qu'on désigne les missionnaires anglais, et 1 instabilité
de notre politique coloniale.
Aussi le gouvernement hova fut-il très surpris, lorsqu'il
vit au ton des dépêches de MM. Challemel-Lacour et Jules
Ferry que le temps des indécisions était passé, que nous
étions persuadés de la réalité de nos droits, que nous les
ferions valoir, que nous ne supporterions pas les injustices,
les torts et les dommages faits à nos nationaux, que nous
saurions venger les injures et les insultes faites à nos
agents et à notre pavillon. La situation, déjà très tendue,
allait se dénouer d'une façon violente.
Dès 1877, la baie Pasandava et tous les territoires cédés
à la France en ces parages avaient été visités par l'évêque
anglican Kestell Kornish et le missionnaire Bachelor. En
1881, pendant que l'amiral anglais GoreJones allait con-
férer à Antananarivo avec la reine et le premier ministre,
un missionnaire, M. Pickersgill, et un photographe,
M. Parrett, qui passe pour un agent politique anglais,
rendaient successivement visite à Binao, reine de Bava-
toubé, à Mounza, roi d'Ankify (ces deux localités sont
situées dans la baie Pasandava), et enfin au vieux roi
Tsimiaro, qui vivait encore à Nosy-Mitsiou.
Ces chefs, qui sont tous sous le protectorat de la
France, furent sondés et on les engagea à monter à
Antananarivo et à saluer la reine en qualité de bons
voisins, démarche qui ne tirait pas à conséquence. S'ils
ne furent pas persuadés, ces chefs se dirent du moins
que la France est loin et les Hovas tout près; ils en-
voyèrent donc une sorte d'ambassade dans l'Imerina, où
les accompagna M. Parrett. Très bien accueillis par la
reine, ils étaient de retour au mois de janvier 1882, mais
ils étaient accompagnés d'officiers hovas qui avaient ordre
de leur faire arborer de gré ou de force le pavillon de la
reine.
Nous fûmes aussitôt avertis de ces faits par les souve-
-rains eux-mêmes. Le gouverneur de Nosy-Bé défendit au
vieux Tsimiaro d'accepter le drapeau hova et informa
aussitôt le ministre des affaires étrangères des empiéte-
ments des Hovas. C'est à cette occasion qaeM. deFreycinet,