gulières, les Chinois de Cholon possédaient un servicede courriers avec Canton.
Le plus souvent, les Célestes ne font qu'un séjour
passager dans la colonie. Quand ils ont acquis une cer-
taine aisance, ils retournent dans leur patrie, abandonnant en Cochinchine la famille temporaire qu'ils s'étaient créée. Nais les riches laissent une certaine fortune à la
femme qu'ils ont prise et aux enfants nés de leur union.
Un des obstacles les plus puissants à l'établissement définitif des Chinois à l'étranger se trouve dans le cultedes ancêtres, qui exige le retour de l'émigrant dans son
pays natal pour rendre les hommages à la lignée familiale.
Depuis un certain temps, quelques membres de la classeaisée se sont fixés à Cholon sans ~esprit de retour; plu-
sieurs ont amené leur femme et, au mois de septembre 1882, un des plus grands négociants chinois a obtenu
la naturalisation française.
Les Chinois nous ont rendu d'incontestables services-
an moment de notre établissement à Saîgon en servant
d'intermédiaires entre notre administration et les Anna-
mites. Il n'en est plus de même aujourd'hui. Leur caractère égoïste, envahisseur, accapareur, leur attachement
à leurs coutumes, à leur religion, à leur langue, con-
stituent des obstacles infranchissables à leur fusion
avec les autres classes de la population, et entraventsouvent notre action sur la race annamite. Ils sont par-
fois redoutables par leurs associations secrètes, dont la principale est celle du ciel et de la terre, et il a fallu
que M. LeMyrede Vilers et, après lui, M. Thomson, fissent
usage contre le mauvais vouloir des Célestes de leurs
droits d'internement et de séquestre.
Dans le nord du Tonkin, l'action des Chinois est toute
différente. Là, il y a une invasion lente des Fils du Ciel et
toutes les contrées septentrionales, les districts monta-
gneux ou les provinces du littoral se peuplent de Célestesqui épousent des femmes annamites et tendent à transfor
mer graduellement le pays.