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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1913-03-08

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 08 mars 1913

Description : 1913/03/08 (Numéro 67).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k289881d

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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É..

SOMMAIRE

Le miroir du temps Gérard D'HouviLLE. La Vie de Paris L'emplacement d'un palais Jean Dares.

Le vote de l'accord franco-espagnol Ray- mond Recoul y. > Le Tricentenaire des Romanoff.

Les armements Les socialistes allemands. La Question d'Orient Vers la paix.

La nouvelle loi militaire A la Commission de la Chambre; A l'Hôtel de ville; La situation ,des. élèves des grandes écoles. AiPInstitiit Académie des inscriptions Ch. DAUZATS.

Le Monde religieux Le tricentenaire du couvent des Carmes JULIEN DE NARFON. La Vie 'artistique Arsène Alexandre. P,etite chronique des lettres Ph.-Em. GLASER. Courrier derla Bourse Armand Yvel.

r1

"1' 'ir'ir'du,T"'m:

C'est un petit miroir étroit et long la dorure de son cadre est éteinte une coquille '.effritée le surmonte et il semble s'égoutter d'elle comme une larme trouble. C'est un mélancolique petit miroir je l'aime.

Une forme vague est gravée sur sa glace ternie, Je n'ai jamais pu savoir ce que représentait cette apparence incertaine je crois que c'est un vieux reflet qui-s'est figé là quelque jour, il ya bien, bien des années. Peut-ètre aussi est-ce l'ombre d'une fumée ou d'un petit nuage; c'est une tache opaque et perlée dans le vague, le vide et la mort du miroir qui je l'ai voulu, ne reflète rien. .Je l'ai fait suspendre en face du jour, bien en haut du mur, pour qu'il ignore tout des objets, des fleurs, des livres, des visages. Il ne reflète plus, que le temps, le soleil ou l'ombre, les rayons bleus des jours purs ou les franges grises des ondées. Quand la neige lente ou la giboulée fantasque y enchevêtrent leurs mirages, la petite forme gravée prend l'aspect d'une Parque d'hiver, filant des écheyeaux pâles. Et, par ces jours de Éûars, dans mon miroir, la lumière jdyeusë y danse, légère et déjà verte, cd'irimë à travers les premiers bourgçons.

Mon miroir! il est plus désert qu'une source perdue car en elle peuvent vivre et s'agiter le fantôme des herbes ou des feuillages; la forme d'un oiseau peut s'y réfléchir; un furtif animal peut s y désaltérer, une passante s'y mirer, pendant une minute fugitive. Mon miroir, lui, ne sait plus rien des choses humaines; tour à tour le jour l'habite, où les ténèbres, et des lueurs y tremblent en feux follets aux heures des lampes. Sous sa coquille d'or, quand vient l'automne, il évoque les tristes pluies et les ramures desséchées; en hiver, il se congèle et se rétracte, là, tout en haut de la muraille, et il paraît plus étroit que d'habitude mais dans ces d'avant printemps je ne suis pas sûre qu'aux premiers soleils des matinées claires, il n'allonge pas imperceptiblement sa larme étirée et fondue. Mon miroir n'est presque plus un objet: à force de ne refléter que le temps, il appartient à la nature.

C'est en lui, quand je m'éveille, que mes yeux encore endormis vont cher- cher les promesses de la journée. Le soleil, à travers les volets et les rideaux légers, le crible de grains d'un or rose et il s'anime et brille de mille feux comme un diamant quand, par la fenêtre ouverte, pénètre le matin joyeux. Mais si le jour s'annonce morne et sombre, le miroir semble s'être refermé, retourné contre la muraille couleur d'étain, gris, plombé, il est plus mort qu'un coeur sans joie et, avant d'être réveillée tout à fait, je sais que le temps sera triste. Mon miroir aime la lune; elle le fait maléfique et glacé; sous la lueur qui lui parvient, aussi pure, aussi féerique que si elle n'avait pas coulé sur tous les vieux toits noirs, avant de venir fondre en lui sa nacre glauque,'le nocturne miroir s'éveille et vit; de sa mystérieuse profondeur monte un enchantement bizarre, et ces nuits-là, lorsque je ne puis dormir, mon miroir ressuscité me fait peur.

Les flambeaux du soir n'allument pas en lui de rêveries profondes; les lumières ne lui parviennent qu'affaiblies et morcelées la clarté se dissout dans son Onde insolite, inquiétante; mais si le jour n'est pas encore à son déclin et que Von ait quand même allumé les lumières, le miroir devient 'bleu, d'un bleu d'argent, d'un bleu de promesse et d'aube, comme s'il voulait me défendre contre la mélancolie du crépuscule et m'assurer qu'une fois de plus je connaîtrai un matin nouveau.

Je vous aime et pourtant j'ai peur de vous, ô mon miroir, mon miroir sans âme, qui ne connaissez pas mes yeux. J'ai:peur'de vous.de vousqui ne reflétez que le temps. l'implacable temps qui change et qui passe. J'ai peur de vous,miroir infl ni.miroir de ce qui n'est pas,miroir des heures toujours pareilles et jamais les mêmes, miroir de l'air et de l'azur, miroir du ciel et des ténèbres. J'ai peur de vous.Et cependant si je vous ai fait suspendre assez haut pour que ..vous ne rcflétiez rien, ni mon

image, ni mes objets, ni rien de ma vie, c'est que, lorsque je serai vieille je veux pouvoir regarder sans regret un miroir qui ne saura rien de moi. Vous me serez familier et je vous serai inconnue. D'inutiles regrets, des vains spectres ne me paraîtront pas errer dans votre trouble transparence. Comme aujourd'hui vous continuerez à ne connaître que le vent, les nuages, le soleil, la pluie, le matin, le soir. tout ce qui renaît et s'éteint, s'exalte et s'exténue, et toujours, inlassablement et sans tin, meurt et recommence. Ah combien mon corps périssable, mon visage qu'un jour "modifie, mon cœur palpitant, mon souffle qui vous ternit si peu, ah combien toute mon apparence passagère vous semblerait vague et fantomatique, incertaine et déjà prête à mourir, si je voulais me mirer dans votre eau morne et résignée, miroir, cher miroir qui semblez quelquefois vous creuser ainsi qu'une tombe, plus vide encore d'être si claire. miroir du temps et du néant.

Gérard d'Houville.

LA. VIE DE PARIS

L'Emplacement d'un Palais

,Le,projet.,d.'cl&ver au. quai de Passy, parmi les arbres des jardins en terrasse, un palais destiné aux expositions, a séduit bien des Parisiens. M. F. d'Andigné, le dévoué conseiller municipal du seizième arrondissement, à qui revient l'honneur de cette idée, a exposé dans le Figaro' les avantages pratiques d/un tel emplacement facilité d'accès, surface disponible, etc.

D'autre part, notre collaborateur M. Georges Cain, l'érudit amoureux de Paris et des beaux sites, dans un Coin de Paris > des plus intéressants et qu'on a lu récemment ici, a pris la> défense d'un joli paysage, « d'une haute futaie condamnée àmort que, seule, peut sauver une intelligente et prompte intervention. » Rien n'a été dit au point de vue strictement architectural. Et c'est combler une lacune que d'expliquer pourquoi nul endroit de Paris ne saurait mieux convenir à l'édification d'un nouveau palais.

Les terrains des hauteurs de Passy ont toujours été considérés comme les plus splendidement situés de la capitale. « Aucun autre ne se prêterait à une plus parfaite décoration », dit M. Georges Cain.

Napoléon ne voulait-il pas justement élever tout près de là le Palais du Roi de Rome? A l'Ecole des beaux-arts, s'il arrive que l'on donne aux élèves 4 étudier le projpt d'un P-alais pour le chef de l'Etat, ou à l'Usage des souverains étrangers, on ne manque jamais de .spécifier. la 'situation sur les ^terrains de Passy dominant 'le fleuve. La preuve n'est plus à faire de la valeur monumentale d'un tel emplacement, puisque professeurs et artistes sont tous ici d'accord.

Or, devra-t-on le laisser morceler? Faudra-t-il se résigner un jour, à voir la bande noire ravir au peuple de Paris ce jardin délicieux ? Ce serait, après les empiétements excessifs du Champ de Mars, un nouvel attentat à la beauté de Paris. Il ne sied pas qu'un pareil point de vue devienne l'apanage de quelques privilégiés. Et si du moins des arbres doivent tomber, qu'on nous évite les gratte-ciel.

On peut constater combien il est regrettable d'avoir laissé construire sur les terrains avoisinant directement le Trocadéro. Les immeubles qu'on y a campés sont peut-être en eux-mêmes de belle architecture, mais il faut convenir qu'ils s'assemblent le plus mal du monde. De très loin, on aperçoit l'enchevêtrement de leurs pignons disgracieux. Le Trocadéro en est tout humilié. Au contraire, rien n'accompagne mieux la large perspective d'un fleuve que les lignes allongées, fuyantes, horizontales d'un palais. Que l'on couvre de maisons de rapport l'emplacement de la manufacture des tabacs, cela est admissible pour donner de la vie à une avenue trop ombreuse. Mais empêchons l'accaparement au profit de la boite à loyer de la rive ensoleillée de notre Seine. Sauvons la merveilleuse terrasse. Que tous puissent y venir passer d'agréables instants en regardant scintiller l'eau. Protégeons l'esthétique, la grandeur de l'harmonieuse et naturelle trouée de Paris.

Les palais de la Ville bâtis au bord du fleuve sont les jalons de son histoire. La Grève, le Palais, c'est le moyen âge; le Louvre, la Renaissance les Tuileries, Louis XIV; la Concorde, Louis XV. Pourquoi fixer au Trocadéro la'limite extrême de cette longue suite d'architectures somptueuses ? D'ailleurs, iLest à remarquer qu'il n'existe pas un seul de ces édifices d'où la-vue de la Seine, par suite du niveau très élevé des quais, ait été convenablement ménagée. Il faut faire l'escalade du Trocadéro, accéder au promenoir circulaire pour pouvoir découvrir un mince filet miroitant. L'Hôtel de Ville est séparé du quai par son gracieux jardin. Le Louvre a toutes ses fenêtres bouchées par le plus prestigieux décor de la capitale. Les palais de la Concorde sont trop éloignés. Reste la terrasse des Tuileries, mais aucun motif ne nous mène jamais dans ce coin du jardin. Il faut être un poète pour y venir rêver. ̃ Donc, s'il reste en bordure de la Seine un espace non encore loti, un lieu que n'occupent pas encore ces boites à loyer qui seront toujours informes parce qu'elles n'ont aucune dimension dominante, ces compositions architecturales qui ne sont ni montantes ni fuyantes, j mais carrées, c'est-à-dire sans expression (lais- sons les Allemands abuser des proportions du carré, par quoi ils rendent funéraire tout ce qu'ils construisent), s'il reste un tel espace, qu'on le sauve. S'il y a un site à épargner, s'il y a un palais à construire, tous les Parisiens s'uniront dans l'espoir de voir ce site conservé à la jouissance de tous et ce palais, bâti à la place il doit être le mieux mis en valeur et le plus sûrement, contribuer à l'embellissement de la capitale. Quand une ville a la chance d'être traversée par un fleuve, cet emplacement est sur ses rives, car c'est le seul qui offre au regard un recul suffisant dans trois sens à la fois. Cet espace, nous le possédons utilisons-le. Que la superposition de terrasses" en majestueux

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rubans, que la noble or.l .lance d'une longue façade voilée de verdure, par la fuite de 'ouï lignes et prolongeant ia perspective, étendent; toujours plus loin dans le sens de la coulée" du fleuve la forme monumentale de Paris. Un palais, même raté, et pourquoi le; serait-il? en cet endroit vaudra, par l'expression de sa masse, toujours mille fois mieux que le chaos de ces modernes immeubles parisiens qui se bousculent, se toisent et ne fraternisent jamais.

Jean Darès.

Échos

Xa Température

La pluie qu'on redoutait a fait son apparition. Elle est tombée hier matin, de neuf. heures et demie à onze heures et demie. Mais pas très forte heureusement. Seulement le ciel est resté couvert, le vent souffle du sud-ouest et le baromètre est tombé à 766"™, ce qui n'est pas rassurant! Quant à la température, elle continue à être très douce io° le matin, 130 l'après-midi.

"Le vent est fort du sud-ouest au. pas de Calais, faible en Gascogne et sur la Méditerranée.

Départements, le matin, au-dessus de \êro 4° à Bordeaux et à Lyon 5? à Limoges-; 70 à Toulouse 8° a 'Dunkerque, à Boulogne, à Brest, .à*. Roohefort, à Besançon, à €fltte,.>. Marseille et à Biarritz q" à Cherbourg et à Perpignan 10° à Nancy n° à Alger. En France, la température va rester assez élevée, surtout dans le Nord où dès pluies sont probables.

(La température du 7 mars 191 était, à Paris le matin, 5°, le soir, n°. Baromètre 758mm 6. Ciel gris.)

Monte-Carlo. Température prise sur la terrasse du Casino de Monte-Carlo à dix heures du matin, 1$° à midi, ̃ 20°. Temps beau.

Du New York Herald

A New-York Beau. Température max., 4°4; min., 8°2. Vent nord-ouest. A Londres Couvert. Température max., io°5; min., 7"7. Vent nord-ouest. A Berlin Température (à midi) 120.

Les Courses

Aujourd'hui, à s heures, Courses à Enghien. Gagnants du Figaro Prix du Ponthieu Pièce d'Or; Maman Colibri.

Prix de la Somme Libretto II Kurwenal. Prixde la Candie Le Thorion Reporter. Prix du Boulonnais Nérestan Le Sopha.

Prix de la Picardie Le Matjfan LePotache.

Prix du- Pas-de-Calais Ecurie Kohler;

~'f/.e~ ~tï.Ca~:s Ecurie, Kohier;

EÈwanok. _"•

T.ao~

A Travers Paris

M. Winston Churchill à laChambre. M. Winston Churchill, le premier lord de l'amirauté anglaise, guidé par M. Jules Roche, est venu hier à la Chambre, où il s'est entretenu avec M. Briand, président du Conseil.

Le ministre anglais, après avoir visité la bibliothèque et les services de la Chambre, a assisté à une partie de la séance dans la tribune du président de la Chambre. ̃ ̃

Retour de Rome.

De grandes caisses arrivent passage Stanislas à l'atelier de M. Carolus-Duran. Elles viennent de Rome. Elles renferment des tableaux, ceux que le maître avait emportés là-bas et ceux qu'il y a faits ou ébauchés.

M. Carolus-Duran, dont si souvent, depuis plusieurs mois, on annonça et démentit la retraite, quitte-t-il décidément la Villa Médicis ? '?

Nous avons vu le maître, hier matin, dans l'éblouissant décor de ses œuvres revenues, entre la fameuse Amazone ctë" 1873, Y Andromède 'et un portrait ina- chevé de sa petite-fille.

Sans hésitation, M. Carolus-Duran a répondu à notre question

Oui, c'est décidé. J'ai envoyé ma démission au ministre. Je retournerai à Rome la semaine prochaine. J'y serai encore en mai, pour recevoir, à l'expo-, '1 sition des pensionnaires de la Villa Médi- cis, le roi et la reine d'Italie qui chaque année nous font l'honneur de leur visite. Et puis, je reviendrai, et cette fois, définitivement.

Quel sera le successeur à Rome de M. Carolus-Duran ?

On a prononcé plusieurs noms. Entre autres celui de M. Albert Besnard. M. Carolus-Duran a répété ces noms devant nous, et il s'est arrêté à ce dernier Besnard, a-t-il dit, est un artiste très instruit et d'une grande intelligence. L'autorité de son œuvre, le prestige de son admirable talent ne se discutent pas. Il a l'éducation et la maîtrise qui peuvent exercer sur les pensionnaires la plus heureuse influence. On ne sauraitfaire un meilleur choix.

C'est à l'Académie des beaux-arts qu'il l appartiendra de proposer au ministre de l'instruction publique le, successeur de M. Carolus-Duran à Rome.

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-0.<:><>-0-

Vous êtes orfèvres.

M. Guisth'au présidait, hier soir, avec son ordinaire bonne grâce, le banquet de la Chambre syndicale des débitants de vins de la Seine.

Comment une corporation ne profiterait-elle pas de la présence d'un ministre du commerce et de l'industrie pour lui présenter, inter pocula, ses doléances ? '?

Or, il existe un projet qui préoccupe beaucoup le syndicat des marchands de vins, c'est le projet de limiter législativement le nombre des débits de boissons. Crainte légitime Le président du syndicat s'est donc fait, tout naturellement, l'interprète des inquiétudes de ses confrères, et, pour rassurer le ministre, il a cru pouvoir lui affirmer qu' « à auciine époque (?) la diminution du nom-

bre des débits de boissons n'avait étér n iyie d'un abaissement de la consomma-

tion de l'alcool.

De cette affirmation se dégage du moins, pour tous ceux qui sont partisans de la limitation, une certitude :} c'est que l'honorable orateur qui tenait' ces propos n'a jamais voyagé au Danemark, ni en Suède, ni en Norvège. Il y aurait vu s'il est impossible, comme il le croit, de guérir un peuple de l'alcoolisme au moyen d'une loi bien faite, et de bons règlements. Sans doute il' y a eu en Scandinavie beaucoup de marchands de boissons lésés par ces règlements et par cette loi. Les gouvernements ont eu le courage de passer outfe. Les Parlements aussi. Et c'a été le "salijft de ces trois pays.

i

La circulation dans -les'- Champs-Elysées. •̃ ̃

Nous, annoncions ces jours derniers que la commission municipale, désireuse, de -se rendre compte des améliorations à apporter à la circulation dans les Champs-Elysées, se transporterait sur les lieux. La visite a eu lieu hier. Une 'décision de principe a été prise. Les A'oiture.s automobiles continueront "a. emprunter le milieu de l'avenue et!à passer sur toute la longueur de pro-

pienade," entre les -refuges qui existent

-ci. sfejffifi't vis-à-vis. Les voitures à che-

vaux •longeront toujours les tfdttoirs, de

droite et de gauche.

Mais on va construire à tous les endroits de l'avenue où deux refuges se font face, un troisième refuge entre ces deux-là. Point de candélabres, afin, de ne pas détruire la perspective de l'Arc de triomphe.

Les voitures automobiles passeront les unes à la droite du refuge central et les autres à gauche. U

INSTANTANÉ

Le docteur MOUTIER

Sa croix a réjouir beaucoup de gens, et bien des « rescapés » car si l'homme tient à la vie, il doit avoir quelque gré à celui qui l'y a maintenu en dépit des assauts de la mort.

Le docteur Moutier, en effet, n'est pas de ceux qui « guérissent > il est de ceux qui e sauvent Elève illustre de d'Arsonval dont il a, le premier, su apprécier les découvertes et appliquer les méthodes, il a institué, à l'aide des courants à haute fréquence de l'illustre physiologiste, une technique d'une merveilleuse sûreté et il a installé une véritable usine électrique dans §q», cabinet de la rue Godot» dé-M^-uroi. iSràce a cette technique; l'artériosclérose, l'hypertension artérielle, qui font tant de victimes parmi les gens mûrs et âgés, sont vaincues quelques minutes passées dans la « cage à à haute tension suffisent à ramener la tension artérielle à la valeur qu'elle doit avoir normalement. Rien qu'à l'Académie des sciences, nombreux sont ceux qui doivent au docteur Moutier la conservation de leurs forces et même de leur vie.

C'est à l'hôpital B'oucicaut que le docteur Moutier a pu faire et poursuivre ses recherches, grâce à la bienveillante hospitalité que lui a donnée, dans son service, le docteur Letulle, grâce également aux libéralités d'un de ses malades reconnaissant, qui a mis à sa disposition une installation électrique. Ce savant– qui est un modeste, par surcrpit a, d'ailleurs, de qui tenir il est le fils d'un autre savant, le physicien J. Moutier, à qui des générations de polytechniciens doivent leur connaissance de la physique dont il a contribué à rénover l'enseignement. Le docteur Moutier est âgé de cinquante ans à peine; c'est dire qu'il a encore, devant lui, de nombreux maux àsoulageret de nombreux « sauvetages à faire.

Un charmant souvenir de la ComédieFrançaise à Versailles, de \la ComédieFrançaise de 1855.

C'est un tableau de Faustin Besson, peintre peu célèbre à la vérité, mais qui eût mérité de l'ètre et qu'appréciait grandement un homme de goût incontesté Arsène Houssaye.

C'est à la demande de ce dernier que Faustin Besson fit le joli tableau qui, de Saint-Pétersbourg où l'admirait tout récemment, le Tsar, vient d'arriver à Versailles.

On y voit.Rachel, Augustine et Madeleine Brohan, Mme Favart, toutes les sociétaires d'il y a soixante ans, les unes en costumes de théâtre, les autres en toilettes de ville, toutes groupées en un arrangement gracieux dans un parc figuré par un décor de théâtre.

L'évocation est exquise. On pourra voir désormais cette charmante toile dans les nouvelles salles historiques consacrées au règne de Napoléon III.

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Pendules d'Etat.

Il en est de magnifiques, qui «résistent au cours des siècles et troublent vaillamment la somnolence des salons ministériels. Parfois elles y ont du mérite, pour avoir subi de rudes atteintes, et si M. lis garde des sceaux Barthôû s'amuhuil à examiner celle'qui orne son salon d'attente, sous les yeux attristés de trois chanceliers de France, il y pourrait lire cette inscription vengeresse « Que de minutes perdues ».

Un autre cartel de la chancellerie porte en ses flancs la trace de plus nobles mécomptes. Il est né au dix-huitième siècle chez un horloger du Roi dont l'art subtil et loyaliste s'était plu à en orner l'aiguille d'une fleur de lis. Survint la Révolution. Danton prit la suite du chancelier d'Aguesseau, mais' l'horloger de la Couronne devenu l'horloger de la nation continua à ve-. nir à l'heure dite remonter ses pendules. C'est ainsi qu'un jour il trouva brisée, par un sous-ordre' imbécile, la petite fleur de lis que si souvent il avait maniée.. -̃•

Et le brave homme, pour venger sa pendule et son Roi, eut cette idée de-

graver sur un ressort ces mots Vandglisée par Danton.

-On" peut les y-lire encore aujourd'hui.

o-

PETITES HISTOIRES ,'1,

On lit, aux « Mondanités » d'un journal. disons de banlieue

« Mme X. femme dit docteur en droit, vient de donner le jour à un fils. >

Cette désignation de titre nous rappelle l'anecdote qu'aimait à conter le regretté Gustave Larroumet.

Il venait de quitter la direction des beauxarts et avait été invité par un des comités de l'Alliance française à aller donner des conférences à Copenhague.

Le Danemark est un pays où l'on a le respect des titres et où il ne semble pas comique du tout de voir un honnête homme se prévaloir, dans la vie courante,'de celui de docteur leu droit. On se contente même de moins que cela, le cas échéant, et Gustave Larroumet l'eut vite constaté..11 avait .lié connaissance, sur le petit paquebot qui fait le service de Kiel à Korsoar, avec un fonctionnaire de haut rang qu'entouraient quelques-uns de 'ses compatriotes.

Ceux-ci ayant exprimé, au.cours de la traversée,' le désir d'être présentés au conférencier français, le haut fonctionnaire fait, part dé ce désir Gustave Larrbumet qui, tout "de suite, avec sa bonne grâce coutumière, se rapproche du groupe. Et les présentations commencent

Monsieur te juge Un ici. Monsieur le 'colonel A' Monsieur le professeur honoraire B. Monsieur le banquier L.

Tous avaient un titre, sauf un voyageur, obscur petit rentier de Copenhague et qui avouait, à l'oreille du fonctionnaire, n'être, rien du tout. Alors celui-ci, très cérémonieusement

Monsieur le passager de irc classe Petersen.

-<)oc=--

Hors Paris

Anniversaire.

C'est dans l'intimité que la reine Alexandra a célébré hier, à Londres, le* cinquantième anniversaire de son arrivée en Angleterre.

La Reine douairière avait exprimé le désir que la commémoration de ce jour inoubliable ne donnât lieu à aucune fête l publique. La municipalité de Londres a tenu cependant à présenter à la Reinemère une adresse de félicitations. Le lord-maire et une députation des élus de la capitale se sont rendus hier matin à Marlborough house et ont présenté à leur ancienne souveraine une adresse respectueuse des corporations de ,e

.la .Cité.

La reine Alexandra tes a remerciés en quelques paroles émues.

La diplomatie américaine. '1

Le retour au pouvoir, avec le docteur Wilson, du parti démocrate, va provoquer un remaniement presque complet du haut personnel des ambassades et des légations des Etats-Unis, et une dépêche annonçait même hier que, à l'encontre de nos espérances, cette hécatombe n'épargnerait pas M. Herrick, le très distingué représentant de la grande République à Paris.

Les Etats-Unis n'ont pas, à proprement parler, de personnel diplomatique, et les chefs de mission, du moins, n'ap- partiennent presque jamais à la carrière pendant de longues années, à chaque renouvellement présidentiel, toutes les ambassades et légations changeaient de titulaires. C'était un moyen, pour le nouvel élu, de récompenser des concours dont la rémunération ne pou- vait être trouvée dans les fonctions, dont quelques-unes largement rétribuées, dont dispose le pouvoir exécutif et dont l'une des plus recherchées parce que peu absorbante et très lucrative était la direction du service du recensement. Mais le gouvernement.de Washington s'était, depuis assez longtemps, rendu compte des inconvénients de ce système et les derniers renouvellements présidentiels, qui laissèrent d'ailleurs le pouvoir aux mains du parti républicain, n'avaient pas provoqué de grands mouvements diplomatiques.

Il n'en va pas de même cette fois. Les démocrates reviennent au pouvoir après en avoir été exclus pendant seize ans depuis la présidence de M. Grover Cleveland. Ilsen veulent profiter.

Mais on peut être tranquille ce ne sera pas seulement le favoritisme qui guidera' les choix de M. Wilson et de M. Bryan, son ministre d'Etat; vous verrez qu'ils désigneront des right men pour les right places. ;-•̃̃̃•,̃

De Madrid ̃̃̃

« Cette entreprise colossale qui a nom le «^Palace Hôtel de Madrid justifie une fois de plus le fameux adage «la fortune sourit aux audacieux ». Cet édifice monumental construit sur une immense superficie de 8,000 mètres carrés et qui ne comprend pas moins de 800 chambres luxueuses, pourvues chacune d'une salle de bain, qui possède en outre un hall gigantesque,- une salle de billards unique au monde où s'alignent aisément 55 billards, regorge erreïîet de touristes et d'étrangers. Et quel est le palais qui puisse, "comme lui, offrir à ses hôtes des chambres à partir de 7 fr. 50 ? » »

Nouvelles à la Main

A la caserne.

Vous savez que le ministre de la guerre a décidé la suppression de l'uniforme réséda.

En voilà un qui n'aura pas connu le service de deux ans

A table.

Jolies assiettes. Il y a longtemps que tu as ce service-là? T Trois ans.

L'invité, machinalement

Bravo.

> ̃-• Le. Masque de. Fer»

LE VOTE

..f flcI~ aë,

UAGCORO FRANCO-ESPAGNOL

La Chambre vient de ratifier l'accord franco-espagnol relatif au Maroc. C'est de quoi il convient de se réjouir pleine-

ment.

Elle a entendu un excellent discours de M. Noulens, le distingué, rapporteur du projet, et un exposé tout à fait re-. marquable de M. Jonnart, ministre des, affaires étrangères, qui a, de la façon la, plus heureuse et la plus nette, marqué les traits essentiels de l'accord et résumé vigoureusement les principaux aspects de la question. Cet exposé sobre et précis, plein d'aperçus profonds et fait avec autant d'autorité que de mesure, a. produit la plus vive impression sur Chambre, qui l'a souligné d'applaudissements répétés. C'est un très brillant succès pour les débuts du ministre des affaires étrangères au Parlement. Les négociations qui aboutirent à. ce iràrté furent, on s'en souvient, pàrticu- lièrement longues et difficiles., Il était impossible qu'il en fût autrement, LJac-' cord franco-espagnol, de i904, quand il fallut l'adapter ait Maroc de iQliv.s&'V trouva singulièrement loin des réalité^ géographiques, économiques et politi-V ques. Que do temps, que de mal poui1 l'en rapprocher! Depuis 1904, il y avait eu l'intervention allemande etla Conférence d'Algésiras, l'occupation par la France de Casablanca et de la Chaouia, l'expédition de Fez, la prise de possession par l'Espagne d'une partie de sa zone, une nouvelle intervention allemande et- le traité franco-allemand de 1911, qui nous laissait au Maroc une liberté d'action presque complète moyennant de çros sacrifices congolais. De tous ces évene-. ments que l'accord de 1904 ne prévoyait et ne pouvait pas prévoir, il était cependant nécessaire de tenir compte.

C'est ce travail de mise au point, d'adaptation et de revision que les cabinets de Madrid et de Paris accomplirent l'année dernière. Il y eut certes quelques tiraillements, quelques moments difficilés. Mais la bonne volonté, le désir d'arriver à un heureux résultat étaient les mêmes de part et d'autre. Cet heureux résultat a été atteint et c'est tant mieux pour les relations amicales des deux pays.

Entre les deux, la question du Maroc ne peut plus être, ne doit plus être la moindre cause de division. Ils ont, l'un ,et l'autre, dans ce pays, une grande et j. noble tâche à remplir l'Empire cherifi en est assez vaste pour leur activité respective.

Dans ce pacte qui fonde leur collaboration marocaine, Espagnols et Français se sont fait des concessions réciproques. Ils ont volontairement négligé tout ce qui pouvait les opposer, pour ne penser qu'aux raisons extrêmement fortes qui leur commandaient de rester unis. Ces raisons-là ne sont pas seulement marocaines, mais aussi européennes. On commence à s'en rendre compte à Madrid et à Paris, sans oublier Londres, qui a joué et qui jouera dans le développement de cette cordialité francoespagnole un rôle prédominant.

Voici que justement, le nouvel ambassadeur d'Espagne en France, M. de Villa ` Urrutia, dont la nomination, bien qu'elle ne soit pas encore officielle, semble néanmoins devoir être tenue pour cer- taine, quitte son poste de Londres pour venir à Paris. Il a on ne peut plus brillamment réussi en Angleterre; nul doute qu'il ne réussisse tout aussi brillamment chez nous.

Il ne saurait arriver à un moment plus favorable. Le temps des difficultés, si légères soient-elles, est passé, Les deux nations voisines qui ont tant d'intérêts communs ne demandent qu'à resserrer» de plus en plus ces intérêts

r n ̃ Raymond Recouly.

A LA CHAMBRE

Le vendredi est le jour des interpellations mais le traité franco-espagnol avait droit à un tour de faveur. On l'a discuté dans la séance de l'après-midi. M. Dubarle, député de l'Isère, a exposé la situation que les conventions successives de la France avec l'Angleterre, avec l'Allemagne et, en dernier lieu, avec l'Espagne, nous ont faite au Maroc. Il s'est montré très optimiste. « En vertu du nouveau traité, l'Espagne, ainsi qu'on l'a dit, de sous-locataire devient locataire principal et la France, pour la nécessité de son protectorat, acquiert certains territoires. En somme, les deux pays se sont fait librement des concessions à peu près égales ».

L'orateur espère que la question de Tanger, c'est-à-dire de la zone internationale sera bientôt tranchée et M. Jonnart, ministre des affaires étrangères, confirme cette espérance.

Il importe, continue M. Dubarle, que les efforts de nos nationaux au Maroc soient encouragés et soutenus. L'abus intolérable des protégés doit disparaître sans retour et la suppression des capitulations s'impose également; après quoi, il nous faudra pratiquer une politique indigène bien définie. Nous devons coopérer avec l'Espagne à une œuvre de civilisation, en commençant par diriger notre émigration vers le Maroc. M. Charles Benoist pense, comme M. Dubarle, que nos négociateurs ont tiré le meilleur parti possible de la situation. Selon lui, la nouvelle délimitation entre les possessions françaises eL les possessions espagnoles est beaucoup plus précise que l'ancienne. Il ajoute que le paragraphe 3 de l'article 2 de la convention nous donne maintenant une frontière facile à garder. D'un autre côte, 1 le territoire espagnol, n'est coupé, eu