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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1913-11-11

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 11 novembre 1913

Description : 1913/11/11 (Numéro 315).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k290130w

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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Qaston CALMETTE

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de France et d'Algérie.

SOMMAIRE

A propos du tango PAUL Strauss.

La Vie de Paris Fin d'un réroe d'art ARSÈNE Alexandre.

Le relèvement de la solde des officlers DE BEYR,E.

Le Banquet de la < Mole » L. L.

Un incident en Alsace.

Le Dîner de la Société des Gens de Lettres: J. FONTAINE.

Académie des science ALPHONSE BERGET. La Chambre La E. P. PAS-PERDÜS. La Mode et les Fourrures GHENYA.

A l'Hôtel de Ville Janville.

Gazette des tribunaux GEORGES Cr.ARETIE. Courrier de la Bourse.

Avant le Rideau Régis GIGNOUX.

Les Théâtres: A la Porte-Saint-Martin Robert DE FLERS.

Feuilleton L'Amour au jardin MAXIME FORMONT.

A propos

Le prestigieux conférencier qu'est Jean Richepin a voulu réhabiliter la danse en plein Institut, en la rattachant aux plus pures traditions grecques et en lui donnant le patriotisme pour compagnon. Le chantre des Gueux n'a pas été infidèle à lui-même en célébrant les distractions populaires, bourrée auvergnate ou fandango basque. L'amour du tango ne va pas chez lui jusqu'au délire, et son panégyrique érudit a pour pavillon le culte des'humanités classiques.

L'an prochain, ou. l'année suivante, l'éloquent académicien aura l'occasion, dans un discours exquis sur les prix de vertu, de louer en praticien de la bonté l'élan du cœur qui porte chaque jour davantage les femmes, l'es jeunes filles françaises à se dévouer à autrui. Il y a peu de semaines, au Père-Lachaise, Jean Richepin adressait l'adieu le plus tendre et le plus émouvant à une grande femme de bien, notre amie commune tant regrettée, Marie Béquet de Vienne, et il a loué en parfait connaisseur l'admirable carrière de la chère disparue, et en elle la protection des mères laborieuses, le sauvetage des enfants du peuple. Le condisciple de Pierre Budin, le confident de Mme Béquet de. Vienne, est un bon, un tendre, un compatissant, et nul plus que lui n'est qualifié pour diriger la jeune fille du monde vers l'apostolat de la bonté secourable.

Pas plus que l'érudition française, celle où excelle Jean Richepin, n'est maussade, la philanthropie active ne porte des vêtements de deuil. Pas besoin n'est de prendre un visage revêche pour découvrir la pauvreté. Les visiteuses des pauvres et des malades, sans étaler un luxe déplacé, peuvent mettre des fleurs au coin des lèvres ou à leur corsage. Les nurses anglaises nous ont enseigné l'art d'orner nos salles d'hôpitaux et nous commençons, à Paris et ailleurs, à suivre cet exemple séduisant, en égayant, par tous les moyens appropries, les lieux de souffrance et les asiles de traitement.

Ce n'est donc point pour réagir contre la bonne humeur, contre les manifestations joyeuses de la jeunesse, que beaucoup de nos contemporains des deux sexes ne s'associent pas aux engouements frénétiques des habitués de Tangoville ou de Tangoclub. L'excès des plaisirs a de graves défauts; il risque d'engendrer l'égoïsme et de semer, l'indifférence.

Ni Victor Duruy, ni Jules Ferry, ces glorieux parrains des deux nouveaux lycées de jeunes filles, n'ont proscrit la danse; ils se seraient bien gardés, avec Mme de Maintenon, avec Mme Necker de Saussure, avec Octave Gréard, de considérer le maître a danser comme un intrus dans les établissements scolaires. La préparation aux thés-tangos ne serait pourtant pas entrée dans leur plan de pédagogie rénovatrice, et. aucun d'eux n'eût consenti à agrandir démesurément la part des arts d'agrément, chant, musique, danse, aux dépens de la culture de l'esprit et de l'éducation morale. Aucun pédagogue moderne, même parmi les plus routiniers, ne méconnaît la nécessité d'une culture physique de plus en plus intensive. L'hellénisme athlétique a repris ses droits et revendique sa juste place dans la formation de la jeunesse. La renaissance des sports englobe assurément les exercices choré- graphiques. La vocation mondaine est loin de contredire les apôtres de la danse. Toute la question est de savoir si le tango va devenir un but et une raison de vivre, au lieu d'être, pour l'élite aimable qui s'y adonne, un divertissement rare, une distraction exceptionnelle. Les. -moralistes bougons condamnent le bal ils exagèrent le puritanisme. Nous demandons, en revanche, aux propagandistes du tango souverain, de ne pas dépasser la mesure et de ne pas détourner le féminisme de .son orientation nouvelle et de sa destination véritable.

Il ,y a des courants q.u'on ne remonte pas. La jeune fille de nos jours ne veut pas plus être une poupée qu'une bécasse elle a joliment raison de s'instruire et. de se rendre utile. Toutes les ambitions lui sont permises, pourvu qu'aucune ne l'arrache définitivement au foyer familial. Le barreau lui ouvre ses portes, la médecine l'attire, la pharmacie lui sourit. Le suffragisme latente l'action sociale la séduit.

De toutes les manifestations du féminisme mondial, il n'en est pas de plus attrayante que celle de la culture et de l'exercice de la bonté. Les mobiles peuvent varier,, l'inspiration a beau chan-

ger; la source du dévouement reste la même, aussi pure, aussi abondante, à travers le temps, à travers l'espace, parce qu'elle part du coeur.

Il est toutefois permis d'affirmer, sans la moindre irrévérence pour le passé, que l'art de faire le bien a progressé prodigieusement, en ces dernières années, comme là science elle-même. La coopération féminine à toutes les œuvres d'assistance, de mutualité, de préservation physique ou morale, a pris une ampleur inconnue jusqu'àce jour; elle a débuté aux Etats-Unis, tout au moins sous sa forme actuelle, où les jolies visiteuses de l'Amitié forment le groupe le plus nombreux et la phalange la plus disciplinée elle a promptement pénétré en Europe et fait son tour de France.

L'encouragement vient de haut. Les chefs d'Etat ont auprès 'd'eux, dans toutes'les, capitales, des compagnes qui n'interrompent .pas un seul jour leur mission charitable et s'efforcent de donner à ta bienfaisance féminine une impulsion irrésistible et l'éclat le plus rayonnant.

La conférence internationale de; la, tuberculose, qui vient de tenir ses. assisesà Berlin, et dont Horace Bianchon a été l'historiographe pénétrant' et informé, a mis à l'ordre du jour.de sa prochaine session l'exposé du rôle des femmes dans! la lutte, antituberculeuse. Peu de jours auparavant, Aixrles-Bains, le congrès de la Ligue de l'enseignement adoptait, sur le substantiel rapport de Mme Chaboseau-Napias, des vœux fort sages sur le rôle de là femme dans les questions d'hygiène sociale. Pour l'action antituberculeuse, en puériculture, pour la lutte contre le paupérisme et l'insalubrité, comme pour l'éducation scolaire et familiale et pour la mutualité, l'intervention des femmes, chaque jour plus instruites et plus ex- pertes, est le fait nouveau dont s'enorgueillissent tous les fervents de l'hygiène sociale. Les espoirs de Cheysson se réalisent. Le nombre de nos infirmières sociales augmente d'année en année.

Ceux-là qui mettraient en doute la réalité de cette évolution dans les mœurs n'auraient qu'à parcourir les dispensaires ou les hôpitaux, notamment ceux de la Croix-Rouge française, de la Ligue fraternelle des Enfants de France, d'autres encore. En de nombreux avant-postes de bienfaisance et de santé, dans les mutualités maternelles, à la Pouponnière de Porchefontaine, à la Société de charité maternelle, à la Fondation PierreBudin, à l'Institut de puériculture de l'hospice des Enfants-Assistés, à la Société d'allaitement maternel et Ses refuges-ouvroirs, dans les cantines mater-,nelles,'dans les crèches, dansles cours de la Croix-Blanche, dans les consultations de nourrissons et les gouttes de lait, une charmante assemblée de jeu- nes filles, de jeunes femmes accourt, se presse, poursuit ses études, accomplit son stage, prête son concours as- sidu et. persévérant à tous les efforts les plus ingénieux et les plus efficaces de soulagement de la souffrance et de prévention de la misère.

La contagion du bien gagne de proche en proche, multipliant le nombre des adeptes, recrutant de nouvelles infirmières sociales, attentives, dévouées, modestes, aimables et aimantes. Que Jean Richepin, dont l'influence comme éducateur est si forte, que Richepin, l'entraîneur et le charmeur, complète son éloquent panégyrique de l'Institut, qu'il exhorte ses auditrices, ses lectrices, ses admiratrices, à se faire toutes, quelle que soit leur condition sociale, sans maussaderie, le sourire aux lèvres et des fleurs au corsage, des messagères de bonté, des avant-courrières de fraternité, et si le culte outrancier de la danse y perd quelques-unes de ses adeptes trop enthousiastes, l'humanité y trouvera profit et orgueil.

Paul Strauss.

LA VIE DE PARIS

,fin (Fuît rêve 3'arf 'Il est rare, lorsque quelque merveilleux spectacle. nous est offert, que nous soyons avertis de sa fin possible ou prochaine. Aussi, quand il a cessé soudain, éprouvons-nous un double regret celui de l'avoir perdu et celui de ne pas en avoir assez rempli nos yeux. Si, quand nous rêvons de choses belles et harmonieuses, nous avions en même temps la conscience du réveil imminent, il est certain que nous rêverions avec plus d'intensité. Annoncer à ceux qui aiment le beau que des jouissances qui leur étaient chères leur sont désormais comptées est donc, à tout prendre, plus charitable encore que cruel.

J'ai. un devoir de cette sorte à remplir aujourd'hui et je sens qu'en m'en acquittant, je vais donner à bien des gens de la surprise et dès regrets, mais en même temps leur procurer l'occasion d'un dernier éblouissement. Si nous pouvions toujours être ainsi sûrs de voir- les choses que nous aimons finir en beauté

Mme Langweil va fermer cette maison de la place Saint-Georges où pendant des années étaient venus affluer les plus rares trésors de l'art extrême-oriental et d'où ces objets incomparables s'étaient répandus dans les collections des amateurs les plus raffinés, dans les palais des plus fières et des plus riches fées de Paris.

Telle est la nouvelle qui va désoler les familiers de ce centre artistique, exquis et original entre tous. Cependant, ils auront, pour se consoler, la pensée qu'ils vont assister un éparpillement suprême d'escarboucles, et que de.ce feu d'artifice que fut, longuement, la révélation des somptueuses et fantastiques créations des âges, des génies et des climats lointains, ils ne manqueront pas du moins le bouquet.

Il faut avoir suivi dans son évolution cette femme vraiment supérieure, et, de qui le rôle

dans nôtre initiation aux arts de l'Orient aura, été si considérable, pour se rendre compte df, l'importance de cette retraite et du vidé qu'elle va causer.

Pendant trente ans, Mme Langweil, seule, tout lui passant par les mains, tous les connaisseurs les plus subtils et les plus exigeants n'ayant affaire qu'à elle, a importé pour des millions d'objets d'art japonais, coréen et chinois, avec un goût surprenant de sûreté, et parfois aussi de prescience. Grâce à ses dons charmants d'enthousiasme et de persuasion, elle a porté les derniers coups à la camelote brillante que les petits hommes jaunes jugeaient bonne pour l'Europe, et fait avancer à sa place légitime l'art grandiose de leurs primitifs dont eux-mêmes ne semblaient pas apprécier l'âpre noblesse ou la suave majesté. En faisant comprendre ces œuvres vénérables, en les rendant comme de force à la lumière, elle a ajouté des tons profonds à la palette du raffinement.

Jadis, c'était dans un petit local du boulevard des Italiens,près du passage de l'Opéra, au rez-de-chaussée d'une cour un peu sombre, qu'elle s'exerça à son rôle de révélatrice. La sensation était singulière, en sortant du fourmillement boulevardier, de se trouver soudain a l'autre bout du monde, parmi des entassements de couleurs, de lueurs, «le formes, qui étaient d'un ciel si différent. Déjà les curieux, avertis par la passion et par l'instinct, venaient dénicher là maintes choses rares: Des savants comme Burty, des fondateurs de musée comme Guimet, des hommes de goût excellent comme R. Kœchlin, des artistes comme Henri Rivière, faisaient modestement d'importantes trouvailles, et c'était, à tout point de vue, un plaisir, car on savait que, pour les prix, avec Mme Langweil on s'arrangeait toujours En vérité, elle avait tant de plaisir à recevoir ces fervents, à en voir s'augmenter le nombre, que pour cette marchande. sans analogue, la question de bénéfice semblait :n'exister pas. L'art avant tout régnait dans ce recoin délicat et loval.

En même temps, l'esthétique de l'art oriental peu à peu se modifiait et se dessinait grâce à ces incessants et intelligents arrivages de .chefs-d'oeuvre dédaignés. Mme Langweil, ne se lassait pas de signaler l'intérêt et la beauté des pièces antiques, la profondeur de l'art des Ming.et des Soung, en un mot de prédire l'avenir de ce passé!

Peu à peu elle devenait la rivale, redoutable et souriante, des Bing et des Hayashi, complétant à sa manière l'oeuvre de ces grands importateurs. Elle était désormais une des autorités les plus écoutées. Les ventes retentissantes la voyaient conquérir au premier rang. Un jour, le petit magasin du boulevard des Italiens dut renoncer à recevoir tant de choses magnifiques et altiéres. Mme Làngweil acheta alors cette vaste, accueillante et aristocratique maison de là place SaintGeorges, don* l'inauguration fut une des plus charmantes féeries de Paris. Jamais on n'y eut l'impression d'un, magasin », mais celui d'une demeure des Mille et une Nuits, dont l'hôtesse magicienne avait pris la figure d'une femme du monde, affable et parfaite. Que de choses dans ces salons Que de scintillements de cristal, d'améthiste, de chrysoprase La caresse des jades, la noblesse des bronzes massifs, les couleurs si richement effacées des céramiques, le sourire mystique des Bouddahs Tout cela ne se peut décrire. Du moins tout cela va pouvoir se contempler, quoique se dispersant peu, à peu, pendant quelques trop brèves semaines.

Comment ne pas rappeler encore que Mme Langweil a été vraiment l'apôtre de la peinture chinoise ? Les deux expositions inoubliables (et que les historiens n'oublieront pas) qu'elle fit de ces œuvres d'un style qui égale, s'il ne le dépasse, celui des plus grands de nos primitifs, mais en tout cas le rejoint, auront été pour la volonté et le goût de cette femme un véritable triomphe. La dernière entre autres, où figuraient les extraordinaires paravents en laque de Coromandel, nous aura ouvert des horizons insoupçonnés. Et il faut se résigner à ne plus voir que peu de temps ce décor et cet amoncellement de prestiges Mme Langweil estime que son œuvre d'initiation est terminée et qu'encore en pleine force et activité d'esprit elle peut prendre un- repos que de plus en plus l'affluence des amis et des collectionneurs, maintenant du monde'entiér, lui refusait impitoyablement. Il n'y a qu'à s'incliner avec bonne grâce devant la résolution. d'une femme qui est la bonne grâce même. Il n'y a qu'à enregistrer le rôle prépondérant qu'elle aura joué dans le mouvement artistique de cette époque. et peut-être aussi à se dire, avec un égoïsme, coupable peut-être, mais si humain que de ce spectacle de rêve qu'il nous a été donné de voir s'exalter sans cesse place Saint-Georges, on ne reverra pas de longtemps le pareil. Arsène Alexandre.

La Température

Après une faible averse vers sept heures du natin, le ciel s'est un peu éclairci et la jouriée s'est passée sans pluie. Mais le soir; à leuf heures, les averses ont recommencé. La température s'est encore adoucie. Hier natin, le thermomètre marquait 9° et à cinq leures 14°5. La moyenne de la journée est de °7 supérieure à.la normale. Le baromètre, à )eu près stationnaire, accusait à midi 756mm6. Le vent est modéré ou assez fort des réfions Sud sur toutes nos côtes; la mer est îouleuse sur celles de l'Océan.

Départements, le matin, au-dessus de \èro •0 à Belfort 8° à Nancy; à Rochefort et l Toulouse; Il' à Dunkerque, à Nantes et à Bordeaux 12° Cherbourg; 13° à Brest; 15° 1 Lyon; t6° à Cette; à Marseille; 18° à 3iarritz.; à Alger. •

En France, le temps va rester doux. Des ,verses sont encore probables, principalement [ans l'Ouest et le Sud.

(La température du 10 novembre était, Paris: le matin, 5° le soir, n°. Barométre 6zm'"z. Brouillard opaque.)

Dn New. York Herald

A, Londres Nuageux. Température njax.,

lu"; min:, Too. Vent sud-ouest. A Berlin (à midi): 8°. Les Courses

Aujourd'hui, à i heure 3o, Courses à Saint-Ouen. Gagnants du Figaro Prix d'Andorre Gusel Ténor.

Prix dit Contntinges Aveyron; Remue Ménage.

prix de l'Agenais: St Maurice II; Brididi II, Prix de l'Astarac Douvres Brou. Prix Niger Ecurie Hennessy; Lady Fish. Prix de l'Agly Ormüzd; Ma Mie III. A Travers Paris

Lè thé de M. le Perpétuel.

C'est vendredi prochain que l'Académie des inscriptions doit tenir, sous la Coupole, sa séance publique annuelle. M. Georges Perrot, secrétaire perpétuel de cette Académie, a gracieusement avisé ses confrères qu'il serait heureux de les recevoir chez lui, à l'issue de cette solennité.

Nos immortels n'auront que quelques pas à faire pour se rendre de la salle de la Coupole à l'appartement de M. Georges Perrot, qui se trouve au palais Mazarin même, entre cette salle et le pavillon Decaen..

Ils goûtent fort la délicate et charfilante attention de leur très aimable Perpétuel..

'Dons généreux.. On sait que le comité de la Société des Gens de lettres, dans le but de suppléer à-une lacune de ses statuts, a créé récemment une Société filiale, le Denier des Veuves, dont l'objet est de venir en aide à la détresse de malheureuses femmes que la mort de leur mari plonge dans le dénuement.

Le Denier des Veuves, qui distribue les secours et donne un certain nomlire j'allocations annuelles, ne peut accomplir son oeuvre, que grâce aux dons de généreux bienfaiteurs.

A la dernière réunion du comité, Mme Daniel Lesueur, présidente du Denier les Veuves, a annoncé à ses collègues une heureuse nouvelle:le docteur Henri ie Rothschild fait à la Société le double ion suivant une somme de 10,500 'ràncs, plus tous les droits d'auteur de ;a pièce le Caducée, actuellement en répétitions à l'Odéon.

Tous les gens de lettres applaudiront tu geste généreux du docteur Henri de Rothschild. -'̃

recevons cette intéressante let- tre

Mon cher Directeur,

.La sécurité des voyages en chemin de fer est à l'ordre du jour.

Je lis la nombreuse correspondance que le Figaro publie de ses abonnés, préconisant chacun leur moyen pour éviter le retour d'une aussi horrible catastrophe que celle de Melun. Permettez-moi donc de vous faire part de mon moyen

Pourquoi les « aiguilles », les « block-system », pourquoi les « signaux », quand ils indiquent la voie fermée, n'actionneraient-ils pas un système de déclanchement placé sous la locomotive, qui se ferait mécaniquement au passage du train, et qui, en même temps qu'il ferait fonctionner un sifflet d'alarme retentissant, actionnerait un levier qui renverserait la vapeur? Mon rnofen ne vaut peut-être pas grand'chose. et pourtant, je le renvoie aux ingénieurs compétents. Veuillez, mon cher Directeur, croire à mes meilleurs sentiments.

Léonce DE Joncières.

Il y a là, semble-t-il, une idée ingénieuse que les techniciens devraient étudier.

Les Trois hlasques, de M. Isidore de Lara, ont eu un tel succès au théâtre des Champs-Elysées et ont fait de telles recettes qu'il eût été trop cruel pour le compositeur, l'auteur du' livret, M. Charles Méré, et les interprètes, de'voir les représentations abandonnées en raison de la fermeture de ce théâtre. Il a donc été décidé que l'œuvre serait transportée au théâtre Sarah-Bernhardt, si élégant et si bien construit pour la musique.

La première représentation de cette nouvelle série sera donnée jeudi soir, avec la même éclatante distribution.

Beauté féminine.

Les élèves du Collège d'athlètes de Reims, qui défilèrent il y a quelques jours devant plus de quatre cents médecins wenus de Paris, furent vivement admirés tant pour la souplesse de leurs mouvements que pour la beauté de leur corps. Seulement la science athlétique a un résultat assez imprévu alors que le corps des élèves hommes se développe en gardant les plus harmonieuses proportions, celui des élèves femmes pèche par les pieds et en général le bas de la jambe qui semble avoir perdu toute sveltesse et toute légèreté.

Et comme les élèves des deux sexes exécutent, jambes nues, les mêmes mouvements, il y a là un problème qui intrigua les médecins parisiens. Ils ne l'ont pas résolu.

Le tragique empoisonnement de Cholet rappelle assez exactement celui que causèrent naguère, à Paris, des gâteaux dits de Saint-Honoré et, à VilleneuveSaint-Georges, des choux à la crème. Les divers symptômes d'un même accident ne rappellent-ils pas celui où Charles Lafarge, de célèbre mémoire, trouva la mort en acceptant des gâteaux que sa femme lui envoya pour être mangés en la compagnie de sa propre sœur, Mme de Violaine ? Pour expliquer cette affaire restée mystérieuse depuis 1840, il faut lire les lettres troublantes de la « Correspondance » de Mme Lafarge que M. Boyer d'Agen a eu l'heureuse fortune de pouvoir extraire d'archives restées trop longtemps secrètes

et qu'il publie, cette semaine, au Merctcre de France.

Il est permis aujourd'hui de se demander si la malheureuse héroïne du Glandier ne fut pas la victime d'un accident indépendant de sa volonté, et si elle peut en être déclarée responsable. Peut-on accepter qu'on empoisonne une sœur qu'on vient d'instituer légataire universelle, et un mari auquel on fait obtenir, la même semaine, un brevet de cent mille francs pour l'exploitation des minerais du Glandier? -Tel est le cas de Mme La,farge à;qui la publication de ces lettres révélatrices rend sa tragique actualité, en même temps que l'empoisonnement de Cholet renouvelle l'inquiétante question des crèmes fermentées. l \V. CHOSES VUES

La scène se passa hier, en autobus. Précisons dans l'autobus Montmartre-Saint-Germain des Prés.

Un monsieur âgé, de mise élégante, et dont le huit reflets ë n'arrivait qu'imparfaitement à dissimuler la calvitie, était installé depuis. un instant sur sa banquette, quand, sur la banquette adjacente, une dame vint s'asseoir. Les deux voyageurs, appuyés au dossier de cuir qui les sépare,, se tourné donc le dos. Soudain, le monsieur sursaute en se passant vivement la main sur-la nuque, et jette un oeil courroucé à l'énorme aigrette qui, plantée la dame, vient par-dessus le dossier de séparation, lui chatouiller le cuir chevelu.

Une minute se passe. Nouveau sursaut. Le vieux monsieur semble exaspéré.par cette aigrette qui, devenue plus familière, l'égratlgne, à présent Du moins, l'affirme-t-il. Et, se levant, il s'adresse à la voyageuse Madame, dit-il, vous avez un chapeau qui me fait mal. Voudriez-vous être assez bonne pour l'enlever ?

Tout le monde rit. La dame, stupéfaite, regarde son mari, qui se met à rire aussi, et lui dit à. l'oreille quelque chose. Alors, elle ôte son chapeau.

Et c'est ainsi que sur la ligne MontmartreSaint-Germain des Prés, on put voir hier, au milieu de'gens qui se tordaient une dame très bien mise, mais furieuse, voyager avec son chapeau sur ses genoux. Puisque l'attention est actuellement attirée sur la rue Matignon, dont nous avons annoncé'l'élargissement prochain, il convient de signaler à ceux qui ont la piété de certains souvenirs, la maison de cette rue portant le numéro 23. Cette maison fut celle de Savorgnan de Brazza.

Il a été question d'élever, au grand explorateur^qui. dota notre pays d'une de ses plus belles colonies africaines, un monument digne de sa mémoire. En attendant qu'on y pense plus efficacement, ne pourrait-on du moins, sur la maison de Brazza, rappeler par quelque inscription que le Grand Africain vécut là le temps très court qu'il ne passa point sous le rude soleil du continent noir?

On sait que M. Edouard Aynard, qui mourut il y a quelques mois, au moment où il allait monter à la tribune de la Chambre, était un grand amateur d'art. Aussi, la vente de sa collection, qui aura lieu du ler au 4 décembre prochains à la Galerie Georges Petit, est-elle un événement qui met par avance en émoi le monde des collectionneurs. Cette vente, précédée de deux journées d'exposition,'les 29 et 30 novembre, comprend les tableaux anciens des écoles primitives et de la Renaissance, et des écoles anglaise, flamande, française, hollandaise des dix-sept et dix-huitième siècles, quelques tableaux et dessins mojernes et des objets d'art de haute curiosité et d'ameublement, notamment tes tapisseries gothiques aussi rares que belles. Les enchères seront dirigées par VIe Lair-Dubreuil, assisté de MM. Mannieim, Henri Leman et Jules Féral.

Le prolongement de la rue de Rennes jusqu'à la Seine va nécessiter la démolition d'un grand nombre d'immeubles à droite et à gauche de l'Institut.

Parmi ces derniers, il en est un particulièrement intéressant c'est le petit hôtel Guénégaud, situé au coin de la place et de l'impasse Conti, qui fut construit par Mansart, et habite, de 1785 à 1792, par M. Pernon, père de la future duchesse d'Abrantès.

C'est dans cet hôtel que Bonaparte, alors qu'il était cadet gentilhomme à l'Ecole militaire, était reçu les jours de sortie, car M. Pernon était son « correspondant ».

La chambre qu'il occupait se voit encore au troisième étage dont elle forme l'angle, sur la place et l'impasse Conti. Le baron Larrey habita aussi cet hôtel de 1805 à 1832.

La « Lettre-Océan ».

Une initiative très utile et qui semble appelée à obtenir un vif succès, vient d'être prise par la Compagnie Transatlantique qui assure nos services maritimes entre Le Havre et Nev-York. Pour ceux de ses passagers à qui le style forcément très laconique et coûteux de la télégraphie sans fil ne suffit pas, elle vient de créer la « LettreOcéan N. Sur une feuille de papier séparé par des colonnes, chaque colonne représentant un mot, le voyageur peut écrire autant de mots qu'il veut, moyennant le prix de 0 fr. 25 pour chaque case remplie, plus un droit fixe de 0 fr. 25 pour recommandation et la taxe ordinaire de 0 fr. 10 par chaque fraction de 20 grammes.

L'affranchissement s'opère en timbresposte français et le pli est inséré dans une enveloppe spéciale portant ces mots Lettre-Océan..

Sitôt que le transatlantique croise un « confrère a se dirigeant vers la côte française, une « vedette » y est dépêchée qui lui remet les Lettres-Océan » à des-

H. DE VILLEMESSANT

Fondateur

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tination du continent. Et, de la sorte, au bout de trois ou quatre-jours, ceux qui sont restés au rivage peuvent recevoir des nouvelles détaillées et circonstanciées de leurs voyageurs.

Chacun trouvera son compte à cette innovation et, de leur côté, les philatélistes>echercheront la « Lettre-Océan ». Nouvelles à la Main

L'isoloir.

Pourquoi voulez-vous que je mette mon bulletin de vote sous une enveloppe ?

PU. Pour que l'élection ne fasse pas un )Mais. l'isoloir, est-ce pratique, oui Je vous le dirai à la proclamation Le Masque de Fer.

Souscription s.

pour le monument Massenet Nous publierons, demain -la- troisième liste des souscriptions qui nous ont été envoyées pour le monument à élever dans Paris à Massenet.

Nos deux premières listes s'élèvent à 26,010 francs.

Les souscriptions sont reçues au Figaro et au Ménestrel.

Nous avons omis, dans la première liste des souscriptions reçues par le Ménestrel, Mme Violette Nilba, 50 francs.

Le relèvement

de la solde des offi ciers M. Paul Bénazet, député de l'Indre, vient de déposer sur le bureau de la Chambre, au nom de la commission du budget, son rapport sur le projet de loi concernant « l'amélioration matérielle des officiers et sous-officiers des armées de terre et de mer ».

Comme le constate l'honorable rapporteur, la loi du 7 août I913, relative au recrutementde l'armée, aréglé, parl'augmentation du temps de service, la question des effectifs.

Mais créer une masse armée si forminable 'soit-elle, sans la. doter en même temps des cadres à qui incombera la double tâche de l'instruire etde la diriger, équivaudrait à une œuvre vaine. Il est donc indispensable de compléter maintenant la réorganisation des forces militaires de la France, en augmentant le nombre, la solidité et la valeur de ses cadres.

Il y a là un problème aussi délicat qu'urgent à résoudre. « Une crise des plus graves, déclare en effet le. gouvernement dans l'exposé des motifs de son projet de loi, se constate dans le recrutement des officiers, qui n'est plus assuré, et dans celui des sous-officiers, qui menace de ne plus l'être. »

On se fera une idée de l'étendue du mal quand on saura qu'à Saint-Cyr le rapport du nombre des admissions à celui des candidats est passé en dix ans de 20 pour cent à 51 pour cent, et que la moyenne des notes du dernier élève reçu est tombée dans le même laps de temps de 11,2 à 8,8. Dans presque toutes les autres écoles militaires à Saumur, à Saint-Maixènt,à Versailles, on constate le même phénomène. Cela tient à ce que le nombre des candidats est devenu nettement insuffisant et que, pour satisfaire aux besoins de l'armée, on s'est trouvé obligé d'admettre des jeunes gens qui, autrefois, auraient été absolument éliminés. Ainsi, dans l'ensemble, la valeur des dernières promotions d'officiers a considérablement baissé.

A l'Ecole polytechnique, le niveau intellectuel est bien resté le même, mais l'armée n'en profite point, car le nombre des démissions, parmi les jeunes gens classés à leur sortie dans l'artillerie et le génie, est considérable et n'atteint pas moins de 35 pour 100 pour les dix dernières années.

Si les jeunes gens semblent se détacher de plus en plus du métier militaire, qui autrefois leur paraissait séduisant, c'est qu'ils ont comparé les avantages moraux et pécuniaires qu'il peut procurer avec ceux des carrières libérales ou industrielles. Or, comme le fait fort justement remarquer M. Bénazet, l'armée, pour des causes diverses, a perdu de son prestige l'avancement y est devenu plus lent, le travail plus pénible et « les conditions matérielles de la vie n'ayant pas été améliorées en proportion de L'accroissement de la cherté des vivres et des loyers, le métier des armes s'est fait, avec une singulière rapidité, toujours plus onéreux ».

Si l'on compare les soldes de avec les traitements actuels, on constate, non sans surprise, que dans ce: laps de quarante-cinq années, où tout a augmenté dans une énorme proportion, la solde des généraux et des colonels a diminué et que celle des autres officiers n'a été accrue que de sommes infimes. II n'est pas étonnant que dans ces conditions les jeunes gens se détournent de la carrière des armes.

Nous avons ainsi connu, écrit M. Bénazet, beaucoup de familles de souche militaire, dont les fils furent, par leurs pères euxmêmes, orientés vers des carrières libérales, plutôt que dirigés sur les écoles d'officiers. Leurs sentiments intimes ne s'étaient pas modifiés. Les uns comme les autres restaient ardemment patriotes, mais parvenus à la fin de leur existence active, usés par les fatigues d'un labeur quotidien et dont ils n'apercevaient plus, à travers les tristesses de la gëne,