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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1912-04-16

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 16 avril 1912

Description : 1912/04/16 (Numéro 107).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k289554k

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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SOJ^IÎwr AIRE

Le revolver,: MiGCBt Zamacoïs»

La Vie de. Paris La Grande saison de Paris Uaston Davenay.

Naufrage du «.Titanic b André Nèdb.. Les affaires marocaines ^Intervention anglaise. ,La situation politique en Roumanie.

A l'Institut Grand prix de Rome Cn. Dauzats. La mort de M. Henri Brisson A. A.

L'activité des, marines tfe laTriplice Marc Landry

Les ports américains et le- canal: Claude Casimir-Pehier.

Les Conseil- généraux. Discours de M. Poincaré Auguste AVRIL. °

Revue immobilière Jeamvier.' Dans la marine [(établissement delà grande tenue Marc Lakdry.

La trente sur la situation actuelle de l'aviation LIEUTENANT-COLONEL GpMEAULT.

jVos futurs édiles .Ian ville;

le Meeting de Monaco Double victoire française Fuantz-Rekshel.

̃Mouvement judiciaire. > Courrier, de la Bourse Armand Yvel. Avant-premières Théâtre de la- Renaissance r « Divorçons » G. Oavknay.

Feuilleton La princesse ennuyée MM STA• NISL'AS MEUNIER. '̃'̃

LE REVOLVER

Puisque l'on n'entend plus parler que d'attaques diurnes à main armée; puisque des bandits vous attendent à tous les coins de bois pour vous prendre votre automobile grise et vous demander la course ou la vie; puisque le change d'un billet de cinquantefrancs dans une Société de crédit compte pour une campagne puisque les opérations de la police sout à,peu près aussi mystérieuses que des parades militaires ou que la réalisation en plein vent d'un scénario ciné-màtographique,M.Durand-Dupont, bourgeois paisible et peu belliqueux, a résolu de se défendre lui-même.

A table', ayant^attendu que la domestique soit sortie, il a gravement annoncé à mi-voix à Mme Durand-Dupont qu'il allait acheter un revolver.

Mme Durand-Dupont a frémi. Pour elle, comme p/>ur presque toutes les femmes, un revolver est un engin mystérieux et fantaisiste qui part tout seul dans les poches et dans les tiroirs sans raisons plausibles, mettons explosibles. Mme Durand-Dupont 'a donc frémii mais la lecture des journaux lui ayant dé/msntré que la moyenne des citoyens blessés pat» autrui- est,itt#nî'iïient? siipe^ rieure à celle des, citoyens blesses par eux-mêmes, Mme Durand-Dupont a donné à. ce projet effrayant un assentiment timidement énergique, et le déjeuner s est achevé; dans le silence, comme il convient après les grandes résolutions. v Après le déjeuner, M. Durand-Dupont a avalé une double dose de fine Champagne pour se donner de l'audace, s'est ébroué, a boutonné son pardessus d'un pouce décidé, a enfoncé son chapeau d'un geste brusque, a saisi sa canne comme pour un châtiment, a déposé un baiser un peu ému sur* le front de sa femme, a ouvert- la porte lourde de ferrailles protectrices, et a disparu dans 1 escalier poursuivi d'étage en étage par des avertissements d'en haut

Fais bien attention. Reviens tout de suite. Surtout, n'y touche pas 1 DJans la rue, M. Durand-Dupont adopte une allure martiale, et gagne le magasin d'un important armurier 'devant l'étalage duquel il s'est arrêté bien des fois. Il s'y arrête encore, regarde l'arsenal impressionnant, hésite, et se demande s il y a vraiment péril en la demeure, et même hors de la demeure. Mais fort à propos voici que passe un camelot hurleur brandissant un journal dont la manchette est particulièrement pessimiste Comme au temps du courrier dé Lyon; les bandits reconnus partout, i- police impuissante l

M. Durand-Dupont n'hésite plus. D'une main ferme il saisit le bec-de-cane et il :ouvre la porte, dont le coup de timbre' résonne, brutal, sec et tapageur, comme un coup d'arme à feu déjà!

'Un monsieur d'aspect vénérable s'avance vers M. Durand-Dupont Vous désirez, monsieur?

Je voudrais acheter un revolver. A ce moment, M. Durand-Dupont sent que le marchand vénérable, par précaution professionnelle, l'examine et scrute ses inteatipus; alors il prend un air tout à fait pacifique et sarrange pour mettre en évidence Je petit ruban violet de sa boutonnière. Rassuré, le marchand ne songe plusiju'à vendre `

Quel calibre désirez-vous?

M. Durand-Dupont ne sait pas du tout quel calibre il désire.. Il souhaite le calibre de tout le monde, le calibre de tous les honnêtes gens. Le marchand s'imagine venir à son aide

Sept millimètres ?. Huit millimè-

tr.es?. ̃ ̃

A un millimètre près, M. Durand-Dupont n'est' pas fixé..V:A priori, sept ou huit millimètres lui paraissent bien petits pour; un revolver. d'homme adulte, et de sa corpulence, mais il a peur de dire une bêtise

1 Heu. fait-il. Je ne sais pas. montrez toujours:

C est pour porter sur vous? interroge le marchand.. c

Pour éviter, qu'on lui propose un revolver d:explorateur à tuer les grands fauves, M. Durand-Dupont est bien forcé d'avouer

Oui, dit-il assez faiblement. Par le temps qui. court il faut bien-penser à se d'étendre.

r- Pour sûr-! opine l'armurier qui trouve évidemment qu'on ne se défendra jamais^assess.

̃ Cette approbation met M^Dur-and-Du-* pont en confiance. II; choisit un .revolver, écoute enretenant son souffle l'ex-

plicatîon '.minutieuse du mécanisme achète une boîte de cartouches, décide de charger l'arme chez lui pour plus de sûreté, a l'idée, l'es pace d un éclair, de donner un faux nom et une fausse adresse, et enfin rentre à la maison: Mme Durand-Dupont l'attend Eh bien?

Je l'ai.

Vivement, Mme Durand-Dupont se bouche les oreilles

Mon Dieu! fais bien attention I Mais puisqu'il n'est pas chargé. Il exhibe l'étui de daim gris d'où il sort la petite arme brune et luisante. Lectrice assidue des faits divers, madame lui rappelle que la tradition veut qu'il reste toujours une cartouche dans les armes notoirement déchargées. Pour toute réponse, par taquinerie, M. Dupont-Durand dirige le revolver à bout de bras vers le plafond et fait manœuvrer le déclic au grand effroi de sa femme.

Mais trêvôde plaisanterie. M. DurandDupont va charger ce que Mme DurandDupont s'obstine à baptiser du nom désuet de « pistolet ». Un peu d'émotion flotte dans l'air. A tout hasard, sans savoir au juste pourquoi, madame ouvre la fenêtre et demande à passer dans la pièce à côté. H

Monsieur reste seul et "regretté le stimulant d'une attention de femme craintive.Mais bientôt il n'est pas fâché d'être seul, parce que, au moment de garnir le barillet, il ne se rappelle plus très bien. Il cherche prudemment. Ça doit être comme cela. Oui, ça entre ét ça tourne. Il respire.

Remis d'une alarme aussi chaude, il appelle sa femme, triomphant. Elle arrive et Ion tient conseil où va-t-on mettre le revolver chargé quand monsieur ne l'aura pas sur lui? On discute. Finalement on décide qu'on le mettra le jour dans l'armoire à glace de peur que Eugène Durand-Dupont ou le petitGustave, respectivement âgés de quatorze et de neuf- ans,' y touchent; et quête soir,en revenantdedîner en ville ou en revenant du théâtre, monsieur, le sortant de sa poche, le posera sur la table de nuit où on le laissera traîner un peu le matin pour impressionner la femme de chambre et pour que toute la rue, le quartier, l'arrondissement si possible, apprennent qu'il ne ferait pas bon s'aventurer avec de mauvais desseins chez les terribles Durand-Dupont!

Cependant une poche dite, en style de tailleur, « revolver », a été ajoutée à chaque pantalon de monsieur, dans laquelle celui-ci tous les ,soirs, glisse l'arme çvec son étui de daim gris. lè'

Et (Test Bien mcômSôdé'. D'ans le'

monde ou dans une salle de spectacle, ce poids inusité, cette fluxion anguleuse et mal placée, gêne M. Durand-Dupont. A chaque instant, distrait, il oublie et se demande ce qu'il a là. Il tâte, se souvient, s'imagine qu'on l'a vu se tâter, que l'on a deviné qu'il était armé, et que 1 on a ri de sa pusillanimité. Et au fond il se trouve lui-même un tout petit peu ridicule d'être porteur d'un revolver chargé de poudre sans fumée et de balles blindées pour faire une tranquille partie de bridge chez de bons amis, pour somnoler au concert, ou pour écouter un vaudeville extravagant.

Il a bien songé à laisser son revolver dans son pardessus, mais dans les maisons où il fréquente il craint d'être la risée de l'office, et dans les théâtres, il craint les indiscrétions des ouvreuses avertissant le municipal, prévenant à son tour un commissaire de police de service; et puis ici et là il redoute le rapt de. son arme sans possibilité de réclamation. Sans compter que M. Durand-Dupont ne sait pas ce' qu'il doit faire lorsqu'il quitte un théâtre pu une réception privée. Doit-il laisser son revolver dans sa gaine? Doit-il préventivement l<en sortir ? Doit-il le tenir à son poing au fond de sa poche?

Et puis que ferait-il en cas d'alerte sérieuse? Devrait-il le sortir illico? Le montrer tout de suite ou le dissimuler derrière son dos? Devrait-il, au moindre soupçon,. massacrer un. individu qui ne serait peut-être qu un ivrogne ou qu un mauvais plaisant, ou bien temporiser imprudemment au risque d être provenu par un malfaiteur authentique? Viserait-il implacablement, se préparant pour la vie d'affreux cauchemars, ou fuirait-il à toutes jambes en tirant enl'air? Choisirait-il la coudamnati jn pour blessure' sans intention de donner la mort ou le procès-verbal pour port d'arme prohibée? Y

M. et Mme Durand-Dupont sont bien gênés par leur revolver. Et ils trouvent t que cest payer bien cher de tant de craintes, d embarras, de scrupules et de risques, une sécurité aussi aléatoire! Décidément,. il n'y, a que les bandits qui soient parfaitement tranquilles ici-bas. Pendant quelques; semaines ils promènent leur arme chargée avec la mine anxieuse et, les allures contraintes qui doivent être celles des porteurs de bombes'ët des commis. voyageurs en dynamite. Bientôt, ils finissent par la laisser chez eux chaque fois qu'ils doivent rentrer de bonne heure ou chaque fois qu'ils sont décidés à rentrer en vuiture. Un peu plus tard, ils s'avisent qu'une clef ou qu'un étui à pipe fait le même effet à la lueur d'un bec de gaz et que c'est infiniment muins dangereux. Ils prennent le parti de cacher leur revolver au fond d un tiroir, et s'en re'mettent pour le reste au hasard qui protège les braves gens des canailles et qui, au besoin, lés leur livre. r, Miguel Zamacoïa.

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La Princesse ennuyée écrit pour les lecteurs du Figaro par Mme STANISLAS'MEUNIER

LA VIE DE PARIS

La Grande Saison de Paris

«Rien ne vaut un symbole », avait coutume de dire le poète' Jean Moréas. Aussi, lorsque j'ai connu le programme de la «Grande Saison de Paris », combiné par M. Gabriel Astruc, je me suis imaginé tout de suite un temple d'art, bel et pur, soutenu par deux colonnes grandioses :• d'un côté Beethoven, titan musical de l'autre, Shakespeare, titan dramatique. Et sur un fronton, face à face le sévère Haendel et le romantique Berlioz. Je me suis imaginé aussi, tout au long des frises, voir se dérouler la phalange des personnages mythologiques ou légendaires ici les Atrides et les Tyndarides, parmi lesquels Hélène, Electre, Ménélas, Castor et Pollux; là, .Salomé, impérieuse et captivante, Hérode affolé, Joçhanaan méprisant. Et puis, en des panneau. séparés, de féeriques apparitions, la grâce harmonieuse de la. Danse, cet art divin qui précéda tous les autres et fut le langage primitif de la joie humaine. Multiples, lumineuses, et fleuries, les éyocations que l'on peut faire devant les merveilles promises dépassaient de. beaucoup 'la bçauté des souvenirs que nous laissèrent les saisons; précédentes. Et pourtant ce n'est .pas sans une certaine joie que l'on songe aux régals passés dont se montrèrent prodigues M. Gabriel Astruc et ses collaborateurs.

Cette année, du 26 avril au 5 mai, nous. aurons cinq festivals de musique sacrée et classique trois au Trocadéro, deux au Châtelet, qui offriront un attrait tout particulier puisqu'ils seront dirigés par l'éminent kapellmeister Weingartner, réuniront quatre cents exécutants et nous feront connaître les choeurs si fameux de la ville de Leeds. Que l'on s'imagine le Requiem de Berlioz exécuté avec les éléments prévus par le grand musicien romantique, que l'on attende le Messie de Hœndel interprété dans des conditions de rare perfection, que l'on escompte l'effet produit par la Messe Solennelle de Beethoven, ce monument glorieux, mis en parallèle avec la Neuvième Symphonie par les musicologues les plus autorisés, et l'on se rendra compte des pures jouissances promises à l'aristocratie intellectuelle de Paris.

On se souvient des controverses qui ont suivi la découverte faite dans les archives. du collège musical d'Iéna d'une symphonie inédite de Beethoven. Aujourd'hui que la preuve est formelle qu'il s'agit bien d'une œuvre de jeunesse de l'incomparable compositeur, l'intérêt puissant qui s'attache à la con» naissance d'une areille partition n'échappera à personne. Et rori'- àtte*rîd:: auksi l'exécution par le jeune maître Schelling du Concerto en sol qu'il interpréta à Londres avec un- succès considérable.

Ce'mois de mai, qui est le mois des éclosions de la nature, des parfums et des couleurs, sera plein d'enchantements. Du 4 au 10, Hélène dé Sparte, tragédie nouvelle du noble poète Emile Verhaeren, sera jouée six fois. Par sa forme diversifiée, l'auteur emploie des mètres différents selon la qualité des personnages, par son écriture 'châtiée, par ses tableaux vigoureux, par la liberté des sentiments exprimés, cette œuvre dramatique sollicitera utilement de sérieuses études critiques et mettra aux prises, en un conflit de passions, Mme IdaRubinstein, MmeVera Sergine, MM. de Max, Desjardins et Karl. Au milieu des décors magnifiques et des costumes éclatants créés par Léon Bakst, dans le cadre merveilleux d'une mise en scène composée par Alexandre Sanine, les accents de la musique de M, Déodat de Séverac, digne collaborateur de M. Verhaeren, s'exhaleront parmi les espérances, les aveux, les regrets,: les lamentations et Iqs sursauts de colère, comme les fidèles interprètes de tout ce qui est la Vie et devient la Mort.

En ce même mois de mai et jusqu'au 15 juin, dans une merveilleuse continuité de prodiges, M. Serge de Diaghilew, directeur des ballets russes, nous offrira des spectacles aussi différents que choisis. A côté de*ces fêtes pour les yeux et les oreilles, qui sont VOiseau.de feu, le Spectre de la Rose, le Prince Igor, Shéhérazade, Narcisse,Petrouchka, nous aurons la sur- prise d'une création nouvelle Thamar, de Ba»îakierew puis, brodant sur le tout, trois ballets de musiciens français, réglés par l'inégalable Fokine, et dansés par ces stupéfiants artistes qu'on nomme Nijinski, Karsavina, Semenow, Fokina, Fedorowa. Ces trois ballets l'Après-midi d'un faune de Debussy, Daphnis et Chloé, de Ravel, et le Dieu bleu, de Reynaldo Hahn, sont attendus et désirés. Ils prouveront qu'en France, berceau de la Danse de caractère, une nouvelle génération de musiciens entend remettre dignement en honneur un art qui s'éternisait dans la banalité des éternels recommencements. Dirigés' musicalement par M. Pierre Monteux, costumés et décorés par les Bakst, les Benois, les Golovïne, lés Anisfeld, les Roerich, ces ballets russes et français seront des orgies de lumière, des couchants d'aubes et de rayons, tout cela se déroulant dans une atmosphère d'irréel et de vérité qui en aug- mente le charme.

Viendront alors six représentations de la Salomé, d'Oscar Wilde, qui nous permettront d'admirer, dans une dualité de moyens personnels et de sentiments vivaces, Mme Ida Rubinstein et M. de Max, et à côté d'eux Mlle Odette de Fehl, M. Karl et toute une cohorte de jeunes tragédiens épris d'art et de beauté.. ~.·

M. Hasselmans, à la tête de son orchestre, nous fera goûter l'exotisme caractéristique d'une danse écrite par Glazounow pour Salomé, cette œuvre si curieuse dont les mouvements scéniqùes seront réglés également par M. Alexandre Sanine. Après une telle suite de spectacles captivants au premier chef, on pourrait croire que. là s'est borné l'e ffort'de M. Gabriel Astruc. Non point. Afin de réunir dans un même cycle la Poésie, la' Musique, la'Danse et le Drame, l'organisateur' des Grandes Saisons de Paris espère donner encore, du 25 au 30 juin, cinq représentations shakespeariennes, avec le concours de sir Beerbohm Tree. et delà troupe du'Majesty's Théâtre. Shylock, Othello Macbeth ;Falstaff et

Batnlet, voilà un cycle de chefs-d'œuvre qui terminerait superbement la belle manifestation d'art proposée à notre admiration, et dont la réussite ne nous paraît pas douteuse. 11, Gaston Davenay

Echos

La Température +

Le,' ciel, très embrumé dans les hauteurs, fait redouter la pluie cependant le temps est sec, mais le soleil a beaucoup de peine à se frayer un passage à travers la masse nuageuse. Quant à la température, elle tend à se relever. Le matin, le thermomètre marquait 7° au-dessus de zéro, 120 à deux heures de l'après-midi et restait à n° le soir- à cinq heures. La pression barométrique, en baisse, accusait 769' Le maximum barométrique 773mln 'se, tient sur les îles -Britanniques. Des pluies sont tombées sur le sud de l'Europe. On signale des neiges dans l'Est. En -France, le temps a été généralement beau et la température a monté sur presque tout le continent. > .•• "̃'̃

Départements, le matin. Au-dessus de'^éro 3° à Clermont 50. à Toulouse et à B.elfort a Limoges, à Charleville, à Nancy;. et à ;î?esatfçon 70 à Dunkerque, à Boulogtte, à Brest, à Bordeaux et à Lyon 8° à Biarritz, à Nantes, au .Mans, à Marseille et à Oran 90 à 'Cherbourg, à Lorient et à Rochefort; 10° à Cette et à Perpignan; il0 àOuessant; 130 à Alger.

En France, un temps beau est encore probable.

(La température du 15 avril 1911 était, à Pans: au-dessus le matin et 130 l'aprés.midi. Baromètre 771" Très belle journée.) v » Monte-Carlo. Température prise sur les terrasses de Monte-Carlo à dix heures du matin, 180; à midi, 20". Temps ensoleillé. Du New York Herald

A Londres Beau. Température max., 150; min., 3°8. Vent variable. A Berlin Beau

(àrmidi)-9»i

Les Courses

Aujourd'hui, à deux heures, Courses à Maisons-Laffitte. Gagnants du Figaro Prix du Cœur-Volant Ventadour; La Nocle.

Prix da Pont-Carré Star II Mr Guérin. Prix de Montgeron Adah Braslou. Prix Boïard Cadet Roussel III Rire aux Larmes.

Prix dé Langé Bourdelas Favola. Prix de La Bourdaisière Canadienne; Permanent. ̃' ̃

~Q°C"

A Travers

Eh marge de l'éclipsé.. Il ne faut pas croire que les seuls astronomes, demain, s'empresseront à.mesurer l'éclipsé. C'est un événement qui intéresse à quelque degré tout le monde savant, sans parler de la foule excellente des honnêtes gens et des badauds, qui se rompront le cou, le nez collé à leurs verres fumés. Et les physiciens d'abord se préparent.

Il s'agit pour eux d'étudier les variations de vitesse des ondes électriques employées dans la télégraphie sans fil, pendant le temps de l'éclipsé.. On sait que l'a transmission des télégrammes par cette voie de l'air se fait à des vitesses qui varient du. jour à la nuit, et selon la rapidité des vibrations. Avec des vibrations très rapides, on envoie plus facilement les dépêches la nuit, et plus loin, jusqu'à trois mille kilomètres. Inversement, les vibrations lentes passent mieux durant le jour. C'est pourquoi les physiciens ont fait ce petit projet d étudier les conditions de la télégraphie en temps d éclipse. Quand le soleil commencera de disparaître, le, commandant Ferrié, directeur du service radiographique de la Tour Eiffel, télégraphiera à Montpellier1 et à Nancy. Et on étudiera, au mieux, les vibrations électriques produites.

11 faudra bien, alors, que l'on sache si lé soleil est pour quelque chose dans les retards, et qu on avise.

On publie naturellement ces jours-ci beaucoup de portraits de M. Henri Brisàon. Tous sont graves et, tristes. Nous en connaissons un pourtant qui rompt cette monotonie.

Il nous présente M. Brisson souriant, presque gai. Il est signé par M. Pierre Carrier- Belleuse, le pastelliste par excellence du. corps de ballet de l'Opéra. Pierre Carrier-Belleuse était l'ami de M. Henri B.issou. Celui-ci grillait du désir de lui commander son portrait. Mais son austérité hésitaitf lorsqu'un jour de Tannée dernière 1 artiste lti surprit en p.yjama et chapeau de paille à vastes ailes dans son jardin de Montmorency, et le croqua tout vif, au moment où il cueillait une fleur pouf 1 offrir à Mme Carrier-Beileuse.

M. Henri Brisson fut,-au fond, ravi de l'indiscrétion. Il gourmanda bien un peu pour la forme son espiègle ami, mais son 'austérité se plia tout de même à quelques séances de pose supplémentaires pour l'achèvement de ce curieux por-

trait.1 .'•̃•̃

Et voilà comment, dans la série des œuvres légères et charmantes de Pierre Carrier-Belleuse, M. Brissou ligure entre un Colin-maillard et l'Examen des rats que cet artiste expose en ce moment au Salon de la Nationale.

~o-o-

Tel. qu'il se présente, tant bien que mal, plutôt bien, profitons du printemps, regardons soigneusement son (éveil grandissant dans ies campagnes, la poussée des herbes, le réveil des ari bres, le jaillissement des fleurs. Bientôt, nous ne connaîtrons plus le printemps, il y aura du ^printemps toute l'aimée nous serons seuls. vieillir devant une nature infatigable. Déjà; il est désuet de s'en venir aa

jardin, avec un sécateur, une bêche, un arrosoir et de donner ses soins aux plantes comme un bon éleveur. Il. est plus moderne de couvrir le jardin d'un réseau de fils métalliques communiquant avec le pôle d'une source d'électricité à haute tension ce pôle enfoncé dans le sol et les fraises poussent, les fleurs s'élèvent on commande le printemps. Déjà, nous connaissions l'affolement des plantes par des sels d'uranium, les merveilleux haricots, les maïs géants, les blés décuplés obtenus par la physique végétale. Mais nous espérions qu'il ne's'agissait que d'expériences. L'électricité domestiquée va nous rendre ces phénomènes quotidiens. Plus de printemps Ah nous allons vieillir plus vite.

PETITES CURIOSITÉS

Les Marocains n'y échapperont pas. Qu'ils le veuillent ou non, ils connaîtront toutes les douceurs de la civilisation. Jusqu'ici, lorsqu'ils voulaient emprunter de l'argent, ils allaient trouver l'un quelconque de leurs petits camarades, et lui parlaient comme on parle, dans-tous les,pays du monde, à un- futur créancier. Ils lui remettaient une chèvre, ou un bouc, ou un tapis, peut-être. Et ils recevaient des douros en échange, ou bien simplement ils attestaient le prophète, et juraient qu'ils restitueraient l'argent dès la troisième lune. On s'est avisé qu'il les fallait tirer au plus tôt de cette répugnante barbarie. Et voici une grande nouvelle. Un Mont-de-Piété va être fondé à Fez. Les graves Arabes sauteront à bas de leur coursier devant un immeuble de belle apparence. Ils remettront de grands plats de cuivre et des bijoux barbares, et l'attirail éclatant de leurs montures. Derrière un guichet un homme saisira ce butin et remettra quelques pièces de monnaie avec un bulletin.

Mais on sait comme la civilisation va vite. Dès la porte, le grave Arabe cherchera le marchand de reconnaissances. Il y en aura. Vous verrez qu'il y en aura. Et voilà ce qu'on fait des enfants du désert.

Pour les philatélistes.

C'est lundi prochain que l'administration des postes du royaume de Belgique mettra en circulation les nouveaux timbres à l'effigie du roi Albert.

Sur les principales valeurs- celles de 10 centimes et au delà le souveraiu est représenté de truis quarts, presque de face. Elles évoquent le souvenir du type dit « à épaulettes » de Léopold Ier. Les autres timbres, ceux de un, de 'deux", et de .cinq centimes portent le i h'çp héraldique Ëejge, Iars0^e;flji,é4lg^4. tandis que la mention delà' valeur figure en petits chiffres dans l'angle gauche inférieur et la lettre C., qui signifle centimes, dans l'angle droit.

Ces derniers timbres, sont, paraît-il, particulièrement réussis.

-o-<x><>-

Nous recevons la lettre suivante Je prie le Figaro de vouloir bien annoncer aux Stendhaliens que, par une lettre du 11 avril courant, MM. les questeurs du Sénat m'ont informé que l'emplacement du monument Stendhal a été arrête d'accord avec M. l'architecte Plumet, et fixé à la. pointe sudouest de la première pelouse située sur l'allée Royer-Collard, La plus grande largeur du socle a été fixée à 1 m. 40. La question de l'emplacement monument Stendhal est donc enfin résolue. M. Plumet, qui a été pour moi un collaborateur très dévoué au cours de négociations laborieuses, va maintenant s'occuper de l'édification du monument.

Veuillez, etc.

P.-A. CHERAMf.

RÉSIPISCENCE'

La Fédération du bâti-

'̃'̃ aent proteste contre la

concurrence que fait aux

ouvriers françaislamain-

d'œuvre étrangère.

(Le Figaro.)

Quand le Bâtiment va, tout va 1

Or, il allait, comme un seul homme Que la- Raison- désentra va,

Contre ces préjugés qu'on nomme, Pour mieux asservir le troupeau,

Frontière 1 patrie et drapeau 1

La C. G. T., dans tous ses groupes, N'avait pas de meilleures troupes Pour vociférer, de plein cœur,

VInternationale, en chœur 1

Mais voici que, folle aventure,

Le Bâtiment vientàsonger

Que le travail de l'étranger

,Lui donnant do la tablature,

Il sied qu'on chasse sans merci

Ces gens qui ne sont pas d'ici i

C'est, de façon originale,

Chanter l'Internationale I

0 C. G. T. qui te complus

A tout casser, ta maison craque I

Rien ne va plus, dans ta baraque, Si le Bâtiment ne va plus!

Louis MARSOLLBAU.

L'inauguration du Restaurant Ciro's, qui s'est installé rue.Daunou et rue de la Paix, a eu lieu samedi avec un éclat merveilleux.

Au thé de l'après-midi, au dîner du sois, tout ce que Paris compte d'élégance se pressait; il est impossible de citer deâ noms, il faudrait copier le Gotha tout entier de l'élégance parisienne et cosmopolite.

Cette affluence d'élite resta en admi.ration devant le cadre merveilleux réalisé pour elle et le Ciro's de Paris s'est, comme il fallait s'y attendre, classé du premier coup au premier rang.

0-«ZDC>>- 1

Lapins nationaux.

C'est une vente peu banale que l'Etat nous annonce pour samedi prochain. A défaut de Bonnot et de Garnier, on arrête tous lesjours dans les rues de Paris une telle quantité de chiens, de chats.de perroquets et de lapins que la fourrière en est pleine.

De cette ménagerie, la. fourrière n'a que faire, et elle vient de charger le Domaine de len débarrasser, non seule-

ment pour le présent, mais aussi pour

Tàvehir.' ̃ ̃ •' .•'• ̃ .«' ̃̃'̃.

Le Domaine invite donc les amateurs à lui acheter, le 20 avril,' les '« petits animaux » qui; lui ,ont! été remis parla fourrière et à faire marché avec lui pour neuf années, à partir de mai 1912.

Pour les partisans de là sansrsou- papes.

Ceux qui se contentent seulement de ce qu il y a de mieux trouveront leur idéal dans la nouvelle 20-HP,4"cyl. Clé- ment-Bayard .munie du fameux moteur sans soupapes Knight-Daimler. v Les amateurs de.belle mécanique peuvent, tout à leur aise, examiner ce nier- veilleux modèle qui est exposé au 10 du boulevard de la Madeleine. r

L'inauguration d'une très importante collection de peintures chinoises anciennes a eu lieu hier rue Royale; à. la galerie Brunner. Il y a là pour les artistes et lés amateurs, une excellente occasion de voir et. d'étudier une séxie de chefs--d'œuvre dont la réunion est un véritable événement artistique. ̃' 'Le public délite invité à cette sensationnelle inauguration a été véritablement enthousiasmé par une telle réunion d'oeuvres de tout premier ordre des meilleurs artistes chinois du septième au dix-huitième siècle..

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Il est intéressant de, constater lesmo-difications que, depuis quelques années, subissent les industries d'art et de -luxe. Tout récemment encore, un bijoutier croyait indispensable d'inonder de lumière crue ses vitrines afin de faire scintiller et miroiter les pierres précieuses qui y étaient exposées. C'était une erreur dont nous pouvons nou» rendre compte rue de la Paix, dans les salons et vitrines de MM.- Cartier, les grands joailliers. .Un industriel parisien, qui est en même temps un artiste de goût raffiné, M.' Baguès, y a fait une installation de lumière électrique d'un oaracfère tout nouveau où, grâce à'des appareils d'un goût exquis et à des combinaisons à lui personnelles, la lumière est ingénieusement tamisée de façon à mettre en valeur les magnifiques gemmes qui y sont exposées. C'est un progrès qui méritait d'être signalé.

--moo-j

Nouvelles à la Main

Éh bien! ma chère aoué, ripuaal»iiSlrt8,d;emain,: à, la. Nationale: ̃ ̃ Oh 1 non, j'étais au vernissage; j'ai vu toutes les toilettes. Revenez pour voir les toiles. ~1

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Après le bridge.

Si nous avions joué comme ces quatre messieurs, aucun de nous n'aurait perdu.

Et ils jouent toute la nuit.

Pourquoi sont-ils sûrs de gagner? Ce sont les musiciens.

La Masque de Fer.

Naufrage du « Titanic » »

Le paquebot anglais géant lé Titanic, l'un des deux plus grands navires du monde, a heurte une banquise en faisant route sur New- York suivant les premières dépêches,, il avait réussi à se maintenir à flot.-En dernière heure, on annonçait que le bateau était coulé. Mais, heureusement, ses 1,600 passagers sont sains et saufs. Ils ont été recueillis à bord de plusieurs bateaux venus à leur

secours.

Ils sont attendus à Halifax^ aujourd'hui.. ̃ C'est par un radiotélégrammeparv.eûu hier soir, à 10 h. 25, à Cape Race ^TerreNeuve), que le Titanic a fait savoir qu'il avait heurté un banc de glace par 41"46 de latitude Nord et 60°14 de longitude Ouest, et qu'il avait besoin de secours immédiats.

• Une demi-heure plus tard, on a -reçu une nouvelle dépêche annonçant que le Titanic coulait par 1 avant.

Les femmes étaient recueillies par des bateaux de sauvetage. 1 Le vapeur Virginian, qui avait reçu un pareil message du Titanic, s'étaitimmédiatement porté à son secours. Le Parisian, le Curpatkian, !e Ballic et YÙlynipic coopérèrent également au sauvetage et au transbordement des "passagers qui furent recueillis à bord du Carpaihian. A trois heures et demie du -matin, d'après une. autre dépèche, tous les passagers avaient quitté le Titanic qui, au moyen de ses propres machinies, s'avançait lentement vers Halifax.

D'après des nouvelles ultérieures, le litanic, bien qu'ayant tous ses compartiments d'avant remplis d'èau,: se dirigeait vers Halifax où l'on espérait qu'il arriveraen sûreté. La collision n'a causé aucun accident de personne.

Dans les milieux spéciaux, 'cet accident ne causait aucune inquiétude,' car l'on considérait que ce steamer ne pouvait couler quoi qu'il arrivât. fJnefois de plus, la télégraphie sans fil aurajoué le premier rôle dans le.. sauvetage d'un grand paquebot.

La rencontre d'une banquise est assez fréquente en ces parages, mais l'état de la mer y est en ce moment particulièrement dangereux. ¡. ̃" L'armateur Welsford, qci a traversé plus de cetit fois rAtlanïiqueeî. a débarqué hier du Càrmania., à New-Yor»>, déclarait que jamais il na vu les glaces descendre aussi loin au sud et en aussi grandes masses que pendant son dernier voyage. 'Ces glaces constituaient de véritables .petites montagnes. Quand le brouillard