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Titre : Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche

Éditeur : Le Figaro (Paris)

Date d'édition : 1924-09-13

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343599097

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb343599097/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Description : 13 septembre 1924

Description : 1924/09/13 (Numéro 284).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k273552x

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-246

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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La Mort de Louis XVIII 16 septembre 1824

L'hygiène des Bourbons est tenue pour détestaibile, et non sans raisons. Elle fut celle de leurs contemporains, .pourtant, et non la leur propre. Louis XV et Louis XIV, d'ailleurs, ne s'en trouvérent pas si mal, qui moururent, celui-là •à soixante-quaitre ans, celui-ci à soixantedix-sept. Pour Henri IV et Louis XVI, ;on ne sait quelle limite eût atteinte leur vie si elle n'avait été interroimpue par ̃un. accident. Louis XIII, enfin, qui paraît èien avoir été de coimplexion assez délicate, mourut de maladie peut-être, mais de la mlédècine certaineiment, ayant été purgé 123 fois et saigné 171 fois dans les neuf derniers imoi» de son règne. L'hygiène de Louis XVIII fut plus mauvaise encore. Obèse et goutteux de bonne heure, il ne fit rien pour combattre ou contenir ces infirmités prématuj-ées. Certes, la vie'errante qu'il mena Jongteniips, le rude climiat de Courlande, ses soucis, ses chagrins, ses transes n'étaient pas pour soulager ses maux et rétablir sa santé. Mais il ne s'y appliqua guère. Plus gourmet que ses prédécesseurs, il fut tout aussi (gourmand et, souvent, jusqu'à la voracité. Impotent et hyidropiq'ue des la cinquantaine, il continua de imiaimger sans rëgïe, et il redou- bla lorsqu'il .eut retrouvé, à Paris, le trône et un cuisinier d'élite. Le, seul « exercice » que lui permissent ses pieds et .ses chevilles enflées il appelait, ses pantoufles une joie de l'existence, et il n'eut garde de les oublier dans la précipitation de sa fuite à Gand, le 20 mars .1815 c'était :la promenade en voiture. Mais il la pratiquait de singulière façon sur les coussins de ila lourde calèche, lancée <et maintenue au .galop des chevaux, en dépit du pavé et des ornières ̃secoué, ballotté et cahoté à plaisir, le Roi sautait, retombait, .rebondissait deux heures durant. Cette dure voltige, qui rompait les courtisans, aidait, disait-il. à sa digestion.

Le 25 août 1824, à l'occasion de sa fête, après sa promenade 'accoutumée et un long travail avec le chancelier Dambray, Louis XVIII reçut les « autorités » civiles et militaires, et les officiers de la garde nationale. Il leur marqua sa bienveillànce ordinaire, toujours un peu apprêtée et teintée de condescendance. Mais les gentilshommes de service avaient remarqué que ce. jeu de raquette congestionnait et suffoquait le Roi qui l'avait abrégé ce jour-là. Les chefs de légions; qui, -l'abordaient plus; rarement," ôbsërvèrènt-frson extrême changement » et en tirèrent de lugubres pressentiments. Mme de Boigne, qui le vit ce même jour justement, note que «. les guêtres de velours noir qui enveloppaient ses jambes avaient doublé de volumie, et sa tête, naguère très grosse, était tellement amoindrie qu'elle paraissait toute petite. Elle s'inclinait et tombait presque sur les genoux, ou s'appuyait sur île creux dé l'estomac, au point que les épaules la dominaient et qu'il ne la relevait qu'avec effort. » A d'autres encore, « sa physionomie parut si altérée et son regard si éteint qu'on ne pouvait s'y tromper ». Depuis longtemps, au reste, il avait des faiblesses, « une sorte d'engourdissement'», et ne s'occupait plus des affaires. Comme la duehesse d'Angoulême, sa nièce, le pressait de Ie renoncer .également aux « réceptions » qui le fatiguaient (prétexte honnête, peut-être, de fermer la porte du cabinet royal à Zoë du Cayla ?), il avait répond'ir « Un Roi peut mourir, niais ne doit jamais être malade. » Toutes réserves sur ce « rnlot historique » et les autres. Il ne changea rien, en effet, à son horaire, ni à l'étiquette, et, le Il septembre, voulut présider-lie déjeuner de faniille. Mais le lendemain, qui était un dimanche, le Moniteur publiait cette ̃nouvelle ide la Cour «"Le: Roi n'a point reçu aujourd'hui. Sa Majesté ne recevra demain ni les hommes ni les dames. On publiera demain un bulletin officiel de. la santé de Sa Majesté », et voici ce bulletin, daté de six heures du matin « Les infirmités anciennes et permanentes du Roi ayant augmenté sensiblement depuis quelques jours, sa santé a paru profondément altérée et est devenue l'objet de consultations fréquentes. La constitution de Sa Majesté et les soins qui lui sont donnés ont entretenu, pendant plusieurs jours l'espoir de voir sa santé se rétablir dans son état habituel. Mais on ne peut dissimuler aujourd'hui que ses forces ont considérablement diminué, et que l'espoir que l'on avait conçu ne doive aussi s'affaiblir. » (1)..

Pour qui savait lire ce texte, signé de six médecins et chirurgiens, dont Portal, premier médecin Alibert, premier médecin ordinaire Dupuytren, premier chirurgien de Son Altesse Royale et contresigné du premier gentilhomme de la Chambre, comte de Damas, le doute n'était point possible. Il l'eût été: moins encore si l'on avait su le nom véritable de cette « infirmité » la gangrène sénile ( comme Louis XIV). Les bulletins, en effet se succédèrent régulièrement (il y en eut 13), plus précis et plus alarmants. Dès le 12 septembre, au. reste, Villèle, président du Conseil et ministre des finances, avait fait fermer la Bourse jusqu'à nouvel avis, de même que les théâtres l'étaient, et les fêtes publiques suspendues, sine die. par le ministre de l'intérieur, Corbière. Mgr Frayssirious. ministre des affaires ecclésiastiques, et premier aumônier de Sa Majesté, demandait des prières publiques, et l'archevêque de Paris,, Mgr de Quélen, les prescrivait d-ans un long et pompeux mandement à son clergé.

Le Roi étant donc condamné., et à bref délai selon toute apparence, la grande affaire, essentielle, indispensa(I) Ne à Versailles le 17 novembre 1755, Louis XVIII achevait donc sa 65* année.

ble, était d'obtenir qu'il se confessât. Mais combien délicate et ardue Louis XVIII, s'il n'avait pas à se reprocher quelqu'un des cinq ou six scandales dont un seul suffisait alors pour accabler un homme et, que Tal,leyrand portait allègrement était,' avait été de tout temps, incrédule, notoire et « voltairien » fieffé. Rien ne fut plus aisé pourtant. à en croire les récits officiels et officieux que je résume d'abord, mais, dont il faut se défier comme des « mots » attribués surabondamment à- l'auguste malade. A Portal, qui s'apprêtait à le veiller, il dit « Allez dormir votre vie est trop précieuse à l'humanité ». Au comte d'Artois (Monsieur), son frère et héritier « Vous avez des affaires qui vous réclament moi, j'ai des devoirs à remplir », et il envoya chercher lé grand aumônier de France, prince de Croy. C'était l'un des privilèges de la charge et Louis XVIII n'était pas prince à y manquer. Mais il avait un « confesseur ordinaire »,< l'abbé Rocher, logé « dans une modeste chambre d'un des étages supérieurs des Tuileries », et si peu occupé, si parfaitement inconnu, « qu'aucun de ceux qui habitaient le château ne soupçonnait son existence ». Confesseur du comte de Provence et de Louis XVIII, quelle sinécure en effet C'est lui qui confessa le Roi, le lundi, 13 septembre, à huit heures et demie du matin. L'heure d'après, le mourant recevait le viatique des. mains de Mgr de Croy, suivi processionnellement du *luc et de la duchesse d'Angoulême, de la duchesse de Berry (mandée, en hâte, de Rosny), du président du Conseil et de la plupart, des ministres, du prince de Castelcicala. (ambassadeur de Naples). des ducs de Doudeauville et de Reggio, des grands-officiers de la Maison et de presque toutes les personnes du service. 1 Louis XVIII, faisant approcher les prin- 1 ces et princesses, leur aurait dit « Je vous fais mes adieux je veux vous donner ma bénédiction »,. et, sur leurs tètes courbées, il étendit ses mains jointes en ajoutant, d'une voix assez forte « Que Dieu soit avec vous!» Il demanda les Enfants de France, ses petits-neveux, Mademoiselle -et le duc de Bordeaux, qui étaient à SaintrCloud, et qui. interdits et tremblants, demeurèrent au pied de son lit jusqu'au soir (1). Les princes d'Orléans (2) vinrent pareillement, le 14 mais l'on peut douter qu'il les eût appelés.

En fait, l'agonie était commencée. Mais la robuste constitution du Roi retarda le dénouement. Il semblait,en léthargie, avec des réveils soudains de force, de connaissance parfaite et de présence d'esprit. On put donc lui prêter encore des « mots ». Dans la nuit du 14 au 15, informé du « grand concours de peuplé' )>' cfùi'-sé pressàitrsous les; fenêtres des Tuileries « J'ai donc fait un peu de bien ?. » et, à l'un des médecins « Je n'ai pas peur de la mort il n'y a qu'un mauvais roi qui ne sache pas mourir. » Mais il donna des ordres pour la cérémonie funèbre, qu'il voulut strictement conforme aux rites séculaires, suivit les prières des agonisants (toujours à la façon de Louis XIV) et comme, dans son trouble, Mgr de Croy s'était trompé, il le reprit et récita le texte exact.

.<

Un peu avant minuit, l'abbé Rocher, qui ne cessait d'exhorter et de consoler le moribond, demanda ;̃« Le Roi m'en- tend-il ?. Oui, très bien » Mais la mort n'étaii plus qu'une question d'heures. L'enflure gagnait' le cœur. Tout le monde restait sur pied le comte d'Artois étendu, tout vêtu, sur une bergère.La famille royale était groupée au fond de la chambre le comte d'Artois, les ducs d'Angoulême, d'Orléans-et de Bourbon la duchesse d'Angoulême, la ducheses de Berry, la duchesse d'Orléans, et Mademoiselle d'Orléans (Madame Adélaïde). En avant, trois ou quatre gentilshommes de la chambre Duras, d'Aumont., Blacas Talleyrand, Dambray, Villèle, Peyron'net le duc de Fitz-James, « qui ronflait à être entendu de partout » d'Avaray et Boisgelin, grands-maîtres de la, garderobe :les quatre premiers valets de chambre Hue, Ville d'Avray, Péronnet, Chamtlly, et-beaucoup de personnes du service intérieur. Près du lit le clergé et les médecins. Le quatrième premier gentilhomme de la chambre, Damas, qui était de quartier, soulevait le rideau. Il le laissa tomber, à quatre heures deux minutes du matin, lorsque, après une longue et forte expiration, Alibert lui eut fait signe que tout était consommé. Blacas ouvrit la porte et dit, à haute voix, aux personnes très nombreuses qui, dormant, attendant, causant et supputant l'avenir prochain, remplissaient la galerie « Le Roi* Messieurs » Les gardes répétèrent « Le Roi » et Charles X que le duc d'Aumont avait avisé de la porte « Sire, le Roi est mort. », et qui, à genoux près du défunt, avait baisé -sa main déjà glacée (3) sorti, « le pas incertain, la figure très altérée ». Quelques courtisans, impatients de se faire remarquer, le saluèrent à demi-yoix de « Vive le Roi » » qu'il ne sembait point entendre (4). Le duc d'Angoulême sortit en pleurant, Madame, jusqu'alors, avait toujours pris le pas sur son mari, en sa qualité de fille de roi (Louis XVI). Arrivée à la porte, elle s'arrêta et lui dit, « péniblement », à travers ses larmes « Passez, Monsieur le Dauphin. », et il passa le premier, toujours soupirant et pleurant l'un

(1) Un récit dit qu'il ne pouvait plus les voir. Rumilly dément le fait. En tout cas, Louis XVIII ne prononça point le mot prophétique que lui prête Chateaubriand Que Charles X ménage la couronne de cet enfant (le duc de Bordeaux, comte de Chambord Henri V).

(2) C'est le comte d'Artois qui les envoya chercher au château d'Eu, et ils dînèrent aux Tuileries, les 14 et 15, avec Leurs Altesses

Royales.

(3) Les extrémités glacées, une fièvre intense et un « redoublement très orageux » (?.) signalaient les progrès du mal.

(4) Il passa dans ses appartements et partit,, dès six heures, pour Saint-Cloud, avec la famille royale, selon la règle qui veut que le roi. de France ne demeure pas dans le palais où son prédécesseur vient de mourir,

"POUR LE DIXIÈME ANNIVERSAIRE DE LA MARNE APRÈS MlX ANS.

(La scène est dans un petit bois, au flanc d'un coteau qui domine la vallée de la Marne.)

̃ ~> ;̃̃'<. f I .̃-•: ̃

LE PROMENEUR. [\

(Un homme, jeune encore, erre,

pensif, à travers le bois.)

Dix ans! Les os Jey morts se mêlent sous les Au sol qu'ils ont sauoé. [herbes Les vivants, empressés à moissonner leurs gerbes, Savent-ils dans quel sang les moissons ont levé? Dix ans 1. Sous le coteau penché pour lui sourire La Marne, heureuse, luit.

Dans ce bois, oùhurlait la bataille en délire, Quel silence aujourd'hui! ̃;

Pourtant, malgré les fleurs; la mousse et l'ombre- Je l'ai bien reconnu v ̃' [uerfe, Car ici la victoire, à l'aile large ouverte, Pour un premier essor appuya son pied nu. Dix mal. La foule rit parmi la ville immense:. Vivre, quel lent oubli!

Mais dans mon souvenir le passé recommence,, Elle temps s'abolit.

(A partir de ce moment, le fond

de la scène s:éclaire peu à peu d'une

lumière empourprée qui est peut-être :̃:̃ celle du soleil couchant, ou peut-être celle du rêve.)

C'était un soir de jlamme, après un jour de fièvre Plein de combats sanglants.

Trois femmes, étouffant des plaintes sur leur lèore, Arrivaient à pas lents.

Or, l'une était Denain, Victoire aux traits épiques; L'autre, dont les cheveux blanchissaient à demi, S'appelait la Victoire aux Champs Catalauniques; La plus jeune, Valmy!

( Les trois Victoires sont entrées

une à une elles s'asseyent sur le

talus, lasses et gémissantes le

Promeneur, cependant, disparaît, à

gauche, dans l'ombre d'un taillis,

d'où sa voix ne parvient que lointaine

et de plus en plus irréelle.)

Des pleurs brûlaient leurs yeux, noirs de rage et de Et, tordant leurs bras douloureux, [doute; Elles laissaient, Victoires en déroute,

Le casque et les lauriers choir de leurs fronts [poudreux!

H

LA VICTOIRE DE DENAIN.

Fuirl. Toujours fuir!

LA VICTOIRE DE VALMY.

Intarissables,

Les soldats habillés de gris [sables. Puissants comme des flots, mouvants comme des Déjerlent sur le Nord, et roulent vers Paris. DENAIN.

Ils m'ont chqssêe.f,^T.t7,f » VALMY.

a. Ils m -ont bannie De ma colline sainte où je les maudissais. LA VICTOIRE DES CHAMPS CATALAUNIQUES. Et nous fuyons sacrilège ironiel Nous qui fîmes la Franée, au long du sol français! DENAIN.

Moi, Denain, qui vis leurs ancêtres

Se-débander devant mes bataillons!

̃ '.V.- ̃ VALMY.

Moi, Valmy, devant qui leurs retires

Se couchèrent dans les sillonsl.

LA VICTOIRE DES CHAMPS CATALAUNIQUES. Moi, dont les souvenirs sont encor plus antiques, J'ai vu les Huns rentrer aux Champs Catalauniquesl J'ai fui Châlons repris par Attila!

Si je pouvais vous rendre et vos arcs, et Vos piques, O mes Gaulois' et mes Romains qui dormez là! DENAIN.

Créatrices de la patrie

Que notre ardeur sauoa du suprême danger, Les Français d'aujourd'hui, sur leur terre meurtrie, Pourront-ils nous sauver des, mains de l étranger?. VALMY.

Pourtant, je les ai vus quitter leurs champs, leur! Poser la f aulx, l'outil, la plume ou le burin, [villes, Embrasser leurs enfants, leurs f emmes, et, tranquilSans un cri, s'encastrer aux régiments d airain, [les, Une larme tremblait au coin de leur paupière Mais, dans leur regard résolu,

Moi, fille de la Liberté, j'ai lu

La volonté stoïqùe et fière >

De vaincre en ce duel, qu'aucun d eux n a voulu Ils ont la foi des Volontaires

Que l'âpre République enrôlait à sa voix!

̃et l'autre, car leur douleur était naturelle et sincère, autant que leur respect de l'étiquette. ̃̃̃,̃̃:

Et c'est elle encore qui ouvrit l'appartément au public de dix heures du matin à six heures du soir.

La « conversion » in extremis de Louis XVIII est avérée mais elle ne fut ni aussi prompte ni aussi spontanée que le disent les panégyristes de commande. Le secret, d'ailleurs, ne pouvait être gardé, et, dès l'instant, on savait à quoi s'en tenir. Les Mémoires, les correspondances privées, les témoignages postérieurs, présentent la chose sous un jour tout autre, qui est le vrai. Je m'en réfère, ici, entre dix autres, à Mme de Boigne, au chancelier Pasquier, au comte Apponyi, au général Rumilly. Louis XVIII avait espéré mourir d'un coup, dans son lit ou dans son fauteuil, et se- désolait du pronostic de Portai une mort lente et graduelle. « Alors, di- sait-il, il n'y aura donc pas moyen d'é- vite.r les surplis de mon frère ?. » II repoussait obstinément, sans paraître les entendre, les insinuations de ses entours sur les secours de- la religion. La duchesse d'Angoulême, qui vivait de- puis près de trente ans auprès de lui, qu'il appelait son Antigone, et qui pui- sait son franc-parler dans son austère piété (quoique le Roi lui imposât tou- jours) la duchesse, après une démarche plus prononcée, ne reçut que cette réponse, fort sèche » « Il n'est pas temps encore, ma niècer soyez tran- quille ». ̃ Louis XVIII a certainemient refusé d'être administré le 12 septembre. «Tropi tôt », disait-il ou Non « tout sec ». Alors,.et le mot s'impose, et il ne faut pas le trouver malséant ici,

̃ ••̃̃' ̃̃' DENAIN. ̃̃

` Ils ont l'entrain des Mousquetaires.

LA VICTOIRE DES CHAMPS CATALAUNIQUES. Et la f ureur de mes Gaulois.

VALMY.

Ils ont un chef serein aux deux prunelles claires. DENAIN,

Ils reculent pourtant!

VALMY.

Leur recul s'interrompt.

Ils se sont retournés, soudain, pour f aire f ront: Leur ligné rougeoyait comme un feu dans l'aurore! Victoires en exil, ne désespérons pas

Ce que nous avons f ait, ils le feront encore! (Elle se dresse et montre l'horizon.)

Ecoutez! Le canon s'éloigne: On sent là-bas L'horizon qui s'allège. Ecoutez! Par rafales, Des clameurs, dans le vent, bondjssent, triomphaTendez l'oreille à ce refrain: [les. (On entend l'écho d'un chant.)

« Gloire à notre France éternelle! n

Entendez près de nous ce clair déploiement d'aile [ Mes sœurs, rassurez-Vous, c'est elle 1

La Victoire géante au geste souverain! (La Victoire de la Marne entre,

laurée d'or la lumière, aussitôt, de-

vient toute dorée.)

111

*'̃̃ LA VICTOIRE DE LA MARNE

Oui, c'est moil. Je suis la Victoire

Dont vous doutiez encore en l'espérant! t Près des vôtres mon nom se grave dans l'Histoire: Il n'en sera pas de plus grand 1

Vénérez-moi: car je ne suis pas née

Du hasard trouble des combats

J'ai germé, justicière ardente et forcenée, Dans le cerveau du chef et le cœur des soldats! De tout leur grave espoir ils m'avaient appelée lis m'invoquaient au sein du revers le plus dur Et, de leurs souffles exhalée,

Soudain, je me suis envolée

Sur l'horizon encore obscur! 1

J'ai grandi parmi les fumées,

Grandi jusqu'à cacher les immenses armées Sous le frissonnement de mes ailes d'azur! On se battait sans rien savoir de la bataille Enfin, je prends l'essor!

Sur les cieux libérés l'on va juger ma taille Et l'ennemi fuit vers le Nord!

Victoires d'autref ois qu'il avait outragées, Reprenez vos lauriers, car vous êtes vengées! J'ai sauvé le passé: pour sauver l'avenir Venez à moi vous réunir l

Repartez en avantl L'envahisseur chancelle II aura jusqu'au bout l'effroi, dans sa prunelle, D'avoir vu surgir sur les cieux

Le flamboiement d'or de mes yeux,

Le frémissement de mon aile!

> (Les trois anciennes Victoires ̃ s'élancent au dehors. La lumière «: ̃ '̃̃ "s'éteint. La Victoire de la Marne U;- descend lentement Jusqu au bord de là scène. Elle est enveloppée;- et

comme revêtue d'un rayon blanc qui va s'élargissant.)

IV

LA VICTOIRE DE LA MARNE

Ainsi, voilà dix ans, Victoire, j'ai surgi. Longuement, sur un sol par trop de sang rougi, De la Belgique au Rhin mon-vol s'est élargi. Dix ans! Et, cependant la France soufre encore; Le jour que j'annonçais n'a pas fini d'éclore Pour sauver l'œuvre en qui le monde libre a foi, Moi la Victoire, ô Paix, je tends les bras vers toi. 0 Paix sans qui, bientôt, périrait tant de gloire, Toi plus longue à paraître encor que la Victoire. Et qu'acheta d'avance un si sublime effort, Déesse que les morts ont voulue immortelle, Toi qui de leurs tombeaux devais jaillir si belle, Sur le monde troublé quand prendras-tu l'essor? Calme la soif de l'or qui féconde les haines Fais, de f ruits et d'épis, rompre nos granges pleines; Lé travail rayonner sous les bleus horizons Les mères sans effroi multiplier les vies, Et les enf ants joyeux dans les plaines fleuries Croître comme les blés autour de nos maisons Accours! Montre la France aussi sage que forte! Riche, elle ouvre sa main; pure, elle ouvre sa porte; Ses regards sont plus francs que la clarté du jour Montre son vrai visage aux nations trompées Pour assurer au Droit le secours des épées, Fais mûrir la Justice aux sillons de V Amour! Maurice Levaillant.

(1) Cette « scène poétique » a été transpdsée sous là forme d'un poème à un seul personnage la Victoire de la Marne qui a été dit à la ComédieFrançaise, au début de la matinée de jeudi, par Mlle Madeleine Roch.,

la famille (1) fit donner la garde Mm,e du Cayla, dont on savait l'extrême fa- veur, et qui parut seule capable d'incliner le malade à la pénitence publique. Mais la dame se souciait peu de ce rôle et se dérobait « Ça indisposerait le Roi » Puis, lorsqu'elle le sut condamné, n'ayant plus rien à perdre de ce côté, et. calculant qu'elle aurait peut-être « profit à froisser tes sentiments du moribond pour acquérir des droits sur les vivants », elle consentit. Le 15 septembre (Rumilly dit le 14, et il semble avoir raison, car, le 15, Louis XVIII était déjà en léthargie), elle arriva, au château et fut aussitôt introduite dans la chambre. L'entrevue fut longue et sans témoins ma,is, à l'issue, le Roi faisait appeler le grand aumônier de France (2). Il tint donc sa promesse, et, nolcns volens, lit la mort édifiante que l'on a vue. Retranchons-en seulement les derniers mots car il ne sortait d'un «assoupissement continuel ».que pour dire oui. non. (3) une fois, à ses enfants. « Je vous bénis, retirez-vous » et à l'un des médecins qui lui faisait avaler du bouillon « Assez assez Cela suffit », ce n'est pas mal mais Louis XIV était mort plus royalement. Que si l'on me demandait, non pas un « jugement sur Louis XVIII, mais une opinion moyenne, résumée, et fondée cependant, je dirais Il était intelligent, (1) Rumilly dit, au contraire, que c'est Mme du Gayla qui vint proposer son intervention à la duchesse d'Angoulême.

(2) Mme de Boigne ajoute que ce suprême service, Mme du Cayla se le fit payer 800.000 fr., en un ordre du Roi signé d'un Lôuis à peine lisible et visiblement guidé.

(3) Rumilly rapporte l'indignation de plusieurs témoins à-propos de « l'importunité des aumôniers qui ont obsédé le Roi de la manière la plus honteuse. Ils lui disaient, à tout moment Le Roi entend-il ? Le Roi recommande son âme à'Dieu ? Le Roi a regret de ses fautes ?. Et toujours la même chose. »

le plus intelligent des trois frères, et le plus instruit lettré et, érudit, comme l'on sait, non sai&s affectation et vanité. il ne savait bien, au vrai, que le latin. Il n'avait ni la .'bonté, l'honnêteté, l'ingénuité foncières de Louis XVI,ni la bonne grâce.. la. franchise, la naïveté de. Charles X ni, non plus, -leurs défauts. Il eut tous les sentiments des cadets leurs regrets, leur ambition, leur jalousie, leur ingratitude. Il souffrait de se croire supérieur et inutile. Il était intrigant, sournois et tortueux, sans générosité, et sans bravoure. Un'esprit assez mesquin, en somme et une âme assez vilaine. Devenu roi, il fut vraiment roi. Il le fut en exil détrôné, errant, persécuté, et c'est bien plus difficile. Il semblait ne devoir jamais prendre possession de ce trône et jamais il n'en douta et il paraissait y être toujours assis.'Il eut quelquesunes des vertus royales la fermeté, la dignité, la majesté de la noblesse, de la grandeur parfois. Il montra alors un esprit formé et élargi par l'expérience, un sens juste, une modération tout égoïste, un « libéralisme » tout politique, mais qui ne se démentit point, qui s'imposa, qui donna à la France la paix, le bien-être et l'espoir d'une sage liberté. Et puis, je dirais qu'il a été le dernier roi do France qui soit mort rpi et en France.

Camille Vergniol.

Les Dieux se vengent Grâce. aux sublimes indiscrétions d'Homère, nous 'savons tous que le plus spirituel et rusé des Grecs, Ulysse, roi d'Ithaque, fut, pendant au moins une année, l'amant de Circé, fille du Soleil, magicienne et reine de l'île d'Ea. Les compagnons d'Ulysse, redevenus hommes après leur en animaux, firent sans doute une heureuse cour aux suivantes, caméristes, brodeuses et même aux simples pastoures de Circé pendant que leur maître trahissait sa chaste épouse Pénélope au profit d'une jetteuse de sorts et verseuse de philtres. Mais on ignore, ou à peu près, qu'un des matelots du,roi d'Ithaque conserva jusqu'à sa mort, et ecla par sa faute, la forme peu enviable d'un pourceau.

Il se nommait Likopinax « le lécheur de plats » et remplissait dans une métairie royale rhutnble fonction de presseur d'olives, mais son intelligence ne put atteindre aùx emplois supérieur^, ceux de bouvier, ou d'aideéchanson. Au moment de s'embarquer pour Troie, Ulysse l'aperçut qui ron- I flait sous un pm. Le, roi tenait à conduire ..aulprè's d'Ag-amiaminon-.un affec- tif de ̃combattants < aussi- -imposant -que possible. D'esprit faibfe et de peu de valeur militaire, Likopinax n'en fut pas moins inscrit sur les rôles de l'armée. On affecta, d'ailleurs, cette médiocre recrue à la flotte, entendez par là à la garde des galères, en compagnie des calfats et des vivandières. Pendant que les Grecs se couvraient de gloire autour dé Troie et dans la ville, Likopinax buvait du vin au miel, mangeait des figues sèches à bord d'une birème et passait le reste de son temps à dormir. Ilion prise, Hélène rendue à Ménélas, les comptes réglés, Ulysse repartit pour Ithaque, emmenant tout de même ce fainéant. Le lécheur-de-plats assista donc aux aventures de terre et de mer, Gyclopes par-ci, Lëstrygonis par-ilà, et fut l'un des quarante-six survivants qui débarquèrent en l'île où régnait Circé la rayonnante. A son tour, il vit remplacer sa tête et sa, peau par un groin et des soies, en conservant le don des larmes et la pensée d'un homme. Mais l'enchantement agit sur lui avec mollesse, frappé le dernier par la fatale baguette, au lieu d'être mué en pourceau adulte, Likopinax débuta comme, cochon de lait. 11 pleura sur sa destinée, grogna autant que les autres braves guerriers, partagea leur abjecte nourriture et fut, comme eux, enfermé dans la porcherie. Mais le jour' où le charme cessa, grâce à la salutaire plante moly, cadeau de Mercure à Ulysse lorsque les compagnons, le roi en tête, allèrent banqueter, boire le vin délectable en l'éblouissant palais de la nymphe, le stupide Likopinax, ayant mangé double, pâtée, dormait encore sur son fumier, 1 au fond de l'immonde repaire N'ayant point répondu à l'appel de son nom, il demeura, un vulgaire « habillé de soie ». comme dit le peuple des champs. La nuit venue, l'intendant et le portier éteignirent les lumières du palais royal d'Éa. Quand tout dormit dans l'île, l'ancien presseur d'olives s'éveilla en sursaut, et comprit son malheur. Il quitta. la porcherie, dont l'issue était libre, 'personne n'y soupçonnant la présence d'un traînard. Incapable d'analyse, dépourvu de sens critique, peu porté à la. psychologie, l'involontaire pachyderme crut au ̃masszere ou à la fuite d'Ulysse et des quarante-quatre. Vite il s'éloigna de ces lieux tragiques, et, maudissant son Roi plus encore que Circé, il alla se cacher derrière un rocher, au bord de la mer.

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Le glouton soupirait après les figues l'agneau rôti, les fromages d'Ithaque, tout en regardant se lever, chaque jour, l'Aurore aux doigts de rosé. Au loin. sur les flots, Ulysse et sa troupe croyaient mort ou noyé le lécheur-deplats, cette non-valeur. Heureusement pour Likopinax, le sol de l'ile abondait en chênes. Il put donc se gorger de glands, grandir, grossir et finalement devenir pourceau, sans que jamais l'intendant et chef des métairies, homme âgé et dépourvu de zèle, eût l'idée de porter ses pas de ce côté.

Le solitaire, lui, écumait de rage. La patrie ne sortait plus de sa pensée, tant la terre natale exerce son prestige, même sur les plus minces intellects Cet exil entre la roche et la mer lui devint à la longue insupportable. Dans les premiers jours du mois boedromion, c'est-à-dire en seoterObre, il rôdait aux

environs du palais, au risque d'être capturé par les cuisiniers de la. déesse. Il entendit de nouveau chanter à pleine voix l'enchanteresse, pendant qu'assise sur un trône d'or clouté d'argent, elle tissait, sa grande toile à prendre les hommes il s'extasiade la merveilleuse habitation en pierres polies, regarda les! servantes aller et venir. le vénérable intendant à barbe blanche et fluviale donner des ordres en agitant son bâton. Tout ce monde était heureux, certes. mais rien ne valait U.e royaumie d'Ulysse! Likopinax sanglotait, grognait plus fort qu'à l'ordinaire, si bien qu'il attira l'attention d'un jeune esclave passant par là, porteur d'une amphore. L'éphèbe, étonné de voir un tel animai vagabonder auprès de l'auguste demeure, courut en avertir l'intendant. Et peu après, sur l'ordre de Circé, l'imprudent pourceau, dûment nettoyé, décrassé, parfumé de verveine, comparaissait devant elle.

Depuis longtemps, Ulysse était parti, abandonnant pour toujours la charmeresse d'Ea, parti \pour de nouvelles aventures, parti pour recevoir de. Pénélope, et les lui rendre, ses ba,isers conjugaux. Et cette idée torturait le coeur: de Circé Ah si l'ordre des dieux n'avait pas été absolu, comme elle aurait g.ardé auprès d'elle son Ulysse, car il savait aimer, celui-là Nul des naufragés que touchait sa baguette n'égala jamais, aux heures d'amour, le robuste guerrier revenu de Troie. Elle ne cessait de penser à lui, évoquant ses moindres mots et attitudes, soupirant après les délices dont il l'avait rassasiée, les ardentes caresses qu'il lui prodigua. A l'aspect de Likopinax, Circé reconnut en ce pourceau un compagnon de son ,ancien amant, hoplite ou rameur, échappé par hasard à la réincarnation humaine. « Celui-ci me parlera de l'absent » songea l'immortelle enfant du) Soleil.

Elle congédia d'un regard serviteurs* et suivantes, puis, la magique baguettei ayant effleuré le groin de l'infortuné,! Circé prononça ces paroles

Je te rends ta voix et ton langage; d'homme. Pour le reste, je ne promets/ rien. Tout dépend de toi. Grâces vous soient offertes, ô.dées-1 se exclama l'errant. Mais ne- laissez point inachevée votre œuvre. Accordez au pauvre Likopinax de reprendre sai première forme faites équiper une. galère pour le ramener en Ithaque, et vous restituerez ainsi à la Grèce un de sesc plus illustres soldats.

Soldat, dis-tu ? Et quel était ton1, rang, ta dignité, dans l'armée du vail-i- lant Ulysse et, sur le navire. qui le con-^ duisit en ma douce Ea ? Ce que je fus devant Ilion, prhv cesse ? Je fus l'hipparque: djïjmon roi,

le "cc)mrnaMant"dè sa .cavalerie, mê-

me ;son plus intime confident

Circé sourit de pitié. Ulysse au grandi cœur n'aurait jamais quitté l'île en y, oubliant, un ami intime. Il était évident; que le lécheur-de-plats se vautrait en; plein dans l'hyperbole.

Tu mens, lu m'étourdis de fables1,, dit-elle. Tu ne serais point Grec sans1cela Mais tu as eu l'honneur de servir, sous mon cher Ulysse à ce titre, -tui m'es presque sacré. Conte-moi, oh 1 conte-moi vite, Likopinax, ce que tu; sais de ce héros Gomment vivait-il' dans Ithaque ? Ses sujets l'adoraient n'est-ce pas ? Et d'abord, parle-moi son royaume. Quels fleuves l'arrosent ?^ Combien de vaisseaux dans ses ports ?• Dans ses villes combien de, palais ? Likopinax deva la patte dans le fallacieux espoir de se, gratter l'orejLlle droite' ce qui représentait pour lui le comble de l'embarras, aux temps à jamais envolés où il cueillait l'olive et voguait suri les vastes mers mais il ne put, hé-, las y parvenir. La déesse éclata de rire. Au fond, comme toutes les magiciennes je veux dire toutes les femmes elle possédait son côté faible.' N'ayant plus sous la main qu'un seul' compagnon d'Ulysse, elle voulut le ménager.

Je vois ce dont il s'agit tu crains d'affliger mon esprit du peu d'éclat de-, tes paroles. Peut-être ignores-tu, cap* tif, le rythme, la splendeur, da musique, l'éloquence des mots achéens ? Parle quand même1! La fille des'dieux coinprend tout.

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Le pourceau, subitement rassuré, obéit non sans bravoure et ce jour-là, durant trois longues heures, il entretint -Circé des olives, de l'huile, des campagnes, de la cité et du port d'Ithaque, patrie des guerriers aux belles knémides,) mêlant à tout cela l'histoire de ses querelles personnelles avec le vieil Eumée, berger en chef du domaine royal, et le» chien Argos, « qui le mordait toujours aux jambes », affirmait-il. Un copieux repa.s,composéd&cornouillesetdeglands- exquis, récompense la. verve chaotique du narrateur. Le second jour, il racon- < ta le siège de Troie. vu du fond d'une barque, La reine condescendit jusqu'à frissonner. Le troisième jour, il parlai d'Ulysse, mais sans nul enthousiasme. Pourtant, Circé but ses paroles jusqu'au!' bou.t. Le quatrième jour, dès que tes gardes eurent introduit l'a,nïmal auprès de la déesse, Circé, un peu nerveuse, lui jeta ces rapides paroles

Je suis presque décidée à te rendre la forme humaine. Mais tu me dois encore une confidence, Likopinax. Elle ajouta, avec infiniment de câ-linerie et de grâce

Parle-moi un peu de Pénélope, lai femme d'Ulysse. Veux-tu ?

De la reine d'Ithaque, princesse ?< D'elle-même. Tu répètes mes questions comme la bavarde nymphe'. Echo. Dis-moi tout librement, mon ami, je te le permets. Voyons, Pénélope est-elle vraiment jolie ? De quelle couleur sont ses yeux ? S'habillet-tellei' avec goût ? Marche-t-elle avec noblesse ? Ses cheveux sont-ilg comparables-' aux miens ?

Et disant cela, Circé secouait la blonde toison qui couvrait ses divines épaules. Likopinax se souvint que, maintes' fois. Pénélope lui évita des reproches,