le 8, d'Ambaliha le 9, de Mahilaka, d'Ankingamiloukou,
d'Anjangoua et de Bemaneviky le 10 du même mois.
Cinq jours plus tard l'escadre, composée de la Flore,
du Vaudreuil, du Beautemps-Beaupré, du BoMt'smM~ et
de la Pique, laissait tomber l'ancre devant Mojanga, le port
le plus important de la côte occidentale. La ville était
détendue par trois forts armés de trente canons et par
deux mille hommes qui ne purent tenir devant le bom-
bardement et qui abandonnèrent la ville après y avoir
mis le feu. Le 17, les troupes descendaient à terre, occu-
paient sans trouver de résistance la ville ainsi que les
forts, et nous rouvrions le port au commerce de toutes
les nations, après y avoir installé des bureaux de
douane.
La nouvelle de la prise de Mojanga était arrivée à
Antananarivo le 24 mai. Les Hovas, déjà si surexcités par
l'échec des négociations ouvertes à Paris que le premier
ministre avait dû engager les Français à ne pas quit-
ter la capitale, se seraient portés, contre nos compatriotes
aux derniers excès, si le ministre, qui le comprit aussi-
tôt, n'avait lancé contre ceux-ci un ordre d'expulsion
immédiate.
Sous la conduite de l'un d'eux, M. Suberbie, qui ne
cessa de donner les preuves les plus éclatantes d'un éner-
gique dévouement, nos quatre-vingt-dix compatriotes qui
étaient partis le 25 mai d'Antananarivo purent atteindre
sans accident Tamatave le 21 juin; ils entraient dans une
ville française.
En effet, le contre-amiral Pierre, après avoir mis une
solide garnison à Mojanga, avait fait voile pour Tamatave,
qu'il avait atteinte le 31 mai avec la Flore, le Forfait, le
Beautemps-Beaupré, le Boursaint, la Creuse et la Nièvre.
De concert avec M. Baudais, il avait aussitôt envoyé à la
cour d'hnerina un ultimatum dans lequel il réclamait la
reconnaissance des droits de la France sur les territoires
compris depuis la baie de Baly à l'ouest jusqu'à la baie
d'Antongil sur la bande orientale en passant par le cap
d'Ambre.
Le 9 juin, une réponse négative étant parvenue au