pays tracé précisément le 36 mai 1885 le jour même où la mission Brazza et la direction de l'Ouest africain ont été remises à l'administration du Gabon, c'est-à-dire au ministère de la marine.
Voyons donc ce qu'est le Gabon après quarante ans
d'occupation militaire.
Comprise entre le cap Saint-Jean et le cap Sainte-Cathe-
rine et s'étendant à l'intérieur jusqu'au méridien de Njolé, point où l'Ogôoué cesse d'être navigable, la possession du Gabon a, au maximum, 50 000 kilomètres carrés de surface –soit le dixième de la France. En réalité, notre autorité ne s'exerce, ou mieux, ne peut s'exercer que dans la partie navigable des cours d'eau sur les bords desquels se trouvent disséminés les rares villages d'une population primitive, peu dense, travaillant uniquement pour sa consommation, et servant d'intermédiaire entre les noirs, encore plus primitifs, de l'intérieur, et les quelques commerçants européens du Gabon qui échangent nos marchandises sel, armes, étoffes, eau-de-vie, etc., contre l'ivoire, le caoutchouc et d'autres produits de moindre valeur.
Quelques cases de traitants, quelques huttes de doua-
niers sont les seuls établissements qui, sur tout ce territoire, marquent la trace, l'influence du blanc! Sa capitale, Libreville, ressemblerait à un village comme un autre si l'on n'y voyait une dizaine de maisons et trois églises.
De toute la côte, entre le Cameroun et le Congo, le
territoire du Gabon,- avec ses chemins qui marchent leBenito, le Muni, leGabon,IeComo,IaRemboé, l'Ogôoué, le Ngounié, le Rembo; avec les facilités relatives que présente un terrain plat, quoique boisé, à la construction de routes; avec toutes les facilités qu'une population pacifique et de grandes ressources naturelles offrent pour établir une administration, un gouvernement économique, et pour tirer un parti avantageux de notre occupation,- le territoire du Gabon est certainement le mieux partagé sous tous les rapports. Tout en soutenant l'utilité de la recherche de nouvelles routes vers Je bassin cen-