ainteté.
vivent de quêtes, d'aumônes et de dons prétendus volontaires. Ils dirigent les zaouias, véritables foyers de propagande religieuse et politique, sortes d'écoles et de séminaires servant aussi de lieux d'asile pour les voyageurs, d'hospices et de sanctuaires qui donnent lieu à des pèlerinages périodiques*.
Comme nos religieux et nos religieuses, les marabouts appartiennent à des ordres divers. Les ordres les plus répandus en Algérie sont 1° celui de MoM/aï Tate& dont le chef réside à Tanger, au Maroc le père de ce chef, le chérif d'Ouezzan, est favorable à la France; 2° celui de Tedjini, dont le centre est dans l'oasis d'AînMahdi, à 50 kilomètres à l'ouest de Laghouat, et qui a une succursale très importante à Temacin dans l'Oued Righ; il est prépondérant en Tunisie et vit en bons termes avec l'autorité française; 5° celui d'Abd er Rhaman, qui domine en Kabylie; d'après la légende, le corps de son fondateur s'est miraculeusement dédoublé et repose à la fois au Hamma, près d'Alger, et chez les Beni Ismaïl, dans le Djurjura.Parmi les autres ordres, celui qui nous est particulièrement hostile est celui des Senoussiâ, qui vit en Algérie à l'état de société secrète et a établi son quartier général loin de tout contact chrétien, dans la Tripolitaine; il cherche à englober les autres ordres et il est le promoteur principal du panislamisme.
Le chef d'un ordre porte le titre de cheik. Ses adeptes ou Mo?MK (frères) se reconnaissent entre eux à la forme de leur chapelet et à un certain mot de passe.Ils doivent aux instructions de leur cheik une déférence absolue la célèbre formule d'obéissance qui fait partie de la règle des jésuites perznde' ac cadaver (tu dois obéir comme un cadavre), est depuis longtemps familière aux membres des confréries musulmanes, avec une expression de réalisme plus énergique « Sois comme le cadavre sous la main du laveur des morts. » Le fanatisme musulman 1. Par extension, on appelle aussi en A!gérie marabouts les petites chapelles, blanchies à la chaux, élevées d'ordinaire au sommet des collines, sur la tombe de pieux musulmans morts en odeur de sainteté.
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