce qu'il lui plut. i

Parfois, de longs silences, "pendant lesquels il continuait sa marche de fauve blessé à mort et réduit à l'impuissance, coupaient cette explication qui dura près d'une heure.

Enfin, Dithurbide montra l'escalier à sa femme :

- Allez dormir. Demain vous repar- tirez chez vos parents...

- Mais que dira-t-on ?

- Que votre mère est très malade et qu'elle vous réclame.

- Et que leur dirai-je, moi, là-bas ?

Il se retourna brusquement, et avec

une tranquillité où éclatait toute la joie cruelle de sa revanche, la face tirée par un sourire de sauvage qui semblait faire remonter ses yeux :

- Ce que vous voudrez.

IX

Dominiqua, silencieuse, a regardé sa fille qui la regarde. Les deux femmes se sont comprises : il y a quelque chose qu'il faut cacher aux hommes.

- Que venez-vous faire ici ? demande Mendiboure surpris, en échangeant ses sandales contre ses sabots pour s'en aller à la traite du soir.

Mai explique la raison de sa visite. La mère s'empresse de dire :

- Quelle méchante plaisanterie! Vdus avertir que j'allais mal?... Enfin, puis- qu'elle est venue, il est trop tard main- tenant pour qu'elle.s'en retourne... :

- Andrech ou Manech va la recon- duire...

Mai, très calme, s'assied :

- Non, père, je suis très lasse, et il faut que je me remette de l'émotion do la nouvelle... '

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