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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1896-01-20

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 20 janvier 1896

Description : 1896/01/20 (Numéro 20).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k283529s

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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L'ASNIVERSWRE DE BUZENVAL

A. eOURBEVOIE

Hier, deux heures, a été célébrée au rond-r;oint de Courbevoie, la cérémonie comniémorative de la Défense de Paris, Le monument de Barrias, qui synthétise de façon si dramatique nos derniers et vains efforts, est situé on le sait, entre les deux communes do Puteaux et de Courbevoie.

Jamais on n'a vu, malgré le mot de FRATERNITÉ écrit sur tous les murs, deux communes voisines s'entendre. Aussi, est-ce presque un vaudeville qui sert de lever de rideau à la sinistre tràgédie qu'on va évoquer là.

Courbevoie et Puteaux agissent toujours isolément. La première avait demandé au Conseil municipal de Paris, organisateur de la cérémonie, quelle part elle devait y prendre. « Aucune », lui avait-on répondu.

Puteaux, elle, n'ayant rien demandé, a fait ce qui lui a plu. Elle a pavoisé de drapeaux et d'écussons à son chiffre le côté gauche de la longue avenue, dé*pendant de son territoire, tandis que le côté droit qui appartient h Courbevoie était absolument nu, mais nu comme l'Hassan de Musset.

La Ville de Paris, au contraire, avait, par les soins de M. Bouvard, son archi- tecte-décorateur, garni solennellement, mais bien, le rond-point de la Défense, ce qui faisait ressortir encore la nudité de Courbevoie qui désormais se gardera de prendre des instructions.

Dès une heure, les troupes qui doivent figurer à la cérémonie sont placées du côté de Puteaux. Elles sont sous les ordres du général Le Loup de Sancy de Rolland, commandant la 20' brigade d'infanterie. t

Arrivent successivement un de nos plus jeunes officiers supérieurs, le général Jeânnerod, représentant le ministre'de là guerre: le contre-amiral Courrejolles, représentant le ministre de la marine; le lieutenant-colonel Ménétrez, représentant le Président de la République le commandant Guérin, représentant le gouverneur de Paris; MM. Bruman, représentant le préfet de la Seine; Laurent, représentant le préfet de police; Lucipia, président du Conseil général de la Seine; le général HenrionBertier, maire de Neuilly et une délégation de son conseil municipal, les maires de Courbevoie et de Puteaux qui ne se parlent pas, enfin tous les membres du Conseil municipal de Paris, moins leur président, M. Rousselle.

M. Baudin, qui le remplace, gravit les degrés d'une tribune dont le superbe velours rouge emplit d'enthousiasme le peintre MariusEtienne.

La musique du 124' joue la Marseillaise. On se découvre et, l'hymne terminé, le vice-présidentdu Conseil muni-,cipal prend la parole en ces termes: Messieurs,

M. Rousselle, président du Conseil municipal de Paris, subitement indisposé, m'a chargé de le représenter à cette cérémonie et de lire le discours qu'il regrette de ne pouvoir lire lui-même. Je lui obéis donc.

Et il Ut: v'

Messieurs,

A ceux qui de l'autre côté du Rhin ont récemment célébré avec tant de pompe leurs vicaires, les représentants de Paris ont cru devoir répondre en choisissant, pour commémorer la défense de Paris en 70-71, le jour anniversaire de la bataille de Buzenval. Alors M. Rousselle résume les angoisses subies parla population parisienne entre le 18 septembre et le 19 janvier. Il rappelle notre découragement, trop justifié, après la défaite de l'armée impériale, l'improvisation d'une armée nouvelle; l'ardeur de nos gardes nationaux, le courage de nos femmes. On applaudit. 'Ici, nous nous contentons de citer, en laissant à l'orateur la responsabilité de son cours d'histoire

La bataille de Buzenval, préparée sans confiance par des généraux découragés êtdéjà résignés à la capitulation, en vue de laquelle aucune des précautions les plus usitées ne fut prise, fournit à la garde nationale l'occasion de prouver qu'elle eût été à la hauteur des plus lourdes taches.

De sept heures du matin à six heures du soir, 40,000 gardes nationaux encadrés dan$ un nombre à peu prés égal de lignards et de mobiles, luttèrent à découvert, sans artille- rie, sans cohésion, contre un ennemi invisi.ble, embusqué dans les bois ou abrité derrière des obstacles savamment construits. Il y eut des régiments qui tentèrent, pendant cinq heures, avec un acharnement sublime, d'enlever des bâtiments transformés en forteresses d'autres qui, secoués d'une sainte folie d'héroïsme, se lancèrent à la baïonnette contre des murs crénelés défendus par les meilleures troupes de l'ennemi. Et cette bataille, a livrée, suivant un mot historique, pour donner satisfaction à l'opinion publi- que >>, fut, par la variété d'origine des com- battants qui y prirent part, comme la synthèse de la défense nationale, comme la suprême convulsion d'un peuple entier se débattant sous l'étreinte du vainqueur.

Un quart de siècle nous sépare de ces événements et Paris a voulu adresser un souvenir attendri à tous ceux qui, accourus de tous les points de la France, contribuèrent à sa défense, à ceux qui tombèrent et à ceux qui survécurent, aux admirables troupes de rarmée de mer qui occupèrent ses forts et ses tranchées, aux vaillants débris de l'armée de terre ramenés sous ses murs et qui encadrèrent ses troupes improvisées, aux ré- giments de marche, aux jeunes mobiles, aux volontaires mal armés, mal organisés, mal instruits, qui souvent tinrent au feu comme des vétérans.

Aussi bien notre France républicaine peutelle regarder avec fierté le chemin-parcouru, et le spectacle de son relèvement après la ééfaitè n'est-il pas moins grandiose que le souvenir de ses victoires d'autrefois. On applaudit et, par la bouche de M. Baudin, M. Rousselle continue. Il se déclare fier de saluer les représentants de Tannée républicaine qui assistent àla cérémonie; il remercie le ministre de la guerre d'avoir bien voulu y envoyer des troupes-; il dit les espérances que nous donne l'armée nouvelle et conclut par ce mot qu'on acclame

Les représentants de Paris ne cesseront d'enseigner que les peuples doivent, sous peine de périr, mettre au nombre des devoirs civiques les vertus militaires.

Et sa lecture terminée, M. Baudin descend de la tribune. Les généraux présents le prient d6 transmettre à M. Rousselle les remerciements de l'armée et le défilé commence,

C'est une « revue » en raccourci Une revue intime où l'on peut voir de tout près la figure des officiers et des soldats.

f,,

Aussi n'a-t-elle pas moins de succès que la revue du 14 Juillet. ] Deux compagnies de la garde républi- caine sont rangées devant le monument. i Entre elles et le général de Sancy, placé près du Conseil municipal, défilent avec une méthode admirable, pendant qu'une seconde musique, celle du 129% joue ses l marches et ses pas redoublés, le 16" ba- ] taillon d'artillerie à pied, un bataillon du 129* d'infanterie, un bataillon d'infanterie de marine, deux batteries à six pièces, un escadron et demi de la garde républicaine, deux escadrons du 2° cui- rassiers, ceux-ci conduits par leurs trorn- pettes vibrantes.

Naturellement toutes les têtes se dé- couvrent au passage des drapeaux qui ont salué le monument entouré de couronnes.

Défilent ensuite les 33 Sociétés inscrites pour prendre part à la cérémonie. Parmi elles

La Fédération des combattants de 70-71, les Anciens soldats de Courbevoie, les Vétérans des armées françaises, dont la vieille Voix crie encore énergiquement: « Vive la France 1 Vive l'Armée I », la Fédération des Sociétés alsaciennes qu'on acclame, les sa* peurs-pompiers de Courbevoie, de Puteaux, d'Asnières, les Sauveteurs de la Ba*e-Seine, les Dames françaises qu'on salue, nos sociétés de gymnastique, etc.

Quand c'est fini, on pousse un dernier cri do « Vive la France 1 » et on se sépare.

Un si grand nombre de patriotes sont venus assister à la pieuse et réconfortante cérémonie que, quand nous nous apprêtons à rentrer à Paris, la très large voie qui descend du monument de la Défense à la Porte-Maillot est noire de monde.

Avenue de Neuilly, notre cocher, pris dans un embarras de voitures, s'arrête devant le petit hôtel du général du Barail.

C'est juste le moment où passent les cuirassiers qui reviennent de la cérémo* nie. Ils retournent quai d'Orsay.

Alors une fenêtre s'ouvre et nous

voyons l'ancien ministre de la guerre se pencher pour suivre plus longtemps des yeux l'uniforme qui lui rappelle tant de combats!

A BOUIiOGWE-SUa-SEIWE Cérémonie de même caractère. ô,000 personnes présentes. Discours de MM. de Lanessan, Marcel-Habert et Le Senne. A SAINT-CIiOUD

Une troisième cérémonie, non moins touchante, a eu lieu hier sur le territoire de Saint-Cloud.

Le cortège composé des députés MM. Gauthier de Clagny et Rameau, du Conseil municipal, des fonctionnaires de l'Etat et de la Ville, des délégués des communes du canton, des sapeurs-pompiers, de la fanfare, des Sociétés de tir, de secours mutuels, etc., s'est rendu aux monuments dès francs-tireurs et du cimetière.

Au monument des francs-tireurs, M. Belmontet, l'excellent maire de SaintCloud, a prononcé une chaleureuse allocution dans laquelle il a fait ressortir que presque tous les braves tombés le 19 janvier n'avaient pas été préparés au rude métier de la guerre, mais qu'ils avaient courageusement combattu pour sauver l'honneur de la Patrie.

Après cette allocution, M. Belmontet a donné communication d'une lettre de M. Moufle, fils du commandant du 5° bataillon des mobiles du Loiret, et présenté le fanion de ce bataillon, que M. Moufle lui a envoyé spécialement pour le faire figurer à la cérémonie. Voici le texte de la lettre, très émouvante dans sa grande simplicité

Bar-le-Duc, te 17 janvier, 1896.

Monsieur le maire,

Je me permets de vous envoyer aujourd'hui, comme colis postal, le fanion du 5° bataillon des mobiles du Loiret, qui a pris une part active à la bataille du 19 janvier 1871, dont vous allez célébrer l'anniversaire. Ce bataillon, placé en réserve à la redoute de Montretout, fut à ua moment donné ap«

Eelê à dégager notre artillerie qui, embourbée et réduite à l'impuissance, allait être enlevée par une forte colonne d'infanterie bavaroise.

Fort de 7 compagnies, dont une resta pour désembourber nos pièces, le bataillon franchit la crête de la redoute et ouvrit le feu contre l'ennemi, à bout portant presque. A ce moment, fut tué le commandant des francstireurs parisiens.

Peu d'instants après, et ne se voyant pas en force pour maintenir les Bavarois, dix fois plus nombreux, le commandant fit sonner baïonnette au canon, puis la charge. Sous l'élan de nos mobiles, les Bavarois durent reculer et finirent par se débander, poursuivis par les nôtres, jusqu'au cimetière de Garches, où la nuit mit fin au combat. Cependant, le bataillon trop avancé ne reçut pas l'ordre de se replier et resta seul à Garches jusqu'à onze heures du soir, heure à laquelle il rentra dans ses cantonnements. Lorsque Paris capitula, le 5e du Loiret ne voulut pas être désarmé par les Allemandss et, empilant dans des caisses faites à la hâte, armes, munitions et bagages, il revint dan, ses foyers, à travers mille péripéties. Les armes furent versées à Orléans après le départ des Prussiens de cette ville. Sachant que, cette année, l'anniversaire de la bataille du 19 janvier 1870 sera célébré d'une façon inaccoutumée, je crois de mon devoir, Monsieur le Maire, de vous envoyer ce fanion, me trouvant dans l'impossibilité de vous le porter moi-même et je pense que vous voudrez bien faire figurer en bonne place, l'emblème du 5e du Loiret qui, il y a 35 ans, s'est couvert de gloire à cette journée.

Vous voudrez bien ensuite me le faire renvoyer, car c'est un souvenir qui m'a été légué par mon père qui commandait alors ce bataillon.

Veuillez agréer, etc.

Signé: G. MOUFLE.

La foule, profondément émue de cette touchante attention patriotique, acclame la précieuse relique qui porte de nombreuses traces du passage des balles allemandes.

M. Gauthier, député, prend ensuite la parole et prononce un discours remarquable dans lequel il fait ressortir avec la plus chaleureuse éloquence l'utijité de célébrer ces douloureuses dates,

A VERSAILLES -• ̃ A Versailles, en raison de l'anniversaire de la proclamation de l'Empire d'Allemagne, le Palais et le Musée ont été fermés pendant toute la journée. Ainsi, le même jour, à la même heure, trois cérémonies patriotiques et une manifestation dont le mutisme n'a pas été moins éloquent que les discours prononcés à Courbevoie, à Boulogne, à Saint-Cloud.

Quand on ne craint pas ainsi de célébrer ses propres défaites, c'est qu'on a foi en l'avenir.

Charles Chincholle.

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Nouvelles Diverses

La clémence anormale de la température étonne beaucoup de gens, mais on se dit pour l'expliquer que nous avons, cette année, une série semblable à celle de l'année dernière et que, comme l'année dernière, les froids ne viendront qu'un peu plus tard.

Il suffit de se reporter aux journaux de 1895 pour s'assurer que les froids n'ont pas été, dans cette année cependant exceptionnelle, aussi en retard que maintenant. Le tableau comparatif suivant en doanera.

la preuve. La température est prise, à Paris, huit heures du matin

1895 1896

1er janv. l°l/2 au-dessus de 0, 11° au-dessus 2 1 8 do 3 11/2 neige. 4 1/2 à" 4 1 1 1/2 5 1/2 au-dessous 11/2 do 6 n– 1/2 au-dessus 11/2 do 7 4 au-dessous. 4/2 au-dessota1 8 6 1 do 9 2 0 0

10 11/2 1 au-dessus 11 2 neige 3 au-dessous 12 7 5 5 do 13 8 verglas 1 au-dessus 14 11/2 au-dessus dégel 2 15 3 3 3 do 16 2 3 3 &> 17 4 4 18 51/2 8 d"

Comme on le voit, l'an dernier, les froids ont commencé dès le 1er janvier, alors que cette année nous avons eu à la même date 11 degrés au-dessus de zéro. Le 12, le 13, la température a été très rigoureuse. Puis, après le dégel, nous sommes revenus aux temps doux tels que nous les avons maintenant.

i « i.»

ÉLECTION DE LA REINE DES REINES

Le Comité des étudiants et celui des lavoirs se sont réunis hier, après-midi, au Café Américàin, place de la République. Il s'agissait de procéder à l'élection de la Reine des Reines et de ses demoiselles d'honneur.

M. Sémichon présidait la séance.

Mlle Henriette Defilloy, demeurant rue Jouy-Rouve et appartenant au lavoir de cette rue, a réuni tous les suffrages. Elle a donc été proclamée Reine des Reines.

Demoiselles d'honneur Mlles Marie Français, rue du Chemin-Vert, du lavoir SaintVictor, et Eugénie Talloy, rue des Récollets, du lavoir des Chauffourniers.

A l'issue du vote, 'au moment où les titulaires des éphémères dignités de la Mi-Carême ont reçu les compliments de tous côtés, on a apporté un écrin qui a été remis à la Reine des Reines. Il contenait une bague ornée de brillants et de rubis, envoyée de la part du Comité des étudiants. Des bouquets ont été également remis aux élues de la part du Comité de la Mi-Carême.

LE FRÈRE DE M. NUGER

-M. Nuger père est arrivé hier àJParisgpuj'