rie retourna précipitamment chez lui pour reconquérir ses États, le Landgrave alla défendre les siens; l'Électeur palatin, le duc de Wurtemberg, les villes de Souabe et de Franconie, se sentant abandonnés, prirent le parti de se soumettre à l'Empereur. La cause protestante semblait définitivement perdue. Cependant Paul III, du fond de son Vatican, assistait, non sans une terreur secrète, aux triomphes de l'Empereur. II les trouvait trop rapides, dans cevainqueur il pressentait le -maître, il entrevoyait le jour où ce partisan couronné de la réforme intérieur& et des transactions viendrait les imposer à ses amis comme à ses ennemis. Charles-Quint, dans les pays où pénétraient ses armées, ne sévissait point contre les protestants; on eût dit qu'il ménageait avec soin un des éléments indispensables à ses projets de conciliation à venir. Le pape remarquait cela. Impétueux comme nous l'avons vu, Paul III n'hésita point. Il retira ses troupes, les mit au service de la France, encouragea celle-ci à prêter secours aux Allemands réformés; il approuva les efforts qu'elle tentait pour jeter les Turcs dans les États de l'Empereur,; lorsque l'Électeur eut momentanément arraché la Saxe aux traître Maurice, le pape s'en réjouit publiquement; il fit plus sous prétexte de fièvre ou de peste, il mutila le concile, rappelant les prélats d'Italie, et coupa court, par cette décision, aux projets réformateurs de Charles-Quint.
L'Empereur n'en poursuivait pas moins sa marche triomphante. Le 24 avril 1547, son général, le duc d'Albe, remportait sur l'Électeur la décisive bataille de Muhiberg, mettait la main sur Jean-Frédéric, l'âme-