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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1900-03-07

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 07 mars 1900

Description : 1900/03/07 (Numéro 66).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k285072v

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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''WSTO/ftE CONTEMPORAINE

L'opinion

publique

Lêè chiens, poursuivit M. Bergeret, tirent peu de conséquences des impressions qu'ils reçoivent par les yeux. Ils raisonnent médiocrement sur les objets exposés à- leur vue. L'ouïe les instruit ̃ davantage, et ils interprètent les sons 'avec habileté. Mais c'est sur l'odorat qu'ils fondent leurs connaissances les plus étendues et leurs plus sûrs jugements. Pour eux, l'univers est odeur. J'ai reçu ce matin, d'un ami que j'ai àNaples, une lettre où je trouve une intéressante observation à ce sujet. Mon ami de Naples est un ami des chiens. Il les a observés avec trop d'intérêt pour ne pas savoir ce qu'ils pensent. « Mon chien, me dit-il, dans ses communications avec le monde extérieur, s'en rapporte uniquement au témoignage de l'odorat. C'est ainsi qu'il s'obstine à chercher une chienne dans une borne sur laquelle une chienne a laissé son odeur, et qu'au contraire il tient tout de suite pour vaine sa propre image qu'un miroir lui présente animée et colorée, mais sans parfum. » Mon ami de Naples semble croire que son chien n'a pas tant tort. Et il est de fait que les connaissances que Riq"uet prend de l'univers par le bout tyumide et noir de son,'museau ne sont ,pas beaucoup plus décevantes que celles 'que nous nous procurons par nos yeux armés de lunettes *et en contrôlant les uns par les autres les témoignages de nos sens. Que sait-il de la nature, ce pauvre animal ? Et qu'en savons-nous, nous ses frères superbes? Voyez ce qui se mire de l'univers sur le marbre noir de cette cheminée un rayon assombri du ciel, de vagues lueurs et votre ombre indistincte, madame. La glace qui est au-dessus de ce triste marbre en reflète un peu plus j'y découvre votre image éclatante, une muraille de livres, une fenêtre ouverte sur un coin de tuyaux et de ciel, un peu d'infini. Ces deux surfaces, l'une sombre et l'autre claire, inégalement habiles à réfléchir la beauté des choses, sont égales par leur incapacité à refléter l'univers. Le marbre-noir est à la glace étamée ce que l'intelligence de ce pauvre chien est à la nôtre. Nous ne sommes pas plus que lui les miroirs du monde.,

»Et vous voulez .que mon infimité tienne pour grande une multitude d'infimités semblables à elle. En vain une fourmi s'en rapportera à la pensée générale des fourmis elle ignorera toujours la cause des choses. Les explications du monde et de la vie que l'autorité des antiques traditions a imposées aux diverses communautés humaines sont absurdes et contradictoires. Ce sont les interprétations les'plus ineptes et les plus féroces qui ont prévalu.

Méprisez-vous les hommes ?

Madame, pouvez-vous le penser? `t Quoi 1 je les mépriserais parce que leurs moyens de connaître la nature sont insuffisants, parce qu'ils ont de merveilleuses aptitudes à l'erreur et parce qu'ils sont disposés à croire de préférence ce qu'il y a de moins croyable 1

Non, vous ne les méprisez pas. Et il vous est pénible de ne pas penser comme la foule humaine qui vous entoure. Nullement, madame. Je me tlatte de penser mieux que cet homme qui passe en ce moment dans la rue. Je me flatte de conduire mes idées avec une meilleure méthode. Je vois les bornes de mon esprit. Les bornes du. sien, il ne les ,voit pas. Je pense avec plus de désintéressement que la foule. Je me suis habitué à regarder mes idées comme de fières étrangères, à qui je ne demande point si elles me sont amies ou ennemies. Je crois conduire ma pensée avec une liberté assez rare et une indépendance qui peut paraître insolente. Puisque je me félicite de penser autrement que cet inconnu, par quelle contradiction me plaindrai-je de ce qu'il ne pense pas comme moi?

S'il vous arrivait de vous contredire je n'en serais pas surprise. Et je crois qu'il vous est pénible,, quoi que vous disiez, de ne pas penser comme tout le monde sur les. sujets qui intéressent tout le monde.

Peut-être croyez-vous cela, madame, parce que vous jugez que c'est un devoir de suivre la tradition populaire. Parmi les esprits d'élite, il en est beaucoup qui se tiennent pour sujets de l'opinion et mettent leur pensée au niveau commun. Je ne nie point qu'ils n'aient pour cela d'excellentes raisons. On a soutenu que l'unité de croyances était le ciment dès peuples. Les Romains attachaient un intérêt du même ordre aux, règlements de voirie et.au culte d'ApolIon naval. Quelque chose de semblable existe dans les moeurs des Anglais. Disons alors que les croyances sont d'utilité publique, mais ne disons pas qu'elles nous renseignent sur la nature des choses. Pour moi, je crois fermement que la diversité des croyances est une richesse qui fait la beauté des sociétés .-humaines. D'ailleurs cette diversité sort naturellement de la liberté. Et nous ne vivons en commun, nous ne formons un peuple que pour jouir de cette liberté. Je ne crois pas du tout qu'il importe au bien public que je ne répande au jour que des pensées contrefaites, et vous vous trompez, madame, si vous croyez que je mets la force d'une nation dans une unité d'obédience, qui ne fut jamais.

-Non,monsieur, je n'ai pas les idées que vous ;me prêtez. Mais je suis sûre que vous êtes très malheureux- de ne- pas; penèer" coôffle tout- te moadëv 1

Pourquoi cela, je vous priei? t Parce que vous êtes Français, et qu'il y a en France une opinion publique. Ce n'est pas une doctrine, ce n'est pas une croyance. C'est plus qu'une doctrine, c'est plus qu'une croyance, c'est plus qu'une religion. C'est une mode. La tyrannie de la mode est la plus terrible des tyrannies et celle contre laquelle on se révolte le moins, vous le savez. Il vous semble moins effrayant d'aller vivre au Caire dans une maison pleine de pestiférés, que de vous promener dans les Champs-Elysées avec un chapeau rouge sur la tête. N'est-il pas vrai ? J'imagine qu'un Français qui s'est brouillé avec l'opinion publique est un être excessivement malheureux.

Il est vrai que, comme vous le dites, madame, l'opinion publique est une mode. Elle en a la frivolité et la tyrannie. J'ajouterai que celle d'aujourd'hui n'est pas des plus heureuses. Mais, que voulez-vous? une opinion publique ne peut pas toujours contenir autant de sa-. gesse qu'en renferment YEsprit des lois, Y Essai sur les mœurs, le contrat social ou Y Esquisse de Condorcet.J'aime beaucoup mes compatriotes, mais je n'éprouve aucun embarras à penser autrement que laplupart.d'entre eux.

Non non 1 Je le vois à votre figure. Vous êtes très ennuyé. Vous êtes le monsieur qui se promène dans les ChampsElysées avec un chapeau rouge sur la tête. Ne prenez pas en mal ce que je vais vous dire. J'ai un grand avantage sur vous. En Russie, il n'y a pas d'opinion publique. Notre peuple ne' pense pas. ̃Chez nous, quand quelqu'un veut avoir des idées, il faut qu'il les fabrique luimême. Ce n'est pas comme en France, vous prenez les idées toutes faites, comme les cigarettes. De là cette étonnante supériorité de nos penseurs. Nos écrivains russes ne sont pas plus intelligents, certes, ni plus habiles que les vôtres. Au contraire, ils ont bien moins d'art et de savoir. Mais qu'ils sont plus sincères et plus originaux! plus candides et plus vrais! Qu'ils osent davantage, et plus .naïvement! 1 En France, il y a une opinion publique qui ôte toute liberté de pensée à ceux qui la suivent et à ceux qui la combattent. Ceux-ci n'ont pas plus d'idées person'nelles que les autres. Leurs idées sont celles de l'adversaire qu'ils ont mises à l'envers avant de les endosser. Nous, nous n'avons d'idées que dans des circonstances tout à fait exceptionnelles.. Mais alors avec quel éclat et quelle hauteur elles jaillissent! 1 Votre. pensée à vous pullule comme des champignons dans les- bois, 4a nôtre s'élance comme la fleur, d'aloès. Chez nous, des idiots, des brutes, alcooliques, ont une fois dans leur vie une pensée sublime. Il faut que vous connaissiez la Russie. Vous irez à Pétersbourg avec moi. Voulezvous ? Mais, en attendant, j'ai quelque chose à vous demander.. Vous m'avez promis de ne pas me refuser.

C'est-à-dire que j'ai souhaité de pouvoir vous être agréable, madame. Eh bien vous le pourrez. Il ne vous sera pas difficile de me contenter. Il vous suffira pour cela de faire quelques discours dans des réunions publiques et d'écrire deux ou trois articles dans des revues et dans des journaux. Et dans quel dessein, madame ? Pour m'aider à accomplir l'oeuvre que j'entreprends, d'élever à Paris une statue à Anacharsis Cloots. »

M. Bergeret 'mettait son étude et ses soins à ne s'étonner de rien; pourtant à ces paroles il regarda la princesse avec des yeux stupides et s'écria .< Anacharsis Cloots

Anacharsis Cloots.

L'Orateur du genre humain?

̃ Sans doute.

Eh madame, qui pense aujourd'hui à Anacharsis Cloots `?

Moi, dit la princesse Zoupoff.. Anatole France.

Echos

La Température •'̃'̃'̃̃

Une aire de pressions supérieures à 765mm s'étend de l'Atlantique à l'Allemagne;le vent est faible sur la Manche, la Bretagne et la Gascogne, où la mer est très belle; cependant des neiges et des pluies sont encore signalées sur le continent.

La température se releve sur le Centre et. l'Ouest. Hier, à Paris, le thermomètre marquait dès la première heure i.o au-dessus de zéro, 30 à huit heures et 40 1/2 dans l'aprèsmidi on.notait igo au-dessous au pic du Midi. Le froid est encore probable,avec ciel nuageux et brumeux. Dans la soirée le baromètre était à 760D11' après avoir indiqué 768min à sept heures du matin.

Monte-Carlo. Thermomètre le matin à huit heures, 100; à midi, 160. Temps magnifique. 4

Les Courses

A 2 heures, Courses à Neuilly-Levallois. Gagnants de Robert Milton Prix Michelet Santos.

Prix Léda Satin Noir.

Prix des Peupliers Sans Souci. Prix de Maisons-Laffitte Sarah. Prix Mambrino Sans Gène.

LES MYSTERES DE LA RUE ROYALE

Le cabinet, dans sa réunion d'hier, a pris différentes résolutions qui résultent des débats de la veille sur le ministère de la marine. Uninstant,ses adversaires ont pu espérer qu'un grand bonheur allait leur survenir. Le bruit avaitcouru qu'un fonctionnaire de la marine, nommé Philipp, trahissait. La découverte d'un traître est pour lès oppositions une précieuse aubaine. Par malheur, le traître espéré n'était pas un traître'de bonne catégorie. D'abord, on l'accusait simplement d'avoir trahi les Boers au profit des Anglais, ce qui est infi»imeni moins ratéfessant que s'iî: ëW traifai- le¥ FrataSais;

Ensuite, il n'était même' pas Juif, comme l'avait fait supposer son prénom de Jude à de nombreux ohrétiens, qui ne savent pas que Jude, plus connu sous le pseudonyme de Thaddée, fut l'un des douze apôtres. Il n'était pas Anglais non plus, comme avait pu le faire espérer son nom de Philipp. Enfin, comble de la déveine il n'avait pas même été- nommé par l'affreux ministèreactuel-. Cet homme avait manqué à tous ses devoirs de traître et était indigne d'inspirer le moindre intérêt.

On s'est donc rabattu sur la collectivité,puisque l'individu manquait, et l'on a révélé à l'infortuné Lanes.san que son ministère était une caverne. Le malheureux se contentait de faire remarquer que les habitants de la caverne y étaient entrés avant lui. C'est pourquoi l'on a été rempli d'indulgence et l'on l'est contenté de le mettre à l'amende de 500 francs, 484 francs de plus que les Pères assomptionnistes avant l'arrêt de la Cour, qui leur épargne l'amende et ne leur inflige que la dissolution.

M. Pelletan a sévi avec intensité à cette séance mémorable. Toutes les fois qu'il parlait des abus de la marine, il était applaudi à tout rompre par les mêmes gens qui l'ont accusé d'insulter l'armée, quand il a parlé des abus du mi* nistère de la guerre. ,-̃̃;•̃ Les ministres donc ont pris une 'grande- résolution. On informera contre Philipp et consorts. Ça, c'est bien. En outre, deux chefs de bureau ont été mis en demeure de donner leur démission d'administrateurs de la Banque coopérative des employés civils de l'Etat.

Suivez ce raisonnement. Les employés civils de l'Etat ont fait une banque coopérative. On les en a félicités, car nous sommes à la coopération. Or, par qui pouvaient-ils la faire administrer? Par des employés civils de l'Etat, bien sûr. Alprs pourquoi oblige-t-on deux employés civils de l'Etat à donner leur démission d'administrateurs de cette banque ? Par qui veut-on les remplacer? Par de s marchands de peaux de lapin ? C'est incompréhensible.

Mais ce n'est rien encore. Savez-vous comment s'appellent ces deux employés, ces deux chefs de bureau? L'un s'appelle Wilhelm.Ce ne peut être qu'un Allemand. Et l'autré s'appelle Valentino. Ce ne peut être qu'un Italien. Voilà bien la preuve que la Triplice est souveraine maîtresse rue Royale et que notre flotte n'a pas de mystères pour elle.. Alors, à quoi sert d'avoir le premier fusil, d'avoir le premier canon du monde, comme dit M. Paul PeschaneJ ? Pauvre France J. CornélY.

~c, A Travers Paris

A Travers Paris

Nouveaux incidents au concours des hôpitaux.

•Les épreuves du concours pour les hôpitaux ont commencé lundi dernier. On sait qu'après avis de la Société des hôpitaux et du Conseil de surveillance de l'Assistance publique, un nouveau règlement régit ce concours, tant pour le nombre des juges que pour le nombre des places, et aussi surtout pour le pointage des épreuves ceci pour éviter la partialité par trop scandaleuse de certains juges.

Le concours qui vient de commencer inaugure précisément ce. nouveau règlement mais nous apprenons que dès le début des. épreuves, il est absolument irrégulier. Voici, en effet, ce qui s'est passé Un des juges,qui a déjà pris part à la discussion des questions mises dans l'urne, et qui de plus a été .chargé de la besogne de la surveillance des candidats pendant la rédaction de leur épreuve, s'est aperçu après coup qu'étant parent d'un des candidats, il n'avait pas le droit de faire partie du jury il a aussitôt donné sa démission. Son honorabilité ne peut être mise en doute, mais il est évident que le concours, par sa présence et par sa participation à la séance de la discussion des questions données, est entaché d'illégalité; il n'y a pas le moindre doute à cet égard. Mais ce qui est plus grave, c'est que, par son départ, le chiffre du jury se trouvant réduit de 12à 11, il suffira de 6 voix pour faire une majorité pour nommer les six candidats. Il semble donc que, plus que jamais, les épreuves du concours ne serviront à rien; d'ailleurs, on ne se cache pas, dans le monde des candidats, pour désigner à l'avance les six candidats favoris, dont cinq se trouvent, par hasard, être tous élèves d'un seul professeur faisant partie du jury. Nous ne doutons pas que M. Napias ne prenne la décision voulue pour casser ce concours, qui vient de commencer sous des auspices aussi irréguliers.

L'Académie Goncourt au Conseil d'Etat.

C'est M0 G. Devin, avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation, qui, sur là demande de Me Raymond Poincaré et des légataires universels d'Edmond dé Goncourt, est chargé de défendre les volontés du testateur devant la juridiction administrative.

En cas de pourvoi en cassation des demandeurs, déboutés en première et en seconde instances, c'est également M° Devin qui plaiderait pour M. Léon Hennique et les héritiers Daudet devant la Cour suprême.

Un agent -sans doute nouvellement débarqué à Paris s'est, paraît-il, avisé l'autre soir de conduire à l'Institut Pasteur un épileptique 1

Il l'eût conduit avec le même succès à l'Académie de médecine*

On vaccine, en effet, à l'Institut Pasteur contre la rage, comme on vaccine à l'Académie de médecine contre la variole.

Mais ni l'un ni l'autre de ces établissements n'est un hôpital.

On ne reçoit pas plus de mandes à de• meure; ras- Butoï- que rué <3# Saints-

Pères, et l'agent novice fut dirigé avec son épileptique de l'Institut Pasteur vers l'hôpital le plus voisin, comme ;il convenait.

Si nous avons cru devoir relater cet incident, d'ailleurs sans importance, c'est pour détromper une fois de plus certaines personnes de province qui s'imaginent que l'Institut Pasteur hospitalise les malades atteints de la rage, alors qu'il donne seulement, et à certaines heures, des inoculations préventives, inoculations qu'il n'est d'ailleurs nullement nécessaire de faire immédiatement.

L'Académie des sciences morales et politiques vient d'être autorisée à accepter un nouveau legs de 100,000 francs. Cette somme est mise à sa disposition par testament de M. Drouyn de Lhuys, « pour récompenser les œuvres manuscrites ou imprimées consacrées à l'histoire des négociations de la France ou à des questions qui se rattachent directement à là diplomatie ».: :>-

4~O

M. Millerand, ministre du commerce, vient de faire dresser la statistique du commerce de la France pendant le mois de janvier 1900.

Durant ce premier mois, les importations se sont élevées à 381,358,000 francs et les exportations à 262,754,000 francs. L'augmentation par comparaison avec le mois de janvier 1899 est de 19,962,000 francs aux entrées et de 25,002,000 francs aux sorties.

Nos achats sont en baisse aux EtatsUnis, en République argentine et au Brésil; en hausse en Russie; Allemagne, Belgique, Espagne, Angleterre, Turquie, Autriche, Suisse et Italie.

Nos exportations ont diminué en Suisse, au Brésil, en Belgique, en Turquie et en Autriche mai^elles ont augmenté considérablement aux Etats-Unis, en Angleterre, Allemagne, Italie, République argentine, Russie et Espagne.

Aujourd'hui, de dix heures à cinq heures, dernière journée de l'exposition Stevens à l'Ecole des beaux-arts.

Ce n'a été hier qu'un long défilé de brillants équipages devant le quai Malaqùais, et la recette a dû être superbe.

Le nouveau roman de Léon Daudet: la Romance au temps présent, qui paraît aujourd'hui chez Fâsquelle en un volume de la Bibliothèque-Charpentier, est la simple histoire amoureuse d'une fille du peuple, incarnant, la race française et la légende, et d'un jeune artiste représentant l'esprit moderne et l'analyse. Ce poème brûlant et passionné enchantera les cœurs et captivera les esprits. Il n'est pas un amant, il n'est pas une amante, qui ne retrouve en ces pages ardentes l'image de ses joies et de ses douleurs.

La vente de la collection Tavernier a été hier, à la galerie Georges Petit, un très beau succès pour l'école impressionniste. On verra par les prix atteints qu'il n'est plus dans le camp des vrais amateurs de contestation à leur endroit Œuvres DE BOUDIN. No l, le Bassin du Commerce, à Bruxelles, 11,000 fr.; no 2, Canal a Saint-Valéry, 2,850 fr.; no 3, la Seine à Caudebec, 2,450 fr. no 4, l'Eglise d'Etaples, 4,000 fr. n° y, le Quai Jambois, à Bordeaux, 2,760 francs.

Œuvres DE Cézanne. 10, les Chaumes, 1,375 fr.; no 11, l'Estaque, 1,600 fr. (à M. Blot).

No 12, le Faucheur, par Corot, 6,100 francs. Œuvres DE Daumikr. 13, Au théâtre, 2,600 fr.; no 14* la Lectw'e du placet, 1,250 francs; n° 15, Loge découverte à l'Opéra, 2,600 fr.; no 16. le Portrait, 1,550 francs. Œuvres DE Fàntin-Latour. No 18, la Toilette, 13,000 fr. no 1% Ariane abandonnée, 5,300 fr. no 20s le Désespoir d'Ariane, 2,600 fr. no 22, Une Gerbe de rosés, 1,220 fr.; no 23, Pech.es, 1,180 fr. no 24, le Panier de raisin, 1,420 .fr. no 25, les Œillets, 1,150 fr.; no 26, Fleurs dans un vase, 3,100 francs. Œuvres DE Guillaumin. No 30, Ruines du château, à Crozant, 2,300 fr. rio 32, Sentier à Miregodon, 1,350 fr. (à M. Decourcelle) no 33, les Bords de la Sioule, 720 fr. (à M. Feydeau) no 34, Villefort, 2,550 francs.

Œuvres DE Jongkind. 37, Soleil couchant, 4,700 fr. no 38, l'Hiver sur le canal, 1,850 fr. no §9, les Sloops de pêche, 1,850 fr.; no 40, les Bateaux de pèche à l'ancre, 1,950 francs (à M. Sulzbach). Œuvres DE LÉPINE. No 41, Canal à Sai?it-Denis, 6,900 fr. no 42? l'Orne à Caen, 5,550 fr. no 43, le Bassin, 1,900' fr. no 44, le Passeur, 3,100 fr. no 45, le Port de Cherbourg, 2,700 fr. no 504 le Grand Bassin des Tuileries, une petite merveille, 3,200 fr. no 51, le Pont-Neu f, 8,200 francs.

Le Bouchon, de Manet, est adjugé 4,800 francs.

Œuvres DE CLAUDE Monet. 55, la Falaise à Pourville, 7,50{k fr. l'Eglise de Vernon, 9,500, fr.; no 57, Vue de Hollande, 8,800 fr. no 58, Sainte-Adresse, 8,8Q0 fr. M. Th. Révillon).

Œuvres DE C. Pissarro. 59, le Pont à Pontoise, 3,000 fr.; no 60, le Lavoir dans le pré, 2,720 fr. no 61, Cricket à Bedfort Park, 2,900 francs.

No 62, la Vigilance, par Puvis de Cha•vannes, est adjugée 10,700 francs.

Œuvres D'A. RENOIR. No 64, Place Clichy, 6,000 fr. no 65, Allant au Conservatoire, 1,730 fr. no 66, la Jeune fille au cygne, 3,200 francs.

AQUARELLES DE Dacmier. No 107, Avant l'audience, 4,100 fr.; no 108, la Chanson à boire, 10,002 fr. no 109, les Confrères, 3,250 francs.

PASTELS DE Degas. No 115, Balïabile, 7,800 fr.; no 116. les Pointes, 11,600 fr.; no 117, Je Ballet, 14,100 fr. no 118, Arlequin et Colombine, 6,960 francs.

Enfin, voici les œuvres de Sisley no Çô., Rue à Ville-d'Avray, 6,600 fr.; no 70, Maison au bord du Loing, 6,6Q0 fr.; no 71,. la Première Neige, à Veneux-Ng.don, 5,10/) fr.; 73, Meule de paille, 7,100,fr. no 74, Rue à Sèvres, 7,100. fr. (à M. Lazare Weiller); no 76, Route de VersaiUes,8,050Jv.(kM.Saîzb'ach) ;.no 78, Ze«; Bords du Loing, 9,050 fr. (au même).

L Inondation (n° 68) a été chaudement disputée par MM. Lazare Weiller, Georges Petit et.le comte Isaac de .Qamondo té: éésmêé Va et la bë'Hé oSirvrë

de Sisley, qui il y a dix ans était adjugée 70 francs dans une vente judiciaire à Bordeaux, a atteint hier 43,000 francs. 1 La vente a donné un résultat total de 422,600 francs.

A la suite d'un article paru dans l'Action française, sous la signature de M. Charles Maurras, une rencontre à l'épée a eu lieu entre celui-ci et M. Edouard Monod.

Au premier engagement, qui a été extrêmement vif, M. Ch. Maurras a été atteint, à l'avant-bras, d'un coup d'épée formant plaie en séton, qui l'a' mis en état d'infériorité manifeste. Sur l'avis des médecins,' les témoins ont mis fin au combat.

M. Edouard Monod était assisté de MM. Philippe Dubois, G. Lhermitte et du docteur Robineau M. Charles Maurras, de MM. J. Caplain, L. Moreau et du docteur Prieur.

Il,y aura foule aujourd'hui, à la Galerie Georges Petit, pour l'exposition de la collection Rousseau.

En des œuvres petites, mais d'une qualité rare, les maîtres de l'école de 1830 triomphent ici Théodore Rousseau avec onze tableaux de tout premier ordre, Corot avec sept merveilles; Diaz, Daûbigny, Dùpré, chacun avec des peintures dignes d'un musée. Eug. Boudin est également réprésenté, dans cette délicieuse anthologie de l'art élevé, par des toiles capables d'immortaliser son nom. Enfin, parmi les dessins et aquarelles, on relève'sur des feuillets très remarquables les noms fêtés de Bonvin Delacroix, Rousseau, Ribot et Troyon,. C'est là une collection peu commune, formée par un homme de goût un véritable écrin de perles. La vente aura lieu après-demain vendredi 9 mars.

-~JOC>w-

Hors Paris

Une concurrence au théâtre d'Orange. Un riche propriétaire de la Seine-Inférieure, M. Chamond, vient d'offrir à son département un théâtre romain mis à jour, à la suite' de fouilles, dans' la commune de Saint-André-sur-Cailly. L'ouverture de la scène n'a pas moins. de 79 mètres et l'ensemble du théâtre 150 mètres de circonférence. Les anciennes loges, les vomitoires et une grande partie des gradins sont en parfait état de conservation..

On se propose, lorsque le Conseil général aura accepté le don de ce théâtre antique, d'y organiser des représentations dans le genre de celles d'Orange. Nouvelles a la Main

Jargon moderne.

On parle du dénouement d'un drame réaliste.

Et cette mort, au cinquième acte. Oui, cette mort, surtout. quelle tranche de vie 1

On amène au poste un cocher qui s'est laissé aller à porter la main sur un client avec lequel il avait une contestation. Vous pouviez, lui dit-on, vous expliquer avec monsieur sans le frapper. C'est vrai, j'ai eu tort; mais, que voulez-vous ? j'avais sauté à bas de mon siège. je ne voulais pas être descendu pour rien 1 Le Masque de Fer.

UNE REVENANTE

DE LA PLANÈTE MARS ï

En dépit de notre agitation tumultueuse, de nos passions, de nos haines, de nos amours, nous sommes toujours hanté par le problème de l'au-delà, et lorsqu'il arrive qu'un savant tel que William Crookes, qu'un physicien tel que Rœntgen ou qu'un médecin tel que le professeur Ch. Richet nous donnent un aperçu de leurs conceptions positives, cherchent à éclairer un coin des mystérieuses ténèbres qui nous entourent, tous, grands et petits, penseurs et artisans, nous nous précipitons vers le rayon de lumière si ardemment désiré. En ces derniers temps, le, monde des psychologues a été bouleversé par l'apparition d'un livre de M. Flournoy, professeur à la Faculté des sciences de Genève, intitulé Des Indes à la Planète Mars. C'est l'histoire d'un cas probablement unique dans la science, observé chez une jeune femme de trente ans, simple employée de commerce et d'une. irréprochable moralité.

Cette femme,est sujette à des accès de somnambulisme pendant lesquels elle raconte une série d'aventures qui lui seraient arrivées au cours d'existences antérieures. Ces existences auraient été au nombre de trois l'une dans la planète Mars, la seconde dans l'Inde, et la troisième en France au temps de Marie-Antoinette.

Dans l'état de veille, c'est-à-dire après les accès de somnambulisme, Mme X. ne se souvient de rien et elle vaque à ses occupations avec la plus grande régularité et le plus parfait bon sens; lorsqu'elle est endormie, on peut l'interroger à loisir sur les faits qui se sont produits dans les divers cycles qu'elle affirme avoir parcourus, autrement dit, dans ses différentes réincarnations. M. Flournoy a tout d'abord flairé la supercherie, comme il arrive dans un grand nombre de cas de somnambulisme, spontanés ou provoqués, et il s'est demandé si cette jeune femme n'avait pas été- suggestionnée par des personnes de son entourage,. désireuses de souffler un rôle à une névrosée. Mais il a dû renoncer à cette idée pour les raisons suivantes Mme X. dans les moments où elle parle d'un séjour dans Mars, affirme. qu'elle peut s'exprimer en langue martienne. Elle emploie, en effet, quand on le lui demande, yn, .langage .comios.é de sons nettëïrrent articulés, groupes defà>

çon à former des mots; ces mots correspondent à des idées définies; enfin, le rapport des mots aux idée^s est constant. et la malade les enregistre sur le papier en caractères graphiques spéciaux. 2° La vérification du bien fondé des affirmations de Mme X. est évidemment impossible pour ce qui a rapport à l'existence qu'elle aurait menée dans Mars mais il n'en est pas de même à l'égard des faits dont le sujet aurait été témoin dans l'Inde, à l'époque où il y vivait. Après de longues et patientes re-rcherches, M.Flournoy a mis la main sur un vieux manuscrit où il a découvert les principaux épisodes auxquels Mme X. fait allusion lorsqu'elle parle de son cycle hindou. De plus, Mme X. à ces moments, s'exprime en sanscrit et en arabe, de façon à convaincre les plus sceptiques qu'elle a une sérieuse connaissance de ces deux langues. Or, depuis qu'on la connaît à' Genève, jamais cette jeune femme n'a pu se trouver dans des conditions qui lui permissent d'apprendre l'arabe ni le sanscrit. Nous laissons à dessein les considérations ayant trait à la réincarnation la plus récente, celle du temps de MarieAntoinette. On peut croire, dans ce cas limité, que la suggestion et la supercherie ont dû jouer un rôle quelconque; mais il est de toute évidence qu'aucune ë explication scientifique ne peut être tentée pour l'interprétation des phénomènes que présente Mme X. lorsqu'elle parle martien, sanscrit et arabe. M. le professeur Flournoy, en vrai savant, ne conclut pas. Il se borne, dans un livre consciencieusement documenté, à nous exposer le résultat de son observation qui a duré trois années consécutives. Toutefois, il nous laisse deviner son trouble devant ces manifestations étranges d'une personnalité si nettement dédoublée nous sommes indubitablement en présence de phénomènes qui autorisent les hypothèses les plus hardies et aussi, affirmons-le, les espérances les plus concluantes pour notre immortalité. < .Laissons les savants psychologues tels que MM. Pierre Janet, le colonel de Ro>chas, le professeur Charles Richet tirer des documents amassés par M..Flournoy les renseignements qui en découlent, et, lorsqu'une âme chère aura terminé son cycle terrestre, redisons avec Sully Prudhomme: De l'autre côté des tombeaux ̃ i '̃'

Ouverts à quelque immense aurore, Les yeux qu'on ferme voient encore!

̃ G. Dayenay.

le Testament J'Ewanuel liais

M. Emmanuel Liais, dont nous avons annoncé la mort hier, aura occupé une place considérable dans la science .française, dont il aura largement contribué à étendre le prestige à l'étranger.

Elève de Le Verrier et d'Arago, il s'occupa surtout des questions d'astronomie, d'électricité, de magnétisme, de botanique et de mécanique appliquée. On lui doit, en particulier, l'organisation de la météorologie télégraphique, l'application des chronographes à la détermination électrique des longitudes, l'application de la photographie à l'enregistrement automatique des phénomènes magnétiques, une théorie mathématique des oscillations du baromètre.

Il fut longtemps attaché à l'Observatoire de Paris, en qualité d'adjoint d'abord, puis d'astronome titulaire et enfin de sous-directeur. Il dirigea ensuite l'Observatoire et le bureau des longitudes de Rio-de-Janeiro.

L'histoire de son séjour au Brésil né laisse pas d'être amusante. Parti là-bas pour observer une éclipse totale de soleil, il en revint seulement. vingt ans après. L'empereur Dom Pedro, qui le connaissait de réputation, l'avait retenu en lui offrant une situation scientifique digne de lui. Ce n'était pas, du reste, le premier Français ni le dernier à qui devait arriver semblable aventure. Emmanuel Liais ne rentra en France qu'en 1881. Il alla immédiatement s'établir à Cherbourg, dans la ville où il était né, et à laquelle il laisse en mourant des legs d'une importance considérable, en vertu d'un testament « à l'américaine », dont voici le, texte, plutôt curieux:

Je lègue à la ville de Cherbourg tous les immeubles que je possède à Cherbourg, Octeville et Hardinvast, ainsi que les rentes que je pourrais avoir sur des particuliers, mais sous les conditions suivantes qui sont de rigueur et faute de l'observation desquelles ce legs serait nul

La propriété de Cherbourg qui renferme plusieurs maisons et forme un tout, restera toujours intacte et entière; aucune parcelle n'en pourra être détachée et formera avec ses collections un établissement scientifique tenant lieu en même temps de jardin public, mais dans lequel aucun kiosque à musique ne pourra être établi afin de réserver la perspective. Il est bien entendu que les serres et collections de plantes restent attachées à l'immeuble et font partie du legs. La maison rue de l'Abbaye, 9, sera mise à la disposition de la Société des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg pour y loger sa bibliothèque et y tenir ses séances, et il est entendu que la ville lui fournira un bibliothécaire et qu'elle accastillera la maison ad hoc. La maison que j'occupe ne sera utilisée que pour y loger un muséum d'histoire naturelle. La maison rue du Chantier, no 4j sera accastillée en logement destiné au service de la propriété. Les autres maisons pourront seules continuer d'être louées, mais sous la réserve expresse que le produit des locations sera affecté à l'entretien et à la culture de la propriété, et n'entrera pas dans le budget général de la ville pour d'autres usages. Il en sera de même des locations de mes immeubles d'Octeville et de Hardinvast,ainsi que des rentes que je lègue à la ville. Si la ville, au lieu de louer les maisons dftla rue de la Bucaille et de la rae. Bonhomme, veut lës utiliser à d'autres usages, ces usages ne

.devront pas êfcçev.jjour de^'éçôies primaires pu.

secondaires, ûtais pour loger des collections