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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1910-07-25

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 25 juillet 1910

Description : 1910/07/25 (Numéro 206).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2889111

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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S. C) 1%£. 1\

Le FIQARO d'aujourd'hui ta légende de Hugo Van der Goes •• Henry ROUJON.

Ifi Vfe de Paris Les supercheries sportives Feantz-Rkichel.

[fis élections des Conseils généraux A.AVRIL. Mort de la princesse,Jeanne Bonaparte. Mort de iW;ne Ambroise Thomas L. Chevreose. £es courses de Vichy G. D.

La R.' P. eh Belgique Les désenchantés 1 érEORSEs BOURDON.

Dessin La terreur syndicaliste FORAIN. Jean Orth ̃: André Nède.

Dans la marine Exercices de sous-marins ̃ MARC Landry. •'•••

̃ >l£ Monde religieux La- liberté; de Venseignement religieux Jolien de'Narfôn. ^'affaire, Rophette Une dépêche- de M. Cle-

menceau! ̃

Lçl Vie artistique Les concours de Rome. La gravure ARSÈNE ALEXANDRE. Impressions de voyage Madère HENRI TUROT.

tes deux premiers photographes du ciel BLANCHE Gréhant.

Vouvelles.diversès Fils télégraphiques sabotés. A propos d'un salut. Vengeance de gréviste: à Marseille. ̃

Trente Ans de théâtre ADRIEN BERNHEIM. feuilleton La Chaîne des dames MAURICE Montègut.

LA LÉGENDE

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BUGOYAN DER GOES

A propos de cette Adoration des Magfs, de Hugo Van der Goes, découverte dans un couvent de Galice, la question du protectionnisme artistique se pose une fois de plus. Un bruit de millions se faisait déjà autour du tableau du peintre gantois. Cependant le gouvernement espagnol arrêtait brusquement les convoitises. Le ministre de l'instruction publique, M. Biirell, l'a déclaré, hier, au correspondant du Figaro « Ma décision est prise et bien prise ce chef-d'œuvre ne sortira pas d'Espagne. » Posséder un tableau authentique de Van der Goes, c'est là un rêve que tout musée doit caresser. Eléfendre jalousement' un pareil trésor, c:est; pour un ministre, le devoir même. Plus d'un de nous s'abandonnait déjà au désir, peut-être coupable, de voir notre Louvre s'enrichir ainsi. Puisque l'Ado• rçéiqn des -M âges "demeure^ en Espagne, eh BïeïiT nous irons Padmirer dévotement, à Montfqrte, dans la chapelle du couvent des Escolapios. Je sais quelqu'un qui. consent de bon cœur à ce

déplacement. 4-,

L'ancienne critique aimait à classer lès admirations. ~et. donnait volontiers aux morts illustres des numéros d'ordre. Il y avait, naguère encore, une cote officielle de la Beauté. Si démodée que soit cette manière, chacun de nous garde au fond du coeur le secret d'une prédilection. Pourquoi, en apprenant qu'un nouveau phef-d'œuvre de Hugo Van der Goés était signalé, ai-je senti une de ces émotions qu'inspire la piété particulière ? Vais-je prétendre que le maître flamand l'emporte sur tous ses rivaux d'immortalité? Je n'en sais rien. Je sais seulement que je l'aime plus que tous les autres, ce génie enveloppé de mystère. C'est mieux, me semble-t-il, qu'une joie spirituelle, c'est un bonheur, un intime bonheur, d'apprendre qu'il subsiste une épave encore de cette magnifique, pensée naufragée.

Le compte est vite établi, hélas des ceuvres de maître Hugo. Il y a quelque vingt ans, une seule, la Nativité de Florénce, attestait indiscutablement son gériie. Qu'il était délicieux alors, le pèlerinage de l'hôpital de Santa Maria Nuova! 1 Vous traversiez la piazza déserte, vous sonniez timidement à la grille rouillée; lentement, solennellement, un vieux custode, chétif et doux, vous accueillait d'un grognement sympathique. Il tirait de sa houppelande un trousseau de clefs. Les portes de l'hôpital s'ouvraient, une a une, avec un joli bruit d'initiation. Enfin, dans le silence d'une vaste salle, apparaissait l'incomparable chose, ce radieux, ce douloureux, ce tendre Noël, le plus beau Mystère qu'un peintre ait jamais raconte. Le gardien de la merveille se tenait humblement auprès du cadre if semblait, ce bon gnome, un adorant de plus. C'était pour le visiteur interdit une heure inoubliable. Ce jour-là, il semblait impossible, même dans l'ensorceleuse Florence, de changer d'admiration. Les yeux s'étaient trop remplis de la vision sainte pour rien contempler d'autre, et aller s'extasier ailleurs eût paru de l'infidélité.

1 Ce triptyque de la/ Nativité aurait dû demeurer toujours, loin des foules, en ce lieu de charité et de prière. C'était un don du banquier Portinari à l'hospice fondé jadis par son aïeul, le père de la Béatrice de Dante. Le chef-d'œuvre de Van' der Goes s'épanouissait alors dans !son atmosphère naturelle. Le musée de Florence a réclamé ses droits seigneuriaux le Triptyque des Portinari illustre maintenant une' des salles des Offices. D'accueillants fauteuils permettent aux touristes dés deux mondes de s'enthousiasmer confortablement. Tout est pour lè mieux, mais qu'est devenu le pieux custode qui savait se taire? A sa place, une casquette galonnée vous raconte que si ce tableau passait en vente il ferait un million. Et cet honorable fonctionnaire est prêt, moyennant une rétribution modique, à psalmodier, la vie de Van der Goes.'

-.11 n'en sait rien. Nous n'en savons guère plus. De savants chercheurs, M. Alphonse Wàuters/ M. Camille Benoît, M. Fiérens-Gévaert ont, dans ces dernières" annéesy fouillé l'énignie. Nous jour 1 devons de retrouver les traces de maître puf o dans quelques cœuvres-dis-

'̃̃ ¡

persées la Descente de croix et la Tentation, de Vienne; l'adorable Madone, de Bruxelles, qu'adore un novice franciscain attendri; le Roi, du château d'Holyrood ou encore, cette Mort de la Vierge, du musée de Bruges, qu'une sotte attribution donnait à Schorel, magnifique ruine, outragée par les restaurateurs, où se devine le récit de l'agonie bienheu- reuse chanté par un poète agenouillé. Et voici qu'un couvent d'Espagne prétend garder, au fond des montagnes, cette Adoration des Mages, où les plus qualifiés admirateurs de Van der Goes n'hésitent point à le retrouver tout entier. Peu, à peu, le génie du plus pur artiste de la seconde génération flamande reprend ses droits à la gloire. Et c!est toujours la même maîtrise qui se révèle, avec le don suprême du pathétique simple, et cette tendre préférence pour les faibles qu'a avouée le peintre, lorsqu'il a mis sur les visages des trois bergers, guidés par l'étoile, l'allégresse infinie des déshérités. Mais de l'homme même qui a su parler ainsi le langage de la misère consolée, du drame secret de cette existence de visionnaire, il faufr bien l'avouer, nous ignorons tout.

Que nous reste-t-il? Quelques lignes de Vasari, la brève notice du bon Van Mander, de vagues traditions recueillies par d'honnêtes annalistes, routiniers et crédules. Nous savons ainsi que Van der Goes peignit des « entremetz au mariage de Charles le Téméraire et qu'il fut doyen de sa Gilde. « Cet ancien, dit CarefVan Mander, excellait à donner aux saints personnages une pieuse dignité. » Les documents témoignent que le maître gantois fut célèbre et admiré de son vivant l'histoire se déclare ensuite impuissante. Heureusement, la légende nous reste. Elle est si belle qu'on se prend à souhaiter qu'elle échappe aux reprises de la vérité. Que l'érudition daigne, nous, laisser ce précieux mensonge, en toute sa naïveté cruelle Il n'est démontré nulle part, mais au moins est-il permis d'imaginer que le peintre par.excellence de la miséricorde fut un torturé de l'amour. Hugo Van der Goes, dans sa jeunesse, devint le commensal d'un riche seigneur de Gand, Jacques Weytens, qui le chargea de décorer sa maison. L'humble imagier et la fille de Weytens, Isabelle, s aimèrent dès leur première rencontré. Ce fut avec la beauté d'Isabelle dans l'âme que le jeune peintre peignit, au-dessus de la cheminée-dé Weytens, l'histoire. d'Aàigaïl. Comme il est écrit au livre de Samuel, l'époux d'Abigaïl, avare et jaloux, refusa ses brebis aux bandes de David. Alors, la femme au cœur charitable eut honte de son mari; elle alla, avec. des présents dans les mains,.trouver le beau fugitif en son campement du Carmèl. L'Eternel mourir opportunément l'homme sans~pitié'et David épousa la veuve du méchant. Tandis qu'il peignait cette histoire, conseillère d'espérance, Van der Goes donnait' à la' douce Abigaïl les traits de la fille de Weytens. Mais le rude seigneur flamand, semblable à Nabal, écouta les conseils de l'avarice il chassa de son logis le pauvre artisan coupable du crime d'amour. Isabelle prit le voile aux Dames Blanches de Bruxelles.

Il est certain que Van der Goes termina ses jours au Rouge-Cloître de la forêt de Soignes, sous la bure d'augustin. M. Alphonse Wauters a retrouvé une relation écrite par un- des religieux de ce monastère, Gaspard Ofhuys, de Tournay. Voici ce que raconte le chroniqueur « Quelques années après sa profession, au bout de cinq ou six ans, notre frère convers se rendit à Cologne. Pendant que Hugues revenait de ce voyage, il fut frappé d'une maladie mentale. Une cessait de se dire damné et voué àla damnation éternelle et aurait voulu se nuire corporellement et très cruellement, s'il n'en avait été empêché de force. On parvint, toutefois, à atteindre Bruxelles, où le prieur fut immédiatement appelé. Celui-ci soupçonna Hugues d'être frappé de l'affection qui avait tourmenté le roi Saül, et, se rappelant comme il s'apaisait lorsque David jouait de la cithare, il permit de faire de la musique en présence du frère Hugues et d'y joindre d'autres récréations de nature à dominer le trouble mental du peintre. » Pourquoi cette haute conscience sombrait-elle ainsi ? La tradition veut qu'au cours de son voyage à Cologne Van der Goes ait appris la mort désespérée d'Isabelle Weytens, toujours amoureuse sous ses voiles de nonne. Sa raison se serait abîmée alors dans le regret du bonheur perdu.

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Un commentateur italien accepte complaisamment que le mystère de la folie de Van der Goes s'explique ainsi Per dispiaceri avuti in amore. Frère Gaspard Ofhuys se défend de cette pensée profane. « On était, dit-il, rarement d'ac- cord sur l'origine de la maladie de notre frère convers. D'après les uns, c'était une espèce de frénésie. A en croire les autres, il était possédé du démon. Il se révélait chez lui des symptômes de l'une et l'autre de ces affections. Toutefois, comme on me J'a fréquemment répété, il ne voulut jamais nuire à personne qu'à lui, pendant le cours de sa mala- die. Aussi, à mon avis, Dieu seul sait ce qui en était. » 3 C'est la parole du saint, celle aussi du sage. Frère Gaspard en savait-il plus long qu'il n'a voulu dire? Il ajoute « Pour ce qui est des passions de l âme, je sais de source certaine que notre frère convers y était fortement livré. » Livré aux passions de l'âme Qu'il s'agisse des témoignages de l'histoire ou d'un lointain murmure de légende, n'estce point là ce qui définit le voyant qui ajoutait aux tragédies sacrées de la piété nouvelle ? Sans doute, un tourment

d'anjoux 4anne. à_,ce malade sublime <

une noblesse de plus. Mais le mal était peut-être plus noble encore qui tua cette raison téméraire. « L'affection dont souffrait le roi Saiil », c'est l'orgueil de s'élever au delà du pouvoir humain. Quels songes éperdus de gloire et de génie a osés le possédé du Rouge-Cloître tandis que les harpistes augustins berçaient son délire? A quels poèmes irréalisés pensait-il où se serait exprimé l'inexprimable ? Répétons, avec Gaspard Ofhuys, Dieu seul le sait. Celui de tous les interprètes de l'Ecriture qui a pu le plus saintement revivre le Noël du pardon, le confesseur d'es pèlerins aux mains calleuses, le peintre ami des pauvres est peut-être mort d'une débauche de rêves. Un poètje.Ta dit il y a « le vertige du gouffre d'en haut ».

Henry Roujom

LA VIE DE PARIS

LES SUPERCHERIES SPORTIVES

Les Bruxellois viennent d'être victimes d'une supercherie sportive. Le Figaro l'a conté ils ont pendant plusieurs jours ac-.clamé un magnifique nègre qu'on leur avait dit être Jack Johnson, le vainqueur de Jim •Jeffries, champion blanc de l'Amérique du Nord. Or, ce Jack était Jim. Les Bruxellois avaient été roulés. Ils ont remisé leur admiration et leur enthousiasme, et ils ont ri. Avaient-ils mieux à, faire? < Ils n'ont d'ailleurs pas le privilège de ces:; plaisanteries légèrement indélicates. Les"sports ont de tout temps prêté à ce genre de supercheries les foules sportives sont d'une crédulité incommensurable et inépuisable; qu'il s'agisse de chevaux, de chiens, de boxeurs ou de lutteurs, elles sont entraînées à admirer, sans vérifier, l'athlète qu'on leur présente.

Que de chevaux truqués ont galopé sur les hippodromes Que de boxeurs parés de la gloire d'autrui sont montés sur les rings Que d'impudents lutteurs ont, sur les tapis des arènes ou des^mùsic-halls, tenu médiocrement– le rôle de tel ou tel fameux champion En vélocipédie, que de « cracks » américains,1 figurés par des' outsiders sans vergogne, ont, il y a quelques années, écumé les vélodromes de France, d'Italie et d'Algérie 1 L'audace des truqueurs est inlassable, tout autant que la naïveté de là foule. C'est aussi que ces aventures se. dénouent toujours de la plus'heureuse façon les dupés n'osent se plaînjdre. lis tient ou font semblant de rire, car la suffisance est un des tics du sportsman. Il se croit compétent, et il préférera le silence à l'aveu public de: son erreur. Les imprésarios connaissent ce faible des foules sportives; ils l'exploitent du reste avec une impudence déconcertante. L'incident bruxellois Jim-Jack Johnson en est une hilarante preuve. Dans ce genre, ce n'est .pourtant pas le record. Anvers eut. beaucoup mieux pour un peu,. les Anversois assistaient au match d.'un blanc contre un nègre. -sans., nègre. Voici l'anecdote. Elle se passa, il y a une dizaine d'années

Un imprésario belge, que les scrupules n'embarrassaient pas outre mesure, imagina en ce temps-là de donner aux Anversois le spectacle d'un combat que les querelles d'écoles rendaient alors palpitant il devait décider des deux méthodes de boxe, de la française qui recourt à la double escrime du poing et du pied, et de l'anglaise où l'on n'utilise que les poings, quelle était la plus efficace. Pour la première, on s'adressa à un célèbre professeur parisien de boxe française qui avec succès soutint contre quelques rivaux des assauts sensationnels; pour la seconde, l'imprésario choisit un nègre. fameux, Peter Jackson, dont la résistance aux coups était telle qu'on l'avait baptisé* l'enclume noire ». Longtemps avant le jour fixé pour la rencontre qui devait être mémorable, les murs d'Anvers et ceux de toutes les grandes villes de Belgique se couvrirent d'excitantes affiches illustrées annonçant le « terrible combat » du géant nègre Peter .Jackson contre l'invincible champion de France, boxe anglaise contre boxe française.

Or, la veille de la rencontre, le professeur parisien recevait de l'imprésario une dépêche ainsi libellée ou à peu peu près.

Pas de' Peter Jackson amener nègre de Paris ou à défaut un ami pour le remplacer. Vas de Peter Jackson I Parbleu L'imprésario ne lui avait jamais écrit.

Le professeur hésita un instant, mais le cachet en valait la peine ce serait, au lieu d'un combat, un simple assaut, voilà tout;-et, ainsi, il ne risquait rien pour sa gloire et sa méttiode. Il se décida et emmena son prévôt, un athlète fin, élancé, nerveux, blond, ressemblant autant à Peter Jackon qu'un fox-terrier à un bouledogue.

A la gare, l'imprésario attendait les boxeurs, mais tandis qu'il livrait le professeur aux ovations de la foule et à l'admiration de ses partisans, il accaparait le prévôt, le chambrait 1 et tentait de le convaincre qu'il devait, pour le tirer d'embarras, se transformer en nègre. ] Vaines tentatives, d'ailleurs, car- le remplaçant, qui avait accepté de recevoir une raclée 1 pour servir la gloire de son patron, se refusa { obstinément à devenir nègre. (

Je veux bien faire l'Anglais ou l'Améri- f cain, mais le nègre, jamais

Il fallut bien en passer par où il voulait. Il fut convenu que l'on annoncerait que Peter Jackson je crois bien qu'à cette époque il était mort où n'en valait guère mieux avait manqué le paquebot, mais que le célèbre 1 champion transatlantique Bill Tockhard le ] remplacerait et allait défendre la méthode anglaise. 'Non sans difficulté le prévôt con- ( sentit, pour être plus < américain », à se 1 faire couper les moustaches, et à l'heure ] convenue il se présenta dans le ring, se ré- ,( vélait soudain aux reporters qui l'avaient en vain cherché depuis son arrivée, s'écroulait consciencieusement au dixième « chassé » reçu en pleine poitrine, et tombait dans un « knock out prudent,en s'écriant imprudemment: ( Ah! zut, patron, vous tapez trop fort! 1 ( Stupeur de, l'assistance; à l'enthousiasme déchaîné par là victoire du Français succéda 1 une indignation telle "que le prévôt-, devinant t cette fois, un' véritable danger, se iclevait- (

dans un merveilleux coup de rein, bondissait par-dessus les cordes, disparaissait dans le vestiaire, sautait dans un fiacre, gagnait la gare et prenait le premier train où rejoint par son patron et victorieux adversaire, il recevait ce à quoi il avait droit vingt francs et une mercuriale laconique.

Mon ami, il n'est pas permis'd'être aussi bête que ça

'On pourrait dans les sports multiplier presqu'à l'infini de semblables anecdotes. Nul n'en est à l'abri. Les publics les plus sportifs sont les plus faciles à tromper leur éducation sportive les font loyaux et confiants. 'Les Parisiens ont eu, il y a deux ans, leur supercherie: le fameux match du boxeur nègre Sam Mac Vea contre le célèbre jiu-jitsuan japonais Tano Matsuda.

Si Sam Mac Vea était bien nègre et boxeur, Tano Matsuda n'était même pas Japonais et n'avait jamais fait de jiu-jitsu.

C'était un pitoyable Anglais, maigre, efflanqué'et qui ne reçut même pas' la raclée que lui méritait sa déloyauté. Il vit le nègre, sesilarges épaules, ses bras musclés, ses formidables poings, son air résolu. Il regarda le nègre, comprit et se coucha précipitamment.

Scandale. Le public furieux sauta sur la scène, envahit le ring, décidé à rosser l'impertinent et faux Tano. Il avait disparu, par bonheur, pour lui. Ou plutôt non avec dextérité il était allé s'habiller dans les coulisses et s'était mêlé à la foule des protestataires. Si je me souviens bien, c'est lui qui réclamait avec le plus d'ardeur et de violence. Frantz-Reichel.

Echos

̃ La Température

La journée d'hier, sur la région parisienne, s'est passée sans que nous ayons à relater aucun des divers incidents atmosphériques que nous fournissaient, ces jours derniers avec abondance, les multiples variation's d'uue température beaucoup trop tourmentée. Car hier, en effet, il n'a pas plu, il n'a pas tonné, •ïè vent s'est calmé, et le ciel lui-même, dégagé .de nuages, fut n'aspect plus rassurant. Zn, Thermomètre, à sept "'heures du matin, 15'°au-dessus de zéro, et 1° à cinq heures du soir. La pression, barométrique accusait à rojdi 766™ Les fortes pressions s'étendent .des" Àçores .au nord de l'Espagne (La Corogne 771 m/m). sont tombées sur l'ouest et le

Des pluies sont tombées sur l'ouest et le

'nord dn l'Europe. 'En France, il à plu à Lyon, Biarritz, à Limoges, à Nantes et à Belfort. Quant à Ja mer, elle est très houleuse en ̃Provence.

,V La température s'est abaissée sur l'ouest et le sud du continent; on notait, hier matin 13° à Clermont-Ferrand, 140 au Havre, 180 à Marseille, 24° à Alger; dans nos stations élevées ,2° au mont Ventoux, 5° au puyde Dôme, également au-dessus de zéroi En France,' la température ya se tenir dans «le voisinage de la normale; quelques pluies sont probables dans le Nord.

(La température du 24 juillet 1909 était; à Paris: 140 au-dessus de zéro le matin et 210 l'aprés-midi. Baromètre, 759" Gra,ndé pluie.) Du New York Herald:

A New-York Beau. Température maxima, ,34°5 minima, 26°!. Vent ouest.

ALondres: Temps pluvieux. Température: ̃maxima, 160; minima, 90. Baromètre 757°"°. Vent' sud-ouest.

A Berlin Temps beau. Température (à midi) i9°2.

~oc:

"Les Courses

Aujourd'hui, à deux heures, Courses à Saint-Ouen. Gagnants du Figaro Prix de la Moselle Le Flic Carolus Rex. Prix des Islettes Asmodée Nonant. Prix de l'Argonjie Le Liseron Segré. Prix de la Lorraine Alavika; Damona. Prix Zouave Champfleury II Mimulus. Prix de la Meurt hc Vaudeville; Kurwenal. ]

A Travers Paris

L'éminent professeur Pozzi rentrera prochainement à Paris, après un très heureux voyage dans l'Amérique du Sud. Il s'est embarqué, pour nous revenir, le 13 juillet, à bord de Y Amazone et on l'attend le 30.

Il a passé quinze jours au Brésil et six semaines dans l'Argentine. Il y a fait maintes opérations et trois conférences, qui ont eu, les unes et les autres, le plus grand succès. Il a pu, néanmoins, parcourir le pays, le. visiter et le bien connaître il revient avec une très vive admiration pour la grande République sudaméricaine, qui donne, écrivait-il 1 autre jour à l'un de ses amis, «l'impression d'un devenir merveilleux ».

-<>-<X>-O-

Une affiche amusante.

De même que M. Jourdain faisait de la prose, l' « Union syndicale des travailleurs gaziers »fait de l'humour, sans le savoir.

Indignée, comme il convient à toute union syndicale qui se respecte et qui est en mal de revendications, elle a placardé dans Paris une déclaration conçue en ces termes pittoresques

On veut étrangler le gaz à trois sous I Elle dit son fait à. M. de Selves

Pour faire le jeu de la haute finance, le hobereau met une fois de plus Paris en échec. Parisiens, le tolérerez-vous?

Et elle demande à tous les Parisiens de la « mandater » pour qu elle aille demander des explications nettes au « hobereau » et qu'elle « débarrasse le gaz dés financiers qui le rongent ».

Cette littérature n est-elle pas exquise?

Ûh document précieux pour l'histoire de la presse pendant le siège 'de Paris a été offert au musée de l'Armée.

C'est le premier, et sans doute l'unique numéro d'un journal, le Ballon-poste, 1 ;que; Gabriel Richard rédigeait avec quel- ques collaborateurs, 19, rue des Martyrs,

et qu'on envoyait en province par les ballons montés, pendant l'investissement de Paris.

Ce numéro est daté du dimanche 30 octobre 1870. Le; ballon qui le portait atterrit à Tours.

La « manchette » annonce des abonnements pour dix numéros, à raison de 2 francs à Paris et 4 francs dans les départements.

Le journal donne des détails sur les événement? qui s'accomplissaient à Paris il y a quarante ans, des « échos de Paris » qui ont échappé aux historiens du siège; et l'on y trouve une « protestation de l'Institut de France contre les dommages que le siège peut faire éprouver aux collections, artistiques françaises », une « décision relative à l'application d'un système de barricades, formant une seconde enceinte à Paris », la nouvelle que « la Compagnie des omnibus se forme en bataillon spécial de la garde nationale », etc., etc.

-o.oo.a-

1 Les' Irlandais. t. Nos généreux lecteurs ont répondu avec leur empressement habituel à l'appel que nous leur avions adressé en faveur des veuves et des orphelins qu'a faits, au petit port breton de Dahouet, le naufrage du Glaneur.

Hélas en même temps que sombrait le Glaneur, un autre bateau d'Islandais disparaissait, l'Hygie.'Il était monté par vingt-cinq hommes d'équipage, et leur disparition laisse dix-huit veuves et cinquante-cinq orphelins sans ressources. Les souscriptions qui nous arriveront à partir d'aujourd'hui seront partagées entre les familles des deux équipages.

Par suite du décès de M. Léopold Delisle, c'est, comme nous le notions hier, M. le marquis de Vogüé qui devient le doyen d'élection des membres do'l'Institut de France.

Le marquis de Vogué est, il est vrai, suivi de très près par-M. Emile Levasseur.

Il fut élu, le 7 février 1868, membre libre de l'Académie des inscriptions en remplacement du duc Albert de Luynes; et M. Leyasseur était élu deux mois plus tard, le 8 avril' 1868, membre de l'Académie des sciences morales et politiques,, en remplacement du comte' Duchâtel.

Le plus ancien membre de l'Institut après MM. le marquis de Vogüé et Emile Levasseur,, est M.EmlleOUivier, élu, deux ans après, le 7 avril 1870, membre de l'Académie française, en remplacement de Lamartine.

Quant au décanat dâge, il appartient au vénérable M. Charles Waddington, successeur de M. Caro, à l'Académie des sciences morales et politiques, et, qui est né 1&19 janvier 1819. c -f .̃• j-y;.

L'un des deux frères Montgolfier, celuiqui fut administrateur du Conservatoire1des arts et métiers et membre de Tin sta- tut, Joseph de Montgolfier, mourait, il y a juste cent ans, dans une ville d'eaux de l'Hérault, à Balaruc, où il faisait une e cure.

Les conquérants de l'air veulent à l'occasion de ce centenaire rendre hommage à la mémoire de cet ancêtre de l'aéronautique, et la municipalité de Balaruc organise avec eux de grandes fêtes, qui auront lieu'le mois prochain dans cette ville, sous la présidence des descendants d'Etienne et de Joseph de Montgolfier. "•

PETITES HISTOIRES

Le conteur.

On l'avait dédaigné, oublié. Mais il va prendre sa revanche.

Les,grands et beaux hôtels ont été construits un peu en dehors des villages et des petits ports, en haut des montagnes ou sur les plages mêmes, avec un tel souci d'assurer tout le confort moderne qu'il ne restait pas, dans les plus vastes immeubles, la petite place qui lui est indispensable.

D'abord, on ne s'est pas aperçu qu'il n'était pas là. Mais, cet été sauvage, la pluie et le vent ont rassemblé, autour de la cheminée, les Parisiens transis, et ces Parisiens ont voulu 'savoir si, de mémoire d'homme, il y avait eu de tels orages dans le pays. L'hôtelier a répondu non, assurément. Mais, le lendemain, il est allé chercher le conteur. La mode, bientôt, sera générale. Chaque soir, après la fatigue des courses en plein air, sinon après l'ennui d'une journée perdue, le conteur viendra s'asseoir prés de la grande cheminée et vous l'entendrez dire simplement, d'une voix lente et sûre, les histoires merveilleuses qu'on ne lit plus dans les livres. Il sait les naufrages imprévus ou les avalanches oubliées. Ii se souvient des noms des saintes protectrices et des gnomes éternels. Vous l'écouterez avec autant de surprise que de plaisir. Et le grand chic sera, peutêtre, à la fin de la saison, de souhaiter chaque jour la pluie pour entendre plus longtemps le conteur.

Le gibier champenois de 1910 eût inspiré à La Fontaine quelque fable nouvelle.

Il est d'une prudence qui'a fait l'objet d'un rapport spécial, extrêmement amusant, adressé par les forestiers de l'Est au ministère de l'agriculture, à l'occasion de l'ouverture prochaine de la chasse.

Cette prudence du gibier de la Champagne et de toute la zone est de la France aurait pour cause laffluence des aéroplanes à Bétheny.

L'aviateur et son engin sont pour les perdreaux, cailles, faisans, et même pour les lièvres, un objet d'épouvante. Simpliste, le gibier les prend pour d'immenses oiseaux de proie, et il fuit les lieux au-dessus desquels volent et planent ces êtres effrayants pour lui. Le résultat, c'est que ces lieuxetleurs environs sont devenus de déplorables zpnes de chasse.

Par contre lé" gibier ab/oade naturëlle-

il

ment à distance des grands aérodromes. La carte, cynégétique de .France est à refaire.

Hors Paris

Zèle. •̃;̃̃ ̃

Tandis que les détectives de Scotland Yard partent pour le. Canada où ils croient que le terrible dentiste Crippen s'est réfugié, la police française ne reste pas endormie. Hier, des inspecteurs arrêtaient brusquement à Pau un Anglais qu'ils filaient avec soin. Et malgré ses protestations, ils l'entraînaient au commissariat de police. Mais le voyageur, M. W. put s expliquer. Et tandis qu'il fournissait les renseignements les meilleurs sur son identité et son honorabilité, les inspecteurs s'apercevaient que leur prisonnier ne ressemblait guère aux photographies du' docteur Crippen. « L'erreur fut donc reconnue », et M. W. eut licence de poursuivre son voyage. Il est à craindre que cette fâcheuse mésaventure ne le décide à rentrer en Angleterre, où la police préfère laisser à un assassin la chance de fuir, plutôt que d'attenter à la liberté d'un citoyen.

La monnaie du roi Albert.

Quelques privilégiés viennent de recevoir des nouvelles pièces belges d'un franc, à l'effigie du roi Albert. Elles sont, paraî.-il, fort belles, et font le plus grand honneur à l'artiste. de talent qui fut chargé de les composer, M. Godefroid de Vreese.

Le relief de ces nouvelles pièces est excessivement réduit et rappelle, en cela, les pièces anglaises. Le profil du Roi n'en est pas moins d'un modelé très fin et très ferme, en même temps qu'il est fort ressemblant. Il est. entouré de la légende «Albert, Roi des Belges. » Au revers, l'indication de la valeur « 1 franc » et le millésime « 1Ô10 » sont placés au milieu d'une couronne nouée dans le haut et formée d'une branche de chêne et d'un rameau d'olivier. Au-dessous figure la devise nationale « L'Union fait.la Force. »

Ces pièces sont frappées en virole cannelée et leur listel est dépourvu de grenetis. Nouvelles à la Main

Elections cantonales. -•

126, députés se présentaient hier au Conseil général.

Que d'intérêts particulier s t Il'

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Nous n'avons pas entendu leurs professions de foi. Ils.parlaient à la. cantonade. ̃'

Quels étaient leufs principaux éîeçj teurs? ̃̃ -̃̃ •• q, -t Parbleu, les-eantonniersf -^y.

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r- Inconcevable Nous avons eu hier un'dimanche sans pluie. ̃•••̃ Ce 'doit être un dimanche d'une! autre année, qui s'est trompé et qui s'est égaré dans celle-ci

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o~é.

Cette saison pluvieuse est un dé-' sastre pour les- fruits. Il n'y aura pas une pomme 1 ̃ Si le premier été du monde eût été pareil à celui-ci, c'est au paradis ter- restre que vous liriez ces lignes. i. > On annonce une grève de couturières. Elles sont très animées contre les patrons. Diable i Avec leur habitude d'en découper.

Le Masque da Feï.

–->->

LES'

Élections des Conseils généraux II y a trois ans, à la même époque, les élections des conseils généraux étaient marquées sinon par'les événements les plus graves, du moins par les préoccupations gouvernementales les- plus se* rieuses.. ̃ ̃• Dans le Midi on avait vu quelques semaines auparavant circuler sur les routes en longues théories les viticulteurs du Narbonnais et du Bitterrois et'l'on redoutait des troubles dans ces régions exaspérées. A Raon-l'Etape, dans l'Est, des grèves importantes -secouaient le monde ouvrier et le mettaient aux prises avec l'armée chargée de, maintenir l'ordre. Le. sang.coulait.

Hier, c'est dans le calme le plus absolu que les élections cantonales ont eu lieu. Et à l'heure où nous écrivons ces lignes, et bien que ne connaissant encore qu'assez incomplètement les résultats de cette nouvelle consultation du'pays, on peut déjà assurer qu'il n'est pas survenude changement notable dans l'opinion générale des assemblées départementales. •̃•• La série sortante des Conseils généraux comprend 1,432 sièges la série des conseillers d'arrondissement comprend plus de 1,700 sièges. Dans les, Conseils généraux, les seuls dont nous nous préoccupions ici, 131. députés et 91 sénateurs sont soumis, oomme conseillers sortants renouvelables, aux décisions du suffrage universel.

Sept départements seulement n'onî? parmi les conseillers généraux sortantS' aucun député ou sénateur. Ce sont les ',§ partements de l'Allier, des BassesAlpes, des Bouches-du-Rhône, du Cantal, ` de la Loire, du Tarn-et-Garonne et de Vaueluse.:

"Aune heure et demie du œaiin> sur}.