commencèrent par exiger de tous les habitants de l'Acadie,
cédée en 1715,le serment de adélité au roi d'Angleterre. Les
Acadiens étaient des Français ils refusèrent. Alors on les
enleva en masse à leurs maisons, à leurs terres; on les en-
tassa pêle-mêle sur des vaisseaux anglais, si bien que des
familles furent séparées et qu'un vieux notaire mourut du
chaerin de ne pouvoir retrouver ses enfants. C'était une popu-
lation de 7000 âmes qui était, en masse, punie de la déporta-
tion. Les maisons, les terres et les bestiaux des Acadien3
furent distribués à des colons anglais. Canada, appela
Le marquis de Yaudreuil', gouverneur du Canada, appela
aux armes nos colons; on battit le général Braddock et
Washington qui avaient attaqué le fort Duquesne; on leur tua
800 hommes sur 1200 (t 755). Puis, quand le marquis de Nont-
calm eut amené des renforts de France, on enleva aux
Anglais les forts Ontario et Oswégo, où l'on prit 1640 hommes
et 115 canons (1756). La Nouvelle-Angleterre fut attaquée à
son tour et un millier de colons britanniques furent massa-
crés par nos alliés les sauvages. L'année suivante, on enleva
le fort Georges sur le Saint-Sacrement. Alors les Anglais,
réduits d'abord à la défensive, portèrent leurs forces à près
de 80 000 hommes, tant soldats anglais que miliciens anglo-
américains La colonie semblait hors d'état de résister à ce
déluge d'hommes; car nous n'avions pas alors 6000 soldats sous
les armes et toute la population canadienne ne s'élevait pas
à 65000 âmes. Montcalm écrivait cependant: « Nous combat-
trons, nous nous ensevelirons, s'il le faut, sous les ruines de
la colonie. »
On continua à combattre. Enl758, les forts de Louisbourg et
deFrontenac succombèrent; mais celui de Carillon, défendu par
Montcalm, résista aux efforts de 20 000 Anglais et leur infligca
une perte de 5000 hommes. AParis, « la victoirede Carillon »
fut célébrée par un Te Deum.
~né~van~e, 1759, se produisit la crise finale. En juin
le général anglais Wolf remonta le Saint-Laurent jusque sous
les murs de Québec avec vingt vaisseaux, 50000 soldats ou
matelots et une formidable artillerie. Malgré l'infériorité de
nos forces, il fut repoussé une première fois. Le lo sep-
tembre, en vue de Québec, sur les hauteurs d'Abraham, s'en-
gagea la bataille décisive. Montcalm n'avait pas plus de 4aOU
1. Eus de celui qui avait défendu le Canada pendant la guerre de
ta snccession d'Espagne.