Voici maintenant un poème en prose, probablement composé après une absorption de haschich. On le doit dater du commencement de t8ya, avril probablement, et il a été incontestablement écrit à Charleville. La phrase qui l'achève, ironique également, est un après-coup dicté par le souvenir d'une lecture de Thomas de Quincey. Il semble que Rimbaud vient d'éprouver pour la première fois la plénitude des effets du poison
MATINÉE D'IVRESSE
0 mon Bien 0 mon Beau Fanfare atroce oùje ne trébuche point. Chevalet féerique Hourra pour 1'ceuvre inouïe et pour le corps merveilleux, pour la première fois Cela commença sous les rires des enfants, cela finira par eux. Ce poison va rester dans toutes nos veines, même quand, la fanfare tournant, nous serons rendus à l'ancienne inharmonie. 0 maintenant, nous si digne de ces tortures rassemblons fervemment cette promesse surhumaine faite à notre corps et à notre âme créés cette promesse, cette démence L'élégance, la science, la violence! l On nous a promis d'enterrer dans l'ombre l'arbre du bien et du mal, de déporter les honnêtetés tyranniques, afin que nous amenions notre très pur amour. Cela commença par quelques dégoûts et cela finitne pouvant nous saisir sur-le-champ de cette éter-