La Grande Comore, dont l'abord est difficile à cause de sa forme tabulaire, est moins bien connue qu'Anjouan et Mayotte. Elle est d'origine volcanique, et l'on n'y rercontre ni source ni ruisseaux, et l'on ne peut s'y approvisionner d'eau qu'au moyen de citernes.
Saïd-Ali, le sultan de cette île, après avoir vainement de- mande le protectorat français, avait conclu récemment un traité de commerce avec M. Humblot, négociant français. Les sultans des îles voisines, voyant d'un mauvais œil les Français s'établir dans le pays, voulurent les chasser et marchèrentcontreMourouni, capitalede laGrandeComore. L'aviso le La Bourdonnais fut aussitôt envoyé pour protéger nos nationaux, et au moment où nous mettons suus presse, nous apprenons que nos marins, avec l'aide des soldats de Saïd-Ali, ont complètement battu les troupes ennemies.
Mayotte. Quant à Mayotte qui, comme nous avons eu l'occasion de le dire au cours de cette étude, est une ancienne possession française, elle est traversée par une chaîne de collines dont les plus hautes ne dépassent guère 650 mètres. Son sol volcanique est inégal, coupé de profondes ravines où les eaux s'amassent pendant la saison des pluies quand elles ne s'écoulent pas en forme de torrent. Le rivage marécageux est à ce point couvert de palétuviers qu'on ne sait où la mer finit, où la terre commence. Seuls les versants des collines sont tapissés d'une végétation un peu fournie qui devient plus serrée dans les fonds. Une ceinture de récifs entoure cette île et forme, une fois qu'on a pénétré à l'intérieur, un mouillage excessivement sûr, d'autant plus que jamais un ouragan, jamais un ras de marée semblable à ceux de l'Inde, n'a fondu sur Mayotte. Dzaoudzi, à l'intérieur du récif, était la résidence du sultan indigène; c'est là que le gouvernement local a établi sa résidence et le centre des divers services à cause de la facilité de la défense, de l'exceftence de la rade et de la salubrité relative de l'endroit. Il faut le reconnaître, le séjour de Mayotte est à ce point malsain aux Européens qu'ils n'y peuvent résider plus de deux ans, sans être obligés de se venir