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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1912-03-25

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 25 mars 1912

Description : 1912/03/25 (Numéro 85).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2895324

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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S O JVC IVt A.1EB

Courrier de Paris Alfred t Capus, ̃, -;La fondation Chauchard D.

Le Five o'elock <du « Figaro » à Nice Ph.-E.mwa.muel, Glaser.

L'emprunt d'svant-hier Obligations des chemins de fer de C Etat.

Affaires militaires Promotions.

Dessin L'école des cambrioleurs Forain. M. Philippe Berger': Ciâ. Dauzats.

Pour le sauvetage des églises de France: Pél adan. A la Société des Gens de lettrés: J. Fontaine. Le Monde religieux Les prédicateurs du carême JULIEN DE NARFON.

Les Réunions d'hier André Nède.

^Trente Ans de théâtre ADRIEN Bernheih, Les Concerts Henri Quittard.

Les Théâtres Au Grand-Guignol Robert DE FLERS.

Feuilleton Tombée du nid BRADA.

La Vie littéraire Francis Chevassu.

COURRIER DE PARIS

Vous rappelez-vous l'époque où les premiers voyages de nos artistes à Berlin soulevaient des tempêtes? Comme éllé^semble lointaine Notre patriotisme, était dans la phase inquiète et turbulente. On sifflait Wagner autour de l'Opéra. Sarah Bernhardt déchaînait l'enthousiasme en jurant de ne paraître jamais à la Cour impériale. La défaite était trop récente et son sillage encore trop profond pour nous permettre des gestes plus sérieux nous devions nous borner à quelques mouvements nerveux et à de petits ricanements. Notre caractère vif combiné avec notre impuissance créa alors chez les esprits cultivés une forme particulière d'ironie qui est unique dans notre histoire et qui sera très intéressante à étudier un jour, qu'on pourrait appeler l'ironie d'après laguerre et qui fut une sorte de découragement intelligent et spirituel..

Tel fut le début d'une des évolutions du sentiment patriotique en France, de celle qui va de la guerre de 1870 aux événements actuels.. Il n est donc pas surprenant que nous nous soyons contentés à cette époque d'attitudes un peu puériles et narquoises. Quant à la foule, qui n'a pas l'ironie à sa disposition, elle s'affolait sur des fan4ômes. Aussi quelles véhémentes protestations quand» des, artistes français se montraieQ t suèdes théâtres de BerUn' d a* van t Un ém perëur allem and On était troj) faible, on avait les nerfs trop à fleur de peau pour supporter ces émotions. La moindre piqûre devenait une douleur aiguë. La foule faisait de l'exagération comme on fait de la fièvre. Le jour où elle refusa publiquement d'aller à Berlin, Sarah Bernhardt prit une figure nationale.

Le temps passa. Le découragement ne persiste guère en nos âmes, car il est continuellement traqué par l'activité légère de, la race. L'espoir, de nouveau, posa son sourire sur nos lèvres. La santé et la force nous revinrent à la fois et, entre autres conséquences, on ne s'indigna plus de voir nos comédiens slexhiber sur les scènes allemandes. C'est ainsi que- nous ne prîmes aucun ombrage; au contraire, quand on nous informa que Coquelin avait, été reçu familièrement par Guillaume II et, qu'il avait échangé des vues avec lui sur la politique européenne.

Coquelin était un magnifique acteur comique, qui ne prenait rien en plaisantant. De son côté, Guillaume II est visiblement un homme qui, au milieu de ses rudes préoccupations, goûte le badinage. Il dut dire à Coquelin des choses frivoles, auxquelles celui-ci attacha une importance excessive, et dont il répandit le bruit dans Paris. La curiosité que n'a pas cessé de nous inspirer le souverain allemand date peut-être de cet entretien.

Étrange curiosité que celle qu'excite en nous notre plus sûr ennemi! Curiosité où il y a une espèce de haine loyale! Et nous osons presque nous avouer que, comme adversaire, Guillaume II ne nous déplaît pas, car nous devinons que malgré ses brusques agressions et ses lourdeurs, il n est pas insensible au génie de notre pays. Ce n'est pas un barbare. Avec lui, nous n'irons jamais ni jusqu'au dégoût ni 'jusqu'au mépris.

.'̃̃

C'est pourquoi nous avons lu sans colère et même avec une secrète complaisance les détails de la dernière soirée de l'ambassade de France à Berlin et l'aimable dialogue de l'Empereur avec une jeune comédienne. Notre patriotisme est désormais trop grave pour s'émouvoir de ces futilités. Que dis-je? Un journal n'a-t-il pas blâmé hautement M. Jules Cambon d'avoir offert à Guillaume II uu repas trop vulgaire? Et le fait est que le cuisinier de l'ambassade ne s'était pas surmené. Consommé, saumon, bœuf braisé, poularde et glaces, c'est un menu de Comice agricole. En argot parisien, on appelle cela « un coup de fusil ». Espérons que notre représentant à Berlin ne l'a pas envisagé comme une revanche suffisante d'Agadir

Heureusement que d'autres particularités de cette mémorable soirée ont compensé ces défaillances culinaires. L'Empereur entendit avec ravissement le Caprice de Musset et une,fable de La Fontaine. Cette fois-ci, voilà un vrai menu d ambassade de France, et si c'est M. Cambon qui l'a composé, félicitons-le A un étranger distingué, on ne saurait offrir des exemples plus purs de notre génie. Comment trouver deux noms qui en signifient mieux la; sensibilité, la

naïveté, la grâce? S'il avait ajouté à son

programme le nom de Molière, M.Cambon eût offert à ses hôtes ce gu/il j a.

dans notre langue de plus naturel et de plus délicat.

Que Guillaume II ait été sincèrement charmé par le Capriceet les Deux Pigeons, cela est tout simple. Rien d'analogue ne se voit dans la littérature allemande, rien qui ait ce sel, cet élan, cette souplesse. Et ce qu'un homme de goût doit aimer dans une littérature étrangère, n'est-ce pas précisément ce qu'il y a en elle d'original et de franc ? Ce qui ne se rencontre à aucun degré dans la sienne, ce qui est intraduisible d'une langue à l'autre ? Seules les œuvres bâtardes passent impunément et sans déchet par tous les idiomes. Des livres universels, comme Don Quichotte ou comme Faust, ne nous parviennent jamais avec toute leur pensée et toute leur saveur; et quand Guillaume II constate que ni Musset ni La Fontaine ne peuvent être bien traduits en allemand, il montre qu'il en a la compréhension profonde. Et s'il nous dit encore qu'il est un amateur passionné des châteaux de la Touraine, d'Avignon, et du ciel provençal, il n'est pas moins clairvoyant des beautés du paysage et de l'art fran-.çais. Il leur préfère certainement la ligne sombre des grandes forêts de son pays et les durs châteaux du Rhin, mais il ne songe pas à les comparer. C'est ce qui nous a paru très juste et très fin dans les derniers propos qu'on lui prête. • Guillaume Il, Allemand supérieur, a donc l'intuition de notre personnalité, à, nous Français c'est un fait qui n'est pas douteux. Parla, il nous intéressera toujours, comme il est évident que nous l'intéressons, ..•

̃• #*#.

Alors, pourquoi voulez-vous nous faire la guerre? lui a demandé Mlle Provost avec une délicieuse ingénuité. Au fait, je ne trouve pas ce propos si ingénu. L'aimable transfuge de la Comédie-Française venait t d'entendre de grands compliments sur elle, sur Paris, sur Guitry;' elle' venait, d'être félicitée d'avance sur sa tournée d'Amérique du Sud avec l'illustre comédien, et elle avait reçu des cadeaux. Ce n'étaient point là des marques d'hostilité. En outre, on avait bu du champagne. Je trouve donc la question infiniment logique. Guillaume II y a d'ailleurs répondu avec beaucoup de galanterie et de cordialité, et il a affirmé à la jeune comédienne, bouleversée par cette confidence, qu'il n'avait jamais songé qu'à la paix. Coquelin n'en eût pas douté, et; nous n^npjus, àce mpment-là._Npus en eus-sldris- même profite' pour arrêter là construction des aéroplanes et écrire des hymnes en l'honneur de la paix du monde, ce que-nous ne ferons plus avant quelque temps.

Ah comme je prévois la désillusion de Mlle Provost à la première menace de guerre r

Sire, sire Mais alors pourquoi ces sourires? Et pourquoi m'avoir donné ces bijoux?

C'est pour vous les reprendre, mademoiselle 1

Alfred Capus.

Echos

La Température

Ainsi- que les jours précédents, le ciel est encore couvert, et de temps en temps il tombe une courte averse, mais la température était hier en hausse sensible. A huit heures du matin, le thermomètre marquait au-dessus de zéro et 140 1/2 à cinq heures du soir, avec une pression barométrique qui se relève elle accusait à midi 758mm2. Les fortes pressions couvrent le sud-ouest et l'est du continent.. Des pluies sont tombées sur le nord, le centre et l'ouest de l'Europe en France, il a plu i Nantes, à. Cherbourg, à Brest, à Rochefort et à Dunkerque. Sur toutes nos côtes, la mer est grosse ou très houleuse.

La température a aussi monté dans l'ouest du continent et baissé presque partout ailleurs. On notait hier dans la matinée 8" à Belfort, 12° à Nantes, 160 à Alger et 40 audessous au pic du Midi.

En France, des pluies sont encore probables avec température voisine de la normale. (La température du 24 mars 1911 était, à Paris au-dessus de zéro le matin et 180 l'après-midi. Baromètre 762" Temps agréable).

Monte-Carlo. Température prise sur les terrasses de Monte-Carlo à dix heures du matin, 260 à midi, 28°. Temps splendide. Du New York Herald

A New-York Beau. Température max., 3°3; min., 2°2. Vent sud-ouest. A Londres Nuageux. Température max., I3'9 min., 7"2. Vent ouest.– A Berlin Beau. Température (à midi) ii°.

Les Courses

Aujourd'hui, à deux heures, Courses à Saint-Cloud. Gagnants du Figaro Prix du Peca La Nocle Harpiste. Prix du Pavillon Médaillon; Espoir du Gers.

Prix des Ifs Monoplan; Montagagne. Prix du Parc Braslou; Adah.

Prix des Sapins Cadet; Dorade.

Prix de l'Abreuvoir: Le Potache; Juanito.

~oo--

A Travers Paris

Le Président de la République recevra, au lendemain de la prochaine élection académique, M. Denys Cochin, le dernier membre de l'Académie française reçu sous la Coupole, qui lui sera présenté par MM. Gabriel Hanotaux, Jean Aicard et Thureau-Dangin.

M.. Hanotaux, qui est allé passer quelques jours dans le Midi, reviendra tout exprès pour cette audience, dernière de

la série de celles que M. Fallières a don- } nées aux nouveaux académicien,s.

r.

Les Parisiens demandaient avec insistance que l'itinéraire des retraites du samedi fût publié. Il le sera à partir de samedi prochain.

Pourquoi l'autorité publique hésitaitelle à faire aux journaux cette communication ? Sans doute parce qu'elle redoutait qu'avertis exactement des he ures et lieux de passage des cortèges, les antimilitaristes et autres farceurs n'y vinssent jeter le désarroi par des contre^manifestations ridicules.

Ces incidents ne sont plus à craindre. L'autorité militaire et la préfecture de police savent maintenant à quoi s'en tenir sur ce que pense la population parisienne de ses retraites militaires du samedi. Elles ont constaté l'enthousiasme unanime que soulève dans la foule ce salutaire et joyeuxspectacle. Elles savent comment cette foule est décidée à accueillir les antimilitaristes qui la viendraient gêner, et de quelle autre espèce de «retraite» nous aurions alors le spectacle 1 Les antimilitaristes Je savent aussi. Et c'est pourquoi les itinéraires du samedi peuvent être désormais publiés, sans inconvénient pour personne. A l'équipe spéciale des laveurs de statues que M. Delanney recruta dernièrement pour la propreté de nos bronzes et la meilleure tenue de Paris va être adjointe une petite escouade de savants orientalistes.

Ceux-ci ne seront point munis de la brosse et de l'éponge; mais, armés de lunettes, ils suivront très attentivement, surveilleront, dirigeront les travaux des nettoyeurs municipaux, car une tâche particulièrement délicate échoit maintenant à ces derniers.

Il s'agit du nettoyage de l'Obélisque de Louqsor, qu'on veut exécuter avec autant de soins que celui de l'Aiguille de Cléopâtre qui, à Londres, reçoit en ce moment les bienfaits d'un lavage complet.

Or ce schampoing de notre obélisque ne se ferait pas sans dommage pour les hiéroglyphes qu'il porte gravés sur ses flancs, si des disciples de Champollion ne veillaient.

Et voilà pourquoi nous verrons cet été de graves érudits collaborer sur la place de la Concorde à l'œuvre des cantonniers de la Ville.. ,'̃

M. Bérard, sous-secrétaire jl 'Etal, des.- b'e&ux'àrts, vient de découvrir, à Avignon, urie incomparable collection de ferronnerie ancienne, dont va probablement s'enrichir l'un de nos musées na- tionaux, Cluny ou le Louvre.

Cette collection, qui contient des merveilles de fer forgé et qui est estimée plusieurs millions, appartient à un grand amateur avignonnais, M. Noël Biret, et elle lui avait été signalée par MM. Formentin, trésorier général de Vaucluse, et Henri Lefort, inspecteur des beauxarts.

M. Noël Biret aurait, dit-on, l'intention de laisser au musée Calvet, mais on peut espérer que l'Etat le décidera à en doter plutôt Paris.

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Aujourd'hui, à deux heures, sur l'initiative de M. Georges Cain, aura lieu au musée Carnavalet, dont il est le très compétent conservateur, une promenade-conférence au profit de l'aviation militaire.

La promenade durera tout l'aprèsmidi.

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C'était un brave garçon qui, vers la quarantaine, fut pris du désir d'avoir les palmes. Il ne s'imaginait pas que ce fût pour lui très difficile de les obtenir; sans doute il n'avait guère de titre sérieux à invoquer, mais on ne pouvait opposer à sa candidature aucune objection grave il n'avait jamais écrit une ligne et il n'appartenait pas à l'Université.

Il se mit en campagne et fit agir des protecteurs influents; mais les promotions se succédaient sans qu'il eût la joie de voir son nom figurer sur les fameuses listes, parmi ceux des favorisés de la manne violette.

Etonné de n avoir pas réussi malgré les démarches faites et les promesses reçues, il pria un de ses protecteurs de s'enquérir du motif d'une exclusion aussi inexplicable, et il apprit qu'il avait été inscrit parmi les candidats à la Légion d'honneur

Et sa situation est très triste, car, d'une part, il est flatté de figurer sur cette liste et n'ose demander à en être rayé, et, d'autre part, il se rend parfaitement compte que cette erreur coupe court à ses ambitions, et qu'il n'aura jamais la Légion d'honneur ni les palmes.

-Q.»

Villégiature.

Dans cette charmante et spacieuse villa qui a surgi sur le refuge du carrefour Châteaudun un homme habite. Pendant la semaine, si l'on est un peu curieux, on peut l'examiner par une des trois fenêtres qui sont percées dans les murs de sa propriété. Et on le voit qui écrit bien sagement, et manie de petits registres.

Mais, hier, c'était dimanche, et il n'avait garde de manquer à la sainte loi du repos. 11 était assis sur sa chaise et fumait. Mais sans doute n'est-il pas de complexion rêveuse. Alors, pour ne pas s'ennuyer, il avait requis la compagnie de sa femme.

Cette dame était venue, sobrement vêtue de noir. Elle était assise sur la seconde chaise, en face de son époux. Et ils tenaient conversation. Ils avaient l'air de petits bourgeois qui sont venus se reposer dans leur maison des champs. Autour d'eux, les tramways et les automobiles rugissaient, les autobus et les

!|ôacres jouaient à la mort. La foule des promeneurs dominicaux roulait en grandes vagues. Mais eux, dans leur sûre et calme retraite, indifférents, paisibles, sereins, goûtaient les joies du désœuvrement. Ils villégiaturaient. Voilà.

-o.oo-o-

Martyrs.

On ne se lasse pas de signaler les ravages de l'alcoolisme. Et cest un effort, comme on sait, où les médecins excellent. Ils ordonnent de belles statistiques et qui prouvent clairement que ce péril menace l'avenir môme de la race. En attendant, le poison qu'on vend à tous les coins de rue, excite la folie, le crime et les pires désordres. C'est à quoi tous les honnêtes gens consentent.

On ne peut que regretter qu'une science si avertie supporte des accom modements politiques. Par la volonté d'un Parlement soucieux de contingences électorales, les assommoirs, les cabarets et les bars prospèrent. Et ces hygiénistes si diserts, comme ils sont nommés députés, voient leurs opinions changer, par une métamorphose décevante. Sur quarante-trois députés médecins, vingt-six, récemment, votent contre la limitation des débits d'alcool!

C'est que dans la bataille électorale, le mastroquet est un mercenaire précieux, chef de bande qu'on ménage. Acoups de petits! verres il sait rallier les indécis, il mène à la victoire, il meurt à 1 ennemi, le verre à la main.

Une dernière statistique, en effet, nous instruit. Une justice immanente frappe pareillement les débitants etleursclients. Les cabaretiers meurent jeunes, à ce qu'il paraît, victimes d'une manière de devoir professionnel. A peine si nous nous plaisons à les plaindre. « La phtisie se prend sur le. zinc», disait le regretté Hayem.

Des deux côtés du zinc.

BILLET

à Léon Gundillot

̃ 11. a été drôle un instant, ce syndicat des locataires dont vous êtes devenu, mon cher Gandillot, si joyeusement l'allié. Et puis il avait pour secrétaire général un gavroche sentimental, un peu bruyant, mais de qui les gestes ne déplaisaient pas. L'homme qui passe son temps à chercher des logements vides, au profit des malheureux qui ne savent pas où coucher, n'est point, en principe, un être antipathique. Même si quelque caboti- nage s'y mêle, son attitude, ses actes sont propres à émouvoir ce grand enfant sensible qui s'appelle le public.

̃"Seulement, qu'il prenne garde, ce brave homme; et personne, mon cher Gandillot, n'est mieux placé que vous pour lui jouer derrière l'oreille le petit air de flûte qui rappelait à la raison, autrefois, l'orateur égaré. Qu'il prenne garde, parce que les braves gens, les plus certains philanthropes commencent à avoir assez du citoyen Cochon et de son syndicat. Quand ces messieurs demandaient la charité pour leur clientèle, brutalement, mais avec une bonne humeur et une fantaisie d'enfants gâtés, on leur cédait. mais les voici devenus menaçants; ils viennent d'adresser au préfet de la Seine une sorte d'ultimatum. En demandant qu'une caserne soit mise à la disposition de « plus de deux cents familles v> (simplement !) qui vont être sans abri le 8 avril prochain, ils font valoir qu'on devra leur savoir gré de réclamer les choses poliment, alors « que les circonstances légitimeraient une prise de possession violente ». Ah 1 non, mon cher confrère, dites à vos protégés que, s'ils le prennent sur ce ton-là, nous ne jouons plus. Il n'y a pas que les locataires qu'on expulse qui aient droit à la protection des pouvoirs publics, que diable Nous aussi, Gandillot, nous avons pris la Bastille. S.

--o-<>c>-<>-

Sous ce titre, la Police politique, chronique du temps de la Restauration, notre éminent collaborateur M. Ernest Daudet publie un des livres des plus attachants qu'on doive à son érudition de chercheur sagace et de parfait historien.

Il a eu la bonne fortune, et ces bonnes fortunes n'arrivent qu'en récompense de longs et patients efforts de découvrir un nombre considérable de papiers de police relatifs à la période qui va de 1815 à 1821 rapports d'agents, dépêches copiées chez les ambassadeurs ou livrées par leurs courriers, dossiers du cabinet noir. Ces documents tout neufs lui ont permis de composer une histoire savante et pittoresque oùentrent, avec des détails imprévus, Chateaubriand, Mme de Staël, Mme Récamier, la duchesse de Duras, la duchesse de Motichy, les marquises de Montcalm, de Castellane, etc. 1

Sans doute' n'avait-on pas, depuis longtemps, apporté une telle profusion de nouveauté sur les événements et les personnes d'une époque qui attire aujourd'hui si vivement la curiosité.

-o-oc-o-

Le merle blanc des Champs-Elysées. On l'a revu hier. Il avait pourtant été capturé, il y a quelques mois, par un chasseur parisien près de Corbeil, et on avait assuré alors que ce chasseur l'avait livré à un empailleur.

Peut-être y en avait-il deux? Quoi qu'il en soit, un groupe de curieux s'etait formé hier, non loin de la statue d'Alphonse Daudet, autour d'un arbre sur lequel un merle blanc parfaitement authentique sifflait comme sifflent tous les merles quand ils sont contents.

Pour être tout à fait exact, nous devons dire que ce merle absolument blanc avait pourtant sur les pennes de la queue deux petites taches noires. Un garde et deux jardiniers se disposaient à tenter la capture du gracieux oiseau, mais des pierrots, accourus de tous les points de l'avenue Gabriel, fondirent subitement sur le merle blanc la rareté de ce plumage, interdit sans doute, puisqu'il était reconnu merle et non pigeon ramier, les avait^rendus furieux.

Le pauvre merle poussa un cri de dé-

tresse et, à tire-d'aile, gagnai ..parc voisin de l'Elysée, où il savait trouver la protection des ramiers blancs, parmi lesquels il se confondit. ̃

La bonne cachette.

Un homme ingénieux a constaté que. les dames, avec les exigences de la mode actuelle, perdent fréquemment leur bourse ou leur porte-monnaie. Tantôt elles les laissent choir sans s'en apercevoir, tantôt un habile filou coupe adroitement les cordons du sac où elles les ont placés. Et il s'est demandé où, désormais. la bourse et le porte-monnaie pourraient être, en toute sécurité, à l'abri d'une chute ou d'un vol. Il a trouvé dans la coiffe de leurs chapeaux que l'élégance veut de dimensions respectables.

Ainsi donc, il y aura des chapeaux dont la calotte supérieure sera montée sur charnière, et c est là que se trouvera le réceptacle inviolable des porte-monnaie féminins.

Plus de danger qu'ils tombent. Et, quant aux voleurs, ils ne se hasarderont point à porter leurs mains sur, cette cachette que défendront de la manière la plus efficace les épingles à chapeau. Cette ingénieuse idée vient d'Amérique. Les Anglaises l'ont adoptée, Et l'on ̃ dit qu'elle passera la Manche.

C'est aujourd'hui que commence, à la galerie Georges Petit, la vente de la collection Roussel, sous la direction de MM. Lair-Dubreuil et Henri Baudoin, assistés des experts Georges Petit, Waldenstein, Paulme et Lasquin, Mme Guédu et Haas, Boucheron et Mellerio dits Meller.

Ceux qui aiment Maupassant vont avoir la joie de pouvoir lire une fois encore des pages inédites de lui. Cette véritable bonne fortune, la librairie Ollehdorff est heureuse de la leur offrir en publiant Misti, un dernier recueil de nouvelles de l'auteur de Boule de Suif, de Bel Ami et de tant d'autres chefsd'œuvre.

L'artiste sincère qu'est Ricardo Flores a illustré Misti d'habiles compositions gravées sur bois.

Nouvelles à la Main

Z. l'infortuné directeur de théâtre chez qui, depuis le commencement de la saison, les fours succèdent aux fours avec une rapidité désespérante, est abordé par un ami

Eh bien, mon pauvre vieux, encore une nouvelle affiche? 2

Et Z. fièrement:

Oh avec moi, les pièces ne tratnent jamais, mon ami 1 Je suis un homme d'action, moi I

Le Masque de Fer.

LA FONDATION CHAUCHARD

Mme Boursin voulant attacher le nom de Chauchard à une fondation perpétuelle qui soit digne de la mémoire du grand philanthrope, a remis, l'autre semaine, une somme de cinq cent mille francs à Mlle Chaptal; pour assurer la construction et le fonctionnement du pavillon de médecine générale qui est joint à l'hôpital privé médico-chirurgical que cette femme de grand cœur a créé l'an dernier, rue Antoine-Chantin. L'hôpital privé médico-chirurgical est une des œuvres humanitaires les plus belles dont puisse s enorgueillir Paris, parce que son rôle est des plus utiles et des plus discrets.

Mlle Chaptal, dont les bonnes actions ne se comptent plus, car elle répand lés trésors de sa bienfaisante pitié sur tous ceux qui souffrent ou qui peinent, est la créatrice de la maison-école d'infirmières privées qui rend un peu partout. chaque jour tant d'inappréciables services la première, elle a eu l'idée de mettre le recrutement des infirmières au niveau de leur noble mission. Il nous suffit d'avoir eu à un moment quelconque auprès de nous un malade affectionné pour savoir quel apaisement divin dans notre angoisse nous éprouvons quand nous pouvons confier cet être débile et cher aux mains délicates et fortes d'une de ces femmes d'abnégation qui nous sont égales par l'idée et supérieures par le courage et le dévouement. Ayant réalisé ce rêve, Mlle Chaptal avait eu la volonté de fonder ensuite un hôpital destiné aux malades de condition moyenne où les soins de médecine et de chirurgie seraient offerts à des prix variant de 5 à 12 francs tous frais compris, tandis que les opérations coûteuses et les soins dispendieux dont on subit la charge inopinée deviennent si souvent des causes de ruines pour les familles de la petite bourgeoisie.

C'est dans ce but que Mlle L. Chaptal, aidée de la comtesse de Béarn, de MM. Edmond Fouret (de la maison Hachette), Marx-Leclerc (de la maison Colin), etc., et de l'admirable chirurgien, le docteur Gosset, dont les opérations sont comme tous les actes de sa^ie, des bienfaits, réussit à élever les bâtiments de la rue Antoine-Chantin, qui se complètent désormais par le don magnifique de Mme Boursin.

La généreuse donatrice a tenu à marquer que M. Chauchard ayant fait sa fortune aux Magasins du Louvre, cette grande maison ne devait pas être oubliée dans une fondation destinée à perpétuer le nom d'un de ses créateurs et il a été convenu que, sur son simple visa, quatre lits en chambre ou dortoir selon le cas seraient mis constamment à la disposition gratuite des Magasins du Louvre pour les employés ou employées qui auraient besoin de soins médicaux ou d'opérations chirurgicales. On devine les services que rendront de telles dispositions.

Telle est la fondation Chauchard. Une

plaque sur l'édifice rappellera tout sim« plement le nom.

Voilà de la belle et noble bienfaisance. ̃ ̃ a.

Souscription

pour la création d'un fonds de secours immédiat aux veuves, aux enfants

et aux mères des aviateurs militaires.

Nous avons annoncé la souscription dont le comité de l'Union des commerçants de la rue de la Paix et de la. place Vendôme a eu la généreuse idée. Voici la première liste des souscriptions recueillies par ce dévoué comité; nous publierons mercredi les diverses sommes que, de notre côté, nous recevrons ou qui nous ont été' déjà adros sées, car on ne saurait trop soutenir une telle œuvre

M. Aucoc, conseiller munici- pal. Fr. 100 M. Cartierpère. 1.000 MM. Cartier fils. 1.000 » MM. Boucheron et Radius. ;UJOO» M. Tauber. 500 Hôtel Vendôme et Hôtel de Calais. :?50" H M. Dœ'uillet. 500 M. Gue1..1aiu. '500: Il M. Jacques Seligmann, [,00 Il M. Trotti. a110 M M. Bechoff-David MO » M. Poiret 50U » M. Foinard. 500 Il Banque franco-américaine. 500 )' M. Delame. ~>00 M. Buvelot. 500 » M. 'Morlock (Hôtel Bristol). MO M. Klotz 500 H Hôtel Ritz. 500 i, M. Cloché. 500 » M. Arnold Seligmann. MO Il M.Bianchini. 500 Il M. Donckèle :O(1 M.Deperdussin. 500 M. Jenny de Cosmus. MO )' M. Ed. Charvet père. '6U0 a MM. Paul, Etienne et Raymond Charvet, 500 ,1 M. Isidore Leroy. ~00 )' M. Aine. ;iO: .9,' MmeC. lffl M, Hellstern. ~.00 114, Rossignoli. 35 ) MM. Vever frères 500 l' MM. Fontana frères. MO M. Eugène Meiffre :1 on » M. Mellerio. ~)OD M. 1-iouzeau 500 x M. Mascré. 50 1) MM. Worth. 2.0Qi), >, G. F. F. 'fÓ(}'" M. Badet. f.'r(i.> M, Lespiaut-Des~üs.y. 300 ) ·, l\E\1. Mappin et Webb. 300 » M. Yantorny. 100 J) Green lOO x M. Chaumet père. 500 MM.' Chaumet fils. 500 M. Lalique. SOO M. Chocarne. 100 MM. Lacloche frères. MO Hôtel Mirabeau. MO MM. Dormeuil frères. MO A. P. ~00 u MmeGastonFabre.< 50 M.R.Scheu. 20 ,} M, Citrœn *~0 « M. Jules BIoch. W1" M. Sliapira M. Liez. 59'" e M. Paul Thorel 'M Mme Alphonsine. [00'» M. Virot. 20, a M.Coty(Suresnes). 503 MM. Armand et Martial. 14D' » M. Linke ;,) 0 » M. O'Rossen. loi) ,) M. A. Aucoc. MO PrincesseAugustineCzewertinski MO M. P. Gompers. MO ,> M. Jacques Doucet. 1,000 Mme Berthe Bordin. SO _v Total.Fr. '27.685

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du "Figaro*

A OSTIOÈ

Un écho vous a dit déjà le succès magnifique de la matinée qui fut offerte jeudi dernier par le Figaro à ses abonnés et amis en villégiature sur la Côte d'Azur. Ce fut vraiment une fête splendide .et une manifestation singulièrement émouvante et flatteuse pour nous de la sympathie qui entoure notre journal nous en avons été bien heureux, mais toute médaille a son revers un peu embarrassés,: le nombre de nos amis va sans cesse grandissant, et nous nous en réjouissons bien vivement celui de nos abonnés a plus que doublé, et c'est une belle récompense de nos efforts seulement, les dimensions du théâtre de Nice sont restées immuables; et la direction du Casino municipal, qui fait pour nous des merveilles dont nous ne la remercierons jamais assez, n\a pas pu réaliser ce miracle de doubler Ke nombre des fauteuils et des loges dve son théâtre. '•̃ Ainsi, malgré toute notre bonne, volonté, nous n'avons pu installer tous, nos invités dans des places dignes d'etrx nous avons dû, en nous excusant bien fort, en reléguer un grand nombre aux secondes loges et à l'amphithéâtre is l'ont accepté avec une bonne grâce dont nous leur demeurons reconnaissants d'autres encore, qui nous avaient avisés trop tard de leur acceptation, n'ont point pu trouver accès au théâtre bondé, et nous en éprouvons un profond regret.

Ce sont les inconvénients du succès nous tenterons d'y parer l'an prochain, en organisant sans doute deux fêtes au lieu dune; ainsi notre joie sera complète, et nul regret ne viendra l'assombrir.

L'assistance qui étaitréunie jeudi dans la salle archi-comble est-il besoin de le dire maintenant? comprenait, à côté de toutes les notabilités française»