LES ILES EERGUELEN
Bien que l'Mc de la Désolation ait été découverte en
1772, par le lieutenant de vaisseau Kerguelen, et que,
l'année suivante, nous en ayons pris possession, on ne
comprendrait pas beaucoup l'intérêt qu'on peut avoir à
la compter au nombre de nos colonies, si, dans certaines
circonstances données, les routes de l'Inde, par Suez, le
canal de Mozambique et le large des Maseareignes, étant
coupées par des croisières ennemies, on n'avait intérêt à
s'enfoncer dans l'extrême sud pour gagner l'Océanie.
A ce point de vue, Kerguelen peut offrir quelques res-
sources encore seraient-elles bien bornées, car aucun
quadrupède ne saurait vivre dans ce climat humide de
ces énormes glaciers, au milieu de ces montagnes escar-
pées où ne poussent que des mousses et des lichens et
cette crucifère la Frm~a dont les qualités antiscorbu-
tiques peuvent être précieuses pour un équipage épuisé
par une longue croisière.
Située à peu près à égale distance de l'Afrique et de
l'Australie, au milieu d'une mer couverte de varechs,
l'archipel Kerguelen ne comprend pas moins de 290 îles
ou rochers. C'est un des derniers débris d'un vaste conti-
nent submergé qui se relieparun plateau sous-marin aux
iles du Prince Edouard, Crozet, Saint-Paul et Amsterdam.
Les rivages de Kerguelen, au moins sur sa côte orien-
tale, car l'occidentale n'a jamais été visitée que par des
pêcheurs peu en état de procéder à des observations et à
des levers scientifiques, est très découpée et présente une
multitude de presqu'îles entre lesquelles on trouve de
précieux mouillages. A l'intérieur, le sol est bossué par
une énorme chaîne de montagnes, dont les pics les plus