gènes, pressurés par les autorités du pays, se conten-
taient de cultiver les produits nécessaires à leur subsis-
tance. Ils ne pouvaient, dans ces conditions, rechercher
les avantages qu'aurait pu leur procurer l'exportation.
SeuYs, les Chinois, qui parcouraient la Cochinchine et le
Cambodge, achetaient des lots sans importance suffisante
pour que la demande extérieure pût s'établir; souvent
même les entreprises d'exportation ne furent que des
essais, parfois onéreux ou ruineux. Le commerce fut pa-
ralysé également pendant la période de la conquête.
Plus tard, quelques maisons européennes ou chinoises
~e fondèrent dans la colonie et lui donnèrent une vitalité
nouvelle par leurs connaissances pratiques et leur esprit
de suite dans les affaires. Des relations régulières s'éta-
blirent alors avec les marchés voisins les navires fré-
quentèrent plus souvent le port de Saigon, et le commerce
profita de ces occasions pour expédier de petits lots
-comme échantillons; mais les frets étaient très élevés et ne
permirentpas de donner aux transactionsun essor suffisant.
La concurrence maritime amena bientôt la baisse dans
les prix de transport; il parut possible de faire de nou-
velles tentatives le commerce trouvait déjà plus de sécu-
rité dans ses opérations, et, par la fréquence de ses com-
munications, il lui fut aisé de se rendre un compte exact
de ce qui se passait sur les marchés extérieurs. D'ailleurs
les indigènes, voyant la facilité d'augmenter leurs béné-
fices par une plus grande production, apportèrent de
nouveaux soins à leurs cultures; c'est alors que les
échanges eurent lieu avec le Tonkin, Hong-Kong et
surtout Singapour.
Le traité de commerce qui sera signé avec la Chine
développera le trafic avec les contrées méridionales du
Céleste Empire. Nous nous emparerons de ce marché si
nous savons nous plier aux goûts et aux habitudes des
Asiatiques et ne pas vouloir leur imposer nos coutumes
et nos modèles. Le producteur doit toujours avoir en vue
la satisfaction du consommateur c'est la meilleur?
chance de succès.
A. BociNAis et A. PAULUS.