employer pour poursuivre l'oeuvre commencée, il est
facile de voir qu'à la condition de suivre une politique
à la fois très énergique et très prudente, il n'y aura pas
besoin d'avoir plus de SOO Européens dans le Soudan. Et
cela tient précisément à ce que nous sommes sans con-
teste les premiers occupants, qu'aucune puissance étran-
gère ne possède dans ces contrées soit un établisse-
ment militaire, soit même un simple comptoir, que, par
conséquent, il n'y a aucune sérieuse complication à
craindre.
Il ne faut pas songer, sous ces latitudes, à faire une
colonie de peuplement. Le climat ne le permet pas, et
d'ailleurs ce genre de colonie ne saurait convenir qu'aux
peuples qui ont un grand excès de population, et tel
n'est pas le cas de la France.
Une colonie de plantation, c'est-à-dire dans laquelle
les travaux de culture d'exportation seraient faits par les
noirs et dirigés par des Européens, peut être tentée. Il
est certain que le Français dans ces conditions pourra
vivre, et que les cultures d'exportation, arachides, beurre
de karite, caoutchouc, coton, indigo, etc., s'y dévelop-
peront dans des proportions pour ainsi dire illimitées.
Mais cette colonie de plantation ne sera et ne peut être
qu'une action réflexe et lente de la colonie de commerce,
qui seule peut se développer rapidement et nous payer
de nos peines dans un avenir peu éloigné. L. ÂRCHIKARD.