Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 1 sur 4

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1876-10-29

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 29 octobre 1876

Description : 1876/10/29 (Numéro 303).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2761383

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 67%.


SOMMAIRE

Cobrbixr politique Francis Magnard. Bchos db P-*Rts Le Hl'Hsqw de Fer.

h'OsoEsf-.F. M.

Circulaire du Gabde DES Sceaux.

PARIS ru Joîjr ie Jour F. M.,

TÉLÉGRAMMES BT CORRESPONDANCES AUff Mareade, BOITE aux Lettres..

Nouvelles diverses Jean de Paris. L'affaire Belinsky. Le suicide du passage des Panoramas.

Le Bourse.

Folies-Djuma.tiq.ubs Bênêdict.

Pbkuœees Représentations Auguste Vilu. COBRBIER DES THEATRES Jules PréVôl.

La Soirée Théâtrale Un Monsieur de l'orchestre. Inauguration du troisième. Théâtre-Erancais. "Feuilleton. LA princesse. Oghbrof Henry Gréville.

COURRIER POLITIQUE

Jamais session n'aurait commencé sous des auspices plus paisibles que celle où nous allons entrer, s'il n'y avait la proposition Gatineau.

L'extrême gauche a renoncé, aussi bien que la droite, à des interpellations qui ne pouvaient avoir aucune sanction pratique, aucun résultat utile on aurait donc le loisir d'achever l'année en discutant le budget, ce qui est la meilleure, la vraie manière de faire les affaires du pays, et l'on s'abstiendrait de politique, nourriture à la fois creuse et irritante; mais, nous le répétons, il y a la proposition Gatineau.

Cette proposition, comme on sait, a pour but d'abréger la prescription en cequi concerne les épaves de la Commune. jÇes républicains qui, dans l'antiquité, avaient inventé l'ostracisme et la déportation, qui de 1792 à 1799 ont organisé la proscription en masse, et qui depuis ont fait de l'exclusion des modérés ou des tiédes une des bases de leur politique, affectent une grande sympathie pour les individus que guette encore la Justice militaire. Celle-ci paraît fort modérée dans ses recherches, et n'affiche point la prétention de poursuivre les deux cent mille badauds qui ont gagné leurs trente sous à parader derrière quelques drôles enécharpe rouge seulement elle entend ne pas rester désarmée, de telle façon que si l'on mettait la main sur quelque assassin bien authentique des otages, elle ne soit pas obligée de le laisser passer paisiblement. Le gouvernement l'entend également ainsi; il ne s'agit donc point d'une population à soustraire à la juridiction des conseils de guerre, mais d'un nombre fort restreint ïrindividus ne méritant ni sympathies ni regrets, *et c'est pour cette minorité imperceptible que la gauche risque d'aller au devant d'une crise r

Il est vraiment trop maladroit de mettre en balance l'intérêt de quelques insurgés peu ou point repentants et celui de l'immense population qui entend travailler en paix et qui n'a jamais réclamé de ses mandataires ni l'amnistie, ni rien qui lui ressemble.

Le grand défaut de la proposition Gatineau, en effet, c'est de représenter, »our ainsi dire, la seconde ligne de re-

tranchements des défenseurs de la Com-

mune repoussés sur leur première ligne, qui était l'amnistie pure et simple. Son origine surtout est contre elle. Comment M. Gambetta, qui dans son discours de Belleville a fait preuve d'esprit polifigue, ne comprend-il pas que les exagérés de son parti ne lui sauront aucun gré d'une mesure qui leur paraît éminemment insuffisante et qui donnera d'autre part aux partis coalisés contre la République l'arme de. combat dont ils ont tous les jours besoin?

La meilleure politique serait donc de renvoyer aux calendes grecques cette

f eailieton du FIGARO du 29 Octob. 1876

LA

PRINCESSE OGHÉROF (Suite)

Marthe elle-même né put résister à cette fougue de gaieté contagieuse. D'ailleurs, sous la douleur de l'irréparable, elle sentait la joie intime de pouvoir estimer celui qu'elle avait méprisé. Elle était si paisible dans son âme, que la présence de son mari ne la dérangeait pas de son rêve depuis si longtemps, du reste, il avait cessé d'appartenir à sa vie 1

Elle rentra chez elle dans cette disposition d'esprit. Le prince avait disparu vers neut heures, comme toujours. Elle se mit au lit et s'endormit d'un doux sommeil. Elle rêva qu'elle marchait dans l'avenue du bord de l'eau, où elle avait attendu Michel le jour anniversaire de ses vingt ans. Il venait à sa rencontre, transfiguré, radieux, et comme elle lui tendait la main.

–r Non, lui disait-il, je-suis un rêve, mes mains sont deux rayons de soleil, en ne peut les saisir mais je vais rester ici à jamais et les fleurs de votre jardin ne se faneront plus.

Et elle restait devant lui en extase, pendant que la chaleur des rayons de soleil pénétrait doucement son cœur engourdi et le noyait dans un indicible bien-être.

Elle. s'éveilla encore charmée de son rêve; la réalité n'était pas si belle, mais la vie cependant lui paraissait bien meilleure que la veille, lllle s'habilla sans se presser et trouva son mari dans la salle à manger, qui déjeunait- Pauline entra bientôt elle s'était fait une loi de ne jamais précéder la princesse dans la salle à manger: ce moment de sécurité lui permettait bien des petites observations qui auraient été difficiles sans cela. D'ordinaire son empresaament ne se hissait pas refroidir qat

malencontreuse proposition Gatineau mais s'il n'y a pas moyen d'éviter le débat, nous voudrions qu un membre de la droite se levât et formulât une proposition, à peu près sur les bases que voici Il faudrait renoncer à la distinction infiniment trop subtile entré les crimes de délits politiques et les crimes de droit commun, et l'an dirait par exemple «A partir du iM janvier 1877,ne seront plus poursuivis que les individus ayant occupé dans les bandes armées de. la Commune un grade supérieur à celui de capitaine ou ceux qui, dans les rangs inférieurs, auront pris une part active à des actes criminels, depuis l'assassinat, jusqu'au pillage des maisons habitées. » Dans ces conditions, tous ceux qui ont porté les galons d'officier supérieur etpar conséquent ne peuvent arguer d'un cas de force majeure; tous ceux qui ont eu. une part de responsabilité dans les criminelles sottises du 18 mars n'échapperaient point à la punition de leurs méfaits.

Il nous semble difficile qu'une proposition de ce genre soit repoussée par la gauche elle demande de l'indulgence, on lui en donne, et beaucoup quant à la droite, du moment oùl'amnistie s'efface,Kon n'invoque plus que lés droits du dédain et de là pitié pour les insensés qui ont voulu détruire la société française, il n'y pas grand inconvénient à user de mansuétude à l'égard des comparses du 18 mars. '•

Nous nous permettons de recommander cette solution au gouvernement qui, jusqu'ici, n'a point fait connaître son sentiment sur la sommation déguisée que lui adressent les gauches, et qui, au pis-aller, doit bénir, dans l'occurrence présente l'institution du Sénat.

Si, en. effet, la proposition Gatineau est votée par les députés, elle ne le sera point par la Chambre haute, ce qui nous donnerait six mois de répit.

Le ministère a donc des chances de supporter l'épreuve de la session d'hiver. Francis Magnard.

Échos de Paris

La Température. Le baromètre est légèrement en baisse sur la France. Sans que 1 atmosphère soit encore troublée,, des signes certains indiquent que les courants de l'ouest passent à des latitudes moins élevées et se rapprochent de l'Europe. Si ce mouvement de retour des vents d'ouest s'accentuait, il en résulterait vraisemblablement un changement de temps dans nos régions.

La température se tient encore uniformément basse en France; elle est comprise entre 5 et 9 degrés à toutes nos stations, sauf à celles de la Méditerranée, où le thermomètre, indiquait 14 degrés hier, à huit heures du matin.

A TRAVERS PARIS

M. le garde des sceaux vient d'adresser aux procureurs généraux une circulaire dont on lira plus loin l'analyse; cette circulaire est relative à différents abus signalés dans la gestion des études de notaire.

Puisque nous nous occupons des notaires, abordons une question qui les concerne

Quand une personne veuve ayant un enfant doit recouvrer une somme insignifiante, vingt francs par exemple, dus à son conjoint décédé, il est toutes sortes de formalités notariées à remplir, parfois d'un chiffre plus élevé que la somme à réclamer.

Ne pourrait-on pas pour ces recouvrements, toujours importants pour les petites bourses, dispenser les ayant-droit des frais qu'ils nécessitent?

Les actes de notoriété ou d'identité, dans ce cas, pourraient être remplacés par des pièces privées; d'autant mieux

23

l'indifférence de Marthe, mais ce matinlà, l'indifférence lui parut plus méprisante que dédaigneuse.

Sans rien témoigner de ses impressions, elle commença à déjeuner, modestement, comme un oiseau qni picore çà et là quelque grain oublié.

Vous ne savez pas, Marthe, dit tout à coup le prince, j'ai rencontré hier Paul Avérief chez le confiseur avec une très jolie petite fille.

Pauline resta bouleversée, la fourchette en l'air. Elle avait oublié Paul Avérief et la petite, dans l'ardeur de ses nouvelles combinaisons. Comment, ils étaient à Pétersbourg, et la gouvernante ne lui en avait rien dit, no lui avait pas écrit, n'était pas venue la voir? Elle arrêta le. cours de son indignation pour écouter la réponse de la princesse. –̃ Je l'ai vue chez Mme Avérief, disait Marthe. Elle est charmante. C'estsafille. Sa fille 1. Pauline ressentit une sorte de choc semblable à celui que donnerait un bélier démantelant une forteresse. Marthe était si calme et parlait si doucement,, que- la demoiselle de compagnie se hasarda à jeter unxoup d'œil de son côté. La princesse remuait son thé avec la petite cuillère, sans la moindre émotion apparente.

Je ne savais pas qu'il eût une fille, dit le prince mais il n'était pas marié Ou bien il est peut-être veuf.. Je croyais, continua-t-il, que c'était Michel qui avait un enfant de la 'main gauche on avait parlé-de cela dans le temps.

Pure calomnie, répondit la, princesse avec la même douceur dans la voix, la même tranquillité dans le geste .des gens malintentionnés ont répandu ce bruit pour lui'nuire. `

Lui nuire? répéta le prince. En quoi ? 1

Pour l'empêcher de se marier peutêtre, je ne sais pas. s-

Oh fit le prince en haussant les épaules. Il trouvait sa femme bien naïve, mais après tout, comme femme, elle avaitraison. Cependant ce n'est pas un enfant ni plusieurs qui ^eussent empêché de se marier.

que les actes authentiques que l'on dresse en pareil cas rapportent relativement très peu de chose au notaire qui les re-

çoit. ̃

Plusieurs journaux ont annoncé que le prince Bibesco avait eu un accident de voiture à Dresde, dans lequel il s'était cassé la jambe.

Nous recevons à ce propos une dépêche de Wiesbaden; où se trouve en ce moment le prince, qui nous dit que rien de semblable ne lui est arrivé.

Profitons de cette occasion pour dire également que le bruit qui avait couru d'un vol de diamants, dont la princesse Bibesco aurait été victime, est absolument de pure invention.

Les savantes et laborieuses recherches de feu M. Eudore Soulié sur Molière ont établi d'une manière authentique le lieu de naissance de notre grand poète comique. Molière naquit le 15 janvier 1622, non pas sous les piliers des halles, mais dans la maison qui faisait l'angle de la rue Saint-Honoré et de la ruedes VieillesEtuves, aujourd'hui rue Sauvai. Jusqu'ici rien ne rappelait aux yeux du passant le premier souvenir de Molière. Cette lacune vient d'être réparée. Grâce à la sollicitude d'un groupe d'hommes de lettres et de critiques, parmi lesquels nous citerons MM. Charles de la Rounat, Théodore de Banville, H. de la Pommeraye Auguste Vitu, etc., une plaque de marbre noir vient d'être posée du côté de la rue Saint-Honoré; elle porte l'inscription suivante

CETTE MAISON A ÉTÉ CONSTRUITE SUR L'EMPLACEMENT BB CELLE OU EST NÉ

MOLIÈRE

le 15 janvier 1622

ACTE DE BAPTÊME BE MOLIÈRE

i5 JANVIER 1622 INVENTAIRE NOTARIÉ APRÈS LE DÉOÈS

.DE MARIE CRESSÉ 19-31 JANVIER 1633

CONTRAT DE MARIAGE DE J. P0QUES1N

ET DE MARIE CRBSSÈ 22 FÉVRIER 1621

MARIÉS LE 27 AVRIL SUIVANT REGISTRES

BE SÀINT-EUSTACBE

Le propriétaire de la maison bâtie sur l'emplacement du logis des Poquelin s'est prêté de la meilleure grâce aux désirs de nos confrères; et, tant est grand le prestige de ce nom de Molière, nonseulement le marbrier qui a façonné la plaque et l'inscription n'a voulu accepter aucune rétribution en dehors de ses déboursés, mais chose inouïe! –la Ville a généreusement renoncé aux droits de voirie qu'elle prélève sur les enseignes et inscriptions.!

La question des glaces levées ou baissées en chemin de fer nous* entraînerait beaucoup trop loin, si nous donnions; tous les moyens fantaisistes indiqués par certains de nos correspondants. Plusieurs nous indiquent les procédés violents d'autres vont plus loin encore et n'hésitent pas à conseiller un crime. Voici ce qui va clore le débat; cette solution nous arrive de l'autre côté des Alpes

En Italie, la question-est résolue par la loi. Le règlement sur la police, sécurité et régularité de l'exploitation des chemins de fer, à l'art. 51, défend aux voyageurs de baisser les glaces du côté d'où souffle le vent sans l'assentiment des voyageurs. En un mot ceux qui tournent le dos à la locomotive ne peuvent baisser les glaces si les voyageurs assis dans l'autre sens s'y opposent.

Cette conclusion est d'ailleurs celle que nous indiquions hier et qui se réduisait à ceci tenir compte de ce qu'on doit à la politesse et à l'opinion de la majorité.

Un de nos lecteurs, habitant l'extrême midi de la France, nous signale avecdé-

Alors l'enfant était à Paul ? P

Oui, M. Avérief m'a dit hier que «on frère le lui avait amené à l'étranger après la mort delà mère.

Oui, oui, ie me souviens vaguement. Ah Michel le lui a amené? Ca a dû être drôle! Je vois d'ici Michel en bonne d'enfant.

O0hérof éclata de rire, et'Marlhe avait le cœur si léger, qu'elle se mit à rire aveclui.Pauline,s'apercevant qu'elle' était seule à garder son sérieux, fit entendre un petit rire sec et nerveux. La princesse se tourna subitement vers elle.

Vous êtes malade, Pauline ? lui ditelîe.

-Moi, princesse? non. Pourquoi? C'est que vous riez comme une personne qui va avoir une crise de nerfs. Non, je me porte parfaitement. Tant mieux 1 fit Marthe d'un air dégagé, et elle se retourna vers son mari pour lui donner une demi-douzaine de commissions.

Pauline se glissa hors de la salle à manger, mit à ta.hâte un chapeau et une pelisse et pritun drojki à l'heure. S'étant préalablement fait conduire au bureau des adresses, elle se procura une indication exacte de la- demeure de Paul Avérief. Une fois là, elle pénétra dans la cuisine par l'escalier de service et demanda la gouvernante.

Celle-ci parut sur le champ, et* sans témoigner beaucoup de suprise,elle emmena Pauline dans sa chambre. Avérief venait de sortir avec sa fille, l'occasion était excellente pour s'expliquer. Comment, lui dit Pauline de son contralto le plus pathétique, je vous tire de l'obscurité, je vous fais avoir des émoluments inespérés, dans une bonne maison où l'on vous traite bien, où vous aurez une pension de retraite si vous savez vous y tenir,– et vous me trahissez, moi, votre bienfaitrice une compatriote. Ahl I Marguerite, cela n'est pas bien 1 Votre premier devoir n'était-il pas de me prévenir de ce retour inat-

.tejMju ?.

sespoir la présence de myriades de moustiques, qui se sont abattus dans la contrée; en même temps il nous demanda de lui indiquer un moyen pour se débarrasser de ces terribles visiteurs. Voici un des procédés les plus efficaces, employé dans tes colonies dans le même cas

Au moment de se mettre au lit, faire rougir au feu une pelle de foyer et jeter dessus du tabac à priser. La fumée qui se dégage asphvxie aussitôt les moustiques et chasse ceux qui résistent.

Comme l'intelligence se forme à Paris 1 Mlle Ozy racontait que quand elle arriva dans la ville des arts, elle était tellement naïve, que non-seulement un industriel trouva moyen de lui faire prendre pour quatre mille francs d'actions dans des Mines de gruyère, mais qu'encore elle en accepta les titres, imprimés sur chamois.

NOUVELLES A LA MAIN Joli mot bien naïf d'un commerçant J'aime mieux avoir aflaire à un filou qu'à un honnête homme; avec le premier on sait prendre ses précautions, avec le dernier on ne sait jamais où on en est!

Le premier mari de Mme Z. était un homme du plus haut mérite; mais un peu corpulent.

On parlait hier du nouveau futur de cette dame,, qui va se remarier. i Comment est-i l? quel homme est-ce? Mon Dieu, il rappelle assez son prédécesseur. comme .quantité! Une maison bien tenue

Il existe un restaurant où un chien de toute beauté, un lévrier arabe fait le tour de toutes les tables, après déjeuner et après diner, flattant tous les consommateurs qui boivent leur demi-tasse de café.

Chacun, bien entendu, offre à ce bel animal un des morceaux qui sont déposés sur la petite soucoupe réglementaire. Quelques-uns même se privent pour accomplir cette générosité, car on ne donne que trois petits morceaux. On se demande comment le chien peut manger tant de sucre sans se faire de mal. La raison en est bien simple.

Le lévrier est dressé. Il rapporte les morceaux de sucre au comptoir, et ne retient que dix pour cent à titre de com-

mission

Un avare sortait de chez son coiffeur, avec un de ses amis qui venait de donner un pourboire au garçon.

Vous avez tort, lui dit-il, de donner des pourboires quotidiens il vaut mieux donner des étrennes. D'abord, ça revient moins cher; puis, ça fait plus d'effet; enfin, il faut bien mourir, un jour et, cette année là, on gagne trois mois, six mois. on peut même être assez veinard pour mourir le 31 décenibre r

Qui croirait que dans Paris, la ville des plaisirs, certaines existences sont à ce point dépourvues de distractions quelconques ?

Une jeune ouvrière crui fait des travaux de couture pour de grands magasins demande à sa mèra

Maman, je t'en prie laisse-moi aller travailler ce soir chez mon amie Jenny!

Pourquoi cela, mon enfant?

C'est que c'est si gai chez elle, en ce moment! On a posé des cailloux dans sa rue, et le rouleau à vapeur marche devant sa maison toute la nuit Le Masque de fer.

–Pardon, mademoiselle Pauline! dit poliment la gouvernante en arrêtant cette eflusion qui menaçait d'être longue.

Elle s'était affinée avec des gens bien élevés; sa tournure et son langage avaient, sinon beaucoup de distinction, au moins à peu près la correction désirable.

Pardon, mademoiselle Pauline, vous parlez de bienfait et de trahison il est vrai que je vous dois mon entrée dans cette maison; mais depuis, M. Michel et M. Avérief sont aussi devenus mes bienfaiteurs, M. Avérief surtout. Lorsque vous m'avez dit de vous écrire ce qui se ferait chez nous, je ne savais pas ce que c'était que d'être gouvernante, j'ai consenti. Mais depuis, j'ai compris que c'était mal de raconter les affaires de mes maîtres, qui étaient bons pour moi. -Mais moi aussi j'ai été bonne pour vous, je ne vous devais rien.

C'est juste, mademoiselle, mais votre bonté pour moi me demandait en échange une chose que je considère comme pas bonne, tandis que ces.honnêtes gens sont bons pour moi et ne me demandent en échange que de faire mon devoir.

Alors, vous me reniez, vous trahissez votre bienfaitrice! L'ingratitude ne vous fait pas de honte?

Puisque malheureusement il faut que je trahisse quelqu'un, je préfère ne pas trahir ceux qui ne me demandent rien de mal et qui ont de tout temps bien agi ave&moi, sans intérêt.

Ingrate s'écria Pauline outrée, J'aime encore mieux être ingrate envers vous qu'envers M. Avérief, mademoiselle, répondit fermement Marguerite en se levant.

Pauline sortit pleine de rage et de fiel.

Pendant l'expédition malheureuse de Pauline Hopfer, la princesse était allée promener ses réflexions en traîneau hors de la ville. Elle avait besoin du spectacle de la neige immaculée pour calmer les bouillonnements de sa colère.

L'ORIENT

On n'a aucune nouvelle officielle de l'entrevue du Sultan et du général Ignatieff, mais nous devons dire que l'impression générale est que la Turquie ne résistera point et que l'Europe va avoir six semaines de répit.

Toutefois, comme rien n'est décidé et que la guerre reste toujours possible, nos lecteurs seront sans doute curieux de savoir combien d'hommes pourraient mettre sur pied les nations dont on craint l'entrée en campagne.

Voici cette énumération, dans laquelle nous ne comprenons pas seulement les 'armées régulières, mais encore. les troupes de réserve, auxiliaires, irrégulières, en un mot tous les combattants a un titre quelconque.

Nous prévenons, en outre,, nos lacteurs, que nous avons arrondi les chiffres.

Turquie ,4. 586 000 hommes. Roumanie. 63 000 Serbie. 150.000" Egypte 28.000 Monténégro 23 000 ̃ Empire d'Allema- 1.700.000

gne. 1. 700.000

Angleterre. 53& 000 Autriche. 1.375.000. Italie. 750.000

Grèce. 161.000

Russie 1.550.000. ̃"?-̃

Soit sept millions neuf cent vingt et un mille combattants.

Rappelons aussi que la marine turque se compose d'une flotte cuirassée de 15 5 bâtitàents en état de prendre la mer, sans compter 17 petits monitors qui croisent sur le Danube et sur le lac de Scùtari. Cette flotte dispose de 127 canons Armstrong et de 31,660 chevaux vapeur.

Outre cette flotte de guerre, la Turquie peut disposer de 95 bâtiments à- hélice et aubes, ou à voiles, comme transports, croiseurs, avisos, etc. Ces navires ne portent pas moins de 740 canons. Les équipages complets peuvent s'élever à 50,000 matelots.

C1RCULMBE DU GARDE DES SCEAUX Qui eût jamais cru que la vénérable institution du notariat fût minée par les abus? Personne assurément, et pour nous le faire admettre il ne faut rien mouis que l'indéniable compétence du garde des sceaux, qui vient d'écrire sur ce triste sujet et de faire insérer à YOfficiel une longue circulaire.

Depuis les événements de 1870-71, les désastres se multiplient dans le notariat. Lenombre des destitutions prononcées qui étaient, en moyenne avant 1870 de douze ou treize par an, s'est élevé en 1875 à vingt-huit.

C'est que les notaires oublient trop souvent les sages prescriptions d'une certaine ordonnance du 4 janvier 1843, écrite aune époque où le développement de la fortune mobilière avait amené parmi eux une fièvre de spéculation et qui a pour but de les protéaer contre des tentations auxquelles il leur serait difficile de résister.

Cette ordonnance leur interdit toute spéculation, toute opération de bourse, de commerce, de banque, do courtage etc. -Malheureusement, un trop grand nombre de notaires spéculent et opèrent en dépit de l'ordonnance, exposant ainsi leurs clients à la ruine et eux-mêmes au déshonneur.

Il est temps d'arrêter ce mal, sans quoi, cette vieille et nécessaire institution serait menacée dans son prestige et dans ses priviléges.

Depuis la veille, absorbée dans une seule idée, elle n'avait pas voulu penser à Pauline; mais la vue de sa demoiselle de compagnie avait soulevé une tempête dans son âme. C'était cette misérable fille qui, dans un but qu'elle ne pouvait encore comprendre, avait inventé et répandu les calomnies contre Michel, c'était elle qui, délayant sciemment un peu de vérité dans beaucoup de mensonge, les avait séparés pour jamais.

Dans quel but? se demandait fiévreusement la princesse. Quel motif de haine pouvait-elle avoir contre ce jeune homme et contre moi?

Hélas! Marthe ne devait jamais comprendre qu'on puisse haïr ceux qui vous comblent de bienfaits, précisément parce qu'ils sont vos bienfaiteurs, et que, pour certaines âmes viles, le devoir dô la reconnaissance est une humiliation de tous les instants 1

Elle l'eût compris, du reste, que ses sentiments fussent restés les mêmes, car rien ne pouvait plus ajouter à l'horreur que lui inspirait cette fille. Le matin, elle avait pu garder son sang-froid; mais aurait-elle toujours le même empire sur elle-même ?

Il le faut se dit-elle Mme Avérief sait certainement à quoi s'en tenir, elle me viendra en aide sans que j'aie besoin de le lui demander.•̃-̃ Ce raisonnement ne^la satisfaisait pas. La'voix du bon sens, des convenances, la nécessité absolue de sauvegarder son honneur et le nom de son mari, la certitude que si on renvoyait Pauline avec éclat, celle-ci, pour se venger et se défendre, mêlerait le nom de la princesse Oghérof à quelqu'une de ces inventions calomnieuses dont il reste toujours quelque chose, rien de cela ne pouvait lui air envisager avec résignation la nécessité de se trouver, dans quelques heures, face à face avec cette vipère, de lui parler et de feindre l'indifférence. Elle eût voulu l'écraser sous ses pieds comme un insecte vil et malfaisant, et détourner ensuite ses regards de ce ré- pugnant spe.cta.d9. v

En conséquence, le garde des sceaux invite ses procureurs généraux à étudier l'état du notariat dans chaque arrondissement et a réveiller la vigilance et la,, w sévérité des Chambres de discipline. Lorsque les notaires vendront leur charge, si des opérations irrégulières ` sont révélées, le garde des sceaux se réserve de réduire le prix de l'office pour que le successeur ne soit pas obligé d'augmenter les produits de l'étude par les mêmes errements.

Les notaires ont aussi la mauvaise habitude de iaire crédit trop longtemps aux bons clients; de là, une liquidation fort longue lorsque les charges changent de mains, et une situation désavantageuse pour le successeur obligé d'attendre. Le garde des Sceaux menace de remédier aussi à cet abus par une diminution du prix de la charge.

Enfin, ta circulaire que*nous analysons reproche à quelques notaires de n'avoir' qu'une comptabilité sommaire et incomplète, et quelquefois de n'avoir pas de comptabilité du tout. Le- garde des sceaux entend que désormais les écritures soient mieux tenues.

Tel est le résumé de cette mercuriale, inspirée, dit son auteur, par le désir de conserver au notariat sa vieille réputation d?intégrité.

+

PARIS AU JffllIEJOll C'est aujourd'hui seulement que la République française» donne le texte authentique du discours de M. Gambetta. Nous nous contenterons donc de signaler l'accueil qu'il a reçu des journaux

intransigeants. •.̃

VHomme libre raconte la réunion de la salle Graffard très sommairement et sans réflexions. Les Droits de l'Homme, pour en diminaer l'importance, insinuent que le dialogue annoneé* entre M.<îambetta et ses électeurs, s'est borné à un monologue.

La séance a été levée presque Immédiatement après le discours de M. Gambetta, sans que le bureau, formé d'avance et en dehors de la réunion, consentit à accorder la parole aux électeurs de Belleville qui désiraient poser: des questions à'ieur mandataire. La Tribune, elle, fait un grand tapage e de ce qu'on a refusé l'entrée de la salle •à son rédacteur,lequel n'était point muni de carte d'invitation. Il parait même que le citoyen Braleret, qui est un cabaretier vigoureux, aurait pris au collet le reporter trop impatient de la Tribune. Le récit est amusant et vaut la peine d'êtrereproduit en entier

Après être parvenu, à traverser avec beaucoup de peine une foule compacte, nous nous sommes adressé au citoyen Braleret, conseiller municipal, ami intime de M. Ganibotta et grand organisateur de la réunion, en lui présentapt la lettre ci-dessus.

-Vous n'avez pas de carte et vous n'entrerez pas, a-t-il répondu.

Sur notre observation qu'il y avait sans doute erreur, attendu que les autres députés avaient tous envoyé des invitations, le citoyen Braleret se mettant en colère a ajouté Je vous répète que votre journal n'ayant pas d'invitation n'entrera pas.

Puis, nous appréhendant au collet, il nous a repoussé près du mur du couloir.

Nous avons cru, dans un pareil moment, devoir nous borner seulement à protester sans répondre à cette grossière agression. Nous sommes donc resté jusqu au moment de la fermeture des portes, non sans avoir fait connaître, toutefois, notre qualité à deux autres commissaires.

Ainsi, c'est bien entendu, les radicaux, c'est-à-dire ceux qui veulent la République sans finasseries, sans détours, et qui apportent dans leurs actes et dans leurs écrits la plus franche loyauté, sont mis à la porte par M. Gambetta. et les opportunistes.

M. Gambetta pourra avocasser tant qu'il lui plaira, dans une réunion triée sur le volet, et faire le lendemain parade de son discours dans les journaux à sa dévotion. Nous seuls ne pourrons en rendre compte!

Allons, tant mieux I les opportunistes ne veulent pas être jugés par ceux qui sont à l'avant-garde.

7.921.000

Elle fit le tour des Iles sans Irouver l'apaisement. Comme son cocher se retournait, lui demandant ce qu'il fallait faire, une idée subite vint à la princesse Va le long de la rivière et passe de.vant notre ancienne maison de campagne, dit-elle.

Le traîneau s'engagea sur la route à peine foulée. Le cheval bondissait dans la neige, qui par moments lui venait presque jusqu'au ventre; une fine poussière glacée voltigeait autour du traîneau et déposait une poudre impalpable de diamants sur le velours des vêtements de Marthe.

Combien ce chemin ressemblait peu à celui qu'elle avait suivi avec son mari, en quittant la maison paternelle! Plus de rivière bleue brillant au soleil, plus de verts feuillages aux sycomores; la neige, haute d'un mètre, ensevelissait les parterres et les fossés, laissant seulement percer ça et là la tête d'un buisson ou le noir sommet d'une palissade. Au tournant de la route elle aperçut la maison où elle s'était mariée. Cette 'maison était habitée les îenêtres bien claires avaient des stores, un sentier frayé dans la neige menait aux communs, la cour était balayée soigneusement, et des nuages de fumée blanche sortaient d'une cheminée.

D'autres sont venus, se dit Marthe ils vont aussi aimer et souffrir peut-être; puissent-ils ne pas voir comme moi leur rêve de bonheur sombrer en vue du ri-

vage.

Elle passa lentement devant son ancienne demeure, puis le long du jardin elle avait attendu Michel. Le soleil d'été avait pour jamais fui de sa vie. Jamais! pensa la jeune femme. Et ses pleurs jaillirent abondants sous son voile de dentelle.

Chez Mme Avérief! dit-elle à son cocher, qui tourna bride et reprit le grand trot.

HENRY GF$VILL#

~W~ demair~(~