Déçus dans l'espérance qu'ils avaient conçue de retenir Luther et d'atteindre ainsi l'expiration du saufconduit, les ennemis de la Réforme s'y prirent d'une autre façon. Ils demandèrent tout simplement à Charles-Quint l'autorisation d'arrêter le Réformateur «: On ne doit pas tenir la foi aux hérétiques')' Ce précepte, qui avait contenté Sigismond, ne pouvait-il suffire à Charles-Quint?
L'Empereur, trop jeune encore } our ne pas repousser les félonies il s'en est, dit-on, repenti plus tard- se contenta de dire <c Ce qu'on s promis, on doit le tenir. »
Ce fut le 16 avril, vers dix heures du matin, que Luther, revêtu de sa robe de moine, fit son entrée'a Worms. Apercevant dans le lointain ces tours rougeâtres que le voyageur n'oublie pas, il s'était levé debout sur son char; il avait entonné ce cantique composé l'avant-veille
« Ein feste Burg ist nnser Gott
C'est un rempart qne notre Dieu!
Poëte, musicien, héros, Luther planait sur les ailes de la foi dans ces hautes régions d'où jamais l'on ne voudrait redescendre ici-bas.
Un peuple entier l'attendait aux portes Sturm, le hérault impérial, s'arrêta devant l'hôtel de Rhodes, voisin de l'hôtel de la Cour-Allemande, où logeait l'Électeur.
Luther descendit. Il était à Worms.
Le lendemain, for~é~iarja prière, encouragé par ri n