sesseur de Carthage sur les descendants dégénères de
Scipion. Pendant cent ans, les Vandales ont, dans cette
-ville, le centre de leur empire; ils en sont chassés par
Bélisaire en 554.
Les Arabes. Un siècle encore se passe et de nou-
veaux maîtres se présentent. La vingt-huitième année de
l'hégire, en 648, les Arabes, déjà maîtres de la Syrie, de
la Palestine et de l'Égypte, envahissent la province sous le
commandement d'Abdallah ben Saad, marchent sur Suf-
fetula,alorsla première cité du pays (aujourd'hui Sbeïtla),
et écrasent les troupes du patrice Grégoire. Un nouveau
not d'invasion arabe couvre le pays en 666; les partisans
de l'islam occupent Souse, puis Bizerte; ils fondent la
ville sainte de Kérouan; enfin, en 689, ils prennent et
pillent Carthage et, tout auprès, Tunis; puis, rétablissant
celle-ci et la dotant d'un arsenal, ils en font la capitale
de la province maintenant soumise à leurs lois.
Croisade de saint Louis et expéditions etU-o-
péennes. Les Turcs. Vainement, en 1270, une
armée française, commandée par saint Louis, vint-elle
camper à la Goulette; le roi y mourut, l'expédition
échoua et l'Arabe triompha de nouveau. Vainement, en
4553, Tunis fut-elle soumise et pillée par une armée
d'Espagnols, de Génois, de Flamands, de Portugais, d'Ita-
liens, de Maltais, commandée par Charles-Quint. Vaine-
ment, André Doria, en 1559, prit-il Souse, Monastir, Sfax,
et le héros de Lépante, don Juan d'Autriche, s'empara-
t-il une seconde fois de Tunis, en 1575, au nom de la
monarchie espagnole le brigandage maritime n'était pas
près de cesser. Il dura, à travers toute la période des
temps modernes, jusqu'à la prise d'Alger en 1850 par
une armée française. L'année même où le fils naturel de
Charles-Quint avait reconquis la capitale tunisienne, les
Turcs qui, dans la première moitié du siècle, avaient
commencé, avec l'appui du célèbre corsaire d'Alger Khaïr-
Eddin Barberousse, à prendre pied dans le pays, l'en-
vahirent de nouveau avec Sinan-pacha et y établirent,
sous la suzeraineté nominale du sultan de Constantinople,
un gouvernement qui se composait essentiellement d'un