teur, lui faisant traverser ainsi de l'ouest à l'est tous les
pays qui, avec ceux dont nous venons de parler, for-
ment notre colonie du Sénégal et ses dépendances.
Pour se rendre de Dakar à Saint-Louis, avant l'achè-
vement de la voie ferrée Da/mf-RH/~Me-SazKHoKM,
longue de 265 kilomètres, il fallait reprendre la mer sur
un petit vapeur de la colonie faisant régulièrement le
service, si l'on voulait éviter le parcours de cinquante
lieues, assez pénible même à cheval, le long des côtes
sablonneuses du Cayor.
Le Henve Sënéga!. 10 La barre du Senégaï.
La ceinture de brisants qui enserre toute la côte occi-
dentale de l'Afrique, et qui n'est interrompue que de loin
en loin, comme en face de Dakar, pour donner accès
dans quelques rades ou quelques ports, forme à l'em-
bouchure du Sénégal une barre qui en rend l'entrée
souvent impossible pour les bateaux d'un certain ton-
nage.
La réputation de cette barre est des plus mauvaises, et
les voyageurs impatients qui ont préféré au mal de mer
et à quelque temps d'attente en face de l'embouchure
du fleuve les péripéties d'un petit voyage en pirogue au
milieu des vagues qui grondent et déferlent, racontent
avec complaisance que le gouverneur ou plutôt le direc-
teur de la Compagnie du Sénégal, de Richebour, s'est
noyé en la passant; mais cet accident a eu lieu en 1713,
et depuis, grâce à l'habileté des pilotes et du personnel
du ca.F~SMze de la barre, elle a fait bien peu de vic-
times.
zo Le bas fternve. Jusqu'à Saint-Louis le paysage t
est triste.
Sur la rive droite, une mince langue de sable, de
f50 mètres de largeur, sépare seule le fleuve de la mer.
Sur la rive gauche, également basse et sablonneuse,
on ne voit que peu de végétation, à peine quelques
herbes, quelques palmiers penchés par le vent, quelques
établissements pour la dissémination des Européens en
cas d'épidémie à Saint-Louis, quelques magasins con-
struits par des négociants de cette ville. Des bandes de