la distinction des deux domaines. Seulement il a déplace l'erreur, livrant plutôt le temporel à l'Église. que le spirituel à l'Etat.. Voyez, pour vous en convaincre, le gouvernement théocratique mis en vigueur à Genève par le réformateur français. Peut-on du reste, dans les temps modernes, livrer le temporel à l'Eglise sans livrer bientôt le spirituel à l'État? Quoi qu'il en soit, la confusion ne vaudra jamais rien.
Calvin le devinait comme Luther il l'écrivait même et puis, emporté par l'invincible pouvoir des faux principes d'Église, il confondait ce qu'il avait distingué, poussant en France les réformés à en appeler aux princes, et propageant ainsi des maximes. d'où devait sortir un jour la guerre de religion. Laissons les docteurs! Revenons à l'humble Réforme qui s'accomplit sans les docteurs, malgré les docteurs, à la Réforme souffrante, à celle qui reçut de l'Église apostolique les bonnes armes le martyre et la fidélité.
Les Français persécutés, les Anglais dissidents, les émigrants américains, les bûchers et le bourreau, yoilà ce qui a sauvé la Réformation.
On regrette parfois que la Réforme n'ait pas pris possession de la F rance! Si cette prise de possession s'était effectuée avec le caractère qu'elles revêtaient toutes alors, l'élément vital qui seul conservait l'œuvre commune aurait péri.
Des anglicanismes partout, tel eût été le résultat d'un pareil triomphe; et ces anglicanismes, ne ren-