Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 1 sur 6

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1907-03-23

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 23 mars 1907

Description : 1907/03/23 (Numéro 82).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2876686

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 71%.


S O M "*£̃ -A. 1 3RB

Un oublié Béranger socialiste A. Claveau. La Vie de Paris Un jubilé EMILE Bebr, les obsèques de M. et Mme Berthelot: B. Une lettre de M. Lombroso.

Le nouveau provincial des Jésuites de Vlle-deK France JULIEN DE NARFON.

pour les victimes de l'a lénat Le gala du théâtre Sarah-Bernhardt G. B.

:A l'Etranger En Roumanie Eogène Latjtier. ta Chambre Interpellations et résolutions f PAS-PERDUS.

Le Sénat Louis CHEVREUSE.

Autour de la politique AUGUSTE Avril. A l'Hôtel de Ville: JANVILLE.

Gazette des Tribunaux Cour d'assises des Bouches-du-Rhône: Grdces et gracieusetés: THOMAS.

Les Théâtres Folies-Dramatiques « Le Coup de Jarnacn EMMANUEL Arène.

Feuilleton Les Jeux de l'amour et dumilliard EDMOND DESCHAUMES.

Un Oublié

BÉRANGER SOCIALISTE Les œuvres de Béranger, c'est-à-dire ses Chansons, tombent le mois prochain dans le domaine public. Bien qu elles aient autrefois enrichi l'éditeur Perrotin, l'aubaine paraît mince pour la librairie contemporaine. Béranger est aujourd'hui oublié et, ce qui est pire, démonétisé. Ce cinquantenaire ne le relèvera pas d'un discrédit qui n'a d'égal que l'ancienne popularité de ce bonhomme Jadis. Chantées trente ans par tout le monde, ses chansons ne sont plus chantées par personne. Cette défaveur, peut-être passagère, commença même avant sa mort. Il y était condamné, il l'avait prévue, non pas parce qu'il n'était qu'un chansonnier, mais parce qu'il fut surtout un chansonnier de circonstance

Trente ans après Sedan pardôn, après Waterloo, il s'écriait

Mais quoi déjà les hommes d'un autre âge De ma douleur se demandent l'objet Que leur importe en effet ce naufrage ? Sur le torrent leur berceau surnageait 1 Nous punissons en effet sa muse d'avoir trop sacrifié à son temps. Les nouvelles générations la dédaignent comme un débris du passé.*

Béranger était encore célèbre en 1848

puisque les Parisiens s'empressèrent de

l'envoyer à la Constituante mais déjà il se sentait dépassé. Peu d'hommes ont eu plus de prescience politique. Sa démission refroidit un peu ses admirateurs. Il avait pourtant bien le droit de se désintéresser d'une révolution qui n'était pas la sienne.

1830, à la bonne heure Il avait, de son propre aveu, fabriqué beaucoup de poudre pour les vieux fusils qui abatti rent le trône des Bourbons; mais il' ju-"geait que c'était assez. Abriter son petit navire fut manifestement une des grandes préoccupations de sa vie et, pour mieux l'abriter, il refusa, même après les « trois glorieuses », toutes les récompenses honorifiques ou monnayées que lui offrirent- alors ses amis victorieux. Pas de pension, même secrète, écrivait-il au général Sébastiani. Il se considérait comme « un sou de bon aloi » dont on fait une fausse monnaie quand on l'argente. Cette très noble fierté lui ôta quelques amis. Elle était d'un mauvais exemple.

Vint le coup d'Etat qui fit à sa renommée une seconde brèche. Les vaincus se détournèrent de lui, comme d'un bonapartiste impénitent, tout au moins comme d'un complice involontaire. Ils lui voulaient mal de mort de ses chansons napoléoniennes, bonnes quand elles ameutaient le peuple contre Charles X; coupables quand on s'avisa qu'elles avaient entretenu dans le cœur de la nation lé culte du grand homme et aidé ainsi au triomphe d'un autre Napoléon. La politique le desservait après l'avoir servi. C'est la loi.

Cependant on l'honorait encore, dans la dignité de son silence lorsque SainteBeuve, si mauvais contre Chateaubriand, égrâtigna de l'ongle la bonhomie traditionnelle de Béranger, et aussi sa poésie « prosaïque ». C'était une des malices de Sainte-Beuve lorsqu'un poète ne lui paraissait pas assez romantique, pas assez werthérien et pensée d'août, il en faisait un agréable prosateur. Un peu plus, dans son Port-Royal; il en eut dit autant de Racine. Sa complication naturelle n'aimait pas la grande simplicité, la belle correction linéaire et nue. Même l'élégance de l'atticisme ne lui agréait qu'à demi parce qu'elle échappait à sa passion d'analyse et ne permettait pas a sa critique les fouilles profondes. N'oublions pas que l'Académie, plus juste et mieux inspirée, manifesta un très vif désir de s'annexer le prosateur.

Quant à l'insinuation contre le caractère de Béranger et ses prétendus calculs égoïstes, elle tombe d'elle-même devant sa vraie bonté. Un homme est bon ? c'est un malin. Souhaitons à tous cette malice. ̃ Elle n'en nuisit pas moins à Béranger auprès des jaloux. On s'habitua peu à peu à le présenter comme un avare administrateur de sa propre réputation, uniquement attentif à l'économiser. Sa pauvreté même ne le sauva pas de cet étrange soupçon. Il mourut et ses magnifiques funérailles, adroitement confisquées par le gouvernement impérial, laissèrent sur lui comme une ombre.

';̃•

Ce n'était, après tout, qu'une petite tache, mais le coup de massue se préparait. Ce fut Renan qui le lui assena sur la tête, dans le Journal des Débats. Si un homme, malgré son envergure

d'esprit, malgré ce latitudinarisme qui 1 agaçait lord Derby, inventeur du mot, était radicalement incapable de com- prendre Béranger, c'était bien Renan. Il n'arriva jamais à découvrir en lui qu'un habitué du Caveau, un épicurien en goguette, le successeur naturel de Panard et de Collé, un joyeux noceur, un simple amateur de gaudriole, l'ami du vin et des belles, non pas même le chantre de Lisette, mais le chantre de Frétillon; pour tout dire, un sous-Désaugiers. C'était bien mal le connaître. Cette ` partie inférieure de son œuvre n'est que le dessous de son panier, une étiquette, une enseigne pour faire accepter du peuple l'exquise amande de la noix, un peu verte; une fausse gaieté destinée à couvrir une vraie vertu. C'est ce qu'a très bien saisi Barthélémy Saint-Hilaire, un austère philosophe' pourtant, dans une étude qu'il a consacrée à Béranger. Et n'est-ce pas déjà un témoignage en l'honneur du chansonnier que d'avoir été ainsi ballotté entre Barthélemy SaintHilaire et Renan? '?

Sous sa médiocre marchandise, épais vernis de commande, perce un idéalisme profond et surtout charmant où interviennent sans cesse Dieu et l'âme, son âme à lui, « Ame rêveuse, aux ailes de colombe,-Douxrayon de l'astre éternel». On disait, sous la Restauration, que ces chansons-là étaient des odes.

Nos pères n'étaient pas plus bêtes que nous. Rappelez-vous donc le temps où Dupin médusait le plus majestueux des tribunaux en récitant le Dieu des bonnes gens C'est précisément ce dieu subalterne qui exaspérait l'auteur de la Vie de Jésus mais c'est lui aussi qui inspirait ces vers si souvent cités, et qu'on ne citera jamais trop « Qu'on puisse aller même à la messe, Ainsi le veut la liberté. »

Béranger toutefois ne s'en releva pas; il s'écroula sous un article, comme un terrassier sous une masse de sable. On a vu de ces catastrophes. Tel académicien en a au moins une à son compte, et je suis sûr qu'il le regrette. Sa victime, jeune encore, a pu survivre. -Béranger était mort.

Èh bien, puisqu'il tombe aujourd'hui dans le domaine public, l'heure est venue de se demander si, trop exalté d'abord, trop rabaissé ensuite, il méritait cet excès d'honneur et cette indignité. Je crois que la justice et la vérité sont entre les deux. Même en ses vers les plus légers, il. a parfois bien de l'esprit et de la grâce, avec du cœur en abondance, et par-dessus tout (relisez-le sans prévention) le respect, le culte de la bonnelanguefrançaise.Ceuxqu'ontrouva sublimes gardent encore-june certaine élévation. Non, le Grever, le Vieux Sergent, la Bonne Vieille, le Tailleur et la Fée, le Suicide,' considérés autrefois comme des pièces de maître, ne sont pas devenus, par l'outrage du temps, des pages méprisables. Une anthologie littéraire, qui n'est pas encore faite, finira bien par les recueillir, malgré la difficulté du triage.

Béranger eut, au premier chef, 1 habileté de faire tenir beaucoup de pensée et quelquefois beaucoup de poésie dans ce vers décasyllabique, si délicat à manier, surtout lorsqu'il faut à chaque couplet accommoder un refrain. Il poussa jusqu'à la perfection l'art du petit tableau, du quadro, comme disait André Chénier. Chacune de ses chansons est une scène pittoresque, indiquée d'avance à l'illustrateur, où les personnages se groupent, et vivent. Il est peintre, j'oserai dire peintre hollandais, dans la mamanière de Van'Ostade et de Gérard Dow. Nul n'a su mieux que lui saisir le détail précis et concentrer la lumière au point juste.

Il mérite donc, à tous égards, d'être remis, lui aussi, à son point. Lorsque la postérité réglera son budget définitif, elle devra laisser une place honorable à ce chansonnier loué par Chateaubriand et par Lamartine Lamartine, qui ne goûtait pas La Fontaine! Il n'est pas du tout impossible et, en tout cas, il serait équitable que nos arrière-neveux se reprissent à admirer celui que nos contemporains n'admirent plus, ne le connaissant pas.

Je n'ai pas la prétention de me substituer à cette grande Cour de cassation et de réhabilitation littéraire, quelquefois injuste et partiale, pas toujours infaillible. Je veux seulement et ce fut ma première intention en écrivant cette chronique montrer en Béranger, d'ailleurs bourgeois dans l'âme, un apôtre, un précurseur socialiste.

Ses dernières chansons, de beaucoup les plus belles les Fous, le Vieux Vagabond, Jeanne la Rousse, Jacques et vingt autres, sont tout imprégnées de cet esprit philanthropique auquel nous sacrifions tous aujourd'hui, peu ou prou, et qui est bon ou mauvais, comme la langue, suivant la manière dont on l'entend et l'usage qu'on en fait. Ecoutez ce couplet en quatre vers, la plainte de Jacques Bonhomme écrasé d'impôts

Beaucoup de peine et peu de lucre. Quand d'un porc aurons-nous la chair? Tout ce qui nourrit est si cher,

Et le sel aussi, notre sucre 1

On parle de réalisme; savourez-moi celui-la. On n'a jamais rien dit de si fort, surtout en vers de huit syllabes, contre les impôts indirects. Et que pensezvous encore de cette énergique brièveté, de cette étonnante condensation? '? Qui découvrit le nouveau monde ?

Un fou qu'on raillait en tout lieu;

Sur la croix que son sang inonde

Un fou qui meurt nous lègue un Dieu. Si demain, oubliant d'éclore,

Le jour manquait, eh bien, demain

Quelque fou trouverait encore

Un flambeau pour le genre humain Trois ou quatre citations de plus mettraient en pleine lumière ce Béranger nouveau sur lequel j'appelle l'attention s des socialistes. Je m'en prive, mais je

leur dis Voilà vos vraies chansons, infiniment supérieures à la Carmagnole. Chantez-les, elles vous devancent de soixante ans. Comment se fait-il que les jaurésistes intelligents, si attentifs à retrouver et à suivre, dans le passé, tous les filons de la mine qu'ils exploitent, n'aient pas découvert et célébré ce gisement? Un seul couplet renferme l'essence et le précipité de tous leurs discours. Gomment n'ont-ils pas encore, passant sur les peccadilles reprochées à Béranger, relevé leur prophète de l'inique condamnation prononcée contre lui par le bourgeois Renan ? t Ils y viendront sans doute, sous peiné d'aveuglement et d'ingratitude.

Encore une fois, relisez-le, socialistes, et vous surtout lettrés et poètes qui semblez bien n'avoir plus qu'une très vague idée du beau dans le style. Béranger est le dernier et non le moins pur des classiques. Et, en même temps, il est 't un de nos derniers philosophes. Sa conduite politique et sa vie intime sont en pleine harmonie. Indépendance, désintéressement, bonté, elles évoluent- entre ces trois termes. Oui, un philosophe, et plus qu'un philosophe un sage Sa mésaventure prouve que la sagesse, même décorée de poésie, ne suffit pas toujours à perpétuer la gloire d'un homme. Il y faut encore un peu de chance. A. Claveau. r

LA VIE DE PARIS

Un Jubilé

Cet après-midi, quelques Parisiens poètes, philosophes, artistes, romanciers se réuniront à la gare du Luxembourg pour y prendre le train de Sceaux-Robinson,.et gagner de là le petit village de Cliâten,ay. Ces voyageurs vont fêter à Châtenay, très discrètement etsans cérémonie, un grand et charmant poète,, qui ne sort plus guère de sa maison, mais autour de qui demeure fidèlement uni le groupe des amis anciens, des admirateurs des disciples.

Il y a eu, le 8- décembre dernier, vingt-cinq ans que le poète Sully Prudhomme Armand Prudhomme, de son vrai nom-entrait à l'Académie française pour y occuper le fauteuil de Duvergier de Hauranne, et que Maxime du Camp l'y recevait. C'est ce jubilé que les amis de l'illustre écrivain ont en l'idée excellente de célébrer. Pour eh fixer le souvenir, ils avaient à cette époque décidé d'offrir à Sully Prudhomme- une plaquette dont chacun d'eux devait Recevoir un exemplaire réduit. C'est à Chaplain quej'œuvre fut demandée.

Le maître graveur est un ami du poète, et son contemporain (Sully Prudhomme a eu, le 16 de ce mois, soixante-huit ans). Tous deux sont entrés en même temps à l'Institut, et ce fut une joie pour Chaplain de s'associer à cette glorification d'un- collègue qu'il admire et qu'il aime.

Ce fut une joie, et une difficulté. La plaquette devait porter, sur l'un de ses côtés, le portrait de Sully Prudhomme. Or il n'existe de Sully Prudhomme que d'assez vieilles photographies, et l'on n'osait lui proposer la corvée de plusieurs séances de pose chez son portraitiste. Son état de santé lui interdit cette fatigue et Sully Prudhomme ne quitte plus guère son ermitage et le bois de Verrières où son petit âne le conduit, quand le temps ést beau que pour venir à l'Académie, les jours de vote. Il était présent au récent scrutin d'où sortirent les élections du marquis de Ségur et de Maurice Donnay. Sa famille avait voulu le retenir à Châtenay. Il était, ce jour-là, très fatigué il souffrait. « Mon devoir, dit-il, est d'aller à l'Académie. » Et, traînant la jambe, il y alla. Chaplain a dû mettre à profit ces déplacements. Le jour où Sully Prudhomme vint voter pour le cardinal Mathieu, il l'invita à venir se reposer un instant dans l'atelier que le maître graveur occupe à l'Institut même, et fit photographier le profil du poète. Le dernier voyage académique de Sully Prudhomme permit à l'artiste de confronter son modèle, rapidement, avec l'œuvre presque achevée, et d'y faire les dernières retouches.

C'est un des plus parfaits ouvrages qu'ait signés Chaplain. Sur l'avers de la plaquette en argent, de forme carrée, le portrait du poète est gravé. Au revers, un chêne aux branches duquel une lyre est suspendue, et cette inscription en relief

A SULLY PRUDHOMME

En souvenir du vingt-cinquième anniversaire de son élection à l'Académie française, ses amis et ses admirateurs. décembre 18811906..

L'œuvre a été remise hier matin par l'artiste à M. Albert-Emile Sorel, secrétaire général du Comité de souscription. C'est sans doute M. François Coppée qui aura l'honneur de la, présenter, cet après-midi, au poète. La délégation du Comité ne sera composée que d'un petit nombre d'amis. On n'a pas osé imposer à Sully Prudhomme la fatigue et l'émotion d'une réception solennelle. Après François Coppée, qui parlera au nom des poètes, et M. Lafenestre, qui dira un sonnet de circonstance, M. Boutroux prendra la parole au nom des philosophes.

Car les philosophes aussi vénèrent en Sully Prudhomme un de leurs maîtres. Maître modeste, et si élégamment, si douloureusement résigné à ne rien connaître des vérités dont le mystère obséda ses rêves. A l'un de ses amis, M. Hémon (qui publiait, ces jours-ci, sur < la Philosophie de Sully Prudhomme > un volume éloquent et plein de science), il avouait, en une lettre récente, cette < curiosité passionnée > qui fut le tourment de sa vie il la comparait à « un amour malheureux qui renonce d'avance à la possession > et, rappelantla longue suite d'œuvres philosophiques auxquelles son nom restera glorieusement attaché « Je pose à l'univers, ajoutait-il, outre la question du comment, celle du pourquoi, problème formidable que je n'ai.,pas l'outrecuidant espoir de résoudre, et que je n'ai jamais pu m'interdire d'agiter. > Ce souci des < problèmes formidables > qu'aucun homme ne résoudra, toutes ses œuvres poétiques, depuis les Destins et la Jus-

immtmmmmMêmmmsmàm

lice, qui datent de près de trente années, en portent l'empreinte. Il s'est avivé, ce souci, et exaspéré au point que le poète, un jour, ne voulut plus être qu'un philosophe. Le Prisme,et le Bonjieur sont les derniers poèmes que Sully Prudhomme ait publiés. Ils datent de 1888.

.Depuis dix-neuf ans, elle est restée accro- chée aux branches de l'arbre, la lyre symbolique .gravée par Chaplain. Mais si le, poète s'est tu, il est demeuré présent, à côté du philosophe; il a mis de la beauté dans ses rêvés et, peut-être, consolé tout bas ses. souffrances. Elles ont été cruelles, ces souffrances-là;; elles ont rempli toute une vie. L!homme. qui les supporta avec tant de discret héroïsme mérite l'hommage pieux que quelques amis lui porteront tout à. l'heure, dans une maisonnette de- village.

Emile Berr.

Échos

̃ i

La Température

Une aire anticyclonique persiste sur l'ouest de l'Europe,tandis qu'une vaste zone de pressions inférieures à 7oomm s'étend du nord-ouest au sud-est du continent le maximum barométrique est revenu sur le centre de la France (Clermont, 776mU!). Hier, à Paris, on notait à midi, 773mmS.

La mer est houleuse à Brest, belle ailleurs. Des pluies sont tombées sur le nord et le centre de l'Europe en France, le temps a été beaut partout et, à Paris, notamment, lajournée d'hier a été très belle.

La température s'est néanmoins un peu abaissée sur nos régions, excepté vers le littoral de la Manche. Hier matin, à Paris, le thermomètre marquait, à sept heures, 1° audessus de zéro et 150 l'après-midi.

Départements, le matin. Au-dessusde \èroi o? à Nancy et à Belfort à Nantes, à Be-, sançqn et à Lyon à Limoges et à Toulouse 3° à Dunkerque, à Lorient, à l'île d'Aix et à Rochefort; 40 à Brest, à Bordeaux et à Perpignan 6» à Boulogne et à Marseille; 70 à Cherbourg, à Ouessant et à Biarritz; 8° à Cette et à Nice; 120 à Alger; 14° à Oran. En France, le beau temps va persister. (La température du 22 mars 1906 était à Paris.: 29 'au-dessus de zéro le matin et 90 l'après-midi baromètre 7s8mm temps froid.) Nice (thermomètre du théâtre des Capucines Niçoises).– Minimum, 140; maximum, 18°. Les Courses

Aujourd'hui, à deux heures, Courses à Saint-Ouen. Gagnants du Figaro Prix du Château Planète Tétuan. Prix de La Briche Oseraic Éliane. Prix des Docks û'Epernon Odette IV. Prix des Bateliers Donapalé; Etna II', Prix drc ZaH~y.' Léon Portman.

Prix de la Plaine Pomponius; Gamester.

LE REPOS HEBDOMADAIRE

.^x, La Chambre,, avant de se séparer, V* a le devoir strict de résoudre une question absolument urgente, qui touche à des intérêts très sérieux. C'est la question du repos hebdomadaire, et il est impossible qu'elle ne soit pas tranchée pour les industriels, les commerçants, et les employés parce que leurs députés seraient en. villégiature. Une interruption de M. Edouard Vaillant, à l'une des dernières séances, a montré que le groupe socialiste désirait vivement ajourner cette délibération, c'est-à-dire laisser les choses en l'état jusqu'à la reprise des travaux parlementaires. Et ce procédé dilatoire ne serait, bien entendu, dans la pensée des socialistes, que la préface d'un enterrement pur et simple. Le parti de M. Vaillant ne veut point qu'on touche à cette loi mal faite, vexatoire, inapplicable, qui soulève de toutes parts les plus vives et les plus légitimes protestations.

Pourtant, l'opinion publique s'est nettement prononcée. Hier encore, à l'Hôtel ,de Ville, l'honorable M. Opportun, un vieux républicain, rappelait que le Conseil municipal, dont la majorité est radicale-socialiste, n'avait pas hésité à réclamer une revision équitable et libérale de ce texte mal venu. C'est que les conseillers municipaux de Paris ont beau être radicaux-socialistes pour la plupart ils sont bien obligés de tenir compte des avis et des besoins de leurs électeurs. Pour tous ceux qui n'ent font pas, comme les socialistes, une affaire de parti, une refonte de la loi s'impose. Si la Chambre, pressée d'aller en vacances, n'a pas le temps d'accomplir complètement cette besogne nécessaire, qu'elle vote du moins un ordre du jour invitant le gouvernement à n'appliquer la loi, jusqu'à plus ample informé, qu'avec modération et à mettre un frein au zèle absurde des inspecteurs de M. Viviani ces inspecteurs semblent n'avoir, comme leur ministre, qu'un programme, taquiner les travailleurs et gêner le travail. Mais il est inadmissible que le régime actuel soit infligé pendant de longues semaines encore aux innoni brables intéressés, parce que la Chambre n'aurait pas daigné accorder à leurs justes doléances une heure d'attention avant son départ. --=::>oc:>

A Travers Paris

Le Président de la République visitera ce matin l'exposition du Concours agricole.

M. Ruau, ministre de l'agriculture, le recevra à la galerie des Machines et lui présentera les principaux exposants. M. Fallières compte examiner en détail toutes les sections. A. l'issue de sa visite, il offrira à l'Elysée un déjeuner en l'honneur des organisateurs et lauréats du Concours.

C'est à trois heures et demie qu'aura lieu, cet après-midi, l'audience solennelle au cours de laquelle M. Henry White, le nouvel ambassadeur des EtatsUnis, remettra, ainsi que nous l'avons annoncé, les lettres du gouvernement ide

mmmMmMÈmtmmmmk^-mmÊmœ&mfm

Washington l'accréditant auprès du gouvernement français.

Le Président de la République, après avoir souhaité la bienvenue au nouveau représentant des Etats-Unis, lui adres- sera une allocution touchant aux relations entre les deux grandes républiques et dont nous publierons le texte.

Il est bon qu'une main, soigneuse recueille les perles qui tombent des lèvres de nos hommes publics. On en peut tresser un riche collier.

Hâtons-nous d'y placer celle d'un si pur occident, dont M. Guyot-Dessaigne enrichit hier le trésor de l'éloquence parlementaire.

« On n'a pas le droit, a dit le garde des sceaux à propos..du procès qu'il vient de gagner à Riom, on n'a pas le droit de transformer en un débat public une affaire d'ordre privé às propos d'actes qui sont les plus honorables de toute ma vie. » >

Telle est la formula que M. GuyotDessaigne émit avec autorité. Il faut donc conclure de ces propres paroles que tous les autres actes de la vie de M. Guyot-Dessaigne sont moins honorables que ceux dont la Cour de Riom eut à discuter.

L'histoire enregistre.

A propos de ce procès Guyot-Dessaigne, on a rappelé de divers côtés l'exemple donné par M. Léon Bourgeois qui démissionna «en des circonstances pareilles », dit-ori.

Pareilles est inexact. Les circonstances auxquelles on fait allusion ne ressemblent pas du tout à celles du procès de Riom., Lorsqu'en 1893 M. Bourgeois démissionna, ce n'était point pour soutenir devant la Cour un procès perdu déjà devant le tribunal il ne défendait pas son porte-monnaie. Il allait à la Cour d'assises de la Seine déposer comme témoin. Il ne se faisait pas donc juger mais interroger par ses subordonnés. Et pour donner aux conseillers parisiens toute liberté, il voulait comparaître à la barre, en simple citoyen, de qui ne dépendaient pas les magistrats entre les mains desquels il prêtait serment. M. Bourgeois, garde des sceaux, n'aurait point plaidé devant les conseillers de son département.

-<>-<:x>-o-

Notre collaborateur M. Emmanuel Arène a adressé la lettre suivante au Journal

Mon cher confrère,

Voulez-vous nie permettre de rectifier :d'un mot le compte rendu du Journal relatif à ma rencontre avec Adolphe Brisson?-

Elle n'a pas été motivée par un « mécontentement d'auteur », mais par un mécontentement d'ami, ce'qui est différent. Il y aurait inconvenance de ma part à revenir aujourd'hui sur la lettre que j'ai écrite à Brisson, mais elle se référait à des relations très anciennes et très personnelles entre nous,, et elle s'adressait exclusivement au vieux camarade dont j'avais été moi-même le témoin dans une affaire d'honneur.

Cela dit, mon, cher confrère, pour bien établir que le grand et sacro-saint principe de l'indépendance de la critique n'a pas été, 'grâce au ciel, touché en cette affaire il n'y a même que lui qui n'a pas été touché l Veuillez agréer, mon cher confrère, l'expression de mes sentiments les meilleurs. Emmanuel Arenk.

Les palmes du tailleur.

Mes Sandos et Ducuing plaidaient hier à la 4e Chambre un procès de garde d'enfant. Il importait d'indiquer qu'un certain M. Marchand, ancien maître tailleur de régiment, avait assisté au ma- riage des parents. M" Sandos lisait donc l'acte de célébration où étaient énumérés les témoins, parmi lesquels « M. Marchand, tailleur, officier d'académie ». Officier d'académie, interrompit de sa voix brève M. le président Richard. Qu'est ce que les palmes d'officier d'académie peuvent avoir de commun avec un tailleur ?

Mais, dit l'avocat, un peu surpris, je ne sais pas.

Je demande ce qu'avait fait ce tailleur pour obtenir les palmes.

Il avait fait sans doute, comme a dit A. Scholl, les démarches nécessaires, murmura, près de la barre, un vieil avocat.

Tant de professeurs de l'Université ont le Mérite agricole, qu'un tailleur peut bien avoir les palmes, ajouta en souriant Me Ducuing.

Mais M. le président Richard ramena les choses au sérieux:

Depuis le procès des palmes que j'ai présidé, en police correctionnelle, je ne m'étonne plus, dit-il, de grand'chose en ces matières. Mais je persiste à trouver qu'il est fâcheux de voir certaines distinctions attribuées à de certaines professions.

M. le président Richard est officier de l'instruction publique. Et comme il y avait à l'audience pas mal d'officiers d'académie et pas un de tailleur, une approbation respectueuse et presque générale accueillit cette protestation.

Une physionomie bien curieuse vient de disparaître avec Pierre Denis qui est mort hier obscurément dans un petit logement de la rue Didot, à Plaisance. Pierre Denis, enfant du peuple, avait appris tout seul ce qu'il savait,- et il savait beaucoup de choses. Après avoir exercé un peu tous les métiers, notamment ceux de cordonnier et de peintre décorateur, il avait collaboré, vers la fin de l'Empire, aux petits journaux d'opposition.

Aussi Jules Vallès lui fit-il une place au Cri du peuple, en tête duquel leurs articles alternèrent pendant la Commune.

Pierre Denis écrivit plus tard au Corsaire et s'entendit reprocher alors comme une trahison, par ses amis, d'avoir tenté de réconcilier les républicains et les

bonapartistes de la nuance du prince Napoléon, pour faire échouer l'essai dô! restauration monarchique de 1873. Enfin, on se rappelle peut-être le rôle" de conseiller intime qu'il joua auprès du général Boulanger auquel, jusqu'à la fin, Denis resta aussi fidèle qu'il avait été désintéressé.

Par ses relations, en effet, il eût pu, à différentes reprises, s'assurer une vieillesse exempte de souci; et il meurt pauvre, à l'écart, estimé de ses adversaires mêmes, qui rendaient hommage à son indépendance, à son humeur affable et à sa probité.

Il laisse un volume de contribution à l'histoire du boulangisme le Mémorial de Saint-Brelade, et un drame A la vie, à la mort, se rapportant aux mêmes événements et qui n'eut qu'un peti( nombre de représentations.

Pour les victimes de Vléna.

Nous avons reçu de M. Camille SâintSaëns,qui voyage présentement en Italie, 100 francs pour la souscription organisée par le Syndicat de la presse parisienne 200 francs de la Pharmacie centrale de France ej; 20 francs de Mme Dainville. Nous transmettons ces sommes, ainsi, que nous avons fait pour les précédentes, au Syndicat de la presse.

Mentionnons également que le Conseil d'administration de la Compagnie du' chemin de fer P. L. M. a décide de participer à cette souscription, pour une, somme de 5,000 francs. Nous avons, par erreui\.fixé, dans une liste précédente, à 1,500 francs la souscription du Canal Maritime de Suez, qui est, en réalité, de 5,000 francs.

II s'est produit hier, au Conseil de re-i vision, à Villejuif, une amusante méprise dont le sous-secrétaire d'Etat à la guerre a été bien involontairement cause et qu'il ignore sans doute à l'heure actuelle.

Le Conseil de revision allait commencer on n'attendait plus que le coup de sonnette traditionnel pour ouvrir la séance, quand tout à coup le gendarme de planton annonça l'arrivée de M. Ghéron.

Emoi général'. Les braves gendarmes se préparaient à rendre au sous-secrétaire d'Etat à la guerre les honneurs qui lui sont dus, quand, à la stupéfaction de tous, on vit arriver, au lieu et place du député du Calvados, rhqnorableM.Ghéron, conseiller d'arrondissement, appelé par ses fonctions.à faire partie du Conseil de revision.

Tout s'expliqua rapidement -lé gën-! darmé de plàntÔiiV hanté' par la crainte d'une inspection inopinée, avait cru se trouver en présence du sous-secrétaire d'Etat. Ce n'est, d'ailleurs,, que partie remise, paraît-il, M. Chéron, comptant profiter de la session du Conseil de revision.pour s'agiter encore de manière à se donner l'illusion d'une quelconque utilité.

Tout le monde a remarqué que, privilégiées, les voitures de ville 14-clicvaux 'Charron ne causent jamais d'accident ni d'encombrement.dans Paris.

Elles le doivent à la place de-la direction disposée à gauche. Cette direction des voitures Charron est la seule qui permette au conducteur de voir exactement venir les véhicules qu'il croise et ceux aussi qui tentent en vain d'ailleurs de le dépasser.

Aujourd'hui, à l'hôtel Drouot, M" LairDubreuil, assisté deM. Henri Haro, peintre-expert, vendra les tableaux modernes, parmi lesquels se trouvent des œuvres de Gustave Moreau et de Thaulow qui furent si justement admirées à l'exposition d'hier.

-o-<:x>-o-

La, voiture qui en 1904 rendit à la France la Coupe Gordon-Bennett vient à. nouveau de s'illustrer. Cette glorieuse iOO-chevaux Brasier a repris la carrière sportive, et mardi, à Vérone, elle a enlevé la Course du kilomètre à une vitesse de 136 kilomètres à l'heure. Et tandis qu'elles triomphaient à Vérone, les Brasier, à Bombay, enlevaient au meeting automobile donné par lord Lamington, en l'honneur de l'émir d'Afghanistan, sept prix sur treize on jeu.

Des aventures ou très tendres, ou follement amusantes, se déroulant dans des décors parisiens que l'on n'a pas décrits jusqu'ici, tel est Frôleuses, le, roman d'Auguste Germain,qui vient de paraître. Du commencement à la fin on est emporté par la verve de l'auteur, et il semble que, roulant dans une auto rapide, on assiste à la plus merveilleuse épopée cinématographique de la vie parisienne. Lisez Frôleuses c'est de la joie, du rire et de l'amour

Hors Paris

Echo de la visite de S. M. le roi d'Angleterre à Dax.

Après avoir admiré la situation, privilégiée sur les bords de l'Adour de la vieille cité landaise qui, grâce à ses nombreuses sources thermales,' est en train de devenir une station balnéaire et hivernale des plus recherchées, Sa Majesté,avec sa suite,a déjeuné aux Grands Thermes de Dax d'où elle a regagné Biarritz, charmée par cette rapide excursion, et par l'accueil qui lui a été fait, et très intéressée par les remarquables installations de l'Etablissement en vogue.

--<>-<x><>o-

D'Ostende:

« C'est aujourd'hui samedi qu'a lieu, l'ouverture de la saison d'été. Grâce à sa situation privilégiée, la Reine des Plages n'a pas besoin d'attendre et dès à présent les visiteurs affluent sur son sable d'or. Son Kursaal unique au monde, son théâtre magnifique, le choix et la splendeur des fêtes qui vont commencer