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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1912-04-17

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 17 avril 1912

Description : 1912/04/17 (Numéro 108).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k289555z

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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L'Eclipsé de soleil

Aujourd'hui dpnc, 17 avril, une éclipse de soleil sera visible aux environs de Paris nul ne peut rester indifférent à un spectacle aussi, curieux;. dans-la capitale, eilc-mêïne,, si la lune ne vient pas cacher entièrement le sotleil, l'àssombrissement sera déjà assez important pour atlireï l'attention.̃>

Depuis la plus haute antiquité, les hdrrim'es' connaissent. les cycles qui, périodiquement, font apparaître les grands phénomènescélesteset,pourleséclipses, le lent progrès consiste dansla précision croissante a,vec laquelle nous savons pré-

dire le jour, l'heure et les diverses conditions du phénomène dans les différents lieux-dé la terre. Nous .n'éprouverons plus les frayeurs extraordinaires des âges primitifs devant le monstre qui va dévorer la lumière du flambeau auquel toute la vie est suspendue, ou devant la colère des dieux devons-nous en être plus fiers, alors que notre science déplace et multiplie les difficultés? Examinons de plus près- notre éclipse. La- tefre tourne' autour du soleil. Mais la lund, -.qui tourne autour de la terre, pourra' se trouver ̃ entre !a terre et le soleil et nous cacher en partie ce dernier. Le diamètre, réel de la lune est, assurémeiit., incomparablement 1 plus petit que celui du' soleil mais comme, d'autre part,- elle est' beaucoup-plus prèsde nous, à la distance de soixante rayons terrestres seulement au lieu de vingt.trois mille quatre, cents pour lé soleil, il en résulte que ces deuxeorps, fune et soleil, nous. paraifeient avoir sensible-

ment le même ù\3.mb%v&,£ipjicirent.

menpe [Pl.me pparen

Voici o ri'te'pr()blèrt1e,' <S,8 :~mpliqu!i' la lun ne tourne pas circuîairement. au-' tour de. la terre dans sa trajectoire si. ^variée, sa:distance à. la terre est tantôt "plusgrande, tantôt plus petite, et l'écart peut s éle'ver à cinq fois et demie le .diamètre terrestre; elle nous paraîtra de ce fait plus ou moins grosse suivant la distance. En outre, la terre, .et par conséquent la lune, est plus éloignée du soleil

en 616' qu'en hiver le cône d'ombre porté par la lune sera donc plus long en été qu'en hiver et la variation, de ce fait, peut atteindre un diamètre de notre globe (flg..1).

Ainsi, suivant la distance de la terre, à la lune,. suivant la. longueur du cône d'ombre, l'éclipsé présentera les caractères de l'un des typés représentés, sur notre figure 2 et que nous allons analyser succinctement Ce côned ombre. porté par la lune, ce pinceau d obscurité totale, n'atteint aucun point de'la surface 'de la terre >~ l'écran est trop petit,' en,un mot, pour cucher le soleil, et l'éclipsé est annulaire pour tous les points atteints par la nappe, du cône d'ombre, prolongé, le sol il déborde légèrement, de partout, autour du disque lunaire;

2° Le cône d'umbre, un peu plus long, .peut n atteindre, la terre* qu'en un seul point en ce point, l'éclipse est totale; elle reste annulaire, pour les lieux que traverse la seconde nappe d'ombre 3° Si la longueur du cône d'ombre n'atteint pas le centre de la terre, le pin-ceau n'atteint, pas le sol*en"tous lés points léclipse commence à être .annulaire, devient totale sur un court intervalle, pour redevenir annulaire (fig. 3) •̃ -4° Si le pinceau d'ombre est assez étendu, l'éclipsé est totale tout du long de la route de l'ombre.

L'écïipse de demain appartient au £° type. Le cône d'ombre, primaire ou secondaire, coupe la surface du sol suivant un cercle par suite du mouvement de rotation de la terre, ce cercle décrit sur le sol une étroite bande, bande dau-' tant plus étroite que l'éclipsé doit être peine totale :'si l'on veut jouir du spec- tacle de léclipse. totale ou annulaire, c'est sur cette bande quiLfaut se placer,, car en dehors de cette zbne,'comméra '1 .Paris, on n'aura que l'apparence beaucoup moins curieuse d'une éclipse partielle.

Et ç'çst pour^ioL aussi, en un Uêii

donné; les éefiêsgs totaJef :-où'0çiriulatr|s

de soleil :soiit si rares. Il s'en produit. cependant environ deux cents par siècle; mais, pour la région parisienne, la dernière quiput être observée est celle du 22 mai 1724; qui voudra attendre la prochaine, le.ll. août 1999?.

Les éclipses de lune sont, tout autres la lurie entre dans l'ombre de la terre, elle "est donc assombrie en même temps pour toute \& terre et non pour une étroite bande. Elles- sont donc beaucoup plus faciles à:voir sans doute, par cela,. la nature les fit beaucoup moins intéressantes.' ̃

Demain, notre éclipse; commence par être annulaire au: Venezuela puis le cône d'ombre.traverse l'Atlantique, où .l'éclipsé devient totale, passe au nord du Portugal, au. nord-ouest de TEspagnç, traverse le golfe de Gascogne, entre

en Frànce près des Sables-d'Olonne et se dirige vers Paris. Nos cartes schématiques renseigneront, ce semble, suffisamment." Le pinceau d'ombre cesse d'atteindre la terre vers Liège, l'éclipsé redevient simplement annulaire, passe par, Hambourg; là Baltique, Saint-Pétersbourg et va finir en Russie d'Asie.

La durée de, la totalité dépend des diamètres attribués au soleil et àla.lune_; pour une éclipse semi-annulaire; semitotale, le petit cercle d'ombre totale n'est jamais bien grand. La totalité est. toujours courte; les "éléments du bureau des longitudes indiquaient une totalité de 0 secondes en Espagne, de 4 secondes en s Vendée, de 2 'secondes seulement près de 'Paris I ̃̃ ̃'̃̃ Hélas! les; dernières éclipses observées ont fourni une totalité de 3 à 5 secondes- plus courte que l'on n avait •prévu l'éclipsé de demain sera-t-elle

'^qnc tout jaste'annulaire 3eulerhe.n.tïsUr

Joiité :1a' -Fcaace ? .Le: spectacje serait

"beaiicotip moins beau. Que diantre.! depuis ce temps. les astronomes ne1 pourraient-ils pas s'entendre sur le "diamèfré- lunaire'? Ils ne- démartdènt- t. pas .mieux. mais les mesures sont malaisées ,:• le bord de la lune est hérissé, de hautes montagnes et. pour une mesure précise, il est difficile de savoir si-Ton- a- pointé un sommet ou une vallée. 11 n'y aque demi mal: s| l'éclipsé

est annulaire aux environs de Paris, le spectacle sera encore fort impression* nant les aspérités de la lune se détacheront très violemment sur le croissant solaire très, très mince de plus. on verra un chapelet de grains noirs et brillants.

Mais faut-il se poster? Au mieux sur la' ligne de totalité de nouveau surgit, la mésentente parmi les professionnels les diverses éphémérides donnent des tracés différents et nous avons tracé la ligne du bureau des longitudes,

mais les étrangers ont tendance à la niaMuer plus au n^rd,. peut-être deux, É^6 qii.âtre kilométrés plus haut». PÏHppf.il 'rt'y 'a;;gas" gué; l<ç d.iamètrç

lunaire qui soit difficile à atteindre son mouvement est fort complexe décidément, tout ce qui, touche à'.çet astre à phases est déconcertant et capricieux, le. proverbe a bien raison. 11, reste une chose certaine l'heure de la phase principale-est bien choisie: à midi 2 minutes en Vendée, midi 10 près de Paris et midi 16 à;Namur. Ainsi -aux environs de Paris, le bord de ta lune commencera à mordre, dans le soleil à 10 h. 49 du matin, le phénomène ira croissant jusqu'à midi 10, et de nouveau la lune libérera entièrement le soleil vers 1 h. 33 heures favorables' pour observer. ̃ Mais, en dehors de la: curiosité que comporte un phénomène très rare, les éclipses totales offrent; un .haut- intérêt scientifique et sont toujours attendues par les astronomes avec une vive impatience le soleil est ta source de notre vie superficielle • l'a principale source d'énergie sur, la terré 'il règle, nos .climats comme la circulation atmosphérique, et s'il- est- vrai, comme on te peut aujourd'hui pressentir, qu'il est le siège de manifestations en'- relation intime avec nos' phénomènes, météorologiques, on entrevoit la possibilité dans l'avenir de prédire les changements ,atuiû,s- phjiriques, ce qui rendrait grand, ser- vice, notamment à l agriculture. Eh fait, en. tout pays,.les études solaires prirentun essor remarquable durant ces

aernieres années, ur.iesoieii est le siège 'de flamuies, de -protubérances,: qùi-s'élançent à quelque cent mille' kilomètres' de sa surface;'il est"entouré d'une vaste àtmosphi'-re, d'une couronne-anx aspects changeants et qui nous renseigne sur l'état d'activité de notre'corps central tout cela est noyé dans. l'éclat du soleil et nous ne pouvons réellement le voir, en jouir pleinement et l'étudier encore plus utilement, que lorsque la lunenous cache la surface solaire, pendant une éclipse totale.

Outre les études théoriques, outre la beauté du spectacle, les flammes, les protubérances, la couronne, chacun peut s'intéresser- à' l'éclipsé, le- plus modeste amateur,' même: à l'œil nu, peut faire d'utiles observations noter si l'on- voit le disque de la lune en dehors du soleil apprécier les variations des ombres pendant tes instants qui suivent ou précèdent la phase principale inscrire les/variations de la température, de la coloration de l'atmosphère et des nuages, l'abaissemen t apparent du ciel au Zénith dessiner la couronne et les rayons lumineux observer si l'on remarque vers l'Ouest l'arrivée du cône d'ombre'de la totalité; étudier l'influence de l'éclipsé sur les plantes, l'homme,et les animaux qui manifestent généralement une certaine frayeur.

Quant aux amateurs photographes, ils pourront prendre; plusieurs fois le même paysage, ou les mêmes objets, avec des plaques identi.ques et les mêmes-temps dépose; les, mieux outillés pourraient tenter, avec des plaques anti-halo, la photographie des diverses phases de l'éclipsé et de la couronne, même du soleil. Si Ion veut dédoubler un objectif rectiligue. ou anastigmate de foyer un peu long et fabriquer une « rallonge » pour la chambre noire, on pourra obtenir des images assez grandesdu soleil. De toutes façons, on devra employer des

plaques lentes et faire. des; instantanés très rapides– sauf si l'on tente 'l'instant même dei'a totalité. Toute observation aura sa valeur.

Cette valeur sera plus grande, bien entendu, si l'on repère avec soin, sà position géographique sur une carte, ce qui n'est pas difficile et, surtout, si l'on note avec précision l'heure de chaque observation. Dès 8 h. 45 du matin, la .tour Eiffel enverra les signaux horaires par radiotélégraphie, toutes les deux heures; enfin, un ballon captif et un dirigeable seront chargés par le ministère de la guerre de collaborer à l'étude de cet important phénomène astronomique. -̃̃̃̃

Les amateurs, les- simples curieux ne devront pas oublier de se couvrir les yeux de forts verres noirs, de fumer copieusement les objectifs de leurs, jume!les,

Les professionnels concentrent leurs efforts pour déterminer le passage exact de; la zoae de totalité- et sa durée ils ̃obtiendront ainsi des éléments plus précis encore que ceux que l'on possède à ce jour, dans le but d améliorer la ^prévision des éclipses futures. 'Leprogrès est lent. A ceux qui trouveraientils ne doivent pas manquer que' les astronomes sont bien coupables de 'tant d'incertitudes', nous' conseillerons' bien volontiers de se mettre à l'œuvre pour

jio|is aider,; ils se rendront compte exac-

tement desdiificultés..l et nous ne. craignons pas le progrès, nous l'appelons de nos vœux.

Mais fera-t-il beau temps pour assister

i au spectacle grandiose de Téçlipse? Les pronostics ne s'ont' pas brillants. Cependant, après s'être fait attendre soixante-quinze ans, la comète de Halley | nous! fut si inclémente que le ciel nous devrait bien une compensation i le3 i nuages se rappellent-ils leur irrévéV i rence?.

Il faut toujours .« essayer » de voir

l'éclipsé.

Jean Mascart,'

astronome à l'Observaioire de Paris.

.'J.

11 Echos

1- 1

La Température ̃̃ '̃'̃̃̃

Hier, le ciel était moins nuageux que la veille, mais la température, aux premiéres heures du matin, était encore très fraîche, car elle à donné, en banlieue, des minima de à 2" au-dessous. Elle s'est relevée à trois heures le thermomètre marquait alors 50 audessus de zéro, à deux heures on notait 120 et, le soir, vers cinq heures,- elle atteignait

13° 1/2. '̃̃ ̃'

La pression barométrique, en baisse, accusait à midi, 766. Cependant elle reste élevée sur presque toute l'Europe, elle est même supérieure, à 77omm sur la mer du Nord. Des pluies sont encore tombées dans l'ouest du continent. En France, on signale quelques averses dans le Midi et des chutes de neiges au pic du Midi et au puy de Dôme. Sur l'ouest de l'Europe, la température a un peubaissé.

Départements, le matin. Au-dessus de léro 3° à Belfort:-4° à Clermont et à Besançon 5° à Nantes, à Bordeaux, au Mans, à Toulouse et Nancy; 6° à Dunkerque, à. Boulogne, à Charleville et à Lyon 70 à Lorient et à Limoges; à Cette g0 à Cherbourg et à Ouessant 10° à Marseille; ii° àPerpignan; 13° à Oran 14° à Alger.

En France, le temps va rester généralement beau.

(La température du 16 avril 191 était, à Paris 30 au-dessus le matin et 160 l'aprèsmidi. Baromètre 768"1"1. Ciel brumeux.) Monte-Carlo. Température prise sur les terrasses de Monte-Carlo à dix heures du matin, 190; à midi, 22°. Temps printanier. Du New York Herald

A New- York Beau. Température max., 22°8; min., i2°3. Vent: s.-o. A Berlin Beau (à midi) i.o°,

.-Q~-

ï: Les Courses

Auiourd'hui, à 2 heures. Courses au Tremblay. Gagnants du Figaro •• Prix Ycrtugadin Oujda; Fleurance, Prié Pair Helen La Bégude; Berceuse II. Prix Ruy Blàs Harpiste Bavarde, ̃Prix Edgar d Gillois Traversin.

Prix Fervacques Iqwa Veglione.

Prix Slàpdash Hexagon Marie Anne.

A Travers Pans';

Le mouvement diplomatique.

Le gouvernement nji encore pris aucune décision ferme au sujet de la désignation de notre nouvel ambassadeur à Vienne. Il est dans les intentions du président du Conseil, ministre des affaires étrangères, de nommer à ce poste difficile M. Geoffray, notre excellent ambassadeur a Madrid, qui vient de donner

les preuves de son habileté et de son énergie au cours des négociations actuellement engagées entre la France et l'Espagne. Seulement il 'paraît difficile que M. Geoffray quitte Madrid tant que ces négociations ne seront pas terminées, ou tout au moins en vue de l'être. D'autre part, notre ambassade 'à Vienne ne saurait être longtemps lais- sée sans titulaire. Si donc, ce qui est à craindre, les deux cabinets de Paris et de Madrid n'arrivent pas assez rapidement à un accord, c'est un. autre que M. Geoffray qui sera nommé à Vienne, peut-être M. Dumaine, bien que sa candidature paraisse avoir perdu du terrain.

Il aura prochainement, de toute manière, un mouvement diplomatique assez important la légation de France à Christiania est, assure-t-on, sur le point de devenir vacante, son titulaire devant être nommé délégué des porteurs de la Dette. dans une capitale balkanique. On parle aussi de la retraite possible.de, notre ministre à Bucharest. M. Cpnty, sous-directeur des affaires,pp,li|.iquës air; quai d'Orsay a dë.très:grandeSfÇnanx;e*S; d'obtenir une légation.

Quant à la nomination du résident général au Maroc, il n'en est pas question pour le moment. M. Regn&uifc ppôkw»' gera son séjour auprès du Sultan et poursuivra lœuvre de réorganisation et de réformes qu'il a déjà si brillamment commencée.

Un coffret de maroquin au chiffre présidentiel a été placé hier dans l'automobile de M. Fallières, au moment de son départ pourRambouillet.

Que contenait ce coffret? Les habitués de l'Elysée qui le voyaient pour la première fois étaient fort intrigués, et les commentaires allaient leur tram. La chose était pourtant bien simple. Le coffret renfermait quelques paires de lunettes à verres fumés et de couleurs diverses. M. Fallières, les personnes de sa famille et quelques intimes se trouveront ce matin, un peu avant midi, assis dans le cabinet du Président, au château, ces lunettes sur le nez et le regard fixé sur le soleil, pour voir l'éclipsé. Le cabinet a justement ses fenêtres en plein midi, et Rambouillet se trouve exactement sur la ligne d'éclipse totale. L'occultation complète du soleil sera visible, du château, à midi huit minutes. Les Parisiens ne la verront que deux minutes après M. Fallières^-

Congé non renouvelable.

Nos petits collégiens devront aujourd'hui à la lune un bref congé, qu'ils aimeront.Afin qu'ils puissent voir l'éclipse, si 1 on ose ainsi parler, le ministre 'de l'instruction publique supprime les cours qui se font de dix heures trois quarts à midi.

C'est un congé. C'est une sorte de menu congé d'une heure un quart. Il y a mieux, en fait de congé. Mais enfin, Ion prend ce qui vous est offert. Et puis, un congé pareil, pour un pareil motif d'éclipse, nos petits collégiens n'en auront pas d autre avant quatre-vingt-sept années à dater d'aujourdhui: pauvres pefits!

Ceux qui veillent.

Un de nos lecteurs, dont la modestie égale la générosité, nous adresse cent francs; pour les inspecteurs de la Sûreté, dont nous signalions récemment les salaires dérisoires. J'espère, nous écrit-il, que le Figaro va donner une suite pratique à. son écho sur « Ceux qui veillent », en organisant une souscription pour créer une caisse de gratifications spéciales destinées aux agents qui arrêtent les bandits.

Voilà une belle et généreuse pensée. Les agents nous ont montré qu'ils savaient risquer leur vie sans aucun espoir de profit matériel. Peut-être pourrait-on néanmoins leur donner ce surcroît déncouragement.

1912-1999

Cette éclipse, regardons-la J

H faudrait, pour revoir cela,

Vivre presqu'aussi vieux •qu'un chêne} 1 Et sans doute nous serions fous De nous fixer des pendez-vous

Pour la prochaine I

Car c'est dans quatre-vingt-sept ans Que la Lune, qui prend son temps, Reviendra nous faire de l'ombre. Lors, reguiescant in pace Bien des choses auront passé

Nous, dans le nombre 1

D'ici là, Benoist le saura -*̃ Peut-être bien que l'on aura

Voté la Proportionnelle ï. ̃

Peut-être que non, cependant 1

Car la Sottise, l'homme aidant, ̃̃•̃̃̃

Est éternelle

Louis Marsoixbao.

Trois séances de musique sacrée. Un splendide élan se manifeste en ce moment parmi tous ceux qui aiment les œuvres grandioses du répertoire religieux.

Aussitôt que les amateurs de vraie musique, et ils sont nombreux à Paris, apprirent que le célèbre chef d'orchestre Félix Weingartner- avait accepté la tâche magnifique de diriger en trois séances le Requiem de Berlioz,; le Messie de Heendel et la Messe en de Beethoven, avec l'Orchestre Colonne et les 250 choristes de Leeds, la défilé n'a pas discontinué tant au Trocadéro qu'au Pavillon de Hanovre.

Les soirées du 26. du 28 et du 30 avril promettent de compter parmi les plus mémorables de notre temps, car. tout le monde veut avoir entendu trois des plus grandes œuvres de musique sacrée,

dirigées par un des .kapellmeister lès plus prodigieux 1 d'aujourd'hui»

Les rois chez le Roi. ''•• Ils y sont tous venus et y ont été reçus officiellement. Sous le péristyle centenaire des Variétés, le directeur de cet heureux .théâtre a souhaité la bienvenue à S. M. Edouard VII, roi d'Angleterre, qui avait été l'un des plus fervents habitués des Variétés alors, qu'il portait la titre de prince de Galles à S. M. Cartes, roi de Portugal; à S. M..Alphonse XIII, roi d'Espagne à^ S. M. Oscar II, .roi de Suède; à S. M. Georges Ier, roi de Grèce; à S: M.'Léôpold II, roi de Belgique.; Le, Président. de la République franr çaise n'a: pas entendu le. Roi. Mais. ses ministres, ceux-là même qui y sph't.portraicturés, ont été les premiers à yènir applaudir leurs silhouettes, tracées avec tout l'esprit de malice par M\l. -de Cailla» vet et de Fiers, et Emmanuel: Arène. î On voit que le, triomphal' succès des '"Variétés n'a pas été seulement co'hsacré" î par' le public parisien ou cosmopolite quiflui a apporté déjà deux millions huit 'cent mille. îrancs de recettes.

.O~

Wuvelîés a la Main Sur le quai de la gare.

Calino regarde le tableau d'ardoise en haut duquel sont inscrits les mots ̃ Retards annoncés

II rit. =-, ii.p;v Ces Compagnies de chemin de:fer, dit-il, deviennent cyniques. • Le retard leur est tellement indifférent qu'elles l'annoncent M ¡ ̃ Le Masqae da Far.

La catastrophe, du «Titaiiicl

Près de 1,500 victimes w On eût voulu douter. Même après la, dépêche si alarmante que nous avons publiée hler.matin, on espérait encore,, car l'ambiguité, l'imprécision des dépêches parvenues d'heure en heure, au cours de la nuit de lundi autorisait presque jusqu'à lia, dernière ta inute ces vaiiies espérances. Aujourd'hui, -l'illusion qest plus possible. La catastrophe du Titanic a surpassé, en horreur les, plus épouvantables sinistres que compte l'histoire maritime. En quelques heures, ce magnifique paquebot, orgueilleux triomphe del'artdel ingénieur moderne, s'est abimé dans les flots. Et dans les ténèbres de la nuit, tandis que se hâtaient inutilement, hélas 1 les steamers qui avaient enregistré l'appel de, la' télé-, graphie sans fil, l'énorme navire cou-.lait. A peine, dans ces trop courts ins-. tants de mortelles angoisses. une faible partie des innombrables passagers avait pu trouver place dans les canots dé saùvetage. ̃ ̃ Douze cents, quinze cents hommes,' plus encore peut-être étaient demeures à bord. Par nécessité sans doute, mais aussi par devoir. N'avait-il pas fallu assurer d'abord le salut des femmes et dès enfants embarqués à bord? L'équipage pouvait-il abandonner le navire dont la perte n apparaissait pas tout d'abord inévitable? C'est le périlleux dévouemehtdeces hommes qui a donné au sinistre sa-tragique ampleur. Il convient de s'incliner devant tant de deuils et de saluer, en même temps que les victimes de cet effroyable malheur, tant de familles en larmes sur les deux continents.

̃A-

C'est une catastrophe sans précédent dans l'histoire des marines. Il faut,:hé.las compter que près de 1,500 personnes (1,492, dit une dépêche de la soirée)* ont trouvé la. mort dans ce sinistre affreux

Cest dimanche à dix heures du soir heure de New- York par conséquent vers deux heures du matin heure.de Paris- que la rencontre du paquebot géant, et de la banquise s'est produite., On le sait par les radiogrammes eh-,voyés du Titanic et reçus aux stations de la côte des Etats-Unis, en particulier à celle de. Cap-Race, dont le carnet de service relate, instant par instant, les phases du drame qui se déroulait .en mer. En voici le libellé, que sa sécheresse rend plus poignant encore Cap-Race, dimanche, 10 h. 25 du soir. On entend le -Titanic faire des signaux dé dé*tresse, auxquels répondent un certain nom- bre de navires, dont le Carpathia, le Baltic, le Caronia et ïOlympie.

10 h. 55 du soir Le Titanic a signalé « Nous sombrons par avant ».

11 h. 25 du soir Notre poste établit un Communication avec le Virginian, l'informe du. besoin urgent de secours, du Titanic, loi indique sa position. Le Virginian nous annonce qu'il se porte immédiatement sur le lieu du désastre.

11 h. 36 du soir Le Titanic informe. VO*lympie qu'il fait monter les femmes dans les embarcations.

Minuit,27 Le Titanic continue à faire des signaux de détresse et à indiquer sa position. Le Virginian annonce qu'il a reçu quel* ques signaux confus qui ont cessé brusquement.

Ce fut le dernier radiogramme envoyé par le Titahic.W est probable qu'à partir de ce moment, l'eau avait envahi les machines et empêché ainsi les appareils électriques de T. S. F. de fonctionner. Ces radiogrammes avaient touché divers paquebots naviguant dans lès mêmes parages le Parisian, le Carpathia, le Virginian, le Baltic et YOlympic. 'lt 't

Malheureuss-'ieiît aucun n'était dans

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