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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1912-11-04

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 04 novembre 1912

Description : 1912/11/04 (Numéro 309).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k289756z

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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SOMMAIRE

^»_

Courriel- de Paris ."Alfred Capes.

La guerre balkanique et la politique de la France Raymond Recouly. Y..

La guerre Vers la prochaine bataille Prise de Prevesa DE BEYRE. L'entrée à Uskub Gaston Gravier.

Dessin La Turquie parlementaire Forain. A Auteuil Régina.

Au College de France Noces d'argent de 31. Cagnat Ch. Dauzatz.

Le banquet de l'aéronautique: Frantz-Reichel. Les nouveaux décorés .• Jean-Louis.

La situation du marché de Paris Armand Yvel. La Mode aux courses Ghenya.

Les concerts Robert Brussel. ••

La Vie littéraire Francis Ghevassu.

COURRIER DE PARIS

Nous avons dépassé, je crois, la période où nous nous plaisions à supprimer et à détruire, et nous voici dans celle où nous allons essayer de rétablir. Ainsi nous aurons vu à l'œuvre dans un bref espace de temps les deux grands instincts français, l'instinct révolutionnaire et le conservateur. 'Ils nous dominent alternativement non seulement comme nation, mais encore comme individus. Par exemple, les anarchistes adorent placer de l'argent à la Caisse d'épargne, et vous savez que certains conservateurs ne reculeraient devant aucun désordre pour assurer la tranquillité publique. En somme, nous démolissons avec entrain, en gardant toujours à notre insu l'arrière-pensée de reconstruire, et c'est ce qui. explique la réapparition soudaine, à chaque instant, de tant de choses, modes, idées, et même institutions, que l'on croyait à jamais disparues de chez nous.

La question du rétablissement de la- censure qui vient de se poser à nouveau, est,un phénomène de ce genre. Qui eût prédit qu'on parlerait encore de la censure en France ? Sa suppression avait paru un magnifique effort de l'esprit de liberté. Quelques années à peine se sont écoulées et nous réfléchissons l'instinct de conservation réagit à son tour. Elle va loin cette question de la censure et se rattache à bien des problèmes d'aujourd'hui. Examinons -la sous .les deux aspects qu'elle présente.. suivant qu'on la considère- du côté du public pu

..âtt.côté.,deréc.rjvain.

..Lorsqu'on décréta l'abolition de 'ilft

censure, on n'eut pas l'intention, il faut être juste, d'encourager la pornographie, la diffamation, la grossièreté. La thèse générale fut que les spectateurs feraient •eux-mêmes leur police et ne toléreraient point les excès. Or, l'expérience démontre clairement que c'est le contraire qui se produit. Des gens assemblés dans une salle de spectacle et qui sont venus pour se distraire ont une tolérance illimitée. Ils acceptent exactement tout et sans l'ombre de protestation. Ils prennent ce qu'on leur donne. Au commencement de la soirée, ils murmurent « C'est raide »; à la fin ils sont ravis et le lendemain ils en demandent le double c'est la progression à laquelle nous assistons. Des bourgeois qui, individuellement, sont raisonnables et propres, deviennent, à l'état de spectateurs, incapables de toute délicatesse. Ils s'amusent en public, sous l'excitation de lamusique. de la lu-,mière, des artistes, de choses dont en famille ils seraient indignés. Personne ne conteste cette situation, et il n'y a d'ailleurs qu'à traverser nos endroits de plaisir (je, sais faire les exceptions qui conviennent)-. ̃̃'••

Nous constatons donc à la fois un accroissement d'énergie, d'instruction, de valeur morale chez l'individu et une perversion du goût chez la collectivité. Ce serait une contradiction bien étrange si nous ne remarquions pas que l'individu est encore, malgré tout, assez solidement encadré et soumis à de vieilles règles de conduite, tandis que la foule, quelle qu'elle soit, et où qu'elle soit, au théâtre, dans la rue, dans une réunion électorale, sait désormais qu'elle ne dépend plus que d'elle-même et a des mœurs de souveraine absolue. On lui a tellement répété qu'elle était la source du droit et de la justice et que ses décisions étaient sans appel

Quoi d'étonnant, par conséquent, si elle est à la merci des flatteurs et de la surenchère, dans ses appétits aussi bien que dans ses distractions? Quoi d'étonnant, si le goût public s'épaissit au lieu de s'affiner?

Jusqu'à quel point peut-on agir sur lui et lui imposer une direction? C'est un des gros problèmes contemporains. Peut-on tricher la foule pour ainsi dire et la conduire en ayant l'air de lui obéir? En nous bornant au théâtre, la réponse n'.est pas douteuse. Une masse de spectateurs, dans cet état particulier, est essentiellement malléable, si on a soin de ne pas la heurter de front brusquement. Alors, elle s'adapte d'une façon presque instantanée aux conditions de la scène elle est le liquide qui prend la forme du vase. Elégante ou vulgaire, cette forme, pendant trois ou- quatre heures, devient la sienne; et quand elle l'a dépouillée, il lui en reste encore le frôlement. Frôlement, c'est-à-dire impression légère de bienêtre ou de malaise, de bon sens ou de sottise qui persiste au delà de la soirée et va en s'atténuant d'heure en heure. C'est la limite de l'influence du théâtre sur les mœurs. Sans être profonde, cette influence est réelle; et on doit y avoir d'autant plus garde qu'elle s'exerce avec autrement de force dans le mal que dans le bien. Un tableau grossier provoquera, en, effet, chez les spectateurs, plus de sensations malsaines et de dégradation qu'une œuvre noble et hardie le fera de générosité. Telle est, hélas, notre na-

ture, qu'il est plus aisé de créer méthodiquement un malfaiteur qu'un héros. La surveillance du théâtre dans toutes ses manifestations est donc une précaution légitime de la société. Qu'on ait pris autrefois cette précaution avec maladresse et brutalité, on se le rappelle; et que les écrivains se soient crus délivrés de leurs chaînes en voyant supprimer la censure, on le conçoit parfaitement. En ces temps lointains, la liberté d'écrire n'avait pas fait ses preuves et nous ignorions encore ce qu'elle contenait de tyrannies nouvelles et de désordres. Certes, le vaste champ de la pornographie nous est ouvert et tout le monde a le droit de faire chanter des chansons obscènes par des femmes légèrement vêtues de deux boucles d'oreilles mais si nous avions le talent, ce n'est pas la censure qui nous empêcherait de faire jouer Tartuffe et le Mariage de Figaro ou de. publier Candide. Ce seraient les salons, la politique, toute l'intrigue mondaine et littéraire; ce seraient les mœurs et les coutumes engendrées précisément par la liberté. 0 liberté, tu es passionnante à conquérir comme une maîtresse, après quoi tu as les mêmes inconvénients

De jour en jour, les écrivains et les artistes se livrent à ces réflexions. Ils se demandent s'ils n'ont pas été dupes de cette formule magique de la liberté de l'art, et si, pour avoir été moins libres qu'eux, Shakespeare et Molière, Descartes et Voltaire, n'ont pas trouvé finalement le moyen de dire à peu près ce qu'ils pensaient. Et Galilée lui-même s'en est admirablement tiré.

Admettons, si nous tenons toujours à cette fiction, que l'art est libre. Mais avouons-nous courageusementqueles artistes ne le, sont pas et n'ont, pas intérêt à l'être trop. Il n'y. a pas d'art sans civilisation ni sans goût, et, par suite, sans contrainte et sans choix. Il n'y a pas d'art dans une atmosphère lourde et sous les regards d'un public barbare. Tout ce. qui allégerait l'une, tout ce qui préserverait l'autre de la décadence et du mauvais goût favoriserait les écrivains.

Une censure composée d'amateurs polis et lettrés, à l'abri des coteries, dépourvus de la morgue officielle et opérant en pleine lumière et non dans la poussière des bureaux, pourrait jouer dans cette besogne un rôle capital. Le rétablissement de la censure? Non, décidément, c'est un vilain mot Mais la création d'une sorte de conseil de surveillance, qui aurait pour mission d'empêcher le plaisir de tomber trop bas et même d'en élev-er peu à peu la qualité. La foule subirait sans s'en apercevoir cette discipline discrète, et quant aux écrivains et aux artistes, ce qu'ils y perdraient en liberté, ils le regagneraient vite par la finesse du public à les comprendre, et par l'approbation d'une élite de plus en plus nombreuse.

Alfred Capus.

Echos

X* Tempérmtnra

Pendant la matinée d'hier un brouillard assez épais s'étendait sur la région parisienne. Il fut d'assez courte durée. Vers neuf heures le soleil apparut, dissipa la brume, nous laissant en échange une belle journée, dont les nombreux promeneurs du dimanche ont largement profiter, sans doute.

Le temps est donc très beau, mais la température continue à baisser. Hier, à Paris, le thermomètre marquait 2° au-dessus de o° le matin et o,° l'après-midi, avec une à pression barométrique à peu près stationnaire à J7imm2. Cependant, la pression s'abaisse sur 1 ouest de l'Europe.

Des pluies sont tombées sur la moitié nord du continent, et l'on signale des neiges sur l'Europe centrale. En France, le temps a été généralement beau à souhait, mais sur tout la continent la température a baissé. On notait, hier matin i" à Nantes 2° à Marseille; i8° à Alger. Au-dessous de zéro i° à Lyon, à Clermont-Ferrand et au pic du Midi, et 70 au puy de Dôme.

En France, un temps beau est probable avec température assez basse.

(La température du 3 novembre 1911 était, à Paris i° au-dessus le matin et 8" l'aprèsmidi baromètre 766" Epais brouillard.) Du New York Herald

A New-York: Beau. Température max., 7°2; min., i?i vent nord. A- Londres Beau. Température mas., 7°2; min., o"5. A Berlin: Beau. Température (à midi) 6°.

Les Courses

Aujourd'hui, à i heure 3o, Courses à Saint-Cloud. Gagnants du Figaro Prix du Fort Dorade; Tibériadé.

Prix des Sentiers Jean Pierre; Fairy Dale. Prix de Fontcnay-le-Fhury Gysy; Maléfice. Prix de Flins Rosimond Avoca.

Prix des Orchidées Pervenche III Le Cid in;

Prix du Viaduc Radis Blanc Euryanthe.

--<:>00--

A Travers Paris

L'instituteur rebelle.

Les condamnations récemment prononcées contre un certain nombre de leurs chefs ne semblent pas avoir découragé le zèle malsain des syndicalistes de l'Ecole.

Non seulement ces étranges fonctionnaires continuent de s'entretenir dans le mépris de la discipline et des règlements qu'ils s'engageaient implicitement à respecter cependant, dès l'instant où ils acceptaient de servir l'Etat; mais ils ont organisé la rébellion autour d'eux. Ils ont fondé un journal qu'ils appellent l'Ecole émancipée

Et ceci déjà est un extraordinaire signe des temps. Mais il y a quelque chose de mieux que l'état d'esprit du maître d'école qui emploie ses loisirs à faire de la politiq;u« réi?Q4%ài«E8i^re'iii f » L'état d'es-

prit du radical que cette politique épouvante, et qui n'hésite pas (ainsi que le faisait hier, M. Dumont, l'une des soin* mités du parti), à déclarer dans son journal, que le « syndicalisme intégral n, auquel certains instituteurs adhèrent si imprudemment, est « un défi à la nation », une « gageure contre le sens commun ».

C'est entendu, et nous sommes tous de cet avis. Mais comment les radicaux ne comprennent-ils pas que leur politique a été, en quelque façon, depuis vingt-cinq ans, l'œuf d'où la politique révolutionnaire est sortie? que, s'il y a des fonctionnaires indisciplinés, c'est qu'il y a eu 'avant eux un radicalisme indulgent à toutes les rébellions, à tous les désordres; un parti qui affectait de combattre la révolution, mais qui ne faisait pas autre chose que d'y préparer les esprits graduellement, par étapes, et,,si l'on peut dire, en douceur? Mais il est vrai que le jour où les radicaux consentiraient à comprendre ces choses, il n'y aurait plus de radicalisme; et l'on conçoit qu'une telle idée, les radicaux ne la puissent supporter

Un privilégié

Alors que tous les autres correspondants de guerre qui se trouveiit du côté bulgare gémissent et se lamentent, fort loin, à des distances invraisemblables de la guerre, dans l'impossibilité absolue de rien voir, de rien télégraphier, un journaliste, un seul, a obtenu le précieux privilège de suivre effectivement les opérations. Il va et vient' librement du champ de bataille au quartier général. On lui laisse une liberté d'action complète et oh le renseigne sur tout. Aussi l'on.peut penser si ses télégrammes font prime tous les journaux se les arrachent.

Quel' est donc cet heureux privilégié? Quelque frère slave apparemment, le représentant d'un grand journal russe, à 'qui l'état-major bulgare, désireux d'être agréable à la, Russie, a accordé cette insigne faveur?

Point du tout Le journaliste en question est un Autrichien, le lieutenant Wagner, correspondant de la Reichspost, journal clérical et militaire qui est l'organe de l'archiduc héritier. C'est une recommandation toute-puissante qui lui a valu d'obtenirun privilège si envié.' Le merveilleux diplomate qui dirige avec tant d'habileté et de bonheur les destinées de la Bulgarie s'est dit apparemment qu'il fallait avant tout faire plaisir à l'Autriche, La Russie, ûir est toujours sûr de l'avoir avec soi il est inutile de se mettre en frais pour elle. Mais pour l'Autriche, il en va tout autrement. De là ce redoublement de coquetterie envers elle.

M. Frédéric Masson sera. reçu à l'Elysée cet après-midi, à quatre heures, par le Président de la République. Directeur de l'Académie française, il viendra, selon une tradition qui remonte à Richelieu, notifier officiellement à M. Fallières, « protecteur de la docte compagnie, la d,ouble élection du général Lyautey et de M. Emile Boutroux. Les deux nouveaux immortels ne seront présentés au chef de l'Etat qu'après leur réception sous la Coupole, qui n'aura lieu que dans cinq ou six mois, et ce sera alors le nouveau Président élu par le Congrès du 17 janvier qui les accueillera à l'Elysée. ̃•

L'élection de M. Emile Boutroux à l'Académie française porte à sept le nombre des membres de cette compagnie qui font partie, aussi d'autres classes de l'Institut de France. 1 '1~IÏ Comme lui, ses confrères de l'Acadé\ mie française, MM. le comte d'Haussonville et Ribot siègent à l'Académie dés sciences morales et politiques; le marquis de Vogué et Mgr Duchesne sont à la fois membres de l'Académie française et de l'Académie des inscriptions; M. de Freycinet représente, parmi les Quarante, l'Académie des sciences, et M. Henry Roujon, l'Académie des beauxarts. ̃ ̃•

Un anniversaire. .'̃•

Il y a aujourd'hui, 4 novembre, un .an qu'a été signé entre la France et l'Allemagne l'accord qui a mis fin au conflit provoqué par la manifestation d'Agadir. Le traité qui nous assurait, le protectorat marocain ne fut conclu qu'après quatre mois de laborieuses négociations pendant lesquelles notre patience fut souvent mise à une dure épreuve, mais où notre sang-froid et notre ferme résolution de ne rien abandonner de nos droits et de ne faire aucun sacrifice incompatible avec notre dignité nous conquirent l'estime du monde entier. Cet anniversaire coïncide avec la conclusion des négociations franco-espagnoles qui, commencées dès le lendemain de notre entente avec l'Allemagne pour ajuster à la situation nouvelle nos précédentes conventions avec nos amis d'outre-Pyrénées, n'ont pas marché aussi rapidement qu'on aurait pu l'espérer. Tout paraît fini aujourd'hui et les dernières difficultés secondaires survenues à l'occasion de la collation des textes français et espagnol du traité, qui a été rédigé dans les deux langues, n'en retardera sans doute pas la signature au delà de la semaine dans laquelle nous entrons.

Au Conseil des ministres qui sera tenu aujourd'hui, MM. Guist'hau et Bérard doivent exposer les plans de transformation du Jeu de Paume, qui serait aménagé, sans aucune charge pour le budget, en salle populaire de concerts. On ne peut qu'applaudir à ce projet, que réclame depuis longtemps le monde musical.

Lesplans, consciencieusement étudiés, sont prêts, et eut. inoîfts d'une année la

salle, pourrait recevoir les spectateurs. Une partie du Jeu de. Paume .n'en resterait pas moins consacrée aux expositions habituelles.

-o-

Demain matin, à dix heures, une messe sera célébrée, à l'église Saint-Gervais, pour le repos de l'âme de Charles Bordes.

En mémoire du compositeur, qui fut le directeur des Chanteurs de Saint-Gervais et le fondateur de la Schola canto7'um, ses amis et la Schola ont fait placer un très simple monument dans une des chapelles de l'église. Sur une plaque de marbre, où est rappelée l'œuvre de Charles Bordes, se détache un médaillon de bronze par le sculpteur M. Alfred Lenoir.

Les Chanteurs' de Saint-Gervais se feront entendre à la messe de demain.

De quoi parlera-t-on cette semaine ?

On parlera des croix; de cette promotion a nouvelle qui aura, comme toutes les promotions du monde, fait tant d'heureux, causé tant de déceptions, déchaîné des joies et des colères. (Mais pourrait-on citer un palmarès autour duquel il n'y ait eu ni larmes versées, ni poings tendus ?). On parlera de la cravate de Chéret; de la croix de Willette, décernégs huit jours après qu'un fauteuil académique le fut à Charpentier. Qu'est-ce à dire ? Devenons-nous des bohèmes? ou si c'est le bohème qui s'embourgeoise ? Question délicate. Bon sujet de conversation.

On parlera de la rentrée des Chambres, et de l'élection du Président de la République. Cette élection est, tous les sept ans, un jeu de société qui fait fureur dans les salons et les cafés pendant deux mois. Ce petit jeu commencera dès mardi. On parlera de la guerre, et, sur la forme d'une médiation possible, des conversations extrêmement confuses s'engageront. Autour de l'Elysée, on parlera du déjeuner de jeudi; du déjeuner des Prix de Rome. On, parlera, chez les amateurs -de spectacles, de la réapparition de la Loïe Fuller chez quelques marchands de tableaux, de ce Salon de l'Estampe originale en couleurs dont le succès fait rugir tant de peintres. On parlera, dans le monde de la Boxe, de la Maison des Temperley, dont une adaptation va nous être donnée au théâtre Sarah Bernhardt; on parlera de l'auteur de Conan Doyle. On parlera aussi de l'Absente. « Où estelle ? que fait-elle ? Et parmi les gens le mieux informés il n'y en aura peut-être pas un qui saura, du dernier voyage de Sarah: en Angleterre, ce détail piquant: à Londres, au.Coliseum, où elle jouait, des spectateurs voulurent donner, un soir, à l'illustre artiste un témoignage d'admiration ils demandèrent qu'un registre leur fût ouvert où ils pussent laisser leurs noms. Le registre resta à la disposition des passants, et chaque soir, au Coliseum, les dévots de Sarah venaient, à la queue-leu-leu, s'inscrire. Les Parisiens aiment le géoie. Mais auraient-ils cette façon ingénue et patiente de l'aimer ? SONIA.

Montmartre, qui s'était déjà réjoui de ViOir M. Maurice Donnay au palais Mazarin, est ravi de l'entrée de 1 auteur de Loüise sous la Coupole.

Il veut fêter l'élection de M. Gustave Charpentier. On parle de quelque gaie solennité sur la Butte, au Moulin de la Galette. C'est peut-être un peu haut. En attendant, la Société de la « Betterave » qui réunit, on le sait, les littérateurs, les savants et les artistes du nord de la France, revendique l'honneur de rendre hommage la première aux palmes vertes du nouvel académicien, et c'est samedi prochain qu'elle les fêtera.

_~o.o-

La vieille terre gauloise d'Alise-SainteReine, qui est l'antique Alésiaj réservait de nouvelles surprises aux savants occupés depuis plusieurs années aux fouilles si fécondes dont nous avons indiqué souvent les magnifiques résultats. Ou vient, d'y découvrir, cette fois, deux admirables bustes dans un parfait état de conservation.

C'est M. Jules Toutain qui présentera cette semaine ces deux œuvres d'art, dont le Louvre va s'enrichir.

COUP DE LORGNETTE

Parmi • les croix de la Légion d'honneur que viennent de recevoir les principaux représentants de l'Industrie .française aux expositions de Turin'. et de Rome, celle du comte Gaston Chandon de Briailles sera particulièrement applaudie dans tous les mondes. Le nouveau chevalier est en effet le chef de la maison Moët et Chandon, d'Epernay, dont la réputation mondiale est consacrée par plus de cent cinquante années de vogue persistante.

Depuis sa fondation jusqu'à nos jours, les successifs héritiers de la célèbre marque se sont appliqués à maintenir celle-ci à son tout premier rang on sait comme ils y ont réussi.

En 1807, -l'Empereur visitant les caves de J.-R. Moët, le décora pour avoir créé le «joyeux vin de France », et en 1912, M. Fernand David, ministre du commerce, déeore i'actuel descendant de Chandon, détenteur de la tradition et du succès.

Le rapprochement de ces dates est éloquent et curieux-: à un siècle d'intervalle presque exactement la justice est la même Violette DE PARME.

Elles sont délicieuses, les aquarelles de Francis Garat, dont l'exposition sera inaugurée aujourd'hui dans notre salle des fêtes ce sont des vues de Paris, ou mieux c'est la vie de Paris notée dans la rue, dans les faubourgs, le long des quais, sur les talus mêmes des fortifications, avec une verve prenante qui précise, pour chacun de nous, des sensations éprouvées.

Ce n'est pas d'hier, il est vrai,, que Garat est passé maître en l'art si délicat de l'aquarelle, mais les oeuvres qu'il expose aujourd'hui, et pour huit jours seulement, sont de celles qui assurent le nom 3'kn artiste contre l'oubli de l'avis

de tous les connaisseurs, elles sont admirables. et elles seront admirées".

Nouvelles à la Main

On lit devant Calino cette dépêche « Hier a eu lieu un violent duel d'artillerie. Il y a de part et d'autre de nombreux blessés. » Et Calino de s'écrier

Un duel Des blessés! Et les médecins n'ont pas arrêté le combat?

On parle devant X., l'auteur dramatique, du triomphe, en Macédoine, des pièces françaises.

Oui, mais en Macédoine, allez donc chercher vos droits d'auteur!

Le Masque de Fer.

1 Le Courrier de la Bourse DU "FIGARO" `

̃ ̃•̃

Mon excellent ami Armand» Yvel, qu'une maladie heureusement conjurée avait éloigné de nous depuis deux mois, reprend -à-partir d'aujourd'hui, à la grande satisfaction de nos lecteurs, sa collaboration quotidienne. Sa particulière compétence dans toutes les choses de la finance, a fait de son « Courrier de la Bourse » une des rubriques les plus appréciées de nos lecteurs.

On trouvera plus loin le très intéres| sant article qu'il nous adresse sur la situation du marché et le résumé des impressions et des enseignements que déi gagent, à son avis, les événements des Balkans. G. C.

La Guerre balkanique 1. et la politique de la France

Une des conséquences les plus curieuses de la guerre balkanique est cette sorte d'imbroglio diolomatique qu'elle a un peu partout provoqué. Les confédérés, par la rapidité foudroyante de leur marche, ont d'abord surpris bien des gens qui escomptaient une victoire, tout au moins une résistance acharnée de la part. des armées ottomanes. Mais le premier moment de surprise passe, ces mêmes gens, retournant' avec une prestesse déconcertante leur attitude, se sont mis à vouloir marcher plus vite que les vainqueurs. De turcophiles qu'ils étaient la veille, les voilà subitement devenus plus Slaves que les Slaves et plus Bulgares que les Bulgares eux-mêmes. Pour un peu, ce sont eux qui pousseraient l'armée du roi Ferdinand vers Constantinople, alors que la Russie, la meilleure amie, la créatrice de la Bulgarie, devrait la retenir.

A lire certains commentaires de la presse viennoise, on a l'impression que le gouvernement français aurait méconnu, tout à la fois, les intérêts particuliers de l'Autriche dans les Balkans et j les droits que les vainqueurs bulgares, serbes ou grecs tiennent tout naturellement de leurs victoires.

Le journal prussien qui s'imprime à Vienne raille, d'une façon plutôt lourde, notre président du Conseil assez ingénu, d'après lui, pour adresser à l'Autriche une demande de désintéressement absolument inacceptable. C'est jouer, d'une manière assez peu franche, sur les mots. Il ne s'agissait, en 1 espèce, que d'un désintéressement territorial. Combien de fois les hommes d'Etat autrichiens n'ontils pas déclaré, à qui voulait les entendre, qu'ils ne poursuivent dans la péninsule balkanique aucune visée de conquête? N'est-ce pas l'un d'entre eux, un des plus éminents, qui s'écriait quand on lui parlait d'acquérir des terres nouvelles « Nous sommes saturés 1 » ? Quel mal y avait-il donc à faire, une fois de plus et d'une manière officielle, pareille déclaration?

Il faut bien savoir, d'ailleurs, avec quelle discrétion, quelle réserve la de| mande de la France avait été formulée. Ce n'était pas un projet de médiation, comme l'insinue faussement tel journal viennois. Pour que la médiation ait quelque chance, il faut qu'elle soit demandée par un des belligérants, et acceptée par l'autre. Notre gouvernement ne l'ignore point. Il s'était dit seulement qu'au cas où cette médiation deviendrait possible, il était utile de savoir sur quelles bases elle devrait être proposée. La première condition lui paraissait être celle-ci les puissances médiatrices assurent qu'elles ne poursuivent dans l'espèce aucun dessein d'agrandissement territorial. Pleinement d'accord avec les cabinets de Londres et de Saint-Pétersbourg, il avait décidé de pressentir les autres gouvernements dans ce sens.

Puisque le gouvernement autrichien répugne à l'idée de toute espèce d'engagement, le plus simple est de n'en plus parler. La chose, après tout, n'a pas grande importance, attendu que les principaux intéressés, les Turcs aussi bien que les Bulgares et les Serbes repoussent actuellement toute tentative de médiation. Les uns et les autres, confiants dans les batailles prochaines, entendent continuer la lutte.

Il n'y a qu'à les laisser faire et qu'à voir venir. C'est l'avis du gouvernement français. Les seules préoccupations qui l'inspirent sont de conserver la paix en Europe et de garder aux Etats balkaniques (à tous sans exception), dont les victoires le réjouissent, l'entier bénéfice de ces victoires. Telle a été sa politique dès le début de cette crise. Dans cette politique, qui se garde des volte-face et des surenchères, 41 a la ferme intention de persévérer! Raymond Rscouiy.

La Guerre

La situation

En Thrace les armées bulgare et tur-! que se maintiennent sur leurs positions et font leurs préparatifs pour la prochaine grande bataille.

En Macédoine, les armées alliées continuent leur marche concentrique sur Salonique et Monastir.

Sur la frontière turco-hellénique, les Grecs se sont emparés hier de Preveza. EN THRACE

Vers la prochaine bataille'

Nous n'avons, reçu hier aucune nouvelles au sujet des opérations en Thrace. Les deux adversaires se recueillent; ils se préparent à livrer une nouvelle bataille, puisque' la dernière n'a pas eu d'issue décisive. Ils remettent de l'ordre dans leurs unités, évacuent leurs blessés, se ravitaillent en vivres et en munitions et renforcent leurs positions. Les Bulgares ont compris que malgré le très brillant succès qu'ils avaient remporté le 31 et qui avait entraîné la déroute de toute l'aile gauche turque, ils. ne pouvaient, sans de très gros dangers, continuer leur poursuite au delà de Tchorlou. L'aile droite de l'armée de Nazim pacha n'avait, en effet, été nullement entamée bien au contraire, elle avait non seulement réussi à repousser toutes les attaques du général Dimitrieff, mais elle avait même gagné du terrain vers l'ouest. Elle n'avait rien à craindre pour ses communications puisqu'elle possédait le moyen de se réapprovisionner par mer. Elle était donc parfaitement capable de se rabattre sur le flanc gauche des colonnes bulgares si celles-ci persistaient à marcher vers l'est. Les Bulgares ont senti le péril ils se sont souvenus du vieil adage militaire « Qui tourne est tourné », ce qui signifie qu'une armée qui effectue un mouvement enveloppant, avant d'avoir eu soin de se couvrir solidement sur ses flancs et sur ses derrières, risque elle-même d'être coupée de ses propres communications.

Avec beaucoup de sagesse, et quelque envie qu'il eût de profiter de sa victoire à Lül-Bourgas pour pousser droit sur Constantinople, le général Savôff a donc- fait stopper ses troupes et sgn_ premier objectif doit être maintenant de mettre hors de cause la fraction d'armée turque qui avait opéré au nord du champ de bataille. Mais les unités qui se battent sans discontinuer depuis quinze jours ont subi de grosses pertes et sont harassées de fatigue. Si l'on veut leur demanderun nouvel effort, il est par suite indispensable, après leur avoir donné quelque repos, de les faire appuyer par d'autres troupes appelées des théâtres secondaires.

C'est ce qui explique pourquoi depuis trois jours on annonce que les Alliés vont envoyer de Thrace une partie des contingents employés jusqu'ici en Macédoine.

De leur côté, les Turcs, si éprouvés depuis le commencement Ue la campagne, doivent se contenter, pour l'instant, de renforcer leurs corps en Thrace au moyen d'éléments venus d'Asie.

Il faut donc s'attendre à voir pendant, quelque temps les deux adversaires-rester à peu près immobiles sur leurs, positions. Celles-ci sont très différentes de ce qu'elles étaient il y a huit jours. Ace moment l'armée turque faisait face, au nord-ouest. Nous avons exposé dans*nos précédents articles que le général Nazim pacha avait pivoté autour de son aile gauche, maintenue près de Lùl-Bourgas, pour se redresser face à l'ouest que son aile droite avait réussi à progresser mais que pendant qu'il exécutait son mouvement de conversion, son aile gauche avait été enfoncée et rejetée en désordre vers l'est.

Actuel iement, le général Nizam pacha est donc juste dans une situation inversé de celle dans laquelle il se trouvait avant la bataille il est face au sud-ouest, le dos à la mer Noire, la droite vers BunarHisar, la gauche vers Tcherkess-Keui. Quant aux Bulgares, ils ont leur aile gauche dans la région d'Uskub, à peu près là où elle était avant l'engagement; mais leur droite a fait un bond d'une trentaine de kilomètres et se trouve au delà de Tchorlou. Sur tout le front ils sont en contact avec leurs adversaires. Leur cavalerie bat le pays jusqu'au rivage de la mer de Marmara et a occupé Rodosto, évacué par les Turcs.

En arrière, le siège d'Andrinople se poursuit sans donner lieu à aucun événement notable. Voici la seule dépêche parvenue hier, qui fasse mention des opérations en Thrace

Sofia, 2 novembre.

Depuis hier matin, Andrinople est soumis à un violent bombardement. Le bruit court que la forteresse a déjà capitulé.

Selon des bruits, confirmés d'ailleurs par les autorités, plusieurs aéroplanes bulgares volent autour d'Andrinople pour reconnaître la place.

D'après certaines rumeurs non confirmées, Chevket Torgout pacha, avec une division, aurait été cerné par les Bulgares à l'est de Sarai.

Il serait cependant parvenu, après un combat indécis, a percer les lignes bulgares et à se retirer sur Tschatalscha.

EN MACEDOINE

La marche sur Salonique et Monastir Toutes les colonnes serbes, bulgares et grecques qui ont envahi la Macédoine continuent à se diriger partie vers Salonique et partie vers Monastir dont elles ne sont plus bien éloignées ni les unes ni les autres. On annonce également q$'à l'est de, ee tbél&e d'opérations, des


détachements bulgares, qui ont descendu les vallées de la Mesta et de la Slrouma, ont coupé aux environs de Scrès la voie ferrée Salonique-Andrinople.

A l'Ouest, la colonne serbe commandée par le général Jankovitch, parcourt l'Albanie et en chasse les autorités turques. Nous avons reçu à ce sujet la dépêche suivante de notre envoyé spécial Skoplje, 2 novembre,

Hier et aujourd'hui l'armée Jankovitch s'est avancée sur Prizren qui est tombé en son pouvoir. Le pont sur la varda à Zelinokova a été répare. Les troupes partent vers le sud. Les fonctionnaires serbes sont subs» titués au personnel turc. Le désarmement d'Uskub s effectue. Je vais suivre l'armée Jankovitch. GRAVIER.

Entrée du roi de Serbie à Uskub Le roi de Serbie a fait son entrée solennelle à Uskub. Voici la dépêche officielle adressée dé Belgradeà ce sujet Belgrade, 3 novembre.

L'entrée à Uskub du Roi a été très solennelle.

Le Roi a été reçu par le prince héritier, le prince George, le haut commandement de l'armée, les consuls, la municipalité, des députations du clergé serbe, bulgare, turc et juif.

Le Roi, suivi de la grande-duchesse s Hélène, en habit de Sœur de charité, du prince Paul et de M. Pasitch, président du Conseil, a été salué par le maire, M. Hadjiristic, qui lui a offert, au nom de la ville délivrée, le pain et le sel.

Le maire a félicité le Roi d'avoir pu rentrer dans. l'ancienne capitale serbe. Au nom des Turcs il a salué la mémoire de Rechad et a conclu « Nous avons conquis avec l'épée Uskub, nous l'avons perdu avec l'épée. »

Le Roi a répondu que lèsTurcs pourraient vivre en liberté eWe vouer, comme les Serbes, en paix au progrès.

Un Te Deum a été chanté en l'église serbe du Sauveur.

Les troupes serbes ont été acclamées ainsi que la grande duchesse Hélène pour son œuvre charitable.

Sur la frontière du Monténégro Les Monténégrins continuent à faire le siège de Scutari, mais toujours sans résultat.

On mande, d'autre part, de Budapest, que 1,200 soldats turcs et 77 officiers turs qui assuraient le service de surveillance de la frontière bosniaque, ayant été attaqués par des troupes monténégrines, ont franchi la frontière austrohongroise. Ces soldats turcs, après avoir été répartis en plusieurs détachements, ont été alternés dans différentes garnisons de Hongrie.

Au sujet des opérations dàns cette région, on a reçu la dépêche officielle suivante

Riéka, 3 novembre.

Après un assez long combat, la brigade Vasojevitch s'est emparée du monastère de Decani. Les Turcs ont eu 60 morts et 80 blessés.

Ce monastère est fameux dâns l'histoire de la Vieillê-Serbie.

Le bombardement de Scùtari a repris. La grosse artillerie est entrée en action. Enfin, on mande du port monténé- grin d'Antiyarij que là pMdrièFe de ta. forteresse située à proximité dé ville a fait explosion hier. Oh attribue cet ac- cident à l'imprudence d'un soldat de garde. Prevéiu

prise de Prevëzà

Depuis plusieurs jours les Grecs bloquaient par mer la ville de Preveza qui se trouve à rentrée du golfe d'Arta. Le 2 novembre, une colonne grecque de toutes armes, partie d'Arta, .a enlevé les hauteurs dé Nicopolis qui dominent le poi't de PreVeza et a mit 450 prisonniers. Hier 3 novembre, la garnison turque de cette ville a capitulé et les Grecs ont pris possession de la place. Dé Beyre.

Autour de la guerre

'.1

La sécurité des Européens en Turquie Les ambassadeurs dés grandes puissances à Constantinople ont demandé à la Porte le passage des détroits pour un cuirassé de chaque nation.

Le péril n'est pourtant pas immédiat, nous dit l'envoyé spécial de VAgence Havas, qui expédie du bord d'un navire roumain, dans la mer Noire, le ràdiotélégramhie suivant via Constahtza; hier,

3 noverabre-à midi:

Si la présence de milliers dé réfugiés et l'arrivée continuelle dé centaines d'autres, chaque jour, présente un certain danger pour Stamboul, la sécurité de Péra n'est pas menacée. J'ai télégraphié avant-hier que les ambassadeurs conféraient sur les mesures à prendre pour assurer la sécurité des colonies étrangères en cas de défaite de l'armée turque. La censure a cru devoir supprimer les trois derniers mots, ce qui permettait dé croire à tm danger immédiat. Il n'en est rien. Mais on se demande avec inquiétude ce qui se passerait si l'armée turque, battue, arrivait ici en déroute. On craint que la brigade envoyée entre Constantinople et Tchatalia ne soit insuffisante pour l'arrêter. Pour r le moment, les mesures prisés en vue dé l'état de siège sont amplement suffisantes, et la ville est parfaitement tranquille.

En ce qui concerne Péra, en particulier, le gouverneur lhsan bey est un homme énergique et décidé. Il a adopté une sérié de dispositions pleinement satisfaisantes et a sous ses ordres deux brigades d'infanterie et un escadron de cavalerie, sans parler de la police.

L'ambassadeur âé Pràneè à Constantinople a envoyé à Rodosto Un vapeur de la Compagnie française Marmara Express, pour y embar'querles représentants français et étrangers, pour lé cas où les troupes turques en retraite coinmettraient des désordres dans ce port. L'Allemagne se décide enfin à envoyer, elle aussi, des navires dans les eaux turques. Les trois croiseurs Ilertha, Vinéta et Geyer, qui se tiennent actuellement dans la Méditerranée, ont reçu l'ordre de se rendre en Orient, où ils seront pro- ehainement rejoints par deux autres croiseurs qui vont partir de Kiel. Les belligérants

Saint-Pétersbourg. 3 novembre.

Les représentants des pays balkaniques a Saint-Pétersbourg ont informé M- Sasonotï qu'ils considèrent comme inopportune une intervention en ce moment

Une note des puissances

Rome, 3 novembre.

Le Messagero pufeUf|iuie- .tlépôche do. Vienne. no vt.'inbrei'-au-ivi.t~t.'AaquoHe laI

France, la Russie et l'Angleterre auraient adressé à la Bulgarie, à la Grèce et à la Serbie, une note « faisant remarquer les conséquences sérieuses pour le commerce européen et la sûreté des chrétiens qui découleraient de l'occupation de Constantinople et de Salonique par les troupes alliées, et exhortant les gouvernements à arrêter éventuellement la marche de leurs troupes à une certaine distance de ces deux villes. » Les Garibaldiens

Athènes, 3 novembre.

Le général Garibaldi, arrivé hier à Patras, sera ici lundi. On croit que son corps de garibaldiens atteindra le chiffre de 3,000 hommes, tant Grecs qu'étrangers. A Athènes, la liste des inscriptions a été arrêtée hier soir. C'est le comte Roma, ancien président de la Chambre, qui a le commandement des garibaldiens hellènes.

L'Europe et la guerre L'opinion en Autriche

Vienne, 3 novembre.

L'Autriche-Hongrie affirme qu'elle n'a aucune visée d'agrandissement territorial, du moins les journaux l'assurent, mais il paraît lui répugner de proclamer ce désintéressement sous une forme qui la lierait.

La Neues Wiener Tagblatt dit qu'une médiation qui aurait lieu sur le principe du désintéressement n'aurait aucune chance de succès et espère que l'amour de la paix est assez fort chez les puissances pour qu'elles ne soient pas obligées de se lier par une formule. La Reichapost j juge aussi 1 idée d'une formule de désintéressement irréalisable.

̃L'Àutriehe-ïîongrie, dit-elle, qui porte toute son attention depuis deux siècles et demi sur le problème balkanique, ne peut pas se déclarer désintéressée F Autriche-Hongrie doit formuler des postulats politiques, non par désir de conquêtes territoriales, mais pour conserver son influence de puissance ouestbalkanique. Les puissances lui ont assuré ce droit par le traité de Berlin; elles ne peuvent pas le lui contester aujourd'hui, parce que, se ralliant aux désirs de paix de toutes les puissances, elle a renoncé à une immixtion armée dans la guerre balkanique.

La Nêue Freie Presse relève que les États balkaniques peuvent être amis de la monarchie austro-hongroise.

Si des garanties de bienveillance durable sont données, dit-elle, la paix future est assurée. Mais l'Autriche-Hongrie désire avoir une certitude que la politique de la Serbie sera serbe et rien autre. Le but de la monar- chie est clair elle veut des voies libres vers la mer Egée, des avantages économiques et des facilités commerciales dans les territoires aujourd'hui turcs.

Ce journal voudrait qu'on trouvât une formule tenant compte de ces hécessites.

lïExtrablaU doute qu'une formule où il ne serait pas question des intérêts des puissances rencontre l'adhésion de celles-ci.

Lès dits intérêts sont si etnbrotullë&t, txI,~is également si importants, (Jûëlès'fëfÔuïër serait les abandonner.

Le journal, relève qu'en principe l'Autriche-Hongrie n'est l'enneini d'aucun Etat.

Cette idée, dit-il, commence à pénétrer dans les milieux pu jusqu'ici on considérait la défense des intérêts comme une preuve d'animosité.

La Zeit n'est pas d'avis de lier l'Autriehe-Hongrie par une formule de renoncement

Si, dit-elle, là monarchie désire fàiïé dès gracieusetés aux Etats balkaniques, elle n'a pas besoin d'intermédiaire.

Le Fremdenblatt fait remarquer qu'aucun résultat positif n'est encore sorti de l'échange de vues constant des puissances mais l'attitude de l'Europe fait prévoir que les intérêts légitimes des puissances dans les .Balkans ne seront pas lésés

M. Sasoiioff dit-il, s'est aussi exprimé d'une manière nette dans ce sens. C'est justement sur cette conception que toutes les puissances basent leur volonté de prendre des décisions unanimes et d'agir d accord; volonté qui ne saurait prendre corps pendant la durée de la guerre mais les Etats balkaniques savent ainsi qu'eux aussi ont à tenir compte de ce fait que les intérêts européens dans les Balkans doivent subsister et ne pas être dérangés.

Le journal officieux ne croit pas devoir attribuer une importance capitale à des opinions serbes isolées qui ne sont pas en harmonie avec le sentiment pacifique prévalant en Europe. On peut, conclut l'article, admettre comme une certitude que la guerre balkanique n'entraînera pas avec elle d'autres complications graves.

Le jeu austro-allemand

'̃" Berlin, 3 novembre. L'Allemagne et, surtout l'Autriche continuent à pratiquer la. politique dé surenchère. Le gouvernement autrichien a fait dire, par tous les journaux à sa déposition, que, loin de s'opposer à l'entrée des Bulgares à Constantinople, l'Autriche y voyait la juste récompense de leurs héroïques efforts. Quand ils y seront, l'Autriche leur, dira « Ce n'est pas nous qui vous empêcherons d'y rester. »

Le but poursuivi par le groupe austroallemand, au milieu de la débâcle qu'est pour lui la défaite turque, est d'assurer l'avenir aussi promptement que possible, en se conciliant les Bulgares et en s'attachant par traité les Serbes. La Taegliche RundscJiati bougonné non sans raison. On sacrifie à. ses yeux. un présent certain un avenir plein d'aléas. On assiste, sans la secourir à la chute d'une puissance amie.

« Mais que faire, réplique dans le Deutsche TagexzeHimg, le comte Reventlpw, mieux initié: la Turquie a cessé de vivre comme Etat indépendant », etil préconise un rapprochement austro-russe. Du moment que par goût ou par nécessité l'Autriche, renonçant à toute ambition territoriale, à conçu le projet d'attirer les vainqueurs dans l'orb te austroàlîemand à la fois par la flalterie et par la menace, les efforts de M. Poincaré devaient lui déplaire et la presse austroallemande ne lui ménage pas les mauvais compliments.

Il y a vraiment quoique naïveté, télégraphie le correspondant du Vossische Zeitung à Vienne, à supposer que la monarchie autrichienne va renoncer a la défense de ses intérêts. On me déclare de source autorisée i-xpi-'nûe' pareille proposition ne peut même pa*,t|tre discutée. Le comte BeixslitoM!<-i'èni«i-<

rait par là même ce qu'il a déclaré il y a quinze jours aux délégations.

Point n'est besoin de supposer, pour expliquer un langage aussi cassant, des arrière-pensées d'extension territoriale. Elles existent à mon avis, mais l'heure est défavorable pour les faire valoir. En refusant de s'engager l'Autriche désire seulement conserver en face du peuple serbe son principal argument qui est un menaçant « Prenez garde »

Il est possible que les hommes d'Etat allemands spéculent sur des événements plus lointains encore, tels que la fin de la Triple-Entente devant Constantinople ou la brouille de la Russie avec la Bulgarie, ou encore la conquête de l'Orient,par l'Europe continentale. Toutes ces possibilités surgissent déjà discrètes et comme peureuses dans les articles semi officieux On se rend compte cependant ici que ces rêves peuvent être détruits, que la Triple-Entente trouvera les moyens d'une rigoureuse réplique diplomatique et qu'aux prétentions de tutelle austro-allemande, les confédérés répondront peut-être par le cri « Balkania fara da se ».

Voilà pourquoi le programme politique austro-allemand se restreint pour le moment à ce principe d'opportunité faire la cour aux Bulgares, flatter les Grecs et intimider les Serbes.

La paix, écrit le Berliner Tageblatt, n'est que l'espoir de demain, mais l'union des puissances est l'espoir d'hier qui est bien enterré.

C'est, tout à fait juste, mais la paix européenne sera maintenue cependant par la crainte de la guerre.

D'autre part, on télégraphie de Vienne au Berliner Lokalanzeiger

•« Les relations austro-serbes vont em- pirant, malheureusement. Le refus opposé à la formule Poincaré provient de ce qu'on considère les intérêts austrohongrois comme menacés si la Serbie s'étend jusqu'à la mer et de ce qu'on n'espère pas établir entre la Serbie et l' Autriche-Hongrie des relations bonnes et durables. L'Etat serbe, à mesure qu'il grandira, se rapprochera de la Russie. » Dans un article du Fremdenblatt, il est dit que les Serbes arrêteront sans doute à Pnzrend leurs opérations militaires du côté de l'ouest, parce qu'il n'y a aucune raison pour qu'ils pénètrent dans des contrées occupées exclusivement par les Albanais. Cet article semble être un avertissement adressé à Belgrade. » BonNEFON.

Un projet de solution

Rome, 3 novembre.

Nous croyons savoir que lé cabinet d'un des quatre Etats balkaniques envisagerait la solution du conflit, après là victoire, sous une forme qui comprendrait deux phases successives.

Dans la première phase, serait réglée la situation des Etats balkaniques vis-àvis de la Turquie ces Etats, s'en référant à l'esprit des déclarations qui furent faites au début dés hostilités, réclameraient l'autonomie complète de la Macédoine et de l'Albanie.

Ce principe étant admis, c'est aux Etàts balkaniques, et à eux seuls, qu'il appartiendrait de régler, au mieux de leurs intérêts réciproques;; .les modalités' de. son application et d'assumer les résponsab.lités créées de ce fait.

A Constantinople s'arrêterait la sphère d'action des Etats balkaniques et com- inencerait celle dés puissances.

La seconde' phase comporterait, pour celles-ci, le règlement de toutes les questions internationales concernant plus spécialement les Dardanelles et la Turquie d'Asie.

Telle est la manière de voir que le càbiriet eh cause serait disposé à faire prévaloir dans le but de surmonter léjs principales difficultés, en écartant toute idée de satisfaction aux légitimes aspirations des peuples balkaniques.

Nous n'avons pas pu obtenir de précisions sur le régime auquel serait soumise la situation de certaines villes comme Salonique.

Les secours aux blessés

Deuxième liste des souscriptions recueillies par le Comité des Dames grecques de Paris en faveur des .victimes de la guerre (reçues par Mme Romanos, à la légation de Grèce, 17, rue AugusteVacquérië) r

Mme Jacques Ralli, 2,000 fr.; Mme la baronne Henri de Rothschild, 2,000 fr.; Mrs George Leeds, 1,000 fi\; M. Herînan H. Harjes, 2.000 fr.; Mme la marquise de Ganày, 1,000 fr.; Mine Moore, 500 francs Mme Michel Vlastot 500 fr.; Mme Pinto, 400 fr.; Mme de Basily, 300 fr.; Mme. N. Botassi, 300 fr.; Mme Etienne Zaûropulo, 500 fr. M. A. Vernudachi, 100 fr. Mme Auguste Rodocanachi, 400 fr. Mme Emmanuel Rodocanachi, 1,000 fr. Mme Kingsbùry, 400 fr. Mme N. Sacilly, 200 fr. Mme L. Messinési, 250 fr. Mme Psathy, 400 fr. Mme Adrien Psichari, 50 fr. comtesse Michel de Zogheb, 100 fr. comtesse Georges de Zogheb, 300 fr.; comtesse Jacques de Zogheb, 100 fr. Mme Dozon, 20 fr. Mme Staniatiadis, 100 fr. cointesse Charles de Zogheb, 800 fr. comtesse François deSonisjlOOfr.; marquis de Polignac, 1,000b. -M. P. Salvago, l.yOOfr.: M. N. Salvago, -1,500 fr.; Mme Papazoglu, 500 fr.; Mme Théodore Baltazzi, 300 fr. M. Jacques Bernard, 1,000 fr. M. Humberi de .Wendel, 5,000 fr. M. Guy de Wendel, 2,500 fr.; Mme Robert de Wendel, 1,000 fr. Mme Henri de Wendel, 1,000 fr. M. François de Wendel, 500 fr. M. Maurice de Wendel, 300 fr. duchesse de Maillé, 100 fr.; M. Demachy, 50 fr.: M. Théodore E. Rodocanachi, 1,000 fr. M. Georges Baltazzi, 500 fr. Mme Antoine Ralli, 1,000 francs; comtesse du Bourg de Bozasi -100 fr.; comtesse de Saporta, 50 francs. Total 33, 720 fr. Liste précédente 174.250 fr. Total général 207,970 francs..

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On nous prie de publier la seconde liste des souscriptions recueillies par Croix-Rouge bulgare

S. À. R. là duchesse dé Chartres, 500 fr.; colonel comte de Pimodan, 500 fr.; côiiitès'sè de Pimodan, 500 fr.; comtesse Réhbiridèf, 300 fr.; M. Aubry-Vitet, 500 fr.; M. et Mme Stevens, 100 fr.: M. de Sury d'Aspremont, 50 fr.; deux quêtes faites par M. Provadalieff dans « deux groupes de chrétiens ». 2,000 et 1,200 francs 3,200, fr. A. Cheradame, 50 fr.; comte Pierre de Cossé-Brissac, 50 fr.; lMme Rimbault, 100 fr.; M. E. Lavisse, dé 'Académie française, 50. Joseph B enzoft, 50 Louis Roquerbe, 100 fr. général et Mme de La Garenne 50 fr. lieutenànt-eolonet Rivaz, 50 fr. Mme Hébert. 50 fr. Mme Frederick Nolte-Roiralle, 200 fr. Mme éoubiran, 100 fr. M. Deutsch (de la Meurthel.100 fr. anonvme, 100 fr.: Henri Schlae-

the),10G fr. anonyme,- 100 ir.; Henri Bchlaesing,50fr. M. et Mme Georges Mallet,50fr.; Girou, conseiller municipal, 50 fr.; Louis Léger, membre de l'Institut, 40 fr. colonel Làniouche, T>0 l'r. Mmes Saint-Lamme, 50 fr. Mw\g l'oignon, ~i) fr.; M. et Mme Manol.açes, 20 fri; Mme Saint-V ves-Mènardv^O lri Mme fcfaéafc^kivMer* tO if H M BâlrP'ÉÛSéj'Io -tK

comtesse Lydie Rostoptschine, 20 fr.; M. Maurice Darlu, 20 fr.; Mme de Brotonne, 20 fr.; comtesse Récopé, 10 fr.; M. Lucien Picard, 10 fr.; Mme H. de Fels, 10 fr.; M. Yves Hornot. 10 fr.; M. Eugène Granger, 10 fr. M. l'abbé Boutte, 20 fr. M. L. Roger, 20 fr. M. Billard, 20 fr. M. Adolphe Guérard, 20 fr. Mme Vallon, 20 fr.; M. Pn. Tiersonnier, 20 fr.; M. A. Denis, 10 fr.; anonyme, 2 fr. 50 Maubeuge, l fr.; M. Paul Hamoiond, 2 fr.; M. Gatelier, 2 fr.: M. Magdelaine, 1 fr.; Mlle Carpentier, 5 fr.; Mlle Paumas, 5 fr.; M. Berthon, 5fr.; M. Proux,5fr.; abbé Briant, 5 fr.; M. Lechevallier, 5 fr. Total 7,608 fr. 80. Listes précédentes 8,200 fr. Total général 15,818 fr. 50.

Les dons seront reçus avec reconnaissance à la chancellerie de la légation royale de Bulgarie, 70, rue de Ponthieu, et chez M. Provadalieff, 57, rue de Richelieu.

la Croix-Bouge serbe

Mme Vesnitch, femme du ministre de Serbie, dont nous avons annoncé la prochain départ pour Belgrade, où elle va se mettre à la disposition de la CroixRouge serbe, et d'où elle se rendra comme ambulancière volontaire, au quartier général de S. M. Pierre Ier, compte partir mercredi. Elle sera accompagnée de Mlle Vesnitch et du général de Sancy de Rolland.

DERNIÈRE HEURE

L'inquiétude à Constantinùpfo

Constantinople, 3 novembre, 7 h. 50 soir. Le gouvernement se préoccupe d'assurer Ta sécurité dans la capitale. Il a. décidé de ne pas laisser rentrer l'armée à Constantinople, mais de l'arrêter à Sàn-Stéfano, où elle sera disloquée.. Le ministre de l'intérieur, le gouverneur militaire de -Stamboul et les directeurs de la police de Péra et deStam* boul ont conféré aujourd'hui.

Constantinople, 4 novembre, miniat et demie. Les ambassadeurs français, britannique et russe ont demandé à la Porte la permission de faire passer un croiseur à travers les Dardanelles.

Un iradé a été signé donnant l'autorisation nécessaire.

Les réfugiés musulmans, surtout des femmes et des enfants, venant de Rodosto, continuent d'arriver à Constantinople dans des conditions pitoyables.

Lettres «1$ Serbie (PARtETTEEDE NOtRËObRaESPÔNbANTPARTICDLnm) i Vranjé, 14/27 octobre 1912.

Il nous fut donné d'assister hier soir à un spectacle mémorable. J'eus l'impression de vivre un grand instant dans l'his;.toire d'un peuple. Vers six heures et demie, le président du Conseil, en uniforme, arriva dans la grande salle de l'hôtel. A la main, il tenait une dépêche qu'il semblait hésiter à communiquer comme n'osant pas croire. Mais déjà le mot était 'sorti t « Uskub tombé ».

Après cette série âe~ journées apportant' chacune leur victoire, après cette avancée si rapide sur tous les fronts, ces succès inespérés en l'espace d'une semaine, Kumanovo, Kossovo* le Sandjak, tout le pays du Rhodope à la Drinà, libéré et occupé, l'effort des Turcs brisé, leur débandade folle sous la pluie, dans la nuit, on comprit qu'Uskub pris c'était, cette fois, le pas décisif franchi, la consécration rêvée de toute cette première partie de la campagne. Et il y eut Une ovation spontanée au président, au Roi, à l'armée, au pays des serrements de mains, dés vivats étranglés par l'émotion.

La sdii-ée ne fut plus qu'une fête musique, torches, retraites, harangues, acclamations, hymnes et danses nationales. Après ces trois semaines d'attente angoissante, -de nouveau tout le peuplé vibrait. A sa joie, il associa ses alliés balkaniques et aussi tous lés peuples vers lesquels vont ses sympathies. Mais ce fut avant tout une fête yougoslave, la reprise vigoureuse des espoirs, et, après le grand effort accompli et le vieux compte presque réglé, un sentiment de fierté très légitime à se savoir désormais les porte-confiance de tous ceux de là race qui attendent encore leur jour de liberté.

L'entrée des Serbes à Uskub, dont les détails vous sont parvenus bien avant ma lettre, n'offre peut-être pas une très grande importance stratégique, puisque, paraît-il, la défense de cette place n'était pas prévue dans le plan de l'adversaire. Par contre, politiquement, il y a là un fait dont la signification ne doit échapper à personne. Les circonstances mêmes qui entourent ce fait sont, à cet égard, du plus vif intérêt car, n'est-il pas bien piquant de voir les consuls des grandes puissances, qui précisément s'étaient faites les garantes du statu quo, demander aux troupes serbes de bien vouloir venir assurer l'ordre, en cette capitale d'un vilayet turc ? 2

Uskub, le Skoplié des Serbes, est aujourd'hui la ville la plus populeuse entré Belgrade et Salonique. Au bord de sa plaine où poussent les céréales, des légumes fameux, le riz et même le coton, Uskub dispose d'un réseau d'articulations plus riche qu'aucun autre point de Macédoine. Par la vallée du haut Vardar, on gagne Tétovo, Gostivar, et au delà, Monastir, Ochrida par celle de là Treska ou de la Vélika, le pays de Poretch; à l'ouest par les gorges de Katchanik on parvient à Kossovo, au sud par celles d'ç Taor, on descend le Vardar vers Vélès, Salonique. tandis qu'au nord et à l'est l'horizon s'ouvre très large et que doucement le terrain s'élève d'une part vers Presovo et le seuil de partage de la Morava et de l'autre vers le plateau de l'Ovce-Polje. Quiconque est maître de ce carrefour de routes domine à peu près sûrement majeure partie de là Macédoine.

C'est cette position unique qui explique pourquoi depuis les débuts de l'histoire on trouve là toujours une importante cité. Constantin le Grand y place la capitale de la grande province de Dardanie. La ville est choisie pour siège d'un des premiers évêchés de la péninsule. Un séisme la détruit en 318, Justinien la relève aussitôt. Durant tout le moyen âge, elle ne cesse d'impressionner les voyageurs. Les vieux livres grecs l'appellent la « Fiancée de la Grèce », tant elle est trouvée belle au pied des niasses grises, du. Chaiv qui domine au êoiiehànb Ta -silhâuettelsâ^'

guë du Liouboten, ce rival de l'Olympe. Au seizième et au dix-septième siècles, elle est considérée comme une des cités les plus riches de toute la péninsule. Sa population est alors évaluée, vers 15501570, à 140,000 habitants. Aujourd'hui, elle donne à l'arrivée l'impression d'une ville foule moderne déjà, avec ses grands hôtels, ses pares, ses lumières électriques. Mais dès que le Vardar est franchi sur le vieux pont de pierre où trois voitures peuvent passer de front, l'on entre dans cette partie de la ville qui a échappé au grand incendie de 1687: là sont les principales rues turques avec la citadelle aux murs épaisetles belles mosquées -de Gosâ Issabey et du sultan Mourad là aussi est le marché et peu de villes turques égalent en animation et en pittoresque ce marché aux 1,500 boutiques, le mardi surtout, quand affluent les paysans des régions si variées qui sont dans l'orbite de la ville.

Uskub cependant est,. pour les Serbes, plus qu'une ville, siège de vilayet, belle, populeuse et bien placée. Elle représente pour eux la capitale de l'ancien empire de Douchan, c'est-à-dire le plus beau et le plus grand moment de toute leur histoire.. Les Hémanides avaient débordé de leur petite cuvette de Rachka, ils avaient occupé les plaines- de Kossow et de Mé- tohia et. après avoir franchi la barrière au Char Flanina, ils se préparaient à descendre vers le sud. L'ancienne joupanie était devenue royaume, puis empire.

Après Ras, Lifljan, Pristina, Friyren, une nouvelle capitale s'imposait. Douchan choisit Uskub, 1282. Moins de cent ans plus tard, 1391, les Turcs prenaient la ville. Cependant depuis lors, en dépit des émigrations de chrétiens, de l'installation de musulmans venus surtout d'Asie Mineure, en dépit de la rivalité désastreuse entre patriarchistes et exarohistes, Serbes et Bulgares dans les trente dernières années du siècle écoulé, Uskub est loin d'avoir perdu son caractère serbe.

Il y a trois mois, je fus presque surpris d'y trouver cette empreinte marquée au point que par leurs écoles (primaires, professionnelle, normale), par leur grand lycée, leurs deux journaux et par différents indices qu'il me fut possible de noter, il semblait bien que, indépendamment de leur situation matérielle, les Serbes constituaient comme l'élite intellectuelle de la ville.

Aujourd'hui, maîtres d'Uskub, tes Serbes ont retrouvé au Sud une seconde capitale. Une à une, mais à rebours, ils ont refait les étapes de leur passé national. Comme sous l'impulsion d'un grand balancier, après l'ancienne descente jus1qu'à la campagne de Salonique, suivie du refoulement, du recul jusqu'aux portes de Budapest, ils reprennent aujourd'hui le mouvement vers le sud, commencé voilà cent ans déjà, avec> cette fois, la force d'organisation, là netteté des desseins, la certitude du bon droit et surtout le sentiment de l'unité nationale unanime et vigoureux à un degré difficilement concevable pour quiconque n'a pu l'apprécier de près.

Gaston Gravier.

A rEtrattgèr

AU Maroô

Màzag&h, 3 novembre. La lâÀâ de Madani-Glaoui demande des renforts et des munitions. L'action des dissidents produit une certaine agitation dans la région de Marrakech.

Rabat, 3 novembre.

Le général Lyautey, accompagné d'un officier d'ordonnance, s'est rendu nu cimetière où il a visité les tombes des soldats morts au Maroc, entretenues avec. soin par leurs camarades de la garnison. Le résident général projette d'élever un monument aux soldats morts sur ce coin de terre marocaine. Le général Lyautey s'est rendu ensuite à l'hôpital. La santé du Tsaréwltch

Saint-Pétersbourg, 3 novembre.

On commuiiiqtie officiellement les détails suivants sur la maladie du prince héritier Dans les premiers temps de son séjour à Biéloveje, le prince, en sautant dans un ba^teau, fit un effort dont les suites n'apparurent pas tout d'abord.

Cependant, c'est à cet accident qu'il faut attribuer l'apparition, le 20 septembre, dans la région inguinale gauche, d'une tumeur et de douleurs dues à un épanchement de sang dans la cavité abdominale.

On parvint, par un traitement approprié, à atténuer l'épanchement de sang, au point que trois semaines après le malade était en état d'essayer de se tenir debout.

Le il octobre, en essayant de marcher sans* aide, le'prince, par suite d'un mouvement imprudent, fit une chute qui, selon toute vraisemblance, fut la cause, dans la nuit du 15, d'un nouvel épanchement, beaucoup plus important et intéressant cette fois toute là région inguinale gauche et une partie du ventre.

La conséquence naturelle d'un épanchement aussi important est une de ces profondes anémies parfois difficiles à guérir et pouvant rendre pénible tout usage prolongé des jambes.

Lès élections russes

Saint-Pétersbourg, 3 novembre.

On connaît actuellement les résultats de 227 élections pour la nouvelle Douma et l'on constate que les octobristes qui étaient la gauche prédominante dans la dernière Douma ont subi des échecs nombreux et irrètaë^ diables.

Les résultats acquis se répartissent ainsi 88 membres de la droite, 8 de la droite modérée, 28 nationalistes, 44 octobristes, 7 progressistes, 5 socialistes, .84 cadets (constitutionnels-démoerates), 5 membres de gauche n'appartenant pas à un groupe, 10 démocrates polonais, 3 membres du groupe 'polonais-lithuanien de là Russie-Blanche, 1 natio^nationaliste-lithuanien, 3 nationalistes musulmans, 1 Polonais n'appartenant à aucun groupe.

Pèlerinage annuel

Berlin, 3 novembre.

Obéissant à la pieuse tradition qui la rassemble chaque année au cimetière dé la garnison de Berlin, la colonie française est allée aujourd'hui déposer des couronnes sur les lombes des soldats français morts en 1870-7i à l'hôpital militaire de Berlin.

Le personnel de l'ambass|tde et du consulat de France assistait à la cérémonie. Une cérémonie analogue a eu Hëu à Munich,

Pour la présidence des Etats-Unis

New-Yoi'k, 3 novembre.

Le taux actuel des paris pour les élections présidentielles est, de cinq contre un pour le le docteur Wilson M. Roosevelt est un peu plus favori que M. Taft.

_v;

COURTES DÉPÊCHES

-1. Allîzé, ministre, de; France en .Ba-

"vlèH a déposé dWië6u'roiMé§ Isui* îë'iïïdriù-

ment du général Bastoul, un des héros de la campagne de 1800 et sur la tombe des soldats français mort à Munich pendant la guerre

de 1871-1871.

M. Kokovtzoff, président du Conseil de Russie, est rentré hier à Saint-Pétersbourg, venant de Spala.

M. Javanovith, ancien ministre et chef de section au ministère des affaires étrangères, est nommé ministre de Serbie à Vienne. Plusieurs officiers turcs, dont Fethy bey, sont arrivés à Sfas, venant de la Tripolitaine, et sont repartis pour Tunis où ils s'embarqueront pour Marseille.

Figaro à Londres Préparatifs navals

Londres, 3 novembre;

On signale une activité inusitée à Portsmouth, à Plymouth, à D.evonport et à Chatam.

Suivant un journal de Portsmouth, les fonctionnaires supérieurs de l'arsenal auraient été rappelés ainsi que les hommes en congé.

La flottille de torpilleurs et de sous-marins quitterait le port cette nuit avec des ordres cachetés.

A Plymouth, les officiers et marins de la cinquième flottille de contre-torpilleurs ont reçu l'ordre de rejoindre leur bord avant onze heures samedi soir. On croit que ces navires partiront lundi pour l'Orient. Les officiers et les marins de la septième flottille de torpilleurs, à Devonport, ont pareillement reçu l'ordre de rallier bord immédiatement.

A Chatam, la plupart des marins rappelés appartiennent aux cuirassés Russel et Duncan, qui auparavant appartenaient à la flotte de la Méditerranée.

Le bruit court que la division de Portsmouth, des troisième et quatrième flottes,. comprenant quatre cuirassés et neuf croiseurs, auraient reçu l'ordre de mobiliser et que la troisième division de l'escadre de la Méditerranée stationnée à Gibraltar a reçu l'ordre d'appareiller immédiatement. Un incendie

Un incendie s'est déclaré à deux heures ce matin, dans des magasins d'articles de fantaisie du quartier de Kensington. De nombreux employés se trouvaient dans les ddrtoirs au moment où l'incendie s'est déclaréi Ce matin, on a déjà retiré les cadavres de quatre d'entre eux et douze autres grièvement blessés.

Les pompiers se sont rendus maîtres l'incendie après sept heures de travail. Les dégâts matériels se montent à un irlii-

lion.

Figaro m Belg^iii

La fin d'un pénible litige

Bruxelles; 3 novembre.

Jo puis confirmer et compléter un bruit qui circule ici depuis quelques joUrs, et qui lâïl espérer la fin d'im litige retentissant et douloureux. Il est parfaitement exact que le nouveau conseil de S. A. R. la princesse Louise de Belgique, Me Alexandre Halot, a soumis aux parties en cause un projet «l'arrangement qui mettrait fin au pénible litige judiciaire, entre la princesse et l'Etat belge, touchant une partie de la succession du regretté roi Léopold II. Et cet arrangement i qui semble avoir de bonnes chances, d'êtra agréé, ne se bornerait pas à dessaisir les tribunaux d'un différend dont n'ont, pu se Réjouir que les amateurs de seandâlés priiiçie'rs, 11 assurerait par surcroît-, dans la suite, :lk tranquillité "de la princesse Louise, t't'Ô.u- blé'é depuis tant d'années par des prëôced^ii1 tions d ordre matériel.

Ainsi se dénouerait à la satisfactiork géhéràle une querelle d'argent dont la mémoire de Léopold II s'est d'ailleurs grandie encore ciir elle a montré en toute évidence quel souci patriotique gouverna jusqu'à la fin les dispositions prises par ce grand Roi pour faite bénéficier le plus largement possible sou pays des ressources qu'il avait réunies dans cê dessein. Gérard Hàrrt.

Poffl Îêê PmMmum

Une surprise qui fera là joie unanime des Parisiennes élégantes leur est réset1vée ces jours-ci et ce sont encore J. Pàquin, Bertliolle et Cie, coutumiérs de telles attentions, qui la leur Offrent. Là grande maison du boulevard des Capucines a décidé en effet la création d'un nouveau choix de tailleurs en velours de laine, d'un prix exceptionnellement avantageux, qui vont encore rehausser l'universelle réputation qu'elle à acquise dans ce genre, Les visiteurs peuvent dès maintenant admirer dâhè les salons de J. Paquin, Berthûlle et Gié, 43, boulevard des Capucines, ces ravissantes merveilles, en même temps que la prestigieuse variété de leurs chapeaux, de leurs fourrures tant appréciées.

là Presse de es matiit URumanité, de M. Jaurès

Si Grecs, Bulgares et Serbes ne èe b'attoht pas entre eus au cœur de Byzance, ce sera. un miracle plus grand que tous les mi -açles du combat. C'est à .cette épreuve qu'on reconnaîtra si lés Etats balkaniques sont vraiment capables d'une oeuvre de civilisation.

Mais quoi le canon grondé encore sur tes champs de Thrace, et l'armée turque tente nn effort suprême qui obligera peut-être les vainqueurs dans le règlement final du conflit lit» gubre, à compter encore avec la, Turquie; Sérait-H donc impossible lus. alliés de trouver une formule de Confédération balkanique où uhe Turquie réorganisée et régénérée sous leur direction commune aurait sa place ? U n'y a qu'eux, s'ils sont prévoyants, qui le puissent faire. Toute intervention des puissances séra suspecte et dangereuse.

Le Sotèil

Nous savons bieh que 1'Autrieho vise Salonique, maia les alliés vainqueurs entendront y

exercer leur poussée commerciale; il conviendra, â

de ne pas lésiner les avantages économiques que demandera l'Autriche. Sur ce point, il sera facile de s'entendre mais il faut que l'Autriche se persuade que, depuis les victoires des alliés, il y, a place pour eux comme pour elle. inté Ce partage économique, du reste, sera intéressant pour chacun, et nous espéïins que l'Autriche, qui tient en suspens l'action collective des puissances européennes, comprendra qu'il est préférable à elle de .s'entendre avec les Etats balkaniques et la Russie, plutôt que de déchaîner une conflagration générale. Le Parlement et VOpinwn, de M. PaàlLouis Garniër.

M. Raymond Poincaré

L'homme physique et moral qu'il est â presque déjà un profil de médaille. Réservé, tres libre d'opinions, enjoué dans ta. vie privée, il pousse h un point extrême la fidélité entière à ses amitiés. Et ces prédilections existent autour du plus admirable du devoir, de la plus magnifique notion de là conscience. La tenue est splendide d'un tel ensemble moral.

Il en est qui ont reproché au président du Conseil des appréhensions, des hésitations même. Il faut qu'on sache que ces retenues soudaines de son esprit ne sont qu'un effet de l'étendue de cette intelligence qui voit toutes les origines et prévoit toutes les conséquences et toutes les tins. un homme à sa place, a cette frando place où le sens critique et le sentiment u devoir doivent Ptre les deux soutiens de l'unité morale. Ce sont de tels hommes qu'i ̃fàtt à un tel;lp£iys. ~> <̃<*• ̃*•̃ '"•̃:


~e~nae~îâ~lîe

SALONS

La princesse Scliahowskoy, installée en sa belle villa La Tourétte », à Montreux, a donné une réception restreinte, mais très élégante.

Là marquise di Rûdinï a donné jeudi un dîner en l'honneur de LL. AA. II. là grandeduchesse Vladimir de Russie et du grandduc Boris.

La marquise de Boisé de Courcenay douairière reprendra, le 9 courant, ses réceptions des deuxième et quatrième samedis du mois, à quatre heures, jusqu'à Pâques.

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RENSEIGNEMENTS MONDAINS

Le Président de la République et Mme Fallières offriront, jeudi, en l'honneur des grands-prix' de Rome de 1912 et des pensionnaires admis cette année aux Ecoles françaises d'Athènes et de Rome, un déjeuner auquel assisteront MM. Guist'hau, ministre de l'instruction publique, Léon Bérard, sous-secrétaire d'Etat des beaux-arts, Carolus-Duran, Léon Bonnat et Gabriel Fauré, membres de l'Institut, directeurs de l'Académie de France, à Rome,' de l'Ecole nationale des beaux-arts et du Conservatoire.

S; A. R. Mgr le duc de Montpensiér est arrivé à Paris, venant du château de Randan.

La comtesse Albert de Pèlet, née de Brimont, a heureusement donné lé jour à une fille, qui a reçu le prénom de Solange. Mme André de La Gorce, née de La Jaille, a heureusement mis au monde un fils, qui a reçu le prénom de Pierre.

Le comte de Fadate de Saint-Géorge, qui Vient dé subir une opération des plus graves, était hier soir dans un état assez satisfaisant.

CHASSES

Une grande chasse sera donnée mercredi à Rambouillet par M. Fallières en l'honneur des membres du Sénat.

Au château dés Ifs, en Séine-Inférieure, chez la marquise de Vaucouleurs de Lanjamet, brillantes chassés de lièvres et de per-

dreaux.

Parmi les tireurs

Général Ziirlihden, eotflté Scribot.de Bons, colonel marquis du Liscoët, baron J. Levasseur, comte Antoine de Gramont,. lieutenant d'Elva, comte de Vautibault, comte R. de Maulde, Maurice Darlu, etc., etc.

MARIAGES

Prochainement sfcrâ télèjifê le mariage de M. Jean Nadaud, fils de M. Nadaud, professeur au .Conservatoire de musique, chevalier de la Légion, d'honneur, avec Mlle Germaine Caveroc, fille de M. Caveroc, commis- saire-prisèurs

L'abbé de Boissieu, vicaire de Saint- Jàiques-Saint-Christophe de la Villette, a béni, en l'église d'Yenne (Savoie), lé mariage de M. Robert Sordët, fils de M. Sordet-, avec Mlle Marie-Louise Le Miré, fille de M. Joseph Le Mire et de madame née de Boissieu.

Les témoins du marié étaient le général Sordet, commandant le 10' corps d'armée & Rennes, et M. Chenot. ancien magistrat, ses oncles ceux de là màri-êe le comte de la Prade, son oncle, et M. Paul de Haut, son beau-frère.

La quête a été faite par Mlles Magdèlêinë Le Mire et Sordet, accompagnées de MM. « Hubert Coste, Etienne Dullen, .Ludovic Le Mire et l'enseigne dé vaisseau G. de Môritgolfier. Un lunch très brillant a réuni, après la cérémonie religieuse, au château de la Dragonière, les parents et les amis des deux familles.

A Turin a été célébré le mariage du marquis Lorenzù Nicolini avec donna Ludovica Valperga Masino,

De Venise, on annonce le prQçhjain. m^-

riage de M.Charles Colombo avec baipnnê 'Marie Taglîàpîetra^ ."̃' 4j

•̃̃̃.̃•.̃ ii«É,v:

DEÛÏL

̃– Mme Adolphe Làlau\c, veuve du peintre et illustrateur Alphonse Lalauze, vient de mourir. Elle était la mère de M. Alphonse Lalauze, le peintre militaire réputé, qui a illustré avec succès le Iêna de M. Henry Houssaye.

Les obsèques*auront lieu aujourd'hui, à dix heures, en l'église Saint-Louis-en-l'Isle. Mme Bcrnhardt, mère et belle-mère de M. Alcanter de Brahm-Bernhardt, le poètebien connu, et de Mme Alcanter de BrahmBernhardt, est décédée à Boulogne-sur-Seine, à l'âge de soixante-treize ans.

On annonce la mort de Mme Boyer, née Olivier, femme du général Boyer, eh garnison à Tunis.

M. Auguste de Longano, élève de l'Ecole navale en Italie, fils du duc et de la duchesse de Longano, vient de mourir à Livourne, à l'âge de dix-sept ans, emporté par le typhus, contracté à bord du navire Flavio-Gioia, au cours du voyage d'instruction fait sur les côtes de Libye et de la Tripolitaine.

Lady Layard, veuve de sir Layard, vient de mourir en sa résidence de Venise. Le baron Charles de ^Bcrtlner-Bi^y est décédé en son hôtel, à Nevers, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. De son mariage avec Mlle de Caissac, il avait eu trois filles.: Mme de Romanet, Mme d'Arbigny et Mlle Marthe de Berthier-Bizy. Les obsèques auront lieu aujourd'hui en. l'église Saint-Etienne de Nevers.

Le comte Gustave Pot tttng-Persin g, fondateur de l'Automobile-Club Impérial d'Autriche, est décédé à l'âgé dè cinquante-trois ans à Baden, près de Vienne, où il s'était retiré il y a quelque temps, frappé de cécité. Nous apprenons la mort de Mme Albert Le Play, née Michel Chevalier, décédéè le ,3 novembre 1912. Suivant la volonté expresse de la défunte il ne sera pas envoyé de lettres de faire part et le service sera célébré en l'église du Vigen (Haute-Vienne).

Mlle Gisèle de Mouy, fille du comte Jean de^lôùy et dè la comtesse née de la Garoullave, viént de mourir, à l'âge de trois ans, au château du Lisieux, à Seiches (Maine-et-Loire). Nous apprenons la mort:– De MmeRochard née Douvain, sœur du chanoine Douvain, curé de Notre-Dame-de-Grâce de Passy; ses obsèques auront lieu aujourd'hui, à dix heures, en l'église Notre-Dame-de-Grâce de Passy; De Mme Thirion née Aurioust, décédée à Blois, à l'âge de quatre-vingt-sept ans De M. Auguste Fi lot, surveillant général du lycée Hèhri-IV, décédé à l'âge de quarante-neuf ans De Mlle de La Sahnonierc, décédéè à l'âge de quarante ans, à Saïnte-Gemmes-d'Andigné (Maine-et-Loire) De Mme Henri Fournel née Clémanceau de La Lande, décédée â l'âge de quarante-cinq ans, au château du Martreil, à Sainte-Christine (Màine-et-Lqîfe) ses obsèques auront lieu à Môntjèan (Mainë-et-Loire), mardi. E. Delaroche.

LA JOURNÉE

Anniversaire S. Â. R. Mgr le duc de F*entiuèvre.

Obsèques Service solennel pour 13 repos de l'âme du général baron de Charettè et du comte Le Gonidec de Traissan (chapelle des morts de la basilique de Montmartre, dans la crypte, il heures). = M. Jean Riniailho (Chapelle du Val-de-Grâce, midi). = Messe pour le repos de l'âme de MlleAlbertine Lastra (église Saint-Ferdinand des Ternes, 11 h. l/4).=Messe en musique à la demande de la Société fraternelle des anciens officiers des armées de terre et de mer (église NotreDame-des-Victoires, 10 h. 1/2). = M. Alphonse Lalauze (église Saint-Louis en l'Ile, 10 heures* ==. Mme} Rjeijarf, ^église. Notre-

P:l.U.c-4f1,Glxt1<;1t d.~a~.lQ~en.rq~

-AUTEUIË. 4 i

a ,t} ~r.

Brillante réunion de courses d'automne, hier, à Auteûil par un temps froid mais su.perbe. Robes et chapeaux très élégants et fourrures des plus variées.

Reconnu au pesage et à la tribune réservée 6. À. I. et R. la princesse Guillaume Suède, en tailleur de laine grise 1t rayure noire, étole et manchon d'hermine, toque grise rehaussée d'aigrette fantaisie; comtesse Szecsen, en velours tabac d'Espagne garni de skungs, manchon ̃dé mGmè fourrure, chapeau marron a couteaux orange S. A. la princesse Murât, en noir, manteau de breitschwanz, garni de chinchilla, manchon de breitschwanz, chapeau de velours noir garni de breitschwanz duchesse de Camastra,en moire.noire, camélia blanc au corsage, é1 oie et manchon de renard gris, toque de skung^s princesse de Gerace, en marron, redingote de zibeline, étole et manchon d'hermine, toque tie zibeline à aigrette blanche en point d'interrogation ditchesse de Brissac, en velours noir broché violet, étole et manchon de breitschwanz, chapeau de velours violet à ailes princesse Zurlo, en noir, étole et. manchon de skiîngs, toque noire entourée de skungs et rehaussée d'une plume marron: Mme la générale Zurlinden, en noir à col et {îilei. rouges, étole et manchon de zibeline,

chapeau noir h fantaisie rouge

Marquise de Roehegude en noir, étole et manchon de zibeline, chapeau noir à aigrettes blànches Mrs Yarde Buller, en violet, eîole et manchon de zibeline, chapeau violet à plumes Mrs James bey, en gris, étole et manchon d'hermine, chapeau blanc A ailes; Mme Michel Marghiloman en noir, redingote et manchon de breitschwanz, toque de velours noir h gros nœud; comtesse de Chérisey, eh gris, étole et manchon do skungs, chapeau noir à plumes: baronne LaCaze, en

beige, redingote et manchon de breitschwanz, toque

de même fourrure à aigrette; comtesse de Lesseps, née Béthune en noir, étole et manchon de chinchilla, chapeau noir à plumes comtesse de Lesseps née La Caze, en vert garni de chinchilla, chapeau de velours vert a aigrette noire comtesse lgnatieiT, en velours noir garni de skungs, étole et manchon de renard blanc, chapeau de feutre blanc, rehaussé d'ailes blanches comtesse Alain de Rongé, en bleu garni de rouge, étole et manchon de renard, chapeau bleu à fantaisie comtesse de Lingua de Saint-Blanquat, en noir, redingote et manchon de breitschwanz, garnis de skungs, chapeau noir rehaussé de plumes tilleul

Marquise de Maleyssie, en noir, redingote et manchon de breitschwanz, chapeau noir à plumes Mme Adolphe Oppenheim, en gros bleu, étole et manchon de zibeline, chapeau de vejours noir à aigrettes; Mme Marcel Ballot, en velours gros bleu à eûtes, chapeau de velours bleu à plumes; Mlle Francine Neumann, en velours noir garni de skungs, chapeau de velours noir à fantaisie comtesse de Stockau, en velours noir garni de skungs, chapeau de velours noir à rose blanche comtesse de La Salle, en prune, étole et manchon de zibeline, chapeau dé velours prune ù. plumes comtesse de Bellot, en velours noir, étole et manchon de skungs, toque de même fourrure à aigrette comtesse de Eourgoing, en violet, etole et manchon de zibeline, chapeau de velours violet à plumes; Mme Claude Garin, en bleu, redingote et manchon garni de skung-s, toque de drap pelûcheux bleu à aigrette noire princesse Duleep Singh, en velours bleu, chapeau bleu à paradis; Mme Clément Aulîm Ordt, en breitschwanz, redingote et manchon de même fourrure ainsi que la toque rehaussée d'une aigrette noire Mme Pierre Gillou, en velours noir garni de skungs, chapeau de velours noir à aigrettes; Mme Allouard Carny, en velours bordeaux garni de skungs, manchon de même fourrure ainsi que la toque garnie d'aigrette noire Mrs Côrey, en velours gris fer, étole et manchon d'hermine, toque de velours gris à aigrette blanche.

Mrs Hamilton Cary, en velours noir, étole et manchon de renard, chapeau dé velours gris à plumes Mme Drevfus, en velours marron garni d'hermine, toque-berret dé velours marrons à aigrette, manchon d'hermine Mme Havden, en bleu, étole et manchon de chinchilla, Toque de velours bleu à aigrette Mme Wildenstein, en marron, redingote et manchon de zibeline, chapeau de velours marron à aigrette blanche; Mme Harry La Montagne, en marron, redingote de loutre à col de blaireau, manchon de blaireau, berret de velours marron a aigrette Mme Louis Royer, en bleu, redingote et manchon de loutre, chapeau bleu à plumes Mme F. Gardner, en velours noir garni de skungs, chapeau de velours hoir à aigrettes noires Mme Emile Jùbert, en bleu, étole et manchon de zibeline, chapeau de velours à plumes Mme. Jean rfrarieux, en bleu, redingote et manchon de loutre, chapeau de velours bleu à fantaisie Mme Ltika h, en violet, étole et manchon de renard, -chapeau 4e velours violet à .plumes; Mu:¡e ¡M~~eL1q~f!ejj¡tj DelGnd'f en noir, redingote

et manehôn de loutre garnis de èkuitgs, chapeau de velours noir à plumes Mme Renaud, ça velours tabac d'Espagne garni de zibeline, chapeau de velours marron à fantaisie Mme Maziroff, en velours violet garni d'hermine manchon de même fourrure, chapeau de velours violet à aigrettes Mlle Stopfford, en velours noir garni de skunks, manchon de même fourrure, chapeau de velours noir garni do plumes grises panachées, etc., etc. g~gina.

Règlna.

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POUR LES RENTIERS

La Cour d'àppëi de Parie (arrêt du 10 février 1911), les tribunaux de Blois (20 septembre 1912), de Marmande (21 octobre 1911), de Nantes (27 avril 1910), de Dieppe (32 juin i910), de Carcasson ne (8 mars 1910), la Cour d'appel de Bordeaux (arrêts des2mars et 13 juillet 190'.)), ont choisi la Nationale-Vie pour les constitutions de rentes viagères.

Ces désignations, venant après beaucoup d'autres, consacrent la confiance que la Nationale inspire à tous par sa situation financière exceptionnelle; les réserves libres; notamment, qui s'élevaieiit au 10r janvier 1912 à plus de 110 millions, sont pour les rentiers un gage de sécurité hors de pair.

Envoi gratuit et confidentiel de tous renseignements et tarifs demandés à la Nationale (entreprise privée assujettie au contrôle de 1 Etat), soit au siège social, 2, rue Pillet-Will, à Paris, soit aux agents généraux en province..

AU COLLÈGE DE FRANCE

Noces d'Argent de M. Cagnat

̃ -.K' T.

M. René Cagnat, membre dé l'Institut, occupe depuis vingt-cinq ans au Collège de France la chaire d'épigraphie et d'an- tiquités romaines. Ces «noces.d'argent)' scientifiques bnt été fêtées hier matin par ses confrères, ses amis et ses élèves.

Dans la salle même où le maître com- mença de professer, en 1887, ceux-ci se sont réunis autour de lui sous la présidence de M. Maurice Croiset, membre de l'Institut, administrateur du Collège, ayant à ses côtés MM. Bayet, directeur de l'enseignement supérieur, et Georges Perrot, secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Dans l'assistance

Mme René Cagnat et le lieutenant Cagnat, fils de l'éminent professeur MM. Jules Toutain, Besnier, J. Zeiller, A. Pigailiol, ses

élèves, organisateurs de la cérémonie

MM. Héron de Villefosse, Babelon, Valois, Chavannes, Thomas, Elie Berger, Paul Giràrd, Camille Jullian, Charles Diehl? Edouard Cuq, membres de l'Institut; Alfred Rebelliau, de Saint-Arroman, Picavet, le commandant Espérandieu, Abel Lefraric, Gsell, Paul Monceaux, Glotz, Casanova, René Pichon, Frantz Cumont, l'abbé Lejay, Bénéditte, Michon, Marcel Brilloin, Aùdoîlent, Mâle, Lauer, Lehugeur, Hauvette, Georges Renard, Mazerolle, etc., etc.

M. Maurice Croiset a d'abord pris la parole pour associer le Collège de France à l'hommage si mérité rendu à l'un de ses professeurs les plus distingués et les plus aimés, à un maître qui forme des élèves capables de devenir des maîtres à leur tour et qui, non content de leur exposer des faits, leur a révélé une méthode et leur a communiqué son ardeur de recherche, vivifiante et infatigable. L'épigfaphie et l'archéologie, telles que

iJyï. René .Caggat-Je^i pratique, -spatidp

«perpétuelles évocations, aussi séduisantes qu'instructives, des tableaux dans lesquels toutes les choses du passé se raniment et se colorent ».

L'administrateur du Collège a terminé en se félicitant « qu'en un temps où la valeur des études latines ne semble pas être partout ni toujours appréciée autant qu'elle devrait l'être, cette Maison possède en Cagnat un des maîtres les plus capables de les faire aimer et d'en rendre l'intérêt manifeste à tous lés espi'its non prévenus. »

M. Jules Toutain, au nom dès élèves de M. René Gagnât, a offert à ce dernier un volume de Mélanges, composé en son honneur et qui porte son nom. Il a retracé sa carrière et lui a exprimé la reconnaissance de ses disciples pour lesquels il a été un grand et bon ami. M. Georges Perrot a fait à son tour l'éloge de M. Cagnat et loué son œuvre. Enfin, M. René Cagnat a remercié avec émotion par, une allocution très applaudie ses collègues, ses élèves et ses amis.

Ch. Dauzats.

POUR LES RÉCEPTIONS Comme porcelaines et cristaux, une seule maison dans Paris peutoffrir àses clientes un choix aussi varié de prix que de genres c'est le Grand Dépôt, 21, rue Drouot, Là se trouve une véritable collection de services de table en faïence et porcelaine, d'un rare sentiment artistique, qu'ils soient modernes ou copiés d'après l'ancien. La note dominante est toujours celle des services avec chiffre, couronne ou armoiries, car cela sort du banal, indique une recherche plus personnelle. Aussi, toutes les maîtresses de maison apprécient fort ce raffinement, devenu tout à fait en vogue dans le monde qui donne le ton.

Le Grand Dépôt expose également de charmants service à thé, à café, à lunch, et des services en cristal de grand style.

AUX ÉCOLES

L'ÉCOLE NORMALE D'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE Le Journal officiel a publié hier le décret qui organise l'Ecole normale d'enseignement technique dont la création avait été décidée par la loi de finances.

Cette école a pour objet la formation des futurs professeurs des écoles pratiques et professionnelles de commerce et d'industrie. Elle groupera, sous une direction unique, les sections normales préparatoires, qu'un décret de 1895 avait instituées.

La durée des études est fixée à deux ans mais les élèves-professeurs pourront bénéficier dans certaines conditions de bourses leur permettant de faire un stage soit dans une école française ou étrangère, soit dans un établissement commercial ou industriel. Notons parmi les membres du conseil de perfectionnement de l'école, et de la commission pédagogique la présence de six commerçànts ou industriels, désignés par le ministre et appelés à éclairer le conseil de leur expérience pratique.

Jacques-Pierre.

L'abondance des matières nous oblige à renvoyer â demain la suite de notre intéressant feuilleton l'Ile Fantôme, de Mi

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L~Bà~que~

de l'Aéronautique i L'Association générale aéronautique, que préside avec un dévouement si actif et si modeste M.Jacques Balsan.a donné hier le banquet monstre qu'elle avait décidé dans le but d'un nouvel et retentissant appel à la générosité patriotique des Français, en faveur de là souscription, dont elle prit l'initiative, pour réaliser le programme d'aviation militaire élaboré par le comité national que préside M. le sénateur Redmond. Plus de quatre millions ont été réunis; il en faut trois ou quatre encore pour que la France ait le nombre d'avions, de pilotes et de terrains d'atterrissage nécessaires à sa sécurité.

Ceux qui ont assumé là noble tâché de quêter pour la patrie ont pensé que pour récompenser les bons Français qui avaient su donner, et inciter à les imiter ceux dont le patriotisme fut jusqu'ici indolent, il fallait montrer aux uns ce que, grâce à eux, on avait pu faire, aux autres, ce que grâce à eux, il sera possible de faire. On veut croire que cet espoir n sera pas déçu et que l'appel sera entendu du nord au midi, de l'est à l'ouest et dans Paris, la cité des généreux élans.

C'est à Issy-les-Moulineaux, sous le hall immense du dirigeable de là Société Astra que sont dressées les onze interminables tables autour desquelles se sont assis mille convives. Il y fait un froid vif, et par la baie qui bâille sur le champ d'aviation, accourent des coups de vent détestables. Mais on n'y pense guère. Deux braseros donnent l'illusion de la chaleur, et la bonne humeur, née de l'ardente conviction qu'on collabore à une bonne et grande action, fait oublier la crainte des rhumies et des corizas. Ma parole! je n'ai jamais vu pareil banquet! Il est original, pittoresque, solennel et émouvant. On banquette coiffé; chapeaux hauts de forme, képis emplumés, chapeaux melon et casquettes alternent, voisinent avec les toques, les bérets et les vastes chapeaux emplumés des dames. Les convives ont gardé manteaux et fourrures, et chacun a logé les pieds sur les barreaux des tréteaux ou sur ceux des chaises pour éviter le contact glacial du ciment du sol. L'assistance semble perchée.

M. Henry Deutsch (4è lâMéurthe) préside, il a à sa droite M. Antonin Dubbst, président du Sénat à sa gauche le colonel Hirchàuèr, directeur général de l'aéronautique, représentant le ministre de la guerre.

A la table d'honneur se trouvaient égklement

MM. Jacques Balsan, président de l'Association générale aéronautique, sénateur Reymond, président du comité national d'aviation militaire Lépine, préfet de police; général de Lacroix, commandant Escande, Jousselin, conseiller municipal; comte de La V aulx, colonel Renard, Tissandier, Paul Virot, Eiffel, Quinton, Mme Slircouf, marquis de Polignac, MM. Michelin, de Jouvenel, Tliomassin, Mme Blériot, MM. Pierre Lalitte Besançon, Dubois Le Cour, Mallet, lieutenant-colonel Breton, Blériot, Rivet, Saunière, commandant Raibaud, Guillaume Desouches, L. Godàrt, cpininandant Lindecfcer> Etienriei <Giï*atidv /êupitainb Marconiiet,-


capitaine Marie, Soreau, Schneider, capitaine Barres, Pean de Saint-Gilles.

A la table des aviateurs on remar- quait

Les capitaines Bois, Ludmann, Fiorellino, Martinot-Lagarde, Leclerc, Marie, de Goys, Pataud* Jaillet, Michaud, Sourdeau les lieutenants Rochette, Massol, Clerc, Renaud, Gouin, Boucher, Lucca; les adjudants Ducasse,. sapeur Bregi les lieutenants do vaisseau Dutertre et Rainaud.

Parmi les aviateurs civils

MM. Frey, Bielovuccic, Gobé, Obre, Barra, Labouret, 'Bobba, Conneau, .Sadi-Lecointe, Divetain, Espanet, Ladougne, Guillaux, Hellen, Mme Pallier, Mme Beroul, MM. Laurens, Loridan, comte de Lambert, Paulhan, Fourny, Prévost, Molla, Thomas, Herbster, Gilbert, Landry.

Parmi les pilotes de sphériques MM. Blanchet, Barbotte, Nicolleau, Aumont-Thiéville, Crouzon, Suzor, Watteau, etc.

Parmi les pilotes de dirigeables MM. Cohen, Yves Périsse, Roussel, etc. A l'issue du banquet des discours ont été prononcés par MM. Henry Deutsch (de la Meurthe), sénateur Reymond, le colonel Hirschauer, M. Lépine, et M. Antonin Dubost.

Après avoir, en sa qualité de ,président, accordé à chacun les remerciements d'usage, M. Henry Deutsch a, le premier, précisé le but du banquet Le lieu même où nous voici réunis, a-t-il dit, symbolise à merveille la communauté de nos sentiments. Il y avait certes, à Paris, d'autres salles plus confortables que ce hall ouvert à tous les vents. Mais c'est un hangar de dirigeables, et la plaine où il s'érige est le plus illustre des champs de bataille de l'aviation. Ici ont travaillé, ici ont sacrifié leur vie les champions de la plus noble conquête que l'homme ait jamais faite; leur souvenir, leur pensée planent sur nous saluons leur mémoire et inspirons-nous do leur exemple i

Parmi les devoirs qu'il nous dicte, notre Association met au premier rang l'achèvement du réseau des voies stratégiques aériennes réclamées par le ministère de la guerre et dont l'Association générale aéronautique, d'accord avec le Comité national, adéjà aménagé une grande partie. Pour mener a bien cette entreprise, nous fondons sur votre sympathie active de grandes espérances. Militants de l'aéronautique et patriotes comme vous l'êtes, vous ne voudrez pas tromper notre attente et vous aurez à cœur de collaborer avec nous à une œuvre nécessaire qui, complétant l'outillage national, 'contribuera à maintenir la supériorité de la France dans un domaine où elle ne saurait abdiquer le premier rang.

M. le sénateur Reymond parla le se- cond; il s'excusa d'avoir à prendre la parole; il dit que l'honneur en revenait à M. Jacques Balsan, à qui la France avait dû l'initiative de la souscription nationale, mais que, modeste, trop modeste, son compagnon avait tenu à s'effacer. Alors lui, il s'exécutait.

Il exposa donc ce qui avait été fait; les 116 avions offerts à l'armée, les 30 jeunes pilotes dressés pour elle sur le fonds national, les champs d'atterrissage aménagés dans 32 villes entre Paris et les frontières du nord et de l'est il exposa aussi ce qui restait il faire; 30 autres terrains à créer, d'autres avions à donner, d'autres pilotes à former, l'avia- tion maritime à organiser, l'aviation co-,loniale à créer.

Pour réaliser un aassi. vaste programme, il faut encore de l'argent. La France a donné, elle n'a pas assez donné. Les Français n'ont pas encore fait ce qu'ils pouvaient faire, si l'on compare les quelques millions recueillis chez nous aux nombreux millions réunis en quelques jours pour la marine, pour les dirigeables et pour l'aviation de l'autre 'côté du Rhin.

Et comme il avait parlé avec une émotion prenante, on l'acclama. Le colonel Hirschauer lui succéda.

Le colonel Hirschauer est un magnifique soldat; il a l'allure et la voix martiales. Il parla avec force, en phrases nettes et tranchantes. Et ainsi il impressionna profondément.

Il affirma tout d'abord que la souscription avait été d'un magnifique exemple, parce qu'à côté de quelques gros souscripteurs et de quelques collectivités puissantes, étaient venus, par milliers, s'ajouter à l'œuvre nationale, les modestes collaborateurs, cultivateurs, ouvriers, artisans, qui avaient tenu à verser leur petite mais patriotique obole. La France entière, ajoute-t-il, s'est associée à l'œuvre commune et non seulement la France métropolitaine, mais encore la France lointaine, les colonies d'Afrique et d'Asie et, de toutes parts, les compatriotes qui vivent à l'étranger, tous se sont unis dans un même élan patriotique, les indigènes de nos colonies, arabes et malgaches, indo-chinois, ont donné leur part pour l'aviation militaire. Voilà le côté impressionnant de ce mouvement, il nous a donné la puissance morale et la guerre se fait non seulement avec des hommes, avec des machines, avec des engins, mais surtout avec la force morale! 1

L'argent jusqu'ici recueilli par la souscription a son emploi réglé, il sera entièrement dépense, conformément au vœu des souscripteurs, dès le début de 1913. Il a permis de commander 362 avions. Un nombre presque égal d'avions supplémentaires seront commandés en 1913.

Le colonel Hirschauer traça alors ce qu'il restait à faire:

Au Grand Palais, dit-il, vous ayez vu l'immense carte sur laquelle sont indiquées les haltes d'atterrissage, véritable carte des routes aériennes, en voie d'organisation. Vous avez pu voir que ces haltes sont particulièrement serrées de deux côtés entre Paris et la frontière du nord et la frontière de Test on est allé au plus pressé.

Au Grand Palais encore, vous avez pu voir -les portraits des pupilles du comité de l'aviation militaire, de tous ceux qui ont subi un entraînement aérien et sont arrivés ou arriveront bientôt au service militaire déjà aviateurs consommés.

Ainsi donc, l'effort s'est porté sur trois points d'abord et avant tout, doter l'armée d'avions supplémentaires; ensuite, tracer la route aérienne et favoriser ainsi l'entraînement de nos pilotes. L'œuvre est-elle terminée ?Non pas! Le nombre des pilotes augmente avec rapidité et il faut arriver à les doter chacun d'un avion et même donner aux bons pilotes deux avions, de façon à ce qu'ils en aient toujours un prêt à faire la guerre Il faut que sur cette carte de France, la région de l'ouest.et du sud soit aussi bien tracée, au point de vue des voyages aériens, que la région du nord et de l'est. Il faut enfin des légions de jeunes pilotes.

Ce n'est pas tout. L'aviation maritime se développe les colonies réclament des services d'aviation'pour leur défense. Il faut donc que l'œuvre entreprise continue et s'étende du domaine terrestre au domaine maritime et aux colonies lointaines.

Les recherches du colonel Renard, le grand

concours de 1900, sous l'égide de l'Aéro-Club de France, le développement rapide de la locomotion aérienne de 1908 à 1812, les souscriptions nationales ont été de grandes étapes du progrès-, aéronautiques. L'aviation militaire est dès cette année entrée dans les habitudes régulières de i;armée. Les premières escadrilles formées ont participé aux manœuvres du Poitou, du Nord et de l'Est deux escadrilles se sont formées depuis, d'autres se formeront demain; et si je ne puis vous donner le nombre de ces escadrilles, soyez assurés que nous ne perdrons pas notre temps. Au nom do l'armée, je vous remercie do ce que vous avez fait. En dotant la France d'une arme nouvelle, tous, messieurs, vous avez bien mérité de la France et de la République.

M. Lépirie prit ensuite la parole; il parla avec chaleur et se fit acclamer. Il expliqua pourquoi il croyait que les millions désirés, le Comité national d'aviation militaire les aurait. Les petites bourses ont donné, les grosses donneront.

Dans ce pays où la charité privée est si agissante, si admirable, s'écria-t-il, l'aristocratie de la richesse, quelquefois plus lente à s'émouvoir, ne sait pas résister aux appels justifiés. Il me paraîtrait inadmissible que des hommes tels que vous, dont quelquesuns sont haut placés dans l'estime publique, dont tous ont fait leurs preuves en matière de patriotisme, que vous, messieurs, vous ne puisiez pas dans vos convictions l'éloquence nécessaire et suffisante pour ouvrir les coffre-forts, dans une pensée de solidarité nécessaire avec le peuple, de nationalisme républicain, sans parler de l'intérêt bien entendu de préservation nationale.

Messieurs, quelle est l'heure où vous avez fait cet appel ? Où en sommes-nous? L'Orient est en feu sur l'initiative du gouvernement français, la diplomatie européenne se met en devoir ou d'éteindre l'incendie ou d'en limiter les atteintes mais nous ne savons pas encore, à l'heure où je parle, si ses efforts seront certainement couronnés do succès. Que d'avertissements pour l'avenir et que l'heure est bien choisie pour une œuvre patriotique! 1

Vous demandez un, deux, trois millions à la France, s'écrie-t-il; je crois que Paris vous les donnerait. Il ne s'agit que de parler à son grand cœur. Quelle admirable ville que Paris Un jour j'avais besoin d'un million pour assurer l'entretien des enfants orphelins de mes gardiens de la paix il me l'a donné. Un autre jour, je lui ai demandé un second million pour récompenser les agents victimes du devoir il m'a donné le second million Et j'étais seul à tendre la main 1 mais vous, messieurs, vous êtes légion, vous êtes une légion de bons Français, de braves gens, de grands citoyens, vous quêtez pour la France, pour sa grandeur, pour sa sécurité, vous aurez vos millions.

Puis après que M. Antonin Dubost, qui fut un des héroïques aérostiers du siège de Paris, eut, avec chaleur, remercié l'assistance, on entendit la Marseillaise de l'aviation de M. Dugas et les Trois aigles chantés par M. Boulogne, de l'Opéra-Comique. Et alors chacun s'en fut, tandis que les aviateurs Guillaux, Ladougne, Bobba et Divetain, venus le matin par les airs avec un compagnon s'en retournaient par le même chemin à Juvisy, leur port d'attache.

Frantz Reiohel.

Les nouveaux décorés

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Jules CHÉRET

Entre autres raisons de mettre cette belle tache rouge au plastron blanc de Jules Chéret, on a sans doute fait entrer en ligne de compte celle-ci qu'il n'a jamais désespéré de la jeunesse et de la joie et qu'il est demeuré, dans son art comme dans sa personne, intrépidement jeune et joyeux. Chéret, au moment où le pessimisme était à la mode dans la littérature et dans l'art, fut un des champions de l'élégance et de la verve française, et il jugea qu'il n'était pas indigne de son grand talent de jeter à profusion des sourires sur les murs. Comme on les attendait avec impatience ces belles affiches qui montraient, pirouettant et valsant, les danseuses populaires, ou bien qui donnaient à quelque produit industriel la recommandation d'un délicieux minois. Peu à peu; des curieuses expériences nouvelles poussèrent ce grand artiste à travailler non seulement pour la foule, mais aussi pour les collections du présent et de l'avenir. Car des affiches, cela se détruit et disparaît, et des pastels, de fragiles pastels, durent des siècles. On s'apercevra d'ici deux ou trois cents ans que c'était bien jugé. Chéret exposa aux •«: Pastellistes a, aux divers Salons, de véritables merveilles. En même temps des amateurs avisés le poussèrent à étendre encore son domaine et à faire de la grande décoration. Après Nice, Paris; après les galeries particulières, l'Hôtel de Ville; et enfin après tout cela, la manufacture de l'Etat qui s'avisa,que pendant que nous avions un moderne Boucher, il fallait lui donner de l'ouvrage. C'est alors que Chéret a fait pour les Gobelins, et miraculeusement traduit par eux, cet ameublement, sièges, panneaux, et paravent, qui furent une des gloires de l'art français à l'Exposition de Turin. L'art de Chéret ne peut se décrire en un de ces courts médaillons, et nous ne pensons pas qu'il puisse môme se décrire du tout. Mais qui ne connaît cette troupe délicieusement babillarde et irisée qui évolue dans l'azur et danse éperdument la joie de vivre, à donner envie de danser même à ceux qui n'ont plus beaucoup de jambes ? Quant à l'artiste lui-même, c'est, on l'a dit, un mousquetaire, mais non dépaysé dans notre temps, par une grâce spéciale, et tout le monde l'aime et tout le monde lui fait fête, parce qu'il est loyal, bon, et excellemment français.

OFFICIERS

Charles COTTET

Une grande barbe, un "visage coloré, des cheveux ébouriffés, les yeux très vifs d'un homme qui sait voir et les objets et les âmes, la physionomie gaie d'un artiste à qui son art donne de beaux contentements.

L'un des peintres les plus originaux de l'époque. Une nature très marquée, indépendante, forte, qui ne s'écarte pas de ses volontés, qui les réalise pleinement, qui ne laisse rien dehors. Un goût très sûr, qui ne prend pas le change et ne se trompe pas. Une vive énergie, même dans la poésie et dans le rêve. Un caractère, et qui caractérise tout ce qu'il fait.

Le peintre de la mer glauque et de la Bretagne verte et rose. Le peintre aussi, quand il le veut, de l'Orient. Le peintre de tous les paysages, pourvu qu'il en ait saisi la profondeur significative et l'âme. Il y a, dans chacun de ses tableaux, une pensée. Et ce n'est pas exactement le « sujet qui la formule, mais le sentiment qu'il y a mis et qui émane de la couleur, des nuances,' de l'intimé secret de l'art.

On doit à M. Charles Cottet de délicieuses marines où rêve l'étendue, où les merveilleux lointains de l'espace sont assemblés. Et per^sonne n'a mieux que lui représenté ces figures de gens de mer, à la fois rudes et fines, bousculées par la dure vie et toutes pleines de la douceur des sublimes résignations.

On abuse du mot de sincérité mais cet éloge qu'on prodigue, Charles Cottet le mérite. Il n'est pas une de ses œuvres qui ne soit l'expression la plus nette de sa méditation la plus nette et la plus franche, sans nulle recherche de l'effet et pour le seul plaisir de dire justement ce qu'on a conçu. Avec cela,

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les qualités d'un art vraiment classique un rare talent de la composition, du groupement ̃une science accomplie.

Un grand peintre, et de là bonne école la sienne.

Adolphe WILLETTE

Ce que l'humour a de plus finement fantasque, l'amour de plus mélancolique et de plus fou, la générosité de plus vibrant et de plus chevaleresque, Willette l'a chanté et dessiné en d'inoubliables symboles, d'une délicatesse extrême, et il l'a résumé dans sa 'personne même qui est candide, et folle et bonne, et noblement chimérique, comme celle de Pierrot. Aussi pendant longtemps le public n'attendit pas que l'Etat récompensât ce grand effort d'art et de pensée pour le soutenir dans ses luttes et dans ses épreuves. Le dessinateur du blanc même et de l'alerte Mimi Pinson,le peintre du Parce Domine et de tant d'autres belles compositions, le décorateur de l'H6tel de Ville, n'est pas un simple caricaturiste, comme on affecta longtemps de le croire. C'est, comme Chéret, un artiste supérieur, de veine française et de parfaite aristocratie, aristocratie de l'esprit et du cœur, qui sait se pencher sur toute douleur et s'émerveiller devant toute grâce, qui ne craint pas de s'attaquer à toutes les puissances, même à la plus redoutable, celle des préjugés, mais qui puise sa force dans le culte attendri de la patrie, et de la beauté une patrie aussi. Willette a jeté à tous les souffles du vent ses charmants caprices qui d'ailleurs ne sont pas perdus pour cela; mais heureusement aussi les édifices et les collections particulières gardent désormais de valables témoignages' de sa science de peintre, de sa grandeur dans l'aimable, et de son lyrisme dans le voluptueux. Il est d'usage de conclure ces petits portraits par un t signe particulier ». Mais tous le monde connaît le signalement de Willette, et un des signes auquel on ne pensera pas, malgré son importance, c'est que Banville avait prédit ces réparations d'honneur à son cher Pierrot, à qui en voulaient des fantômes méchants. Jean-Louis.

LA

Situation du Marché de Paris Pendant que la maladié me tenait éloigné de la besogne quotidienne qui m'est chère, je suivais d'un œil attentif les mouvements de la Bourse, et je considérais avec d'autant moins d'étonnement l'explosion d'activité qui s'est manifestée dès le mois d'août que je l'avais prévue. L'exagération coutumière de la spéculation à laquelle j'assistais de loin me laissait entrevoir la réaction inévitable qui se préparait pour la rentrée d'octobre.

Ce n'est pas que les engagements me parussent, comme on le disait partout, dépasser les forces du marché, mais les prix auxquels la plupart des valeurs avaient été poussées ne laissaient plus d'accès à une nouvelle couche d'acheteurs.

Il était évident que, dès que la nécessité de vendre se ferait sentir, les offres tomberaient dans le vide. Et, cependant, nous étions loin de croire aux événements des Balkans. Au contraire, le mirage de la paix italo-turque entretenait la spéculation dans ses erreurs. Elle devait les payer sans autre motif que la loi des marchés.

Par surcroît, nous avons appris subitement l'alliance balkanique et sa résolution arrêtée de faire la guerre. Etant donné l'opinion, depuis longtemps admise, que la guerre dans les Balkans entraînerait de graves complications européennes, la Bourse qui, ainsi que je viens de l'expliquer, était dans les conditions les plus funestes pour résister à un tel assaut, devait être mise en déroute et subir la débâcle.

Malgré l'opinion de tous les docteurs et de tous les pontifes, j'ai toujours soutenu que la place n'avait pas dépassé ses forces d'absorption. J'en trouve aujourd'hui la preuve dans la rapidité avec laquelle se sont opérées les liquidations du 15 et du 31 octobre. Huit jours de baisse profonde ont suffi pour dégager le marché, alors que toutes les crises que j'ai vues depuis 1882 en passant par 189J3, 1902 et bien d'autres ont toujours nécessité des liquidations qui se prolongeaient'pendant plusieurs mois. La réaction a été aussi brutale parceque les cours tombaient de haut et non à cause de l'énormité des positions. On évalue à 150 ou 200 millions la perte subie. Il ne faut pas oublier, toutefois, qu'une grande partie en a été récupérée par les acheteurs au comptant qui se sont montrés cette fois résolus et énergiques.

Reconnaissons que le dommage est facilement réparable. Nous en avons vu bien d'autres.

11 restera, certes, des victimes. Il faut toujours les plaindre, même lorsque ce sont des coupables, mais elles n'encombrent pas la route et l'avenir, à mon avis, présente des espérances encourageantes. Elles ne sont encore qu'à l'état d,'espoir. Je vais essayer de démontrer qu'elles pourraient facilement se changer en réalités. D'abord, constatons deux faits:

1° La situation de place dégagée; 2° L'abondance de l'argent.

La situation de place? '?

Elle est indéniable. Ce n'est pas dans des moments de troubles comme ceux que nous traversons, que l'on peut songer à la masquer.

L'abondance de l'argent?

Le taux des reports l'indique, et il n'est pas difficile de savoir que toutes les charges d'agent de change regorgent d'argent, qui refuse de s'employer jusqu'à éclaircissement de la situation. Il reste la question principale, la situation politique

Du côté des armes, elle semble simplifiée. La victoire est aux alliés. L'empire turc paraît condamné. Il faut encore ici faire des réserves. L'armée turque nous a déjà donné l'exemple de retours imprévus.

En tous cas la guerre touche à sa fin. Quelles vont être les prétentions des vainqueurs?

Quelles seront celles des grandes puissances ?

Je n'ai pas la présomption de rivaliser avec la diplomatie européenne qui, cependant jusqu'ici, ne s'est pas couverte de gloire, mais je crois bien que tous ceux que la nature a doués d'une certaine dose de bon sens et qui ontobservé avec soin les événements, peuvent tout de même en tirer certains enseignements qui doivent les aider à établir des. prévisions.

Personne ne discute plus maintenant les droits des petits peuples alliés, qui ont réalisé des prodiges de courage, à exiger la récompense du sang versé, Les grandes puiséancessont unanimes

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sur ce point. Vont-elles imposer silence à leurs intérêts particuliers? Vont-elles se mettre d'accord avec les belligérants ? A' l'heure actuelle, il apparaît que la solution de ces questions appartient à une conférence, à moins que cette perspective ne précipite des accords particuliers. Sous une formule plaisante, on peut songer à ces patients dont,le mal se dissipe dès qu'ils sonnent à la porte du dentiste.

Mais, dans toutes les hypothèses que je viens d'envisager, la conclusion primordiale, pour nous boursiers, c'est de savoir si de ce conflit d'intérêts peut surgir la guerre européenne.

Eh bien Est-il possible de nier que sur tous les points de l'Europe les grandes puissances montrent le même désir de conserver la paix? Or, quand tout le monde est animé de la même pensée, on finit toujours par tomber d'accord. Donc, bien que la Bourse saigne encore de ses blessures, bien que la situation extérieure impose encore une très grande prudence, je ne crois pas qu'elle doive être poussée jusqu'à l'inaction. C'est ce que j'essaierai de démontrer au cours de mes courriers quotidiens. Armand Yvel.

lift JIODE fflJX CODEES 1 Après ces deux jours de recueillement pendant lesquels nos préoccupations de coquetterie se sont effacées devant de pieux soucis, après ces deux jours de souvenir où nous avons trouve dans nos cimetières un temps qui s'étais mis à l'unisson de nos pensées, la vie a repris son cours, et sous un ciel redevenu clair et égayé par les tièdes rayons d'un soleil déclinant, les mondaines, ont repris leurs visages et leurs élégances habituels, et leur présence a donné hier, à la réunion d'Auteuil, un éclat magnifique avec une profusion de toilettes jolies et, comme toujours, une débauche de fourrures.

Ces fourrures, elles sont les reines du jour elles brillent non seulement par la quantité et la qualité, mais aussi par leur extraordinaire variété. Variété de genres, variété aussi d'application, car on en met partout, on les emploie à tous les usages en étoles, écharpes, garnitures de robes et de chapeaux, mais bien entendu leur luxe apparaît surtout dans les grands manteaux souples et gracieusement drapés autour de la silhouette élégante de nos Parisiennes. La taupe et le breitschwanz sont toujours les grands favoris pour ces manteaux souples et enveloppants qui sont une des plus jolies créations de la saison. On remarquait cependant hier au pesage, et en assez grande quantité, une nouvelle fourrure, lé putois, lancée par un de nos plus jeunes et plus hardis couturiers. Cette nouvelle favorite de l'élégance apparut sur les épaules de quelques jeunes et jolies femmes en vestes, en petits casaquins en manchons énormes dont la teinte jaune clair striée de lignes plus sombres s'harmonisait délicatement avec le jaune roux des arbres et des feuilles tombées.

Vous savez de reste que cette profusion de lourdes fourrures n'enlève rien à la sveltesse de ligne de nos jolies Parisiennes. L'art de la corsetière est là pour sauvegarder cette ligne si précieuse et à quoi les femmes vraiment élégantes tiennent par-dessus tout. Il est vrai que cet art si délicat de la corsetière est exercé en notre temps par une artiste de premier ordre, Mme Suchar, dont les corsets ont acquis une vogue méritée, auprès des élégantes les plus notoires. Après Mmes Kousnetzoff, Yvonne de Bray, Lillian Grenville, Alice Nory et tant d'autres, voici que Mlle Trouhanowa, la danseuse aux gestes

Mlle TROCHANOWA

Silhouette obtenue avec le corset de M"1 Suchar

rares et harmonieux, prête la gloire de son admirable souplesse à cette non moins admirable création dont le croquis que j'ai le plaisir de vous donner ici peut vous donner une idée et qui est bien ce que l'on peut rêver de plus réussi au point de vue de l'esthétique la plus pure.

Retenez le nom de Mme Suchar, vous qui n'avez point encore fréquenté ses salons du boulevard Malesherbes, un grand avenir lui est assuré, plus glorieux encore que son enviable présent. Les chapeaux étaient comme toujours d'une variété infinie. J'ai cependant remarqué que les petits chapeaux décidément vainqueurs étaient plus nombreux que les autres. Ils s'enfoncent de plus en plus sur la tète sans être cependant plats. Bien au contraire, les aigrettes, les crosses, les paradis se posent tout à fait en hauteur, entrecroisés souvent ou crânement piqué sur le devant. On voit aussi-et c'est tout à fait élégant et joli des aigrettes posées tout autour du chapeau et formant auréole. On ne peut rien rêver de plus doux, de plus sevant au visage que ce chapeau dont le

seul tort est de n'être pas permis à toutes les femmes à cause de l'énorme profusion d'aigrettes qu'il exige.

Beaucoup de chapeaux aussi garnis de putois. J'en ai remarqué un notamment de forme tricorne, en velours noir simplement bordé de cette fourrure qui a obtenu le suffrage des plus élégantes. Un autre chapeau très admiré est celui dont je vous donne ici le croquis. Il est tout en velours noir, la calotte s'enroule de paradis et vient retomber sur l'épaule.

CHAPEAU PORTÉ PAR Mlle LILLIAN GRENVILLE Création de Mme Miniggio

Créé pour Mlle Lillian Grenville, ce chapeau est l'œuvre de Mme Miniggio, la modiste de grand talent dont je vous ai signalé déjà les chefs-d'œuvre et qui est devenue la préférée de nos élégantes Parisiennes. Les artistes et les femmes du monde les plus réputées pour leur beauté, celles qui donnent le ton à la mode, ont adopté d'enthousiasme cette artiste émérite; elles se pressent en foule dans ses salons du faubourg SaintHonoré.

Ce succès était bien dû aux efforts et à l'art de Mme Miniggio qui joint au talent le plus délicat et le plus heureux une merveilleuse compréhension de la femme et de la Parisienne, et qui sait assouplir et varier à l'infini le genre et l'allure de ses créations au gré du visage qu'elle doit parer, et pour lequel elle sait inventer toujours une chose nouvelle, inédite, et d'un art absolument personnel.

AVIS DIVERS

Craindre le feu, c'est bien. Avoir un THEO, c'est mieux THEO, Extincteur à sec d'incendie. Société anonyme française, 244, route de la Révolte, Levallois-Perret.. Tél. 508.19. Au Salon 'de l'Aviation, galerie A, Stand 10.

1 'épiderme EST purifié, blanchi, satiné, au U moyen de la PA TE et du SA ON DES PRELATS. Par ̃> Exotique, 35, r. du4-Septbr0. Informations

Au central télégraphique

Un certain nombre d'agents du bureau central télégraphique de la rue de Grenelle s'étaient émus récemment des conditions dans lesquelles avaient été exécutés les travaux de surélévation des bâtiments.

Ils redoutaient que la solidité des nouvelles salles ne fût pas suffisante et avaient cru devoir faire part de leurs craintes à M. Chaumet par la voie hiérarchique.

Le sous-secrétaire d'Etat, désirant rassurer ses subordonnés, vient de faire parvenir à l'association générale des agents des postes une note résumant les arguments techniques de l'architecte de l'administration, M. Leeœur.

Mais afin que les inquiétudes des employés fussent pleinement dissipées, M. Chaumet a fait plus il a ménagé une entrevue entre l'architecte et huit représentants de l'Association générale. Cette entrevue a eu lieu en présence du directeur des services télégraphiques. M. Leeœur s'est montré très surpris des craintes des agents. Mais il a consenti néanmoins à communiquer ses plans à un architecte qu'il a laissé aux agents le soin de choisir.

Il s'est engagé, si cet expert le jugeait nécessaire, à procéder à de nouveaux essais de solidité..

Un banquet

Le comité de la Ligue franco-italienne fêtera par un banquet les industriels et les artistes français décorés à l'occasion des expositions de Turin et de Rome. Ce banquet aura lieu au commencement du mois de décembre, sous la présidence du ministre du commerce et de S. Exe. l'ambassadeur d'Italie.

Les crèmes de Beauté Mozdow

Souveraines contre hâle, taches, rides, rougeurs, et toutes altérations de l'épiderme. Neige Mozdow spéciale pour peaux sèches. Crème Mozdow convient aux peaux grasses. Parfumerie Mozdow, 33, rue de la Chaussée-d'Antin.

Jean de Paris.

Nouvelles Diverses PARIS

Manifestation patriotique

La Fédération nationale des médaillés militaires s'est réunie hier matin, à huit heures et demie, devant la porte principale du cimetière Montparnasse, boulevard Edgard-Quinet. Une délégation, précédée du drapeau, s'est rendue sur les tombes des sociétaires décédés. Des allocutions ont été prononcées. Des cérémonies analogues ont eu lieu au cimetière Montmartre et au Père-Lachaise, où la délégation est allée porter des fleurs au pied de la colonne du Souvenir.

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Le feu

Un incendie a éclaté hier soir à Pantin, vers sept heures, dans deux pavillons et hangars où se trouvent les» -ateliers de M. Vol-

jj¡ L pJkl') tijtjs'i) i?'J1icn 9~y!fs~l;t wr t

lant, fabricant de voitures d'enfants, 10, rue Boïeldieu.

Le magasin et les hangars ont été presque totalement détruits. Les dégâts sont très importants.

Le crime du bois de Boulogne

Découvrira-t-on l'assassin de Juliette Souavin ? -Malgré toutes les difficultés, M. Xavier Guichard ne désespère pas dly arriver. Il a interrogé toutes les amies de la victime. Il a appris de nombreux détails tout à fait typiques, notamment celui-ci cette femme avait pour spécialité, afin de flatter la folie macabre de certains détraqués, dé s'envelopper dans un linceul et de se coucher dans une bière.

La coïncidence de la fosse creusée dans- le bois, et du jour du crime la Toussaint, la veille de la fête des Trépass.és, donne tout lieu de supposer qu'il faut chercher l'assassin dans le monde interlope avec lequel elle était en relations.

Comme signalement, on n'a jusqu'à présent pas grand chose. Les femmes qui accompagnaient ce jour-là Juliette Souavin au Bois, n'ont fait qu'entrevoir l'assassin au moment où il fuyait « un homme assez grand, assez fort ». D'autres ont été un peu plus explicites. Elles savent que, parmi les connaissances de la victime, se trouvait un individu de quarante ans environ, grand, robuste, toujours vêtu de noir et portant un crêpe à son chapeau. Elles l'avaient surnommé « le veuf» et l'ont vu souvent venir retrouver Juliette dans le Bois. Le soir du crime, il est venu leur demander si elle était là. Ce personnage va être recherché.-

La fillette étranglée d'Ivry

Ne se serait-on pas trop pressé d'accuser le débardeur Beulque de l'assassinat de la petite Fernande Papillon ? 2

A vrai dire il y a contre lui de terribles charges. Son intimité avec l'enfant qu'il bourrait de friandises certains propos tenus par lui le fait qu'on les a vus ensemble quand Fernande est sortie pour appeler son chien enfin, la disparition de son alêne qui, d'après l'accusation, serait l'instrument avec lequel ont été portés les coups perforants constatés sur le crâne de la victime. Mais, d'autre part, certains témoins disent que Beulque a été vu au café Teissèdre moins d'une demi-heure après la sortie de Fernande Papillon. Or, pour aller de la rue Nationale à la cabane où a été trouvé le cadavre, il faut exactement. onze minutes. Pour revenir de cette cabane au café, il faut quinze minutes. Beulque n'aurait donc mis que quatre minutes au maximum pour accomplir son crime. Et encore faut-il admettre que pour aller l'enfant ait marché au pas d'un homme. Il est vrai qu'on objecte qu'en revenant pour se préparer un alibi, le débardeur a pu courir. Mais la cafetière et des consommateurs qui étaient là, affirment qu'il n'avait pas l'air d'être essoufflé, mais était au contraire très calme.

On va procéder à de nouvelles constatations sur le temps nécessaire et surtout sur la concordance de l'heure réelle avec celle que pouvait marquer la pendule du café. En attendant, on recherche deux individus, anciens soldats des bataillons d'Afrique, comme Beulque, et qui, le soir du crime, auraient été vus rôdant dans Ivry.

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DÉPARTEMENTS

Le monument de Cremazie

Le Havre. En janvier 1879 décédait au Havre un représentant de commerce connu sous le nom de Jules Fontaine. Or ce Jules Fontaine n'était autre que le poète canadien Octave Cremazie qui, à la suite de déboires commerciaux, avait pris le parti de s'expatrier.

Ses compatriotes, qui le tenaient en haute estime, le glorifièrent au Canada, puis constituèrent Un comité chargé d'élever sur sa tombe un. monument digne de sa mémoire.- Ce monument, édifié par les soins de M. Hébert, statuaire canadien, a été inauguré ce matin au cimetière Sainte-Marie et remis à la ville du Havre par M'. Gonzalve Desaulniers, président de l'Alliance française de Montréal, délégué du comité canadien. Avant cette cérémonie, une messe de Requiem avait été dite en l'église Notre-Dame en mémoire du poète, et, à cette occasion l'abbé Julien, archiprêtre du Havre, a prononcé une allocution d'une haute élévation de pensée et d'une forme très littéraire. Au cimetière, des disc(furs furent prononcés par MM. Vigne, adjoint, représentant le maire du Havre Liard, représentant le préfet de la Seine-Inférieure Fraisé, représentant le ministre de l'instruction publique; Siegfried, député, et Gaston Deschamps, représentants du comité France-Amérique Salaun, représentant de l'Alliance française Dupont, président de la Société havraise d'études diverses Baudry, maire de Honfleur Tessier, sénateur canadien, et de Saulniers.

Les orateurs ont fait l'éloge d'Octave Cremazie et exalté son œuvre, et ils se sont attachés à rappeler les liens qui unissaient intellectuellement la France, et particulièrenient la Normandie et le Canada.

Ghenya.

Les médaillés de 1870

Noyon. Le général Morette de la Garenne, commandant la 4e brigade de cuirassiers, a procédé à Noyon à la remise des médailles de 1870.

M. Noël, sénateur, maire de la ville, et deux cuirassiers qui s'étaient illustrés à Reichshoffen, le maréchal des logis Marty et le cuirassier Barbât, ont été décorés.

Attentat contre un train

Lille. Un attentat criminel, le troisième depuis moins d'un mois, a été commis ce matin contre le train de Calais-Bâle. Comme il passait près de la gare de la Chapelle d'Armentières, deux coups de revolver ont été tirés du remblai. Lès balles ont brisé un carreau et troué la porte du wagon, sans blesser personne.

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Un suicide

Le baron Gedelia, ancien secrétaire du duc de Bellune décédé il y a cinq ans, s'est pendu hier au cours d'une crise de neurasthénie dans la petite chambre qu'il avait louée près de l'hôtel du duc, 5, avenue de la Révolte, à Neuilly.

Une infirme brûlée vive

Quimper. A Croistalud, commune de Ploaré, une infirme, Mlle Marie Hascoet, âgée de cinquante-six ans, qui était restée hier seule au logis, en l'absence de ses frères et sœurs, a été brûlée vive, par suite du renversement d'une lampe à essence, dont le feu se communiqua à ses vêtements.

Le corps de la malheureuse a été retrouvé près d'une citerne où il semble qu'elle ait voulu se jeter.

Vol audacieux dans un musée `

Nîmes. Ce soir, deux malfaiteurs ont pénétré dans. le musée numismatique installé dans la Maison Carrée et après avoir bâillonné et ligoté le gardien, ils ont soustrait plusieurs pièces d'une valeur de mille francs environ. Accidents de route

.Mantes. En voulant dépasser une voiture sur la route de Quarante-Sous, entre Saint-Germain et Mantes, M. Emile Aguado, industriel à Paris, a donné un faux coup de volant qui a projeté l'automobile sur la voiture. Le cocher et ses voyageurs, MM. Lutger, ancien percepteur, et Ollivon, entrepreneur à Poissy, ont été blessés. M. Ollivon, a succombé.

Lille. Revenant ce soir en automobile des environs d'Arras, où il était allé faire une partie de pêche, M. Vandenbusch, carrossier Lille, qui était accompagné de quatre


de se$ amis, jeta la voiture qu'il conduisait contre un pylône de tramway, en voulant éviter un passant. L'automobile fut complètement démolie. Un voyageur, M. Quiltin, contremaître dans une usine de Fives-Lille, père de deux enfants, a été tué sur le coup. Les quatre autres personnes ont été plus ou moins grièvement blessées.

Villas cambriolées

C&rbeil. Des malfaiteurs ontpillé la nuit dernière les propriétés de MM Eugène Bordier et Léon Collot, à Ris-Orangis et les restaurants de Mmes Stegatti etFourtier, rue de Rivoli, à Grigny. Ils ont emporté de nombreux objets de valeur,

Ils ont opéré en automobile. Mais on a relevé des traces de pas, qui vont être soumises à l'examen de M. Bertillon.

̃ .•.••'̃ Argus.

LES CONCERTS La Symphonie, de M. Paul Dukas; Sauge fleurie, de M. Vincent d'Indy; ïe Roi Arthus, d'Ernest Chausson; les Impressions d'Italie, de M. Gustave Charpentier. A ceux qui voudraient mettre en doute la vitalité et la variété d'expression de notre école symphonique contemporaine, les programmes des concerts d'hier offrent une réponse concluante. L'Allemagne ne triomphe même plus par le nombre, la Russie, brillante naguère, ne semble plus devoir se réclamer que d'un exceptionnel musicien; et, ni l'une, ni l'autre ne sauraient se prévaloir d'un groupe de compositeurs comparables à M. d'Indy, à M. Debussy, à M. Paul Dukas, n'obéissant chacun qu'à son propre instinct, possédant chacun une sensibilité et une manière aussi diverses qu'il est possible d'imaginer. De M. d'Indy à M. Maurice Ravel, de M. Gustave Charpent er à M. Debussy, toutes les gammes du sentiment et du pittoresque ont été exprimées, dans le même temps, en France, avec une variété singulière dans la doctrine et dans le choix des moyens. Et c'est cette liberté, cette absence de principe commun, qui donne son prix à la production de notre époque. D'autres ont connu sans doute de plus imposantes manifestations du génie musical, mais isolées; d'autres encore, s'inspirant d'une même règle esthétique, confondent les talents supérieurs et les médiocres et pour faire triompher une petite idée inspirent parfois de petites œuvres. C'est un peu le cas de la « Koutchka » russe; cela aurait pu être le cas de la Société nationale, jadis, ou de la Société de musique indépendante, aujourd'hui, si la France n'était exceptionnellement riche, précisément en ce temps, de talents vraiment indépendants. Ces talents figuraient en grand nombre aux programmes d'hier M. Gabriel Pierné, avec la Symphonie fantastique, avait affiché les Impressions d'Italie de M. Gustave Charpentier. M. Chevillard exécutait, dans le même temps, la Symphonie de M. Paul Dukas, Sauge fleurie de M. Vincent d'Indy et la « Mort de Genievre » du Rai Arthus d'Ernest Chausson.

En ce temps musique douceâtre, ̃confuse, ou agressive également pré-

tentieuses les unes' et les autres la

Si/fiiphortie de M. Paul Dukas peut servir de modèle et de leçon. Élle a été composée il y a dix-sept ans; elle est, après t'ouverture de Pol,lfeitcte, le deuxième ouvrage exécuté de M. Dukas demis lors, sa manière s'est certes transformée les influences dunt on trouve des traces dans la Symphonie celle de César Franck surtout ont disparu; ses idées' ont aujourd'hui une couleur, un accent tout autres; son orchestre est plus vaporeux qu'il ne l'était alors; la sorte.de classissisme qui décidait de l'allure du premier mouvement a fait place à une manière toute perso inelle de concevoir la tonalité et le développement des idées; et, cependant, s'il n'y a que peu de traits communs entre,4nane et Barbe-

Feuilleton du FIGARO du 4 novembre La Vie littéraire L'EMPIRE LIBÉRAL, par Emile Ollivier.

Le seizième volume du grand ouvrage de M. Emile Ollivier, l'Empire libéral, embrasse le court espace de temps qui va de l'ouverture des hostilités à la chute du ministère du 2 janvier. Tragique période de six journées qui est marquée par trois défaites Wissembourg, Wœrth et, Forbach. On y trouve de magnifiques tableaux de bataille et le récit des luttes moins glorieuses l'esprit de parti peut engager des honnêtes gens; i >ref une épopée grandiose et un terrible essai de psychologie politique. Après avoir analysé les opérations militaires avec la compétence d'un spécialiste, l'auteur mesure, en homme d'Etat et eh philosophe, leurs répercussions sociales et leur signification historique. Il nous conduit des bords du Rhin aux Tuileries, du quartier général de Metz au PalaisBourbon, dés lieux où l'on se bat à ceux où l'on intrigue, partout enfin où se jouent les destinées et l'honneur dé la France. Et c'est très émouvant et très beau.

Ses descriptions de bataille ont une couleur et un accent de vérité saisissants. L'auteur de TEmpire libéral ne se contente pas de les raconter, il les revit. Il restitue l'événement dans sa réalité minutieuse et dans sa physionomie générale. M. Thiers, qui fut, lui aussi, un grand peintre de batailles, et qui a laissé des modèles du genre, aimait à refaire lés plans et à donner des leçons. Ses critiques comportent toujours un sousentendu « Si j'avais été là. » Il donne des bons points à Napoléon Ier, le complimente ou le corrige. Il né s'étaitjamais consolé de n'être point maréchal de France et de ne pas faire l'histoire au lieu de l'écrire. Au faite du pouvoir, premier ministre de Louis-Philippe, il confessait à une voisine de table, au cours d'un dîner chez le Roi, le secret de cette mélancolie: et un mémorialiste a retenu son aveu. Les études militaires offraient* en somme, des alibis à son inquiétude ambitieuse. L'œuvre d'Emile Ollivier ne montre aucune trace de cet. égoïsme ni 'de cette suffisance. Au contraire, l'historien de l'Empire libéral m t sa coquetterie à n'être point confondu avec les « tactitiens d'écritoire » qui refont des

Bleue et la Symphonie, ces traits sont si particuliers, si aigus, qu'on ne conçoit point de doute sur la filiation qui lie l'un de ces ouvrages à l'autre.

Il serait oiseux de s'attarder sur la forme matérielle d'un si admirable ouvrage. Il importe peu de savoir si cette symphonie est cyclique ou non, si son andante est un lied et de dénombrer ses compartiments. Il est probable que M. Dukas, si on t'interrogeait sur ce point, répondrait qu'il ignore lui-même « l'inventaire méthodique » de son œuvre. Son art, tout d'expression; se traduit, tout naturellement, dans la forme la plus belle. Il semble que cette dernière naisse spontanément avec ses idées et qu'elle ne soit elle-même qu'un ,des aspects de l'expression. Rien de convenu, rien d'artificiel, rien de froid dans son œuvre tout y est matière sensible ou témoignage de sensibilité. Et cette symphonie, qui, malgré son architecture savante, paraît si simple, pourrait utilement servir de leçon à tant de musiciens pour qui la musique n'est que forme, forme vide, forme, prétentieuse, forme agressive, et forme disproportionnée surtout aux fausses idées qu'elle abrite, dirait-on. par pitié. Ici l'idée appelle la forme; idée toujours significative, riche de matière, riche d'expression et qui est assez féconde pour donner naissance au plus ample développement. La péroraison du premier mouvement avec l'épanouissement magnifique de sa double coda, l'andante, un des morceaux les plus poétiques dont puisse s'enorgueillir la musique française, lyrique, héroïque et passionnée, constituent un des plus authentiques chefs-d'œuvre de notre production moderne. S'il eût été plus enclin au pittoresque, s'il eût sacrifié davantage à la curiosité, à l'agrément des timbres, après dix-sept ans écoulés, son brillant de naguère eût peut-être semblé terne. Avec son orchestre simple, sans harpes ni instruments à percussion, sans vaine ingéniosité, par la simple richesse de ses idées, la généreuse et nécessaire ampleur de sa forme, il a paru hier aussi frémissant d ardeur, dejeunesse et de fralcheur que dans sa première nouveauté.

Nous n'avions pas réentendu la-Symphonie de M. Dukas depuis l'exécution inoubliable qu'en a donné au Conservatoire M. Messager. M. Camille Chevillard l'a interprétée hier d'une manière supérieure avec une cohésion, un équilibre, un double souci de la formé et de l'expression qui lui ont valu de légitimes acclamations.

C'est une œuvre ancienne aussi que la Sauge fleurie de M. d'Indy il y a vingtsept ans qu'elle fut écrite. Mais elle aussi semble ne point devoir vieillir sa grâce exquise, la poétique souplesse de son instrumentation l'ont assuré contre les rigueurs de la mode. Elle a plu hier comme jadis.

Le Roi Arthus est moins familier aux habitués des grands concerts; la Symphonie en si bémol une des plus belles de ce temps Viviane, le Poème pour violon, le Poème de l'Amour et de la Mer, tant d'oeuvres d'un sentiment pénétrant, d'une forme raffinée, lyrique et personnelle, ont su faire admirer le talent si particulier dBrnest Chausson et pourtant son unique ouvrage dramatique, le Roi Arthus, est encore inconnu en France. Il est pourtant remarquable par le fond et la form pathétique et tout ensemble poétique, sa qualité musicale est des plus rares. Pourquoi alo s que les scènes lyriques sont accueillantes à des ouvrages médiocres, ne se sontelles point disputé l'honneur de monter une telle œuvre?

La mort de Genievre est certes très belle, et Mine Croiza l'a chantée avec l'art le plus émouvant, mais elle ne donne encore qu'une idée incomplète de la beauté de 1 ouvrage. 11 est regrettable qu'on n'ait point fait suivre la scène de la mort de la sorte d'apothéose chorale

manœuvies paisiblement, discutent, ergotent et prononcent a cathedra. Même après Wœrth, ou le bel et imprudent héroïsme du maréchal de Mac-Mahon, qui ne savait pas résister à l'attrait du combat offert, engage un peu légèrement peut-ôtee l'armée dont il est le chef, M. Emile Ollivier ne trouve que des paroles d'admiration et de respect pour saluer l'infortune de ce magnillque soldat. Cependant, cette modeslie précautionneuse ne l'empêche pas d'analyser aussi sûrement que faisait l'auteur du Consulat et de l'Empire les diverses phases d'une action et de reconnaître, à travers la complexité des petits combats qui composent une grande bataille, les grandes lignes de l'affaire. Il a la rigueur, la clarté, précision de Thiers; mais il y ajoute ce je ne sais quoi qui communique à la froide analyse une puissance d'émotion contagieuse et exhause le spectacle d'une mêlée sanglante et confuse à la beauté d'une tragédie. Avec quelle anxiété toujours jeune il ranime ces vieux souvenirs Il semble qu'il soit là derrière les dragons, les lignards, les turcos, auxquels est confiée la cause de la France, et qu'il les accompagne, qu'il les encourage et qu'il les stimule encore. A Wœrth, il appelle le général de Failly, il l'attend il guette les bruits de tambour qui pourraient venir de Reichshofîen, annonçant le général avec ses trois divisions, sa réserve d'artillerie, ses escadrons frais. Et la mollesse de Guyot de Lespard l'inquiète. Que faitil ? Il entend le canon, pourtant; et il doit se hâter. Mais Guyot de Lespart n'avance qu'avec une lenteur réglementaire et Failly reste immobile. Ces deux généraux dont l'apparition eût ranimé la confiance des troupes, prêtes à succomber sous le nombre et transformé la défaite en victoire, ne viendront pas. Il y a une page singulièrement poignante dans le livre de M. Emile Ollivier et qui n'emprunte pas seulement sa valeur pathétique aux circonstances, mais encore à la personnalité de celui qui en évoque la mémoire. « Wœrth. avec son clocher orné de faïences vertes, ses constructions massives est au fond d'une délicieuse vallée la Sauer y arrive de Haardt par la forêt de FrœnsbourgetLambaeh; elle y reçoit la Soultz et toutes deux coulent vers le Rhin, en traversant le Spachbach. ». L'ancien premier ministre de Napoléon III a visité, quelques années après l'année terrible, ces paysages < hargés d'histoire où s'abîma, avec l'Empire, le rêve généreux dont il était l'instigateur et le représen-

tant <] 1,-ji >-pâ©jQ. ugji c#|ei>tieJrr§ d!épop.é.e.

où chaque cours d'eau, chaque pli de

qui en est l'épanouissement et la conclusion. C'est une des péroraisons les plus saisissantes qui aient jamais couronné un ouvrage lyrique.

Mme Croiza, qu'on avait beaucoup admiré dans Arlhus, a chanté ensuite, dans un style extrêmement nuancé, et avec uu accent toujours juste et pénétrant, la déchirante plainte â'OHone, de Haendel « Viens, mon fils aimé ». La « sinfonia » pour la Fête de Pâques de J.-S. Bach et la symphonie en ut majeur de Mozart, compléiaient le programme.

Vous savez la manière charmante dont M. Gabriel Pierné a accueilli la nouvelle de l'élection à l'Institut de son rival d'hier, M. Gustave Charpentier: pour se venger, il a affiché les Impressions d'Italie et pour se venger, sans doute encore, il les a dirigées avec tant de romantisme et de pittoresque qu'il les a fait acclamer. On souhaiterait de voir se multiplier dans les polémiques artistiques d'aussi gracieux usages.

Une œuvre inédite Au cimetière, à' 'un jeune compositeur belge, M. Droeghmans, a été fort bien accueillie. C'est un poème symphonique en deux parties, l'une intitulée « Dans l'allée », l'autre « les Tombeaux ». Ce morceau, très simple et dénué de prétentions, n'est dépourvu ni de charme poétique ni d'agrément purement musical. Sa forme est claire, ses idées nettes et distinguées, son orchestre d'une bonne sonorité. M. Droeghmans, qui est encore un tout jeune musicien, se souvient encore des leçons de M. Vincent d'Indy, dont il est l'élève mais son œuvre* dans sa seconde partie surtout, dénote une nature sensible, subtile et qui s'exprime avec grâce.

On a fait grand succès à M. Louis Diemer qui, avec MM. Blanquart et Bauduin, a joué le Concerto en fa de Bach, avec la pure virtuosité et la précieuse musicalité qui lui sont coutumières. Je voudrais signaler le concert que l'Association des Concerts Hasselmans dirigée en l'absence de son chef par M. Henri Rabaud a donné au Trncadéro le jour de la Toussaint c'était un festival Beethoven-Wagner, donné avec le concours d'artistes tels que Mme Croiza, M. Franz, M. Journet, M. Reder, M. Boucherit.

De très belles œuvres, de bons interprètes (Mme Croiza a chanté magnifiquement les Poèmes de Wagner), un public d'autant plus nombreux, qu'on n'exigeait point de lui un lourd sacrifice d'argent e c'est le type même du concert populaire. Robert Brassel.

Courrier DES Théâtres Ce soir

A I Opéra, à 8 h. 1/2, Salomé, les Bacchantes.

A la Comédie-Française, à 8 h. 3/4, Bagatelle (Mmes Bartet, Pierson, Leconte, Berthe Cerny, Génial, Maille, MM. Albert Lambert fils, George Grand, Paul Numa, Georges Le Roy, Léon -Bernard, Jean Worms, Ghàize). A l'Opéra-Comique, à 8 heures, les Contes d'Hoffmann (Mmes Geneviève Yix, NicotVauchelet, Tissier, MM. Léon Beyle, Jean Périeï). y- ̃ ̃; ̃- -̃'• À l'Odéon, h 8 h. î/3, pour a première série de l'abonnement du lundi, Dans l'ombre des statues.

Au* Variétés, à 9 heures très précises Orphée aux en/ers ( MM. Brasseur, Guy, l'rince, Bourrillon (de l'Opéra-Comique), Silvestre, André Simon, Mmes Méaly.J. Saulier, Arlette Dorgère, Marcelle Yrven, Th.Cernay, Mary Perret, Jeanne Ugalde, etc.).

A 10 h. 1/2. Le Cortège des Dieux. A 11 h. 1/2. Le Menuet dé Jupiter. Au Vaudeville, à 9 h. 1/4, la Prise de Bergop-Zoom (M. Sacha Guitry, Mme Charlotte Lysès; MM. l.érand, Joll're, Baron fils, etc.. Mmes Jane Sabrier, Marthe Debienne, EllenAndrée, etc. et M. Dieudonné).

4 la Porte-Saint-Martin, à 8 h. S/4, la Robe rouge (MM. Hugumiet, Jean Coquelin, Kemm, Armand Bour. Renoir, Gollen, An-

terrain, chaque forêt rappellent, avec uiv% précision terrible, un souvenir tragique et lenoyer célèbre d'où Mac-Mahon vit tant de braves gens se ruer à la mort comme'à une partie de plaisir et qu'on a dû entourer d'une barrière pour le garantir contre les collecti >nnetirs de reliques a ab.-ité ses pieuses méditations. émouvant pèlerinage !• Est-ce à dire que les espoirs que M. Emile Ollivier croyait permis à l'armée, française, en ces premiers jours d'août 1870, soient une imaginationflhimériqueetqu'on ne puisse accueillir sans témérité l'hypothèse d'un dénouement qui aurait été une victoire française? °

Avec son joyeux et brutal cynisme, le prince de Bismarck aexposé spiritùèllement la part du hasard dans les batailles, qui commencent quelquefois par des escarmouches- où l'initiative d'un maréchal des logis provoque l'intervention d'un capitaine, lequel engage à son tour un colonel, qui force bientôt l'intervention d'un général. Il est certain que lés affaires d'Iéna ou de Wagram n'ont pas commencé ainsi. Mais, au début de' là campagne franco-allemande, les faits prête t à la b 'Utade du chancelier une surprenante justesse, un caractère de vérité cruellement ironique. A Wissembourg, à Wœrth, sinon à Forbach, ce ne sont pas les chefs qui décident le combat il éclate, pour ainsi dire, tout seul, au moment et à l'endroit où personne ne l'attendait. Du reste, les généraux allemands ne paraissent supérieurs, ni par la prévoyance, ni par la discipline, ni par l'abnégation, aux généraux français. Entre eux, comme parmi les nôtres, il y a des rivalités, des jalousies, des haines. Dans une conjoncture délicate, le prince Frédéric-Charles refuse de se porter au devant de Steinmetz, qu'il déteste. A Forbach, le commandant de la 15e division prussienne, lui aussi, mérite le reproche qu'on adressa, le jour de Wœrth, à Failly il resta sourd à l'effet du canon, et son collègue, le commandant de la 14e division, ne se décide à marcher que sous la pression d'un de ses généraux de brigade. Les actes de désobéissance ne sont pas' moins fréquents d'un côté que de l'autre. Le prince royal dit à ses généraux « Vous ne vous battrez pas le G », et Kirchbach commence la bataille le 0 sur la Sauer. Moltke dit au prince Frédéric-Charles et à Sleimnetz « Avant le 9 vous ne franchirez pas la Sarre », et, le 6 août, la 13e division franchit la Sarre. Alvensleben envoie le général Sehwerin à l'attaque du Furbachcrberg .aye,ç six^b%taiyojiis|.Stch.\TOrin,_ia'en lance que trois'; ose dirige le"générâl ScnlCôff

gély, Mmes Véra Sergine, Daynes-Grassot, Marie Samary, etc., etc.).

A la Renaissance, 8 h. 3/4, l'Idée de Françoise (pour les représentations de Mme Marthe Kégmer et de M. Noblet) (Mmes Marthe Régnier, Huguette Dastry, MM. Noblet, Boucher, Colombey, etc., etc.)

Au Théâtre Lyrique municipal de la Oaîté, à 8 heures, (abonnement série E), la Flûte enchantée (Mmes Alice Verlet, Lamber-Willaume, J. Guionie, MM. Lucien Fugère, Gilly, Sylvain, Audoin, Dousset, Albertij. Au théâtre Sarah-Bernhardt, relâche. Au Palais-Royal, à 9 heures, te Petit Café (MM. Germain, Le Gallo, Clément, Palau,' Mondoa, Mmes Lavigne, Maëlec et M. Lévesque).

A l'Athénée, à 9 heures, le Cœur dispose (MM. André Brulé, Harry Baur, Guyon fils, Gallet, Mmes Yvonne de Bray, Marie-Laure, Jeanne Loury, etc.). A8h.l/2, le Journal joué. Au théâtre Michel, à 8 h. 1/3, pour les représentations de M. Max Dearly et de Mlle Alice Bonheur Chonchetle. Pour les représentations de MAI. Polin et Lucien Rozenberg et de Mme Lucienne Guett la.Bonne Maison; Son Innocence; la Cloison.

Au théâtre des Capucines, à 9 heures, Potins et Pantins, revue (Mlles Edmée Favart, Alice Guerra, Hilda May, Albany, MM. Armand Berthez, Arnaudy.Trainont); Flirt pour deux; la Mèche fatale.

A la Comédie-Royale, à 8 h. 3/4 précises, pour les représentations de Mme Réjane, Aglaïs (Mmes Réjane, MartheAlex, MM. Dubosc, Chautard); Séance de nuit (Mmes A. Cavell, Lina Dorey, MM. Dubosc, Simon); le Baiser défendu ^Mmea Lina Dorey, Hama Routchine, M. Ferréol).

A l'Apollo, relâche.

Au théâtre Femina, à 9 heures, l'Enj6leuse (Mmes Monna Delza, Jane Danjou, Alice Walser, MM. Louis Gauthier, Arquillière, Henry-Roussell, Louvigny).

-Au théâtre des Arts, à 9 heures, Marie d'Août (Mme Marthe Barthe, MM. Janvier, Dayle, Dullin) Une loge pour « Faust ». Dernières représentations.

Aux Bouffes-Paris/ens-Cora-Laparcerie, relâche. Au Grand-Guignol, à 9 heures, la Bien-faitrice, Pendant l'armistice, le Grand match, l'Esprit souterrain, le Sacrifice.

Au Théâtre-lmpèr'al, 5, rue du Colisée (tél. 594.97), à 8 h. 1/2: l'Ecole des chastes (Mme Renée Doriane, M. Castin) à 9 heures, le Voile d amour, opérette (Mlles Gaby Boissy, Lucy Jousset, Germaine Devismes, MM. Victor-Henry et Philipponi à 10 h. 1/2, Comme on fait son lit. vaudeville en 3 actes (Mlles Léone Devimeur, Alice Clairville, Andrée Coquet, MM. Georges Coquet, Pierre Bressol).

Hier

M. Raynal a fait hier, à la Comédie-Française, dans l'Avare, des débuts qui promettent. Le jeune artiste s'attaquait à un gros morceau il avait choisi le rôle d'Harpagon et on pouvait craindre qu'il n'en put supporter le poids.

On a vite été rassuré. M. Raynal a montré une aisance rare pour un débutant il a composé et nuancé le rôle avec un soin, une netteté de compréhension, une pointe d'originalité qui ont plu et qui lui ont valu de sincères applaudissements. Il y a lieu de faire fond sur M. Raynal qui confirmera bientôt, il y a tout lieu de le croire, l'excellente impression qu'il a donnée hier.

Le débutant était encadré dignement, comme il est de règle à la Comédie-Française. M. Truffier était un Maître Jacques parfait, M. Georges Beri- campait un La Flèche infiniment savoureux et pittoresque, MM. Léjïner, Dehelly, Joliet, Mmes Thérèse Kqlb, Geiiiàt, Yvonne Lifrabd étaient excellents a leur habitù'dé et donnaient à" leùFjèûïie' camarade l'exemple du zèle, du dévouement à la tradition classique et du talent.

Au jour le jour

LE CALENDRIER DU CRITIQUÉ

Demain soir mardi, au théâtre Sarah-Bernhardt, répétition générale de la Afaison de Temperley. Mercredi soir, au théâtre Apollo, répétition gériérale de le Soldat de chocolat

Au théâtre Sarah-Bernhardt, première réprésentation de la Maison de Temperley. Jeudi,, aux Bouffes-Parisiens, répétition générale du cycle de danses de la Loïe Fuller; Au théâtre Apollo, première représentation de le Soldat de chocolat.

Jeudi soir, au théâtre des Arts, répétition générale de le Grand Nom.

sur Grunstell, le général n'y fait aller qu'un régiment. Sans doute, ces « actes d'initiative » furent moins funestes à la Prusse que ne devait l'être celui de Frossard Forbach; mais ils donnent tout de même un air de réussite hasardeuse à dès succès militaires où l'on se plaît à voir le couronnement d'un plan rigoureux et longuement médité.

ta véritable supériorité de l'armée allemande, c'est l'esprit d'offensive dont tous ses généraux sont animés. Dans le précédent volume de l'Empire libéral, nous avons vu les tergiversations inexplicables des chefs du grand étatmajor français, qui pcrdirentquinzejours inutilement après la déclaration de guerre au lieu d'empêcher, par une brusque invasion, la mobilisation de la Prusse. Un peu plus tard, nous retrouverons, sous Metz, la même hésitation et la même mollesse dans le haut commandement. L'historien de V Empire libéral rapporte un petit fait qui est plus instructif que de longs commentaires. C'est au lendemain de Forbach où, après la défaite d'Abel Douay à Wissembourg et celle de Mac-Mahon à Wœrth, Frossard vient d'être vaincu à son tour. La question est de savoir si l'on se repliera sur Châlons ou si l'on s'avancera a la rencontre des armées prussiennes, afin de les aborder tandis qu'elles sont encore dispersées. Le prince Napoléon, le maréchal Le Bœuf et le général Castelnau assistent au conseil, dans le cabinet de l'Empereur Le Bœuf finit par rallier tout le monde à un plan d'offensive hardie. Seul, l'Empereur n'est pas convaincu, multiplie les objections, se dérobe. Les instantes prières du maréchal se heurtent à son inertie obstinée. A onze heures, il leva la séance. Alors, « Le Bœuf, désolé, dit au prince Napoléon « Vous devriez tenter un dernier » effort. Non, c'est à vous, qui êtes » major général, de recommencer »- Le Bœuf réfléchit un instant, puis il retourne auprès de l'Empereur, déjà retiré dans sa chambre. Il en sort bientôt, levant les bras au ciel avec consternation « Impossible de rien obtenir! Allons a nous coucher.- Allons nous coucher, » répéta le prince; après tout, nous » sommes sûrs de n'être pas enlevés cette nuit »..

L état d'esprit que révèle un tel dialogue est plus gros de conséquences que ne serait même une défaite. L'œuvre d'Emile Ollivier ne contient aucun mot qui marque de la froideur ou seulement de la désaffection à l'égard de Napoléon III son cœur reste fidèle au sou-

vertiÍ1k.d(fflt,.I;k.QQiïtê,:G%~ ¡\lit, :Íilu"ài

la faiblesse, et la générosité, qurful par-

Vendredi, première représentation du cycle de. danses de la Lôïe Fuller.

Selon toute., vraisemblance, il conviendra d'ajouter à cette liste un spectacle, actuellement en répétitions à l'Odéon et prêt à passer Madame de Çhdtillon.

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Ce soir a lieu, à l'Opéra, la quarantième représentation de Salomé; l'œuvre de Ri- chard Strauss sera interprétée par ses principaux créateurs Mlle Mary Garden, dans le rôle de Salomé M. Muratore, dans celui d'££érode; Mme Le Senne, M. Dubois. M. Nijté, qui prit récemment possession de ce rôle avec grand succès, chantera Iokanaan, et M. André Messager conduira l'orchestre.

**•

L'Opéra fera prochainement une reprise de Gwendoline, avec Mlle Gampredon dans le rôle de Gwendoline.

Le Comité d'administration de la ComédieFrançaise se réunira cette semaine pour discuter diverses questions d'ordre intérieur. Contrairement à ce qui a été dit, les candidatures au sociétariat et les augmentations de douzièmes ne seront examinées, selon l'usage,' qu'en décembre prochain.

Les dernières répétitions de Madame de Châtillon, à l'Odéon, ont permis d'apprécier le souci d'élégance que M. Antoine a témoigné pour les costumes des nombreux rôles que comporte cette pièce.

L'interprétation, on le sait, sera l'une des plus brillantes que l'on puisse voir à l'Odéon a côté de Mme Blanche Dufrène, spécialement engagée par M. Antoine, l'on verra MM. Desjafdlns, Joubé, Grétillat, Hervé, Denis d'Inès, Hervé, Maupré, etc. et Mmes Kervich, de Dione, de France, Osborne, Guintini, etc. qui montreront, dans la nouvelle oeuvre de M: Paul Vérola, une homogénéité remarquable.

C'est M. Emile Faguet qui fera, jeudi, la causerie préliminaire à l'Odéon (Matinées d'abonnement du jeudi). L'éminent académicien parlera de Plaute et de l'Aulularia (la Farce de la marmite).

Dernière semaine d'Orphée aux Enfers aux Variétés. Encore quelques jours, et la 100° représentation du chef-d'œuvre de Jacques Offenbach clora l'admirable série d'un des plus beaux spectacles auxquels nous ait jamais conviés M. Fernand Samuel.

Lugete, Vénères. bientôt la lyre d'Orphée et le foudre de Jupiter iront rejoindre, dans les magasins- d'accessoires, le sabre de la Grande-Duchesse et les gants dé Mètella, tandis que déesses et bacchantes s'endormiront pour de bon, cette fois, du sommeil des dieux.

Dimanche 10 novembre verra la dernière représentation â'Orphée aux enfers, et jusqu'au dernier soir la ronde sera menée par MM. Brasseur, Guy, Prince, trio incompàrable, par Mmes Méalv, Saulier, Dorgère, Yrven, Perret, Cernay,' Ùgalde, Dolcey, et les cent exquises divinités de cette mythologie du boulevard.

Voici les recettes réalisées la semaines dërniêrè par le théâtre du Vaudeville, avec son triomphal succès, la Prise de Berg-op-Zoom Lundi, 5,827 fr.; mardi, 6,152 fr.; mercredi, 6,331 fr.; jeudi, 6,617 fr.; vendredi (matinée et soirée), 11,657 fr.; samedi (jour des Morts), 7,972 fr.; dimanche (matinée et soirée), 12,085 francs.

Relâché» ce soir; au théâtre Sarah-Bernhardt, pour une dernière répétition d'ensenir ble de fa Maison âeTémpertey. Demain mardi, à 8 h. 3/4, répétitioti générale de la pièce en cinq actes et sept tableaux de Conan Doyle, adaptation à la scène française de M. Eugène Gugenheim. Mercredi, prémière représentation.

Mme Marie Thiéry, si légitimement appréc ëe et applaudie avant-hier soir dans Lakmé, chantera deux fois cette semaine à la.Gaîté l'œuvre maîtresse de Léo Delibes jeudi soir et samedi soir. 1

Cédant au vœu de nombreux habitues et en présence du considérable niouVèment de location produit par l'annonce des dernières représentations de M. Max Dearly sur l'élégant théâtre de la rue des Mathurins; M. Michel Mortier a pu obtenir de l'inou-

fois utopique, imposent le respect à l'histoire. Cependant, les faits, plus forts que les sentiments, engagent gravement la responsabilité dé l'Empereur des Français dans les désastres de 1870. A l'heure solennelle où se jouaient les destinées de sa dynastie et celles de la riation; il eut plus que des défaillances il manqua de foi.

Dans son charmant ouvrage qui s'appelle Un Homme d'autrefois, le marquis Costa de Beauregard rapporte une anecdote bien. significative. C'était après les premières victoires de Bonaparte dans la. Haute-Italie. Victor-Amédée. battu, envoie au général de la République, pour négocier les préliminaires de paix, un plénipotentiaire qui est le marquis Costa dont les. lettres, recueillies par son petit-neveu, montrent un séduisant modèle de ces' grands seigneurs fins, polis et éclairés qui étaient la fleur de l'ancienne société. Après la conclusion de l'armistice, l'ambassadeur savoyard invite Bonaparte à souper et, galamment, il le félicite d'avoir obtenu de tels succès à un âge où les officiers emploient d'ordinaire leur activité à des besognes inférieures. Le général de vingt-sept ans lui répond avec une gravite qui dut surprendre le souple diplomate, mais dont lé sombre mysticisme ne manqua point de frapper son attention

On devrait toujours confier à des généraux jeunes le soin de commander les armées; car, pour cette tâche éminente qui consiste â remporter des victoires. il faut tant de bonheur, d'audace et d'orgueil 1

En 1870, le neveu du grand empereur avait soixante-deux ans: il était malade. Ce doux fataliste, dont la vie est un exemple de ce que peut sur la destinée une confiance en soi indomptable et qui, même dans les prisons de Louis-Philippe, sans parti, sans argent, sans soutiens, ne douta point de sa cause, ne croit plus, au moment où s'ouvre la guerre, à son étoile. Son âme a cessé d'être à la hauteur de sa. fortune. Le quinzième volume de VEmpire libéral nous l'avait montré, partant pour rejoindre l'armée du Rhin par des voies détournées afin de ne pas affronter l'enthousiasme de la capitale. Il n'a plus la force d'espérer dès le début, son désenchantement le trahit et il attend les événements, résigné, déjà vaincu.

L'incertitude et la contradiction de ses ordres, pendant la courte période où il exerça le commandement effectif, eurent sans doute une influence sur les phases postérieures, de. la campagne. Mais

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•il transmet ses pouvoirs au màrBcnal

bliable créateur du rôle de Saint-Guillaume, dans Chonchette, qu'il prolongeât jusqu'à samedi prochain ses brillantes représentations.

On pourra donc applaudir toute la semaine encore au théâtre Michel le spectacle actuel, si amusant dans son ensemble et se*s détails la Cloison, Son Innocence, la Bumvt Maison et Chonchette,

Comme chaque année, Mme Thénard a organisé aux Capucines, pour les mois de novembre et de décembre, une série de petites représentations hors cadre dont le « clou » sera certainement une causerie de la brillante artiste. Cette année,- il y aura^six représentations données par Mme Thénard. En voici l'intéressant programme

Lundi 11 novembre, à 3 heures précises « L'Esprit français », « les Gens d'esprit », avec le con. ours de M. Fursy.

Lundi 18 novembre, à 3 heures précises « La Féerie » o les Féeries anciennes et modernes », suivie de tableaux lumineux par le peintre Eugène Frey.

Lundi 25 novembre, à 3 heures précises « Les Soubrettes et les servantes », avec le concours de Mlle Marie Leconte, de la Comédie-Française.

Lundi S décembre, à 3 heures précises, ̃»< lia Danse, ses origines, .ses transformations », àvoe le gracieux concours do Mite Rouvier, de l'Opéra, et de M. Paul Raymond; de l'Opéra. Lundi 9 décembre, à -3 heures précises :̃« ^Ancien Opéra-Comique, sa création, ses maîtres », avec le ooncou. s de Mlle Jeanne Leclerc, de l'Opéra-Comique, et de M. Paul Pecquery. Lundi 16 décembre, à heures précises « Les Jeux » » Les premiers jeux, les cartes, les joueurs », suivie de TArête, comédie inédite. Abonnement aux six séances 16 fr. Cha- que séance séparément 3 fr. la place. On trouve des billets au thèâ'tre des Capucines et chez Mme-Thénard, 11 bis, rue d'Or-léajaS, à Neuilly-sur-Seine.

Mme ïtéjàne ne donnera plus que craâttê représentations de Aglaïs à la Comédie- Royale. Nous croyons devoir le rappeler à ceux d'entre nos lecteurs qui voudraient voir ou revoir la grande artiste dans une de ses plus pittoresques <:rèations..

*««

Tff: Luçi'en 'ïïâyràrp! a èûgafè "M. Aiqùillières pour créer le principal rôle de la pièce nouvelle de M. Tristan Bernard actuel- lement en répétitions à la Cômédie-Rôyale.

On répétera d'affilée te Soldat de ikocàlttt à huis clos au théâtre Apo'llo, ce soir et demain. Mercredi, répêtitk>n générale publique. ̃ .,• CôHïmB on l'aura vu plus haut, 'M. tfaèques Rôuché annoncé pour jeudi soir la Té-

pétition générale de le Grand Nom, une pièce

étrangère dé MM. Victor Léon et Léo Feld, adaptée par M. Pierre Veber. Or, les BôuffesParisiens ont déjà retenu cette même date de jeudi pour la présentation à la presse du cycle de danses de la Loïe Fuller. Un accord interviendra certainement entre les deux théâtres. ̃<f ̃ .>

M. A. Mêër, réminent prbï'esseùr de cnànt,

à repris ses leçons, son domicile, 2», rue e Duperfé.

En présence de l'éclatant succès d'Anidtn* tzigane au Trianon-Lyriquë, M. Félix Làgrange s'excuse auprès de ses amis d'être obligé de suspendre les entrées de faveur. Et, pour répondre au désir qui a été formulé QUELQUES FLEURS ^Skfffff* TÀPI5^ «LANÇAIS ~I.

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Bazaine. sa responsabilité est engagée directement. M. Etrillé Ollivier estimfc que, même à cette heure. Napoléon pouvait encore, par un parti énergique, tout réparer. Le retour de l'Empereur à Paris, reprenant en main les rênes du* gouvernement, eût-il modifie le cours des événements, comme l'éminent académicien en est convaincu? Il est bien possible. Mais un scrupule honorable, un souci d'ombrageuse fierté empêchaient le yai,hquéur d'Italie et de Crimée d'accueillir sans révolte cette posture humiliée d'un souverain qui rentre modestement dans sa, capi-,tale, précédé par des défaites; peutêtre aussi se rappelait-il une parole admirable que dit son grand oncle l'empereur d'Autriche, au lendemain de Wagram « .11 est vrai. Sire, que vous m'ayez battu. Cependant, même défait, je garde sur vous un avantagé, c'est que je puis rester dans mes Etats, tandis qué.vous, dans une, position analogue, vous ne le pourriez pas, Mais le 9 août 1870, quand M. Emile Ollivier le suppliait de revenir à Paris, Napoléon III n'avait pas perdu l'affection ni la confiance dii pays ^l'opposition dynastique était concentrée au Palais-Bourbon et dans quelques clubs or, le souverain s'appuyait sur le peuple, et un plébiscite récent fortifiait encore son autorité. C'est un beau specta,cle que la lutte soutenue par son premier m inistre contre les forces coalisées de la gauche et de la droite, exploitant l'une et l'autre, au profit dé leurs intérêts personnels, les malheurs de la patrie. Seul, ou presque seul. il s'était opposé à la guerre, au point de provoquer, par son attitude pacifique, tes réprobations également violentes de Gambetta et du baron Jérôme David les premiers échecs suffirent à le marquer comme l'auteur responsable de cette guerre. L'œuyre de M. Emile Ollivier n'est pas de nature à fortifier l'optimisme des philosophes qui accordent un crédit d'admiration à la nature humaine; elle offre, par contre, aux historiens,.une saisissante leçon. Jouffrov a écrit un opuscule fameux pour démontrer « comment les dogmes finissent ». M. Emile Ollivier aurait pu donner à son iivre ce sous-titre, « Comment les régimes finissent ».Ils finissent par le « suicide ». C'est le terme dont se sert l'auteur de l'Empire libéra.l pour désigner l'ensemble des opérations parlementaires et des intrigues souterraines qui, au moment où l'armée se bat en Alsace-Xorraine, Occupent l'activité des Chambres et duConseil privé eniFe.;ie.5.et-|a;iÔ,ftoâf 1870.

m~? >.â~9q t3~ZS~E03 ·rai~i.'IS ChE'~â~5"ü.


de divers côtés,, il nous demande d'annoncer que les prochaines représentations de l'ouvrage de Franz Lehar (où Mme Jane de Pou-,mayrac a remporté un véritable triomphe) auront lieu demain soir mardi, jeudi 7, sanledi 9r, lundi 11, vendredi 15, dimanche 17

(.soirée).

Demaia soir, réception du service de seconde. ̃

Hors Paris

De Marseille, on nous signale l'accueil enthousiastè fait à Miquette et sa mère représentée à l'Eldorado-Casino, La délicieuse coinûdie de MM. Robert de Flers et G.-A. de Caillavet a remporté le plus éclatant succès. Mlle Leprince jouait Miquette elle y parut charmante, 'eV son partenaire, M. Darnois, un jeune comédien du plus spirituel talent, fut acclamé àcûté d'elle dans le rôle, qu'il dessina de la plus amusante façon, d'Urbain de la Tour Mirande. La presse est unanime à. féliciter chaleureusement M. Darnois.

De Nice •

La saison théâtrale du Casino municipal, dont le Figaro a exposé avant-hier le magnifique programme, a été inaugurée avant-hier avec un succès éclatant. Cette première représentation fait le plus grand honneur à la direction artistique et à l'excellent comédien Charles Burguet, dont le talent d'artiste et l'autorité" de directeur de la scène ont été si appréciés depuis deux ans et qui continue au théâtre du Casino un concours dont la direction et le public sont unanimes à proclamer la très haute valeur.

Serge Basset.

SPECTACLES ^CONCERTS La. Revue des Folies-Bergère. Si Nicolet vivait encore, il pourrait bien se faire qu'il se suicidât de désespoir, car il aurait enfin trouvé son maître en la personne de M. Clément Bannel, te directeur des Folies-Bergère, qui depuis plusieurs années nous offre des revues touchant au merveilleux

Chaque fois que les Folies-Bërgèrè donnent une nouvelle revue, devant l'éclat et lamagnificence d.e ce spectacle on croit toujours que le maximum possible est atteint et qu'il serait, par conséquent, impossible à ce musichall de monter un spectacle plus beau et plus fastueux. Et cependant, chaque fois aussi qu'une revue y est donnée, on est forcé de convenir qu'elle dépasse encore ce maximum atteint par la précédente. On est ébloui, charmé,. transporté, émerveillé

Le grand succès que vient de remporter la Revue des folies-Bergère est tout d'abord à son auteur, M. P.-L. Flers, le maître du genre. Rendons-lui hommage comme il le mérite et, comme à une distribution de prix, décernons les plus. hautes récompenses à ses interprètes, la grande fantaisiste Mistinguett, le long Morton, là gracieuse Yane, l'extraordinaire et toujours en progrès Chevalier, le bon comique Tramel, le smarteux Brouett, la jolie Mary Massart, l'excellente chanteuse Olga Daunal, etc., etc., et la divine Yvonne Printemps, à la voix cristalline. Parmi les attractions, nous ne manquerons pas de décerner des prix à Lewis Douglas, le truculent danseur mulâtre, et surtout à Antonett et Grork, deux clowns qui viennent de conquérir la célébrité dans leur amusante scène aux Folies-Bergère.

Des prix aussi aux décorateurs qui ont brossé une foule de décors de toute beauté et dont un seul suffirait à la mise en scène d'un autre théâtre. Dans ce palmarès citons donc: MM. Amable et Cioccari, Ronsin, Paquereau, lleury et Saint-Aubin, Chambouleron et Mignard.

Cette nomenclature serait incomplète si nous n'y .réservions une large place à M. Blondet, pour la façon ingénieuse dont il a mis la fievue des Foliés-Bergère en scène; à M- Aimé Lachaume, le très distingué et talentueux chef d'orchestre, et à M. Eugenio à qui a été confiée la partie chorégraphique, dont le succès a été si grand.

Puisque chacun se voit décerner un prix, n'en privons pas le public qui, lui aussi, a le sien, le plus grand de tous, d'ailleurs le plaisir inégalable d'applaudir cette merveilleuse Revue des Folies-Bergère 1

Aujourd'hui

De 4 h. 1/2 à 6 h. 1/2, Fiveo'clock artistique », au 1er étage du Café Américain, 4, boulevard des Capucines. Entrée par l'escalier de marbre.

.wwww~~wrw~ww

Ce soir

Aux Folies-Bergère, (tél. 102-59), à 8 h. 1/2, la PiCime des Folies-Bergère, en 36 tableaux, de M. P.-L. Flers (Mlles Mistinguett, Yane, Yv.

Petites Annonces TARIF GÉNÉRAL

La ligne. 6 francs Par Dix insertions ou Cinquante lignes 5 francs TARIF REDUIT

pour les annonces concernant {'Industrie et les Fonds de Commerce, les Occasions, Ventes, Achats, Echanges, les Locations et les Pensions bourgeoises, la ligne. 3 francs PETITES ANNONCES

DU MERCREDI

Il'

Gours, Emplols, Gens de Maison La Ligne 1 fr. 50 ̃' La ligne a trente-sùc lettres

PLAISIRS PARISIENS

Programme des Théâtres

OPERA (Tél. 307.05). 8 h. 1/2. Salomé les Bacchantes.

Demain Relâche.

Mercredi Dijanire les Deux Pigeons. Vendredi Samson et Dalila; les Bacchantes.

Samedi Tliaïs. ̃

nOMEDIE-FRANÇAISE (Tél. 102.22). 8 h. 3/4.

\j Bagatelle.

Mardi, 'eudi, samedi Bagatelle.

Mercredi Potiche.

Vendredi La Joie fait peur; Œdipe roi. Dimanche Primerose.

OPERA-COMIQUE (Tél. 105.76). –.8 h, 0/0. ̃•;Les Contes d'Hoffmann.

Mardi, jeudi, samedi La Danseuse de

Pompéi.

c Werther.

Vendredi' Louise.

DEON (TéL 811.42). 8 h. 1/2. Le Dépit amoureux^ Dans l'ombre des statues. Mardi, jeudi, samedi Le Malade imaginaire.

Mercredi, vendredi La Reine Margot. T-ARIHTKS (Tél. 109.92). -9h> 0/0. Orphée V aux enfers.

T AUDEVILLE (Tél. 102.09). 9 h. 1/4. La Y Prise de Berg-op-Zoom.

0 ljKATRE SARAH-BERNHARDT. Relâche. rnlIEATRE REJANE (Tél.:238.78). 8 h. 3/4. 1, Raffles.

̃J )ORTK-SA1NT-M ART1N (Tél. 437.53). 8 h.3/4. j La Robe rouge.

G i MNASK (Td. ipg.65^ 9 h. 9/0. Le Détour. liÊNAISSANCE (Tél. 437.03). 8 h. 3/4. X% L'Idée de Françoise.

i THENEK (Tél. 282.23J. S h. 1/2. -Le Journal

21 de l'Athénée; à 9 .S. ,le Coenr-dispose.

Printemps, Marie Massard, Naudia, Olga Daunal, miss Mary Michel, Elsie Dante, MM. Morton, Chevalier, Vérnaud, Tramèl, Brouett, Duval. La Commère, Mlle Djinn d'Irrôy le Compère, M. Mafer. ̃ A l'Olympia,. :(tél.. 244^8),-à-8-h. i/2y 7Vte Quaker Girl, opérette à grand spectacle (Alice O'Brien, Mary Théry, Rosni-Derys, Kerville, Lawler, Delysia; Dorville, Harry Mass, Arbell, Mauville, Pré fils et' Henri Léoni: Orchestre de 40 musiciens .sous la', direction de M.Paul Letombe. A la Scala (direction Fursy), à 8 h. 1/2 Mmes Esther Lekain,de Lilo, Nihe Pinson, Armelle, etc., MM: Jules Moy,' Dufleûve, Lejal VEpOuvantail (Mlles. Mary Hétt et M. Dufay, MM Girier et Ransard}'.

A la Cigale (tél. 407-60),. à 8 h. 1/2, 'Midi d quatorze heures, revue à grand spectacle, en vingt tableaux (Régina Badet, Nina Myral, Raimu, Géo Lolé, Fred Pascal, etc.). A. la Boîte à Fursy (tél. 285-10), à 9. h. 1/2, Spinelly dans A vos souhaits 1 revue (MM. Blanche, Gabin,Mmes Mary Max, Clo-Marra, Maud. Harry et M. R. Bussy). Les chansonniers Fursy, Hyspa, Lucien Boyer, Weil, André Dahl. r, Weil,

Au Moulin-Bouge (téléph. 508-63), Les Jolies Filles de Gottenberg opérette anflaise à grand spectacle en 3-actes (Mlles Jane Marnac, Marise Fairy, Jane Dyt, MM. Sinoël, Luguet, Du Prez, Paul Clerc, etc.) et les Mirror Girls

Au Nouveau-Cirque rtéléph. 241-84), à 8 h. 1/2 Les Marno, Telma, les Boston, Aravia, Eve de Rick, les Jée, les frères Albano, etc.

A la « Lune Rousse » (têléph. 587-48) (direction Dominique Bonnaud et Numa Blés), à 9 h. 1/2, Ah 1 c' t' été sur la glace! revue (Mlle J. Crisafulli etM. Emile \v"olff). L'Œil du maître, pièce d'ombres de A. Barrère. Les chansonniers D. Bonnaud, J. Bastia, G. Baltha, V. Tourtal, M. Héliot, A. Stanislas et Georges Chepfer en représentations. Au Concert Mayol (téléph. 168-07), à 8 h. 1/2, Mayol, dans son répertoire. Partie concert par toute la troupe. Comment on les plaque et le Grain de beauté.

Venez au bal. Venez au bal. C'est le refrain à la mode, celui- que~ tout lirmonde a sur. les lèvres, celui qui fait fureur à Paris, celui qu'on entend dans les salons les plus élégants, les restaurants les plus mondains, les thés les, plus chics. et que fredonnent aussi 16 mitron en goguette et le tringlot en ballade. C'est la délicieuse valse, « Venez au bal », que le plus aimé des ténors--nous avons nommé Henri Léoni chante au deuxième acte de la triomphante Quaker Girl, à l'Olympia, et qui est bissé et trissé chaque soir par un public enthousiaste, délirant, ravi.

.t.

A la Scala.

Le trio Gennaro a obtenu un gros succès à la Scala. Les trois petits danseurs q)ii le composent sont merveilleux d'adresse, et ils terminent adorablement un programme où figurent Esther Lekain, Nine Pinson, de Lilo, Jules Moy, Dufleuve, Lejal, Ransard, Fortugô et r'amusante pièce, l'Epouvantail, où triomphent Girier et Mary Hett.

'̃̃̃'̃ B%

C'est aujourd'hui, à 4 heures, que commenceront les matinées cinématographiques que nous avons annoncées hier. Le programme en sera tout nouveau. et de premier ordre et le prix des places variera de 50 centimes à 2 francs..

III

A la Boîte.

Beaucoup de personnes sont venues hier à la Boîte à Fursy pour assister à la matinée; elles se trompaient d'une semaine. C'est en effet dimanche prochain 10 novembre qu'aura lieu cette matinée unique, où-Spinelly-paraîtra dans la revue A vos souhaits et où Fursv eh^ntera ses plus nouvelles chansons rosses, tie programme, nous Tavpn¥d'sjll,eùrj; déjà dit, sera le même qui fait salle comble tous les soirs.

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Au théâtre du Moulin-Rouge.

Ce qui caractérise la triomphante opérette, les Jolies filles de Gottenberg, c'est avant tout l'originalité. Les opérettes de music-hall, qu'elles soient parisiennes du étrangères, furent souvent des prétextes à mise. en scène somptueuse. Les Jolies filles de Gottenberg, elles, possèdent en outre une:intrigue très amusante et très serrée. Jane Marnac, Jane Dyt, Myalis, Sinoël, A. Luguet, Duperré et Morise Fairy, les jouent en véritables comédiennes.

Les avez-vous vus ? 2

Avez-vous vu le nouveau music-hall, les Magic-Folies et son nouveau spectacle '? C'est étourdissant 1

Voilà ce que tout le monde raconte en ce moment. Pensez donc une opérette Miss

THEATRE LYRIQUE MUNICIPAL (GAITE) I (Tél. 1029.20). 8 h, 0/0. La Flûte enchantée.

mHEATRE ANTOINE (Tél. 436.33). 8 h. 3/4. Au soleil Une affaire d'or.

THEATRE MICHEL (Tél.- 163.30). 8 h, 1/2. La Cloison; Chonchette la Bonne Maison Son Innocence.

THEATRE APOLLO. Relâche.

ALAIS-ROYAL (Tél. 102.50). 9 h., 0/0. j Le Petit Café.

nHATELET (Tél. 102.87). 8 h. 1/2. La Course \j aux dollars.

CAPUCINES (Tél. 156.40). 9 h. 0/0. Potins [j et Pantins, revue; Flirt pour deux la Mèche fatale. ̃ HEATRE FEMINA iTél. 528.68). 9,h. 0/0. Le Goût du toc L'Enjôleuse.

nRAND-GUIGNOL (Tél. 228.34). 9 h. 0/0. La Bienfaitrice; Pendant l'armistice; le Grand Match l'Esprit souterrain; le Sacrifice. BOUFFES-PARISIËNS-CORA-LÀPARCERIE.–Relâche. nOMEDIE-ROYALE (Tél. 307.36. 8 h. 3/4. Ij Le Mari honoraire; le Baiser défend-u TAglaïs; Séance de nuit. ̃

rnHEATRE.DES ARTS (Tél. 586.03). 9 h. 0/0. 'Une loge pour Faust Marie d'Août. ̃ TRIANON-LYRIQUE (Tél. 433.62). 8 ti. 1/2. Le Pré-aux-Clercs.

MBIGU (Tél. 436.31). 8 h. 1/2. Cpeur de A Française ̃ -• 11HKATRE-IMPERIAL (Tél. 594.97). 8 h. 1/2. L'Ecole des chastes; le Voile d'amour;.Comme on fait son lit.

DEJAZET (Tél. 1.016.80). 8 h. 1/2. -On opère jl sans douleur Tii-e-au-Flanc.

CLUNY (Tél. 807.76). h. 1/4. Le Crabe; le Loustic. ̃

mHEATRE DU CHATEAU-D'EAU (Tél. 439-05).–1 9 h. 0/0. Boccace.

Spectacles, Plaisirs du jour

IT~T Tt7Q DPT~fï~'RP (Tétéph. 102.59).

FOLIES-BERGERE 8Tf Ji^S

rULirj!JL!iimjpK~ ~1/2 ~R~Me

desFoties-Bergère, 36 tabl.de M. P-L.Flers(Mistingu'ett, Morton, Yane, Chevalier, Yvonne Printemps, aSSffSg: FOLIES-BERGERE

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Pour un beau dimanche, ce fut un beau dimanche! Du soleil, de jolies femmes', -un sport intéressant, tout ce qu'il faut pour passer agréablement les belles heures de après-midi. *v ̃. Le sport comprenait deux épreuves importantes pour vieux chevaux le prix AstonBlount et le prix Firino. Le favori Aloès a échoué dans l'une et:les favoris Ange Blond et Vingt Hanaps ont échoué dans l'autre. Magicienne a gagné le prix Firino do façon à prouver qu'elle pouvait battre Vingt Hanaps vendredi dernier. Quant1 à Ovide II, il a enlevé le prix Aston-Blount avec une désinvolture qui établit une 'fois de plus que la forme parle plus haut que le poids. Les deux épreuves disputées très correctement et par des lots bien composés ont, constitué un spectacle plein d'intérêt.

Prix Montfort (3,000 fr,, 3,500 m.). –1, Scarpia, à M. J. Deloche (A. Benson) 2, Corncob, à M. Fischhof (A. Carter), 3, Champfleury II, à M. Julliany (G. Mitchell) (courte encolure, 3long.) Non'placés Burgos,"Brin,' Guinguette ni, Gibichung, Brillantin, Ganelet, Dart II, Gil d'Or Chloral, Sunday tombé Drinker. tombé.

Pari mutuel à 10 fr. Gagnant, 498 fr. Placés Scarpia, 93 fr. 50 Corncob, 32 fr. Champfleury, 65 fr. 50.

Prix Jacinthe (6,000 fr., 3,000 m.). 1, Le Spadassin, à M. Robert Lazard (G. Mitchell) 2, Lady Fish, à M. J. Donière (Powers) 3, Anvil, au marquis de Faymore.au (G,. S.auval) (8/4 de longueur, 3 longueurs).

Non placés. Sélinonte, Toscane II, Çondom, Ripqsata.

Pari mutuel à 10 fr. Gagnant, 20 fr. Placés, Le Spadassin, 14 fr. 50 Lady Fish, 24 fr. 50. Prix Aston-Blount (35,000 fi%, 4,000 m. V–1, Ovide II, à Mme Cl. Procureur (J.-B.'Moreau) 8, Ismen, àM.Thibault-CahnfG.Hall) 3, Bercy, à M. E. Pantall (G: Mitchell) (4 longueurs, 3 longueurs).

Non placés Trianon III, Rubinat II, Màurienne, Roghui, Saint Ferréol, Aloès III, Héroïque, Kildare II, Mary the Second, Saint Potin, tombé; Arson, tombé Milané,, arrêtée. Pari mutuel à 10 fr. Gagnant, 59 fr. Placés Ovide II, 24 fr.; Ismen, 28 fr. Bercy, 79fr.5O.

Prix Firino (15,000 fr.5;000 m.). 1, Magicienne, à M. Ch. Brossette (Biaise1! 2, Ràtafia II, à M. Smets (E. Rolfe) 3,.Ange Blond, à M. E. Fischhof (A' Carter) (2 long., 10 long.). Non placés Vingt Hanaps, Bichat, Or du Rhin III, Ampélopsis, tombé.

Pari mutuel à 10 fr. Gagnant, 50 fr., 50. Placés Magicienne, 29 fr. 50 Ratafia H, 43 fr.

Prix du Vésiner (4,000 ''fr., 3,100 m:). 1, Bélisaire II, à M. Modeste Petit (Dujardin); 2, Passau, à Mme Procureur (Riolfo) 3, Farandole V, à M. Gillon (Biaise) (4- encolure,

6 longueurs). s

Non placés î'Tliîsbêe, (îob'e MoiicKe,- Foh-

tenoi, Grand Duc III, arrêté.

Pari mutuel à 10 fr.: Gagnant, 241 fr. 50. Placés Bélisaire II, 66 fr; Passau, 42 fr. 50. Prix de l'Espérance (5,000 fr., 2,800 m,). 1, Relique, à M. A. Veil-Picard.(G. Parfrement) 2, Marteau II, à M. L. Prate (Berteaux) 8,. Monoplan, à,M.. A. Lignon (E. Hardy) (1 long. 1/2, 8 longueurs).'

Non placés Masinissà, Cancan H, Espoir du Gers.

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au tournoi du Tennis-Club de Paris. Le sort l'a favorisé et presque sans entraînement, il vient de triompher d'une manière. éclatante, en trois sets,'6-3,6-3, 6-3, de son jeune et redoutable adversaire Laurentz.

Ce dernier avait battu, dans la matinée, Gault, 6-4, 6-i, 5-1, abandonné malgré une bonne défense de «son adversaire. L'aprèsmidi, à 2 heures, Laurentz lutta dans la finale contre G obërt. Dès le début du match, Gobert réussit un service admirable de longueur et de vitesse ses. volées, au filet', merveilleusement. placés, passaient avec une aisance extraordinaire. Laurentz se démena en tous sens, mais il était sans cesse débordé. De plus, Gobert le passa un grand nombre de fois au filet. Laurentz nie fut pas plus heureux avec son service à l'américaine que Gobert reprit avec grande facilité, renvoyant sans cesse' des balles courtes sur les pieds de son adversaire ou'le passant le long des lignes. ̃ Au premier set, les deux joueurs luttèrent jusqu'à .1x013 partout, Gobert menant toujpvirs un jeu d'avance puis ce dernier réussit trois jeux de suite, dont les deux derniers 40 à 0.

Au second set, Gobert mena 3 1, 4 à 2 et gagna 6 à 3. Dans le dernier set Gobert réussit les trois premiers jeux, mena encore 4 à 2 et triompha 6 à 3. En somme; ce grand champion triompha avec la plus grande aisance sans jamais avoir été un moment en .péril. Laurentz prit une petite, revanche dans. le mixte-double, où, avec l'aide gracieuse et puissante de Mlle Broquédis, il triomphale matin de Micard-Mme Blagé, 2/6, 6/3, 6/2 et l'après-midi en finale, de Mlle Masson-Gobert, 6/3, 6/1.. ̃ • l En dçmi-finale du championnat de dames, Mlle Broquédis l'emporta (6-1, 6-4) sur Mlle Masson, qui joua fort bien au second set, menant un moment 4 à 3 et 40 à 15. Lundi, on jouera matin et soir les critériums mercredi, Mlle Speranza contre Mlle Conquet et dimanche prochain, finales des doubles.

golf ".• '•,̃ '•

Golf, de Paris < Le Prà; des Hortensias,' objet d'art offert par Mme G.-H. Gray, a été disputé mercredi dernier à La Boulie, par un temps incertain. 14. concurrentes sa sont inscrites et c'est t Mme H. La Montagne (H 13) qui s'est classée première avec .l'excellent résultat de 57 net. Mme F. Aumqirt (H 19) est arrivée seconde avec 58 net et Mlle E.~ Vail (H 13) troisième avec 59. Mmes L. Bouwens (H 16), J. Bey (H 22) et. van Reuth (H 24) quatrièmes ex àqfto avec .60 net. Venaient ensuite Mmes E. Vail et F.-C. Brathwaite, Mlles de Lafont et B. Luc, la comtesse d'Arnoux, Mmes Ch. Raoul-Duval, J. Brisson et Mlle M. Luc. Samedi, 24 concurrents se sont inscrits pour les' -médailles mensuelles et -plus de joueurs sont venus sur le terrain. La médaille d'argent a été gagnée par M. W.Hardy (H. 10) avec 83.net; M. H. Bidpath s'est classé second avec 94 net.

Venaient ensuite MM. W. Mackie, P. Bérard, H.-F. Sheets, N. Petit, G.-M. Armstrong, A.-E. Lumsdèn, R. Balbiani, comte de Marsay, P. Girod, J.-C. Parrish, J.-P. Delaunay-Bélleville, chevalier A. de Knyff. La médaille de bronze a été attribuée à M. van Marke de Lumen (H 30) avec 90 net. M. J. Mallet (H 26) s'est classé second avec 91 et M. J. Legrand (H 25) troisième, avec 92 net. Ont pris part également au concours MM. M. Bouwens, J. Ferray, H. Anéma, J. Ditte, B. Herz et- J. Legrand. ̃

Mercredi prochain, pour les dames, Prix des Tulipes.

Samedi, dimanche et jours suivants, Prix du Président. (Match play).

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Hier, Rugère, pilotant l'aéro.marin SanchezBesa, a emmené le capitaine danois Grade et le lieutenant norvégien Hans Dons, auxquels il a fait faire, au-dessus de Bezons, un vol d'un quart d'heure, terminé par un vol plané .superbe.

11 a ensuite emmené l'attaché militaire de la Suède, le capitaine Amundsen, et le lieutenant danois Nidtz,- qui désiraient aller assister à des expériences d'hydroplanes à Meulan.

Labouret les conduisit par la voie des airs â.Meulan, où'ils descendirent, enchantés de leur voyage et de la merveilleuse stabilité de Taéro marin'Sanchez-Besa.

A Miramar, hier, l'aviateur, Garros a tenté de battre le record de. la hauteur.

Il s'est élevé à 4,600 mètres.

RUGBY

Le Stadoceste tarbais bat le Stade français Le Stadoceste tarbais a hier, devant cinq à six mille spectateurs étonnés, mais pleins d'admiration sinon d'enthousiasme, battu par 13 -points à zéro; .le1. Stade français.' Par trois fois, les Tarbais ont réussi à forcer la défense stadiste et à p'or.ter victorieusement le ballon dans le but de l'adversaire. Trois fois et chaque fois sur des attaques splendides, parties de la mêlée et magnifiquement conduites, d'échelon en échelon, par les demis et les trois-quarts tarbais.

On eut, du commencement à la fin du match, qui fut de toute beauté, l'impression que. nous donnait jadis une bonne équipe anglaise, jouant contre une bonne équipe française qui, paralysée dans son effort. devait se contenter des occasions de briller que lui fournissaient une-maladresse, une négligence, un excès de confiance de l'adversaire. • ̃ ̃

Sans avoir été surclassé, le Stade français a été constamment dominé, et l'on eut, après quelques minutes de jeu, la certitude que seul le hasard, qui fait si bien les choses et fait parfois les essais, pourrait lui donner la victoire.

Mais il n'etit le meilleur dans aucune circonstance les Tarbais se montrèrent supérieurs'dans toutes les lignes, en avants, en demis, en trois-quarts et en arrière, dans le jeu ouvert, et dans le jeu fermé, à la touche, en tout et partout. Les deux équipes ne furent égales que dans le courage, l'activité, et l'endurance.

L'équipe de Tarbes est une des plus belles que nous ayons vues sur un terrain de football le « quinze est remarquable d'entrain, de cohésion, de mobilité, d'à-propos il possède à fond la technique du jeu, et la pratique dans la perfection. Toutes les lignes ont contribué; à un même degré, à la victoire et s'il est évident que la supériorité accusée, dans les mêlées a été pour les Tarbais, maîtres du ballon, le premier élément de succès, la virtuosité du demi de mêlée Carrère qui n'est pas loin d'être le meilleur demi de France à l'heure actuelle et celle du demi d'ouverture, l'Anglais Haywards ont complètement désorienté la ligne correspondante du .Stade. Amirablement servis par leps demis, qui ont apporté dans leur ^eHSiV^dâ- «la variété, de JPaisanee, de la précision, de la finesse, les trois-quarts tarbais ont joué d'une façon étourdissante. lis ont percé, débordé la ligne stadiste, l'ont affolée par des attaque redoublées, ramenées de la touche au centre, ou renversées ce qui déconcertait la défense prise sur le faux pied. Le meilleur homme sur le champ fut indiscutablement Haywards, mais il avait à ses côtés quatorze gaillards qui comprennent le jeu et ne ga'spillèrent pas les occasions qu il leur a fournies de triompher de la vaillance du Stade.

Le Stade fut en effet vaillant-; il garda jus- qu'au bout l'espoir de l'effort heureux; derrière sa mêlée, courageuse, vigoureuse, mais battue, son excellent demi Guilloux fit une fort .belle partie, en face d'un adversaire étonnant d'adresse, de souplesse et de perçant. Le demi d'ouverture et les trois-quarts centre du Stade furent malheureusement inférieurs dans l'offensive; ils se montrèrent bons dans la défense, et il a fallu qu'ils le

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fussent'pour faire échouer tant des attaques tarbaises.

La partie fut rapide et dure; et par ce qu'on vient de lire, on s'imagine combien elle fut mouvementée, intéressante, empoignante. Le Stadoceste tarbais réussit à marquer trois essais, deux dans la première mitemps, un dans la seconde. Les trois, ont été conquis le plus régulièrement du monde, sur de classiques sorties de mêlée..

Le premier fut marqué par l'ailier Reich,à à qui le ballon était venu après avoir, volé de main en main de la droite à la gauche du terrain.

Le second fut marqué entre les deux poteaux du but par le même Reich. Sur une sortie de mêlée, le demi Carrère, cueillait le ballon, l'envoyait à Reich, qui filait, donnait en arrivant sur' le trois-quarts stadiste un coup de pied à suivre l'avant tarbais Ayats recevait le ballon,'foncait, et en arrivant sur l'arrière, passait de nouveau le ballon à Reich qui marquait. Haywards réussissait le but.

Le troisième essai fut à l'actif d'Haywards.. Sur une sortie de mêlée le ballon arrivait à. Sentilles 'Hayvards qui avait doublé son homme recevait alors .le ballon, renversait t l'attaque, :et s'écroulait, en force, dans le but stadiste où il touchait la balle. Le but était également réussi. ̃ Il est certain que le Stade français n'avait pas hier mis en ligne sa toute première équipe, mais il est non' moins certain que nous avons vu dans le Stadoceste tarbais une équipe qui a, dès à présent, les plus grandes chances de gagner le championnat de France. ''̃ Les équipes étaient ainsi composées STADE français. Arrière.: Combe; trois-quarts Brailesco Etienne', Rodary, Piron; demis Tanacesco, Guilloux Avants Communeau, Mirenowicz, Redelsperger., Kelly, Sacilly, Rousset, Vezzani, Desfosse'z. Stadoceste tarbais. Arrière Caujolle trois-quarts: Reich, Sentilles. Gàliay, Pardo; demis Carrère Haywards ( capitaine ) avants,: Fouchou, Faure, Sébedip. Ayats, Lestegarây, Martin, Falcq, Cassagnet. M. Ch. Gondouin dirigeait la partie. BOXE

Le match franco-danois

Le match franco-danois disputé hier, à Copenhague, entre une équipe de, trois amateurs du Dank Athleck Club et une équipe de trois amateurs de la Fédération française boxe a étôidisputé hier, à Copenhague. Il s'est termieé par la .victoire de l'équipe danoise, qui a mis deux victoires à son actif. Voici ces

résultats

Poids batam. Mazoir, champion de France, bat Hansen aux points.

Poids moyens. Christenden bat Danev, champion de France, par mise hors combat. Poids lourds. Jenso'n bat Mercadier fFrançais) par mise hors combat. Après ces combats de boxe anglaise, Mazoir a donné une démonstration de boxe française. Les matinées de b 1oxe

Les matinées de boxe

Aujourd'hui lundi après midi, le Premierland francais inaugure des matinées de boxe, au cours desquelles se disputeront les éliminatoires d'un championnat, dit du Premierland, auquel sont affectés 5,000 francs de prix. ;•̃

NATATION :•-•

Le record de plongée battu

A la piscine de la Gare, samedi après midi, le nageur français Pouliquen est resté 6 m. 29 s. 4/5 sous l'eau, battant le record de 4 m. 46 s. 1/5 que le nageur Enoch s'était adjugé le 28 mars 1896.

Quand on annonça que le record d'Enoch était battu on acclama mais quand le chronométreur "annonça' cinq minutes, l'inquié-

tude eomnienca:; Les: guetteurs .secouèrent

énergiquement la perche avec laquelle ils se tenaient en communication avec le plongeur, qui ne répondit pas.

A 5 minutes 30, un plongeur annonça qu'il n'avait point trouvé Pouliquen. Dix autres se jetèrent à l'eau et pendant une minute cherchèrent en vain.

Enfin, 6 minutes 29 secondes 4/5 après être entré dans l'eau, Pouliquen remontait, sans, paraître souffrir de'son séjour sous l'eau. VÉLOCIPÉDIE

La finale, du meeting d'Ouverture

du Vélodrome d'Hiver

Hier, après midi, foule au Palais des Sports, pour assister à la dernière réunion du meeting d'Ouverture. Résultats

Grand Prix d'Ouverture (1,000 mètres scratchl. Finale: 1, Ellegaard. en 2 m. 10 s. 1/5- i Goulet, à une roue 3, Dupré, à une longueur. Frantz-Reichél.

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