mercial, au capital de 5 millions, a su attirer à lui la
majeure partie des affaires de la colonie.
Il existe plusieurs'caisses d'épargne.
Avenir de la eolonie. La Réunion a passé la pé-
riode où l'on aurait à prédire son avenir. C'est un pays
complètement organisé, qui donne tout ce qu'on en peut
attendre. Il se suffit et la France n'a plus à payer que ses
dépenses de souveraineté, remboursées au centuple par
les avantages que lui procure la possession d'une station
aussi importante dans la mer des Indes.
L'existence de deux ports améliorera nécessairement
la situation de la colonie, que visiteront plus volontiers
les navires, et où viendront sans doute se faire réparer
ceux qui auront éprouvé dès avaries.
L'avilissement du prix du sucre a provoqué des recher-
ches pour la substitution d'autres cultures à celle de la
canne. On a essayé le quinquina, qui réussit bien, la ramie,
les plantes à parfum, la vigne, la préparation du tapioca;
mais on se heurte toujours à la difficulté du débouché;
pour la vanille, par exemple, le marché a été vite encom-
bré pour le café, il faudrait refaire des abris arbores-
cents, et l'organisation économique des colonies exclut
souvent les opérations à échéance éloignée.
Jadis, les sucres coloniaux étaient en France l'objet
d'un traitement de faveur; aujourd'hui ils sont sur le
même pied que les sucres étrangers. Cependant le Cou-
seil général de la Réunion n'a pas hésité, il y a deux ans,
sur la demande de la métropole, à voter des droits de
douanes, qui ne servent qu'à protéger les industriels de
France. On s'attendait à quelque mesure de réciprocité.
On a vu ci-dessus de quelle importance est pour la
colonie la reprise de l'immigration.
Si, grâce à des mesures émanant de la métropole ou à
d'autres, les prix du sucre se relevaient assez pour pro-
curer aux propriétaires coloniaux des recettes qui les
missent en mesure d'introduire dans leurs usines et leurs
champs les récents perfectionnements sans lesquels la
lutte industrielle n'est plus possible, la Réunion reverrait