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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1909-05-14

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 14 mai 1909

Description : 1909/05/14 (Numéro 134).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k288456r

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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ISOMMAIBE

Le chant du rossignol Miguel Zamacoïs. \La Vie- de Paris Rivalités de femmes Arsène Alexandre

teigrk/e.des postes Le scandale parlemen'tatre-PAS-PERDtFs.

ito." Fàri/ôres à Bagatelle Ch. Datjzats. Par fi/ spécial ALBERT Guillaume.

Arranger: L'empereur allemand à Vienne: .Raymond RECOULY.

Se centenaire de Gogol. ̃̃̃

Nçtes d'une provinciale La Dentelle aux Sa• > Ions ^Suzanne TURGIS.

journaux et Revues André Beaunier. Dans /a marine MARC LANDRY.

Lettre de Milan Renzoc Sacchetti. Petite chronique des lettres Ph.-Emmanuel

GLASERi '• y; ̃'̃'

la bonne assistance Ch. Dauzats.

Monument de Frédéric Mistnal.

Dessin Au théâtre de la Porte-Saint-Mar'lin :•« La Glu » DE LOSQUES.

1 Feuilleton: Le Trust Paul Adam.

zE

Chant du rossignol

-Je me suis assis sur un banc du jardin. Glest la nuit, et nous sommes au mois de mai. C'est donc sans erreur possible la « n,uit de mai » chantée par le poète. ;irïy. en a trente et une comme cela. S|usset en a accaparé une et comment! il en reste donc exactement trente qui appartiennent à tout le monde, et'sur lesquelles il est loisible à chacun de- méditer et de disserter.

'Le temps, ce soir, est beau. Le jardin ressemble à un décor de théâtre; un décor de dernier acte pour comédie moderne. Un cadre pour détresse sentimentale et cour douloureuse rupture. £/a toile de fond est couverte d'étoiles; moins cependant que les ciels de théâte&^opkipquels les élèves décorateurs sinfe&V les constellations à coups de

jïèfH^îï-

Il îi'ê maftqûë que tes fastidieux tzigànes de la coulisse, fournisseurs d'ambiance énervante et démoralisante à cinq francs le cachet.

Mais qu'est ceci ? D'où vient cette musique? Et qui donc ce soir « double » si avantageusement les demi-nègres aux vestes écarlates ?

De la mâsse sombre d'un gros arbre | épais et rond sortent tout à coup des 'roulades mélodiques .d'une générosité déconcertante.

Le son roule comme un bruit de gargarisme musical, grimpe jusque sur une cime du diapason, dégringole en cascade, se perche sur un point d'orgue, bondit de nouveau sur une note élevée, y éternise un trille brillant et impeccable, et, comme pour tâcher d'avoir enfin raison;de la résistance et de la force de ce son, le prodigue en stupéfiantes acrobaties vocales.

Ce bruit charmant, cet ahurissant tapage harmonieux, c'est un tout petit rossignol obscur qui chante.

Et ce qu'il s'en donne! ce qu'il en sait 1 ce qu'il en a à dire 1. On le devine làhaut dans le massif noir, pattes crispées sur la menue branche à laquelle il se cramponne, le duvet délicat de son cou hérissé par les palpitations trépidantes de son gosier.

Il chante éperdument, il chante à tuetête, semblant chercher sans y parvenir à fatiguer le ressort d'un larynx miraculeux fabriqué en une matière idéale qui tiendrait à la fois du caoutchouc et de l'acier 1

Quelle abondance et quelle facilité! 1 ;Il*émet de l'harmonie comme un flambeau émet de la lumière et de la chaleur, et,c'est ùn foyer de mélodie auquel l'oreille se réchauffe délicieusement. Et je songe aux efforts si laborieux ;des gosiers humains. Je songe aux abonnements décourageants des cours de chant, à-tous les déraillements voeaux des auditions d'élèves. Et je songe aussi, hélas aux tentatives lamentables •de pas mal de grandes damesetdebour• geoises que les succès de quelques-unes de nos cantatrices mondaines de talent i empêchent de dormir. et qui, dans les soirées, nous le rendent bien 1

.9·.

Cependant le rossignol s'est tu. Sa dernière note s!est évaporée, douce et pure, dans la nuit, et plus rien n'a révélé sa présence dans le gros arbre épais et,rond.

Je mé suis bien gardé de récompenser pàr.un battement des mains le modeste petit virtuose je. savais qu'en. l'applaudissant je le ferais fuir, au rebours des artistes de chez nous que le bruit de la claque fait revenir si précipitamment avec des prosternations de fausse humi-

lité..

Après son tour de force musical, le petit rossignol n'est pas venu saluer. Il n'a pas quitté l'abri du portant de feuillage pour se montrer à la lumière de la lune, cette rampe des théâtres de rossignols. Espèce d'artiste rarissime à qui l'admiration du public fait peur, et qui au, moindre chuchotement approbatif s'esquive, affolé, dans le troisième dessus 1

Il -est resté dans l'ombre, le rossignol, $È$ manifester aucun' Orgueil chanfSftt" ffiùt s;61-mêmë, Corhthè Carmen, edpeflt d'ôïre au moMe et de n'y voir

pas clair, joyeux seulement de vivre, heureux qu'il fasse beau, que son nid soit bâti et que la couvée s'annonce bien.

Un imperceptible frou-frou indique seulement que pour délasser ses pattes le petit chanteur a passé du côté cour au côté jardin. Quant aux bouquets, que lui importe il vit dedans

L'entr'acte est de courte durée. Le rossignol ne se tait que le temps de permettre au crapaud de critiquer. Pendant que l'artiste souffle, l'envie siffle. Quand le crapaud a sifflé plusieurs fois dans sa clef de cristal, le rossignol, indifférent, recommence son morceau. Le son charmeur crépite à nouveau comme un feu d'artifice musical; sans se tromper, avec la même perfection, l'oiseau égrène, strictement identique, l'arabesque compliquée de sa mélodie. Pendant qu'il remplit positivement l'immensité de notes éparpillées, sans la moindre fatigue, avec une aisance et une prodigalité stupéfiantes, je pense aux mille théories pédagogiques des professeurs de chant, à leurs méthodes innombrables, à leurs systèmes et à leurs trucs; aux controverses interminables sur la façon d'émettre le son, de placer la voix, de respirer. Et je pense au petit rossignol qui gazouille là-haut et qui, sans exercices préliminaires, sans études préparatoires, s'est mis un beau soir à chanter, et a du premier coup atteint la perfection surnaturelle. Car c'est sa fonction de chanter comme c'est celle de la rose de resplendir et de sentir bon.

A peine un petit repos pour reprendre haleine et le voilà qui gazouille encore une fois, avec. une volonté, une vigueur et une conviction ahurissantes.

Et je pense tout à coup que l'idée singulière est venue à des gens d'enregistrer, au moyen de signes concrets et banals, cette musique-là.

Ainsi il s'est trouvé des gens qui ont espéré, en associant des consonnes et des voyelles, reconstituer ces résonances Il s'est rencontré des écouteurs assez profanateurs de leur plaisir pour se demander quelles syllabes rappelleraient le plus fidèlement possible ce bruit, si l'on peut dire, immatériel 1 Mais comment expliquer que le premier qui se soit livré à ce petit jeu de béotien ait été précisément un Athénien? et quel Athénien! Comment expliquer qu'un poète, extrasensitif et supradélicat par définition, se soit complu à cette amusette. de physicien,. à cette interprétation scientifique d'une sensation artistique? Comment expliquer qu'un Aristophane se soit abaissé à traduire en une onomatopée de café-concert ce je ne sais quoi musical qui défie toutes les notations alphabétiques ? Ecoutez Epopo po po po po po po po poi

Jo, io, ito, ito, ito, ito

Tio, tio, tio, tio, tio, tio,

Triorto, triorto, tolobrix

Torotorotorotorotix

Kikkabau, kikkabau.

Torotorotorolililix.

Ça, le chant du rossignol ? II faut n'avoir jamais été assis une belle nuit de mai dans un jardin, à proximité d'un arbre épais et rond dans lequel s'égosille un rossignol, pour trouver quelque analogie entre une pareille mélopée africaine et l'impeccable solo du « chantre de la nuit »

Est-il possible que l'auteur des Nuées ait cru, en alignant laborieusement ces syllabes bizarres, sténographier fidèlement les suaves vocalises que j'entends là, et par quoi se trouve magnifiée la beauté de cette nuit printanière ? Quelles libations exagérées avaient donc fait perdre à Aristophane le sentiment de sa dignité pour qu'il- ait consenti, lui poète, à saboter ainsi des choses sacrées à lous les poètes un ravissement de l'âme, une extase des sens ?

N'a-t-il pas, par hasard, pris pour le chant du rossignol la chanson gutturale d'un esclave nubien caché dans le massif ?

Ou bien son oreille l'a-t-elle trahi, et n'est-il qu'un mauvais élève coupable d'une fâcheuse dictée musicale ? Bien d'autres à travers les âges, compris des monomanes contemporains, se sont appliqués à exprimer par des alignements de sons, articulés les subtilités du chant du rossignol, dont le charme est précisément d'être indéfinissable, insaisissable, inexprimable.

Mon Dieu faut-il avoir de jolies sensations à perdre, de délicieux souvenirs à gâcher Peut-on, quand un rossignol chante, penserà autre chose qu'à l'écouter ? Peut-on avoir l'ambition absurde d'en devenir le phonographe enregistreur, phonographe impuissant et ridi- cule ? Et quel étrange besoin de toujours tout analyser, de tout disséquer, de tout mettre en formules

Ne peut-on laisser à la poésie et à la rêverie quelques suprêmes petits refuges ? Ne peut-on contempler les étoiles sans les compter? Et ne peut-on écouter le chant du rossignol sans le suivre sur la partition?

Miguel Zamacoïs.

LA VIE DE PARIS

HlVflMTÉS DE FEJH1WES

Il y a toujours eu beaucoup de rivalités de femmes à Paris. Mais en aucun temps, du moins de mémoire de nous, on n'en vit de si brillante, de si chatoyante, de si faite pour passionner la galerie, ravir les regards et diviser les cœurs, que celle dont les hostilités délicieuses s'ouvrent ce matin même. Cent fâvqrifës régnaient à la salle du |êu de faùmë. En voici près de deiii cents à Bagâtèllé. On né saura vraiment plus eoiifif.

à laquelle donner son suffrage. On en sera réduit à dire, Comme don Juan à Mathurine « Ne dites rien, c'est vous que j'adore », aux cent portraits des Tuileries, et aux deux cents images de Bagatelle, comme à autant de Charlotte « Tàisez-vous, c'est vous que j'aime, mais c'est pour lui faire croire. x De fait, je ne sais comment Pâris lui-même, juge expert dans les concours de beauté, s'y prendrait aujourd'hui pour attribuer la pomme. Renonçons donc à spécialiser notre admiration, à l'accorder à un seul de tous ces portraits. Partageons-la entre tous, et le miracle s'accomplira qu'a exprimé le poète

Chacun en a sa part et tous l'ont tout entière. C'est peut-être se tirer de difficulté en critique normand, mais il y aurait trop de dangers à courir si toutes ces belles dames se ranimaient et venaient nous demander compte de notre opinion. Qui sait si elles ne revivent pas la nuit, à les voir si vivantes le jour dans leurs beaux cadres ?

Pour ma part, je le crois. A l'heure où le dernier auto a poussé son dernier rauquement de trompe entre la place Louis XV et l'avenue de l'Impératrice (qui s'appellent, je crois, pendant la journée, la Concordeet l'avenue du Bois-de-Boulogne), des carrosses dorés sortent de l'exposition du musée des Arts décoratifs et vont prendre les modèles de Perronneau et de Nattier, pour les conduire, au clair de lune, sur les pelouses du parc du comte d'Artois, où les attendent les dames de qûfîi ̃ vie a été mystérieusement prolongée par David, par le baron Gérard, Mme Vigée-Lebrun, le baron Gros, puis par Baudry, Corot, Delaunay, Fantin, Henner, et tant d'autres. Celles que nous avons le bonheur d'avoir encore parmi nous sont invitées à se rendre en songe à cette fïère et adorable assemblée. Là elles commencent à disputer de leur beauté, et à combiner en mille manières différentes ce tableau vivant si souvent, et si mal traité par les peintres de genre La Comparaison. Ici, avec de tels éléments, le tableau est exquis. Mais il faut, pour le voir, faire un pacte avec le diable, et les infortunés qui écrivent sur l'art n'ont jamais vu le diable que dans la figure de certains peintres.

Je renonce donc.à vous dépeindre plus longuement ce sabbat de beauté, avant de renoncer également à vous donner une idée complète de l'exposition de Bagatelle. La Société nationale des beaux-arts, c'est tout ce que j'en puis dire de mieux, nous fait aller de surprises en surprises, et cette réunion d'effigies captivantes est plus belle encore que celles qui la précédèrent. Portraits de femmes dans les trois Républiques, dit le catalogue. Vous supposez bien que cet effarant programme était irréalisable intégralement. Présenter méthodiquement les spécimens les plus typiques, et au plus grand complet, des femmes de 179. de 1848, et de 187. à 190. c'était» une entreprise surhumaine. Mais offrir de chaque époque des exemples célèbres, séduisants, nous charmer, dénicher les figures les plus romanesques et les beautés les plus diverses, cela, on ne pouvait le mieux réussir. ̃

Ainsi s'ordonne à peu près cette unique et capiteuse assemblée.

David triomphe avec l'admirable esquisse de Mme de Pastoret, la puissante peinture de Mme d'Orvilliers, Mme Soudrg.s « dame pour annoncer de l'impératrice Joséphine », enfin la Baronne Jeanin, une belle laide, pétillante de malice.

Le baron Gérard, pompeusement présente Corinne au cap Misène et d'autres nettes et élégantes dames. Vestier, Danloux, Prud'hon, Drouais, Boilly, Ducreux, brillent à qui mieux mieux, et c'est un portrait de théâtre bien typique que celui de Mlle Mènerais par le baron Gros. Comment vous caractériserai-je d'un mot tous ces portraits,dont chacun pourrait appeler des réflexions à remplir jusqu'aux bords autant d'articles plus longs que celui-ci ?

Il vaut mieux passer tout de suite aux œuvres du dix-neuvième siècle, voire à celles du vingtième. Le petit croquis peint de George Sand par Delacroix conserve toute sa grâce de fièvre romantique, et la tragique Mme Bilet, d'Elie Delaunay, la profonde tristesse qui nous émouvait tant naguère. Corot est un divin bonhomme; Hébert, un aristocratique broyeur de pierres précieuses avec le petit portrait de Mme Jules Claretie; Manet, Fantin, Couture, Courbet, Henner, ont pris l'autorité de l'au-delà, et pourtant ils semblent encore vivre parmi nous, ici

Puis ce sont, parmi les peintres de qui nous attendons encore plus d'un chef-d'œuvre Carolus-Duran avec le somptueux et expressif portrait de Mme Henri Fournier; Besnard avec Mme Lerolle d'une si forte sobriété d'harmonie, d'un si intime sentiment Mme Ca\in par elle-même (un petit dessin à la pierre noire d'une inexprimable beauté) Mme Dubufe par Boldini, et Otero par le même éblouisseur la Duchesse de Rutland, vigoureuse et noble image à la Rossetti, par Jacques Blanche; et .la Polaire de Gandara, d'actualité plus que jamais ef le beau pastel de Mme V. Klotl par Louise Breslau; et maintes autres physionomies pétries d'élégance, d'esprit, de bonne grâce, dues aux pinceaux de Daunat, de Béraud, de Gervex, de Dagnan, Courtois, Simon, Bouvet, CarrierBelleuse, Cottet, Roll, Jeanniot, Sargent, Mme Lemaire, Boutet de Monvel, Rixens,etc., toutes portraitures réelles avec l'attrait du romanesque

Quelques bustes se mêlent heureusement aux peintures Saint-Marceaux, Halou et d'autres contemporains font le meilleur voisinage avec Pajon, Chinard, Pradier. Que de plaisir tout cela vous tient en réserve Un chagrin pourtant. Comment, dans cette réunion de chefs-d'œuvre, n'a-t-on pas mis une seule peinture de Carrière ? Une lithographie, c'est vraiment peu pour représenter un homme qui fut l'un des plus grands parmi les portraitistes des femmes de la troisième République. Certainement, dans leurs assises nocturnes, les belles dames des deux autres Républiques doivent se demander pourquoi une au moins de ces émouvantes sœurs ne vient pas.

Si par hasard vous en trouviez une à l'admirable exposition de Bagatelle, un de ces matins, j'espère que vous ne douteriez plus de l'éternelle possibilité des' miracles et deé imprescriptibles revanches' dii surnaturel. Âtêèas Alêtandre.

Echos

JL~ii\~0

La Tempe rata re

A Paris, le temps est encore très beau, mais le froid est devenu très vif. Il est vrai que nous traversons en ce moment la période atmosphérique, que les braves gens de la campagne, et même beaucoup d'autres qui habitent les grandes villes, appellent l'époque des Saints de glace et que président les bienheureux Mamert, Pacome et Onésime. La tempéràture a notablement baissé. A sept heures du matin le thermomètre marquait 9° au-dessus de zéro et 18° l'après-midi. La pression barométrique, en hausse, accusait à midi 766min7 elle reste très élevée dans le nord-ouest de l'Europe elle atteint 776"™ en Islande.

Des pluies sont tombées dans le nord et le sud de l'Europe. En France, le temps a été généralement beau. Quant à la mer, elle est beaucoup agitée sur la Manche.

La température s'est aussi abaissée sur toutes nos régions.

Départements, le matin. Au-dessus de \éro 70 à Charleville, 8° à Dunkerque, à Cherbourg et à la Hague, 90 à Boulogne, à Nantes et à Limoges, io° à Belfort, ir" à Ouessant, 12° à Lorient, au Mans, à Toulouse, à Nancy et à Gap, 130 à l'île d'Aix et à Rochefort, 14° à Biarritz, à Bordeaux, à Clermont, à Besançon, à Cette et à Marseille, 15° à Perpignan, à ,J^yon et à Oran,. 170 à Alger.

En France, un temps nuageux et frais est probable.

(La température du 13 mai 190S était, à Paris 130 au-dessus de zéro le matin et 150 l'après-midi baromètre 758mlu grande pluie.)

Les Courses

Aujourd'hui, à deux heures, Courses à Maisons-Laffitte. Gagnants du Figaro Prix du Chanteloup Harmonie; Grand Slam.

Prix Brisecœur Charming Lily; St Marcel. Prix de Triel Munster; Prince Consort. iy" Prix Biennal Fleury II; Vieux Rouen. Prix de la Châtaigneraie Eastman Namarens.

Prix de Saint-Nicolas Bijou Royal Saint Mathurin.

LA FAILLITE

^x Quelle séance attristante! Il aurait fallu que toute la France pût y assister pour constater à quel degré de décomposition la Chambre actuelle est tombée, combien elle est incapable de discuter même les questions les plus graves, et combien est urgente, si l'on veut sauver le pays, la réforme de la loi électorale qui nous donne de tels repré-

sentants.

Jamais le mal parlementaire dont nous mourons n'a été étalé avec ce cynisme.

Le tragique se mêlait au burlesque au cours de ce déshonorant débat que tousles partis semaient d'interruptions, d'injures et de cris, et rabaissaient constamment à des questions de personnes, en se jetant à la face les uns des autres, dans un désarroi sans nom, leur passé, leurs ambitions, leurs erreurs, leurs palinodies ou leurs rancunes, sans se préoccuper un seul instant des périls du présent, ni des angoisses de l'avenir. A un moment, à la suite de je ne sais quelle niaiserie haineuse, le tumulte est devenu si violent que cette Chambre intolérante s'est levée tout entière. L'extrême-gauche alors a entonne Y Internationale, les radicaux ont chanté la Marseillaise pendant que certains royalistes ont fait entendre la Vendéenne. Il n'est pas jusqu'à M. Baudry d'Asson qui n'ait escaladé la tribune désertée pour y conduire cet orchestre de fous, tandis" que M. Maurice Binder agitait en vain la sonnette présidentielle devant le fauteuil que M. Brisson avait abandonné, justement indigné, en quittant. cette séance écœurante pour laisser la place aux soldats.

C'est la fin d'un régime, répétaient les spectateurs stupéfiés dans les tribunes que les huissiers faisaient évacuer. C'est en tout cas la faillite du régime, la faillite par la décomposition, et il ne reste plus qu'à désigner le syndic. Les agitations parlementaires ne provoquent plus que lassitude et dégoût, et si jamais nous reviennent les jours de compression et de silence, on se demande quel est celui qui protestera dans le parti républicain lui-même contre le sauveur qui aura balayé le Palais-Bourbon Nous sommes loin, en effet, des temps où la liberté enivrait nos âmes nos rêves se sont effondrés dans le plus décevant des réveils. Tout s'écroule successivement dans cette Chambre qui a la prétention de représenter le pays on ne s'occupe plus des intérêts primordiaux de la France; on ne reconnaît plus ni valeur ni loyauté à ses adversaires les amis d'hier, on les poursuit de ses haines; les alliés de demain, on essaye de les déshonorer; on ne cherche que des projectiles dans leurs discours tout cela est fait sans générosité, sans pudeur, sans scrupule et sans tact, par une majorité qui a manqué à toutes ses traditions, qui a menti à toutes ses promesses, qui conduit le pays au seuil de l'abîme, et qui est écœurée de sa propre besogne, dégoûtée d'elle-même et méprisée de ses chefs.

Nous en sommes là.

Mais la grève des postiers, que devient-elle, dans cette bagarre? demandera-t-on.

On s'en est occupé quelque peu, par intervalles, au milieu de la tempête elle semble d'ailleurs avoir échoué depuis les révocations qui ont été prononcées par M. Barthou et que M. Clemenceau a déclarées définitives, sans appel possible et sans amnistie.

Tant il est vrai que l'énergie et l'autorité conservent encore leur prestige et qu'en usant de ce talisman légué par les Bonaparte, trop délaissé depuis leur chute, on pourrait encore lutter avantageusement; contre les forces perverties dé. l'anarchie.

Mais il faut la continuité dans Téner-

gie et l'autorité; et puisque M. Clemenceau a commencé à revoquer certains agents des postes, il pourrait, dans le même sentiment de justice, frapper aussi leur chef en « démissionnant » M. Simyan. Gaston CALMETTE.

A Travers Paris

M. Constans, ambassadeur à Constantinople, manifestait depuis quelque temps le désir d'abandonner son poste qu'il occupe depuis décembre 1898, c'està-dire depuis plus de dix ans. L'éminent diplomate vient d'informer aujourd'hui le ministre des affaires étrangères qu'il avait pris la résolution de quitter définitivement Constantinople.

Mais s'il dit adieu à la diplomatie, M. Constans ne renonce pas à la politique il rentrera, c'est lui-même qui l'annonce, dans la vie parlementaire et posera sa candidature aux élections législatives. Au moment de son départ, il n'est que juste de rappeler le zèle et l'activité avec lesquels il n'a cessé de défendre, en Orient, les grands intérêts qui lui étaient confiiés.

Pour le choix de son successeur, on a déjà prononcé le nom d'un diplomate qui occupait naguère une de nos plus importantes ambassades. Mais il est possible qu'aucune décision ne soit prise immédiatement et qu'on attende quelque temps encore avant de faire un choix définitif.

En l'absence de l'ambassadeur, les affaires seront gérées par le conseiller, M. Boppe, dont tout le monde apprécie la valeur et qui connaît à merveille les hommes et les choses d'Orient.

Les bons exemples.

Il paraît que la Suède est un pays où les ouvriers d'Etat sont infiniment mieux traités que chez nous. C'est M. Jaurès qui nous l'apprenait hier, à la Chambre. Heureux fonctionnaires suédois Ils ont le contrat collectif; ils ont la liberté syndicale ils ont « implicitement » le droit de grève. Ils ont même autre chose encore, de quoi M. Jaurès n'a pas parlé. Ils ont des lois qui limitent le nombre des « débits » et qui réglementent la consommation de l'alcool; ils en ont même qui interdisent, à de certaines heures de la journée, la vente de l'eaude-vie. La Suède était un pays que l'alcoolisme empoisonnait lentement. Cette législation l'a sauvé. L'ouvrier, l'employé ne connaissent ni ne désirent plus, en Suède-, ks joies du cabaret. C'est peut-être pour cela que certaines libertés et certaines prédications y sont moins à redouter que chez nous.

Il est vrai que nous pourrions suivre l'exemple de la Suède et, en attendant de donner au problème syndical la solution rêvée par les socialistes, nous occuper de diminuer un peu la toute-puissance du marchand de vin.

Que pense M. le député Jaurès de cette réforme-là? L'envie-t-il aussi à la Suède ?

--o-a

La matinée de gala qui sera donnée le mardi 8 juin au théâtre SarahBernhardt, au profit des orphelins de Douvaine, sous le haut patronage de S. A. I. et R. Madame la comtesse d'Eu, sera positivement une véritable solennité musicale le célèbre pianiste Léon Delafosse, dont les auditions sont si rares, a promis le concours de son magnifique talent; il interprétera la Fantaisie de Widor, que dirigera le maître luimême ainsi qu'une série de pages classiques et modernes.

Un des clous du programme sera le quatrième acte d'Othello. Mme Ch..Max, dont la voix, le charme et le style sont hors de pair, sera une Desdémone exquise M. Muratore, qui vient d'être acclamé dans Bacchus, le sera aussi dans le rôle d'Othello, en remarquable artiste qu'il est.

Au programme figurera encore un Concerto de Mozart, exécuté par l'éminent flûtiste M. Ph. Gaubert. L'orchestre de l'Opéra sera dirigé par M. P. Vidal.

C'est aujourd'hui vendredi que l'on pourra visiter, de dix heures à six heures, l'ancien hôtel de Sagan, 57, rue Saint-Dominique. Cette visite a été imaginée, on le sait, au profit des œuvres de la Protection de la jeune fille et des Maisons de famille pour jeunes filles isolées.

Il n'y a pas que les travaux purement scientifiques qui permettent la découverte des vertus mystérieuses que renferment les plantes et les liqueurs, et aussi les combinaisons des unes avec les autres. Il faut compter également sur les inspirations heureuses.

C'est à l'une d'elles que l'on doit l'Anisette Marie Brizard et Roger. Grâce à elle, il n'est plus de maladies d'estomac, si l'on en fait un usage régulier après chaque repas.

-<>-<X>-<>

Ce soir, à 7 h. 3/4 très précises, au Théâtre lyrique de la Gaîté, première (à ce théâtre) du Prophète, de Meyerbeer (pour les représentations de Mme Delna et de M. Alvarez).

Le Jardin de Paris fait sa réouverture ce soir vendredi. Selon une tradition qui leur est chère,tous les clubmen et toutes les élégantes ne manqueront pas de se retrouver à cette fête éminemment parisienne et qui compte toujours parmi les plus brillantes de la saison.

L'Amérique ne nous enlève pas seulement nos chanteurs à prix d'or. Voici qu'elle vient de signer avec un artiste d'une autre sorte, un artiste unique dans son genre, il est vrai; nous voulons parler du fameux chimpanzé Consul Peter. Son manager a traité en effet moyennant

400,000 francs pour trente-cinq semaines à partir du mois d'août. C'est ie chiffre le. plus élevé qui ait été donné à un animal. Nul doute que Copsul Peter ne fasse fureur en Amérique, commè-il fait fureur à Paris depuis que -M.. Cl. Bannel l'a intercalé dans la triomphale Revue des Folies-Bergère.. «. »-• y:v

Aujourd'hui, à l'hôtel Dnouot, MMe» :p., Lemoine et Lair-Dubreuil, assistés dos-' experts Paulme et Lasquin, vendrpntijia collection d'objets d'art et de tableipik de feu T. Broet.

Hors Paris 5

On nous écrit de Vienne >; ̃ r Le 19 mai, sera organisée à Vierine,p6ur-la. première fois, une fête des roses, clans le genre des batailles de fleurs de la Èô'te d'Azur. Et la plus jolie dame sera proclamée Reine des roses. Comme il y a de .très jolies femmes à Vienne, cette f j?te sera charmante. La recette en sera versée à la Société des invalides de l'armée. ['1$ .La France a^eu, jadis, sa « reine des roses ». C'est à la délicieuse marquise Delphine de Custine, qu'aima ÇhÂ*teaubriand. que le chevalier de Boufrflers avait donné ce surnom gracieux

=»–

Bien que la saison s'ouvre à peine, les arrivées sont déjà nombreuses à Royat et déjà les baigneurs se pressent autour de ses sources bienfaisantes. Un, temps- idéal, une température exquise f<jvpr|V sent, il est vrai, cette affluénce;'c'est l'époque rêvée' pour les touristes et? lès baigneurs qui désirent faire leur cuçè dans une atmosphère de paix et de trartquillité charmante et l'on conçoit que' nombre de baigneurs aientrehoisi cette époque. '̃]̃ Dès le 30 mai, les concerts* auront.lieu trois fois par jour dans le ravissant parc de l'Etablissement thermal en attendant le prochain début des représentations théâtrales. p •• ;̃' Une fois de plus la fonction va créer l'organe et le développement d'Evian'érç tant que station balnéaire et centre de, tourisme vient de rendre nécessaire iâ création d'un grand et luxueux hôtel 'de plus.

C'est pourquoi au Splendide Hôtel si apprécié déjà va s'ajouter, des le najois prochain, le Royal, d'un confort' YEajs ment digne de son enseigne et qui fera' d'Èvian la plus courue de"s"vtllé^i'étluré%y la plus enviée et la plus enviable aussi.

Nouvelles à la Main. ̃ Vraiment, nos députés né se respectent pas. i Ils ont raison Est-ce qï|e vous les respectez, vous ? r i! 7

`.<

M. Brisson a suspendu la séance. Avec celles qu'a prononcées M. Barthou, cela fait deux cent vingt-neuf suspensions.

**# '̃"•'̃ •/

M. Compère-Morel a désormais sa situation faite.

Au Parlement? Non! dans toutes les revues de -fin d'année.

Le Masque de Fer.

LA GRÈVE DES POSTES

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Scandale parlementaire

Les grévistes, dont le nombre n'augmente pas, ont été calmes partout hier. Nul incident de grève, nulle violence. Ce sont les députés qui furent agités; c'est à la Chambre qu'ont éclaté tumul.te et scandale. C'est toujours.un. inconvénient, que de couper un débat très important par une remise au surlendemain. Ce répit invite les orateurs à recommencer leurs discours, à en préparer de nouveaux et q. rabâcher. Mais l'inconvénient .tournera la maladresse et peut même devenir une faute lourde quand il s'agit d'une grande discussion politique et sociale comme celle qui est engagée en ce moment; urie vraie bataille. '̃̃̃̃ -:> Les partis s'agitent; les groupes. intriguent, les ambitions conspirent et la physionomie, sinon l'issue, du comb'St peut en être changée, surtout si un incident grave s'est produit dans l'intëîvalle. Or, il s'est produit plus qu'un incident. Nous avons cette grève révolutionnaire des postiers. Mais ne nous hâ'tons pas de porter un jugement. Un certain nombre de bons esprits sont pojvtés à croire qu'après tout peut-être vaut-il mieux que la Chambre délibère d'une façon définitive en parfaite connaissance de cause, c'est-à-dirè eh présence d'un fait accompli. Si elle était sage, elle ne délibérerait pas longtemps mais beaucoup d'orateurs sont encore inscrits et tiennent à parler. • 1 Le premier qui se présente estM.Sembat (iterum). Il n'arrive pas à savoir quelle est la doctrine du gouvernement. Le fait que les employés de l'Ouest sont passés au service de l'Etat ruine absolument, suivant lui, la thèse de M..Barlhqu. Il la connaît done N'ont-rls dïmc pîlra les droits qu'ils avaient hier? Ëor termi* nant, l'orateur fait un pressant appel k