quand ils s'égarent, fassent le plus de mal, la plus mauvaise réaction contre l'Évangile devait venir d'un homme pieux et vaillant.
Au siège de Pampelune, Ignace avait bien combattu blessé par des éclats de pierre, il renonçait aux armes, et comme Luther il revêtait l'habit religieux.
La similitude ne s'arrête pas la. Comme Luther encore trait saisissant Ignace éprouve d'une façon poignante l'horreur de ses péchés; comme Luther il cherche en vain le secours comme Luther il épuise, sans arriver à la paix, les pénitences et les macérations~
Mais voici que la dissemblance éclate entre le moine d'Erfurt et le moine de Manresa.; dissemblance profonde, qui chaque jour ira s'élargissant.
Deux voies s'ouvrent, nous l'avons vu, devant les âmes tourmentées le chemin biblique, le chemin mystique. Luther prit le premier, Loyola prit le second.
La Bible mène à Christ, elle fait trouver le pardon en Golgotha. La Bible nous affranchit et nous soumet; elle nous affranchit des hommes pour nous soumettre à Dieu.
Le mysticisme mène aux extases, aux visions, à la révélation du dedans il mène moins au pardon de Dieu qu'à la perte en Dieu. Tuant l'individu, le mysticisme ne peut lui donner, ni la vraie obéissance, ni la'vraie liberté. La règle de Loyola soumet l'homme à l'homme, elle brise sur lui le joug de Dieu.
Ainsi, au moment même du concile de Worms et de la Wartburg l'histoire présente parfois de ces