transportation, qui seule est un type net, franc et bien combiné. Mais la transportation, suivant moi, ne devrait atteindre que les récidivistes d'habitude. L'expatriation est excessive, quand on l'inflige à des hommes condamnés pour une première faute aux travaux forcés; ces débutants devraient être envoyés à la maison centrale; je ne voudrais chasser de France que des repris de justice, ayant déjà supporté autrefois la prison et ne s'y étant pas amendés.
En un mot, je ne maintiendrais que la peine créée par la loi de 1854, mais, par un virement raisonné, je la réserverais aux malfaiteurs de profession qu'a visés le législateur de 1885.
ResmKats obtenus. Quel est aujourd'hui l'état exact des choses? Quel est le résultat de la loi de 1854, la seule qu'on puisse apprécier dans son application et dans sa pratique?
Nous avons aux îles du Salut le dépôt de la transportation. On y a 'transféré les ateliers où se confectionne l'habillement des hommes.
Nous avons à Cayenne, depuis 1869, une grande caserne où logent les forçats, qui assurent le service de la rade et du port, enmêmetemps que la propreté de la ville. Nous avons à Kourou, réouvert depuis deux ans, quelques champs de culture et un parc de bestiaux.
Nous avons enfin au Maroni le véritable centre pénitentiaire, Saint-Laurent, le chef-lieu de la région, qui est à la fois une commune administrative et une sorte de cité ouvrière. C'est une commune administrative, qui n'a pas d'électeurs, et dont les conseillers municipaux sont des fonctionnaires qui la régissent par le droit du galon. C'est une sorte de cité ouvrière, où le convict apprend un métier, s'il en a le goût, ou l'agriculture coloniale, s'il le préfère. De Saint-Laurent dépendent quelques modestes chantiers forestiers, une briqueterie, un troupeau de buffles venus de Cochinchine. Enfin, à quelques kilomètres, l'usine de Saint-Maurice extrait le sucre et le rhum de la canne que cultivent en général sur les hauteurs les condamnés concessionnaires.