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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1884-02-25

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 25 février 1884

Description : 1884/02/25 (Numéro 56).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k278855c

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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FRANCIS MAGNARD

Rédacteur en chef

A. PÉRI V 1ER Secrétaire de la Rédaction

V >. MMTMMTM»

RÉDACTION De midi à minuit, rue Drouot, 26

Let manuscrits ne sont pas rendus

BUREAUX 26, rue Drouot,' 26

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H. DE VILLEM ESSANT

fondateur

FERNAND DE RODAVS

Administrateur

ABONNEMENTS Départements : Trois mois . . . . 1 9 fr. 50 Paris : Trois mois . » .' 16?"

ANNONCES ET TLÉCLAMKS DOLUMGEN FILS, SEGUY ET 0,16, RUE GRANOE-BATEUÊEB

BT A. L'A-DMI.NISTAA-TION

t

SOCIÉTÉ DU FIGARO

MM. les Actionnaires du Figaro sont convoqués, aujourd'hui lundi 25 février, à deux heures, salle Kriegelstein, 4, rue Charras, en Assemblée générale ordinaire an- nuelle et en Assemblées-extraor- dinaire pour délibérer sur la pro- rogation de la Société, conformé- ment à l'article 2 des statuts. t

LES CUISINIÈRES

a. PARIS

Je me suis assez souvent adressé au au coeur et à l'esprit de mes lecteurs pour qu'il me soit permis de m'adresser une fois, à leur estomac... Aussi bien, il n'y a pas do petites questions lorsqu'il s'agit de nos intérêts, de notre bien être, et des nos jouissances quotidiennes. La table joue, dans la vie do l'homme, un rôle si important ; une corrélation si in- time existe entre son alimentation et son humeur, que Brillat-Savarin S'est écrié, non sans raison :.« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es ! » Mon sujet entre, d'ailleurs, dans le cadre des chroniques du Figaro. Celle d'hier par- lait des ministres actuels, celle d'aujour- d'hui traite des modernes cordons bleus. Dans les deux cas, il s'agit de gens qui font de mauvaise cuisine.

Ce rapprochement établi, je noterai que notre capitale retentit d'un tel concert de plaintes contre la corpo- ration des cuisinières, que le devoir du moraliste est d'intervenir, et si je n'avais une plume pour constater la ser- vitude où nous tiennent les chevalières de l'écumoire, je sonnerais le tocsin d'alarme sur une casserole, avec une cuillère à pot.

J'en appelle à tous ceux qui ont un in- térieur : fut-on jamais rançonné plus impudemment par les « nymphes pota- gères? » Des maritornes, incapables de cuire un oeuf à lacoque, vous demandent, sans rire, quatre-vingts francs pàr mois, et si vous osez prétendre que leurs rata- touilles ne sont pas le sublime du genre, elles vous lancent leur tablier à la tete, en poussant des cris de pintade. Certes, je ne suis pas avare et il ne m'adviendra jamais de trouver coûteuxun plat réussi, mais je tiens pour jeu dé dupe d'échan- ger des indigestions continues contre des espèces trébuchantes et d'enrichir les virtuoses à nez rouge qui font danser l'anse de nos paniers.

Sur vingt femmes que l'on rencontre, dix-neuf vous confient leur détresse :

- J'ai renvoyé Catherine, vous dit l'une. Elle me trompait indignement. Mon beurre et mon sucre fondaient dans ses mains comme la neige sous les bai- sers d'avril. Elle disparaissait le soir pour courir au bastringue et découchait ivec l'aisance des tribus nomades. J'ai exhumé dix livres de chocolat des pro- ondeurs de sa paillasse, et quand je lui li signifié son congé, elle m'a traitée d'in- grate « Me renvoyer ! moi qui passe les nuits à chercher le moyen de satisfaire madame! » Je crois facilement qu'elle ne lormait pas! Elle buvait tout mon café ,t me servait, à sa place, une horrible infusion de chicorée !

- M-on Dieu, vous raconte une autre, l'argent n'est rien. Au prix où sont la margarine et les comestibles, il ne faut pas être trop regardante,- mais ce qui est exaspérant, c'est la prétention des cuisinières à l'irresponsabilité. Si un roastbeaf est coriace, c'est que la viande était trop fraîche. Si un gigot sent le bouc, c'est que l'agneau qui l'a fourni s'était émancipé trop tôt... Un peu plus, elles accuseraient les poules de pondre des oeufs couvés et les vaches d'engen- drer des veaux de quinze ans I

###

Le mal provient de ce que la cuisine, au lieu de rester un art, est devenue un métier. J'ajouterai que le palais des consommateurs a perdu le sens des bonnes choses. On ne mange plus; on se nourrit. On ne déguste pas, on avale. Les affaires et les plaisirs, la cupi- dité et les distractions ont anéanti le culte et la recherche des recettes dé- licates. Pourvu que le plat déposé sous vos narines exhale une odeur épicée et qu'il soit pompeusement paré - c'est- à-dire que le persil de sa garniture si- - mule un jardin anglais, que ses oignons sè dréssent en pyramides et que ses truf- fés dessinent des festons, vous voilà con- tents e t Vous ingurgitez cette architecture culinaire à bouche que veux-tu !

La province au courant de l'indiffé- . rence des papilles parisiennes nous a vite dépêché ses nullités en jupons. Une fille do ferme a-t-elle raté la pâtée des cochons et encouru la disgrâce d'un in- tendant ? " Elle débarque incontinent . dans nos murs et suit les cours d'une gargotte où elle est sacrée cordon bleu après un mois de leçons.

Et quelles leçons 1 Les enseigne- ments sommaires et rapides d'un chef qui ne songe qu'à ses honoraires ou à ses profits, et envoie au feu des recrues qui savent à peine distinguer un chapon d'un homard !

La cuisson précipitée des aliments et l'invention de la « glace de viande» ont fait sombrer les supériorités et les suc- culences de l'Ecole française... 0 fri- candeau qui mijotais jadis, pendant six heures, sur un lit de cendres rouges, où es-tu? Et toi, boeuf mode dont la pul- pe, piquée de lard frais et abreuvée de via vieux, s'attendrissait dans les flancs d'une cocotte en fer, enfouie dans un tas de braise, que n'es-tu toujours... à la mode ?

. Parlerai-je des bourgeoises prépara- tions, bannies, comme étant trop vulgai- res, des menus soi-disant aristocrati- ques - des matelottes qui chantaient

dans le chaudron de cuivre, à la flamme claire *des fagots secs -vdu haricot de mouton dont le roux initial embau- mait la maison dès l'aurore, en sorte qu'on ouvrait la narine en même temps que les yeux ? Et la gibelotte savoureu- sement canaille ? Et le gras double, sem- blable aux tragédies puisqu'il ne souf- fre pas la médiocrité? Et la sainè lentille associée au petit salé patriarchal? Et le na- vet confit dans les sucs généreux de la poi- trine de mouton? Et l'humble pot-au-feu avec son bouilli flanqué de l'inévitable ca- rotte ? Et l'honnête fricassée de poulet et le chaste riz-de-veau, et l'andouille rabe- laisienne? Répondez, la main sur la conscience - (et la conscience dans l'es- tomac)-en avez-vous goûté d'acceptable à Paris, depuis quinze ans ? Non, n'est-ce pas?

Nous devons le deuil de ces régals à l'envahissement de certains procédés familiers aux cercles subalternes - aca- démies de faux naVarins, instituts de pseudo-salmis, antres pernicieux ou s'é- laborent d'horribles mélanges d'os et de chairs meurtris et traînés dans... une sauce atroce. Pour l'obtenir, cette sauce,

- origine de nos misères - vous rem- plissez d'eau une marmite dans la- quelle vous lancez, pêle-mêle, des fé- murs de ruminants concassés, des car- casses de volailles étiques et deux pieds de veau. Vous additionnez de poivre, sel, aromates et, quand cet assemblage a subi quelques heures d'ébullition, vous obtenez là fameuse glace de viande - produit fatal qui permet aux novices et aux paresseuses de masquer leur igno- rance ou leur inaction Grâce à ce brouet trompeur, la plus hâtive et la plus fade préparation prend un semblant de goût. Il résulte de cette mixture, une cuisine de pacotille qui est à la vraie cuisine ce que les vêtements de confection sont aux habits des tailleurs en renom.

On ne mange réellement plus qu'en province - chez les curés ou chez quel- ques vieux notaires. Là, vous rencontrez les derniers spécimens d'une race dis- parue - de braves et courageuses filles, ardentes au travail, d'une assiduité dis- crète et sachant veiller un fricot avec la sollicitude d'une religieuse au chevet d'un malade. C'est là que respirent en- core des sujets pareils à Rosalie - la Rosalie de ma prime jeunesse - une grande vierge intègre et robuste, in- vestie du portefeuille des victuailles dans le gouvernement du foyer pater- nel. Ah! quels ragoûts elle accommodait ! On s'en léchait les doigts jusqu'aux aisselles. Rosalie cumulait. Elle soi- gnait aussi les enfants, faisait des sa- vonnages, et nettoyait la maison du haut en bas - ce qui n'empêche que de mémoire d'homme, elle n'avait servi .un rôti brûlé ou une crème tournée ! Elle touchait, pour son labeur, cinquante écus par un et le soir.de la Sàint-Sylves- j tre, elle recevait, en manière d'étren- nes, cent sous et une robe d'Indienne. Et Rosalie pleurait d'attendrissement en vous souhaitant « le paradis à la fin de vos jours ». Le Paradis ! Elle vous t'oc- troyait sur la terre sous forme d'épau- les farcies, et d'artichauts Barigoules, Quand je pense à toi, Rosalie, et quand je te compare à tes collègues d'a-présent, mon être déborde de gratitude... L'eau me coule des yeux et me vient à la bou- ché !

Ces souvenirs qui n'ont cessé de hanter mon cerveau m'ont, il y a quelque temps, inspiré l'idée d'extraire mes cuisinières des départements. « Celles-là, pensais- je, n'auront pas l'aplomb et l'âpreté des margots parisiennes. Ce sont des bonnes à tout faire, dépourvues d'un sot amour-propre,dociles aux remontrances et ravies d'être éduquées. Je pourrai suivre leurs agissements et perfection- ner leur savoir sans redouter l'expulsion et les insolences usitées : ' :-

- Votre place n'est pas dans ma cui- sine... Est-ce que je vais fouiller dans vos paperasses, moi?

Or, il arrivait ceci: la jeune provin- ciale se présentait chez moi, en sabots, avec des cottes plissées aux hanches et l'air parfaitement bête. Elle apportait dans sa malle, à couvercle poilu, des hardes qui embaumaient mon logis d'exquises senteurs de foin coupé et le bavolet de sa cornette répandait l'agreste parfum des lessives champêtres... La solide gaillarde me régénérait presque avec la rougeur de ses joues et la rudesse de ses façons.

Un an plus tard, cette paysanne-cou- perosée et mâflue, se plâtrait le visage de poudre de riz, chaussait des souliers à talons Louis XV, coiffait des bonnets garnis de valenciennes et portait des robes faisant la bosse au niveau des reins (Encore devais-je m'estimer heu- reux que la bosse ne fût pas par devant !). De plus, elle s'était assimilé mes notions ménagères et m'avait - grâce à. une comptabilité nuageuse - subtilisé de nombreux louis, sans oublier le sou du franc, cet abus stupide qui nous rend victime de la double conspiration du fournisseur et de la cuisinière. Et un matin, ma perfide élève, assurée que son bas s'était à mes dépens rempli d'argent jusqu'au mollet, saisissait un prétexte quelconque pour me laisser en plan et s'engager dans une maison où elle recevait cinq francs de plus... Ma dernière mésaventure eut pour héroïne une Lyonnaise qui m'avait cassé, pièce à pièce, une douzaine d'assiettes de dessert en vieux Saxe. Comme je lui reprochais ce crime céramique :

- Cela ne vous serait pas arrivé, me répondit-elle, si vous étiez moins es- i brouffeur et si vous mangiez dans du fer- blanc !

#*#

Mon histoire esc certainement la vôtre

- à quelques variantes près ! Si encore ces aimables personnes, formées par nos sacrifices à l'école de la science, du zèle et de la propreté, gardaient les vrais principes ! - mais dès qu'elles ne se sentent plus surveillées, elles n'ont qu'une idée : bâcler leur besogne et s'attabler devant leur dressoir pour raccommoder leurs nippes, ou ré- pondre, en un style" émaillé de solé- cismes, aux déclarations d'un cocher des environs. J'en ai surpris qui jouaient au bezigue ayeç le ya^ cjp chambre ; d'au-1

très, lorsque leur maîtresse était sortie, donnaient, dans l'office, des thés dont les invités adoucissaient l'amertume avec le sucre cassé sur le dos des patrons !

Tels sont les tyrans femelles qui nous ont réduits à l'état de matière cor- véable, et. augmentent effrontément le tarif de leurs services. Le remède? Je n'en vois qu'un : malheureusement il n'est pas pratique. Il faudrait s'entendre pour abaisser à deux louis, au maxi- mum, les gages pharamineux que les cui- sinières nous imposent. Elles se met- tront en grève, c'est probable ; mais si l'on n'en démord pas, elles viendront à résipiscence. Et, en attendant qu'elles cèdent, nous ferons notre popotte nous- mêmes. Tout le monde sait coucher une côtelette sur un gril et confier des pom- mes "de terre à un four : avec ça, on ne meurt pas de faim. Quand les grévistes s'apercevront qu'elles ne sont pas indis- pensables, leur verbe sera moins arro- gant et eUes mettront de l'eau dans leur vin - ce qui leur arrive rarement lors- qu'elles boivent le nôtre.

Quoi qu'il en soit, la cuisine française agonise et meurt; notre système,' qui fut le critérium de l'univers cuisi- nant, est en train de tomber au der- nier rang. J'ai tenté de sauver cette gloire nationale en proposant une grande exposition culinaire au Palais de l'Industrie. Je rêvais, sous la nef im- mense, l'installation do laboratoires dé- couverts où nous aurions vu opérer tous Jes types professants - depuis l'Arabe confectionnant le couscoussou jusqu'à l'Indou manipulant sonriz. J'aurais même admis un anthropophage qui, sous les yeux du public, eût arrosé de son jus la cuisse d'un matelot naufragé.

J'avais agrémenté mon projet de co- rollaires utiles et pittoresques, tels que des concours hebdomadaires de ragoûts jugés par nos plus illustres maîtres- queux. Des prix variés eussent récom- pensé les habiles broches d'hon- neur, brevets sur peau de dinde, mé- dailles en gelée de poulet - sans ou- blier les allègres harmonies d'un or- chestre de flageolets installé dans un kiosque central. J'avais tous les atouts en main : l'aimable M. Berger approu- vait mon idée et des financiers de « haute gueule » mettaient leurs caisses à ma dis- position. Le ministre objecta que l'em- placement était affecté, d'un bout de l'année à l'autre, à des entreprises précé- demment autorisées et je dus m'incli- ner devant une fin de non recevoir caté- gorique. Je réclamai - sans plus de succès - uno chaire de bonne chère au Collège do France et la création, dans les mairies, de cours d'alimentation où les pères avisés eussent envoyé leurs filles - se. souvenant qu'autrefois la cui- sine figurait dans l'éducation des demoi- selles comme il faut. Cet usage a même persisté dans certaines familles.

La châtelaine d'un antique château de Seine-et-Marne, qui porte un des plus beaux noms de France, est aujourd'hui mère de six jolies adolescentes. Chacune d'elles est de service, pendant huit jours, devant les fourneaux du manoir conti- nuellement rempli d'invités. Cette « se- mainière » règle les dépenses, achète les provisions, surveille leur préparation et préside au fonctionnement de l'office. Pensez-vous qu'une fois mariée, cette noble et riche héritière se laisserait étran- gler par son cordon-bleu, et se trouve- rait embarrassée par son départ? Point! Elle ceindrait le tablier de madapolam, mettrait ses aristocratiques menottes à la pâte et ne croirait pas déchoir pour cela.

En quoi elle aurait raison.

Adrien Marx.

Échos de Paris-

LA TEMPÉRATURE. - De grands froids vien- nent de faire leur apparition dans l'est de l'Eu- rope. Depuis deux jours, nous avons signalé la température exceptionnelle constatée à Arkhan- gel (32° et 33» au-dessous de zéro); hier à Mos- cou, le thermomètre est tombé à 22». Il est pro- bable que nous allons éprouver le contre-coup de ce refroidissement : hier, de la neige tom- bait à Briançon.

Le temps reste d'ailleurs assez mauvais en France. La pression barométrique a augmenté sur l'Europe occidentale, mais elle s'abaisse sur la Méditerranée. Attendons-nous à des aver- ses. A Paris, hier, le thermomètre maximum est monté à n». Baromètre, en baisse, 755mns.

Monaco. - Ciel beau, vent modéré. Therm. min. : 8° 3 ; max. : 150 1. Barom. : 761mm. I

à TRAVERS PARIS

Changeant leur itinéraire primitif, M. le comte et Mme la comtesse de Pa- ris sont arrivés à Paris hier matin, re- venant directement d'Espagne.

Une grande fête de bienfaisance, avec bal et divertissements de tous genres, sera donnée, le samedi 8 mars prochain, dans les salons de l'Hôtel-Continental, au profit de l'oeuvre de l'Union des fem- mes de France.

On sait que « l'Union des femmes de France » a pour but de secourir les ma- lades et les blessés de l'armée en temps de guerre, ainsi que les victimes des dé- sastres publics.

La Société des Artistes français s'occupe dès maintenant de préparer sa prochaine exposition annuelle.

A ce propos, nous croyons utile de rappeler aux artistes les dates fixées pour le dépôt des oeuvres de chaque section.

Peinture, dessin, aquarelle, du 5 au 15 mars ;

Sculpture, gravure en médailles et sur pierres fines, du 21 mars au 10 avril ;

Architecture, gravure et lithographie, du 2 au 5 avril.

Toujours de nouvelles attractions à l'Exposition de Nice.- On nour annonce prochainement l'ouverture d .ne expo- sition canine internationale: déjà un lot important de chiens sont inscrits parmi les plus connus. Signalons Brovo, 1g

grand danois qui a eu le prix d'honneur à Paris.

En outre, le fameux équilibriste Ar- sène Blondin, celui quia traversé la Seine sur sa corde, va donner, pour la première fois, une représentation de nuit dans l'enceinte de l'Exposition, à la fin du carnaval..

Son câble sera tendu au-dessus des bâtiments du palais ; Blondin portera un foyer électrique sur, sa tête.

Salut et bonne chance à ce téméraire promeneur.

L'enquête au sujet du Cercle de la rue Royale sç poursuit activement ; on es- time aujourd'hui qu'il n'y a qu'un seul coupable, et encore celui-ci n'est-il pas un « aigrefin » de profession ; en effet, l'on pense que s'il avait eu des compli- ces, ceux-ci auraient pu faire disparaître à temps les cartes marquées ; de plus, aidé de compères, le coupable n'aurait pas eu recours à un moyen aussi gros- sier que celui qu'il a employé ; enfin s'il eût été tricheur de profession, il aurait usé de stratagèmes moins connus ; c'est l'avis des hommes de l'art mandés tout exprès à la Préfecture de police et qui ont émis l'avis que le coupable devait être un ignorant de la « philoso- phie ». .

On nous signale l'état déplorable dans lequel se trouve actuellement la rue des Saints-Pères, laquelle est de grande communication, allant d'un boulevard à un pont.

La rue des Saints-Pères est, près du quai, le plus affreux des cloaques ; im- possible de la traverser, sitôt qu'il se met à pleuvoir,' sans être submergé par une boue liquide, uniformément répandue ; bien entendu, parmi les flaques et les bourbiers de la chaussée, les cochers s'en donnent à coeur-joie; voitures et omnibus inondent à qui mieux mieux les piétons qui clapotent au milieu des trottoirs visqueux. La rue des Saint-Pè- res ressemble à un polygone où auraient pataugé vingt batteries attelées.

Le dessèchement s'en impose comme d'utilité publique.

Le musée des Arts décoratifs rouvrira ses portes le 1" mars prochain. A partir de cette date, le public y sera admis tous les jours de dix heures du matin à cinq heures du soir.

Le renouvellement de la plupart des salles offrira aux visiteurs un attrait tout particulier. Nous nous bornerons à si- gnaler parmi les nouvelles richesses ex- posées, des broderies, des porcelaines, des ivoires, des bronzes et des laques de l'Extrême-Orient, provenant des col- lections de MM. Antonin Proust, Ph. Burty, Bigot, Dillon, Frandin; des car- tons et des dessins originaux de M. Le- chevallier-Chevignard, etc., etc. j En outre, au milieu de la salle de I peinture, a été installé le modèle en plâ- tre du monument de Versailles ayant obtenu le prix du concours et dont les auteurs sont : M. Formijé, pour l'archi- tecture, et M. J. Contan, pour la sta- tuaire.

Nous avons enregistré la juste récla- mation d'un grec contre le sens qui est donné à ce mot et à celui d'Hellène dans certains cas trop fréquents dans les cercles. Nous avons même fait connaître sa proposition d'y substituer le mot ai- grefin dont l'abbé Prévost se sert pour désigner les tricheurs de l'hôtel de Transylvanie dans Manon Lescaut.

Voilà maintenant qu'on nous demande de protester contre le nom d'Alphonse appliqué comme qualificatif.

Quelle que soit notre bonne volonté, il nous est impossible de tenir compte de toutes les protestations de ce genre qui peuvent survenir. Tous les noms et les prénoms ont plus ou moins servi aux romanciers, aux auteurs,et il est impos- [ sible de suivre les réclamants dans leurs exigences. Que dirait-on de tous ceux qui s'appellent Prudhomme, Macaire, etc., etc., s'ils s'offensaient de voir le nom qu'ils portent représenter des ty- pes célèbres? la vérité c'est quel'homme l'ait la valeur du nom ou du prénom et que jamais on ne sourira en pensant que des gens comme Lamartine, Dau- det, Karr, de Neuville, etc., ont pour prénom Alphonse. Sans être aussi célè- bre que ceux que nous venons de citer, on peut aussi porter fort honorablement le nom d'Alphonse, cela s'est vu, cela se voit, et cela se verra encore.

A propos de l'élection de M. Coppée à l'Académie française, nous devons recti- fier une erreur. Il n'est pas exact que M. Alexandre Dumas ait fait campa- gne contre M. Coppée, dont l'élection était d'ailleurs certaine depuis la nomi- nation d'About. Quant au jeu de mot médiocre des Montégu et des Coppée let, il est plus qu'apocryphe. Alexandre Du- mas, en résume, s'est contenté de Voter pour M. Montégut

9 .

NOUVELLES A LA MAIN

Militariana dans un pays fantaisiste :

Le général X... rentre chez lui boule- versé, après la dernière journée des grandes manoeuvres.

- Qu'as-tu? s'écrie sa femme épou- vantée.

- Je suis un homme perdu 1

- Comment?

-- On a terminé par une petite guerre. Sa Majesté commandait, naturellement, l'armée destinée à être victorieuse

Ici les paroles s'arrêtent dans la gorge du général. Il continue, haletant :

- Or, à la suite d'une fausse manoeu- vre, j'ai!.. j'ai fait prisonnier le monar- que avec tout son état-major!

Un auteur, dont le public ne ^'arrache pas précisément les ouvrages, racontait hier, à son éditeur, que la correspon- dance amoureuse d'un de ses amis avec Mme Z... venait d'être surprise par Je mari.

- Ce qui prouve bien qu'il ne faut ja- mais ((.écrire », ajoute-t-il.

- C'est ce que je ne cesse de vous ré- péter ! dit l'éditeur, en soupirant.

La.scène se passe dans une YÎUe de province.

On trouve sur la voie publique le ca- davre d'un individu ; on le fouille, on constate qu'il s'appelle Muller et de- meure telle rue, tel numéro. On apprend, de plus, qu'il est marié.

- Ayez soin, dit le brigadier à un ser- gent de ville, d'annoncer délicatement la fatale nouvelle à Mme Muller. ^ .

- Soyez tranquille, brigadier î

L'agent part, arrive au domicile indi- qué, réfléchit un instant, sourit en homme qui vient de trouver une solution, sonne à la porte de la pauvre dame, qui vient ouvrir elle-même, et lui dit :

- Est-ce bien ici la veuve Muller ?

X>e Masque de fer.

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

COïïRtKîEE. - 2o circonscription de Brives. M. Michel Labrousse, républicain

COTES-»ÏJ-LVOM>. - 2e cir. de Dinan. M. G. de Largentaye, conservateur (Aucun résultat â une heure du matin, mais les deux élections paraissent certaines.)

L'HOTEL DROUOT

ET LA CURIOSITÉ

Je me trouvais samedi dans le salon de mon ami Charpentier, l'éditeur, où chaque hiver défile tout ce qui porte un nom dans le monde des arts et des let- tres. J'admirais une fois de plus les ra- vissants décors du petit salon japonais, quand je me sentis frapper tout à coup sur l'épaule:

- Eh bien ! cher ami, commént se porte l'Hôtel Drouot?

- Tout doucement, répondis-je, la cu- riosité est au calme plat, les émotions des ventes Gunzbourg, Manet et d'Os- mond nous ont fatigués, on se repose. C'est à l'Hôtel comme au théâtre, voyez- vous ; après un grand succès, il y a tou- jours un temps de relâche pendant le- quel les recettes baissent. Mais cela ne durera pas, les commissaires-priseurs travaillent dans la coulisse ; d'ici quel- ques jours nous aurons une rentrée su- perbe.

Et tout en causant de la sorte, nous étions assis, mon interlocuteur et moi, dans un coin du petit salon, tout près d'un paravent japonais.

- Mais vous avez'eu, ces jours-ci, la vente après décès du peintre Sellier ?

- Oh! c'était si peu de chose ! On avait fait plus de bruit que de raison autour de l'expositon du quai Malaquais; La fin n'a pas répondu aux prémisses, les espérances ont été déçues. Il y avait pourtant quelques toiles : Une forge ! aux Andelys, par exemple, et l'Intérieur d'un Alchimiste. La première s'est vendue 7,200 francs et la seconde 4,000 francs. Je ne compte pas les Pensionnaires de la Villa Médicis en 1860, où figurent MM. Delaunay, Bonnat, Guillaume, Henner, Giacomotti, Carpeaux, A.Dubois, Chapu, Falguière, Bizet et Ulmann, tous des ar- tistes de premier ordre et qui sont l'hon- neur de l'art français contemporain. Ce ! tableau, qui a été adjugé 930 francs, n'a qu'une valeur documentaire.

Dans un autre moment, l'oeuvre de Sel- lier se fût certainement mieux vendue, mais ce jour-là la salle était froide, en dépit du chauffage des amis et connaissances,et puis la note Selliern'est pas précisément d'une gaieté folle. Sa peinture est triste, mélancolique, maladive à l'excès. On n'aime pas beaucoup, à l'Hôtel, le genre qui domine à l'Ecole des Beaux-Arts. On y préfère le vigoureux au tendre, l'im- pression rapide à la photographie colo- riée, les sensations fraîches au clair- obscur artificiel. Il n'y a guère que les délicieuses rêveries de Corot qui passion- nent en ce moment les amateurs.

Ainsi quatre ou cinq jours après la vente Sellier, un tout petit Corot, fait aux environs de Ville-d'Avray, trouvait acquéreur à 7,600 francs. Il est vrai qu'il était de la bonne marque et qu'il appar- tenait à un amateur dont le nom était synonyme de bon goût.

"- Vous l'appelez?

- M. Megard.

- L'ancien tapissier de la rue de la Paix, celui qui, aux approches du siège, fit un rouleau de ses toiles et les envoya en province ?

- Tout juste, il avait un flair parfait. Sa collection n'était pas nombreuse, elle ; ne se composait que d'une quinzaine de numéros, mais dans le nombre il y avait. ce Corot, une Mare, de Jules Dupré, d'une couleur superbe, .vendue 9,200 francs, cinq Jongkind, deux Millet, un Ribot, un Tassaert - qui ont produit ensemble la somme de -42,275 francs.

- Je ne le savais pas si bien avisé dans ses achats... A propos, est-il vrai qu'on ait tout vendu chez Mme Agar ?

- Chez elle, non, mais à l'Hôtel Drouot, oui. On raconte même là-dessus mille et une histoires dont je me garde- rai bien de me faire l'écho. Rien n'est plus triste que d'avoir amassé à travers le monde, en jouant la tragédie, une pe- tite fortune et de la voir s en aller ainsi à vau-l'eau ! Agar, vous le savez, a épousé un peintre, M. Marye. Elle avait, après son mariage, fait construire sur l'une des pentes du Troeadéro un ravis- sant hôtel, plein de bois précieux, par les fenêtres duquel le regard embrasse le cours de la Seine et la partie la plus pittoresque du panorama de Paris. J'a- vais visité dans le temps cette bonbon- nière artistique et, chaque fois que j'y pensais, je portais envie à son heureuse propriétaire. Tout à coup - ah ! c'est bien cela la vie de Paris! - on m'ap- prend qu'on a tout saisi chez elle en son absence et que ses meubles, ses bibe- lots, sa collection de jouets d'enfants, sa voiture, ses chevaux même, tout a été vendu à l'Hôtel Drouot poar la somme de 17,000 francs. N'est-ce pas triste ? Il paraît qu'en ce moment elle donne des représentations en Espagne. Puisse-t-elle 1 y gagner de quoi construire un château I

au seuil duquel les huissiers ne se pré- sentent jamais.

Mon ami paraissant s'intéressera cette chronique parlée, je continuai :

- Deux jours après la vente de Mme Agar - le hasard amène parfois de cu- rieuses rencontres - on vendait une toute petite collection de tableaux mo- dernes, après décès, devinez de qui ? - de ce pauvre Surville qui, après avoir remporté d'assez beaux succès au théâ- tre, s'était mis à faire le commerce de tableaux. Une idée comme une autre, mais qui ne l'avait pas enrichi.

Le lendemain c'était le tour d'une au- tre artiste dramatique... ni saisie, ni morte celle-là !...'

- Mlle F...?

- Vous aussi ! vous avez donné dans le panneau de cette initiale ! L'expert chargé de la vente peut se vanter d'avoir intrigué, avec cette simple lettre, la moitié de Paris. J'avais cru tout le pre- mier à cotte mademoiselle F... Le cata- logue disait que sa vente avait lieu « par suite de départ ». Je m'étais demandé, non sans curiosité, quelle était la jeune et jolie actrice qui nous-filait- ainsi dans la manche en nous laissant ses bijoux, ses meubles, sa garde-robe de ville et de théâtre. J'ai cherché, je n'ai pas trouvé. Est-ce une pure mystification ? Est-ce un secret de famille? Voilàce que je ne sau- rais vous dire. Ce qu'il y a de sûr, "c'est que lès costumes dits dé théâtre étaient absolument fripés, que l'Ecossais valait l'Italien, que le Mauresque n'avait guère plus de couleur que le Russe ; qu'enfin cette vente faite sous le nom de Mlle F... a produit 32,000 francs. Bonne récom- pense à qui m'apportera le nom de la demoiselle.

Peu de temps après, le 18 février, sous le nom de M. M..., sans doute une raison sociale comme l'a dit spirituelle- ment l'un de mes confrères, M.. Haro a vendu une cinquantaine de tableaux qui ont fait 63,850 francs. Parmi eux figu- raient le Bosphore, de Ziem, doré par le soleil de l'Orient qui a valu 8,000 francs, et de M. Ingres un tableau assez médio- cre intitulé : Y Are tin refusant les pré- sents de Charles-Quint, et un dessin d'une correction di scutable la famille Forestier, appartenant à Mme Ingres. L'un à 5,800, l'autre à 8,000 francs sont retournés, dit-on, chez leurs propriétaires.

Là-dessus j'allais me lever, quand mon interlocuteur me demanda si je pouvais le renseigner sur la coupe du baron Pichon

- Parfaitement, lui dis-je, j'ai préci- sément chez moi tout le dossier de l'af- faire entre les mains, et, comme elle menace de se terminer devant le tribu- nal, je .puis vous la conter par le menu.

. Alors je vous écoute. ?

- Un jour donc, le baronPichon reçut la visite d'un étranger.

U11 inconnu

Qui n'a point dit son nom et qu'on n'a point revu,

lequel lui proposa de lui vendre une coupe en or massif d'une valeur intrin- sèque de 6,700 francs. Le baron la re- garda attentivement et la trouva superbe. Elle avait la forme d'un ciboire et était tout ornée d'émaux translucides repré- sentant la légende de sainte Agnès. D'où venait-elle ? Le marchand ne pouvait pas le dire, seulement il affirmait son au- thenticité envers et contre les différentes personnes à qui il l'avait offerte et qui la déclaraient fausse. A première vue, le baron Pichon jugea qu'elle devait re- monter au quatorzième siècle. Il l'acheta donc de confiance, mais à peine le mar- chand était-il parti qu'il se mettait en quête de textes pouvant établir son ori- gine d'une façon certaine.

Vous savez quels trésors artistiques renferme sa bibliothèque du quai d'An- jou. Pendant quelques jours, il y fit des recherches infructueuses ; à la fin, guidé par sa vaste érudition et son flair exquis, il trouva dans l'histoire de de Thou ur récit de l'ambassade de Jean Velasco duc de Frias, connétable de Castille ci 1604, qui contenait en germe toute l'his- toire de la coupe.

Elle avait été offerte par Jacques I". roi d'Angleterre, à Jean Velasco, qui l'avait ensuite donnée à un couvent de religieuses espagnoles, comme l'indi- quait, d'ailleurs, l'inscription latine gra- vée autour du pied dé la coupe.

Vous voyez d'ici la figure rayonnante du baron Pichon !

Les collectionneurs qui connaissaient son acquisition avaient ri tout d'a- bord sous cape de sa crédulité ; ce fut à son tour de me de leur peu de foi. Pendant plusieurs jours ils vin- rent en procession à son hôtel de l'île Saint-Louis,et ceux-là même qui avaient dénigré le plus vivement l'objet fu- irent les premiers à lui proposer de le lui reprendre avec un bénéfice considé- rable.

Mais le baron Pichon déclinait toutes les offres. Il lui restait encore un point à éclaircir: celui de savoir à quel couvent la coupe avait appartenu, et par suite de quelles circonstances elle en était sortie. Pour cela, il s'adressa directement au duc de Frias, arrière-petit-fils de Jean Velasco, lequel habite provisoirement Paris, et qui lui raconta avec une bonne grâce tout à fait charmante, que la coupe avait, en effet, été donnée par son ancê- tre Jean Fernandez Velasco, au couvent de Santa Clara, sis dans la ville de Mé- dina Pomar, province de Burgos; qu'elle y était encore en 1856, au moment où on y avait transféré les restes de son père et que les religieuses l'avaient sans doute vendue pour se faire de l'argent. . Cette fois plus de doute, le baron avait gagné son procès.

Eh bien! non pas encore; car voici que Je même duc de Frias, qui le félicitait de son acquisition au mois de décembre dernier, lui intente en février une action en revendication... et savez-vous sous quel prétexte ? - Ne cherchez pas, vous ne devineriez jamais î -- Tenez, j'ai jus- tement dans ma poche là copie de la Sommation. Je vous fais grâce iîu gri- moire da commencement qui établit la