Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 6 sur 6

Nombre de pages: 6

Notice complète:

Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1913-09-22

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 22 septembre 1913

Description : 1913/09/22 (Numéro 265).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2900809

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99%.


Gaston CALMETTE

Directeur-Gérant

RÉFACTION - ADMINISTRATION 26, rue Drouot, Paris (9° Arrt)

POUR LA PUBLICITÉ.

S'ADRESSER, 26, RUE DROUOT

A L'HOTEL OU « FIGARO » ET POUR LES ANNONCES ET RÉCLAMES Chez MM. LAGRANGE, CERF & Ci 6 8, place de la Bourse »««

On s'abonne dans tous les Bureaux de Poste de France et d'Algérie.

LE FIGARO

« Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte de rire de tout... de peur d'être obligé d'en pleurer. » (BEAUMARCHAIS.)

H. DE VILLEMESSANT

Fondateur

RÉDACTION - ADMINISTRATION 26, rue Drouot, Paris (9e Arrt)

TÉLÉPHONÉ, Trois lignes : H°> 102.46 -102.47 -102.43

ABONNEMENT

Trois mois Six mois Un an'

Paris et Départements . 9 » 18 » 34 »

Étranger - Union postale... 18 50 36 » 70 »

Dan s les colonies françaises, mêmes prix d'abonnement que pour Paris.

SOMMAIRE

Courrier de Paris : ALFRED CAPUS.

Le roi de Grèce à Paris : CH. DAUZATS.

Le Voyage en Espagne : GUILLEN.

Le monument à Lamartine : AUGUSTE AVRIL.

Les Affaires d'Orient : Le traité turco- bulgarè.

Dessin : Il pleut sur le Temple... : FORAIN.

Dans la marine : Les escadres russe et fran- çaise à Brest.

L'Automobile : La Coupe des voitures légères : Victoire française : FRANTZ-REICHEL.

Accidents de route.

Trente Ans de théâtre: Anniversaire: ADRIEN BERNHEIM.

Feuilleton : Le Chauffeur de Sylvia : Louis TRACY.

COUDRIER DE PARIS

C'est un bien curieux contraste que celui de ces obscures séances du convent maçonnique avec leur parodie parle- mentaire et leurs décisions sécrétés, - communiquées d'ailleurs à. Ta pressé des le lendemain,-et du spectacle si anime, d'une si chaude coloration, que nçus offre en ce moment une vaste région française. Tandis qu'une réunion de personnages à la fois intempérants et solennels flétrit à l'unanimité la loi mi- litaire, une foule ardente acclame avec enthousiasme, pour cette même loi, le général Pau. On ne peut voir confrontées d'une façon plus saisissante la réalité et l'utopie. Raccourci de la grande lutte d'aujourd'hui entre la raison et la chi- mère : l'une cherchant à guider l'homme parmi les complications et les vrais ris- ques de l'existence, l'autre ne lui en pré- sentant que des enluminures grossières

et faciles. . , , , , ,

Les penseurs attaches a la franc- maçonnerie excellent en ce dernier rôle. Ils ont des formules qui déconsidére- raient à jamais les beaux mots de pro- grès, d'humanité, de- liberté si on avait l'imprudence de leur en abandonner la 'définition. « Définissons les mots », a dit "Voltaire. Tâchons de nous entendre sur leur sens. Repoussons une définition du Progrès qui ne serait que l'annonce de la barbarie prochaine ; une définition de l'Humanité qui nous interdirait de de- fendre notre patrie, et de la Liberté qui ne nous permettrait pas de faire un geste sans une autorisation spéciale d un syndicat quelconque.

Mais il n'y. a pas dans la franc-maçon- nerie que des penseurs. 11 y a_ aussi des hommes d'action ; et même, à une cer- taine époque, ils inspirèrent la terreur. Je me rappelle que dans mon extreme jeunesse, en province, les gens qu'on soupçonnait d'être francs-maçons jouis- saient d'un sombre prestige. On n'osait point,parler devant eux; on tremblait soùs leur regard. On leur attribuait un pouvoir mystérieux capable de s'exércer jusqu'au sein des familles, des prati- ques de magie, le goût des vengeances occultes. En quelques pays, le Midi par exemple, le franc-maçon autrefois ve- nait immédiatement après le loup-garou dans l'art d'épouvanter les enfants. Quand celui-ci ne pouvait plus être sé- rieusement invoqué, on s'adressait à celui-là. Vers l'âge de dix ans, un jeune Méridional était menacé du franc-ma- çon de l'endroit dès que sa conduite laissait à désirer. Moeurs simples de la province, au lendemain de la guerre, sous M. Thiers et sous le maréchal de Mac-Mahon ! . .

La franc-maçonnerie travaillait alors dans ses souterrains aux fondations de la République radicale. Elle avait créé un dogme et une espèce d'orthodoxie de la libre pensée sans apercevoir l'énorme contradiction qui subsistait entre tous ces termes. Bizarre tentative, en effet, que d'enfermer la pensée, sous prétexte de la rendre libre, dans des- cadres dé- terminés'à l'avance et rigoureuxlaïcité, socialisme, athéisme. Une partie de no- tre génération, indécise et paresseuse, fut dupe assez longtemps de ce système, et ceux qui essayaient de s'évader étaient frappés d'excommunication majeure par les détenteurs de la seule, vérité et de la seule justice. . .

L'influence de la franc-maçonnerie, a notre époque, suit à peu près le déve- loppement, puis la ruine de cette erreur. Aussi cette influence qui n'a pas cessé d'être sensible sur l'appareil électoral, sur la nomination des fonctionnaires, sur quelques détails de la vie commu- nale, est-elle aujourd'hui absolument nulle sur les esprits; et les récentes séances du convent se sont déroulées sans que le public tournât seulement la tête. Aucun enthousiasme chez les as- sistants, aucun dénigrement, chez les spectateurs. La franc-maçonnerie est même sortie de la zone du ridicule, qui est encore une forme d'existence. Elle a l'air d'appartenir à une autre période géologique que la nôtre r elle est beau- coup plus démodée que la scolastique.

C'est dans, la discussion et dans l'essai d'établissement d'une morale laïque et scientifique qu'elle a surtout livré son aete mortuaire. L'idée d'une morale nouvelle a été un instant assez sédui- sante pour les personnes qui se trou- vaient gênées par les préceptes de l'an- cienne, et qui confièrent à des philoso- phes la mission de remplacer le Décalo- gue par des commandements moins sévères que ceux de Dieu, et, plus à la portée de toutes les bourses. Ces philo- sophes se mirent vaillamment à l'oeuvre, il faut bien le reconnaître, mais ils ne parvinrent point à édifier un Décalogue moderne qu'on pût unanimement ac- cepter. A mon avis, c'est un délicieux humoriste, M. Pierre Veber, qui s'est ap: proche le plus près de la morale nou-

velle lorsqu'il a rédigé ce distique fon- damental :

Le bien d'autrui tu ne prendras

Qu'en mariage seulement.

Que de livres épais sont justiciables de cette charmante et légère satire !

' . * *

Si, dans la question de la morale nou- velle, nous suivions le conseil de Vol- taire, qui nous invite à définir, nous dé- couvririons vite que cette expression n'a pas de sens, car, précisément, il 'n'y a pas de morale sans antiquité, c'est-à- dire sans la consécration d'une multi- tude d'expériences, sans le contrôle des religions, sans un long et durable ac- cord entre les hommes.,C'est, à travers le temps, le suffrage des âmes qui fonde la morale. Est-ce Pascal ou Montaigne qui a dit: « Tout ce qui est ancien-est moral. »-Certes, c'est un paradoxe , et bien des iniquités ont duré. Ce qui est plus évident,, c'est que'toute règle de morale qui ne se relie pas aux origines de la civilisation et de la croyance doit être ténue pour suspecte et dénuée d'au- torité. ' > ; :

Le raisonnement relatif à l'union libre dans les milieux « morale nouvelle » est très caractéristique à cet égard. Que lisons-nous dans le compte rendu du convent? Que l'union libre doit être ep- visagée et étudiée par une commission franc-maçonnique sous les divers aspects évoqués à propos des unions régulières ! Ce n'est pas la première fois que l'on tente l'assimilation entre l'union libre et une sorte de mariage idéal et supérieur. Si l'on réussit, on finira par entourer les unions libres de plus de cérémonies et de formalités que les légitimes ; il y fau- dra le consentement des parents et des contrats auprès desquels les contrats de mariage seront de naïfs arrangements. Ainsi, dès que de hardis innovateurs se- couent le joug des morales anciennes, ils leur rendent inconsciemment de su- prêmes hommages, et n'ont d'autre res- source que d'appeler progrès la paro- die des institutions antiques et des cou- tumes sacrées. ;

Alfred Capus.

Échos

ha Température

Les deux premiers dimanches de septembre avaient été pluvi^ux^Le'troisièmes été-beau, lin peu frais peut-êtrè, mais favorable quand

même à la promenade, et aux dernières ex- cursions a la campagne avant que « de 1^ dépouille de nos" bois l'automne -n'ait' jonché la terre ». Nous avons eu à Paris, le matin, ; À neuf, heures, 15?; à. cinq heures, Î7°S. La pression barométrique atteignait, à midi;

767'"5- .

Elle est maintenant elevee sur le nord et l'ouest de l'Europe. Le baromètre accusait, hier matin, à Brest. Le vent souffle

d'entre ouest et nord sur toutes nos côtes. Il est faible en Bretagne et en Gascogne, assez fort avec une mer agitée au pas de Calais et én Provence.

' Des pluies sont tombées sur presque toute l'Europe.

En France, un temps nuageux ou beau et un peu frais est probable.

(La température du 21 septembre 1912 était, à Paris : le matin 9°, le soir 120. Baromètre, 7&7mm5. Brouillard épais.)

Du Aew York Herald :

A New-York : Brumeux. Température : max., 23°4 ; min., 20°. Vent sud-est.- A Londres . Beau. Température : max., ic) 05 ; min., 10*5. Baromètre: ?jb'jT"'. Vent calme. - A Berlin : Température (à midi) : 16°. Beau.

Les Courses

Aujourd'hui, à 3 heures, "Courses à Maisons-Laffitte. - Gagnants du Figaro :

Prix de la Dordogne : Royale Flora ; Sa- cristine.

. Prix de la Manche : Turlupin ; Sourdine.

Prix de la Garonne : Panix; Bonheur du Jour.

Handicap de la Tamise : Le Bavard ; Apollo.

Prix du Tibre : Le Cardeur ; Le Cerbère. Prix de la Baltique : Sylvano ; Kummel.

A Travers Paris

Les Jeunesses laïques.

Nous n'assisterons pas aujourd'hui à la dernière séance du congrès des Jeu- nesses laïques, mais ce congrès peut être assez curieux, et nous le signalons aux personnes désoeuvrées que les vacances parlementaires privent des matinées du Palais-Bourbon'.

Des «Jeunesses laïques» ! Cette rai- son- sociale stupéfie. A la fin de septem- bre, c'est-à-dire au moment de l'année où tous les jeunes hommes de France décident de leur avenir, entrent dans les écoles qui feront d'eux des ingénieurs, des professeurs, des officiers, des méde- cins ou des, avocats, à la veille de la classe où tant de conscrits se préparent à servir, il y a des jeunes gens qui ne se préoccupent que d'être laïques !.

Au lendemain du convent maçonni- que, ils se réunissent et se congratulent d'avoir reçu les adhésions des trois pré- sidents d'honneur qu'ils avaient respec- tueusement invités: M. Anatole France, M. Emile Combes, M. Jean Jaurès. Le premier a envoyé son adhésion, avec, cette exquise complaisance qui lui per- met,, dans ses voyages les plus lointains ou dans sa retraite non moins lointaine, d'adresser des encouragements civiques qui ne sont pas sans scepticisme. Au contraire,. M. Emile Combes et M. Jau- rès expliquent copieusement le sens du patronage qu'ils accordent. Et les Jeu: nesses laïques de remercier le « vénéré chef des gauches et le grand tribun so- cialiste ».

; Ainsi,.tandis que des jeunes Français se préparent à devenir des citoyens

utiles, il y a des futurs politiciens qui n'ont que l'espoir de « reconstituer, le. bloc ! » Pauvres petits-vieux...

M. Briand, ancien président du Con- seil, député de la Loire, est attendu à Saint-Etienne à la findu mois.

Il arrivera le 30 septembre et passera une semaine dans' sa circonscription. Pendant son séjour au milieu de,-ses électeurs, M. Briand aura l'occasion, dans des réunions diverses, de traiter quelques-unes des'questions politiques qui feront .l'objet des débats parlemen- taires à la rentrée de novembre. ;

La présence de M. Briand à Saint- Etienne coïncidera avec la session du Conseil général de la Loire, dont l'ou- verture a été reportée au 1er octobre.

LE CÉLIBAT ROMAIN

Rencontré hier M. Albert Besnard, direc- teur de l'Académie de France à Rome,- qui a pris, comme nous le disions, une part des plus actives à la discussion actuelle- ment ouverte à l'Institut, surles rigueurs de certains^ articles du règlement de la Villa Médicis. Quelle thèse a-t-il soutenu ? Nous avons interrogé M. Albert Besnard: \ :

Je ne suis pas partisan des mesures d'ex- ception qui rendent toute organisation, boi- teuse, nous a-t-il très nettement, répondu, et n'ayant aucun goût pour la politique des yeux fermés, j'ai proposé à l'examen de mes collègues de l'Académie des beaux-arts la revision du règlement de la Villa Médicis en ce qui concerne : premièrement, l'interdiction faite aux pensionnaires de venir, à Paris sans motif grave et sans permission ; deuxiè- mement, l'interdiction aux pensionnaires de se marier.

» J'ai demandé que, pendant les trois mois d'été correspondant aux vacances scolaires, il-cessât d'être interdit à ces jeunes gens de venir en France.

» Quant à la question do leur mariage, j'ai insisté pour qu'on trouvât la possibilité d'autoriser, dans certains cas, le mariage des pensionnaires pendant leur séjour à la Villa Médicis.

» Cette question est d'ailleurs plus com- plexe que vous ne sauriez croire. »

C'est précisément sans doute cette com- plexité qui prolonge la discussion. Au sur- plus, l'Académie ne saurait prendre de déci- sion que lorsque ses membres, qui n'étaient samedi que dix-sept à la séance, se trouve- ront en nombre suffisant pour former une majorité et se prononcer sur la revision pro- posée, dans un esprit si libéral et si géné- reux, par le directeur môme de la Villa Médicis. -

Le protocole à l'Institut.

- Peut-on présider une séance acadé- mique en veston? ' .: i . ;. ' ' Il n'y a pas de tradition < sur ce point, mais quelques immortels estiment que la ténue décente, que seule, à leur avis, confère la redingote noire, est de rigueur même pour présider les simples séances hebdomadaires. *

Mais, en été?... Eh! bien, en été, il y a des accommodements.

La galerie des bustes 1 est devenue le vestiaire auguste et discret où certain président, strict sur le protocole, dé- pouille rapidement, derrière la statue de Chateaubriand, le veston clair ou la jaquette encore trop leste, pour revêtir la solennelle redingote avant d'aller proclamer que « la séance est ouverte ».

Après la séance, jeu inverse. Et voilà pourquoi l'on a vu, tout l'été, cet immor- tel chargé d'un portefeuille rebondi que l'on croyait bourré de documents et qui ne contenait, en réalité, que la redin- gote présidentielle.

Pour le Salon de 1914.

[ Nous disions hier que le peintre Geor- ges Scott avait reçu la veille, en son ate- lier de la rue Denfert-Rochereau, la vi- site du roi Constantin. Le souverain était venu fournir à l'artiste quelques, indications de pose pour le grand por- trait que celui-ci doit prochainement "exécuter.

On sait que Georges Scott est l'auteur d'un très beau portrait équestre de S. M. Georges V. Celui du roi Constantin aura un autre caractère. Le jeune et éminent peintre en a recueilli les premiers élé- ments, au cours de la dernière guerre des Balkans, d'où il a rapporte de si" belles études, de si poignants croquis. Il a vécu sur les champs de bataille, au milieu des troupes bulgares et grecques ; et c'est dans" l'un de ces décors qu'il placera l'image du Roi.

Georges Scott ira términer son oeuvre à Athènes, en janvier et février pro- chains. Et il compte l'exposer au Salon de 1914.

o-oo-c - w

Les oiseaux acrobates.

< L'admirable tentative de Pégoud, dont on lira plus loin l'heureux succès, nous apporterait, s'il en était besoin, une preuve nouvelle de la prudence des oi- seaux. Leurs tentatives les plus hardies sont des merveilles d'équilibre instinc- tif, et ce n'est pas un des résultats les moins curieux de telles acrobaties aéro- nautiques, que de prouver enfin que les oiseaux connaissent toutes les finesses du vol. C'est en les imitant intelligem- ment que les aviateurs risquent heu- reusement les plus émouvantes ma- noeuvres.

Il y a bien longtemps, en effet, que l'on avait remarqué que certains oiseaux accomplissaient en volant des sauts pé- rilleux, que certains insectes « bou- claient la boucle » sans risquer de per- dre leur équilibre. M- Hachet-Souplet, l'érudit directeur de l'Institut de psy- chologie zoologique, rappelait hier dans \ Intransigeant l'exemple des pigeons culbutants qui aiment à tourner plusieurs fois de suite sur eux-mêmes, et n'en pa- raissent point incommodés. ?

On retrouverait de même chez les.ani- maux pourvus d'ailes, toutesles attitudes

de vol que nos aviateurs ont su donner à leurs appareils. Le faucon qui s'abat sur une proie au vol se laisse tomber de très haut, puis s'il la manque, remonte d'un bon dans lé ciel, sans un battement des ailes, par simple déplacement de .gravité et inclinaison des plumes, en utilisant la vitesse acquise. Les libellules savent glisser dans un plan vertical .pour éviter un obstacle, et reprennent leur vol après une boucle audacieuse. Les sauterelles, elles-mêmes, savent ^amortir leur chute par une volte habile. , Aujourd'hui, une génération d'hom- ,mes se prépare, qui joindra à la connais- sance théorique du vol ce même instinct de l'oiseau ou de l'insecte. C'est peut- être ce qu'il y a de plus merveilleux dans cette miraculeuse aventure.

7 Erreur de scribe.

' Pendant le voyage de M. Poincaré, M. Barthou, qui accompagnait le Président de la République, reçut un jour un pli officiel. Il l'ouvrit et lut ceci :

Monsieur le Président du Conseil,

J'ai l'honneur do, vous accuser réception de la lettre par laquelle vous ayez bien voulu me recommander pour; la distinction d'offi- cier d'académie MM. V-> W., X., Y., Z.

Je ne pourrai malheureusement compren- dre dans la prochaine promotion que MM. V. et W. J'examinerai pour , la promotion de janvier la candidature dil MM. X., Y. et Z. avec le plus grand désir, croyez-le bien, de vous être agréable.

' Cette lettre était envoyée, par « le mi- nistre de l'instruction , publique » au « président du Conseil ».

M. Barthou s'amusa fort en la lisant, car il n'oublie pas, même en voyage, qu'il est à la fois président du Conseil et ministre de l'instruction publique. Mais il ne se fâcha point du refus qu'il s'a- dressait à lui-même. Il sait, en effet, qu'un ministre 11e peut tout faire, et qu'il- doit se contenter de signaler à ses bureaux les candidatures à examiner, en laissant à ses collaborateurs le soin d'étudier les dossiers.

Le Sacré-Collège.

Normalement, il doit comprendre soixante-dix cardinaux, mais il y a ac- tuellement douze vacances, ou plutôt onze, car dans le consistoire du 27 no- vembre 1911, Pie X a nommé m petto un cardinal dont la nomination définitive n'est-pas encore faite. ? ' '

Sur les cinquante-huit cardinaux qui participeraient à l'élection d'un nouveau pap.e, si le trône pontifical devenait va- cant-avant toute nouvelle attribution de chapeaux, l'Italie a irne importante ma- jorité avectrente-deux cardinaux, tandis que-lès catholiques de toutes l'es autres nationalités n'ont que vingt-six repré- sentants.

La France doit à son ancienne préro- gative de fille.aînée de l'Eglise le privi- lège d'être : encore la moins sacrifiée. Elle a six cardinaux ; l'Autriche-Hongrie et l'Espagne en ont chacune cinq l'A- mérique duNord trois; l'Angleterre deux; et l'Allemagne, seulement un, ainsi que la Belgique et le Portugal.

L'Allemagne trouve que ce n'est pas assez, et il est probable qu'au prochain Conclave l'archevêque de Cologne rece- vra le chapeau.

Le sauvetage de la maison de Wat- teau, à Nogent, aura valu à la Bibliothè- que nationale un véritable petit trésor. ^ On sait que Mme Smith avait offert cette maison à l'Etat, sous condition qu'elle serait respectée. La généreuse donatrice laissait en même temps à la Bibliothèque nationale environ cin- quante mille volumes et documents ja- dis recueillis par M. Lesouëf, dont elle était la nièce.

? Ce fonds est très précieux. 11 renferme entre autres raretés une carte très inté- ressante, planisphère de 1339, qui mar- que la transition entre la cartographie génoise et la cartographie catalane.

C'est le "type.'de l'atlas catalan ayant appartenu à Charles V.

? Puisqu'on va fêter dans quelques jours à Busseto, sa -ville natale, le centenaire de Verdi, en élevant en face du théâtre qui porte son nôth un monument à sa mémoire, rappelons que c'est sur un sol français que l'illustre musicien vit le jour.

Il en était fier et ses compatriotes ont toujours conservé comme lui une grande amitié pour le pays dont leur petite pa- trie fut pendant dix ans une parcelle.

Busseto en 1813 et depuis 1803 était chef-lieu de l'arrondissement de Borgo San Donnino qui faisait partie du dé- partement français du Taro, formé de l'ancien duché de Parme et de Plai- sance.

Le baron Dupont-Delporte était préfet impérial de ce département; M.Locard, était sous-préfet de Borgo.

Puisque nos édiles ont du goût, à élargir les rues, au lieu de mutiler l'île Saint-Louis par l'eventrement inutile de la rue des Deux-Ponts, où passent si peu de voitures, qu'ils aillent donc faire un tour rue des Saints-Pères, au coin du boulevard Saint-Germain, devant l'an- cienne Académie de médecine.

11 y a là pour eux une belle besogne à faire, car en cet endroit la rue des Saints-Pères est très étranglée et, par surcroît, elle est en forte pente et forme un coude dangereux.

Si elle n'était pas plus fréquentée que la rue des Deux-Ponts, il n'y aurait que demi-mal. Mais il passe en moyenne trois autobus par minute, sans compter les autres voitures.

Nouvelles à la Main

A l'Académie des beaux-arts. - Que pensez-vous, mon cher collè- gue, de nos, pensionnaires de lat Villa

Médicis qui veulent maintenant se marier ?

- Oh ! quel enfantillage 1

- Quelle cantatrice ! EUe ouvre la bouche, elle ferme, les yeux, elle agite ses bras, mais on n'entend pas une note.

- C'est le progrès. Elle fait de la musique par télégraphie sans fil.

O-OO-o

- La C. G. T. envoie des grévicul- teurs aux marins qui refusent de s'em- barquer à Bordeaux et à Pauillac.

- Parbleu, à Pauillac, il y a des agneaux à tondre !

Le Masque de Fer

Le roi de Grèce à Paris

LE DÉJEUNER DE L'ÉLYSÉE

,Le roi Constantin a reçu, hier matin, M. Stephen Pichon et, s'est longuement entretenu avec notre ministre des affai- res étrangères, qui n'a pris congé que vers dix heures et demie.

Sa Majesté, qu'était venu chercher M. Athos Romanos, ministre de Grèce, s'est alors fait, conduire à l'église de la rue Bizet, devant laquelle s'étaient grou- pés ' tous lés membres de la colonie hellène. Ceux-ci lui ont fait une chaleu- reuse ovation. Le service religieux a été célébré par l'archimandrite Vassilakis, entouré de tout son clergé.

A midi et demi, le roi de Grèce s'est rendu à l'Elysée, accompagné de M. Ro- manos, du colonel Boulangé et du lieu- tenant-colonel Levidis.

Les honneurs militaires ont été rendus par un bataillon du 286 régiment d'in- fanterie, et la musique a joué l'hymne royal hellénique.

Au cours de son entretien avec le Pré- sident de la République, S. M- le roi Constantin a remis à M. Poincaré la grand'croix de l'ordre du Sauveur de Grèce.

Le souverain est, allé ensuite saluer Mme Poincaré, qui l'attendait dans un salon voisin, entourée de tous ses in- vités.

Après les présentations, on est passé dans la salle à manger, où le déjeuner a été servi, déjeuner auquel ont, assisté MM. Barthou, président du Conseil; Pichon, ministre des affaires étrangères ; Etienne, ministre de la guerre ; Deville, ministre de France à Athènes ; le géné- ral Eydoux, Paléologue, de Margerie, les membres de la légation de Grèce et lès personnes de là maison du Président de la République.

Les toasts ,

' Au dessert, le Président de la Répu- blique a porté le toast suivant :

« Sire, en adressant à Votre Majesté mes meilleurs souhaits de bienvenue, j'ai le grand plaisir de renouveler à la noble nation hellénique, devant son auguste souverain, l'expression des sen- timents de la France. . f

» Rien de ce qui touche le vaillant peuple grec n'a jamais laissé la France indifférente.

» Elle a jadis salué avec enthousiasme la gloire renaissante de la mère des civi- lisations modernes. Elle a, depuis lors, suivi avec une sorte de piété- familiale les rapides progrès qu'ont valus à la Grèce son patriotisme et sa persévérante énergie.

» Elle s'est félicitée de pouvoir, à la prière du gouvernement hellénique, ac- cepter la mission de .veiller, pendant deux guerres récentes, à la sécurité de vos nationaux.

» Elle s'est réjouie de voir se nouer entré vos officiers et les nôtres des liens étroits de camaraderie.

» Elle a applaudi à l'héroïsme et aux succès des belles troupes de Votre Ma- jesté, elle s'est associée à vos deuils et à vos joies, et, hier encore, elle déplorait avec Votre Majesté et avec toute la Grèce la perte cruelle du souverain dont elle avait éprouvé l'amitié fidèle et qui, l'an dernier, me remerciait si aimablement lui-même de la sympathie active dont la France lui avait donné' des marques réitérées.

» Je prie Votre Majesté de croire que la France, dont les sentiments sont in- variables , demeurera pour la Grèce l'amie loyale et sûre qu'elle a toujours été.

» Je lève mon verre en l'honneur de Votre Majesté. Je bois à la grandeur et à la prospérité de la Grèce. »

Le roi de Grèce a répondu :

« Je vous remercie, monsieur le Pré- sident, des souhaits de bienvenue que vous m'avez adressés et des paroles élo- quentes par lesquelles vous avez rappelé les sentiments d'inaltérable amitié que votre noble nation a toujours professés pour la Grèce.

» Je suis à mon tour heureux d'expri- mier au premier magistrat de la Répu- blique ma'vive gratitude pour le précieux appui que la-France n'a cessé de prêter aux revendications de la Grèce depuis son réveil à l'indépendance jusques et y compris les glorieuses luttes qu'elle vient de livrer.

» Dans les bons comme dans les mau- vais jours de son histoire, la nation grecque a toujours rencontré la sympa- thie et le soutien de la grande nation française. Récemment encore, au cours des deux guerres, la France a généreu- sement accepté la mission de veiller à la sécurité de mes nationaux, et, au mo- ment où de graves questions se sont po- sées engageant des intérêts vitaux de -la Grèce, c'est la France^toujours prête à soutenir les causes de la justice et de la liberté, qui a pris l'initiative de défendre les droits de mon peuple.

» Grâce à la sollicitude incessante de feu mon père, dont vous avez évoqué la

mémoire en des termes qui m'ont pro- fondément ému, la Grèce, en dépit de tant de difficultés, a marché dans la voie du progrès et de la civilisation. Consciente de ses forces et de ses droits, elle s'est préparée à la lutte dont elle est sortie plus grande et mieux respectée. Et, dans cette préparation suprême, elle a une fois de plus bénéficié du concours de la France. Le gouvernement do la République a bien voulu lui accorder une mission composée d'éminents offi- ciers de toutes armes qui, sous la direc- tion du général Eydoux, ont entrepris leur tâche avec une compétence, une ardeur au travail et un enthousiasme entraînant, auxquels il m'est tout parti- culièrement agréable de rendre hom- mage.

» Je vous prie, monsieur le Président, de croire que j'apprécie grandement les sentiments de sympathie active dont la France a donné tant de marques à la Grèce et que j'attache le plus haut prix au maintien et au développement des liens de traditionnelle amitié qui unissent nos deux pays.

» Je lève mon verre en l'honneur du Président de la République et de Mme Poincaré, et je bois à la gloire et à la prospérité de la France. »

Ces deux toasts.ont été écoutés debout par tous les convives. La musique a joué l'hymne royal hellénique après le toast du Président et la Marseillaise après celui du Roi.

Après le déjeuner, le roi de Grèce s'est entretenu avec le Président et Mme Poincaré, MM. Barthou, Pichon, Etienne, le général Eydoux et les autres invités.

Il s'est retiré vers deux heures et de- mie et est allé saluer Mme Delyanni, veuve du regretté homme d'Etat qui fui pendant de longues années ministre de Grèce à Paris.

S. M. le roi Constantin a dîné à l'hôtel Ritz avec la grande-duchesse Anastasie de Mecklembourg, cousine germaine de la reine-mère Olga, le grand-duc et la grande-duchesse Alexandre de Russie, née grande-duchesse Xénie, soeur de S. M. l'empereur de Russie.

Le souverain recevra ce matin, à la légation, les membres de la colonie hel- lène. Cette réception sera suivie d'un déjeuner.

Ch. Dauzats.

Le Président de la République

EN ESPAGNE

PROGRAMME DU VOYAGE

Le Président de la République partira aujourd'hui pour Rambouillet, qu'il quittera le 5 octobre pour Madrid, avec arrêts à Bayonne, Biarritz, Saint-Jean- de-Luz et Hendaye.

Notre correspondant de Madrid nous télégraphie au sujet de ce voyage :

Madrid, 21 septembre.

Le programme général des fêtes com- binées entre le gouvernement, la muni- cipalité madrilène et. les Chambres de commerce espagnoles en l'honneur de M. Poincaré et des délégations françai- ses est définitivement arrêté.

(> octobre : Arrivée par le Sud-Express à Madrid de seize conseillers parisiens et du président du Conseil général de la Seine qui seront reçus par la mu- nicipalité à la gare, puis à l'hôtel de ville. Ils seront escortés par la garde municipale. Le soir, représentation au théâtre.

7 octobre : 11 heures, arrivée à la gare du Nord de M. Poincaré, qui, au palais, assistera au défilé de 1a. garnison, puis à un déjeuner intime. Banquet à l'hôtel de ville en l'honneur des conseillers mu- nicipaux parisiens, qui assisteront en- suite, avec les délégués commerciaux, à une corrida extraordinaire.

Réception par M. Poincaré de la colo- nie française à l'ambassade, puis du corps diplomatique.

Dîner de gala, au palais, auquel assis- teront les présidents des Conseils muni- cipal et général, et banquet offert aux délégués français par le cercle de l'Union mercantile.

Représentation au Grand Théâtre.

S octobre : Excursion à Tolède, dont M. Poincaré visitera les monuments : l'école d'infanterie (où il déjeunera et assistera aux exercices des élèves) et la manufacture d'armes.

Le soir, gala au Théâtre Royal.

9 octobre : Visite de l'hôpital et de l'école française. Excursion et déjeuner au château du Pardo. Garden-party et concert au Retiro, où l'alcade de Madrid offrira à M. Poincaré une coupe d'or, style Renaissance, dans un coffre arabe.

Départ du Roi et du Président pour Carthagène.

A Madrid, banquet offert par la Cham- bre de commerce, et fête espagnole'au théâtre de Zarzuela.

?10 octobre: A Carthagène, M. Poin- caré passera la revue de l'escadre espa- gnole ; il visitera le cuirassé Espana et offrira un déjeuner au Roi à bord du Diderot-. Puis il partira pour Marseille.

A Madrid, lés délégués français visi- teront les musées et l'asile municipal de la Paloma, où les pupilles et boys scouts espagnols chanteront la Marseil- laise. Un déjeuner sera offert par la Chambre industrielle.

Départ des délégués pour une excur- sion de quatre jours à Cordoue, Séville et Grenade, au retour de laquelle ils vi- j siteront l'Escurial. - GUILLEN,

.. ,. ?,

Le retour d'Espagne sd fera par voie de mer. Le Président débarquera à Mar- seille, d'où il gagnera Aix-en-Provence et Montélimar ;. de là il ira à la Bégude où il Sera l'hôte de M. Loubet.

Vers le 26 octobre, M. Poincaré se


rendra, en compagnie de M. Paul Des- chanel, à Chartres, Dreux et Nogent-le- Rotrou, pour diverses inaugurations.

LES AFFAIRES D'ORIENT

Le traité turco-bulgare

Constantinople, 21 septembre.

Le préambule du traité turco-bulgare commence ainsi : « Les deux souverains désireux de rétablir les relations sur des bases solides et durables... » Le préam- bule ne parle pas de l'amitie qui durera à perpétuité, comme le faisait le traite

de Londres. , , , , ,

L'article premier contient le trace de

la frontière déjà connu.

L'article 2 règle la question des natio- nalités." Un délai de quatre ans est ac- cordé aux habitants des pays qui res- tent à la Bulgarie pour emigrer ou opter pour la nationalité bulgare. Durant ces quatre ans, les habitants ne seront pas assujettis au service militaire.

L'article 3 traite des droits des musul- mans et de leurs communautés. Il sti- pule que les musulmans jouiront des; mêmes droits politiques que les Bul- gares chrétiens. /, . 1 En vertu de l'article 4 les vakoufs se-; ront administrés par les communautés

musulmanes. . A

L'article 5 accorde une amnistie gene-

rale t |

L'article 6 prévoit que l'évacuation des territoires laissés aux Bulgares aura lieu | dans le délai de deux mois.. ... , -j

L'article 7 est relatif a 1 échangé des j

prisonniers. . ...

Un article stipule que le traite de Londres reste en vigueur dans la me- sure où il n'est pas modifie par le pré- sent traité. - ' V-' , „„„ Un autre article porte que le nouveau traité entre en ; vigueur, à partir de la date de la signature. , . u

La, demande des Bulgares tendant a introduire un' article spécial -concernant l'érection et l'entretien de .monuments

sur les champs de bataille est ecartee.

Plusieurs protocoles .,annexes au traite contiennent des explications relatives aux différents articles ou règlent des affaires d-importance secondaire. , Les conseiller?; techniques et les dé- légués turco-bulgares ont travaillé toute la journée à l'exainen des questions se- condaires et a la rédaction définitive du texte du traité, qui comprendra treize ou quatorze «articles. Un accord complet ; est déjà obtenu sur neuf d entre cux", ?estpossible qu'il soit signe le 23 ouïe

:25 septembre.. ? . .

En ce qui concerne, les prisonniers de guerre,: il a été définitivement convenu nue la. Porte ne remboursera à la Bulga- rie que la,solde .payée ; le payement des irais d'entretien sera renvoyé devant la Cour, d'arbitrage, de La Haye. Les délé- gués, bulgares inclinent a admettre la thèse,turque, à savoir que,.selon la der- nière convention de La Haye,, les belli- .gérants-sont obligés de nourrir leurs

^L'article additionnel du traité stipu- ? lera que la Bulgarie ne pourra pas mo- difier, par une loi ultérieure, les dispo- sitions du traité relatives aux commu- nautés et aux écoles musulmanes.

En ce qui concerne les muftis, le rè- glement de 1909 est admis à nouveau avec certaines modifications.

L'anarchie en Albanie

Salonique, 21 septembre.

L'anarchie complète règne en Albanie.

Mufid bey, le ministre des a flaires étrangères par intérim, étant de retour d'Europe, a rapidement rassemble ses partisans sous ses ordres dans 1 inten- tion de marcher contre Essad pacha, oui a arboré le drapeau autrichien a Tirana, et qui a demandé au gouverne- ment de Valona de rendre la ville. _ .

Essad pacha en personne s est saisi de la douane de Durazzo. .

La commission grecque pour la déli- mitation de la frontière^ albanaise est attendue ici aujourd'hui. Le membre français de la commission la rejoindra a Monastir.

La Serbie et l'Albanie

Belgrade, 21 septembre.

Selon des nouvelles de sources au- thentiques, la situation est très grave a la frontière albanaise, ou de fortes ban- des munies d'un armement moderne, se préparent à attaquer les postes serbes.

Des agents provocateurs ont pénétré sur le territoire serbe, où ils cherchent a soulever les tribus albanaises qui, jus- qu'à ce jour, étaient restées paisibles.

On a l'impression, dans les cercles au- torisés, ici, que toute cette campagne hostile et d'origine étrangère est dirigée contre la Serbie et le Monténégro. _

Le ministre de la guerre a donne 1 or- dre que les garnisons des postes fron- tières soient renforcées par des déta- chements de troupes pris dans 1 inté- rieur de |a Serbie. , .

Le gouvernement se voit dans 1 obli- gation, pour repousser les attaques dirigées contre le territoire ? serbe, de réoccuper les positions stratégiques qui avaient été évacuées à la requête des grandes puissances.

Le gouvernement serbe est convaincu que personne ne pourra élever la moin- dre plainte contre son attitude, car il estime qu'il agit conformément à son droit strict et à son impérieux devoir.

Les négociations gréco-turques

Constantinople, 21 septembre.

Rechid bev, délégué de la Porte pour les négociations turco-grecques, a eu hièr un long entretien avec le représen- tant de la Grèce, M. Levidis. 11 lui a communiqué officieusement les modifi- cations que la Porte propose aux articles du projet de traité de paix concernant les questions de nationolité, des vakoufs et des communautés musulmanes, mo- difications qui ne sont pas encore entiè- rement précisées par le Conseil des mi- nistres; Rechid bey a ajouté qu'il partait le 23 septembre pour Athènes.

Le Jeune Turc soutient, dans un arti- cle officieux, la nécessité d'une entente directe de la Grèce avec la Porte, sur la question des îles, pour arriver à la conclusion d'une seconde paix satisfai- sant Constantinople et Athènes.

Athènes, 21 septembre.

Le ministère de la marine a suspendu le licenciement des réservistes.

Cette mesure n'est pas étrangère a l'attitude de tergiversations de la Tur- quie dans les négociations turco-grec- ques.

La Presse de ce matin

LES TOASTS D HIER

L'Aurore :

I.o roi Constantin a, cette fois, rendu justice à la mission doht il n'avait pas parlé à Berlin. 11 a célébré l'amitié qui lie les deux peuples. Il a bu à la gloiré et à la prospérité de la France. Nous serions malvenus à lui tenir rigueur. Quel- ques phrases prononcées dans des circonstances toutes particulières, en réponse il un discours peut-être bien rédigé à dessein, ne peuvent sépa- rer deux peuples que tant de souvenirs rattachent l'un à l'autre.

L'Autorité :

Le toast du Président est assez froid. Il ne pouvait être plus chaud. M. Poihcaré ayant eu connaissance préalable des déclarations de son invité. . . . ... ... .

Et ces' déclarations apparaîtront,Insuffisantes. Que l'on compare le texte de Berlin et celui do Paris, comme les deux visites. ;

Beaucoup "estimeront que c'est peu et que nous méritions' autre chose,

La France

La. manifestation d'hier est réconfortante et nous n'en pouvions, certes espérer rien do mieux. Elle, aura,'en Grèce comme dans notre pays et.d'ailleurs dans le monde entier, ce bien- faisant résultat de montrer à tous que la France veut et sait poursuivre avec constance, dans la paix et dans la dignité, sa politique tradition- nelle, sans.'se laisser .jamais détourner de son but par aucune manoeuvre de ses adversaires.

.L'Humanité :

Voilà donc réparé, dans la mesure du. pos- sible,.l'effet malencontreux du toast de. Berlin. Un clou chasse l'autre, - un toast aussi.

La, Lanterne :

. Le.peuple .hellène nous-a manifesté sa sympa-, thie et rendu hommage à nos éducateurs mili- taires ; le Roi lui-même a reconnu la fidélité de notre appui... Il . ne nous reste donc plus qua louer la Grèce, mère des arts, dont, se réclame si .'souvent nôtre précieux atticisme français.

„ -La. Libre Parole : ? r

Le roi de Grèce a exactement,prononcé _les ?paroles' que les circonstances 'lui imposaient antérieurement à l'incident des manoeuvres alle- mandes. C'est, à croire, que son discours était préparé do longue date et qu'il a, tenu a le dé- biter sans changer un mot'.

Mais, après ce- qui s'est passé, cela né peut plus suffire. *

Et no dites-'pas,que ce genre littéraire inter- dit d'exprimer des nuances, de souligner des in- tentions, d'accuser des sentiments intimes, lisez plutôt attentivement le toast de M. Poincare, l c'est le triomphe des sous-entendus.

Du Petit Parisien : ' ' \

Les toasts que M. Poincaré et le roi Constan- tin ont prononcés hier, -à. l'Elysee, ont proclame la traditionnelle amitié, du peuple grec et du peuple français en dés termes d'une attique net- teté. Si quelque doute avait pu subsister encore sur les sentiments qu'on nourrit pour nous dans cette Hellade, d'où la civilisation européenne, s est élancée, -il est désormais aboli.

Le Radical :

En termes heureux, quoique nécessairement mesurés, il a su rendre hommage a 1 rouvre do réorganisation que la mission militaire iran- çaise a-accomplie dans l'armée grecque. En ter- minant, le Roi a affirmé qu'il « attachait le plus haut prix au maintient et au développement des .liens qui unissent les deux peuples ».

'"Ces déclarations officielles achèvent do dissi- per la gêne qui persistait encore depuis 1 arrivée .du Roi- îi Paris.

i La République française :

Relisez la phrase essentielle i « Le gouverne- ment'de la Republique a bien voulu accorder a la Grèce une mission composé d'éminents oth- ciers de toutes armes qui sous la direction du général Eydoux, ont entrepris leur tâche avec une compétence, une ardeur au travail et un enthousiasme entraînant auquel il m'est particu- lièrement agréable de rendre hommage ».

Comparez cette phrase aux termes sans cou- leur avec celle ou© Guillaume lui. a dictée, a l'adresse de l'armee allemande : « Je me plais à répéter que nos victoires sont dues aux métho- des et à la tactique allemandes que j'ai apprises avec mes officiers dans vos écoles et dans vos régiments ».

Ainsi, il reste entendu que a armée grecque- formée par les officiers français -et qui a battu- l'armée turque formée par les officiers allemands n'en est pas moins redevable de ses^ victoires aux méthodes allemandes, et pas moins recon- naissante à l'Allemagne 1

Le Soleil :

Pour une fois, il nous est bien permis de faire l'éloge d'un discours présidentiel. La France approuvera la juste reserve- du chef d Etat a l'endroit de son hôte, et ses paroles cordiales et flatteuses pour la nation grecque.

'LA. PRESSE GRECQUE On télégraphie d'Athènes que la presse grecque est sobre de détails sur 1 arrivée du roi de Grèce à Paris.

L'Embros consacre son leader au de jeunet de l'Elysée ; il espère qu'indépendamment des congratulations habituelles devant rétablir l'harmonie dans les sentiments de la France et de la Grèce, le roi Constantin ne manquera pas, par des explications particulières, de donner à l'acte qui s'accomplit à l'Elysée, le caractère le plus cordial.

Du New-York Herald:

De Pékin.

Le général Chang-Hsun a télégraphié au gou- vernement contre l'obligation quon veut lui im- poser de faire des excuses au Japon pour la mçrt „ accidentelle » do trois boutiquiers de Nankin, alors que les Japonais ont volontairement tue cinq agents de police à Changhi, sans que le gouvernement chinois ait protesté.

Le Rappel :

Une statue du grand romancier Zola, oeuvre du sculpteur Constantin-Meunier, est «égarée» par l'Etat, bien qu'elle soit en bronze, mesure 2 mé- trés 50 do hauteur et pèse environ 500 kilos.

Confiée, il y a cinq ans, aux bons soins (!) de l'Etat par M. de Pressensé, cette statue est au- jourd'hui introuvable.

Un fou au Congrès diocésain

M. l'abbé Caudron grièvement blessé

Le congrès diocésain gui s'est ouvert hier à Melun a été attristé par un pé- nible attentat, dont on ignore encore les causes exactes, malgré i'enquete ou- verte sur-le-champ par la police.

Au cours d'une procession, des coups de feu éclatèrent brusquement, et l'on vit rouler sur le sol deux personnes, M. l'abbé Caudron, archiprêtre, et une toute

JG Le 0 prêtré avait été atteint de trois balles dans les reins; la jeune fille d'une balle à la jambe. . ....

Les nombreux fidèles qui suivaient la procession se précipitèrent au secours des victimes. Elles furent immédiate- ment transportées en fiacre à l'hôpital

de Melun. t

Pendant ce temps le meurtrier, qui avait essayé de fuir, était rejoint par des passants et des agents.

Il se nomme Félix Fixte.

C'est un journalier de la Nievre.

On a trouvé sur lui une trentaine de cartouches et un browning,

- J'ai tiré pour me venger, a-t-il dit au commissaire. Un vicaire et un prêtre m'ont fait interner il y a quelque temps, et je n'étais pas fou.

Des témoins ont affirmé au commis- saire de police qu'ils avaient vu cet homme viser non M. l'abbé Caudron, mais Mgr Marbeau, évêque de Meaux. D'autres ont déclaré au magistrat que 16 meurtrier était un fou.

Dans la soirée, le maire de Melun s'est rendu à l'hôpital pour prendre des nouvelles des deux blessés.

L'état de la jeune fi lie n'inspire aucune | inquiétude, niais celui de l'archiprètre I est alarmant.

A l'Etranger I

Espagne-France

DÉCLARATIONS DE M. GARCIA. PRIETO

Saint-Sébastien, 21 septembre. La Vot cld Guipuzcoa publie lds déclara- tions suivantes de M. Garcia Prieto, qui, comme ministre des affaires étrangères, négocia l'accord franco-espagnol relatif au Maroc :

Je vois avec une vive sympathie la venue en Espagne de M. Poincare, bien que je ne le connaisse pas personnellement, il m'inspire une profonde admiration. Lorsqu'il était ministre des affaires étrangères de Franco et moi d'Espagne, j'ai apprécié ses hautes qualités d'homme d'Etat.. Il faut que l'on sache qu'il a contribué puis- samment au rapprocbemeut franco-espagnol. Il entendait manifestement, comme moi, que deux peuples voisins et ayant des intérêts communs en Europe, devaient marcher côte à côte, et poursuivre rapidement la réalisation du même idéal.

Lorsque j'ai appris l'élection de M. Poincare à la présidence, j'ai éprouvé une vive satisfac- tion. Je savais que la France et l'Espagne au- raient, toutes deux, bénéfice à poursuivre la politique commencée par lui et par moi et qui correspondait aux désirs des deux pays.

La visite de M. Poincaré marquera une nou- velle étape favorable vers l'amitié cordiale, et j'estime que la première mesure indispensable dans cette voie est la conclusion d'une entente commerciale basée sur la réciprocité des inté- rêts, Il est nécessaire, pour cela, que les négo- . ciateurs :se soustraient à certaines pressions, ? laissent d.e côté, pour plus tard les intérêts par- ticuliers Jet se' mettent d'accord exclusivement, "sur lfes intérêts généraux des doux pays. A cette : oeuvre doivent s'employer et les deux gouverne-, ments et les-particuliers des doux nations. -

J'ai-accepte avec enthousiasme la présidence du/comité franco-espagnol, où je me trouve en compagnie de MM. Azcarate, Maura, Prast, Ma- dariaga et, Alfred Brisac. Ce dernier a, depuis le début, -déployé dans . la presse tous ses efforts pouramener un rapprochement franco-espagnol.

11 serait injuste d'oublier la campagne menée ,par (l'Association^ des' amitiés, françaises, 'avec» Henri Coulon à sa téte, en vue de ce rapproche- ment. Le comité compte parmi ses membres de hautes personnalités' du commerce, de l'indus- trie, des lettrés, (Tes sciences, des arts et de la politique'. Son objet est d'amener la France et l'Espagne à se mieux connaître mutuellement, grâce à un commerce matériel et intellectuel réciproque devenu plus étroit, et à, s'entendre et s'aimer ainsi de mieux en mieux. Cette oeuvre a une importance" capitale pour les deux pays .et je contribuerai à sa réalisation et comme par- ticulier et comme homme politique. '-v" *

Encore la légion

Berlin, 21 septembre.

Plusieurs journaux racontent l'histoire sui- vante :

Le fils, âgé do dix-neuf ans, du chambellan von Bothmer, maréchal de la cour du land- grave de liesse, a disparu d'une façon mys- térieuse à Francfort-sur-le-Mein.

Co jeune homme avait pris le train à Ham- bourg à destination de Wurzbourg, mais c'est en vain que ses parents l'attendirent à la gare de cette ville.

Or, on vient d'apprendre qu'arrivé la veille à Francfort, il était descendu dans un hôtel sous le nom de von Podmer. 11 était revêtu d'un uniforme comme en portent les élèves de l'Ecole militaire autrichienne et manifes- tait l'intention de se rendre à Paris, ajou- tant, dit-on, qu'il voulait s'engager dans la légion étrangère.

Et la Gazette de Voss s'écrie : «Encore une victime de la légion étrangère !»

C'est une préparation au débat qui va dé- cidément ôtre soulevé au Reichstag.

Mort subite d'un ministre

Rome, 21 septembre.

Le ministre des postes et télégraphes, M. Calissano, est mort subitement aujour- d'hui à Cossato, où il assistait à un banquet donné en son honneur.

Le ministre a été frappé d'une paralysie au coeur au moment où il prononçait un dis- cours à la fin du'banquet'." -

Les journaux annoncent cette mort dans des éditions spéciales; ils expriment léurs sentiments de vive sympathio pour le défunt.

Le discours de Berlin

Berlin, 21 septembre.

Je suis aujourd'hui en mesure de raconter comment furent échangés les discours de Guillaume II et du roi Constantin. Quand le roi de Grèce arriva à la gare berlinoise d'Anhalt, l'Empereur entraîna son beau-frère dans le salon réservé, dit « Furstensaal », et là, devant le seul élément militaire et en l'absence do M. de Jagow et du" ministre de Grèce à Berlin, prononça l'allocution que l'on sait. Le roi Constantin fut obligé d'im- proviser sa réponse.

Le lendemain dimanche, du palais on ap- porta au roi de Grèce le texte de Guillaume II et une reproduction plus ou moins approxi- mative de son improvisation en lui deman- dant de bien vouloir juger de l'exactitude des paroles qu'on lui attribuait. Le roi de Grèce jeta les veux sur le papier qu'on lui présen- tait et déclara qu'en effet, à son souvenir, telles étaient bien à peu près les paroles qu'il avait prononcées. Le Roi ne pensait pas que cette réponse dût être publiée et croyait qu on désirait simplement conserver dans les ar- chivés de la maison impériale le souvenir de la remise du bâton de maréchal.

Le texte du discours fut donné le di- manche soir aux journaux du lundi matin, non pas par le ministère des affaires étran- gères, mais par le palais, à telle enseigne que M. do Jagow n'en eut lui-même'connais- sance que par les journaux. (Le Temps.)

COURTES DÉPÊCHES

- M. Take Jonesco, ministre de l'intérieur de Roumanie, à été reçu hier par le roi d'I- talie qui l'a invité à déjeuner.

Figaro à Londres

Les grèves

Londres, 21 septembre.

La grève des cheminots est terminée.-Le travail sera repris demain mardi à Liver- pool, à Birmingham et à Crewe.

Quand ils ont appris la décision prise par les" cheminots de reprendre le travail, les représentants des compagnies ont déclaré que l'accord s'appliquait a toutes les com- pagnies, dans tous les centres en grève, y compris Dublin, et que tous les hommes renvoyés pour faits de grève seraient réin- tégrés sans aucune difficulté.

Violentes bagarres à Dublin

Des troubles assez graves se sont produits Cet après-midi, à Dublin. La populace a atta- qué les tramways ; plusieurs voitures ont été renversées. La police a fait usage de ses bâtons. De nombreux blessés (42, dit-on)

ont dû ôtre transportés à l'hôpital.

Figaro en Belgique

Le jubilé Ernest Solvay

Bruxelles, 21 septembre.

On a célébré hier, en même temps que les soixante-quinze ans de M. Ernest Solvay, le cinquantième anniversaire de son procédé pour la fabrication de la soude.

M. Solvay n'est pas seulement un grand industriel ; la fortune que lui a valu son invention, il en emploie une grande partie à des oeuvres humanitaires et à l'encourage- ment des sciences. Il a fondé un institut, cé- lèbre par les découvertes qui y ont été faites, et il a puissamment aidé au développement des institutions .universitaires, notamment à celui de l'Université de Nancy.

Les plus hautes personnalités scientifiques et industrielles avaient tenu à aller saluer l'illustre inventeur. L'Institut de France avait délégué le professeur Haller, qui, lui a remis la grande médaille d'or Lavoisier ; M. Àppell, doyen-de la Faculté des sciences

de l'Université de Paris, et M. Chabrier, professeur de chimie appliquée, ont remis à M. Solvay, la grande médaille de l'Université de Paris ; M. Adam, recteur de l'Université do Nancy, accompagné de MM. FloqUet, doyen de la Faculté des sciences ; Guntz directeur de l'institut chimique, et Vogt, di- recteur de l'institut électrotechnique et de mécanique appliquée, Ont remis à M. Ernest Solvay une adresse le remerciant au nom do l'Université de Nancy au développement de laquelle il a tant contribué.

M. Guye, au nom de l'Université de Ge- nève ; M. Paul Hymans, le leader libéral, au nom de l'Université de Bruxelles ; sir Wil- liam Ramsay, le célèbre chimiste anglais, au nom de l'Association internationale des so- ciétés chimiques ; le professeur Lorentz, do Leyde, au nom de l'institut international de physique, ont rendu également hommage à. l'oeuvre scientifique et sociale du jubilaire que le roi Albert a promu grand-officier de l'ordre de Léopold. . %

Le monument

à Lamartine

Ou a solennellement inauguré hier, à, Bergues, un monument élevé à la mé- moire de Lamartine.

Il y a quatre-vingts ans, le grand poète était élu député de Bergues par les 196 voix que représentait alors le col- lège électoral. Lamartine, élu parle suf- frage censitaire, réclamait dans son pro- gramme Ici suffrage universel.

Reconnaissante et (1ère, ia circons- cription que Lamartine représenta de 1833 jusqu'en 1837, jusqu'au moment où, élu à Màcon, il opta pour sa ville natale, a voulu célébrer par des fêtes éclatantes le 80° -anniversaire de l'élection du grand poète, qui lut aussi un grand orateur. _

A dix heures, hier matin, sont arrivés à la gare M- Paul Deschanel, de l'Aca- démie française, président de la Cham- bre des députés ; M. Denys Cochin, de l'Académie française et délégué de l'il- lustre Compagnie, député; le préfet du Nord, M. Trepônt; M. Novati, recteur 'dR- l'université' de Milan; Nï. Carton d& Wiârt, ministre de la justice de Bel- gique et lamartinien fervent, etc. Le maire et la municipalité les ont reçus, et, aii milieu des acclamations de la foule, le cortège s'est rendu à l'hôtel de ville.

Après les réceptions et présentations a eu lieu l'inauguration du monument à Lamartine, un très beau buste, répli- que de celui de David d'Angers, puis de la plaque commémorative apposée sur la façade de l'hôtel de la Tête d'Or. ^.

Des discours ont été ensuite prononces par MM. Paul Deschanel, Denys Cochin, Auguste Dorchain et Henry Gochin, dé- puté du Nord.

DISCOURS DE M. PAUL DESCHANEL

M. Paul Deschanel a plus particulière- ment étudié l'homme politique.

La politique de Lamartine était à longue portée. Il était l'homme des pres- sentiments et des présages; il dévorait l'horizon. Ce qui alors paraissait chi- mère est aujourd'hui réalité :

Qu'est-ce donc que sa politique, dit M. Des- chanel, sinon cette charité qu'il avait bue aux lèvres maternelles - car il est impossi- ble de bien sentir Lamartine, comme tant d'autres hommes supérieurs, sans parler aussi de sa, mère- qu'est-ce que sa politi- que, sinon ce qu'il appelait « la charite dans les lois », la paix, la justice et la fraternité humaine'? Il-croit à une action providen- tielle, dont il se voit le héros ; il marche de- vant ce Dieu qu'il essaye de saisir sous mille formes, et dont, en Orient, chez ces âmes fa- talistes, dans ce pays des légendes et des mi- racles dont il aimait à se dire le fils, il eût été le prophète.

... Il est élu ; il monte à la tribune, à cette tribune qui dévore tant d'espérances; il parle à ce public, le plus difficile de tous, puisqu'on parle à des rivaux. Beau, grand, svelte, avec sa grâce imposante et aisée, sa voix harmonieuse, son geste simple, il parle comme il respire. Ses périodes se déploient, larges, abondantes, comme des vagues qui courent vers des terres inconnues. Que dit- il ? « Résister, réprimer, n'est pas toute la science des gouvernements. » Et, pensant à lui-même : « Ces hommes impossibles seront un jour nécessaires. Ils oseront fonder le

gouvernement, non plus sur la base étroite 'une classe, mais sur la base de la nation tout entière. »

Guizot s'écrie : « Il n'y a pas de jour pour le suffrage universel. » Et Lamartine ré- pond : « Une oligarchie de 300,000 électeurs ne peut représenter une nation de 36 millions d'âmes. Qu'est-ce qu'un système électoral où Mirabeau et Pitt n'eussent point voté ? » Guizot dit : « Toutes les grandes conquêtes sont faites, tous les grands intérêts sont sa- tisfaits. » Et Lamartine répond : « Organiser la démocratie en gouvernement, voilà l'oeu- vre d'un pouvoir qui aurait compris son époque, voilà le problème qui poursuit tous les gouvernements et qui renversera tous ceux qui se refuseront à le résoudre. »

... Et lorsque la monarchie de juillet, pour essayer de gagner la faveur du peuple, ra- mène les cendres de Napoléon, Lamartine qui, presque seul des poètes et des libéraux de son temps, a dénoncé l'étrange et péril- leuse confusion entre le culte du grand capi- taine et la liberté, prononce ce discours, l'un des plus beaux qui aient été prononcés en aucun pays, en aucune langue, et où l'imagi- nation est 1a splendeur de la raison : « Sou- venez-vous, s écrie-t-il, d'inscrire sur son monument * A Napoléon seul. L»es trois mots on attestant que ce génie militaire n'eut pas d'égal, attesteront en même temps à la France, à l'Europe, au monde, que, si cette généreuse nation sait honorer ses grands hommes, elle sait aussi les juger ; elle_ sait séparer en eux leurs fautes de leurs services ; elle sait les séparer eux-mêmes de leur race et de ceux qui menaceraient la liberté en leur nom ; et qu'en élevant ce monument,, en y recueillant nationalement cette grande mémoire, elle ne veut pas susciter de cette cendre ni la guerre ni la tyrannie, ni des légi- timités; ni des prétendants, ni même des imitateurs.» .

Et cette fois, personne, ne repond, - per- sonne, que l'histoire..

... La Révolution éclate. Dans la tempete, il va pouvoir déployer ses ailes et en cou- vrir la France. Son cri sublime fait le tour du monde, comme le drapeau qu'il a sauvé avec la patrie. Il abat lechafaud politique, abolit l'esclavage, donne la paix à l'Europe.

Dix départements, deux millions d'hom- mes l'envoient à l'Assamblée, - cette As- semblée dont il n'a cessé de presser l'élec- tion, pour donner à la France le choix de son avenir. L'Assemblée l'acclame ; elle dé- clare que « le gouvernement provisoire a bien mérité de la patrie ». Il n'a qu'un 11 mot à dire pour transformer sa dictature de génie en magistrature régulière et élue, pour de- venir le chef légal d'une démocratie libre, comme Périclès ou Washington. Voici l'heure: il va jouer sa vie.

Il la joue, et il la perd, volontairement, sciemment, non par générosité seulement et noblesse de coeur, pour ne pas renier ses compagnons de lutte, - comme jadis il avait échoué d'abord à Bergues, pour ne pas renier

la royauté qu'il avait servie,:-mais, cette fois encore, par clairvoyance, parce qu'il sait la -force dés insurrections futures,.et qu'en rejetant vers elles Ledru-Rollin et ^es amis, il leur donnerait des chefs, et qu'en

divisant l'Assemblée il risque de la perdre. Il se précipite pour sauver la France, plus grand encore dans sa chute. Tocqueville, si acre, lui rend, en <rela du moins, justice.

Et lorsqu'on juin l'incendie se rallume plus formidable que jamais, Lamartine, sentant que la République est frappée au coeur, s'élance aux barricades, espérant être frappé avec elle

Et M. Paul Deschanel conclut son très beau et très éloquent discours que l'on applaudit fort en évoquant les jours de tristesse qui furent ceux de la fin du poète :

Apres les enivrements de la gloire, 1 ivresse du malheur. Il lutte d'abord, toujours intré- pide, pour le pain, et il ne lui faut pas moins de coeur, certes, pour ce combat sur- humain et obscur de dix-huit années, qu'il ne.lui en a fallu pendant les mois héroïques, pour tenir tète aux fureurs dos factions. Mais, peu à peu, il se révolte contre tant de douleur et d'injustice : le vieil aigle déchiré crie dans l'ombre. Enfin, c'est l'oubli, - exil mille fois pire que celui d'Hugo, - la tombe vivante, le silence : cette voix éclatante et pure, cette voix enthousiaste qui a charmé les nymphes et dompté les monstres, se tait.

Lest témoins de cette agonie 1 appelèrent déchéance : non ! Aux yeux des élites suc- cessives qui prononcent les arrêts souve- rains de l'histoire, ceci, au contraire, est ascension, ascension du triomphe au sacri- fice et du sacrifice au martyre, et le specta- cle de la mort si lente â emporter cette, grande poussière ne nous émeut pas moins que les chants divins des heures matinales, sous le rayon rapide de la jeunesse'et do l'amour.

Au moins, la. mort, plus clemente que la vie, lui épargna-t-elle l'épreuve suprême, la nôtre : il ne vit pas ce qu'il avait prédit, l'invasion et le démembrement de la France ; il n'entendit pas, de Milly, de Montceau, do Saint-Point, de la tombe où dormaient sa mère, s'à femme, sa fille, le pas de l'étranger.

La République, sa République, a revecu bientôt par la nécessité et par le génie d au- très hommes. Elle a duré plus de quarante ans déjà, pacifique et digne ; elle s efforce d'être fraternelle et humaine.

Mes chers concitoyens, do telles commémo- rations élèvent un peuple en lui taisant rc- vivre ces grandes journées, avec ses heros. Elles lui rappellent le prix des institutions libres, dont on est trop porté, quand on les ?possède, à sentir les inconvénients plus que les bienfaits. Puisse cotte fete n être pas sans lendemain ; puisse la France, suivant votre exemple, donner à Lamartine le monument qu'elle lui doit, à Paris, non plus à l'écart, sous la feuille, mais sur la place même do l'Hôtel-de-Ville, debout, en plein ciel !

Après la Bourgogne, la Flandre fidele et juste, a hâté cette revanche : que Paris et la France l'achèvent !

DISCOURS DE M. DENYS GOCHIN

M. Denys Cochin dit ensuite, dans un discours des plus remarquables où l'élé- vation de la pensée n'a d'égale que l'éle- gance de la forme, son admiration pour l'oeuvre du poète. Il commente ainsi le discours.- de réception de Lamartine a l'Académie :

Ce fut au mois d'avril 1830. Il était déjà le poète des Méditations et des Harmonies. - Dans mon enfance, j'ai vu souvent chez mes parents un autre poète, le Père Gratry.

Il racontait que, étant élève à l'Ecole poly- technique. admis un soir dans le salon de Mme de Saint-Aulaire, il avait entendu La- martine, tout jeune et à peine connu encore. Dès le premier vers, disait-il, un frisson cou- rut dans l'assistance, qu'un auteur mediocre et alors célèbre venait d'ennuyer. J'entends encore la voix du Père Gratry, répétant avec une émotion profond^ ce seul vers :

Ainsi ïo*ù j ours pousses vers de nouveaux rivages.

Cuvier, que le nouvel élu salua poliment du nom de Pline français, répondait à La- martine. Il touchait à la fin de sa glorieuse carrière. Son discours est triste et décourage. « Un promeneur solitaire et mélancolique, di- sait-il, se laisse charmer par une Voix qui chante dans le lointain. Tel est 1 eûet do vos Méditations sur les âmes que tour- mente l'énigme du monde, dans la nuit ou il a plu à la Providence de nous laisser. Les abstractions de la philosophie ne les conso- lent pas. Vous êtes pour elles le chantre de l'espérance. Cuvier ajoute aussitôt : ^espé- rance, soeur de l'imagination. » Il continue : « Ce que vaut votre théodicée Job se le de- mandait déjà il y a trois mille ans ; Clarke, Leibnitz et Newton se sont retrouves devant le même problème. Mais enfin, vos intentions sont des meilleures, et vous êtes plein de ta-

10 Et il passe à l'éloge du confrère défunt, M. le comte Daru. . .

Lamartine et Cuvier ! Jamais la science et les lettres n'avaient assemblé de plus grands noms. Le mort dont on devait prononcer 1 e- logQ laissait derrière lui la réputation la plus honorable, avec moins, do gloire. C'était un intendant militaire dès grandes guerres, qui, pour charmer les loisirs de sa retraite, avait traduit, en de petits vers, les Odes d'Horace : exemple plusieurs fois suivi, depuis lors, dans le corps de l'intendance. _

Lamartine - c est le morceau capital de son discours - composa à larges . traits, avec un éclat incomparable, la psychologie d'un patriote en temps de révolution.

D'où vient cet admirable déploiement d e- loquence ? De ce que M. lé comte Daru, em- ployé dès sa jeunesse au ministère de la guerre, emprisonné au 18 fructidor, réintégré dans son bureau quelques mois plus tard, avait traversé cette terrible période sans trop d'encombre. C'est là le prétexte. Mais Lamar- tine ne pense guère au passé et à M. le comte Daru. Il sent souffler le vent de révolutions nouvelles. L'esprit prophétique s'empare de lui, et l'état d'âme qu'il décrit sera le sien, quand viendront les grands jours.

Il parle avec dédain des temps d ordre et de règle où nous suivons notre sentier, mar- que par la fortune ; nous marchons dans le lit social creusé devant nous, serrés par nos compagnons de droite et de gauche, poussés par ceux qui suivent ; et notre carrière finie, notre épitaphe, si nous la méritons, pourra s'écrire en deux mots.

M. Denys Cochin a conclu ainsi le bel

éloge qu'il a . fait du poète :

A la vérité, j'attache peu de prix à ce qu'il nous dit de la politique. Les peuples, per- suadés maintenant qu'ils se gouvernent eux- mêmes, ne croiront plus, cela est clair, que dans la politique puisse subsister un art de tromper et d'asservir.

Mais sur tous les autres objets, combien ses formules sont précises, et comme elles s'appliquent à notre temps mieux qu'au

sien ! ,

Oui,.si nous en croyons de recentes en- quêtes, la jeunesse qui s'avance dans la vio semble séparée par un siècle des générations qui la précèdent : et cette jeunesse de nos iours est plus éloignée d'Auguste Comte que celle de 1830 ne l'était de Rousseau.

Oui, l'histoire a découvert et adopté des méthodes nouvelles, mais cette réforme ne vint pas avant le temps de Fustel de Cou- langes et Taine. Quant à la philosophie, longtemps encore après Lamartine, nous l'avons vue « briguer la mort et revendiquer le néant ». Mais ce n est pas là ce que La- chelier, Boutroux, Bergson enseignent main- tenant à leurs disciples.

La poésie aussi, longtemps après Lamar- tine, a été profanée et réduite souvent à n'être qu'une torture de la langue et un jeu stérile.

Mais la poésie dont il donnait, dès 1830, cette définition admirable : « le sens harmo- nieux des douleurs et .des voluptés do l'es- prit », est bien celle qui. charme et enflamme .la jeunesse, dans les plus belles pages de

Barres ou dans les vers que Mme de Noailles consacrait hier aux vivants et aux morts.

-S**

M. Auguste' Dorchain, au nom delà Société des Gens de lettres, a rendu hommage aux vertus et au génie de Lamartine; puis enfin M. Henry Cochin, député du Nord, qui représente à la Chambre les quatre cantons qui ont élu Lamartine, a évoqué éloquemment l'image de son illustre prédécesseur :

Le Lamartine qui nous a conquis, c'est le rural et le-provincial, .qu'il ne faut jamais oublier, si l'on veut connaître au complet cette âme multiple. C'est celui qui voulait être appelé « le premier cultivateur de France », - et qui professait « ie respect de l'âme du paysan ». Les Flamands ne le sur- prirent pas, et il ne les a pas surpris. Il sen- tit sans peine, car cet ordre de sentiments ne lui échappait pas, comment dans l'amour de la grande patrie, la France, ils font place â l'amour de la petite patrie, la Flandre.

C'est ainsi qu'arrivé depuis deux jours dans cette contrée au caractère si fier et si individuel, il sut, dès le début, lui plaire. S'il plut à nos honnêtes ancêtres, c'est aussi, bien entendu, qu'il s'en donna la peine. Mais la peine n'était pas très grande. Il était à eux tout naturellement, avec sa courtoisie et son charme, et sans y mettre plus qu'un peu de coquetterie. Nous avons eu ici un Lamartine bien à nous. Son image, direz-vous, n'a fait que- passer ? Cependant, elle nous reste. Il lie faut pas un grand effort pour la re- voir, pour animer ce marbre, et lui rendre la vie.

Ce décor, cette place, ce ciel, tout nous porte à rêver, à voir se dresser à nos yeux la figure vraie, sincère, vibrante, d'un passé éteint d'hier, et dont nous avons encore connu les derniers témoins.

Celui que ces lieux ont vu est un Lamar- tine bon enfant, simple, gai, cordial. Il a toujours sans doute quelque majesté d'al- lure ; il aime les cortèges, les discours, les musiques, les gardes nationales en armes, les cloches sonnantes, mais toujours avec un sourire ; il aime aussi les dîners fami- liers, les soirées aimables, les causerios, à l'occasion une partie de cartes. Il embrasse les petits enfants, il plaisante les servantes, il égaie tout de saillies éclatantes, do rires, de quolibots, et même d'innocents calem- bours ! ' ' ; .

Ce mélange de gaieté et de solennité n'était pas pour déplaire â nos anciens' de cetto an- cienne contrée.

Et puis, il leur parlait. L'enchantement de sa parole venait à eux jusque dans leurs vil- lages. Que leur disait-il ? Tout justement ce qu'ils avaient désir d'entendre. Lorsqu'il af- firmait : « Votre député, c'ést vous-memes ! » leur coeur répondait : « C'est, vrai ! » ; Comme il no rompait aucune de leurs tra- ditions, il no les effrayait-pas, par ses auda- ces. Dès alors, il aimait à se dire « l'homme social ». - Le mot' et l.a chose n'étaient pas pour leur déplaire. C'est ici la contrée du travail, où personne jamais n'est resté in- différent aux préoccupations socialos et aux j problèmes de la souffrance humaine.

Une artiste et poétesse distinguée, Mme Eli de Wissocq, déclama avec un rare talent la Réponse à la Némésis de Barthélémy , composée par Lamartine le soir de son premier échec, sur cette même,' place et sous le coup de fouet de l'injure.

Mme Dorchain, au nom des lamarti- niens de Paris; le docteur Vermersch, au nom des Rosati de Flandre, déposèrent dès gerbes et des couronnes de roses au pied du monument. Il y eut ensuite ban- quet à l'hôtel de ville. Toutes les notabi- lités politiques et littéraires précitées toastèrent éloquemment, MM. Trépont, préfet ; Alfred Dumont, député de Dun- kérque ; Carton de Wiart; ministré'de la justice de Belgique, et le baron Jo- seph du Teil, délégué par l'Académie de Maçon, terminèrent ce beau tournoi. Les convives ravis et émerveillés furent ensuite au balcon applaudir le pittores- que cortège des géants flamands.

Auguste Avril.

ÉLECTION SÉNATORIALE

SEINE-INFÉRIEURE

Inscrits : 1.462 - Votants : 1.460

MM. Leblond, député, maire de

Rouen, progr 772 ELU

Le docteur Béai, conseiller gé- néral, rép. de gauche 648

Il s'agissait do remplacer M. Richard Waddington, sénateur progressiste, décédé. M. Wad- dington, entre au Sénat en .janvier 1891, avait été réélu à chacun des renouvellements partiels de 1900 et 1909. A cette dernière date, il fut nommé le second sur cinq de la liste progre- ssiste et libérale. Il obtint 835 voix sur 1,470 votants.

A LONGCHAMP

Par une admirable journée, hier, a eu lieu, à Longchamp, la deuxième réunion de courses d'automne. Robes de velours mélangées de mousseline de soie et de fourrure, robes de drap aux nuances anciennes, rivalisaient d'é-, légance avec des chapeaux de toutes sortes, plutôt petits.

Noté, dans la tribune réservée et au pesage.;

S. A. la princesse Murât, en broché prune, chapeau de même nuance rehaussé d'aigrettes ; vicomtesse René Vigier, en gros bleu, renard argenté autour du cou, chapeau de velours noir à aigrette sur le côté ; comtesse d'Audiffret-Pas- quier, en velours noir garni de zibeline, chapeau de velours noir enguirlandé do jasmins; com- tesse du Bourg do Bozas, on drap prune garni de skungs, chapeau do feutre prune rehaussé . de skungs; marquise .de Noailles, en drap kaki, cha- peau de velours noir, rehaussé d'aigrettes noires: Mme Maurice Ephrussi, en panne grise garnie do zibeline, ceinture corail, chapeau de panne grise rehaussé de plumes corail ; Mmq Carroll de Carrollton, en noir à gilet lie de vin broché, chapeau de velours gros bleu rehaussé de plu- mes de coq ; comtesse Francis do Castéja, en drap géranium, chapeau de velours noir à ai- grette ; Mme Roger Hart, en noir, renard blanc autour du cou, chapeau de velours noir a ai- grette ; Mme Jean Stern, on moire taupe, cha- peau do velours noir à fantaisie ; Mme 'Jule.s Porgès, en noir, chapeau noir à plumes ; com- tesse de Saint-Phalle, en broché gros bleu, cha- peau do velours noir à paradis ; Mme Ferdinand Blumenthal, en liberty noir à manches turquoise, chapeau do velours noir à aigrette ; comtesse Robert de Toulouse-Lautrec, eu gros bleu, cha- peau de velours noir à plumes ; princesse Du- leep Singh, en broché prune, chapeau de velours gros bleu à paradis ; Mme Pierre Giilou, en noir, chapeau noir à aigrette sur lo devant ; Mme Baxter Tevis, en velours noir à tunique, de tulle noir bordée de zibeline, chapeau de ve- lours noir à paradis ; Mme F. Gardner, -en noir, chapeau noir à paradis ; comtesse da Zogheb, en taffetas changeant prune, garni de liberty évêque, chapeau do velours prune a roses violacées ; Mme Goddard, en broché prune, chapeau do velours prune à fantaisie ; Mme Jean Balsan, en tailleur de drap blanc, chapeau do velours blanc à aigrette noire ; Mme Claude Garin, en drap suède garni de zibeline, étole do zibeline-, chapeau de velours suède à plumes assorties ; Mme Paul de Brémond, en bleu garni de violet, chapeau violet à aigrettes; comtesse Stockau, eu bleu changeant, chapeau bleu à roses violacées ; Mme Wildenstein, en liberty et velours noirs k ceinture rubis, étole do zibeline, chapeau de velours noir rehaussé d'ai- grottes ; Mlle Stopfford, en bleu changeant, cha- peau do velours bleu : Mme Duryea, en violet, chapeau violet à fantaisie ; Mme Bure, en géra- nium liséré de liberty noir, chapeau de velours géranium à paradis noir ; Mme Henriet, en gros vert, étole de chinchilla, chapeau de velours gros vort â plumes assorties, etc., etc.

Régina.


Il pleut sur

Par FORAIN

- Ça lui a pris, l'autre soir, en apprenant que le Vendredi saint était rétabli dans fa marine.

LA RENTRÉE DES CLASSES

La rentrée des classes, qui a lieu le mercredi ier octobre, oblige chaque fa- mille à songer au trousseau du jeune collégien. La Belle Jardinière, fidèle à sa fonction, qui est de prévoir les besoins de sa clientèle et de lui assurer écono- mie de temps aussi bien que d'argent, fait toujours dans ses divers rayons une large place à tout ce qui concerne l'équi- pement des élèves : vêtements sur me- sure, vêtements confectionnés, chaus- sures, chapellerie, bonneterie, chemises, mouchoirs, serviettes, draps, objets de toilette, etc. L'acheteur est certain de trouver à la Belle Jardinière tout ce qu'il faut, sans dérangement, sans fatigue, sans risque d'oubli ou de perte de temps.

LeeMonde §. fa Wfe

SALONS

- Samedi, diner des plus élégants, chez M. et Mme Carroll de Carrollton, en leur hôtel de la rue Vaneau.

Au nombre des convives :

S. Exc. l'ambassadeur d'Espagne en Russie et la comtesse de La Vinaza marquise Cappelli- Cham, M. et, Mme Hamilton Cary, duchesse de Chaulnes, Mme Maurice Ephrussi, M. et Mme Stotsbury, S. Exc. M. Bryan, ancien ambassa- deur des Etats-Unis au Japon, M. A. Du Bos, M. Kielien, etc.

- Matinée dansante, des plus réussies, chez le comte et la comtesse de Dampierre, née Gontaut-Biron, qui réunissait au château de Nieuil l'élite de la société charentaise.

Le cotillon a été brillamment conduit par la comtesse de Dampierre et M. Alquier.

Reconnu parmi les nombreux invités :

Comte et comtesse de Monti de Rèzé, marquis et marquise de Saluces, comte de Roffignac, comte et comtesse de Chabot, baronne de Ribe- rolle, comte et comtesse de Causans, comte et Mlle d'Humières, Mme et Mlles de Beauchêne, Mme et Mlle de Vilmandy, vicomte et vicom- tesse de Chaumeils, colonel et baronne de Ché- zelles, Mlles de James, Marchais, de La Croix, Maze-Sencier, d'Echallens, Darras, de Arroza- rena, de Vezian, comte et comtesse de Livron, baron et baronne de Lamotte, M. et Mme do Murât, comte et comtesse de Saluces, Mmes La- roche-Joubert, Geynet, de Sazilly, vicomte Guy de Gontaut-Biron, marquis do La Garde, comte de Montleau, baron de La Bastide, MM. de Laurière, des Roches de Chassay de Préville, Vicomte Alain de Monti, lieutenant Pichon, comte des Courlis, vicomte de Chalot, vicomte de La Rochebrochard, etc.

- A l'occasion du départ de Chexbres (Suisse) de M. et Mme Charles Faure-Biguet et de leur fils Jacques-Napoléon pour le Tré- port, la baronne de Saumery et Mme Brigode ont donné un thé des plus élégants, où nous avons reconnu :

Mme et Mlle Proche, M. Ricard, M. Denais, le marquis Zacaria, etc.

RENSEIGNEMENTS MONDAINS

- De Nancy :

Une délégation de l'Académie lorraine a rendu visite, aujourd'hui, au général Lyautey, président d'honneur, et à Mme Lyautey, au châ- teau Crevic, près de Lunéville. De nombreux littérateurs, artistes et musiciens lorrains ont été présentés au général par MM. René d'Avril, directeur, et Marcel Knecht, secré- taire perpétuel. Parmi les personnalités pré- sentes, citons : le général Foch, nouveau com- mandant du 20° corps, membre d'honneur ; MM. le peintre Emile Friant, le colonel Lyautey.

M. René d'Avril dit la joie des Lorrains à posséder à l'Académie française des compa-

triotes glorieux comme Raymond Poincaré, Alfred Méziéres, Maurice Barrés, d'Hausson- ville. Le général Lyautey remercia chaleu- reusement l'Académie lorraine.

- La santé du colonel de Winterfeld.

Voici le bulletin du matin, rédigé par les

deux médecins qui donnent leurs soins au blessé :

Les suites de l'opération restent normales. Température, i36°S; pouls, 100; respiration, 20. Alternatives de dépression et d'excitation légère, traduisant la persistance du choc nerveux. Dans l'ensemble, légère amélioration.

Médecin-major ROY, Médecin-major VOIVENEL.

. Voici maintenant le bulletin de sept heures du soir :

La situation est sans changement important.

Le blessé s'alimente, mais la température a augmenté légèrement, ce soir (37°3).

Le pouls est un peu plus fréquent, 110, avec des contractions cardiaques encore faibles.

Le danger est loin d'être écarté.

Médecin-major ROT, Médecin-major VOIVENEL.

Mme de Winterfeld, très touchée des atten- tions dont elle est l'objet, est allée, hier, à l'hôpital de Grisolles, faire visite à deux soldats d'infanterie, qui y avaient été trans- portés au cours des manoeuvres.

- M. Sazonoff, ministre des affaires étran- gères de Russie, qui se rend à Vichy, est arrivé hier soir à Paris.

- De Saint-Sébastien :

Le président du Conseil et la comtesse de Romanones ont célébré aujourd'hui leurs noces d'argent.

Le Roi et les deux Reines leur ont offert à cette occasion des cadeaux de grand prix.

Le comte de Romanones a assisté à un banquet de trois cents couverts que lui ont offert,, à titre d'hommage, les libéraux de Biscaye et de Guipuzcoa.

- La coupe du concours hippique de Por- nic a été gagnée par Poor-Boy, à M. Brodin ; le premier prix de la Noveillard est revenu à Ignotus, à M. Le Cour Grandmaison ; le prix de Puissance a été gagné par Fat, à M. de Clerville ; Henriet, à M. Brodin, s'est classé premier dans le prix des Musses.

Dans les tribunes :

Comte et comtesse de Juigné, M., Mme et Mlle Le Cour Grandmaison, vicomte de Beaurepaire, comte de La Ruelle, baron et baronne de Niven- heim, M. et M. Liévin, M. et Mme Cossé, M. et Mme Real, M. Arnaud, vicomte de Montcabrier, M. et Mme Piver, M. et Mme Hector, comte et comtesse de Rochefort, M. de Dalmatie, M. de Renneville, M. Gazeàu, M: Lefeuvre, général et Mme Mercier, M. et Mme Laraison, .commandant et Mlle Le Clerc, M. et Mme de La Villeboisnet, M. et Mme d'Epinay, docteur et Mme Simon, comte et comtesse de Clermont-Tonnerre, etc.

MARIAGES

- Le capitaine Marcel de Vernisy, du 140e régiment d'infanterie, fils de M. de Vernisy et de madame née de Mortène, est fiancé à.Mlle Geneviève Louchet, fille de M. Auguste Louchet, décédé, et de madame née Terme.

Le mariage sera célébré à Denicé (Rhône), le 8 octobre.

DEUIL

- Les obsèques de la duchesse de La. Trèmoille, douairière, auront lieu mercredi, à onze heures, en l'église de Saint-Georges- sur-Loire (Maine-et-Loire).

- Les obsèques du vicomte Jean de Sali- gnac-Fènelon ont été célébrées à Cirey-sur- Blaise avec une simplicité pleine de grandeur. Le cercueil avait été déposé la veille dans la chapelle du château, où le clergé est venu faire la levée du corps.

Les serviteurs et les gardes-chasse du do- maine ont tenu â porter leur maitre jusqu'à l'église ; les pompiers de la commune, dont le

vicomte de Salignac-Fenelon avait été maire, les encadraient.

Mgr de Durfort, évèque de Langres, absent de son diocèse, s'est fait représenter par le chanoine Flocard, vicaire général, qui prési- dait la cérémonie avec Mgr Zorn de Bulach, évèque auxiliaire de Strasbourg.

Après la grand'messe et l'absoute, sous le porche de l'église, M. Colle, ancien député de la Haute-Saône, a prononcé un discours par- faitement senti. Puis M. de Bezancenet s'est fait l'interprète de la promotion de Saint- Cyr « des Drapeaux », dans un adieu ému.

Tous les habitants de Cirey et les amis ve- nus de. la région ont accompagné le fourgon automobile, jusquà la limite du territoire ; la seule couronne placée sur le cercueil fut celle des électeurs de la Haute-Saône, appor- tée par les anciens députés Fachard et Colle.

Une nouvelle cérémonie sera célébrée ce matin, à onze heures, en l'église de Saint- Germain-en-Laye.,

- Nous apprenons la mort de M. Edouard Cêlérier, décédé dans sa propriété d'Yport. Les obsèques seront célébrées demain mardi, 23 septembre, à dix heures du matin, en l'église Saint-Philippe du Roule. On se réu- nira à l'église.

- De Trévise:

Le général Salsa, qui joua jadis un rôle im- portant dans la guerre d'Erythrée ainsi que lors de l'expédition de Chine et qui remporta en Lybie des victoires très brillantes, est mort cette nuit.

- M. Philippe Dutilleul, ancien trésorier général et banquier, chevalier de la Légion d'honneur, est décédé en son hôtel, à Tours, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans. Ses obsèques seront célébrées mercredi. L'inhumation aura lieu à Amboise. ... .

- Les obsèques de M. Marie-Ernest Amal auront lieu le mercredi 24 courant, à dix heu- res précises, en l'église Notre-Dame-de-Grâce de Passy, et l'inhumation au cimetière de Ba- gneux.

Ni fleurs ni couronnes.

. - Nous apprenons la mort : - De M. Louis Pertué, ancien secrétaire du cercle de l'Union artistique, décédé samedi, en son do- micile de la rue Saint-Honoré, à l'âge de soixante-dix-huit ans, et dont les obsèques seront célébrées mercredi, à midi, en l'église de la Madeleine. L'inhumation aura lieu au cimetière Montmartre ; - De Mme Esquerré, née David, décédée en son domicile du bou- levard des Invalides, à l'âge de soixante- douze ans. Les obsèques ont été célébrées hier, à midi, en l'église Saint-François-Xa- vier, et l'inhumation a eu lieu au cimetière de Charenton ; - De Mme Bezuel d'Esneval, née Dumesnil, décédée en son domicile de la rue Picpus, à l'âge de soixante-neuf ans. Elle était la mère du baron d'Esneval. Les obsèques seront célébrées demain, à onze heures, en l'église Sainte-Cécile d'Ac- quigny, près de Louviers ; - De M. Wil- liam Pinto, décédé en son domicile de l'a- venue de l'Opéra, dont les obsèques ont eu lieu dans la plus stricte intimité ; - De Mme François Mayaud, de Saumur ; - De l'abbé Lamens,vicaire de la paroisse Saint-Jean-Bap- tiste, décédé à l'âge de trénte-deux ans, à Berck-Ville(Pas-de-Calais); - DuR.P. Basile, missionnaire de Saint-Bernard, aumônier de l'orphelinat d'Agencourt (Côte-d'Or), décédé à Paimpol (Côtes-du-Nord) ; - Du docteur Audy, décédé à Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme).

E. Delaroche.

LA JOURNÉE

Obsèques : Mme Allard (église de la Made- leine, 10 heures ; inhumation au cimetière du Père-Lachaise). = Vicomte Jean de Sali- gnac-Fénelon (église de Saint-Germain-en- Laye, 11 heures ; inhumation au cimetière de Saint-Germaiu-en-Laye).

LA "BOUGEOTTE"

Voici donc que s'achève la saison - chère aux collégiens, aux aubergistes, aux marchands de bicyclettes et aux compagnies de chemins de fer- des dé- placements et villégiatures. Tout un chacun qui en a le loisir et le moyen prend ou a pris des vacances plus ou moins luxueuses, plus ou moins prolon- gées, et les voyages circulaires ont sévi.

Il est, en effet, excellent pour la santé, pour la santé morale comme pour la santé physique, de quitter ses pénates, ne fût-ce que p«ur quelques jours, et de changer d'air.

La pureté de l'atmosphère, la cure de repos, l'absence de soucis, l'exercice musculaire y sont sans doute pour beau- coup. Mais "le déplacement tout seul a son influence occulte, qui est tout sim- plement prodigieuse.

Point même n'est besoin d'entrepren- dre un long voyage pour en avoir le coeur net : il suffit parfois d'une fugue de vingt-quatre heures, d'où l'on revient étourdi, grisé, délicieusement moulu.

- « C'est le grand air », dit-on.

Possible! Mais ne serait-ce pas aussi bien le changement qui vous secoue, vous remue, et vous met les humeurs en révolution?

***

Pas plus, au demeurant, que les autres révolutions, celle-là ne va sans quelques troubles, dont tous les organes sont plus ou moins affectés.

L'intestin, en particulier, qui a tant de caprices et tant de manies, dont il a peine à se départir, a parfois l'acclima- tement difficile.

Pensez si, dans ces conditions, à cette époque de l'année où, fatalement, par suite de l'interruption du travail et des affaires, par suite surtout du boulever- sement provoqué par tant d'allées et ve- nues, l'intestin doit faire « de la rouspé- tance! » Par le fait, c'est dans la pro- portion de huit sur dix que tous, tant que nous sommes, nous avons à payer tribut; tantôt sous la forme de diarrhées profuses, le plus souvent sous la forme d'une opiniâtre constipation, à cette es- pèce de fatalité.

Combien même de braves gens (sur- tout parmi les femmes) ne peuvent seu- lement s'absenter deux jours de leur domicile sans se sentir comme qui dirait paralysés... a posteriori !

*?*

La conclusion s'impose. Etant donné que l'indiscipline de l'intestin peut avoir les plus désastreuses conséquences, et que ce diable d'organe n'est que trop en- clin à prendre de mauvaises habitudes, il importe de ne pas s'embarquer sans biscuit, - je veux dire (pour appeler les choses par leur nom) sans une bonne provision de Jubol.

Un purgatif quelconque, en effet, ne saurait faire l'affaire : presque toujours, il serait irritant, provoquerait des coli- ques, des malaises, des réactions dange- reuses, au risque de déprimer le patient et d'inciter l'intestin à la révolte.

Seul, le Jubol, si facile à prendre, et qui tient si peu de place dans une valise et même dans une poche, permet d'assu- ver « en douceur » la régularité du fonc-

tionnement de l'intestin, sans enflam- mer les muqueuses, à la faveur d'un mécanisme précisément identique au mécanisme des mouvements naturels, et de réorganiser automatiquement, en quelque sorte, le service des évacuations, accidentellement perturbé.

Sécrétions biliaires, sécrétions glandu- laires, associées à cette espèce d'épongé qu'on appelle l'agar-agar, voilà toute la composition du Jubol, où il n'entre au- cun élément drastique ni vénéneux.

On ne saurait rien imaginer de plus efficace pour réveiller et entretenir tout à la fois l'activité mécanique et l'acti- vité biochimique de l'appareil digestif, dont l'arrêt ou l'insuffisance sont les causes les plus fréquentes de la paresse intestinale des constipés.

Utile à toute époque, le Jubol est par- ticulièrement indispensable en cette sai- son, où les risques ordinaires de la vie courante se compliquent et s'aggravent de tout ce que peuvent comporter de sur- prises la trépidation des trains, le chan- gement d'air et les infâmes ratatouilles dont certaines auberges ont le fâcheux secret. v

*?**

Il faut bouger, bien sûr, mais en s'ar- rangeant de façon que la « bougeotte » ne vous coûte pas trop cher : Jubolisez votre intestin !

Emile Gautier.

Ar. B. - On trouve le Jubol dans toutes les bonnes pharmacies do Franco et de l'Étranger et aux Etablissements Châtelain, 207, boulevard Pereire, Paris. - La boîte, pour un mois envi- ron, franco France et colonies, 5 francs ; la cure intégrale de rééducation de l'intestin (ti boites), franco, 27 francs. - Etranger, franco, 5 fr. 50 et 30 francs.

Le Jubol a obtenu dos grands prix aux Expo- sitions de Quito et de Nancy. Les Conseils supé- rieurs sanitaires de nombreux pays (Russie, Brésil, etc.) l'ont autorisé après enquêtes favo- rables. Des mémoires médicaux nombreux ont bien établi l'action de ce merveilleux produit, qui fit l'objet de communications retentissantes à l'Académie de médecine et à l'Académie des sciences.

Les médecins préconisent la cure de Jubol dans la constipation, l'entérite, les affections de l'estomac, la mauvaise haleine, les hémorroïdes, l'excès de bile, les vomissements, les pituites, les crampes,'les vertiges, l'obésité, les migraines, le teint jaune, les clous et boutons à la peau (furoncle, urticaire, eczéma).

Toutes les fois que vous constatez des glaires dans vos selles, des aigreurs et des renvois, lorsque vous dormez mal ou pas, si vous avez des> cauchemars, si vous êtes fatigué cri vous réveillant, si vous dormez après le repas : vous êtes justiciable de la cure do Jubol.

Jubolisez votre intestin et vous verrez aussitôt l'amélioration de votre santé. - E. G.

DANS LA MARINE

Les escadres russe et française à Brest

Les états-majors de la 2e escadre de la Baltique ont assisté cet après-midi aux fêtes organisées en leur honneur.

L'amiral von Essen et ses officiers ont été reçus par M. Le Frapper, président du comité des fêtes, les amiraux Cho- cheprat, préfet maritime, de Marolles, commandant la 2e division, Adam, Sé- nés, Moreau, le général Marabail et M. Julien Sauve, sous-préfet. De nombreux officiers français, russes et brésiliens, les autorités civiles, les fonctionnaires y assistaient. Plus dé dix mille person- nes ont acclamé la marine russe.

La musique des équipages de la flotte

a joue la Marseillaise et Y Hymne russe, que des choeurs chantaient et qui ont excité un vif enthousiasme dans la foule. Après une représentation de gala, un lunch de mille couverls a été servi. M. Le Frapper a porté des toasts au Tsar, à la famille impériale, à l'amiral von Essen, à la marine russe et à la ma- rine brésilienne. L'amiral von Essen a dit que la réunion à Brest des deux Hottes française et russe attestait l'ami- tié étroite des deux pays. Il a bu au Pré- sident de la République, à la marine et à l'armée française.

Des cris de : « Vive la France ! Vive la Russie ! » ont accueilli ces toasts.

Un très beau feu d'artifice a été tiré sur la rade : tous les bâtiments de l'es- cadre sont illuminés.

Les navires français et russes lancent des projections.

La rade de Brest présente un specta- cle féerique.

RENTES VIAGÈRES

La Compagnie d'Assurances générales sur la Vie (entreprise privée assujettie au contrôle de l'Etat) fondée en 1819, la plus ancienne des Sociétés françaises, ayant un fonds de garantie entièrement réalisé de 945 millions, verse à ses ren- tiers 54 millions d'arrérages par an.

Envoi gratuit de notices et tarifs, sur demande adressée au siège social, rue de Richelieu, 87.

LES RÉUNIONS D'HIER

Clémentel dans la Gironde

M. Clémentel, ministre de l'agriculture, a présidé hier à Auros, près de Bazas, le co- mice agricole.

Le ministre de l'agriculture avait quitté Bordeaux dans la matinée. Il s'arrêta tout d'abord à Bommes, pour visiter le domaine de la Tour-Blanche, légué à l'Etat par M. Osiris. A Auros, M. Clémentel fut reçu par le maire et salué par la musique du 144° régi- ment d'infanterie.

Dès son arrivée, le ministre de l'agricul- ture s'est rendu au concours agricole. Il a présidé ensuite 1111 banquet de trois cents cou- verts. MM. Monis, Courrégelongue sénateurs, ont pris la parole au dessert. M. Clémentel a prononcé un discours très applaudi où il a montré les efforts nécessaires pour l'amélio- ration de la race bazadaise.

Cérémonie patriotique

A Bordeaux a été célébré hier matin, à onze heures, à la cathédrale, sous la présidence de S. Ern. le cardinal Andrieu, un service funèbre à la mémoire des soldats morts en 1870. M. Ballande, député ; le général Lacroi- sade, le colonel Suché, et de nombreuses personnalités assistèrent à cette cérémonie, ainsi que plusieurs ecclésiastiques, anciens combattants de 1870, décorés de la médaille commémorative.

L'un d'eux, l'abbé Galland, ouré de Saint- Paul, a prononcé une allocution, où il a dit :

Mes frères d'armes, est-ce pour vous .rappeler ce que vous avez fait que vous êtes venus ici ? Est-ce pour vous féliciter d'avoir survécu aux malheurs de la guerre ? Non, vous êtes venus pour vous souvenir de ceux qui ne sont plus. Nous avons connu la défaite, mais celle-ci ne fut point le tombeau de notre'honneur mili- taire. Les combattants tombés au. champ d'hon- neur vivent encore. Ils nous gouvernent par I leurs vertus, par leurs exemples, par leurs mé- rités. Ils tombèrent en face de l'ennemi, blessés


par devant, comme il arrive aux hommes de coeur. Ils oubliaient tout sur le champ do ba- taille, sauf leur devoir.

L'AUTOMOBILE

La Coupe des Voitures légères

VICTOIRE FRANÇAISE

Boulogne-sur-Mer, 21 septembre.

La coupe des voitures légères, créée et organisée par l'Auto, aété courue aujour- d'hui. Elle a été courue sur le parcours qui l'a vue naître, et qu'on lui a fidèle- ment gardé, ce qui est fort bien, car ainsi il a été et il est possible de com- parer les résultais du passé avec ceux du présent. D'autant plus que, préoccu- pés d'aider les constructeurs à produire une voiture répondant aux desiderata ?des automobilistes, une voiture légère, vaillante, trottant bien, grimpant mieux, et économique en essence et en pneus, les organisateurs n'ont pas depuis qu'ils l'ont créée, modifié l'une quelconque des conditions de leur épreuve ouverte aux voitures dont le moteur est établi sur un cylindre de trois litres maximum. Deve- nue classique, la coupe de Y Auto a rem- porte un succès complet, industrielle- ment et sportivement.

Au point de vue industriel, les résul- tats enregistrés sont remarquables. Sous la stricte formule-de l'épreuve, les vain- queurs ont, en effet, réalisé la vitesse moyenne de 102 kilomètres à l'heure, et ceci sur un parcours accidenté, tor- tueux, sur une route étroite et que la pluie et la brume avaient rendue parti- culièrement dangereuse.

Nous avons eu, d'autre part, la joie d'un nouveau succès français, et une l'ois de plus nous le devons à la maison : Peugeot qui ne se lasse pas de combattre .et de vaincre, et à ses deux merveilleux .conducteurs : Boillot et Goux, qui ont ?pris les première et deuxième places.

Au point de vue sportif, la course fut de toute beauté. Jusqu'aux deux tiers de l'épreuve, le résultat lui incertain; les nôtres trouvèrent, dans les voitures .anglaises et leurs conducteurs,des rivaux magnifiques ; la lutte fut sévère, ardente, serrée ; si les résultats do la coupe ai- dent à assurer la suprématie de l'indus- trie française, qui la conservera tant .qu'elle le voudra, ils ont prouvé aussi que, dans la mécanique automobile, 1 in- dustrie anglaise nous talonnait.

L'épreuve eut de multiples péripéties. .Elle fut d'abord à la merci de Boillot, 'puis de Goux ; du second, la victoire ; s'en fut à nouveau ouvrir ses ailes au- dessus du premier, et Boillot, que le succès d'aujourd'hui, acquis d'ailleurs ?avec une incomparable maîtrise, consa- cre comme Le plus extraordinaire des conducteurs, ajouta à tous , ses précé- dents et éclatants trophées, un nouveau et éclatant trophée.

Il courut superbement, avec une au- torité souveraine et naturelle. A tous, il donna, ce me semble, l'impression de ce que doit être, quand on se l'imagine, le roi du volant 11 était aisé-et puissant. JL valait par sa voilure sans doute, une de nos admirables Peugeot dont la victo- rieuse et émouvante carrière est sans exemple ; mais on comprenait aussi que l'homme augmentait, la valeur de la voi-. lure..-Quelle sûreté ! quelle décision ! quelle sagesse et quelle audace, dans l'effort progressivement accéléré ! J'en puis bien dire autant de Goux, qu'on dit conduc- teur plus fin, plus virtuose que Boillot. 11 lit hier une course prodigieuse d'im- pétuosité, elle aurait dû lui valoir la vic- toire, mais un sot petit accident lui coûta, alors qu'il était en tète, dix mi- nutes qu'il ne put reprendre qu'en par- tie. Son jour viendra, l'an prochain.

Avant d'en venir au récit même de l'épreuve, je veux noter rapidement quelqués-uns de ses enseignements.

Une fois de plue, l'importance capitale du carburateur s'est affirmée. Malgré le brouillard et l'humidité de l'air, les mo- teurs ont été dispos et gaillards. Ils ne l'ont été que parce que tous avaient pour collaborateur de leurs efforts le carbura- teur Claudel qui, déjà cette année, affi rma sa supériorité en triomphant à Amiens, dans le Grand Prix, de 1 A.. C. F..; au Mans, dans le Grand Prix de la Sarthe, et aux Etats-Unis, dans lo Grand Prix d'Amérique-, *

Une lois de plus aussi, il a ete prouvé que, pour triompher, une bonne voiture avait besoin de bons pneus. Lors du. dernier Grand Prix de l'A. C. F., j'ai si- gnalé l'admirable performance de Boil- lot dont les pneus avaient supporté sans défaillance les exigences redoutables d'une course extrêmement rapide. Ces pneus étaient des Pirelli.

Ces Pirelli ont, par une exceptionnelle série do victoires retentissantes, démon- tré leur exceptionnelle qualité : ils ont hier conduit à la victoire Boillot, Goux et Bigal, les trois conducteurs des voi- tures Peugeot.

Le succès de l'une ne diminue pas le succès de l'autre ; et je me plais en l'oc- currence à signaler la très remarquable performance des pneumatiques Dunlop dans la rude épreuve d'hier. Cinquante pour cent des concurrents étaient au dé- part munis de pneumatiques Dunlop; cinquante 'pour cent des concurrents étaient à l'arrivée munis de pneuma- tiques Dunlop. Ceci est vraiment fort in- téressant à noter. Pneus ferrés et pneus canelés ont été également brillants.

Dans la coupe de l'Auto, Dunlop a pris, hier, les troisième, cinquième et sixième places; le troisième, Lee Guiness, était, il importe de le dire, à dix minutes du premier, à moins de trois minute du second. A Amiens, dans le Grand Prix de l'A. C. F., Dunlop s'était comporté d'une aussi magistrale façon.

Un mot encore : Une des performan- ces les plus instructives est celle de la voiture Aida-dans la course d'hier. L'Alda était une voiture de série, de vraie, de pure série ; M. Fernand Char- ron a donné là une démonstration extrê- mement intéressante de la qualité de sa nouvelle voiture.

Et maintenant passons à la course elle-même.

***

Un temps couvert, menaçant. Le vent vient de la mer, doux et humide. 11 y a de la pluie dans l'air. Toute la plaine dort dans une brume attristante. Dès cinq heures, l'exode vers les tribunes commence. Par les rues étroites et à raide pente du vieux Boulogne, la foule venue par les trains de plaisir gagne le

plateau de Saint-Martin. Un peu en avant de la bifurcation des routes de Desvres et de Colembert, est installé le contrôle de départ et d'arrivée.

Dans une animation bruyante, fié- vreuse et joyeuse, l'épreuve se prépare. Sous la poussée des gendarmes, la chaussée a été débarrassée des curieux.

Une à une, les voitures de la course ont pris la file. Elles représentent cinq pays : les bleues, la France ; les rouges, l'Angleterre; les jaunes, la Belgique; les blanches et rouges, les Etats-Unis ; les blanches et bleues, l'Argentine. Dans le lot, les favorites sont les Peugeot, conduites par Boillot et Goux; l'Aida, conduite par Tabuteau,

A huit heures, le premier départ est donné ; voici la liste des concurrents qui l'ont pris :

GUYOT, sur Zenia à 8 h. 01'

D'AVARAY, sur Anasagasti. à 8 h. 02^

HANCOCK, sur Vauxhall,... à 8 h. 03'

CHASSAGNE, sur Sunbeam. à 8 h. 04'

REPUSSEAU, sur Buick...... Ù 8 h. 06'

BOILLOT, sur Peugeot..... à 8 h. 08'

COOSEMANS, sur Fab à 8 h. 09'

TABUTEAU sur Aida ...... a 8 h. 11'

BRIARD, sur Zeuia à 8 h. 12'

WATSON, sur Vauxhall.... à 8 h. lff

RESTA, sur Sunbeam à 8 h. 14'

DROUILLET, sur Buick à 8 h. 16'

Goux, sur Peugeot à 8 h. 18'^

JACQUET, sur Fab à 8 h. 19'

PETIT, sur Aida à 8 h. 21'

LEE GUINESS, sur Sunbeam à 8 h. 22^

RIGAL, sur Peugeot....... à 8 h. 25'

Soit dix-sept partants. Les départs les plus applaudis furent ceux de Boil- lot et Goux.

A peine le dernier, Rigal, a-t-il pris son départ qu'un speaker, excellente initiative empruntée aux organisations transatlantiques, tient la foule au cou- rant de la marche des concurrents, de l'ordre de leur passage aux différents contrôles. Les premiers qui reviennent devant nous sont Chassagne, sur Sun- beam, et Hancock, sur Vauxhall ; beaux passages très impressionnants.

Peu après, surgit Boillot, qui, parti sixième, passe troisième, ayant alors réalisé le meilleur temps sur les kilomètres de circuit couverts à 101 kilomè- tres à l'heure. On l'acclame. Goux, son coéquipier, fera légèrement mieux; il gagnera une seconde sur le tour. Long intervalle ; les yeux fouillent la route et vont au ciel pour y suivre le vol rapide d'un monoplan qui disparaît bientôt dans le brouillard, au-dessus de la mer. 11 doit se rendre en Angleterre.

Au premier tour, le classement est :

Goux, sur Peugeot, en 31 '2".

Boillot, sur Peugeot, en 31' 3".

Lee Guiness, sur Sunbeam, en 32' 28'.

Chassagne, sur Sunbeam, en 33' 1".

Hancock, sur Wauxhall, en 34'23".

Tabuteau, sur Aida, en 34' 43".

Watson, sur Wauxhall, en 34' 45".

Petit, sur Aida, en 35' 47".

Rigal, sur Peugeot, en 36' 15".

Au second tour, Boillot a gagné une place ; il passe deuxième, derrière Chas- sagne: son arrivée fut terrifiante; il était entré dans le virage de l'arrivée à une allure formidable ; il embarda, fonça sur la foule qui s'enfuit épouvantée, mais avec un admirable sang-froid et une merveilleuse maîtrise, il redressait sa voiture, el reprenait le milieu de la route. Boillot faisait d'ailleurs un meil- leur second tour, il atteignait; cette fois la vitesse de 104 kilomètres à l'heure.

Il poursuivait avec succès son effort, et, premier du classement général au second tour, il passait en tête du lot à la lin du troisième tour ; il avait donc passé successivement les cinq concur- rents qui, au départ, l'avaient précédé. Au tour suivant, nouveau classement. Boillot a rétrogradé ; Goux, son coéqui- pier, a pris lo commandement de l'é- preuve; il terminait, en effet, les 208 pre- miers kilomètres, tiers de la course, en I 2 h. 2' 45", devant :

Boillot, second en 2 h. 3' 40" ;

Lee Guiness, troisième sur Sunbeam, on 2 h. 7'52";

Chassagne, sur Sunbeam, en 2 h. 15' 18";

Petit, sur Aida, en 2 h. 18' 10" ;

Rigal, sur Peugeot, en 2 h, 19' 43";

Watson, sur Vauxhall, on 2 h. 20' 48";

Hancock, sur Vauxhall en 2 h. 29' 8" ;

D'Avaray, sur Anasagasti, en 2 h. 34' 43;,

Tabuteau, sur Aida, en 2 h. 47' 55";

Au fur et à mesure que le lot se ré- duit, les concurrents encore en course peuvent, sur la route plus libre, réaliser, de merveilleuses prouesses. Boillot, dans, le sixième tour, boucle les 51 kit, 984 mètres du circuit en 30' ; c'est le record actuel du tour ; ce temps donne une vi- tesse moyenne de 103 kit. 968 mètres à l'heure. Au huitième tour, il fera mieux encore : dévorera les 51 kil. 984 mètres en 29' 41" à plus de 105 kilomètres à l'heure, cependant que la malchance s'en prenait à son camarade Goux.

Dans le septième, Goux était arrêté par la rupture d'un tuyau d'essence, il de- vait réparer et perdait ainsi une dizaine de minutes et, de premier,passait du coup troisième. La lutte est de plus en plus circonscrite entre Peugeot et Sunbeam ; entre les deux marques, il n'y avait, aux deux tiers de l'épreuve, que sept minu- tes d'écart ; écart qui conservait à la fin de l'épreuve l'intérêt nécessaire pour nous faire vaillamment supporter un temps morose et quelque peu trop frais. Au huitième tour, c'est-à-dire aux deux tiers de la course, soit aux 416 kilomè- tres, le classement des concurrents était celui que voici :

Boillot, sur Peugeot, en 4 h. 4' 14".

Lee Guiness, sur Sunbeam, en 4 h. 13' 20".

Goux, sur Peugeot, en 4 h. 15' 18".

Bigal, sur Peugeot, en 4 h. 40' 1".

Watson, sur Vauxhall,-en 4 h. 41' 6".

Hancock, sur Vauxhall, en 4 h. 45' 40".

Tabuteau, sur Aida, en 5 h. 23' 31".

D'Avaray, sur Anasagasti, en 5 h. 24' 28".

Alors, il restait donc aux prises quatre voitures françaises représentant deux marques contre quatre voitures étran- gères représentant trois marques. Plus de la moitié des voitures concurrentes n'avaient pu supporter l'effort qui leur était imposé. La lutte entre Goux et Lee Guiness est acharnée et passionnante. Goux, qui avait, à se ravitailler, perdu près de trois minutes sur son rival, se lança furieusement à sa poursuite; il lui reprit, tour par tour, de son retard, et au onzième, il lui ravissait la seconde place par 45 secondes, en même temps qu'il accomplissait le meilleur tour en 29 mi- nutes 33 secondes, à 105 kilomètres 500 de moyenne.

Cependant, Boillot continuait sa mar- che victorieuse, et confirmant sa si mé- ritée réputation de maître conducteur, il terminait en vainqueur les 624 kilo- mètres du Grand Prix des voitures lé- gères créé et organisé par l'Auto, en

6 h. 7 m. 10 s. 4/5, à la vitesse moyenne de 102 kilomètres à l'heure, ce qui bat de 13 kil. 500 le record établi sur le même circuit et dans la même épreuve par 89 kil. 500.

A son retour aux tribunes, où il fut, à sa descente de voiture, plus porté par la foule enthousiasmée qu'il ne s'y rendit, Boillot fut applaudi, acclamé ; M. Fran- chomme, président de l'Automobile- Club du Nord, lui remit, accompagnée de quelques propos chaleureux, une su- perbe coupe en or ; nouvelles acclama- tions ; la foule réclame alors la Marseil- laise. L'orchestre obéit, l'exécute, et une fois de plus, la foule française donne aux étrangers l'attristant, spectacle d'un peuple qui écoute, sans se lever et sans se découvrir, son hymne national. _ L'enthousiasme causé par la victoire de Boillot venait à peine de se calmer que nous avions la joie de la preuve par deux. Goux, dans un dernier tour foudroyant, couvert en 29' 17", à 106 ki- lomètres 500 à l'heure, terminait en 6 h. 16' 3" 2/5, et prenait ainsi et défini- tivement la seconde place. Derrière lui, à moins de trois minutes, Lee Guiness, sur la voiture anglaise Sunbeam, finis- sait troisième, après une course magni- fique, qui lui valut d'équitables applau- dissements.

A quatre heures, le contrôle d'arrivée était fermé. Les voitures que voici avaient, conformément au règlement, régulièrement terminé l'épreuve :

1, BOILLOT, sur Peugeot, pneus Pirelli, carburateur Claudel, en 6 h. 7' 40" 4/5, à 102 kilomètres à l'heure;

2, Goux. sur Peugeot, pneus Pirelli, car- burateur Claudel, en 6 h. 16' 3" 2/5 ;

3, LEE GUINESS, sur Sunbeam, pneus Dun- lop, carburateur Claudel, en 6 h. .18'51" 3/5;

4, HANCOCK, sur Vauxhall, pneus Dunlop, carborateur Claudel, en 6 h. 58' 18" ;

5, RIGAL, sur Peugeot, pneus Pirelli, car- burateur Claudel, en 6 h. 59' 44" ;

6, TABUTEAU, sur Aida, pneus Continental, carburateur Claudel, en 7 h. 52' 34" 2/5 ;

7, D'AVARAY, sur Anasagasti, pneus Dun- lop, carburateur Claudel, en 8 h. 7' 15".

L'organisation de l'épreuve fut bonne; le service d'ordre parut pourtant insuf- fisant. Il a semblé que les organisateurs n'avaient pas prévu que leur course remporterait un succès de foule aussi considérable que celui que nous avons eu le plaisir d'enregistrer. La foule était en effet, énorme, et à maintes reprises, des imprudences nous valurent des peurs affreuses. Un seul accident à dé- plorer : un facteur fut mortellement heurté par une voiture de course entraî- née dans un irrésistible dérapage.

L'installation des tribunes était heu- reusement comprise. Ce n'était pas le grand, grand luxe ; mais c'était conçu pour être agréable et pratique. Et ce lo fut. Des centaines et des centaines d'au- tomobiles peuplaient le parc aux voi- tures. Leur départ, en un interminable cortège, fut pittoresque et bruyant ; bruyant et'amusant à cause du fameux et si commode Klaxon mécanique Blé- riot, qui déchirait l'air tranquille des champs de son extraordinaire aboie- ment.

. Frantz-Reichel.

Dans le Gouvernement

DE TAURIDE £ 1)

- SUITE -

Puis, mon aimable interlocuteur me donne de fort intéressants renseigne-, ments sur le développement économique général du district de Mélitopol. Il me dit notamment que le zemstvo vient d'as- signer 210,000 roubles à l'établissement do lignes téléphoniques et que, d'ici trois à quatre ans, on pourra compter les vil- lages qui, dans lo district, n'auront pas leur station téléphonique. Ensuite il me parle do la question scolaire. Chaque village du district a plusieurs écoles (du ministère de l'instruction publique, de la paroisse, du zemstvo). Dans le village de Biélozerki-la-Grande, dont M. Biéli- monko fut longtemps le maire, il v a une école du ministère de l'instruction publique où, à la demande des habi- tants, il a été ouvert un cours de langue française.

De Pétrovka, nous nous dirigeons sur le village assez proche qt aussi très im- portant de Pavlovka, où la propriété col- lective aété remplacée parla propriété individuelle. Nous nous. arrêtons à la 1 direction de la voloste (mairie) et le doyen nous propose de visiter quelques-uns des houtora, situés à une dizaine de verstes du village et déjà au nombre de quarante. Ici, quelques mots d'explica- tion sont nécessaires.

Un des très graves inconvénients de la possession collective du sol, telle qu'elle était pratiquée en Russie depuis l'éman- cipation des paysans sous Alexandre II, jusqu'à la loi agraire de M. Stolypine, était le morcellement à l'infini du sol : dans un esprit d'égalité éminemment socialiste, les communes, en divisant leurs domaines, avaient tenu compte non seulement de la quantité, mais aussi de la qualité de la terre et elles avaient ainsi assigné à chaque feu. non pas une part d'un seul tenant, mais une série de parcelles éparses, séparées quelquefois les unes des autres par des dizaines et des quinzaines de verstès, si bien que leur possesseur ne pouvait pas arriver à les cultiver toutes et que beaucoup de terres restaient en friche.

La loi agraire de M. Stolypine prévoit, suivant les cas et dans des conditions dans le détail desquelles je ne peux pas entrer ici, la conversion, quelquefois obligatoire, presque toujours faculta- tive (à la demande de l'intéressé) du., droit de possession de la terre en droit de propriété sur la parcelle détenue au moment de la demande, si la commune n'a procédé à aucun partage général de- puis 1861 ou depuis 1893, ou sur une par- celle satisfaisant, au moment de l'attri- bution en propriété individuelle, au prin- cipes du dernier partage général effec- tué par la commune, si celle-ci a procédé à un partage général depuis 1893. Le passage de la possession de collective à la propriété individuelle du sol n'a pas seulement pour effet de changer la condition sociale du paysan et d'en faire un propriétaire foncier : le législateur cherche aussi à donner au paysan la possibilité de cultiver toute sa terre, et, dans ce but, il réunit autant que possible en un lot d'un seul tenant les différentes parcelles sur lesquelles un même détenteur avait le droit de posses-

[ (I) Voir le Figaro dos 12,17 et 20 septembre.

sion. Bien entendu, ces lots ainsi cons- titués ne peuvent pas se trouver tous à proximité du village.

Il en est même qui en seront à dix ou quinze verstes, et plus encore. En géné- ral, on s'arrange de façon à grouper près du village les lots les plus petits, leurs pro- priétaires étant censés avoir moins de ressources, notamment moins de che- vaux, et les lots les plus importants sont constitués dans un rayon plus éloigné.

Il arrive souvent que les paysans aux- quels échoient ces lots éloignés quittent le village pour aller s'établir sur leurs nouvelles terres, au moins pendant la saison des travaux agricoles, quitte à revenir passer l'hiver dans leur ousadba (maison) du village ; quelquefois même, ils vendent l'oudsaba et se fixent défini- tivement sur leurs terres. Le paysan qui émigré du village pour aller habiter sa terre constitue ce que l'on appelle un houtor ; on entend sous ce nom la mai- son, les dépendances et la terre du paysan émigré du village et installé en propriétaire foncier sur son bien.

Noué traversons tout Pavlovka ; pres- que de chaque cour, des chiens de berger au poil long et laineux, le plus souvent de couleur blanche et jaune, s'élancent vers notre auto en aboyant furieusement. Nous passons devant l'église aux cou- poles d'un bleu vif et, tournant à droite, nous prenons la direction des houtora que j'aperçois, régulièrement alignés, presque droit devant nous.

La chaleur est accablante et la steppe, à la riche terre noire, absolument plate et sans arbres, brûle sous le soleil de midi.

Le premier des houtora auquel nous arrivons est celui du paysan Metrophane Guérassimenko, qui nous accueille avec empressement. Guérassimenko évalue à environ 400 roubles la déciatine le prix de sa terre ; il possède en tout 74 décia- tines ; 30 sont en froment, 40 en orge et le reste en maïs, avoine et diverses au- tres cultures pour sa consommation personnelle.

Il a trois filles mariées et quatre fils : les deux plus jeunes travaillent avec lui ; les deux aînés se sont établis sur des terres distinctes de la terre pater- nelle. L'aîné, antérieurement au partage de la terre commune en lots de pro- priété individuelle, avait reçu de la com- mune 48 déciatines; quant au second, Guérassimenko lui a donné une par- I celte de sa terre communale, et, en outre, lui a acheté 31 déciatines de terre nouvelle. Guérassimenko est en train d'achever de battre son blé; il se sert pour cette opération d'une machine à chevaux. 11 nous fait faire le tour de son exploitation, nous montrant ses che- vaux (15 au total), de forte taille et d'as- sez bonne race, puis ses moutons et ses porcs.

Non loin du houtor do Guérassimenko, c'est celui de Théodore Tourka.

Lors de la répartition des terres com- munales en lots individuels, Tourka a reçu 20 déciatines et il en a acheté par ailleurs 75, soit donc un domaine de 95 déciatines ; il estime à 100 pouds par déciatine sa récolte de froment d'au- tomne et à 70 pouds celle de l'orge ; il possède 13 chevaux. 11 bat son blé avec une batteuse à vapeur qu'il a achetée (avec la locomobile) au prix de 4,000 roubles. Pendant }a durée du battage, il emploi 15 ouvriers agricoles ; mais tout le reste de l'année il travaille seul avec sa famille (trois fils et deux filles). Il ne ! s'est pas encore construit de maison sur j son houtor; il n'y a bâti jusqu'à présent que des hangars et des étables ; chaque hiver, il rentre à Pavlovka dans son ousadba.

(A suivre.) René Marchand.

modes d'Automne

Nous voici au seuil de l'automne. De- puis quelques jours déjà, Paris a repris sa physionomie heureuse des mois où la vie mondaine bat son plein, avec son cortège charmant d'élégance et de beauté; les thés reprennent leur brillante anima- tion et les restaurants retrouvent leur clientèle choisie de clubmen et de jolies femmes, retour des stations estivales.

Bien entendu, dès les premiers range- ments faits, le souci de toute élégante est de savoir ce que, durant son absence, ont créé pour elle les maîtres delà mode et de la couture, car de tout ce qui a fait le charme de Deauville et des châteaux, il ne reste qu'un éphémère souvenir de tulles et de dentelles.

La saison moins clémente, les courses, et toutes les réunions de plein air nous obligent, en effet, à d'autres toilettes que nous ne voulons ni moins élégantes ni moins seyantes que leurs soeurs esti- vales. Aussi, dès le retour, sommes- nous toujours anxieuses de savoir « ce

ROBE D'APRES-MIDI

Création Brandt

que l'on portera ». C'est la grande ques- tion ! Quelle sera la mode de demain? Aurons-nous des surprises agréables ou

bien des déceptions? Pour être édifiée à ce sujet une visite m'a semblé s'imposer chez quelques-uns de nos grands maî- tres de la couture.

Et je n'ai pas hésité : c'est chez Brandt, le sympathique couturier de la rue de la Paix, que j'ai fait ma première visite; je m'en félicite, car elle me permet de donner à mes lectrices les plus précieux et les plus attrayants documents _ qui soient sur les modes de demain. J'ai vu, en effet, dans les salons de Brandt, de vé- ritables merveilles de goût et de simpli- cité élégante, ces deux qualités si rares qui se retrouvent dans toutes les créa- tions du célèbre couturier.

Ses robes tailleur, à l'allure jeune et dégagée, au chic éminemment parisien, ses robes d'après-midi à la distinction sobre et recherchée, et ses luxueuses toi- lettes du soir souples, vaporeuses, en- veloppantes,et qui donnent à la silhouette féminine une grâce si fine et si délicate, obtiendront certainement le suffrage des élégantes les plus raffinées.

J'ai vu, entre autres, une robe d'après- midi d'une adorable teinte vert foncé. Ce tailleur habillé est bien la robe du moment, et elle est si jolie de forme que je no puis résister au désir de vous en donner ici le croquis.

Elle est en velours de laine, tissu si en faveur cette saison. La jupe, extrê- mement simple, très drapée sur le dé- vant,. s'accompagne d'une jaquette un peu longue s'ouvrant sur un gilet de taffetas noir tout brodé d'or vieilli.

La jaquette s'orne de chaque côté d'une espèce de broderie formant des petits carrés et simulant des boutons ; le col et les parements sont en putois. Cette robe, très facile à porter, est d'une grande élégance, et par sa coupe impec- cable, la jaquette a très grande allure.

Mais ce qui par-dessus tout a retenu mon attention charmée, ce sont les idéales fourrures dont Brandt m'a mon- tré un choix merveilleux et inestimable.

En outre de leur incontestable beauté, ces peaux, quelles qu'elles soient, sont si artistement travaillées, qu'elles attei- gnent la souplesse et le soyeux du satin le plus délicat. Leur assemblage dans des formes inédites et élégantes dé- nonce le nom du célèbre René Pacquet que Brandt s'est attaché à prix d'or.

Nulle de nous n'ignore le nom de l'in- comparable artiste qu'est René Pacquet, et c'est une véritable bonne fortune pour les clientes de Brandt et pour toutes les Parisiennes que de sentir entre les mains d'une autorité aussi incontestée le sort de leur élégance en matière de four- rures.

Il me serait difficile de vous décrire tout ce que j'ai vu de séduisant et de charmant dans cette collection de four-: rures véritablement unique. Je tiens ce- pendant à vous signaler certain man- teau de loutre, appelé à faire sensation, un autre, en breitschwanz si riche et si somptueux, et celui tout en hermine orné de labrador, dont vous trouverez ici le croquis, à la forme souple et envelop- pante d'où la silhouette semble ressprtir plus fine, plus alanguie de tout le cha^ toiement des peaux, disposées avec un art. savant au gré de la plus gracieuse des fantaisies.

Les renards argentés, les étoles de skungs, sont d'une forme tout à fait inédite et nouvelle.

Quant aux robes-du soir, si jolies, mais si nombreuses qu'elles méritent un cha- pitre tout entier, je me promets d'y re-

MAXTEAU D'HERMINE EXÉCUTÉ PAR RENE PACQUET Création Brandt

venir très prochainement dans un article qui - j'ai la prétention de le croire - ne laissera pas de vous intéresser.

Ghenya.

« Informations

Nominations

Par décret du roi d'Italie, ont été nommés :

Commandeur do l'ordre des Saints-Maurice- et-Lazare, M. Ferdinand Buisson, député, professeur honoraire à la Sorbonne, ancien président de la Société de sociologie de Paris;

Officier de l'ordre des Saints-Maurice-et- Lazare, M. René Worms, maître des requêtes au Conseil d'Etat, secrétaire général de la Société de sociologie de Paris.

Chevalier de la Couronne d'Italie, M. Albert Parenty, architecte diplômé par le gouverne- ment, membre de la Société de sociologie de Paris.

Un bon régime

Pour les arthritiques et rhumatisants, le meilleur régime est de boire aux repas de l'eau de Vichy-Célestins, qui se trouve en bouteilles et demi-bouteilles dans tous les restaurants.

Après le voyage

L'administration des postes, pendant le voyage du Président de la Républi- que, a transmis en moyenne, 60,000 mots par jour.

Cette tâche fut particulièrement ma- laisée pendant le voyage de tourisme ]

cependant les dépêches arrivèrent en temps utile... Il est juste de remercier ceux qui ont prêté à la presse leur concours, et spécialement M. Tellier, chargé des rapports de la presse et du télégraphe. Sa complaisance fut pré- cieuse aux journaux, donc au public.

Chez Aine-Montaillé

Les Parisiennes apprendront avec in- térêt que, malgré les travaux d'agran- dissement,, et de transformation qui se font chez Ain e-Montaillé, faubourg Saint- Honoré, les salons de vente . resteront ouverts.

Jean de Paris.

Les accidents de route

Les accidents d'automobile se multi- plient d'une façon des plus inquiétantes. De tous côtés il s'en produit. Voici ceux qu'on nous signale aujourd'hui :

Bordeaux. - Un accident a marqué le voyage de M. Clémentel ; une automobile/ dans laquelle avait pris place MM. Gain- pion, sous-préfet de Bazas; Gaudin, chef de cabinet du préfet de la Gironde, et Capus, professeur d'agriculture à La Réole, a capoté ù la hauteur du château Refude.

M. Gaudin a eu une côte enfoncée. M. Ca- pus a été assez sérieusement blessé. Ils ont' été transportés dans un hôtel à Langon.

Bouen. - M. Périer, maire d'Elbeuf, et> ses deux adjoints, délégués à l'élection séna- toriale qui avait lieu aujourd'hui à Rouen, regagnaient cet après-midi en automoblie Elbeuf, par la route de Paris, lorsque, arri- vés au bas de la côte du fort Saint-Ouen, en face de la route d'Igoville, l'automobile dans laquelle ils se trouvaient capota. Un des ad- joints, M. Lelenche, fut tué sur le coup. Les autres voyageurs sont indemnes.

Arras. - Près de Saint-Pol, une automo-' bile a heurté la barrière d'un passage à ni- veau. Deux des voyageurs, M. Haliprët, conducteur do la voiture, d'Armentieres, et M. Bert, de Bruay, ont été tués sur le coup. ' Un troisième voyageur, M. Caudrelier, a été assez grièvement blessé,

Troyes. - Ce soir, vers dix heures^ M.' Fourton, entrepreneur de travaux publiés à Troyes, revenait en automobile de. Bar-sur- Seine, en compagnie do sa femme et de'. M. et Mme Morot, commerçants habitant' Troyes.

Près du village de Saint-Thibault,, la voi- ture, en voulant éviter un attelage qui te-', liait sa gauche, a fait une embardée et a été projetée dans un fossé. Mme Moret a- été tuée sur lo coup ; elle était âgée do vingt-sept ans. Les trois autres voyageurs n'ont eu que des contusions.

Nouvelles

PARIS

Les conscrits de Saint-Mandé

A l'occasion du départ des conscrits des classes 1913 et 1913, le comité des l'êtes de Saint-Mandé a organisé, sous le patronage de la municipalité, une cérémonie patrio- tique qui a eu lieu hier matin.

L'Union des commerçants et industriels do Saint-Mandé a offert un drapeau, qui a été remis à la mairie par son président, M. Vandre, à M. Fiévé, adjoint, pendant que la musique do l'Ecole d'artillerie exécutait le salut au -drapeau. M. Fiévé l'a à son tour remis au président des conscrits, M. Caplairr. (

tin Cortège's'est formé 'et l'on' est alle dé- poser une palme, traversé? d'un ruban trico- lore, sur le monument des 530 soldats saint- mandéens morts pendant la guerre de ?1870-71.

Au cimetière, M. Caplain a prononce un discours, ainsi que M. Fiévé. Après la céré- monie, on est retourné à la mairie, où a eu lieu un banquet.

.|«

Un incendiaire

Mme Andrée P..., âgée de trente-trois ans, infirmière, mère d'une fillette de treize ans, avait noué des relations suivies avec un ou- vrier ébéniste. Elle le recevait quotidienne- ment chez elle, 57, rue du Faubourg-Saint- Antoine. Mais le caractère violent et jaloux- do cet homme détermina Mme P... à rompre avec lui. Elle le lui signifia hier.

11 entra dans une colère épouvantable cl s'en alla en disant qu'il se vengerait.

Epouvantée, Mme P... alla coucher avec sa fillette chez une amie.

A minuit, l'ébéniste revenait, entrait dans le logement avec la double clef qu'il avait conservée, et, se mettait à tout briser, meu- bles, vaisselle, etc. Puis il referma la porte et s'en alla. Quelques instants plus tard, des flammes jaillissaient du logement.

On appela les pompiers qui se rendirent maîtres de l'incendie et constatèrent que le feu s'était déclaré à la l'ois sur plusieurs points. L'ouvrier ébéniste a été arrêté. Il nie energiquement être l'auteur de l'incendie.

Un meurtre

Un maçon italien, Laurent Piacci, âgé de dix-neuf "ans, rentrait vers onze heures chez lui, hier soir.

Tout à coup, à deux pas de son domicile, un homme surgissant de l'ombre so jeta sur lui et lui planta son couteau dans la poi- trine.

Piacci tomba. Quand des agents passèrent peu après, le malheureux était mort.

On croit à une vengeance.

DÉPARTEMENTS

Les fêtes de Jean Bart

Dunkerque. - Une foule énorme a acclamé l'état-major et l'équipage du Jean-Bart qui étaient massés devant la statue du héros dunkerquois où a eu lieu un défilé et uno revue. ,

Le cortège s'est rendu ensuite à l'hôtel do ville, où M. Terquem, maire, a remis au commandant Barthe uno statue de Jean Bart et des armoiries en bronze.

Une inauguration. - Mistral acclamé

Avignon. - On a inauguéré, ce matin, sur le rocher des Doms, un monument à la mé- moire du peintre vauclusien Paul Vayson, du au ciseau du statuaire Félix Charpentier.

Des discours ont été prononcés par le doc- teur Alfred Pamard, président du Comité, le maire, M. Joseph Girard, le conservateur du musée et Frédéric Mistral, président d'honneur, qui a été vivement acclamé.

Un étrangleur de femmes

Marseille. - Le corps d'une dame Julio Labeille, gérante d'un hôtel garni, .a été trouvé ce matin, dans la chambre qu'elle occupait. Son mari, Jean Labeille, l'avait, étranglée et avait pris la fuite.

Jean Labeille était sorti il y a cinq mois de prison, ayant été condamné à cinq ans pour avoir étranglé une femme-avec laquelle il vivait à Montpellier.

Argus.

AVIS DIVERS

ENLEVEZ naturellement les points noirs de Pj votre nez avec l'ANTI-BOLBOS de la Par- fumerie exotique, OÙ,R. du 4-Septembre, qui res- serre l'épiderme et lui rend blancheur et netteté.


ANNIVERSAIRE...

Un an! 11 y a un an que mon cher Léon Gandillot est mort. Un an que j'ai perdu l'Ami de ma vie, celui dont l'af- fection me rendait si fier, celui par le- quel j'aimais à me laisser conduire, taut je le sentais supérieur. Ainsi que l'a jo- liment et judicieusement écrit Adrien Vély, il y avait, en Léon Gandillot, une telle rectitude, une telle bonté, il était pour nous un conseiller si sûr, un sou- tien si fidèle que c'est un peu de notre conscience qui s'en est allée avec lui. Et il est encore très juste d'affirmer qu'il y a beaucoup de choses que nous n'au- rions pas dites ou faites à cause de lui, afin de ménager sa tendresse...

Un an ! Est-ce possible ! Un an qu'il était là, inerte sur ce lit dans lequel il avait si longtemps cherché inutilement à s'étendre... Ses jambes avaient enflé et, pendant de. longs mois, il dormait ou plutôt il essayait de dormir assis entre des coussins !... « Voilà trois jours que je peux enfin m'allonger ! Si vous saviez comme c'est bon ! », murmurait- il en souriant, quelques heures avant de mourir. Il parlait alors de tous et de tout, demandait des nouvelles de cha- cun : il faisait même des projets d'avenir! L'avenir ! Nous savions bien qu'il nous était défendu d'espérer. Mais nous l'en- tendions, mais nous le regardions et nous comptions que, pendant quelque temps encore, il serait la ! « A demain, mon vieux, nous reviendrons ma femme et moi !» - « A demain, Monsieur », ré- pondait-il. - Du moment qu'il nous appelait Monsieur et qu'il nous disait vous, il était content.

Le lendemain, il n'était plus. A la fin de l'après-midi, il avait reçu la visite quoti- dienne de son autre ami de toujours, Léon Delarue. Il avait demandé qu'on fermât les volets : il voulait dormir. Puis, en prenant l'indispensable piqûre du soir, il disait toujours en souriant :. « Pas si fort!... Voyez-vous que je ne me réveille pas? Comme ce serait drôle! » Et il ne se réveilla pas. Il s'endormit doucement, sans ombre d'une souffrance, lui qui, durant plus d'un an, avait tant souffert! Qui sait s'il n'a pas surtout souffert de sentir qu'il n'avait plus la force de continuer à vivre?

Un an! Sa soeur qu'il adorait, Mme Olivier-Gandillot, a respecté ses idées. Point de bout de Fan, point d'officielle réunion. 11 n'admettait pas, en effet, tout ce qui est préparé, commandé, voulu ; il ne comprenait point les conventions mondaines ou religieuses. « Qu'est-ce que ça signifie, s'écriait-il, être libre penseur? Je vais aux enterre: ments où il n'y a personne, à ceux qui ne font pas le sou ! Les autres, ceux où on refuse du monde et qui font le maxi- mum, n'ont pas besoin de moi ! » N'allez pourtant pas supposer que, s'il n'était pas pratiquant, il ne croyait pas! Au fond, il était de ceux qui voudraient croire et qui, suivant le mot du poète, se consolent en espérant. Seulement, de tout cela il ne disait rien : il n'étalait pas, il ne découvrait pas son coeur, il - ne" lé donnait pas facilement ; il fallait le deviner; mais quand on le devinait, on l'avait tout entier et pour tout de bon je vous l'assure!

&

*#

Nous ne nous réunirons donc pas à Montmartre sur la tombe de notre ami. A quoi sert d'ailleurs ce pèlerinage? Est-ce que nous ne l'accomplissons pas à tous les instants de la vie ? Est-ce que constamment, à ces heures si nom- breuses d'indécisions, nous ne nous de- mandons pas ce qu'il nous eût conseillé de faire ? Est-ce que cette consultation même n'est pas la plus logique, la plus consolante des prières, celle que, tou- jours sans en rien dire, il pratiqua lui- même, durant toute sa vie de bonté et de bonheur? Car il fut heureux - je ré- ponds ici aux propagateurs de fausses légendes ! - il aima la vie profondément, obstinément. Bien qu'elle ne lui eût pas toujours procuré toutes les joies qu'il méritait, il s'y accrocha désespérément jusqu'à son dernier jour.

Alceste, a-t-on prétendu et prétend-on encore maintenant, après la mort et par- dessus elle ! S'il l'était parfois en appa- rence, personne ne le fut moins en réa- lité. Il fallait ignorer sa vie pour le croire misanthrope. L'appartement de la rue de la Tour-d'Auvergne - il déména-

geait le plus souvent possible et n'aimait rien tant que le voyage estimant qu'il trouvait ainsi le moyen de « se renouve- ler » - le pavillon de la rue des Martyrs, le troisième de la rue Fontaine, le rez- de-chaussée de la rue Léonie, celui de la rue de Rome dont, quelque temps avant de mourir, il faisait généreusement les honneurs àdes familles pauvres, tous ces logis-là ne respiraient-ils pas le bonheur et ne sentaient-ils pas la joie de vivre? Et cette joyeuse villa des Cèdres qu'il fonda, il y a vingt Cinq ans, à Trouville et où se rencontraient Henry Fouquier, Alphonse Allais, Coquelin cadet, Auguste Moine, Alfred Capus, Grosclaude, Albert Guil- laume, Léon Delarue, Antoine Banès, Cooper, Noblet... Nous étions douze au- tour de la table et il n'y avait guère place que pour six! Jamais on n'a tant ri qu'en cet exquis petit trou normand.

Alcèste Gandillot, parce qu'il s'amu- sait à étonner les badauds qui écarquil- laient de grands yeux quand ils l'enten- daient accumuler, d'un ton bougon, les plus jolies et es plus stupéfiantes bou- tades, lesquelles contenaient toujours, soue leur forme paradoxale, un peu de vérité et beaucoup de bonté. Il grondait, il aboyait, mais jamais il ne mordait ! Al- ceste, parce qu'un de se§ plaisirs favoris c'était la contradiction! «Je l'ai abruti celui-là, faisait-il en s'esclaffant de rire. Il a marché ! Encore un qui va raconter que j'ai le délire de la persécution ou bien que je suis neurasthénique ! La neurasthénie! Voilà une nouvelle mala- die qu'ils ont inventée ! Celles qu'ils igno- rent ne leur suffisent pas? »11 quittait alors brusquement sa table de travail sur la- quelle étaient placés, bien en ordre, tous ses papiers (le méthodique ingénieur ne perdait jamais ses droits) et il se diri- geait vers sa bibliothèque - rangée du Larousse ou de 1 ' Encyclopédie. Oh ! cette bibliothèque bourree de bouquins et succombant sous le poids ! Pièces de théâtre anciennes et nouvelles, ro- mans, poésies, livres d'histoire et de géographie, traités d'économie pç''ti- que, de mathématiques ou de chimie, il avait tout lu, tout relu, tout annoté le crayon à la main. La curiosité qu'il avait de mieux connaître ce qu'il connaissait et de connaître ce qu'il s'imaginait ne pas connaître, ce constant souci qu'il avait de s'instruire et de s'améliorer chaque jour davantage, cette érudition prodigieuse était véritablement unique... Vous com- prenez alors pourquoi, nous ses amis, nous admirions Gandillot autant que nous le chérissions : pourquoi aussi, en ce moment, je m'applique et prends plaisir à vous indiquer ici l'homme supérieur qu'il était, aussi bien par le caractère que par le talent, aussi bien par l'intelligence que par le coeur. A vous le faire connaître ! Est-ce que, d ail- leurs, beaucoup de nos lecteurs n'étaient passes amis? Ce journal n'avait-il pas été celui de ses débuts? Ne fut-ce pas ici, au Figaro, qu'étant encore a Centrale, il apportait en cachette ses premières « Nouvelles à la main », et cela à l'insu de son oncle Hector Cré- mieux et de toute sa famille qui le dé- tournait du théâtre et voulait faire de lui un ingénieur? « Sarcey est votre oncle, c'est entendu ! Mais qu'est-ce que je vous suis, moi? » demandait notre cher Emmanuel. Arène à Léon Gandil- lot... C'est qu'Arène conservait fidèle- ment le souvenir de l'époque où il rédi- geait les articles politiques à la Républi- que française, tandis que le futur drama- turge y faisait la soirée théâtrale. Per- sonne ne prêtait alors attention à ces petits articles de théâtre qui se cachaient a la dernière page d'un journal essen- tiellement politique ; mais Arène, qui s'y connaissait, déclarait que le soiriste de la République ne pouvait manquer de devenir un auteur dramatique et un vrai. Dirai-je que Gandillot avait autant de plaisir qu'Arène à évoquer ces loin- taines heures de fraternelle collabo- ration ?

***

Que de choses et de bonnes choses j'aurais à vous conter sur Gandillot! Que de lettres, que d'adorables lettres je voudrais transcrire ici et que je garderai en leurs cartons parce que je sens bien qu'en les publiant j'irais contre ses idées et que - passez-moi l'expression ! - je lui désobéirais ; parce que je sens bien aussi qu'avec sa délicate modestie et cette préoccupation qu'il avait de ne pas « paraître », il m'aurait doucement gronde en me disant de son ton affec- tueusement bourru : « Ne parle donc pas de moi ! Ça les ennuie eux et ça ne m'amuse pas, moi! » Et pourtant, n'est-

ce pas la seule façon d'honorer sa mé- moire et de la préserver de la trom- peuse Légende que de raconter comment il entendait la vie et de montrer que sous cette apparente brusquerie, il y avait le caractère le plus loyal, l'intelli- gence la plus ouverte, le coeur le plus rare: un homme.

Ce qui le révoltait par-dessus tout- et combien nous remercions Robert de Fiers et Pierre Decourcelle d'avoir in- sisté sur ce point, l'un dans ce si bel ar- ticle qui parut.ici il y a un an, l'autre dans le magnifique hommage qu'il lui rendit sur sa tombe au nom de^ la So- ciété des auteurs ! - ce qui le révoltait, c'était l'injustice. Il n'admettait que la ligne 'droite : la parole donnée valait pour lui une signature, et comme il appliquait lui-même scrupuleusement ces principes, il souffrait de ce que les autres ne fussent pas fabriqués à son image.

Ce qui ne l'indignait pas moins, c'é- taient les fausses gloires et les succès de convention. Aussi avec quelle ardeur il plaidait la cause des méconnus et des inconnus au risque de nuire à la, sienne j Avec quel courage vil s'insurgeait contre les traités secrets et les combinaisons louches que concluaient en ce temps-là certains directeurs par l'intermédiaire des marchands de billets dont ils fai- saient leurs clandestins associés ! C'était lui qui, régulièrement, chaque année, lors de l'assemblée de la Société des au- teurs, refusait de voter le rapport ap- prouvé à l'unanimité moins sa voix ! C'était lui qui, en un fameux procès, qu'il perdit et était certain de perdre, signalait le premier les fissures de la machine en même temps qu'il pré- voyait le trust, le syndicat et toutes ces querelles intestines aujourd'hui étein- tes. Et c'était encore lui qui, lorsque les trusteurs venaient lui demander un appui sur lequel ils étaient en droit de compter, les éconduisait poliment en leur répondant : « Vous vous êtes trom- pés de porte, mes chers confrères ! Dès l'instant où vous attaquez la Société dans sa base et où vous vous proposez de dé- molir l'édifice, je n'en suis plus ! »

D'autres auraient profité de la circons- tance pour réveiller l'histoire du procès et prendre une facile revanche. Allons donc ! Gandillot exercer une rancune ! Les seuls services qn'il oubliait, c'étaient ceux qu'il ne cessait de rendre! Le di- recteur, qui avait été précisément la cause de ce procès, tombait malade, sans un sou pour se soigner. Et Gandillot était, là, courant à son secours et s'ingé- niant à adoucir ses derniers jours! Il n'était pas riche et, pour vivre, il n'a- vait que ses droits d'auteur, mais cela ne l'empêchait pas de soulager d'innom- brables infortunes, et toujours discrète- ment, immédiatement et sur l'heure !

***

A propos du théâtre de Gandillot - j'en ai la garde et ce.t honneur m'em- pêche de l'apprécier! - on a souvent évoqué celui de Becque. Becque était, en effet, son écrivain préféré. Gan- dillot admirait l'écrivain, il aimait l'homme et doublement parce qu'il le savait pauvre, se redressant fièrement contre les injustices du sort. Pendant longtemps - que c'est loin tout cela ! -' nous nous réunissions toutes les se- maines en notre petite salle à manger du sixième, avenue de l'Opéra : Becque, Gandillot, Suzanne et Alfred Capus, Madeleine et Félix Decori, ma femme et moi. A ce moment-là, Becque était en pleine bataille avec les directeurs et je vous laisse à penser comment il les traitait. Alfred Capus - il n'avait pas encore débuté au théâtre et se contentait d'être, sous le pseudonyme de Graindorge, le plus exquis des chroni- queurs donnait la réplique à Becque et quelle réplique ! Quant à Gandil- lot, c'était lui qui, par un trait partant comme une fusée, se chargeait de résu- mer la scène. Nous autres, nous écou- tions et nous nous régalions. Becque, déjà très malade, s'obstinait à ne pas se soigner : son mal no tarda pas à s'ag- graver et sur nos instances il consentit à prendre une chambre à la maison Du- bois... Nous nous appliquions, Gandillot et moi, à relayer nos visites plusieurs fois par semaine, et Gandillot avait mis-

sion de découvrir à la campagné, de préférence du côté de Robinson une maisonnette pas trop cher. « Surtout, beaucoup de fleurs, je n'en jette pas, mais je les adore ! » disait Becque, dont l'inlassable bonne humeur était admi- rable. - «. On en fera pousser, repre- nait Gandillot. Seulement, vous as- vez !... Vos Mémoires d'un auteur dra- matique sont un chef-d'oeuvre! Vous pré- parez une seconde édition?... » «Oui, c'est convenu, interrompait Becque. J'adouci- rai les articles sur l'Oncle, j'en cou- perai même, j'y consens! Faut-il que je vous aime? «Puis, se tournant vers moi, Becquo ajoutait de son rire sonore : « Et aussi les articles sur votre administra- teur! Je la connais! Ils ont été tous les deux les témoins de votre ma- riage. Vous me la faites aussi, vous, celle- là, alors ! » Hélas ! l'année suivante, Becque mourait et la seconde édition du livre ne paraissait pas ! Mon ami Adol- phe Brisson connaît-il ce geste-là ? Il n'était pourtant pas, notre brave Gan- dillot, - encore une fausse légende ! - un des familiers de l'hôtel de la rue de Douai : on ne voyait pas le neveu pré- féré de l'Oncle quémander l'article la veille d'une première ! Mais il se souve- nait, et il avait la bonne façon de se souvenir.

Je n'ai nommé ici, et pour cause, au- cune pièce de Gandillot; je me suis éga- lement abstenu de citer un seul de ses interprètes. Je puis cependant bien dire, sans crainte d'être démenti par aucun d'eux, que tous et toutes l'aimaient tout particulièrement par la seule raison qu'ils le savaient incapable d'infidélité - j'emploie à dessein ce mot! La pièce était-elle un succès, ainsi que c'était l'habitude? Les interprètes devenaient sacrés pour lui et il leur en gardait une reconnaissance infinie; il allait même - je n'exagère pas! -jusqu'à leur distri- buer des rôles qui no leur conve- naient nullement, au risque de compro- mettre la réussite de l'ouvrage. Si, au contraire, ce qui était l'exception, la pièce ne marchait qu'à demi, bien vite il s'excusait de son erreur et il leur pro- mettait une revanche qu'il ne négligeait jamais de leur donner* Je vous le ré- pète : il savait promettre et il savait te- nir : pas d'eau bénite de cour, la ligne droite toujours et partout jamais un faux pas, jamais une faute, jamais une défaillance!

« Il est un peu révolutionnaire, mon filleul, mais c'est tout de même un rude brave homme! », disait un jour le char- mant Ludovic Halévy au directeur des beaux-arts qui était alors notre éminent ami Henry Roujon. Or, savez-vous l'ex- ploit que venait d'accomplir le filleul de Ludovic Halévy? Il avait tout sim- plement refusé d'être proposé pour la croix, objectant que d'autres la méri- taient mieux que lui! Fort heureusement notre directeur des beaux-arts était te- nace. Un an après ce refus, le lendemain même du jour où Gandillot perdait son procès, il ic convoquait d'urgence et lui disait textuellement : « Cette fois, mon cher Gandillot, pas de plaisanterie, ou nous nous fâchons ! Si ce n'est pas une récompense que je vous donne, que ce soit du moins une consolation au four que vous avez remporté hier au Palais de justice N< Gandillot, ne trouvant rien à répondre embrassa notre surin- , tendant et je suivis son exemple. « C'est très chic ça », me dit-il en sortant du cabinet directorial et en versant une pe- tite larme qu'il n'arrivait pas à dissimu- ler. Selon notre habitude, nous nous diri- geâmes chez le glacier voisin du minis- tère des beaux-arts : nous dégustâmes force sorbets en l'honneur de la Justice de notre pays, et on but à la santé de M0 Huart, alors conseil de la Société des auteurs, et surtout à celle d'Henry Roujon!

Ai-je dit tout ce que j'avais à dire ? Non, certes ! Je me réjouissais à l'idée d'inscrire en tête de cet article : « Pour Léon Delarue. » Car c'était pour lui - l'autre intime ami de Gandillot, écri- vais-je tout à l'heure! - que j'avais ras- semblé ces souvenirs. Et voici qu'au moment d'envoyer ces lignes à Paris, je reçois une laconique dépêche ainsi conçue : « Delarue est mort. »

« Mort de chagrin, le cher Delarue ! »

me disait hier son incomparable ami le docteur Franckel. « Mort d'amitié », s'écriait Antoine Banès en terminant ce déchirant adieu qu'il lui adressait au nom de nos Trente Ans de théâtre. Mort de chagrin et d'amitié, voilà la vérité !

Léon Delarue ne s'était pas console et ne se serait jamais consolé de la dispa- rition de Gandillot. Il n'avait pas de foyer, lui, pour adoucir sa peine! Depuis décembre, il était miné par un mal sour- nois, terrible, le même que celui dont est mort Gandillot l'an dernier, le même jour! Et lui aussi, Léon Delarue, est parti sans souffrance, alors qu il avait tant souffert. On l'a trouvé mort dans un train. Il m'écrivait une lettre et il me demandait ce que je pensais d'un bout de l'an en souvenir de Gandillot! Quelle fatalité ! Quelle tristesse !

Nous avions, Delarue et-moi, le même chagrin et cette commune douleur avait encore resserré notre amitié déjà bien ancienne. Nous accomplissions tous les deux ensemble l'an dernier la longue route qui mène au cimetière Montmartre. Nous n'osions pas nous regarder, nous n'osions pas échanger une parole ! J'ai repris hier cette même route et je croyais enterrer une seconde fois mon pauvre ami !... Avec Léon Delarue, tout ce qui me restait encore de Léon Gandillot est définitivement et irrémédiablement parti !...

Adrien Bernheim.

COURRIER DES THÉÂTRES

Ce soir

A l'Opéra, à 8 h. 1/4, Roma.

- A l'Opéra-Comique, à 8 heures, les Contes d'Hoffmann (Mlles Lubin, Hemmerlé, Tissier, MM. Francell et Dupré).

- Aux Variétés, à 8 h. 1/2, Son vice ; à 9 heu- res, le Bonheur, mesdames ! (Mmes Blanche Toutain, Juliette Darcourt, Betty Dauss- mond, Andrée Mielly, MM. Baron, André Dubosc, G. Flateau).

- Au Vaudeville, à 9 heures, le Menuisier ; à 9 h. 1/4, la Dame du Louvre (Mme Gold- stein, MM. Colombey, Milo, Lurville, etc.).

- A ta Porte-Saint-Martin, à 8 h. 1/4, Cyrano de Bergerac (Mme Andrée Mégard, MM. Ro- zenberg, Pierre Renoir, Damorès et Chabert).

- Au théâtre Sarah-Bernhardt, à 8 h. 1/4, l'Aiglon (MM. Pierre Pradier, Decoeur, Cha- meroy, Guidé, Mmes M.-L. Derval, Jane Méa, Thomas).

- Au Théâtre Lyrique municipal do ta Gaîtê, à

8 h. 1/2, Mam'zelte Nitouche (Mlle Angèle Gril, MM. Raoul Villot, Désiré, Clarel, Poggi, Détours, Mmes Madeleine Guitty, Crisafulli, Mireille Roy).

- A la Renaissance, relâche.

- Àu Palais-Royal, à 9 heures, la. Cagnotte

SIM. Hurteaux, Levesque, Clément, Palau,

me Delphine Renot).

- Au Théâtre Léon-Poirier (Comédie des Champs-Elysées), à 9 heures, En douce !..., revue de MM. Paul Ardot et Jean Bastia, avec Mlles Mistinguett, Catherine Fonteney, M. Paul Ardot, etc., etc.

- Au théâtre Apollo, à 8 h. 3/4, le Comte de Luxembourg (Mmes Reine Leblanc et Marvilly, MM. Boauval, Philippon, Sterny).

- Au Grand-Guignol, à 9 heures : La Poire en deux, Un Début dans le monde, Le Beau Ré- giment, Monsieur Platon, La Petite Fille, Le Petit Babouin.

Au jour le jour

LE CALENDRIER DU CRITIQUE

Ce soir, à l'Opéra, reprise de Roma.

Mercredi après-midi, à l'Athénée, répétition générale de Triplepatte.

Mercredi soir, à l'Odéon, réouverture : Troïlus et Cressida.

- A l'Athénée, première représentation de Triplepatte.

Jeudi soir, à la Renaissance, répétition géné- rale de : les Bases rouges.

Vendredi soir' à la Renaissance, première re- présentation do : les Roses rouges ;

- Au Trianon-Lyrique, reprise de François les Bas-Bleus.

1 »'*" -

C'est ce soir qu'a lieu, à l'Opéra, la reprise do Roma, la belle oeuvre de Massenet, que contribue à rendre sensationnelle la rentrée de trois grands pensionnaires do notre Aca- démie de musique : MM. Muratore et Delmas et Mlle Lapeyrette. Il est impossible de grou- per autour de ces trois noms fameux une meilleure interprétation puisqu'elle comprend encore Mlle Gall, délicieuse Fausta ; Mlles Campredon, Dubois-Lauger, Courbières ; M. Roosen qui chantera pour la première fois le rôle du Gaulois ; M. Journet, qui eut un

si grand succès lors do sa création du rôlo du Grand-Pontife ; MM. Triadou et Rey.

***

Mercredi soir, on recevra'à l'Opéra le ser- vice de seconde pour les Joyaux de la Ma- done, la pièce de M. Wolf-Ferrari, dont le public parisien consacre si brillamment le succès universel. Les qualités de la partition, la vie endiablée imprimée à la mise en scène, l'excellence do l'interprétation, ont prompte- ment acquis à cet opéra, d'une intense cou- leur napolitaine, un des meilleurs . succèa qu'il y ait eu depuis longtemps à l'Opéra. .

***

C'est lo 26 septembre qu'aura lieu, à l'O- péra, la reprise des Maîtres chanteurs, avec Mlles Yvonne Gall, Charny, MM. Franz, Delmas, Sizes, Journet, Campagnola, Roselly.

***

Nous recevons la lettre suivante que noua sommes heureux de publier :

19 septembre.

Cher monsieur Basset,

Dans votre Courrier de ce jour - rubrique Opéra - vous annoncez pour lundi la reprise do Roma et la rentrée do Delmas.

Savez-vous que cotte soirée du 22 septembre évoquera d'émouvants et glorieux souvenirs à, l'esprit du jeune doyen de l'Académie de mu- sique?

C'est, en effet, le 22 septembre 188C> (il y a vingt-sept ans) que l'illustre chanteur, - au- jourd'hui à l'apogée de sa carrière - débuta sur notro première scène dans Saint-Bris, dos Hu- guenots.

Depuis cette date, jamais il ne quitta son théâ- tre, jamais il n'abandonna son poste de combat, son poste d'honneur.

Donnez donc connaissance do co détail à vos lecteurs, si toutefois vous jugez qu'il puisse les intéresser.

Les colonnes hospitalières du Figaro rendront ainsi un hommage légitimo à notre Delmas, grand artiste national dont, la conscience, la probité et la «délité à sa maison sont véritable- ment exemplaires.

Agréez, cher monsieur Basset, etc., etc.

Paul FRÉTÉ.

,|.

La Comédie-Française à Bruxelles.

Elle a représenté hier, au milieu des bra- vos d'un public ravi, en matinée, le Gendre de M. Poirier et II faut qu'une porte soit ou- verte ou fermée. Le soir, Bagatelle, de M. Paul Hervieu, a soulevé do véritables" accla- mations.

Ce soir, le Mariage de Figaro.

On a repris hier Alsace au théâtre Ré- jane. Un public nombreux a fôtê les inter- prètes de la pièce de MM. Gaston Leroux et Lucien Camille.

Mme Archaimbaud, qui possède magistra- lement le rôle de Jeanne Orblay, qu'elle a, d'ailleurs, joué dans toutes les grandes villes de province, a été de tout premier ordre.' Elle est d'ailleurs excellemment, secondée par Mmes Francesca Flori, Isabelle Fusier, Wate- Marlitt, Lucy Blémont, Louise Deauvillo, et par MM. Henri Rollan, Garrigues, Bosman, Joseph Leroux et Pierre Laurent.

Passé hier soir à la Porte-Saint-Martin.- Cyrano de Bergerac y déroulait devant une salle comble le tableau des prestigieuses aventures de son héros. M. Rozenberg, qui. avait déjà joué le rôle en matinée, le tenait,. le soir, avec une étonnante aisance qui ex- cluait toute idée de fatigue. Depuis la mort du grand-Coquelin, il aura été le seul comé- dien qui ait interprété deux fois, en un jour,, ce rôle écrasant. Et ce qui ajoute à ce tour de force, c'est que l'interprétation do M. Ro~ zenborg, spirituelle, ardente, généreuse, pro- fondément émouvante tour à tour, est d uno originalité pleine d'attraits. 11 faut y voir l'é- panouissement d'un beau et sûr talent. Le public ne s'y trompe pas, puisqu'il prodigue au brillant artiste les bravos et les rappels.

Dans le rôlo de Roxelane, Mme Andrée Mégard, est,, à,chaque. représentation, vérita- blement fêtée, elle aussi. Elle y est exquise. Autour de ces protagonistes, excellente troupe aide à une interprétation hors de pair.

***

MM. Hertz et Coquelin donneront, à la Porte-Saint-Martin, le mardi 7 octobre, la première de la belle reprise d'Amoureuse. qu'ils préparent pour succéder au triomphant Cyrano de Bergerac. La répétition générale, aura lieu lundi 6, dans l'après-midi, et la dernière de Cyrano, lundi 0, au soir.

La Renaissance fera relâche à partir de co soir jusqu'à jeudi exclusivement.

Jeudi soir, répétition générale de : les Roses rouges.

Il n'y aura .plus que neuf représentations de Mam'zelle Nilouclie, à la Gaîté. Entourée

QUELQUES FLEURS 'ffMaUBICAN? SOUS-BOIS = PARFUM GODET LE PARFUM IDEAL

COOUILLES UICULLUS TOARRET

Feuilleton du FIGARO du 22 SEPT" 1913

Le chauffeur de Sylvia

i

L'AUTOMOBILE DE LOUAGE {Suite)

Medenham hésita pendant un instant; puis il plongea à fond dans l'opinion qu'une transaction financière, à peu près oubliée, entre lui et Jimmy, ce guerrier sans le sou, avait dû empêcher ce dernier de faire aucune allusion à lui au sein de sa famille.

- George-Augustus Fitzroy, répon- dit-il.

Les sourcils de Mrs Devar se froncè- rent, car elle regagnait son empire sur elle-même, pendant qu'un sourire sar- castique remplaçait sur ses lèvres une pensee pleine de perplexité et allait faire part à Sylvia Vanrenem du résultat de ses réflexions, quand celle-ci s'écria toute surexcitée :

- Vovez donc, les gens de l'hôtel ont déjà attaché nos malles sur la voiture ! On dirait qu'ils savent mieux que nous ce que nous voulons. Et voici un homme avec les couvertures. Prenez garde, je vous en prie, à mon appareil photogra- phique ! Oui, mettez-le là, avec les lor- gnettes.

- Que faites-vous, Fitzroy ? car Me- denham était en train de régler ses dettes avec le groom et le porteur.

- Jè paye mes dépenses, lui répon- dit-il avec un sourire.

Reproduction interdite, sauf pour les journaux ayant un traité avec la Société des Gens de .lettres.

- Vous savez sans doute que c'est moi qui règle tous les frais, dit-elle, avec tout .juste la note de hauteur qu'exi- geait la situation.

- C'est une affaire personnelle, je vous assure, miss Vanrenen.

Medenham ne put s'empêcher de sou- rire; il se baissa pour jeter un coup d'oeil inutile sur un pneu.

Sylvia était fort intriguée.

Il n'y avait apparemment plus rien à dire. Les deux dames prirent place dans la voiture qui se mit à filer dans le Strand. Elles surveillèrent les manoeu- vres adroites du chauffeur qui conduisait avec prudence à travers l'encombre- ment, et Sylvia du moins eutvite fait de constater que les six-cylindres faisaient silencieusement bon marché de tous les autres véhicules de même espèce ren- contrés sur la route.

- C'est une automobile merveilleuse, murmura-t-elle avec un petit soupir de satisfaction.

- Une voiture dernier modèle tout à fait, ajouta son amie.

- Je ne m'explique pas comment cet homme, Fitzroy, peut avoir une voiture de ce genre pour faire la location. Enfin, ça le regarde. Il me plaît assez." Et vous?

- Ses manières sont un peu sans gêne; mais ça arrive parfois avec les gens de sa classe. Quel nom ridicule, George-Augustus Fitzroy! Vous savez qui, Fitzroy? C'est le nom de famille des comtesse Fairholme et leurs pre- miers nés sont tous baptisés George- Augustus depuis le commencement du dix-huitième siècle.

-? Ce nom convient assez bien à notre chauffeur, et, sans aucun doute, il a au- tant le droit de le porter que n'importe qui.

Sylvia jetait aisément à la tête de Mrs Devar ses idées démocratiques, quand celle-ci se laissait aller par trop aux con- ventions étroites de sa caste, et la vieille dame, pleine de tact, asquiesça d'un sou- rire indifférent. Si cependant Sylvia Ven- renen avait su à quel point son com-

mentaire était exact, elle eût été à ce moment-là la jeune fille la plus éton- née de toute l'Angleterre.

Aux yeux glacés de la loi, le titre de vi- comte n'était qu'un titre de pure courtoi- sie. Le nom légal de Medenham était bien celui que Mrs Devar trouvait si ridicule. Mais les événements prouvèrent bientôt qu'il était de la plus haute importance pour Sylvia, pour Medenham et pour plu- sieurs autres personnes qui ne s'étaient pas levées encore sur l'horizon commun, que ce sarcasme fût passé inaperçu. Bien que Mrs Devar ne fût pas de ces natures qui traduisent les émotions variées qu'elles peuvent ressentir en évanouis- sements et en attaques de nerfs, un évé- nement de cette sorte l'eût certainement empêchée de descendre cent mètres plus avant dans le Sud, si une sorcière lui avait annoncé qu'elle avait presque de- viné la vérité en riant.

Mais la chance qui souriait à notre aventurier sauva Medenham d'une dé- couverte prématurée. ?

« J'ose tout » était la devise de sa mai- son et il devait la mettre à l'épreuve bien peu de temps avant de revoir Londres.

Rien de tout ceci ne troublait le ron- flement régulier de la Mercure. Son mo- teur chantait le chant de la grande route libre, et marchait à une vitesse effrénée, sur les chemins boisés de Surrey, avec une belle indifférence pour les actes du Parlement et les lois sur la vitesse. Bien- tôt après, une heure cependant, la voi- ture dut grimper la colline très lente- ment, tenue en ligne par des rangées de chars à bancs et de moteurs ronflant sur place. .'> - . !

Rien que pour montrer de quoi elle était capable, elle profita de l'occasion en effectuant devant un policeman aba- sourdi un saut de levrier russe sur la colline en face des tribunes. Ce dernier enjoignit à Medenham de se hâter de sortir de la cohue.

Puis, ayant trouvé un espace disponi- ble, l'auto s'endormit un moment, et Syl- via, comme une véritable Américaine , commença par donner sa réponse avant

qu'aucun de ses compagnons eût pu poser la Grande Question.

- Grimalkin va gagner! s'écria-t-el le. M. Dean l'a dit à père. Je veux jouer dix dollars sur Grimalkin.

II

.v

LE PREMIER JOUR DE VOYAGE

Quoique Medenham ne fût pas un ha- bitué du turf, il émit un avis défavo- rable sur la stabilité financière des bookmakers qui hurlaient auprès d'eux.

- Si vous désirez parier, miss Van- renem, dit-il, donnez-moi votre argent et je vous le placerai. Nous avons tout le temps. On ne courra pas le Derby avant trois heures. Nous avons donc une heure et demie devant nous pour étu- dier le terrain.

Il lui eût été impossible, même pour sauver sa vie, d'imiter l'annihilation complète dont font preuve les domes- tiques anglais bien stylés. Ces manières frappaient moins la jeune Américaine que sa compagne ; mais, actuellement, Mrs Devar était arrivée à supporter la bonne humeur et la familiarité de Medenham comme faisant partie do cette journée d'amusement.

Sylvia lui tendit un programme des courses. Elle en avait acheté trois pen- dant qu'ils gravissaient la colline der- rière un char à bancs de cockneys en goguette.

- Qu'est-ce qui gagnera la première course? demanda-t-elle. Père dit que vous autres chauffeurs savez souvent mieux à quoi vous en tenir sur la valeur des chevaux que leurs propriétaires mêmes.

Medenham tâcha de prendre un air de connaisseur. 11 remercia son étoile de l'information donnée par Dale.

- On me dit qu'Eyot a des chances, répondit-il.

- Alors, mettez-moi un souverain sur Eyot, s'il vous plaît. Jouez-vous les po- nies, Mrs Devar?

Cette dame, qui avait l'esprit très vif,

prit soin de ne pas offenser Sylvia en faisant semblant de ne pas comprendre, bien que les dents de Medenham se fus- sent mises à grincer en entendant ap- peler « poney » un cheval de course.

Mrs Devar sortit une pièce d'or de sa bourse.

- Je ne demande pas mieux de ris- quer quelque chose, dit-elle en riant.

Elle tendit sa pièce d'or à Medenham que sa conscience commençait à tracas- ser, car il avait deviné clairement que Mrs Devar était un chaperon payé pour accompagner miss Vanrenen sur le continent en l'absence de son père.

- Personnellement, je suis un idiot en ce qui concerne les choses de turf, expliqua-t-il. Un ami... un chauffeur m'a parlé d'Eyot.

- Oh! ça ne fait rien, dit Sylvia en riant. J'aime ses couleurs. Eau du Nil et blanc. Regardez, le voilà qui part.

Medenham ne protesta pas davantage. Il se dirigea vers une baraque où la foule se pressait, et où il apprit qu'on donnait Eyot à cinq contre un. Il en prit pour qua- tre livres. Il eut à se pousser dans la cohue pour se faire place. Après qu'il eut parié, il s'aperçut aux signaux qu'on télégraphiait de la pelouse que le cheval n'était plus qu'à deux contre un; ce qui donna plus de poids encore au choix de Dale, car ces mouvements du marché de la dernière heure sont pleins de ré- vélations.

Avant qu'il fût revenu à sa voiture, il entendit une clameur puissante : « Ils partent ! » et il vit Sylvia Vanrenen de- bout sur le siège pour suivre la course à l'aide de ses jumelles.

Mrs Devar aussi était debout.

Les deux femmes étaient si absorbées à suivre le groupe des chevaux qui se répandait sur la piste, qu'il lui fut pos- sible de remplir son réservoir sans atti- rer leur attention.

- J'aime Sylvia, se dit-il à lui-même, et je vais me trouver dans un pétrin in- fernal si je la rencontre après cette mas- carade. Enfin ce n'est guère probable, car le patron et moi nous partirons de

bonne heure en juillet pour l'Ecosse. Mais quelle scie d'être tombé sur la ma- ternelle de Jimmy ! J'espère que ce n'est pas le cas de dire telle mère tel fils, car vraiment Jimmy est un comble!...

Une étrange rumeur, qui grandissait d'instants en instants, s'éleva, s'échap- pant de cent mille gosiers. Bientôt ces hurlements devinrent épidémiques, car Sylvia Vanrenen céda au magnétisme de leur exemple.

- Eyot gagne ! s'écria-t-elle toute joyeuse. Oui, personne ne pourra le rattraper à présent. Allez, jockey, allez ! ne tournez pas la tête ! Oh ! si vous étiez à mon service comme je vous attrape- rais. Ah ! Ah ! Ah ! Nous avons gagné, Mrs Devar. Nous avons gagné! Hein! Quelle veine!

- Je me demande combien? dit Mrs Devar qui, malgré sa joie, ne perdait pas le nord.

- Cinq livres chacune, répondit Me- denham qui venait de s'approcher sans être aperçu, grâce au tumulte.

Les yeux de Sylvia étincelèrent.

- Cinq livres ! Mais j'avais entendu parler de trois pour un seulement.

- C'est que j'ai battu le record du marché, dit-il, si je peux parvenir à me faire payer. Horrible pensée, que je ne me sois pas fait empiler !

11 courut rapidement à la baraque du bookmaker.

- Que pensez-vous, maintenant, de notre chauffeur? s'écria Sylvia radieuse; car le gain de ces quelques pièces d'or était une vraie joie pour elle, et, comme elle ignorait les tripotages des champs de course, elle n'avait pas partagé la ter- reur de Medenham.

-. 11 gagne à être connu, admit Mrs Devar, se fondant un peu sous l'influence d'un heureux gain.

Louis Tracy.

(A suivre.)

Adapté de l'anglais

par Mme Thérèse PIERRE-BERTON.

?


de MM. Villot, Dolne, Désiré, Poggi, Dé- tours, de Mlles Madeleine Guitty, Crisafulli et Mireille Roy, Mlle Angèle Gril jouera jus- qu'à la dernière le rôle de Denise.

Autour des répétitions d'Hamlet.

M. Lugnê-Poe nous disait, hier :

- Un de vos confrères parlait ces jours-ci des « tripatouillages » d'Hamlet et rappelait la traduction do Ducis qui ne savait pas un mot d'anglais... La version qui sera repré- sentée au théâtre Antoine vengera Shakes- .peare de ces trahisons puisque M. Gémier a adopté la traduction nouvelle, conforme au texte anglais, faite avec la plus scrupuleuse probité par M. Georges Duval, pour qui la langue du grand WiU n'a pas de secret. »

***

Le contrat signé entre la direction du théâtre Antoine et Mme Suzanne-Despres obligeant ce théâtre à donner la première représentation d'Hamlet le 1er octobre, les représentations do Marthe et Marie devront être momentanément interrompues a cette date, bien que le succès de la piece de M. Edouard Dujardin ne cesse d'augmenter, et*que les recettes montent de semaine en semaine.

. L'Ambigu donnera mercredi 1er octobre et jeudi 2 octobre répétition générale et la première représentation de la Saignée ( 1870-71), drame en 5 actes et 7 tableaux, de MM. Lucien Descaves et Nozière, avec,comme interprètes principaux, Mme Blanche Du- frène (en représentation) ; MM. Jean Kemm, Armand Bour Damores, Jean Duval, Lor- rain, Reyval, etc.

Les Deux Orphelines ne seront plus jouees que jusqu'au dimanche 28 septembre. On fera relâche lundi 29 et mardi 30 pour les derniè- res répétitions de l'oeuvre nouvelle.

Au Théâtre-Impérial.

La réouverture du joli théâtre de la rue du Colisée a été extrêmement brillante. A la soi- rée d'hier, plus de deux cents personnes ont préféré rester debout au promenoir plutôt que do ne pas applaudir Mme Jane Marnac, étincelante d'esprit dans le « sketch » de Rip et Bousquet. Exiane, parfaite dans l'opé- rette japonaise de Paul Franck et Ed. Ma- thé ; 'Albany, jolie à ravir et M. Poggi, très comique dans Merci (Vôtre venue, la folle fantaisie do M.Roland Dorgelès, cette même Albany, fort amusante dans le Partenaire silencieux, où se sont "fait applaudir égale- ment, Ch. Hémery et Henri Collen, et en- lin Pompounette, d'un entrain endiablé; Exiàne, Germaine Webb, Albany, Maud Harry, 1 ' extraordinaire Feindel - une des joies de cette soirée ! - Germaine de Mer- san, Madeleine Lambert, Gaby do Morlay, Ginette Darnys, toutes plus spirituelles les unes que les autres dans l'amusante et vrai- ment neuve revue de MM. C.-A. Carpentier et Max Aghion : A pleines gorges ! que tout .Paris voudra applaudir.

On nous avise du Trianon-Lyrique que les personnes inscrites au service de seconde se- ront reçues ce soir, à la deuxième représenta- tion do la Poupée.

Le Théâtre de verdure du Pre-Catelan a remporté, hier, un très vif succès avec deux pièces d'un genre très différent.

Les Etourderies sentimentales, de Mme Ma- thilde Osso, comédie alerte et spirituelle jouée à ravir par Mlles Suzanne Nava, Man- neville, Andrée Garnier, MM. Cornély et Sablon, et la Nuit biblique, de M. Fernand Hauser, qui, rimée dans la forme classique et du lyrisme le plus large, fut admirable- ment interprétée par Mme Carmen Silva, MM. Cantin et Cornély.

Hors Paris

De Liège :

Le théâtre de la Renaissance, qtie dirige depuis neuf ans, avec beaucoup d'habileté, M. Philippe Préval, donnait vendredi la pre- mière" représentation (à ce théâtre) de : le Papa du régiment.

L'amusante pièce de MM. Mouëzy-Eon et J. Durieux obtint un vif succès, interprétée par les excellents artistes que sont Mmes Marcelle Daveny, Made Martiny, G. Lunot, Valdys, MM. Victor Moret, Charles Robert, Blossier. Maréchal, Bernier, Gilbert et Mme de Braine, la charmante artiste, en repré- sentations.

Au répertoire do la saison 1913-1914 du Théâtre Michel de Saint-Pétersbourg il con- vient d'ajouter (M. Francis de Croisset nous en prie) le Marquis de Priola, de M. Henri Lavedan.

Serge Basset.

SPECTACLES * CONCERTS

Ce soir

Aux Folies-bergère (téléph. 102-59), à 8 h. 1/2 : Pégoud ; - Montmartre, fantaisie dansée (Mlles Delmarès, Alice Clairville, Darling, MM. Quinaut, Ferembach, Cerra) La troupe Perezoff, les Humpsti-Bumsti, et Damia.

- A rOlympia (tél.244-68),à 8 h. 1/2, la Quaker Girl, opérette (Mmes O'Brien, Delysia, Pau- lette Duval et miss Lawler, etc., MM. Mor- ton, A. Franck, Ferrières, Mauville, Pré fils et Henri Léoni). Les danseurs américains Clemons et Dean, etc.

- Au théâtre Marigny (tél. 101-89), à 8 h. 1/2, Robledillo, « l'homme qui a renversé los lois de l'équilibre », les O'Kabé, May Sousa, Tere- sina Negri, dans le Triomphe de Bacchus.

- A la Scala (tél. Nord 35-86), à 8 h. 1/2, la D'moiselle de chez Maxim's (MM. Girier, Serjius, Paul Villé, Max Him, Dums, Bordes, etc. ; Mmes Renée Baltha, Mars Pearl, Capazza, Yvonne Noria, etc.)

Café-Concert : Mme Jane Colombel, MM. Serjius, Fortugé, Dums, Bordes, Couchaud, etc., etc.

- Au Moulin-Rouge, à 8 h. 1/2, Madame Can- tharide, fantaisie à grand spectacle en huit tableaux (Mmes Lucette de Landy, André Marly, Gab. Berville, etc. ; MM. George Co- quet, Zidner, Rivers, Ransard, Marche, etc.); 250 artistes, 500 costumes.

- A la Cigale, (téléph. 407-60), à 8 h. 1/2, Non... Mais!... revue à grand spectacle, en 14 tableaux (Mmes Régine Flory, Irène Bor- doni, Mérindol, Huguette Dany, Jeanne Pé- riat, Rachel Lyska, Lily Scott; MM. Che- valier, Raimu, Fred Pascal, Saidreau, Yreth ; le nègre John Wodson, etc.).

A la Lune Rousse (direction Bonnaud-Blès,

téléph. Marc. 07-48), à 9 h. 1/2 : Tu perles !... collier d'actualités, revue on un acte (Reine Derns, À. Chazy et les sociétaires) ; Cours d'amour, pièce d'ombres de A. Barrère, pré- sentée par Bonnaud ou Blés.

Les chansonniers Bonnaud, Blés, Baltha, Tourtal, Weil, Héliot.

' - Au Nouveau-Cirque (tél. Cent. 41-84), à 8 h. 1/2 : Attractions diverses.

- Au Concert Mayol (téléph. Gut. 68-07) : Mayol chante chez lui à 10 h. 1/2 précises. M. Tramel, Mlles Suzanne Chevalier, Mary Massart, S. Valroger, Carmen Agius, Darlus- Yana, MM. Danvers, Ouvrard).

Aux Folies-Bergère.

Ce soir, aux Folies-Bergère, Pégoud expli- quera lui-même la nouvelle expérience de « looping the loop » qu'il a accomplie hier matin à Bue.

« Avec moi venez au bal »... Cette phrase que tout le monde fredonne est devenue po- pulaire ; et plus populaire encore l'admirable ténor Henri Léoni qui la lance tous les soirs à l'Olympia, avec tant de brio ! Devant le

succès triomphal remporté par le ténor mon- dain dans la Quaker Girl, M. Jacques-Charles vient d'engager Henri Léoni pour chanter toutes les nuits au « Palais de la Danse ». C'est là qu'il lancera toutes ses exquises nou- veautés, et rechantera avec d'autant plus d'à propos : « Avec moi, venez au bal »...

A la Scala. ' " ' ? V'

Dans quelques jours, l'inénarrable D'moi- selle de chez Maxim's terminera sa. si folle carrière, et Tout-Paris verra cette semaine Tangui-Tango ! Pan ! Pan ! la tanguinette !... La nouvelle revue de la Scala, dont chacun s'entretient déjà, sera la « revue » de 1913, parce qu'elle est montée avec un soin minu- tieux, parce que les danses de Stilson sont des trouvailles d'originale beauté, parce que les petites femmes réalisent le plus joli des tableaux et que l'interprétation absolument « parfaite » réunit les noms de : Girier, Nina Myral, Renée Baltha, Serjius,Paul Villé, Made Andral, Renée Millier, Yvonne Reynold's, Sandrini, Capazza, Yvonne Noria, Sergy, etc., - parce qu'on n'aura enfin qu'à admirer et à applaudir !

L'Omnia-Pathé (à côté des Variétés), donne cette semaine jusqu'à jeudi soir, « l'Homme qui assassina », film en couleurs superbe- ment joué par Gémier et sa troupe. Qu'on y ajoute un Rigadin excellent, un Boireau, les les actualités, les voyages - et on compren- dra que la plus élégante de nos salles soit toujours comble.

Innovations bien parisiennes.

On sait déjà que les fameux, les si bril- lants thés dansants des lundis, mercredis et vendredis, de 4 à 7, à Magic-City, ont retrouvé tout leur grand succès d'élégance de la sai- son dernière. Mais la direction promet mieux encore à toutes les vraies fashionables poul- ies après-midi des mardis, jeudis et samedis, à partir du 2 octobre. On nous dit, en effet, que le plus célèbre professeur de tango, maxixe, etc... viendrait présider lui-même à ces cours de danse mondains, d'une incom- parable élégance. Nous en reparlerons.

L. de Crémone.

La Vie Sportive

LES COURSES

COURSES AU BOIS DE BOULOGNE

La Société d'Encouragement a eu, pour son second dimanche de Longchamp, un temps admirable. Le pesage avait fort bon air. Les perdreaux ont dû avoir leur jour de repos hebdomadaire, car il m'a. paru que bien des fervents du fusil étaient là.

Les dimanches do la Société sont toujours de véritables galas sportifs. Hier nous avions, comme numéros sensationnels, le prix du Prince d'Orange et le prix de la Salamandre, deux épreuves importantes, l'une pour les vieux chevaux, l'autre pour les jeunes.

Je dirai, au préalable, un mpt du prix de Madrid, moins pour enregistrer la facile vic- toire d'Abel, le cheval du baron Maurice de Rothschild que pour signaler les débuts du géant Kamaveda. Cet immense animal (il mesure 1 m. 73), de fashionable naissance (il est par Delaunay et Kizil Gourgan, de glorieuse mémoire), commence sa carrière au moment où bien de ses congénères ont ter- miné la leur. Il a couru en animal maladroit, inexpérimenté, mais suffisamment bien pour prouve,r qu'il galope.

Le prix du Prince d'Orange a donné lieu à de nombreuses palabres préalables. Prédica- teur avait été arrêté dans son travail au cours de la semaine, tout le monde le savait. Ouel Prédicateur allait disputer le prix du Prince d'Orange ? Le Prédicateur des grands jours ou uq prédicateur devenant aphone au milieu de"son"prône"? ÎTsemble bien qu'en dépit d'un petit enrouement passager nous avons eu hier un Prédicateur en voix-. Il est- allé, en tout cas, jusqu'au bout de ses argu- ments, mais il n'a pas eu le dernier mot de la situation. Le dernier mot, c'est Dagor qui l'a eu.

Avec une course menée de bout en bout et sévère dès son début, nous avons retrouvé le gagnant du prix du Jockey-Club. Au lieu de tirer double et de galoper haut, comme il l'avait fait dimanche dernier, pendant la pre- mière moitié du parcours, dans le Royal Oak, le fils de Flying Fox s'est embarqué hier, dès le départ, dans une action facile et près de terre, a fait dans la course ce qu'il a voulu, puis est venu à l'entrée de la ligne droite avec cette autorité qui avait été si remarquée dans la Poule d'essai et dans le prix du Jockey-Club.

Prédicateur a exécuté la même tactique de course que Dagor. Il est sorti derrière lui à l'entrée de la ligne droite, et tous deux ont réglé sans peine Martial III, qui venait de faire son effort et d'avoir raison du reste du lot. Aux petites tribunes, Prédicateur s'est courageusement mis à la poursuite du che- val de M. Edmond Blanc, mais il n'arrivait pas à le mettre en sérieuse difficulté.

Cette performance do notre derby-winner est excellente, car par la place des chevaux battus, à travers Isard II et le résultat du Grand Prix de Deauville sur une distance analogue, il semble bien que le cheval du baron Ed. de Rothschild a couru sa bonne forme.

La casaque orange a été moins heureuse avec Sloughi, le favori du prix de la Sala- mandre. Le pensionnaire de la Fouilleuse a peu plaisamment défendu sa chance. Venu jusqu'à l'entrée de la ligne droite dans une action extrêmement facile, il s'est rendu à la première sommation. La victoire est re- venue à Le Grand Pressigny. Le cheval de M. Monnier avait à son actif une victoire fa- cile dans une petite course ; il en a gagné non moins facilement une grande. C'est, du reste, un animal puissant, déparé par beau- coup de blanc, pas très séduisant dans son ensemble, mais fait en importante machine à galoper. Remporté aisément sur un lot bien composé, son succès d'hier fait de lui un des meilleurs mâles de la génération à laquelle il appartient.

J'ai oublié de citer le prix de Satory parmi les bons numéros du programme. M. le comte de Saint-Phalle a dù même l'apprécier beau- coup. Son cheval Philippe II a fait une exé- cution de ses adversaires, et on se demande quel concurrent lui tiendra tête dans le prix Gladiateur, si cette épreuve, comme on l'a dit, n'est pas dans le programme de Prédi- eateur. .

Enfin, comme la journée semblait se ter- miner sans la victoire d'un gros outsider, ce qui eût été anormal. Capitaine Fracasse, en enlevant le prix de Châtillon, a comblé cette lacune.

Prix de La Lorie (5,000 fr,, 1,100 m.). - 1, Sigrid Arnoldson, à M. E. Fischhof (G. Stern) : 2, Saint-Eustache, au marquis de Ganay (Garner) ; 3, Royal Fronton, au comte P. du Verdier (O'Connor) (2 longueurs, 1/2 longueur).

Non placés : Belle de New-York, Cocorico, Cambridgeshire, Médaille d'Or, Dogwood, Scheherazade, Duncan II, La Gangue.

Pari mutuel à 10 fr. : Gagnant, 58 fr. 50. Placés : Sigrid Arnoldson, 23 fr. 50 ; Saint- Eustaclie, 55 fr. ; Royal Fronton, 100 fr. 50.

Prix de Madrid (10,000 fr., 2,000 m.). - 1, Abel, au baron M. de Rothschild (M. Ba- rat) ; 2, La Ribaude, à M. H.-B. Duryea (Mac Gee) ; 3, Kamaveda, à M. M. Caillault (O'Neill) (3 longueurs, 1/2 longueur).

Non placés : Omnis, Renard Bleu III, Gusel, Prince de Normandie, Padoue II, Hu- lotte.

Pari mutuel à 10 l'r. : Gagnant, 25 fr. Pla- cés : Abel, 18 ftv; La Ribaude, 15 fr. 50; Kamaveda, 18 fr. 50.

Prix de Satory (20,000 fr., 4,000 m.). - t, Philippe II, au comte P. de Saint-Phalle (G.

Clout); 2, Orsonville, au baron Gourgaud I (J. Reiff) ; 3, Maléfice, au baron Gourgaud | (Marsh) (10 longueurs, 10 longueurs).

Non placée : Lutteuse.

Pari mutuel à 10 fr. : Gagnant, 14 fr. Pla- j ces : Philippe II," 11 fr. ; Orsonville, 13 fr.

Prix de la Salamandre (15,000 fr., 1,400 mètres). - 1, Le Grand Pressigny, à M. A. Monnier (Garner) ; 2, Maître et Seigneur, à M. L. Olry-Roederer (M. Barat) ; 3, Sloughi, à M. Edmond Blanc (G. Stern) (1 longueur, 1 longueur).

Non placés : Allumeur, Montgoger, Durbar, Saccharose, Famechon, Mandrin.

Pari mutuel à 10 fr. : Gagnant, 34 fr._50. Placés : Le Grand Pressigny, 16 fr. ; Maître et Seigneur, 43 fr. 50 ; Sloughi, 19 fr. 50.

Prix du Prince d'Orange (30,000 fr., 2,400 mètres). - 1, Dagor, à M. Edmond Blanc (G. Stern) ; 2, Prédicateur, à M. J.-C. Wal- son (O'Neill) ; 3, Martial III, à M. G. Lepetit (Nash Turner) (3/4 de longueur, 2 longueurs).

Non placés: Shannon,Tripolette, Clairville, Saint-Pé.

Pari mutuel à 10 fr. : Gagnant, 52 fr. Pla- cés : Dagor, 21 fr. ; Prédicateur, 19 francs.

Prix de Châtillon (6,000 fr., 2,400 m.). - 1, Capitaine Fracasse, à M. A. Veil-Picard (J. Childs) ; 2, Nestor III, à M. J. des Forts (Garner) ; 3, Vétiver, à M. D. Kélékian (Ba- rat) (3/4 de longueur, 2 long. 1/2).

Non placés : Soir de Pâques,' Sea Lord, Crébécut, Fil d'Ecosse, Amabo.

Pari mutuel à 10 fr. : Gagnant, 161 fr. Placés : Capitaine Fracasse, 26 fr. 50 ; Nes- tor III, 15 fr.; Vétiver, 18 fr.

Ajax.

CONCOURS HIPPIQUE DE SAINT-SÉBASTIEN Bayonne, 21 septembre.

Le roi Alphonse XIII, en uniforme de gé- néral de cavalerie, et la reine .Victoria, en- tourés d'un brillant état-major, ont tenu à honorer de leur présence la dernière journée du Concours hippique, réservée à la Coupe de Saint-Sébastien. Soixante-sept chevaux ont pris part à cette épreuve. Il y a eu plu- sieurs chutes. L'une d'elles, celle du lieute- nant Jurado, resté évanoui sur la pelouse, a causé une vive émotion, vite dissipée heu- reusement.

Ont été classés :

1, Star, monté par le capitaine Silveira Ramos, de l'armée portugaise ; 2, Seda, monté par M. Buerba, du régiment de la Reine ; 3, Titi, monté par le môme ; 4, Pavenado, monté par. le lieutenant Menendez ; 5, Guripa, monté par le lieute- nant Somoza, des lanciers de Bourbon ; 6, Co- torra, monté par M. Goyoaga ; 7, Ninfea, monté par lo lieutenant italien Amalfi ; 8, The Fidder, monté par M. Barron ; 9, Via,jante, monté par le capitaine Astrain, des chasseurs de Marie-Chris- tine; 10, Arcosa, monté par le capitaine portugais Silveira ; 11, Condillac, monté par le lieutenant d'artillerie Rexach ; 12, Tablada, montée par le lieutenant Guerrero ; 13, Béatrix, monté' par M. dé Lussy ; 14, Frecuentado, monté par M. Saris, des dragons de Santiago ; 15, Flamenco, monté par le lieutenant de La Higuera ; 16, Vellada, montée par M. Larregain ; 17, Bas Navarraise, montée par M. Barron ; 18. Vixeu, monté par lo lieutenant Febrel ; 19, Opérable, monté par lo capitaine Riano ; 20, Cetro, monté par le lieute- nant Jurado.

Le Roi a remis aux vainqueurs les prix qui leur revenaient, au milieu des acclama- tions d'une foule élégante.

LAWN-TENNIS

Tournoi de Biarritz

Biarritz, 21 septembre.

Mlle Speranza bat Mlle Aranyi (6-0, 6-1). Les finales ont eu lieu par un très beau temps. Dans le simple dames, Mlle Speranza a brillamment battu Mlle Aranyi. Attaquant avec audace au filet, Mlle Speranza, par des volées longues et rapides, déplaçait sans cessé son adversaire'; Mlle Speranza a re: trouvé son jeu gracieux et énergique, qui lui a donné une victoire facile

En mixte, Henri Kleinschrott, très adroit au filet et fort bien secondé par Mme Decu- gis, triomphèrent (6-4, 6-3) de Decugis-Mlle Speranza. En double de dames, Mme Danet- Mlle Aranyi l'emportèrent (6-1, 6-2) sur Mme Decugis-Mlle Speranza. Le comte Salm et Roger Danet gagnèrent (7-5, 4-6, 8-6) le dou- ble handicap contre le prince de Bourbon et Irarrazaval.

Saillard.

AUTOMOBILISME

Au Champs-Elysées-Garage

Louer une voiture automobile au mois, c'est supprimer d'un seul coup les ennuis de l'automobile, pneumatiques, accidents aux tiers, mécaniciens, etc. S'adresser, pour la location des automobiles, au « Champs- Elysées-Garage », appartenant à M. F. Char- ron, 3-4, avenue des Champs-Elysées.

Ils y viennent tous, à la « Charron »

M. Boullu, l'aimable agent de la marque à Carcassonne, vient de prendre livraison, aux usines de Puteaux, d'une voiture 12 HP car- rossée torpédo, voiture idéale du touriste.

La Rolls Royce

Retour de villégiatures plus ou moins loin- taines, cette élite qu'on appelle le Tout-Paris reprendra bientôt le train coutumier de ses obligations mondaines. Et nous reverrons, à travers les avenues de nos quartiers élé- gants, à la porto de nos grands théâtres les soirs de première et dans les allées du Bois à l'heure consacrée, les merveilleuses Rolls- Royce qui viennent de courir l'Europe du- rant trois mois. Nous les reverrons même plus nombreuses encore que par le passé, la fameuse 40/50 HP 6 cylindres s'imposant plus que jamais comme la reine des voitures de grand luxe.

Magasin d'exposition : 102, avenue des Champs-Elysées. Bureaux, ateliers et garage, 83,boulevard Gouvion-Saint-Cyr. Téléph.Wa- gram : 11-54.

Au Mans

Les usines Léon Bollée, Les Sablons-Le Mans, sont les plus anciennes du monde pour la construction des automobiles.

Elles comptent parmi les plus belles et les plus grandes de France.

AVIATION UNE CHUTE D'HENRY FARMAN

L'aviateur et sa femme blessés

Hier, vers cinq heures, alors qu'Henry Farman évoluait, en compagnie de sa femme, au-dessus de l'aérodrome d'Etampes, un bi- plan qui se trouvait à environ cinquante mètres de hauteur descendit, désemparé, en spirale et, à quelques mètres du sol, s'abattait brusquement. \ .

Les mécaniciens et spectateurs se portè- rent rapidement sur les lieux de l'accident et relevèrent Henry Farman grièvement blessé à la jambe gauche, Mme Farman avait' le bras droit fracturé ; les deux blessés fu- rent transportés à l'hôpital d'Etampes.

Henri Farman, qui vient d'avoir son pre- mier accident en aviation, fut un de ceux qui tracèrent la route aux aviateurs ; il eut la gloire d'accomplir, en 1907, les premiers vols en aéroplane sur une distance mesurée et en présence de témoins et de chronomé- treurs officiels.

En 1908, il gagna le prix Deutsch-Arch- deacon, d'une valeur de 50,000 francs, pour vol d'un kilomètre en circuit fermé.

Et en 1909, au-dessus du camp de Châ- lons, il vola pendant 4 h. 20', couvrant 240 kilomètres/établissant ainsi le vol de durée.

. Les nouvelles que nous avons reçues dans la soirée nous permettent d'espérer que l'ac- cident d'hier n aura pas de suite grave.

A Villacoublay (chez Nieuport)

Jadas, élève du C. N., passe brillamment son brevet de l'A. G. F. Les sergents Vautrin, Verwick et Menand progressent rapidement et'font dfe belles lignes droites.

L'enseigne de vaisseau suédois Dahlbeck

a complètement terminé son apprentissage sur Nieuport et pris livraison d'un hydro 100 HP Gnome.

Le lieutenant Barbier et l'adjudant Remia s'entraînent sur la campagne, en vue du bre- vet supérieur. Le pil'ote Mallard part pour l'épreuve triangulaire du même brevet ; le pilote Roger débute parfaitement sur Nieu- port à gauchissement à mains ; Poirier, du C. N., l'ait preuve de très bonnes disposi- tions, ainsi que Kirsch, qui débute. Le pilote Chevalier vole deux heures au-dessus de la campagne et descend en vol plané spirale. Bonnier et Bertin donnent leurs leçons aux élèves, sur double commande.

L'expérience de l'aviateur Pégoud

L'aviateur Pégoud a terminé hier matin, avec le plus grand succès, la série des expé- riences dont M. Louis Blériot avait dressé lo programme.

Le 3 septembre, pour débuter, l'audacieux aviateur, à bord de son monoplan Blériot, avait décrit dans les airs un S gigantesque.

Hier, il a fait mieux encore ; il a réussi, au grand émoi des spectateurs (une centaine environ, M. Blériot n'ayant voulu convoquer personne) à « boucler la boucle ».

Pégoud fit un vol de quelques minutes seulement, revint au sol, fit vérifier quelques parties de son appareil et, à midi treize, re- prenait l'air.

Il s'éleva rapidement »à une altitude de 1,000 mètres, évolua au-dessus de l'aéro- drome, puis piqua vers le sol ; il se redressa la tête en bas, et reprit la position normale.

Pendant quelques minutes qui parurent longues aux spectateurs, Pégoud décrivit un « looping the loop » très réussi, se renversa sur 1 aile, se redressa à 300 mètres de hau- teur et vint tranquillement atterrir.

Aussitôt Pégoud fut porté en triomphe; interviewé, il déclara qu'il était enchanté d'avoir réussi et était prêt à recommencer, si on le jugeait utile.

Un nouveau parachute

Do Nantes :

L'aviateur Brodin a expérimenté, hier matin à Nantes, un parachute dù à l'invention de M. Alphonse Robert.

A 9 h. 30, devant plusieurs milliers de per- sonnes, il s'est élancé du haut du Pont Trans- bordeur. Pendant quelques instants, l'an- goisse a été terrible. L'appareil ne se dérou- lait pas. Enfin, le déclanchement s'est pro- duit et l'aviateur est tombé mollement sur l'eau, d'où il a regagné vivement lo bord à la nage.

i Interrogé aussitôt, Brodin a déclaré qu'au premier moment il s'était bien cru perdu, mais qu'il avait vite repris son sang-froid. - Le manque de hauteur (60 mètres environ) a empêché que l'expérience fût complète. Il la reprendra bientôt avec un appareil moins volumineux en s'essayant à tomber d'un aéroplane.

Le système se compose d'une toile cou- vrant 110 mètres carrés, s'enroulant autour d'un manche en acier creux, qui renferme un second manche d'acier plein ; le tout res- semble assez à une gigantesque tomate.

Au moment de la chute, l'aviateur se tient sur une petite plate-forme circulaire, située au pied du manche creux ; le manche plein, en tombant plus vite, décroche los ressorts, et la toile s'étale eu forme do parapluie. Cet appareil peut supporter un poids do 90 kilos. Reste à savoir s'il est susceptible d'être pra- tiquement utilisé. On voit mal, en effet, un aéroplane emporter cette surcharge et, sur- tout, - l'aviateur en danger quitter sa direc- tion pour se livrer à la manoeuvre de sauve- tage.

Paris-Reims en 55 minutes

Samedi, l'aviateur Gilbert a effectué le trajet Paris-Reims en 55 minutes.

Parti à 4 h. 35 d'Issy-les-Moulineaux, Gil- bert atterrissait à 5 h. 30 à l'aérodrome de la Champagne, ayant parcouru les 160 kilomè- tres en 55 minutes.

Malgré la tempête

Six avions militaires ayant pris part aux manoeuvres étaient attendus hier matin au champ d'aviation de Villeneuve.

Un seul atterrit. Les cinq autres n'ont pu prendre leur vol, en raison delà violence du vent.

Le voyage du lieutenant Morel

Après avoir assisté aux manoeuvres du Sud-Ouest et rendu des services au parti « bleu », le lieutenant Morel partait samedi matin de Toulouse à 7 heures pour atterrir à Montpellier à dix heures et à Montélimar à cinq heures du soir. Il compte réintégrer, demain mardi, Mourmelon par la voie des airs.

On observera que le circuit du lieutenant Morel se continue sur le monoplan Bathiat- Sanchez, et nous enregistrons avec plaisir l'observation faite à diverses reprises, par des gens compétents, au sujet de cet appa- reil, qui possède les meilleures qualités du monoplan militaire, car le lieutenant Morel est parti seul, sans mécanicien, sans remor- que, sans suite, et, seul, il reviendra à son port d'attache.

Le Derby aérien de Londres

Onze aéroplanes ont pris part samedi après- midi à la grande course aérienne du « Tour de Londres ». Les aviateurs avaient à par- courir une distance d'environ 150 kilomètres. Le premier départ a été donné à quatre heures. Le vainqueur a été Gustave Hamel, -sur monoplan Morane-Saulnier, qui a cou- vert le parcours en 1 heure 15 minutes 49 se- condes, ayant donc marché à une vitesse de 121 kilomètres à l'heure.

Le second a été Barnwell, qui a mis 1 h. 18 à faire le parcours.

Un grave accident est venu attrister cette intéressante réunion. M. Pickles, qui avait avec lui une passagère, Mme Stocks, ayant viré trop brusquement, a fait chavirer son appareil, qui s'est abattu à terre et s'est brisé. Mme Stocks a été très grièvement blessée et l'aviateur a une jambe cassée.

GOLF

La championnat de golf à Brooklin

Le championnat de golf disputé samedi à Brooklin a été gagné par Guimet, d'origine franco-canadienne.

VÉLOCIPÉDIE

Record de l'heure sans entraîneur

Samedi soir, Marcel Berthet, a réussi à couvrir seul en piste, en une heure, la dis- tance de 43 kil. 775, battant ainsi le record mondial de l'heure sans entraîneurs établi par le champion suisse Oscar Egg, il y a quinze jours à peine. C'est là une perfor- mance tout à fait remarquable et que l'on considérait jusqu'ici comme inpossible à atteindre.

Au Parc-des-Princes

Le match franco- allemand, principale épreuve disputée hier, au Parc-des-Princes, a donné les résultats suivants :

Première manche (10 kilomètres). - 1, Didier (Français), en 7 m. 51 s.; 2, Darragon (Français);

3, Nettelbeck (Allemand); 4, Janke (Allemand); 5, Demke (Allemand) ; 6, S.érès (Français).

Deuxième manche (30 kilomètres). - 1, Sérès (Français), en 22 m. 50 s. 1/5; 2, Janke (Alle- mand), à 1 tour; 3, Didier (Français), à 3 tours ;

4. Demke (Allemand), à 4 tours; 5, Darragon (Français), à 5 tours; 6, Nettelbeck (Allemand), à 6 tours.

AVIRON

La Coupe de Paris

Dans le bassin de Neuilly-sur-Marne-Le Perreux, la Société d'Encouragement au sport nautique a fait ramer hier une série d'épreu- ves dont voici les premiers résultats :

Critérium des débutants : 1, Mathieu (Avi- ron de Roubaix) ; 2, Cremnitz (S. N. M.) ; 3, Kalvenage (S. E. N. S.) ; 4, Michaux (S. N. Boulogne).

Vétérans : 1, Tournier (S. N. de Tours) ; 2, Schmit (S. E. N. M.) ; 3, Terrier (S.E.N.S.).

Intérim.

Petites Annonces

TARIF GENERAL

Pa ligne £ francs

Lar Dix insertions ou Cinquante lignes 5 francs

TARIF REDUIT

Pour les annonces concernant ^Industrie et les Fonds de Commerce, les Occasions, Ven- tes, Achats, Echanges, les Locations et les Pensions bourgeoises, la ligne.... 3 francs

PETITES ANNONCES

DU MERCREDI

Cours, Emplois> Gens tfa maison La Ligne... 1 fr. 50

La ligne a trente-six lettres

PLAISIRS PARISIENS

CLOTURE ANNUELLE. - Comédie-Française, Odéon, Théâtre des Champs-Elysees, Bouffes- Parisiens, Comédie-Royale, Théâtre Michel, Théâtre Fémina, Capucines, Théâtre des Arts,

Chàteau-d'Eau.

Programme des Théâtres

--: ? "

OPERA (Tél. 307.05). - 8 h. 1/4. - Roma.

Demain : Relâche.

Mercredi : Les Joyaux de la Madone. .Vendredi : Les Maîtres chanteurs.

COMEDIE-FRANÇAISE. - Clôture.

OPERA-COMIQUE (Tél. 105.76). - 8 h. 0/0. -

Les Contes d'Hoffmann.

Mardi : La Tosca.

Mercredi : Louise.

Jeudi : Manon.

Vendredi : La Vie de bohème; la Navar- raise.

Samedi : Aphrodite.

VARIETES (Tél. 109.92). - 8 h. 1/2 : Son Vice; h 9 heures : le Bonheur, mesdames !

VAUDEVILLE (Tél. 102.09). - 9 h. 0/0. - Le Menuisier; à9h. 1/4, la Dame du Louvre.

THEATRE SARAH-BERNHARDT (Tél. 1000.70).

8 h. 1/4. - L'Aiglon.

mHEATRE REJANE (Tél. 238.78). - 9 h. 0/0. - 1 Alsace^.

PORTE-SAINT-MARTIN (Tél. 437.53). -8 h. 1/4.

Cyrano de Bergerac.

GYMNASE (Tél. 102.65). - 9 h. 1/4. - La De-

moiselle de magasin.

RENAISSANCE. - Relâche..

mHEATRE LYRIQUE MUNICIPAL (GAITE) I (Tél. 1029.20). - 8 h. 1/2. - Mam'ielle Nitouche.

THENlïE (Tél. 282.23). - 9 h. 0/0. - Lo Bourgeon.

COMEDIE DESCHAMPS-ELYSEES (Direct. Poi- rier). - (Tél. 627.49.) - 9 h. 0/0. - En douce !...

THEATRE ANTOINE (Tél. 436.33). - 8h. 3/4. -

Marthe et Marie.

THEATRE APOLLO (Tél. 272.21). - 8 h. 3/4. - Le Comte de Luxembourg.

ALAIS-ROYAL (Tél. 102.50). - 9 h. 0/0. -

La Cagnotte.

CIÎATELET (Tél. 102.87). - 8 h. 1/2. Michel

Strogotl.

GRAND-GUIGNOL (Tél. Cent. 28.34). - 9 h. - La Poire en doux; Un Début dans le monde; le Beau régiment; Monsieur Platon; la Petite Fille; le Petit Babouin^

MBIGU (Tél. 436.31). - 8 h. 1/2. - Les Deux Orphelines.

mRIANON-LYRIQUE (Tél. 433.62). - 8 h. 1/2. - I La Poupée.

THEATRE IMPERIAL (Tél. 594.97). - 8 h. 3/4. Merci d'être venue; Little Jap; le Partenaire silencieux; A pleines gorges.

DEJAZET (Tél. 1.016.80). - 8 h. 1/2. - Le Ma- riago de Mlle Boulemans; Crime passionnel.

CLUNY (Tél. 807.76). - 8 h.. li?„ - Mme Du- ricîn, député'; lo Loustic.

Spectacles, Plaisirs du jour

F0L1ES-BE PiGERE !

Montmartre! bail, de A. Willette, MmcMariquita et Bosc (Delmarès, A.Clairville, Darling).Tr.Perezoff,

"JS^r" FOLIES-BERGERE

AT V M13T K 8 h. 1/2. La Quaker Girl, opéru° UL 1 iVlrlA. (MmosO'Brien,Delysia,Paulette Toi si «q Duval et Lawler ; MM. Morton, aei.t.ent.'n.to A prancki FerrièreS, Mauville,

AT VIVf PT A Pré fils, Henri Léoni). Les dans. ULl liVli iA américainsClemonsetDean.etc.

M A "RTPIXTV ROBLEDILLO

MAltlulN 1 l'Homme qui viole

THÉÂTRE les lois de l'équilibre

(Chps-Elvséesl LES O'KABÉ - MAY SOUSA V ' TERESINA NEGRI

Téléph. Gut. 01.89. dans le Triomphe de Bacchus

nn i T » S1'1/2 : La D'moiselle de chc: Maxim's : OUAIJ A Girier, Renée Baltha, Serjius, Paul (T.Nord35.86) Villé, Jane Colombel, Fortugé, etc.

MOULIN ROUGE Madame Cantliaride

tant, à gd spect. 150 artistes, 100 danseuses, 500 cost.

iTrn * T T7\ 8 li. 1/2. - Non... Mais!..., revue LduALlll Régine Flory, Chevalier, Bordoni, (T. Nord 07.60) Mérindol,Raimu,Pascal,Périat,etc.

NOUVEAD-CIRQUEtous'&jS,

à 8 h. 1/2. - Attractions diverses. - Mercredis, jeudis, dimanches at fêtes, matinée à 2 h. l'2.

A « LUNE ROUSSE » (Téléph. Marc 07.48). (Direction BoNNAun-BLÈs). - 9 h. 1/2. - Tic perles.' Collier d'actualités, rev.; Cours d'Amour.

Hf A P m p^TY.Pont Aima (Tél.Sax.07.65).De iVlAuJLLrL/midi àmin.Ouv.pl'tslstemos.Nouv. attract.sens. Bal, skat. Ent. donn' droit àlattraot.

LRIAT TOIJ'IJ' (Wagram 99.46. Métro Mar- E (jULIorjlil beuf.) 38, av. Ch.-Elysées. Matinée à 2 h. 1/2 et soirée à 9 h., tous les jours.

T » YAT (T.Gut.68.07). MAYOL chante chez lui 1MA 1 UlJ t* les soirs à 10hl/2. jeud. ,dim. en mat.

SKATING RINK S'-DlDIER(Societé immobilière et sportive). 3séanc.pr jr : Mat. lOM^tentr.OfSO; pat.lr50); ap.-midi,de3hà6hl/2; soir.,9bàmin.entr. lt50;pat.2f).Qrch. 35mus. American Bar.6bowl.all.

1 T TT i VfDD il 50,r.deMalte (T. Roq.00.10). ALUAMDllAsM/2.MaxLinder,lesGraggs, Christy etWillis,JeanClermont,Tramel.Otto\iola.

GRANDS RITTI? * V17T CONCERT ET CINK- MAGASINS 1 / U r A I lllLl MATOGRAPHE. tsles jours,de 2h à 6» ,sauf le dim.Bur. Nomb. att"" 3.

Cirque MEDRANOs^oe^i^

Matinées les jeudis, dimanches et fêtes, à 2 h. 1/2.

A A TTAfAATT DALACK (HIPPODROME).

(jAUAlUA I "i ii" C/tc/i?/{T.Marc 16.73)8M,/2 Juve contreFantômas. Filmp-, phonosc. Gaumont.

THEATREGRKVIN, 10, à1 Montmartre. A3h et9": le Secret de Polichinelle. A 5h : Contre-Espion- nage et l'Epave. Faut. 2r, entrée du musée compr.

!VBARIN BAL(T.Cent.67.92).-Samedi prochain: Fête de nuit. Tous les soirs, troupe espagnole.

M. /TnTlTrnVTPanor. de Constantinople. gSEE(jrlrj V UN Pal*d*Mirages.Dans; lum.

RTATTD T?TT7'ÏJIÏ?T OuvtedelOhmat.àlanuit. rUUXl lilli ! tllLj l"ét. :REST'-BRAS'®.Dé- jeuners 4fetà la carte. Matin, au tbéât.dim. fêtes,3h.

JARDIN D'ACCLIMATATION. Ouvert t'les jours.

T TTTVT AI T) T/ Ouvert par tous les temps LUINAjAiuV de 1 h. a min. Attractions sensat. Entrée : 1 fr. donnant droit à 1 attraction.

NGH1EN. - Sources sulfureuses. Etablissement thermal. - Aujourd'hui : Werther.

Mardi : La Tosca.

AVIS nONDAlHS

Avis de Mariage

PUBLICATIONS du 21 septembre 1913 : On annonce le prochain mariage de : M. Xavier LE BOUCHER, comte d'Hérouville, attaché à la Banque de Paris. et dos Pays-Bas, lils du lieutenant-colonel marquis dllérouvilic et do la marquise née do Montroy, avec Mlle Thérèse JUGLAR ;

M. Charles DESROUSSKAUX DE MÉDBANO, lieute- nant au 30° régiment de dragons, avec Mlle Berthe BOPPAS-LARRIBB, fille du chef d'escadron ; M. Jean-Cu>i®T DES PESRUCHES, lieutenant- au

1er cuirassiers, avec Mlle Louise DE BUXEUIL DE ROUJOUX ;

M. Joseph OLLÉ-LAPRUNE, secrétaire d'ambas- sade, fils de madame née Saint-René-Taillan- dier, avec Mlle Alice- GAVOTY ;,

M. Louis COLLAS DE CHATBLPERRON, lieutenant au 27e dragons, fils de madame née de Barante, avec Mlle Germaine BARDAC, fille du banquier ;

M. Jean BAUDOUIN, commissionnaire en mar- chandises, av«c Mlle Antoinette ACOULON, fille de l'industriel, chevalier de la Légion d'honneur.

OFFICIERS IBHIISTÉRIELS

.4 ces annonces est appliqué . VT„ * un Tarif dégressif, dont les ^ prix diminuent en raison de t'imvorlance des ordres.

ADJUDICATIONS

Paris

VENTE au Palais, le 11 octobre 1913, à 2 heures.

RUE SGHEFFER, 5

Contenance : 1,252 m. Revenu brut : 8,055 francs. MISE A PRix 150,000 FRANCS

S'adresser à M" PEYROT, Léger, Cahon et Du- bail, avoués; Georges Morel d'Arleux et Amy, notaires à Paris.

IBAISOMS RECOMMANDÉES

Médecine, Pharmacie LBMEILLBUR TONIQUE est le VIN COCA MARIANI

HOTELS k PEHSIOHS DE FAMILLE BECOMMAIDÉS

SUISSE

T nPAPMnLAC Majeur> le GRAND HOTEL IJUUrllli\uDernrconfort.MeilIeiirpoint do séjour aux Lacs italiens. Prix modérés. Ouvertt'° l'année.

M A i\TTD I? TT Y CA HOTEL EXCELSIOR JVIUIM J illj U À 200 chambres et salons. Tout dernier confort. Pension depuis 10 francs.

FRANCE

Environs de Paris

S-CLOUD-MONTRETOUT 10, av. Magenta.

Tea-Garden, Hôtel-Restaurant, Chambres avec cabinet toilette, Eau chaude, Bains, Electricité, Chauflago central. Grand jardin, Cure d'air, Régime. Ouvert toute l'année. Téléphone 360.

EN FRANCE, les Annonces de Villes d'eaux, Hôtels et Casi- AVIS nos jouissent d'une très grande réduction pour un minimum do 15 insertions par mois.

VOYAGES ET EXCURSIONS

Chemins de fer

CHEMINS DE FER DE PARIS A LYON~ ET A LA MÉDITERRANÉE

TRAIN DE CHASSEURS ENTRE PARIS ET GIEN

LA Compagnie P. L. M. rappelle aux chasseurs que, pour faciliter leurs déplacements dans les régions du Gâtinais, de la Puisaye et du Sologne, elle met en marche un train ex- press (lrc classe et wagon-restaurant) qui circulera, pendant la durée do la chasse, les samedis et veilles do fêtes, de Paris à Gien ; les dimanches et fêtes, de Gien à Paris.

Départ de Paris, 19 h. 35; arrivée à Gien, 22 h. 15.

Départ de Gien, 19 h. 29 ; arrivée à Paris, 22 h. 10.

Ce train no prend pas de bagages enre- gistrés.

Paquebots

NORDDEUTSCHER LL0YD

BRÉSIL ET LA PLAT A

NOUVEAU SERVICE DE LUXE par les paquebots SIERRA-NEVADA

S1ERRA-CORDOBA

SIERRA-VENTANA

SIERRA-SAL TA DA

DÉPARTS

PAQUEBOTS DE BOULOGNE

Sierra-Nevada 2 octobre

Coburg 16 -

Sierra-Cordoba 30 -

POUR TOUS RENSEIGNEMENTS S'ADRESSER AU

NORDDEUTSCHER LLOYD

PARIS OFFICE 2, rue Scribe.

COURRIERS POSTAUX

COURRIERS à mettre à la poste demain mardi 23 septembre, pour les départs qui auront lieu mercredi 24 septembre (pour Marseille, poster le matin) :

De Marseille, par Charles-Roux (C. G. T.), pour Alger (rapide) -,

De Marseille, par Félix-Touache (C.N.M.), pour Tunis, Sousse, Monastir, Mehdia, Sfax, Ga- bès, Djerbah et Tripoli;

De Marseille, par Tell (C. N. M.), pour Oran, Beni-Saf, Nemours, Melilla, Tétouan, Gi- braltar et Tanger;

De Marseille, par paquebot de la C. P., pour Tanger, Casablanca, Mazagan, Saffl et Mo- gador (Gibraltar, Larache et Rabat, faculta- tifs) ;

De Marseille, par P.-R.-Luitpold (N.D.L.), pour Alexandrie ;

De Cherbourg, par K.-Cecilie (N. D- L.), ipour New-York, Etats-Unis, Canada, Saint-Pierre* et-Miquelon ;

De Cherbourg, par Olynivic (W. S. L.), pour New-York, Etats-Unis, Canada et Saint- Pierre-et-Miquelon ;

De Cherbourg, par Tagus (R. M. S. P.), pour Saint-Michel, La Barbade, Puerto-Columbia, Carthagène, Colon, la Jamaïquo et les An- tilles;

De Liverpool, par Virginian (A. R. M.); pouf Québec et Montréal ;

De Gênes (dép. 25), par Koningin-D.-N. (N.L.), pour Batavia, Padang, Samarang, Surabaya, Cheribon, Tegal, Pekalongan, Java, Ma- cassar, Palembang, Muntok, Ad.jeli, Pon- tianah, Bandiermassing, Tjitlatjap et îles Moluques ;

De Trieste (départ 26), par Helouan (L. A.), pour Brindisi ;

De Trieste (dép. 26), par Gastein (L. A.), pour Lo Pirée, Salonique et Constantinople.

(Navigazelte.)

RENSEIGNEMENTS UTILES

LA SAINTE DE DEMAIN : Sainte Thècle Mariages

NOBLE, TRÈS HAUT TITRE, 40 ans, bien, épouserait veuve 25 à 30 ans, grosse fortune. Ecrire LABBÉ, Iris-Club, 22, r. S'-Augustin, Paris. Tr. sérieux. Rien des agenc. Discrétion garantie.

A MARIER : D"",Orph.,V'«: 150,000' à3 millions. MmeBouviRR,54,r.Dunkerque(Patentée),30«ann

OFFRES ET DEMANDES D'EMPLOIS

Gens de Maison

ON demande femme de chambre sachant bien couture et service de table : bons gages. Inutile se présenter sans très sérieuses référen- ces verbales. De 11 h. à midi, 90, B4 Malcsherbes.

L'Imprimeur-Gérant : QUINTARD. Paris. - Imprimerie du Figaro, 26, rue Drouot. BROCHARDj maître imprimeur.