Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 1 sur 8

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1910-05-26

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 26 mai 1910

Description : 1910/05/26 (Numéro 146).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k288846n

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 65%.


SOMMAIBE

L'utile et l'inutile Fœmina. y

La Vie de Paris Une causerie d'Edmond Rositand; GEORGES Bourdon.

Le roi de Portugal à Paris Ch. Da.uza.ts. La .lission chinoise Frantz-Reighel. A l'Etranger.: La nouvelle. situation en Angleterre RAYMOND RECOULY.

Dessin te prix du ténor ABEL Faivre. Aux £co/es A .la Faculté de médecine Jacques-Pierre.

Le Monde religieux: Pour la liberté de Venseignement Julien de Narfon.

LesUeurs .• Gh. Dauzats.

La grève de Méry-sur-Oise André Nède. Journaux et Revues André Beaunier. La Vie artistique Arsène ALEXANDRÉ. Gazette des tribunaux Les assassins de Mme Goùin .Georges CLARETIE.

Courrier de la Bourse Armand YVEL. Feuilleton Une passion JACQUES MORIAN.

L'Utile et l'Inutile I

Lundi, j'ai passé l'après-midi a écrire un article sur la charité– on devine à quel propos. Dans cet article se rencontraient: un. parallèle entre sainte Elisabeth de Hongrie et la Sœur Candide; mon sentiment, particulier sur la bienfaisance, telle que la pratiquaient les guildes du moyen âge d'abondantes- descriptions de ces/antiques maisons de retraite, vêtues de lierres et de roses; qu'on voit en Angleterre; quelques hypothèses d'une grande audace sur les sentiments secrets de Nicolas Rollin, chancelier de Bourgogne et fondateur du merveilleux hôpital de Beaune, cent choses, enfin, assez hétéroclites. Je m'étais appliquée! Et puismardi matin, en ouvrant le Figaro, j'y ai trouvé l'article que j'aurais bien vqùIu et n'aurais hélas! pas su faire, sur ce difficile sujet. En le lisant, je me suis rappelé ce conte suédois, où un certain génie subtil vient visiter un petit garçon sage mais un peu niais, auquel il enseigne mainte chose. Entre autres services, le génie, savant calligraphe, rend à son élève celui de remettre en une forme parfaite les lettres tortues, disloqnjée^s.qu.e Jgs, doigts malhabiles du petit ijoTnbommê tracent sur ses cahiers parmi (les tâches d'enere, et à ces gribouillages illisibles substitue de beaux caractères précis. J'ai jeté au panier Elisabeth de Hongrie, la Sœur Candide, Nicolas Rollin, les guildes et le reste, après quoi j'ai soudain éprouvé une immense fatigue. D'où venait-elle? De la conscience d'avoir travaillé pour rien ?. On ne saurait travailler pour rien Car le résultat n'importe pas, mais le travail lui-même, qui inévitablement règle la sensibilité et tonifie l'esprit.Cependant,-comme nous cherchons toujours des prétextes à nos besoins, -il est généralement convenu que si l'on écrit c'est afin qu'on vous lise. On ne lira jamais l'article du panier, donc, malgré mon plaisir à l'ou'vràge, j'ai quand même produit une chose inutile. De là cette lassitude, dont, au reste,l'extrême illogisme ne m'échappe pas. Je sais avec certitude que la seule utilité de mes écritures consiste dans la joie que je trouve à écrire. Et cette joie, je l'aie eue. Tout de même, je suis fatiguée 1

#~

Ce ne sont pas les grandes détresses qui rendent la vie intolérable, c'est le sentiment de l'inutile, tragique dans certains cas, et d'ordinaire fade à écœurer. On endure les plus atroces douleurs, on porte les plus lourds sacrifices, pourvu qu'il ne s'y mêle pas. Non seulement il inhibe les forces accumulées sur un point et pour un but particuliers, ̃mais il atteint la source de toute force. Or, il ne repose sur aucune réalité. C'est purement une impression morbide. Les enfants ne le connaissent pas, et les gens robustes le limitent à cela seul qui entrave leur développement.

Certes, les faits ne prennent pas toujours'la.forme qu'on prétend leur imposer, les résultats sont souvent contraires à ceux qu'on attendait et bien du temps pa;raît perdu. Songeant aux luttes, à la patience, au courage aboutis en déceptions, on dit: « C'était inutile »,et, pendant une heure, ou toute une existence on reste affaibli, l'énergie brisée. Comme on'atqrt! Excepté l'assassinat et le suicide, rien en soi n'est inutile. Ou presque rien. Seulement il faudrait un prodigieux effort de l'esprit pour accepter une pareille notion. On recule devant cet effort-là, et on continue de déclarer « utiles » ou « inutiles » des actes qui, la plupart du temps, n'étaient ni ceci ni cela, car notre connaissance de l'un et de 'l'autre demeure également incertaine.

..• ̃#

Tout ce qui assure notre durée, tout ce que nos responsabilités nous imposent est utile. Evidemment. Mais distinguons-nous sans erreur quelles démarches, quelles opérations, quelles habitudes s'adaptent véritablement à ces fins? Il semble que non Quand, à l'automne de la vie, on examine les efforts qui vous ont bien servi, mené quelque part, perfectionné, agrandi, procuré du bonheur, on en trouve un très petit nombre, parmi une multitude d'autres, qui, accomplis avec la conviclion que tout dépendait d'eux, n'ont cependant donné aucun résultat. On découvre même parfois que les minutes où, détaché, inerte, on laissait les événements agir et suivre leur pente, vous ont préparé des succès qu une intervention ardente, ou raisonnée et d'apparence logique eût compromis. Per-

sonne n'est capable de discerner sûrement et à tout coup ce qui lui est nécessaire, puisque personne ne sait ni l'avenir, ni le passé, ni l'âme des autres ni .la sienne, et alors utile et inutile, ce sont t des classifications arbitraires. Du reste, elles ne résultent pas de la fantaisie individuelle.et libre, mais d'une manifestation, de la défense vitale.

Nous appelons « utile » tout ce qui favorise l'automatisme, inutile tout ce qui le perturbe.

Si nous exécutons par milliers des gestes qui ne. s'appliquent ni à notre plaisir, ni à notre intérêt, si nous les tenons pour indispensables, c'est que, les ayant répétés plusieurs fois, il nous devient possible de les recommencer encore, sans que notre attention y participe.

La vie en société donne aux nerfs et aux cerveaux une maladie chronique la fatigue.. Elle est si générale, si inévitable, qu'à moins de crise aiguë on ne cherche pas à la guérir, mais seulement à en atténuer les effets. Dès la jeunesse, tout en nous tend vers le repos. Non le repos du lit, du bon fauteuil, du silence et de la solitude. Un repos précaire et fréquent, pris au milieu de la foule, dans l'activité du travail, pendant une conversation. Le repos que procurent l'engourdissement de la distraction, la mollesse des habitudes, et d'autres méthodes encore. Comme par exemple les formules depolitesse,pendantl'échangedesquelles on cesse de penser, les lieux communs, redites et plaisanteries classiques, d'un résultat pareil et la rencontre des mêmes personnes aux mêmes endroits; et l'agitation tout extérieure qui empêche les impressions d'arriver' jusqu'aux centres profonds, et l'encombrement des heures qui ôte toute importance aux images brèves et nombreuses.. Tout cela qui évite la surprise, le choc rendu plus vif par la présence d'êtres dont les manières et les âmes diffèrent des nôtres; tout cela qui supprime la pénible nécessité de penser et de sentir ce que la veille on ne sentait et ne pensait pas, nous le recherchons comme une sauvegarde de ce sommeil partiel, grâce à quoi sans le savoir! nous espérons résister à l'usure.

Les rapports mondains sont organisés dans le but inconscient de protéger ce sommeil équivoque. Et aussi'tant d'occupations intellectuelles, qui laissent l'esprit en une torpeur complète expositions où on regarde sans voir; concerts où chacun perçoit ce qui lui est familier et refuse le reste, tout en feignant de l'accepter avec un enthousiasme emprunté au voisin qui l'a pris d'un autre; conventions subies, non qu'elles paraissent parfaites ou plaisantes, on n'a pas songé à en faire la critique, mais parce qu'elles sont là.

Mis à part l'alimentation, l'instinct de continuer sa race, les soins de sa fortune, les volontés transitoires de la passion la passion est le suprême état de veille nous décrétons utile ce qui ne fait pas appel à notre attention, et inutile ce qui brise la continuité du cher sommeil.

**#

Je voudrais donner un exemple du malaise que nous occasionne la moindre nécessité de sortir du prévu où nous nous reposons. Parfois on décide d'aller voir une personne ennuyeuse. On croit, que c'est nécessaire D'ailleurs si on s'interroge, on ne découvre aucun motif qui justifie cette opinion. On va voir la dame assommante parce qu'on 'y est allé déjà, parce qu'on trouve ça plus facile que de réfléchir aux motifs qu'on aurait d'éviter cette épreuve on y va par automatisme. L'ennuyeuse personne n'est pas chez elle. La carte laissée à sa porte suffit à vous libérer de toute autre démarche. On est ravi ? Quelquefois. Pas toujours Il arrive, chose à peine croyable et que bien des gens se rappelleront avoir éprouvée, il arrive qu'on reste déçu, désemparé, en face d'une si heureuse fortune. On, ne sait que faire des platitudes amassées en vue de la rencontre. Le temps que vous laisse cette visite manquée, on n'en trouve pas l'emploi. Il semble pour un moment que tout l'objet de la vie c'était de voir et d'entendre la fastidieuse dame. Où aller? Un découragement soudain vous détourne des courses auxquelles on songe avec un dégoût singulier. On a fait un gest^ inutile En quoi l'eût-il été moins, si on avait joint une personne à qui l'on ne trouve ni charme ni intérêt?. Cette visite sans profit, sans plaisir, devait être, vous le devinez bien, une période de sommeil. On a le sens de l'inutile, parce que, jeté hors de l'attendu, on doit choisir un nouvel emploi de l'heure, réveiller son attention. Ce qui nous paraît utile ressemble souvent à cette visite, et nous y consentons par besoin d'immobilité intérieure. Ainsi, pour l'amour du moindre effort, subit-on du bien, du mal, des besognes et des ennuis qui n'étaient pas pour nous, plutôt que de prendre la peine de se maintenir dans le constant état de veille où, voyant avec clarté ce qui nous convient, prêt aux rapides déplacements de l'esprit et de la sensibilité, on peut aller ailleurs et se renouveler lorsque l'imprévu détruit le familier et coupe les habitudes. On est las, on préfère le repos, on cherche à effacer des aspects la nouveauté qui les rend agressifs, on veut continuer n'importe quoi, même l'ennui, pourvu que ce puisse être distraitement. Le but où nous tendons, c'est de vivre sans trop nous apercevoir que nous vivons. Tout ce qui mène à cela nous paraît utile, et'le reste, au contraire.

#*#

C'est là le premier degré de la fatigue. Dans le deuxième le plus profond le sens de l'utile se restreint, disparaît presque complètement et la vanité de

tout se découvre avec évidence. Je ne parle pas, cela s'entend, des gens localisés dans un sentiment, une idée exclusive, passionnée, et qui de là méprisent le reste, mais des esprits dédaigneux qui savent pertinemment que « ce n'est pas la peine » et que « rien n'est la peine »; de ceux qui connaissent toutes les valeurs de la vie pour fallacieuses, qui savent combien il faut être sot pour s'enthousiasmer, se tuer de travail, croire à l'amour, à la gloire, aux hommes, espérer le bonheur pour soi et pour les autres, se démener pour l'atteindre et pour qu'ils l'atteignent. Ces misanthropes, qui s'ennuient et ne tiennent pas à se divertir, qui ont le dégoût des joies, et non par un ascétisme illuminé, ne les tenons pas pour sages Ce sont des épuisés les grands malades de la fatigue. Du fond de la neurasthénie, on découvre facilement que « tout n'est que vanité».

#*#

Ah! quel bon médecin serait le guérisseur de cette fatigue qui empêche de choisir chaque instant de la vie pour le goûter comme on goûte des fruits de saveurs diverses, douces ou âpres Qui nous délivrera de cette fatigue à cause de quoi nous manquons de courage pour chercher notre sentier au lieu de suivre la route où tout le monde passe, cette détestable fatigue qui nous détourne de nos vraies peines et de nos vraies joies? 2 Qui nous donnera le tonique assez puissant pour que totalement réveillés nous soyons prêts sans cesse à de nouveaux départs?.

Fœmina.

LA VIE DE PARIS Une Causerie

d'Edmond Rostand

Devant le public le plus gracieux, le plus brillant, le plus enthousiaste qui soit, M. Edmond Rostand a connu, dans l'après-midi d'hier, un magnifique triomphe. Ce fut à l'Université des Annales, dans une séance privée et par invitations.

M. Adolphe Brisson venait de prononcer, pour la troisième fois, la substantielle et éloquénte conférence sur le Symbolisme au théâtre dont nous avons précédemment marqué le succès, et M. Albert Lambert, en compagnie -de Mlle Pïérat, avait joué, avec toute la" foi qu'il y met, la belle scène du deuxième acte de Chantecler, lorsque M. Edmond Rostand parut. Il tenait à la main la brochure de son œuvre et il s'assit à la table du conférencier. Les acclamations jaillirent de toutes parts.. Jamais si furieuse allégresse n'avait battu les murailles de la salle des Annales. M. Edmond Rostand souriait. Il se levait, saluait, se levait encore. Mais chaque fois qu'il faisait mine de commencer, les applaudissements éclataient de plus belle. Et on le voyait se tourner, avec des sourires, vers la gauche où, dans la loge de Mme Adolphe Brisson, autour de Mme Edmond Rostand, se pressaient M. Gabriele d'Annunzio, M. et Mme Louis Barthou et quelques amis. Enfin on se tut, et M. Edmond Rostand débuta. « Je ne vais pas, dit-il, chez les pintades, mais je viens chez les oiseaux. » De grands rires jeunes accueillirent cet exorde, et M. Rostand continua. Cette causerie fut un éblouissement. Sous prétexte "de relier par un commentaire les parties du quatrième acte dont M. Rostand avait accepté de donner lecture, le poète répandit, de sa voix chaleureuse qui martèle, qui cisèle, qui aiguise, qui peint et qui berce, les pensées les plus profondes, les plus suaves ou les plus tendres. Chemin faisant, d'une bouche souriante, mais entraînée à la riposte, il laissa entendre, plus qu'il ne formula, ce qu'il pensait de certaines critiqués adressées naguère à son œuvre. N'avons-nous pas connu des gens pour tourner contre l'auteur les persiflages et les calembours du merle? Ces gens feignaient. Peut-être eussent-ils pu sans effort s'apercevoir que c'est le poète qui parle lorsque Chantecler lance au Merle l'apostrophe du moineau. Et M. Rostand lit cette fameuse tirade du moineau.

M. Edmond Rostand est un lecteur admirable. Il a l'esprit, le mordant, la force, une puissance d'expression et d'évocation extraordinaires et cette tirade du moineau transporta les auditeurs comme s'ils l'entendaient pour la première fois.

Il y a dans Chantecler une scène qui eut la fortune d'être, avec d'autres, âprement discutée. C'est, au quatrième acte, la scène des crapauds, et cette scène est, comme il convient, une des plus nécessaires, une des plus incontestables de l'œuvre. C'est cellelà que M.. Rostand a eu la coquetterie de choisir pour la lire aux invités des Annales. « C'est vous, fit-il en souriant, c'est vous, mesdemoiselles, qui me direz si elle est obscure, comme on l'a dit; et nulle part mieux qu'en cette maison on ne pourra me dire si j'ai fait « la scène à ne pas faire ».

Dans la bouche de l'auteur, la scène' des crapauds et du rossignol prend une ampjeuy,, une intensité d'expression, un charme parfois douloureux, une force symbolique dont les auditeurs furent transportés, et leurs applaudissements attestèrent leur admiration. Je ne sais pas, conclut l'orateur, si cette scène vous a paru obscure;, mais je crains bien que, pour d'autres, elle n'ait été trop claire. Cependant la causerie continuait. Pour finir, le poète, s'adressant aux jeunes filles, les adjurait de ne point imiter, plus tard, à l'heure de lier leur vie, l'exemple pernicieux de la faisane, del'égoïste faisane, jalouse de l'aurore, de la lumière, de la pensée.

Un enthousiasme extraordinaire salua la fin de cette délicieuse, de cette émouvante et forte causerie. Il fallut que M. Rostand reparût pour saluer six, sept, huit fois. Comme Mme Edmond Rostand se tenait dans la coulisse, Mme Brisson la poussa aussi en scène, où l'appelaient mille voix amies, et quand, un peu plus tard, ils regagnèrent leur automobile. ce furent encore, à travers la rue Saint-

Georges, de nouvelles acclamations, puis des I fleurs, une pluie de fleurs qui vint recouvrir 1 les genoux du poète et de sa femme. Enfin la voiture partit, et il fallut du temps avant que la rue reprît son calme ordinaire. C'est une belle journée pour Edmond Rostand et pour Chantecler.

Georges Bourdon.

Échos

La Température

Le vent du nord-est que nous signalions la veille, s'est accentué hier et a beaucoup refroidi la température. Le thermomètre marquait, dans la matinée, 10° au-dessus de zéro, et i8° à cinq heures du soir. La pression barométrique, en hausse lente, accusait à midi 766" elle reste élevée sur le nord-ouest de l'Europe et atteint 76o.mm à Cherbourg. Des pluies sont tombées dans le sud de l'Europe. En France, il a plu à Toulouse, à Bordeaux, à Toulon et à Biarritz, et des orages ont éclaté dans la moitié sud. La mer est très houleuse au pas de Calais.

La température a aussi baissé dans nos régions du Nord et de l'Ouest.

Départements, le matin, au-dessus de \iro .9° Cherbourg, io° à Dunkerque, à Boulogne, à Nantes et au Mans, n° à Brest, à Ouessant, à Lorient, à Charleville, 120 à Limoges, à Toulouse et à Belfort, 130 à File d'Aix, à Bordeaux et à Nancy, 140 à Rochefort, à Besançon et à Lyon, 15° à Perpignan, à Cette et à Marseille, 170 à Oran, 2Q°à Alger. En France, la température, en baisse, va se tenir dans le voisinage de la normale, avec temps généralement beau.

(La température du 25 mai 1909 était, à Paris 140 au-dessus de zéro le matin et 270 l'après-midi; baromètre, 770™ grande chaleur.)

Du Neto York Herald

A New-York Temps couvert. Température màxima, 2i°7; minima, 17°8. Vent variable. A Londres Temps couvert. Température maxima, 140 minima, 90. Baromètre 768™ Vent nord-nord-est.

A Berlin Temps beau. Température (à midi), 240.

Les Courses

Aujourd'hui, à deux heures, Courses au Bois de Boulogne.- Gagnants du Figaro: Prix de Ville-d'Avray Béatitude; Lolium. Prix Fould: Pennsylvania Rose de Flandre. ̃ Prix. Reiset Secours; Rasibus.

Prix' du Point-du-Jour Ronde de Nuit Alexis.

Prix de Garches: Padoue II; Bat's Delight. Prix dit Bois-Rouaud Val d'Amour; Goloss.

MIEUX VAUT DOUCEUR.

Oy II n'est pas niable que les ouvriers VK carriers de Méry-sur-Oise ne soient de fort mauvaises têtes. Mais c'est ici, peut-être, le cas de faire remarquer (une fois de plus) qu'on n'a jamais que les grèves qu'on mérite. En essayant d'imposer aux maîtres carriers de Méry-surOise, il y a deux mois, des conditions de travail inacceptables, les meneurs de la rue Grange-aux-Belles et les syndiqués de Méry ne-sortaient point de leur rôle ordinaire. Il semble bien que l'administration, contre qui s'organisait la bataille, n'ait pas très bien compris le sien. Les grévistes étaient laissés libres de courir le pays, drapeau rouge déployé. Sur toutes les routes on chantait, en procession, V Internationale on trouvait plaisant d'arrêter les automobiles qui passaient; des voyageurs même furent rançonnés, c'est-à-dire requis de verser à la caisse de la grève un peu d'argent, s'ils voulaient continuer leur chemin. Les patrons avaient fermé leurs carrières, et attendaient d'être protégés, pour les rouvrir. Les «autorités» firent entendre à ces bourgeois que le meilleur parti à prendre était, pour eux, de quitter le pays, car les moyens d'assurer leur sécurité manquaient.

Et quelques-uns, en effet, s'en étaient allés.

On en était là, il y a trois jours. Las d'un chômage que leur avait seule imposé la toute-puissance des meneurs, beaucoup d'ouvriers exprimaient (tout bas!) le désir de revenir au travail. On rouvrit donc les chantiers; et ce fut le recommencement de la bataille. Les « faux frères » étaient guettés. On en assomma quelques-uns. Pas une arrestation ne fut opérée. M. le maire se tenait à l'écart. Cet homme, assurément, n'aime pas la musique.

Au moins M. le sous-préfet allait-il donner l'exemple de la fermeté ? Pas davantage. Les choses, a ce qu'il paraît, n'ont pas changé depuis Daudet, et tant qu'il y a du muguet et de la violette, MM. les âous- préfets, aiment mieux s'attarder aux champs que monter la garde autour des syndicats. Il y a bien eu quelques gendarmes envoyés de Pontoise à Méry, quelques arrestations faites: elles n'ont point été maintenues. Depuis hier, la population gréviste obstrue les voies du chemin de fer. Les trains chargés de "pierres ne circulent plus. Des chantiers sont saccagés. On nous rassure en nous promettant que « si les ouvriers s'obstinent dans leur attitude », il y aura « demain » de la cavalerie à Méry-sur-Oise.

Demain ? Et la sédition dure depuis deux mois

A Travers Paris

Si M. Combes, pourtant distingué polygiqtte eût dans sa jeunesse étudié l'italien, les destinées de la France peutêtre, celle du Bloc à coup sûr, auraient été changées.

Car, vers l'an 1864, M. Combes aspirait à une position indépendante. Sans prévoir le moins du monde qu'il fût marqué pour guider un jour les incertaines évolutions du radicalisme, il eût

aimé devenir fonctionnaire. Simplement. A un député influent il fit part de cette ambition modeste. Le législateur prêta une oreille bienveillante au discours de ce jeune homme studieux et appliqué. Il étaitobligeant.Ilfit diligence. Et M. Combes, sur-le-champ, eût été placé par ses soins au bureau de la presse du ministère de l'intérieur. si la langue italienne lui eût été plus- familière. Mais voilà. Le jeune M. Combes savait mal l'italien. Disons mieux il ne le savait pas du tout. Et l'occasion perdue ne se retrouva plus.

Sans sa fâcheuse ignorance de l'idiome de Machiavel, M. Combes devenait donc fonctionnaire impérial. C'eût été, sans doute, un employé modèle. Il aurait fait une belle carrière' administrative. Et le souci de la politique n'eût point troublé vraisemblablement sa quiétude laborieuse.

Mais le Petit Père ne savait pas l'italien. C'est pourquoi, sans doute, il n'entra au ministère de l'intérieur' qu'en 1902.

C'est. cet après-midi que l'Académie française doit élire les successeurs du cardinal Mathieu et du marquis Costa de Beauregard.

La séance se prolongera vraisemblablement assez avant dans la soirée, car on prévoit un grand nombre de tours de scrutin pour chacune de ces deux élections.

On commencera par celle du successeur du cardinal Mathieu, qui, à la suite de six tours de scrutin sans résultat le 27 mai 1909, avait été ajournée, et qui a lieu ainsi un an presque jour pour jour après la première tentative. Les candidats sont, on le sait, Mgr Baudrillart remplaçant Mgr de Cabrières, Mgr Duchesne et l'exquis poète M. Stéphen Liégeard. Pour le fauteuil du marquis Costa de Beauregard nous rappelons également que les candidats sont, par ordre alphabétique, MM. le général Langlois, Maurice Maindron, Pierre de Nolhac et le vicomte de Saint-Geniès.

Les élections des successeurs du vicomte Em. de Vogué et de M. Henri Bar^ boux, la vacance du fauteuil de ce dernier n'est même pas encore déclarée, n'auront lieu qu'à la fin de l'année.

Une touchante attention.

La Commission argentine d'organisation des fêtes de Boulogne-sur-Mer a envoyé une somme de 2,500 francs aux pauvres de Boulogne à l'occasion des fêtes <iu centenaire.

Nous avons raconté hier la mésaventure survenue à un de nos amis, qui, ayant pris un taxi-auto pour aller à Saint-Cloud, dut supporter que le chauffeur marquât immédiatement le tarif n° 2. A sa protestation, le chauffeur répondit en montrant le règlement de la préfecture de police, aux termes duquel « le tarif de l'extérieur est dû à partir de la location ».

Nous demandions que M. Lépine remédiât à cette extravagance. Or, c'est fait depuis longtemps. Le règlement que le chauffeur a montré à notre ami est un règlement ancien qui fut édicté avant l'apparition du taximètre. Il est maintenant périmé. Mais, par mesure d'économie, les cochers et les chauffeurs n'ont pas encore été munis du nouveau règlement.

Le chauffeur qui conduisait notre ami à Saint-Cloud l'a donc trompé, en invoquant les termes d'un règlement qu'il savait tombé en désuétude. C'est ce qu'on nous a déclaré à la préfecture de police, et nos lecteurs sauront désormais que le tarif n° 2 n'est applicable pendant le jour, et si la voiture ne transporte pas plus de deux voyageurs qu'en dehors des fortifications.

Les travaux, place de l'Opéra, seront bientôt terminés. Le chantier qu'on a, depuis longtemps, établi sur le terreplein qui fait face à l'avenue de l'Opéra va disparaître.

Ah 1 la bonne nouvelle

Seulement, ce chantier qu'on supprime sera remplacé par deux autres chantiers voilà le fait.

Il s'agit de dévier des égouts et de construire un passage souterrain qui fera le tour de la place. On devra passer sur les souterrains du Métro et, par conséquent, travailler à ciel ouvert. Ces travaux commenceront le 1er juin, au plus tôt et peut-être, aussi bien, ne commenceront-ils que le 15.

Mais, quand finiront-ils? Cela encore est important! Eh! bien, l'on espère s'en tirer dans l'espace de douze bons mois, pas plus, ou guère plus; De sorte que, dans un an, nous comptons bien pouvoir annoncer à nos lecteurs la libération de la place de l'Opéra. A moins, pourtant, que d'ici là on n'aperçoive la nécessité de quelques teri-assements nouveaux, qui sait?.

Aujourd'hui, à l'hôtel Drouot, Me LairDubreuil, assisté des experts Chaine et Simonson, vendra, à quatre heures, les tableaux modernes composant la collection de feu Auguste Gaillard, d'Alger. Il y aura exposition publique jusqu'au moment dès enchères.

-4.0-

Les Renault et les Panhard-Levassor, les deux grandes marques en vogue, sont vendues par l'Auto-Palace, avenue de la Grande-Armée, qui, par l'importance de ses contrats avec les constructeurs et les carrossiers, est toujours à même de satisfaire à toutes les demandes et à tous les desiderata de la clientèle.

L'Auto-Palace est également agent.

direct des DelaunayrBeHeville, des More et des Unit.

Samedi, l'Hôtel Drouot ouvrira son escalier de la rue de' là Grange-Batelière, pour l'exposition particulière de la collection de feu Franz Goerg, de Reims. Cette collection est composée, de fort belles oeuvres, tableaux, aquarelles, pastels, dessins, des maîtres d'hier et d'aujourd'hui, de ceux que les vrais amateurs recherchent avec une admiration fer.vente. Le catalogue compte cent trente et un numéros triés sur le volet. La vente aura lieu lundi sous la direction de M0 Henri Baudoin, assisté do MM. J. et G. Bernheim Jeune, experts près la cour d'appel: Dimanche, l'exposition sera publique.

Otello aux « Italiens ».

L'histoire du théâtre lyrique peut enregistrer dans ses annales une distribution telle qu'on n'en a sans doute jamais vu, et qui ne pourra se renouveler que deux fois encore, le 30 mai et le 10 juin c'est celle d'Otello, que l'on a acclamée hier au Châtelet. ̃ II faudrait évoquer le temps où la 'Grassini, la Catalani, Crivelli et Bassi figuraient ensemble dans le « Parnasse musical » de l'Italie pour retrouver'pareil souvenir Slezak, Amato, Francès Alda et l'illustre Toscanini. Ces quatre noms ont restitué hier à Otello sa splendeur' lyrique. Slezak chantait le personnage d'Otello, avec quelle voix puissante, àyée quelle admirable puissance dramatique, avec quel impressionnant sentiment plastique du rôle! Iago, c'était Amàto, dont la voix sans égale possède les plus fulgurants éclats et les plus adorables douceurs; Desdémone, c'était Francès Alda, figure mélancolique et délicate, dont la voix est un ravissement Et Toscanini conduisait l'orchestre, soulevant dans Otello comme dans Aïda un'enthousiasme indescriptible. La soirée d'hier comptera parmi les plus belles de la saison italienne.

-o-<:>c>-<>-

Quelques journaux ont publié, jl y a quelques jours la nouvelle de la concession accordée par la préfecture de Rio à la Compagnie brésilienne d'Energie électrique, pour la production et la distribution de l'énergie électrique. Cette nouvelle a provoqué d'abord' un1 démenti formel, mais, comme il s'agissait d'un « fait », ce démenti à provoqué la nécessité d'un complément d'expl.it;a.tions. fin a articulé que la conçessi(ip,e4n' effet accordée, ne pouvait pas ètre valable parce qu'elle touchait à des droits' acquis par la Compagnie qui assure déjà un service semblable et qui a le monopole. D'après le dernier courrier, voici, comment, paraît-il, les choses se sont passées.

En effet, la Compagnie qui fait déjàle service a un monopole qui doit prendre fin en 1915, mais exclusivement pour l'énergie électrique produite par force « hydraulique »; en ce qui concerne la nouvelle concession, il est déclaré d'une façon très précise que le concessionnaire ne pourra fournir jusqu'à -la fin du monopole actuel que de l'énergie électrique produite par force « à vapeur ». Donc les droits acquis par le monopole sont respectés intégralement. Quant au public, il ne résultera qu'avantage pour lui de ce nouvel état de choses, d'abord parce que la nouvelle concession n'a pas le caractère de privilège ou monopole et toute concurrence. est possible, y compris même celle de la Compagnie qui fait déjà le service, ensuite parce que les prix établis dans la nouvelle concession, malgré la production « par la vapeur » sont bien inférieurs à ceux que l'on paye maintenant, malgré la production « hydraulique ». Les chiffres publiés à Rio dans ce tableau comparatif donnent bien la preuve de ce côté de l'affaire s PRIX NOUVELLE

ACTUELS CONCESSION

Reis Reis

Jusqu'à 1.500 kw-h 200 ̃ 125 De 1.500 à 3,000 kw-li.. 175 100 r De 3.000 à 7.500 150 90 De 7.500 à 15.000 125 80 De 15.000 à 30.000 80, 60 De 30,000 à 75.000 60 45 Plus de 75.000 kw-h 45 35

La Compagnie actuelle, cela se comprend, a obtenu d'un des juges de Rio un mandat prohibitif des nouveaux travaux même la Cour suprême n'a pas accepté le premier recours présenté contre cette décision par la nouvelle concessionnaire, en déclarant toutefois que c'était le cas d'un appel, où l'on peut discuter, non seulement le mandat prohibitif, mais la question du monopole en lui-même. Quant à la concessionnaire, la Compagnie brésilienne, elle a fait appel. L'affaire en est là.

Nouvelles a la Main

A la Faculté de médecine Tous les médecins assistant à la séance ont été plus ou moins meurtris ou blessés. ̃ Et personne pour les soigner!

-•̃•

Un des juges du concours d'agrégation entre au restaurant pour déjeuner. Le garçon lui propose

OEufs tomates? Encore

Le chef de la mission chinoise est monté hier dans une voiture de DibnBouton.

.De corail?

-o+:

Dans un salon d'artiste.

Qu'y a-t-il entre le rire et les larmes?

Le nez

Le Masque de i?er.