Le 28 au matin, les réguliers du Kouang-Si s'avancèrent,
dessinant, grâce à leur grande supériorité numérique, un
double mouvement tournant. Le général de Négrier
résista victorieusement jusqu'à trois heures de l'après-
midi. A ce moment il fut blessé et laissa le comman-
dement au lieutenant-colonel Herbinger. Celui-ci com-
manda la retraite à cinq heures du soir.
Cette retraite trop précipitée ne fut pas inquiétée par
l'ennemi et la deuxième brigade rétrograda jusqu'à Kep
et à Chu où elle fut recueillie par le colonel Borgnis-
Desbordes, chargé du commandement en attendant l'arri-
vée du colonel Giovanninelli, promu général de brigade, et
du général en chef. Celui-ci ordonna immédiatement de
réoccuper une partie des positions abandonnées. A ce
moment, survinrent l'armistice et la paix.
La paix avec la Chine. La nouvelle de la retraite
de Langson arriva à Paris le dimanche 29 mars et fut
connue dans l'après-midi. Elle excita une douloureuse
émotion qui eut son contre-coup le lendemain à la Chambre
des députés. Le ministère, mis en minorité, succomba.
Sur ces entrefaites, M. Jules Ferry, profitant du succès
précédemment obtenu à Langson, avait renoué des négo-
ciations avec la Chine pour conclure la paix sur les bases
de la convention Fournier. Il les continua en attendant la
formation du nouveau ministère, le ministère Brisson.
Les préliminaires furent signés à Paris, le 4 avril, par
M. Billot, directeur des affaires politiques au ministère
des affaires étrangères, et M. Campbell, représentant du
gouvernement chinois. L'évacuation du Tonkin par les
forces impériales commença immédiatement.
Les négociations pour la paix eurent lieu à Tien-Tsin
entre M. Patenôtre au nom de la France etLi-Hung-Chang
et deux délégués du Tsong-Li-Yamen au nom du Céleste-
Empire. Le traité fut signé le 9 juin. La Chine, malgré
l'incident de Langson, qui aurait pu l'encourager à la
résistance, se trouvait dans la nécessité de traiter. Les évé-
nements dont la Corée avait ~té récemment le théâtre
mettaient le Tonkin au second rang des préoccupations
des conseillers de l'impératrice régente. Le blocus du