rai de la Grandière. A la nouvelle du coup de force de
Garnier, Nguyen-Van-Tuong, accompagné de M. Philastre,
se rendit à Hué pour demander de nouvelles instructions.
Il revint à Saigon et partit pour Hanoi, toujours avec
M. Philastre, pour régler sur place la question du Tonkin.
Dès que M. Philastre apprit la mort de Francis Garnier.
il prit la direction des affaires politiques. Il savait que le
cabinet de Versailles, présidé alors par M. de Broglie,
s'opposait à l'occupation militaire du Tonkin. Arrivé le
2 janvier 1874 à Hai-Dzuong, M. Philastre donna l'ordre
au lieutenant de Trentinian d'évacuer la place, rappela
successivement à Hanoi les compagnons de Garnier et
signa une convention avec Nguyen-Van-Tuong pour l'aban-
don du Delta par les forces françaises. Il spécifiait, il est
vrai, qu'une amnistie serait accordée par Tu-Due à ceux
des indigènes qui s'étaient compromis pour notre cause.
On ne sait que trop comment cet engagement fut tenu par
la cour de Hué. Bientôt après une nouvelle convention
faisait abandonner Hanoi par nos soldats et par M. Dupuis.
Seul, un résident français, le capitaine Rheinart, de l'ia-
fanterie de marine, devait rester dans la capitale du
Tonkin avec une faible escorte.
Le traité de I8T4. M. Philastre et Nguyen-van-
Tuong retournèrent alors à Saigon pour négocier un traité
définitif sous la direction de l'amiral Dupré. Telles furent
les origines du traité de Saigon, signé le 15 mars 1874 et
ratifié par l'Assemblée nationale, le 1" août de la même
année. Ce traité remplaçait et complétait celui du 5 juin
1862. Il déclarait qu'il y aurait paix, amitié et alliance
perpétuelle entre les deux hautes parties contractantes.
Le président de la République française reconnaissait la
souveraineté du roi d'Annam et son entière indépendance
vis-à--vis de toute puissance étrangère, quelle qu'elle fût,
et s'engageait à lui donner, sur sa demande, et gratuite-
ment, l'appui nécessaire pour maintenir dans ses États
l'ordre et la tranquillité, pour le défendre contre toute
attaque et pour détruire la piraterie qui désolait une
partie des côtes du royaume. En reconnaissance de cette
protection, Tu-Duc s'engageait à conformer sa politique