avec constance pendant deux siècles et demi; la conquête
achevée, elle a su maintenir la paix matérielle en Afrique
pendant plus de trois siècles, et ses colonies y ont atteint
une brillante prospérité; mais elle est demeurée impuis-
sante à s'assimiler les Africains, à fonder une nation
africo-romaine. Aussi la civilisation qu'elle avait.apportée
a-t-elle été balayée du sol de la Numidie avec une
extrême rapidité, et les indigènes, doublement rebelles
contre l'Église et contre l'Empire, avaient déjà commencé
eux-mêmes l'oeuvre de destruction lorsque les Vandales
parurent. Le problème que les Romains n'ont pu résoudre
subsiste pour nous notre civilisation ne sera pas plus
solidement implantée en Afrique que la leur, tant que
nous n'aurons pas réussi à rallier les indigènes et à con-
stituer en Berbérie une véritable France africaine.
Dominations diverses. Les Vandales. La
suite de l'histoire algérienne jusqu'au débarquement de
nos troupes en 1850 ne nous offre qu'un intérêt secon-
daire, puisque, après les Romains et avant nous, aucun
peuple européen n'a tenté sérieusement de s'établir en
Afrique.
Les Vandales, qui étaient chrétiens, mais qui profes-
saient l'hérésie arienne, arrivant en 429 par le détroit
de Gibraltar avec Genséric, n'eurent pas de peine à sou-
mettre un pays déjà désorganisé et moralement détaché
de Rome. Ils démantelèrent les villes, saccagèrent les
églises catholiques, puis, séduits par la beauté du climat,
s'établirent à demeure et s'essayèrent à gouverner au
moyen d'une sorte de féodalité. Mais ils étaient grossiers,
ignorants, peu nombreux, et ils n'ont modifié d'une façon
appréciable, ni dans son organisation, ni dans sa race, le
"vieux fonds berbère.
tes Byzantins. Les Byzantins, ou Grecs de Con-
stantinople, qui se prétendaient les héritiers de l'ancien
Empire, abordèrent à leur tour en Afrique avec Bélisaire,
le célèbre général de Justinien, et, à la bataille de Tri-
caméron, en 555, ils mirent fin d'un seul coup à la domi-
nation des Vandales. Ils se montrèrent plus avides et ne
furent pas plus heureux que leurs devanciers. La dureté